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lundi 14 juillet 2025

Cuisine actuelle : tout savoir sur le maquereau

Lectures d'été pour l'édification des plus jeunes et des vieux oublieux


Un troussage de domestique (aïe, encore un socialiste qui joue le rôle de méchant !)


Le vrai roman de Dominique Strauss-Kahn (le meme que ci-dessus mais en calibre)



Du couvent au bordel: Mots du joli monde (frise explicative de pas mal de choses)

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Ça n'arrive qu'à l'étranger ! Que le journal de référence que El País est censé être – « de révérence » à l’égard du gouvernement sanchiste, en fait – se fasse le relais de mensonges et de contrevérités destinés à dissimuler ou travestir une réalité de plus en gênante aussi bien pour la mouvance sanchiste que pour ses associés n’a en réalité de quoi surprendre. La présentation unilatérale, pour ne pas dire caricaturale, qui est faite des cas de corruption et des magouilles de la vermine au pouvoir offre un bon exemple de manichéisme primaire auquel cède depuis des années le complexe médiatico-politico-intellectuel de notre pays pour embrigader une opinion publique qu’il formate plutôt qu’il ne la forme. Exemple visible de ce que peut être produit et reproduit, en compagnie d’autres média stream du même acabit, comme récits alternatifs de la réalité, réécrits en phase avec la version la plus favorable aux intérêts des autorités officielles, afin de relativiser l’importance des événements sordides et criminels qui sillonnent la trajectoire chaotique de plusieurs ministres et dirigeants « socialistes » et qui hantent le quotidien du pauvre contribuable, ponctionné sans pitié, abandonné à son sort. Les conditions de vie, les besoins et les aspirations des classes populaires, auxquels le fatras présidentiel plein d’idées pures ne peut que demeurer étranger, comptent pour du beurre. Falsifier les faits ou nier l’implication des fautifs en plus de celle, avérée, de leurs complices nécessaires a pour objectif la perpétuation de la bande depuis son accession au pouvoir. Les récentes égratignures de carrosserie de l’image du Big Boss, pataugeant dans un vaste et sordide univers prostibulaire connu depuis longtemps, entament considérablement sa réputation auprès d’un électorat féminin incessamment caressé dans le sens du poil, envers et contre tout. Ignorant les implications politico-idéologiques des activités de sa belle famille dont il a largement été bénéficiaire, le président n’a pas hésité une seconde pour proclamer haut et fort sa répugnance pour celles des deux derniers secrétaires d’organisation de son parti, par lui nommés et de sa confiance la plus totale, faisant semblant de vouloir s’attaquer de face au problème la prostitution. Et de prendre de façon urgente et définitive des mesures, avec des amendes et tout. De sorte que, à force de cynisme et de tartuferie, mettre sur le tapis, dans le débat public qui agite le microcosme politique, ce qui restait un point aveugle ou une question tabou pour l’opposition, revient à parler de corde dans la maison du pendu. Les vitupérations franchement délirantes, frisant souvent l’hystérie, dont ont fait l’objet les allusions du chef du parti populaire (PP) à ce sujet sont la meilleure marque de l’allergie viscérale à tout ce qui peut mettre en cause la haute opinion qu’ont d’eux-mêmes les adeptes autoproclamés « progressistes » de la secte, toujours à la traine du président, qui jugent sacrilège toute contestation de leur monopole de l’honnêteté, voire de la décence, institué en Table de la Loi. Tout ce qui porte atteinte à l'image de leur Narcisse est faux et archi-faux. Point barre. Commençons par écarter les faits et la discussion sera définitivement tranchée. 

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Bienheureux les silencieux. Blogueur laborieusement insignifiant, je sais pourtant que j’ai de vrais lecteurs qui, eux, préfèrent se taire et ne pas faire confiance aux mots. Ils savent sans doute combien il est difficile de trouver le ton juste, les mots à la fois singuliers et pertinents qui pourraient sinon apporter quelque chose au jeu de sortie du labyrinthe quotidien, du moins y répondre autrement que par des réflexions rapides, des hors-sujet navrants ou des blagues consternantes dans chaque case du chemin parcouru. La « facilité » du blog autorise à raconter n’importe quoi sans avoir à le prouver par « une analyse concrète d’une situation concrète » comme l’intimait ce penseur et leader rétrograde de Lénine. Tout n’étant qu’affaire de « discours », comme le croyait ce philosophe à la con de Laclau, il suffira toujours de substituer un mot à un autre et l'affaire sera dans le sac …

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jeudi 3 juillet 2025

La fabrication du consentement : gare aux loutons !

 

Les loutons, des loups déguisés en moutons. Incapables d’un cri de dignité, d’une protestation, d'une réaction courageuse, les médias d'obéissance sanchiste (La Sexta, El Plural, El Pais, RTVE, Cadena SER, et un long etcétera), aussi bien ceux du service public, financés par le contribuable, que les privés favorables au gouvernement, refusent de manière opiniâtre et dévouée toute amorce de vraie critique ou autocritique face à la corruption galopante du chef de l'exécutif, afin de préserver sa légitimité (notion qui l'obsède), fragilisée par les cas, plus inadmissibles les uns que les autres, qui jalonnent le chemin de putréfaction de cet individu à vocation de chef éternel, mais pratiquement inopérant depuis le premier jour de son incrustation au pouvoir. Chaque info qu'ils lancent, savamment décortiquée, suit un parti pris dans l’utilisation des procédés indispensables à l’enregistrement du réel en tant que matière première (collecte, filtrage et sélection des sources, « mise en boîte » des faits, synchronisation des argumentaires), une stratégie commerciale extrêmement peaufinée dans la diffusion des résultats (contrats mirobolants passés avec des stars médiatiques ou des célébrités du monde du divertissement, meilleures heures d’audience, distribution gratuite de journaux aux gens dans les lieux de passage, abonnements gracieux) et une soumission à part entière aux intérêts de la coalition de gouvernement dans l’interprétation des données traitées (victimisation systématique, malgré la position dominante des auto-désignées « victimes », en réalité des gens et des institutions qui ont le bras long, prêts à la répression de la moindre dissidence, experts en abus de pouvoir ; réquisitoires sans appel ; violence sournoise contre des catégories chosifiées, galvaudées et, en fin de compte, discréditées partout depuis longtemps, comme peuvent l'être l’idéologie de droite et d’extrême droite et leur masse électorale en vrac, en tant que dangers imminents pour le genre humain en général et notre avenir de plus en plus progressiste en particulier) permettant aux « journalistes » et aux créateurs d’opinion de venir expliquer à un large public résigné, avec décontraction et sur de bonnes doses de cynisme, les dessous de chaque affaire, étouffée à l’instant même où elle est présentée à l’opinion, si susceptible de mettre en difficulté le pouvoir sanchiste ou dûment cuisinée, si capable d’embarrasser l’opposition. 

En le faisant, sous la commande et la manipulation des maîtres au pouvoir, ils prétendent à des titres d’objectivité au-dessus de tout soupçon, alors que de ce point de vue, leur travail s’apparente pleinement à celui des propagandistes sinon des thuriféraires. Pourrait-il en être autrement dans un monde où des politiques professionnels s’arrogent le droit de tromper sciemment le public, y compris celui de leur bord, afin de durer longtemps au pouvoir et de ménager les puissants qui garantissent leur accès à la soupe (aux cochons) ? C’est pour cette raison incontournable qu’il est impossible de distinguer entre les simples récits ou exposés de la réalité et le regard intéressé des décideurs, fabriqué et formaté à des fins politiciennes. Il faudrait un effort surhumain pour ne pas perdre pied sur le terrain miné par ces faux-vrais informateurs, propagateurs d’illusions engendrées par les oligarchies qui les financent. Il n’est donc pas étonnant que le cinéma de fiction soit souvent plus intéressant, plus porteur, plus évocateur dans la représentation de la réalité sociale que les productions (documentaires, reportages, interviews, dossiers, etc.) des médias les plus réputés, ne reposant sur aucune enquête sociologique contrastée, sérieuse, fiable ou tout simplement honnête. Ils sont tous techniquement très efficaces mais sans véritable méthode analytique indépendante digne de respect. D’où la question du public de savoir où se cacherait le Luis García-Berlanga d’aujourd’hui, ou quelqu’un de toujours vivant, genre Santiago Segura, capable de remmettre en activité le commissaire J. L. Torrente.




mardi 1 juillet 2025

(Im)Puissances de la routine


Les queues de dragon de l’anxiété. Mes deux craintes principales, à l’aller ou au retour, de chaque longue journée de voiture pour rejoindre la maison à Irun ou quitter l’appartement d’Alicante : la première est celle d’un orage si je vois des nuages noirs au lever du jour au moment du départ, des coups de vent violent, de la grêle, du brouillard, etc. La seconde, liée aussi à des orages ou à du mauvais temps, des dégâts qui pourraient endommager notre habitation. Je redoute surtout la grêle car le souvenir d’un moment d’angoisse, en compagnie d’une collègue de la fac refugiée dans ma voiture sous l’auvent de fortune d’une station d’essence, pendant que des boules de grêle cabossaient sérieusement les carrosseries sans protection, est toujours trop fort. J’ai également d’autres craintes que je n’énumère pas. Je me demande à chaque fois qu’en sera-t-il à notre retour. Si ce n’était pas la voiture, ou l’état de la maison, ce serait l’ordinateur, et j’en passe. Jamais je ne voyage décontracté même si en apparence je garde le calme.

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On n’y échappe pas. Quelqu’un qui réunit la triple condition d’ancien élève, d'ami et de lecteur habituel, me conseille d’envoyer promener la politique. Aristote affirmait que celui qui échappe à la vie sociale est une bête ou un dieu, un ermite ou un solitaire, se suffisant pleinement à lui-même et sans nul besoin des autres. Or, la vie de la polis en interaction et coexistence implique pas mal de choses. Actif, la fonction que j’ai exercée m’a fortement implanté dans la vie sociale et, sans vocation aucune, mission ni désir de suivre les voies de la politique professionnelle, pleinement conscient de ne pas avoir été appelé, par ma sagesse, à gouverner la cité, ambition plutôt platonique, je n’ai jamais eu l’impression d’être une bête ni prétendu au titre de démiurge sous l’auréole d’une activité surnaturelle : la « vie de l’esprit ». Dix ans après mon départ à la retraite, je me contente de vivre dans la contemplation une vie qui n’est pas purement contemplative, restant donc un homme, un membre vivant de la société, mais simple rouage de sa grande mécanique. Cela étant, je ne vois pas le moyen de me prémunir contre les appels de sirène de l'information qui nous submerge de partout, qui nous tombe dessus, « en spirale et non en ligne droite, par saccades, par catastrophes, par révolutions » comme les ondes de la dialectique déferlaient sur la tête de Lénine. En d’autres termes, impossible par là, de s’isoler des inévitables torrents de nouvelles qui nous inondent à chaque instant. Pour réussir cette entreprise, il faudrait savoir construire en nous-mêmes des châteaux forts, remonter complètement les pont-levis et en arriver à un hermétisme total. Il faudrait jeter par la fenêtre télé, portables et ordinateurs pour que le réel, ce piège invisible, ne passe plus avec ses bruits séducteurs et ses images tentatrices. Créer de la distance, si efficacement abolie par la vitesse en expansion et par l'idéologie faussement progressiste de la technologie imparable. Assommés par le monde qui déferle sur nos pauvres cerveaux, nos capacités de tri, de réflexion et de réponse rétrécissent jusqu’à disparaître. Le pire étant que chacun, euphorique, se croit le seul vrai et authentique relais, indispensable, bien éclairé, indemne d’ignorance, celui que les autres devraient écouter sous peine de mourir idiots. Plus jeune, le vaccin à deux doses contre la subordination calculée à une vision du monde pour améliorer « les choses » et contre l’optimisme béat et angélique de la « foi sociale » m’a facilité, je l’espère, une certaine immunité. Après avoir compris dans quelles illusions je risquais de me laisser entraîner sans remède.
Plus j’avais des choix : engagement politique valorisant, carrière dans l’administration, que sais-je encore, plus les possibilités paraissaient grandes, plus le droit chemin se révélait difficile, long, laborieux, incertain et arbitraire : hors de portée finalement, alors que c'était juste le contraire qui semblait garanti au départ. Déjà, une frontière devait été franchie presque sans s’en rendre compte : celle de la soumission, souvent aveugle, non pas à plus fort mais à plus con que soi. Pourtant, je ne suis pas le moins du monde réfractaire à l’autorité. Loin de moi la tentation de la nier ou de négliger son importance, mais je sais qu'au-delà d'une certaine hiérarchie, d'une certaine organisation pyramidale, les choses s’organisent toutes seules sans bruit tout en gardant leur cadre théorique, et vivre sous l’autorité d’autrui, souvent visiblement incapable, sans possibilité d’opposition, en renonçant à soi-même, dépasse, pour moi, les limites. Avec le risque de s’y habituer, une fois qu’on en a dépassé certaines. C'est toujours a posteriori qu'on se rend compte de l'escroquerie. C'est pourquoi les débuts sont toujours enthousiasmants, comme les révolutions, mais mènent invariablement au désastre.

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Mon très bel aujourd’hui. Il m'arrive de me fixer un objectif de lecture, mais il ne reste mon objectif que durant un quart d'heure, jusqu'à ce qu'un autre, plus séduisant, passe à portée de pensée. J'en rêve, en effet, d'avoir un objectif solide, un projet, comme disent les gens vraiment sérieux, de savoir où je vais, de ne pas dévier, de ne pas quitter le chemin, l'idée et l’itinéraire qui l'accompagne pour aboutir à un essai, un article, un livre, quelque chose de costaud. Une utopie, mais pas plus, et de moins en moins. Ma vie « retraitée » fuit par ces objectifs, ces trous, ces fenêtres, ces soucis incessants qui me renvoient d'une information à l'autre, d'une image à l'autre, d'un livre à l’autre jusqu'à en perdre la tête et le sens, c'est-à-dire le but que j’avais choisi et la concentration nécessaire pour y arriver. De plus en plus, je lis trois ou quatre livres à la fois, en parallèle. Signe tangible de l'égarement. Le savoir, à la fois verbe et substantif, m’échappe à grands pas. Je me console en imaginant que ces projets loufoques répétés me laissent quand même quelque chose de merveilleux que je ne pourrais même pas nommer. Impuissant, je finis, à coup sûr, toujours par capituler. Sachant l'obstacle trop haut, je choisis de le contourner ou de l'ignorer. J’écris « à coup sûr » puisque j’ai perdu la capacité de résister à mes fantaisies et je sais que tout recommencera le lendemain …

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jeudi 26 juin 2025

Après la guerre des douze jours



Bilan depuis des années de " conflit "



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Tôt chaque matin, j'ouvre grand les fenêtres de mon bureau à l'étage supérieur. Au nord, Hendaye sous la brume matinale, à trois kilomètres à peu près. Au sud, le bruit lointain de l'autoroute, atténué par le muret de la petite forêt sauvage, en expansion, qui se développe dans la zone de Txenperenea. Calme et quiétude absolus. Des chiens aboient plus loin. Tandis que nous petit-déjeunons dans la cuisine, j’observe les habituels passants matinaux du couloir piéton juste en face, des gens seuls, venus d'un peu partout dans le quartier, traînant leurs inévitables chiens, certains habillés de façon négligée, peut-être pas réveillés. Ils passent avec leur baguette et leur tristesse. Dans le ciel, des nuages rapides après les orages de ces jours-ci. La journée va être encore très chaude. Ému par une photo de gogueule correspondant à la date d'aujourd'hui, je me souviens avec délice, quelques instants, du balnéaire d'Olmedo, bâtiment moitié à l’ombre moitié au soleil, des odeurs de blé frais, rêches et douces à la fois, et du bruit des cigognes, en claquant du bec.

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Pour aboutir à une transformation profonde du système en vigueur, le Parti Sanchiste de l'Opportunisme Épileptique (PSOE), mis en place depuis des années à côté du système classique des partis, occupe à l'heure actuelle toutes les institutions et la pratique totalité de l'espace public, sans se faire du souci à propos des échéances électorales, dans la perspective non seulement d'un changement de régime mais aussi du système social. Vaste programme. Il avait déjà ses propres modalités de production de politique loin des contraintes institutionnelles. Le professeur A. Elorza a écrit, très justement à mon avis, que nous ne sommes pas en présence d'un cas de figure fréquent dans les démocraties occidentales : le pouvoir finit gangrené par la corruption. Non. Dans le cas présent, une organisation déjà corrompue incapable de gagner une élection développe une coalition gouvernementale, difficile par les objectifs propres à chaque parti membre, sans véritable projet politique autre que celui de faire de sa perpétuation au pouvoir son but ultime, et finit dans l'impasse sans pouvoir réellement gouverner que par décret-loi. Les charlatans diplômés de la caste universitaire, les réalisateurs branchés, les bobos bien-pensants et tous les bataillons du wokisme progressiste arrivent à peine à couvrir de leurs chants enflammés d'enthousiasme médiatique les couacs à répétition, les braiements des politiciens et des ministres qui n'ont que peu d'impact sur la plupart des gens, encore moins sur ceux qui, "la droite" au gouvernement, auraient allumé quotidiennement les feux dans les rues. Dans cette ambiance irrespirable, sur toutes choses, même les plus naturelles, même les plus innocentes, pèse un soupçon affreux de corruption, de bêtise, de perversion, de brigandage de grand chemin, qui me rend méfiant même quand il s'agit d'aller vider les poubelles ou faire des courses. Je vais régulièrement les faire au supermarché BM Alarde qui se trouve en bas de Lapice Kalea, et trois fois sur quatre, je m'aperçois que les prix ont flambé, mais il ne faut rien dire, tout le monde a l'air d'accepter ça de bon cœur, d'ailleurs quand la caissière demande aux clients s'ils veulent leur ticket de caisse, ils répondent d'un ton grand-seigneur que non, bien sûr que non, pour quoi faire ? Le client du BM et le Basque ordinaire sont les mêmes : ils ne voient pas où est le problème. D'ailleurs, s'ils pouvaient faire pareil, ils ne s'en priveraient sans doute pas. La corruption est quelque chose qui se décline à tous les échelons de la vie sociale, professionnelle et surtout politique. La corruption, à tous les sens de ce mot, fait partie de notre culture, ou est-ce l'inverse … Quand la "common decency" s'éclipse, tout devient possible, tout devient acceptable, même s'il est parfois difficile de distinguer entre fanatisme et brutalité sauvage, entre mensonge délibéré et imbécillité congénitale. D'où cette odeur de putréfaction qui se répand et gagne même l'intérieur de chaque appartement. Des problèmes mineurs comme ceux de l'éducation, de la santé, des transports, de la culture attendent des solutions urgentes au profit des classes populaires, mais nos "dirigeants" y pensent chaque jour. Nous pouvons dormir sur nos deux oreilles ...

Traduction du texte en image : Cette volet de notre histoire récente est peut-être le plus mal connu et aussi le seul nous permettant de comprendre comment deux personnalités sans relief et sans expérience, J. L. Rodríguez Zapatero et Pedro Sánchez, en arrivent à la tête du parti socialiste et comment la corruption, sous des formes parfois coïncidentes, d’autres différentes de celle propre au Parti Populaire, a accompagné le socialisme depuis sa vertigineuse croissance initiale. Et, ce qui n'est pas moins grave, elle a eu un impact sur la sélection de ses dirigeants. En peu de mots, très faible à la mort de Franco, le PSOE était un parti de clientèle très large, admettant des professionnels et des personnalités d’une valeur indéniable (les Borrell, Solchaga, Jordi Sevilla), et de vrais voyous par la même occasion, les Roldan, etc. prêts à se servir du pouvoir fraichement acquis pour en tirer un profit maximal et à grande échelle. Poussant des métastases dans le parti lui-même : Filesa.





mercredi 25 juin 2025

Et il y eut un soir et il y eut un matin

 


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Un court orage extrêmement violent, à vingt-deux heures, ne change rien à la forte chaleur. « Vous écririez vos souvenirs d’enfance/jeunesse plus en détail ? » me demande un ancien collègue bien irlandais depuis Bayonne, les doigts rapides sur l’écran de son portable. « Faut absolument que je m’y mette sans plus attendre, cher ami », lui réponds-je peu désireux d’engager une telle tâche. À quoi bon décrire mes métamorphoses intellectuelles depuis mon enfance ou l’adolescence ? Ça intéresserait qui, je vous le demande ? La forte chaleur et une morosité assommante me font renoncer. Mais au même moment, la machine à remémorer se met involontairement en marche. Au départ, famille réellement dans le besoin, « les pauvres, c’est tendance » comme l’assure l’épicurien Patrick Sébastien. Fils de travailleurs agricoles très durs à l’ouvrage. Peu à peu, après une école rurale sans histoires et plutôt modérément fréquentée, école gratuite des frères lassalliens et goût progressif pris aux études et à la littérature, notamment sous l’influence d’une prof de français providentielle, au lycée. Longue et ennuyeuse tâche, à force de pénibles coups de rame à contre-courant notamment dans ce navire de fortune de la mémoire, au milieu des vagues survolées dans l'évocation d’une enfance heureuse et chaotique, soumise à toute forme d’autorité.
Franchir ces étapes, plus ou moins dures pour tout un chacun, n’est pas suffisant à produire un texte captivant. Mon ami Christian Foulon a bien été capable, lui, de tisser ces liens si délicats pour en arriver à créer tout un roman. Moi, je ne m'en sens pas capable. Il faut dire que non seulement la matière est ingrate, mais qu’en outre, à part certaines étapes bel et bien extraordinaires grâce à des parents très présents, peu troublés par la médiocrité de leurs respectifs milieux claniques, elle devrait être traitée sur le ton besogneux d’une sociologie classique qui se repaît de clichés sur la différence entre les classes : prise de conscience, fierté de fréquenter des personnages vaguement anarchistes, ou des gloires périmées du PCF ou du PCE. Obsédé longtemps par la classe sociale, j’ai vu un peu partout du privilège et de l’oppression, de l’héritage et de la distinction. Fort heureusement le monde privé individuel ne se déroule pas exactement comme dans les courants sociologiques, car il excède leurs règles, et ma propre trajectoire est un contre-exemple du déterminisme marxiste par l’écart imprévisible de ces normes. Pour ce qui est du domaine intime, dans l’analyse de mes rapports avec ma sœur et son entourage, j’aurais toujours du mal à expliquer qu’il y a eu au moins deux malentendus. D’une part, par sa prétention à n’avoir pas pu échapper, comme moi, à la fatalité de notre modeste milieu d’origine. Pur determinisme. Mais moi, je vois bien après-coup qu’elle s’est arrangée pour suivre ses desseins comme elle l’a voulu, dans un milieu pas si modeste que ça, et socialement supérieur au sous-prolétariat dont nous procédions. D’autre part, je pense que nous étions attachés l’un à l’autre de façon asymétrique, avec presque dix ans d’écart, et par des penchants différents. En tout cas elle semblait se considérer comme une maman bis envers moi, avec l’ambition de le rester à jamais, y compris quelque temps après avoir rompu les amarres pour des raisons d’âge entre autres. Je voulais vivre, libre, ma vie et elle a eu sans doute du mal à l’accepter. Enfin, c'est ma supposition, sans que cela change grand-chose au développement postérieur de nos trajectoires. Accessoirement, je me suis trouvé un petit sujet de méditation à un moment donné, pour montrer que ma mère, veuve, vivant avec sa fille, son mari et ses enfants pour le restant de ses jours, me blessait à conscience évoquant en parallèle le rituel compliqué de nos vies : « Tu as toujours tout eu sur un plateau d’argent, pas comme ta sœur ». Musique qui m'a servi, depuis, de fond sonore. Pour ma part, je me dis que si j’ai vraiment eu des privilèges, le principal aurait été celui d’avoir eu à me colleter avec de multiples plateaux, verres et couverts, mais pas en argent ni autour d’une table bien garnie. Mais tout cela, je l’ai déjà posté pour me décharger de ce poids, d’une espèce de bile accumulée après des longues méditations solitaires à ce sujet. Si ça se trouve, tout ce que je radote n’est vraisemblablement que purement imaginaire !

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Le criminel de guerre Netanyahu précise, modeste : « Nous sommes le peuple de la lumière, eux sont le peuple des ténèbres, et la lumière doit triompher des ténèbres » On avait rasé l’Allemagne parce que les Allemands avaient voté Hitler. Les sionistes rasent Gaza parce que les Gazaouis ont voté pour le Hamas. La large majorité qui adhère au mythe d’Amalek est parfaitement à l’aise avec l’option « faisons aux Palestiniens ce que les États-Unis ont fait aux indiens », en se disant qu’en moins d’un siècle le résultat sera aussi indiscutable qu’aux États-Unis. Seulement « Israël », ce n’est pas une nation, c’est une enclave US, un poste avancé, une colonie. Et le problème de savoir qui veut continuer la guerre ou qui veut arrêter est déjà résolu : curieusement, depuis plus d’un an et demi, les Palestiniens préfèrent vivre sous les tentes et mourir sous les bombes plutôt que de partir, cependant qu’en moins d’une semaine, des milliers d’« Israéliens » quittent leurs maisons par tous les moyens possibles pour échapper à la guerre.

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Propositions dystopiques pour une paix définitive : expulsion de tous les juifs de Palestine sauf ceux dont la famille y vivait avant 1947 ; dissolution de l’état terroriste Israélien dont l’existence n’est plus justifiée au vu de la violation de toutes les résolutions de l’ONU ; procès international contre les criminels de guerre Israéliens, c’est à dire un tribunal composé majoritairement de Palestiniens de Gaza et de la diaspora palestinienne, sous contrôle de l’ONU. Prison pour tous ceux qui se seront rendus coupables de crimes contre l’humanité, crimes de guerre, facilitation de génocide, ou propagande pro-génocide, selon les modalités et le barème décidé en 1946 à Nuremberg ; rapatriement de tous les « israéliens » dans leurs pays d’origine dans lesquels ils seront placés sous surveillance et punis de manière appropriée par la loi s’ils propagent l’appel à la haine sioniste ou le révisionnisme tendant à nier ou à minimiser le génocide palestinien ; interdiction de l’utilisation du drapeau Israélien sur le modèle de l’interdiction du drapeau des criminels de guerre nazis, et interdiction de diffusion de la littérature sioniste. 

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Notules pour faciliter la compréhension d’un contexte complexe:

– le sionisme est un nationalisme ethnique radical tardif né en Europe centrale sur les marges laïcisées d’un courant religieux pratiquant une stricte endogamie. Seul un fantasme, d’origine religieuse, le relie à la Palestine ;

– l’entité sioniste est un État colonial où des colons allochtones, majoritairement issus de pays occidentaux, imposent de manière brutale leur domination à la population autochtone ;

– l’engagement aux côtés des « sémites » de la résistance palestinienne est un acte de justice aux antipodes de toute notion d’antisémitisme, une fois que l’installation de l’« entité sioniste » s’est consolidée en piétinant le droit international et les droits d’une population abandonnée à son sort avant même la création de cet État fantôme livré au saccage des ressources et à la destruction impitoyable des populations locales, faits historiques largement documentés. Malgré tous les malgrés, malgré tout ce qu’on peut voir et constater pour peu qu’on se donne la peine de le faire, une presse en dessous de tout et des intellectuels corrompus et / ou complices s’extasient d'enthousiasme sans états de conscience devant l’« entité sioniste », terre de lait et de miel, démocratie progressiste toujours en danger par l'obscurantisme des Arabes, ces pouilleux fanatiques, ces arriérés. D’autres sont systématiquement accusés de tout et n’importe quoi, out tout simplement censurés, annulés, quand ils s’engagent en faveur de la Palestine occupée et martyr. Et cette dichotomie solidarité / complicité va se retrouver autour de ce débat selon les positions de chaque force politique, de chaque personnalité médiatique ou professionnelle, en fonction des affinités avec les tout-puissants sionistes ou avec les ailes chrétiennes ou laïques de la résistance palestinienne (FPLP, FDPLP-CG, etc.), au-delà du Hamas, majoritaire, ou d’autres courants et sensibilités islamiques. Autant de forces multiformes qui peuvent, dans certains pays et dans certaines circonstances, être des alliées contre le l’impérialisme américano-sioniste partout dans le monde..

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Concernant le 7 octobre 2023, parler de « violences islamistes », de « barbarie », préciser qu’on les dénonce, qu’on ne les cautionne pas et dissocier le Hamas du peuple Palestinien, revient à reprendre à son compte la doxa du système anglo-américain et otaniste. Que l’on veuille considérer le 7 octobre comme un acte de terrorisme, soit, mais il faut se souvenir que le terrorisme a été largement utilisé par les organisations sionistes telles le Groupe Stern ou l’Irgoun avant l’imposition, réussie, de leur État. En l’espèce, il a été utilisé par le Hamas non pas parce qu’islamiste mais parce que mouvement de libération nationale. La solution à deux États formulée du bout des lèvres par quelques personnalités (Sanchez et Macron, proches de chez nous, entre autres) et quelques groupes politiques apparemment radicaux mais « très sages » ne nous concerne plus. Depuis des années on sait que la seule solution pour la Palestine passe par la constitution d’un unique État démocratique et laïque réunissant la Palestine et « Israël ». Thèse d’ailleurs partagée par nombre d’ « Israéliens » d’hier et d’aujourd’hui classés à gauche, tels Martin Buber, Judah Magnes ou M. Benveniste ou très à droite comme Tzipi Hotolevy, et de nombreux Palestiniens tels Naim Khader ou Edward Saïd, qui eux aussi prônaient ou prônent encore comme la seule « alternative face à une réalité du terrain qui rend irréalisable un État palestinien viable. La problématique de création d’un “seul État laïque” avec l’exigence de l’égalité des droits civiques et politiques pour tous reste l’issue inéluctable qui réglera définitivement ce conflit » (La Croix).

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mercredi 18 juin 2025

Voici venu le temps des barbares et la guerre viendra bien assez tôt

On peut constater dans le « conflit » qui oppose la République islamique d’Iran à l’entité sioniste les mêmes vecteurs d’objectivité que sur l’autre « conflit », celui entre la Russie et l’Ukraine. La même risible prétention à régenter les opinions, à rédiger la version définitive, correcte, et à diriger l’histoire en dépit de toute évidence, se voulant très au-dessus de l’improvisation capricieuse et de l’erreur délibérée, parce que les maîtres du récit ont délimité très clairement le périmètre réel de ce qu’on appelle un « spécialiste ». Exemple : du côté « israélien » on a des institutions, un premier ministre, un président de la république, etc. Du côté iranien, ce n’est que des ayatollahs d’intelligence sauvageonne, à commencer par Mr Ali Khamenei, affublé du titre de « tête du serpent » et très rarement, ou à peine, on apprendra qu’ils ont aussi, ces pauvres Iraniens réduits en esclaves, une présidence occupée par Mr Massoud Pezechkian, au nom rarement orthographié comme il faut. Quand on commence par le mépris, la calomnie ou le mensonge, cette politique stupide et suicidaire ne fait que manifester son manque total de fondement rationnel et même historique, sa méconnaissance des peuples, fermant ainsi toute porte qui pourrait ouvrir le passage au rétablissement d’un processus analytique pour ramener la paix. Les toutologues proaméricains et la journaille mainstream, jouant à faire peur, envahissant les médias, l’éducation, la culture, accaparant les applaudissements démagogiques, recherchant par tous les moyens l’agrément de toute la société ne font qu’obscurcir le « conflit » au point de le rendre indéchiffrable.

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Du moment où quelqu’un m’est sympa, je me charge de lui rendre la vie agréable et de l’amener très vite à rigoler.

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Notre chère voisine argentine arpente le périmètre de la piscine à grands pas imposant à tout le monde, à la radio qu’elle porte dans sa main, à fort volume, une succession de jeux idiots et de la musique débilitante. Il faut vraiment être crétin pour écouter une pareille radio avec sa nuisance sonore.

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Qui n’a rien à voir, comme nuisance, avec celle des motards de chaque ouiquende. Leurs regards méprisants pour les pauvres piétons qui doivent subir les vrombissements idiots de leurs engins idiots ! Je tremble de ne pas pouvoir les étrangler. Ça me fait vraiment vomir de voir ces racailles qui défient tout le monde sur leurs scooters avec leurs têtes d’abrutis mal finis. La nuit, souvent, une telle impunité, ça dépasse l’entendement.

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Impossibilité absolue de lire la moindre ligne en public : je renonce donc à ouvrir quoi que ce soit, même mon portable.

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Lu une heure à la fraîche, vers six heures, rendormi. Lever à neuf heures, piscine onze heures. Atmosphère tropicale, chaud et humide. Nuages bizarres et ciel bleu subite. Je peux observer, de ma fenêtre, l’incessant défilé des arrivants à l’hôtel en bas, de l’autre côté de la rue. Voyageurs seuls à sac à dos, familles et groupes en minicar, voitures et taxis, camionnettes de livraison…

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Promenade du front de mer. En fin d'après-midi. Sur le banc continu en bois à lattes, une femme (?) jeune de blanc vêtue se fait belle avec l’aide d’une autre, puis elle se fait filmer par un professionnel qui la fait marcher sur le dallage en trottinant sur ses talons aiguilles. Peu après, un branlotin qui paraît tout contrôler descend, sous les yeux des passants, d’une voiture en toc qui attire tous les regards. Il est chaussé de grosses bottes au-dessous des genoux. « Ah, sa mère de fils de pute, que c’est chaud partout ici ! » s’écrie-t-il.

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Nostalgie subite, en plein centre-ville d’Alicante, des pavés inégaux des rues de Bordeaux qui faisaient tant souffrir Rosa. Des gens très gentils, quand même. À Irun, normalement, quand on va du côté d’Irugurutzeta, impossible de prévoir qui va vous dire bonjour en vous croissant. Nous, on a toujours, un bonjour prêt à retourner à l’envoyeur, ou à l’envoyeuse. Se laisser aller à la nostalgie n’est plus un motif de honte, car il ne reste plus grand-chose d’autre à se mettre sous la dent que le passé, dûment colorié, seul refuge inexpugnable et à peu près sûr contre la bêtise et la férocité « de cancellation » de notre époque. Chacun d’entre nous choisit dans un passé de gloires communes, inévitablement opposées, ce qui lui paraît le moins méprisable, le moins vulgaire, le plus solide, pour se mettre dans l’axe de ces imprégnations puissantes qui nous ont formés et informés. On aimerait bien que nos années d’expérience suffisent à délimiter des terres nourricières communes, quoique fondamentalement différentes, mais essentielles pour survivre.

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Quand je déposais quelque chose sur Facebook, sur Twitter, actuellement « X », je sais, je n’avais, le plus souvent que deux ou trois j’aime, toujours les mêmes, six ou sept dans les meilleurs des cas, qui avaient, sans doute, un peu pitié de moi et qui me jetaient l'obole de leur compliment comme on donne des sucreries à un enfant pour le faire tenir tranquille. Depuis mon abandon des réseaux, c’est tout à fait comme si je n’existais pas. Je sais que dans le fond du fond, ça devrait me faire plaisir : toujours loin des micmacs de la censure, ou conforter mon orgueil : on a les interlocuteurs qu’on mérite, mais ma dernière réaction, je l’avoue, n’est pas aussi glorieuse. Beaucoup déplorent d’avoir peu de « suiveurs », ou que leurs post ne provoquent que peu de réponses ou pas suffisamment à leur gré, et je me demande quelle serait ma réaction si j’avais une telle mentalité. Quand on meurt, il ne faut pas se faire d’illusion, on disparaît très vite des mémoires, même celles de ceux qui nous ont un peu aimés, mais il arrive qu’on meure de son vivant, comme il arrive qu’on soit un exilé en son propre pays. C’est autrement vertigineux.

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Prenez sur internet une vue satellite de l’Espagne le 28 avril. Comment cela, on n’y voit presque rien ? Pourtant on a tout bon ! Nous fonçons dans le tout-électrique renouvelable, certains de nous prémunir pour toujours d’une défaillance du réseau général. Croyant être libérés d’une dépendance à la distribution externe de l’électricité nous nous jetons pieds et poings liés dans un autre réseau sans vérifier si l’énergie propre et décentralisée pourrait nous rendre dépendant d’un autre pouvoir plus central encore, et plus malpropre. Pourquoi cette marche forcée au tout-électrique ? Bitcoin, voiture, chauffage, verrouillage de porte d’entrée, climatiseur, cuisinière… Mettre ses œufs dans le même panier est un choix imprudent.
Un choix coûteux depuis les restrictions du nucléaire. Avec du recul, la marche forcée au Green Deal depuis 10 ans, et celle de l’anti-carbone depuis 25 ans, semblent orienter chaque aspect du mode de vie vers l’électrique et le « connecté », d’une manière tellement extensive que nous n’en voyons plus le ridicule. Un chauffe-eau connecté. Une friteuse connectée. Une voiture connectée qui tombe pour l’instant en panne deux fois plus souvent que la moins fiable thermique « traditionnelle ». Ce mouvement forcené ne correspond à aucune demande réelle. Le thermique et le nucléaire, plus fiables, étaient meilleur marché. Le prétendu progrès technologique, la prétendue urgence climatique, sont-ils les arguments d’un pouvoir supranational pour décréter un cas de force majeur ? En quoi ce « progrès » soulage-t-il notre quotidien ? Le temps passé à programmer, vérifier, ajuster, réviser, réparer, mettre à jour, remplacer cette quincaillerie électro-plastifiée peut laisser songeur. Un comble, nous sommes de moins en moins libres et croyons encore au Progrès.

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Être à la hauteur de ses illusions, et des désillusions y attenantes, de ce qu’on a désiré tout jeune, alors que le mouvement de la vie poursuit son rythme effréné, bannières et ballons au vent, dans la confusion qui le nourrit.




lundi 9 juin 2025

« Ce qui fut sera, ce qui s'est fait se refera et il n'y a rien de nouveau sous le soleil » Qohélet


Aujourd’hui, j’ai longtemps écouté les oiseaux gazouiller au sommet des pins, en bas de chez nous. Ils s’en donnaient à cœur joie, dans la rue, vers sept heures et demie du matin. Bref moment de bonheur offert par surprise. Sans début, sans enchaînement, sans sens. Notre vie n’est qu’une suite de moments inespérés à force d’être attendus. Mais dites-moi, est-ce que la vie de tels ou tels personnages qu’on voit plastronner sur nos médias dans toute leur magnificence en a, du sens ? Un sens moins capricieux que celui de la nôtre, moins risible dans son exorbitante prétention ? Les oiseaux, au moins, ne sont pas des prétentieux. Lecture au balcon, sans la musique habituelle d'accompagnement, en silence, des quelques pages par jour que je peux m'offrir, sans rien faire d’autre. Repos du portable. Sans bourdonnement de conversations dans mes oreilles, dissipant tout brouillard mental traversé de pensées-comètes qui se sont accumulées après les rêves de la nuit. Lecture pour restaurer une atmosphère sonore d’intimité baignant dans un silence positif. Non pas le silence lugubre du néant, mais celui propre à accueillir le bruissement des peupliers de la piscine et des palmiers de l’hôtel en bas, le glissement rapide et infatigable, en cercles, des martinets, la vibration des chants du merle derrière les pins.

Et donner à chaque ligne les justes proportions de mes envies a travers les sentiers sablonneux a l’ombre de mes pensées, riches d’images, de phrases courtes, de toute sorte de chocs visuels nourris d’associations et de figures fugaces dont chaque apparition est décodée sans avoir à refouler une seule expression. Le miroitement des lettres, la netteté des propositions, le rythme des mouvements et la voix ou la musique intérieures associées permettent au contenu de me sauter à la tête et d’atterrir droit dans mon esprit. Mais recevoir, engranger passivement, ce n’est justement pas lire. C’est bizarre, mais lire un texte long, un poème, un essai, tout recueil exclusivement composé de mots serrés sur une page, c’est autre chose. C’est une démarche volontaire, qui nécessite d’avoir au préalable ramassé sa conscience, rassemblé ses esprits, ses flux de pensées et d’émotions, comme on décroche le linge sec du fil, avant le plier. Se contenter de poser les yeux sur les mots imprimés est inopérant, il faut aller au texte comme si on allait prendre les eaux thermales. S’y plonger avec application. Permettre au cerveau, d’une infime impulsion mentale, de retrouver le chemin jusqu’au sens de chaque phrase, sa teneur. Vivre fréquemment cette solitude toute relative – le temps de la lecture et de la relecture – accroît indéniablement le plaisir dans sa répétition.

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Bruit de rédaction. Personne ne songerait à dire que la vie politique espagnole n’est qu’élégance des comportements, respect de l’adversaire et hauteur de vue politique, mais j’ai beau chercher, je ne trouve rien qui atteigne le niveau de la violence déployée ces derniers jours au profit de l’homme le plus détesté par la rue et superpuissance du marigot gouvernemental, P. Sanchez, par les déclarations réitérées de trois de ses séides de choix, des ministres en exercice, cette fois-ci : la ministre de l’éducation (!), le ministre de la transformation numérique et de la fonction publique et la ministre des finances et vice-présidente, contre l’homme le plus détesté par le parti sanchiste et ses alliés, le capitaine J. V. Bonilla, l'un des responsables de l'Unité Centrale d'Operations, police judiciaire de la Garde civile. Le tout, en temps réel, face aux caméras et en toute tranquillité, par médias subventionnés et réseaux sociaux interposés, devant le pays médusé. L’indécence au sommet. La honte internationale. Et sans rectification,  s’il vous plaît !

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Avant, les socialistes, c’était le monde ouvrier, les classes dites laborieuses, le mythe du congrès de Suresnes, les syndicats, la gauche, le social. Aujourd’hui, ce sont des bourgeois affairistes et des corrompus doublés d’abrutis et d’incompétents wokisto-sorosiens qui n’ont que faire de la fidélité de chien de leurs votants, inexplicablement attachés à des sigles vidés de tout sens, flottant au-dessus de vieux drapeaux depuis longtemps abandonnés. En cinquante ans, le socialisme espagnol a été infiltré, dégradé et renversé, jusqu’à devenir son pire ennemi. Mais il y en a qui ont su en profiter. La puissante social-démocratie teutonne n’a pas gaspillé son argent pour rien. Son investissement s’est révélé rentable pour certains … Je contemple ébahi sur YouTube, ce matin du 4 juin à garder dans les annales, une insupportable cruche bavarde et imbécile pérorer autour de sa sordide vie d’espionne sanchiste à la petite semaine, très sûre d’elle-même, décrivant d’invisibles conspirateurs. Elle, surprise la main dans le sac dans les pires manigances orchestrées par sa bande, parlait en particulier de corruption de « la droite » (elle a bon dos, « la drouaaate » !) disant énormément de bêtises d’un ton abrupte qui me mettait en fureur. N’y tenant plus, j’ai arrêté mon portable à la fin, quand l’irruption subite d’un autre clown du même cirque sanchiste, a bondi parmi le public de journalistes en folie, pour l’interpeller sèchement. Mélange d’indignation et d’amusement devant les manières d'andouille calibrée de cette « militante suspendue par espionnite aiguë ». « Temporairement ! », confie-t-elle crânement. Je crois que j'ai été estomaqué à la fois par son culot et par sa flegme. Quelle étrange journaliste, que cette « militante déchue » - tout juste avant sa comparution devant la presse - qui n’a jamais rédigé une ligne de sa fade existence ! Déjà au téléphone, alors que ses interlocuteurs l’enregistraient, et qu’elle prenait son pied en mettant son nez dans les pires affaires montées de toutes pièces contre les juges, les journalistes, les comploteurs qui compliquent la vie du Big Boss pour qui bat son cœur, les machinateurs contre sa famille et les adversaires de sa meute médiatique, autant dire ses larbins, elle a laissé pour la postérité des traces de sa bassesse et des preuves indélébiles de sa stupide sottise de chèvre. Ce que les commentateurs de l’actualité au cours de la journée prenaient pour des acrobaties de cirque, c’était simplement de la saleté, de l’indécence passant sans transition à l’obscénité. Je veux imaginer que cette désinvolture aura des conséquences très lourdes. Je me trompe sans doute. Big Boss semble indéboulonnable tant que les oligarchies territoriales tiennent à ce que leur contrôle, qu’elles font passer pour « l’équilibre du pouvoir », ne soit pas fragilisé par des courants ouvertement de droite, qui risqueraient de faire sauter la chaudière, car russophobes sans frein, pro sionistes sans masque et otanistes sans complexe.

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Oups ! C'est pas lui !

Portrait d’un personnage inqualifiable, sans limites, capable de toutes les bassesses et bien sous tous rapports pour ses alliés. S'occuper – actualité oblige – d’un malpropre comme P. S. P-C. est aujourd'hui une sorte de torture. Ce type est une manipulation à lui tout seul. Pas de quoi crier au scandale, à première vue, grâce au crédit octroyé sans caution de moralité à son apparence physique, sauf que cet esprit tordu mérite sincèrement tous les noms d'oiseau par lesquels on le désigne, étant lui-même le roi du mensonge prémédité, de l'invective et de la disqualification rancunière. Docteur ès économie sous le sceau infamant du plagiat, sorti d'une famille bobo de la nomenklatura social-démocrate, lié par son mariage à un sinistre clan de patrons de bordel, intérieurement laid, sans morale ni principes, magouilleur et menteur depuis sa première respiration, il s'est très vite orienté vers la politique professionnelle au point de devenir, moyennant des appuis de quelques relations louches, chef d’un parti socialiste qu’il s’est empressé de vider de toute substance idéologique pour s’y installer, à la tête de sa bande de corrompus jusqu'à la moelle pour grimper, après avoir laminé électoralement sa formation, sans programme ni projet national, à la présidence d’un gouvernement affublé du titre de gouvernement frankenstein, tant le grotesque le disputait au comique dans la longue liste de vingt-deux ministres qu’il s’était donnée pour matérialiser sa « politique progressiste », sans majorité parlementaire, incapable de présenter un budget au Parlement, éternellement prosterné à genoux devant les séparatistes catalans contre une poignée de (sept) voix. Séparatistes basques et catalans cherchent des avantages, en se torchant fièrement avec la Constitution, sachant que ce vaurien ne tremblerait pas pour détruire son pays et leur offrirait la lune si besoin, à mesure qu’il comble ses chimères et se désagrège lui-même au milieu des détritus que son sinistre souk amoncelle depuis sept ans (déjà !), se nourrissant de complots imaginaires, au milieu du dégoût généralisé.

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Aujourd’hui, les lois mémorielles sont devenues d’excellents outils de répression de la pensée et de l’action politique, puisque toute opposition peut être assimilée à de la haine, et la haine à des groupes sociaux ou confessionnels. Il suffit alors d’un mouvement de cil pour abattre le glaive de la justice sur les mal-pensants, ou tout simplement les critiques ou les opposants.

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Lu l’article du philosophe farouchement pro-sioniste G. Albiac : « Qui a peur de Vladimir Jankélévitch ? » Paternaliste, condescendant, peut-être, mais pas poseur pour un sou, comme le prétend certain blogueur qui l’affuble injustement du qualificatif de « filósofo cursi ». Contrairement à ce que l’on croit, ce prof de philo terriblement orgueilleux n’est pas vaniteux. Je ne l’ai jamais vu (conférences, vidéos, etc.) crâner. Il peut être pris par certains pour poseur ou pour terriblement sourcilleux, mais je ne le trouve pas particulièrement narcissique. Je ne sentirais pas faillir mes jambes s'il venait m'offrir L'Imprescriptible (Pardonner dans l'honneur et la dignité) de Monsieur Jankélévitch, dont la lecture demeure obligatoire pour savoir de quoi on parle quand on parle de « victimes » et de « pardon ». C’est la détresse et c’est la déréliction du coupable qui seules donneraient un sens et une raison d’être au pardon. Si le coupable est « gras, bien nourri, prospère », le pardon est, pour ce philosophe, « une sinistre plaisanterie ». Mais je me permettrais de lui proposer la lecture de Yeshayaou Leibowitz, histoire de lui rabattre un peu le caquet.

Le Prophète de la Colère 

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On pourrait faire un linceul comme celui de Turin, avec ses propriétés physiques, chimiques et optiques ? Certains affirment que c’est encore au-dessus de nos capacités, car il n’y a, à leurs dires, aucune trace de la main de l’homme… aucun pinceau, aucune coulure, aucun pigment. Rien que le silence du lin et la caresse d’un mystère ancien. Les spectres de la spectroscopie, modernes nécromanciens de la matière, hurlent dans le vide : rien n’a été peint. Pas même un soupçon de trahison chromatique. Ce n’est pas une œuvre, c’est une empreinte. Une présence. La symétrie en négatif photographique. Lorsque l’image s’inverse, elle parle. Elle se redresse, se précise. Elle s’humanise. Qui, au Moyen Âge, aurait pu prévoir cela ? Une ironie : ce que l’œil nu ancien ne voyait que faiblement, la lentille photographique, bien plus tard, révèle avec éclat. Un faussaire n’anticipe pas un procédé inventé des siècles plus tard. L’oxydation des fibres, ce n’est pas de l’encre, ce n’est pas du sang versé en pastiche. C’est une microscopique brûlure solaire, une morsure de lumière, un baiser du néant sur les fibres du lin. Oxydation. Déshydratation. Mais point de destruction. Et l’humanité moderne, avec son arsenal de lasers et d’arrogante IA, ne sait toujours pas comment faire cela sans détruire le support. L’information tridimensionnelle : ce linge plat contient de la profondeur. Des données de relief. Des gradients de distance. Plus proche, une image qui se transforme en sculpture virtuelle, un linceul qui devient topographie de chair défunte. Cela n’est pas un simple dessin. C’est un moule spectral. Qui, quand, et surtout, comment, sans jamais réapparaître en gloire pour réclamer l’admiration éternelle ? Un artiste de génie ? Un miracle ? Une ombre bien plus ancienne, rieuse, qui aime les énigmes sans réponse ?



Sitographie pour dévider l'écheveau 

http://www.bibleetnombres.online.fr/suaire.htm

http://www.bibleetnombres.online.fr/saint_suaire.htm

https://sombraenelsudario.wordpress.com/

https://mobile.agoravox.fr/actualites/religions/article/malgre-l-emission-d-arte-du-3-72844