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jeudi 27 mars 2025

Quelque chose meurt dans l'âme avec la mort d’un ami (Alberto Cortez)


Discussions va-t'en-guerre au Parlement espagnol
. La politique de réarmement de Sanchez, ce marchand de pistaches du bazar « progressiste » espagnol, fera bientôt déborder l’urinoir. Contre les apparences, car si le bateau coule, l’équipage tient bon, entre le ridicule et le pitoyable. Et sans budget pour 2025. Dans le cas où il y aurait un jour des élections, le rôle qui sera demandé à celui qui hériterait d'un si lourd fardeau, le jour où le Caïd en Chef (id est, el Puto Amo) se verrait forcé de quitter le pouvoir, devrait être défini comme « herculéen ». Roi d'Élide et fils d'Hélios, Augias a hérité d'une quantité et d'une qualité de bétail telles que son royaume devint stérile en raison de l'abondance des excréments. Protégé par le dessein des dieux avec douze taureaux, cadeau d'Hélios, le bétail d'Augias s’était développé sans limite. Le nettoyage de ses étables devint une tâche héroïque : le cinquième travail d'Hercule. Eurysthée confia cette tâche au héros, auteur de grands exploits, pour l'humilier, mais, rusé lui aussi, Hercule accomplit son travail en ouvrant un canal par lequel il détourna les fleuves Alphée et Pénée, qui passaient à travers les écuries en emportant toutes les immondices.
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Cela dure un instant et la flamme s’éteint (E. Pound). L. C., une collègue très chère et très attachée à lui, m’apprend la récente disparition de notre ami Marceau Vasseur. C’est l'entrée dans la sphère du contingent, de l’éphémère : douleur à la disparition d’un maître et d’un ami. Triomphe du temps et des rites tirés de chaque vie et que chaque société met périodiquement en œuvre pour que nous puissions y incorporer des détails personnels et autobiographiques. Dans ce cas, je m’enracine à distance dans la disparition de ce référent, pour moi légendaire, qui m’avait aidé à m’éveiller avec vigueur du cauchemar d’une société-troupeau plutôt rabougrie, il y a une cinquantaine d’années, pour découvrir des réalités nouvelles qui ont accaparé depuis mon esprit dans beaucoup de domaines. Professeur et ami convergents sur un même niveau d’intensité capable de traverser les temps. Et surtout, la manie de prendre un certain plaisir à écrire, fondée sur le seul commerce, d’essence libre, de la pure générosité, sur les plans personnel et professionnel. De là vient, peut-être, ma détermination actuelle à écrire des post périodiquement et à les mettre en ligne, comportement qui ressemble à celui d'un garçon obstiné pliant des bateaux de papier pour les mettre à flotter dans un courant fort, en concurrence avec d'autres garçons qui font de même. Surtout pas par incontinence rhétorique. C'est probablement une démarche née de la lassitude et de la désillusion. Bien que les mots et les phrases ne soient pas des bateaux en papier, mais plutôt des germes d'idées, une espèce de feuilles d'un vieil arbre, comme des vibrations capricieuses d'un moi destinées à certains lecteurs amicaux, de simples réactions à un environnement inquiétant par le biais des mots. Une certaine tristesse, évoquant l'ami disparu au milieu du champ de bataille de la vie. Vivacité, vitalité, bonne humeur dionysiaque gardant le souvenir de tant de courage. Triste et désespérant aussi de porter des notes dans l'air et, en même temps, de savoir que presque plus personne n'a le temps de lire et de réfléchir à quoi que ce soit. Quel curieux paradoxe : nous vivons entourés de machines à gagner du temps et nous n'en avons plus ! Notre précipitation généralisée mène au néant. Aujourd'hui, plus que jamais, pertinence de l'aporie d'un « Achille immobile à grands pas » sans perspective spatiale bien qu'entouré d'écrans. Pas de temps, alors qu'il y en a de trop. Pas de voix amicales, alors qu'on est submergés par les discours haineux.
  
Zénon ! Cruel Zénon ! Zénon d'Élée ! (Montlaur)

L'opinion publique s'arrête devant l'écran d'un téléphone portable, c'est-à-dire devant des individus aveugles et isolés. Aujourd'hui, mieux vaut fuir dans l'obscurité pour échapper, si possible, à ce présent dévastateur ou à un avenir encore pire. Fuir dans la vie nocturne et silencieuse, celle qui comprend le sommeil et qui représente approximativement le tiers de notre vie totale. À quoi bon être connu ? Par qui ? Par pas un semblable car nous savons d'instinct que la connaissance totale de nous-mêmes par un autre serait un anéantissement. Seul un Dieu omniscient et équitable serait en mesure de comprendre ce qui est incompréhensible aux autres. Seul le Créateur pourrait comprendre ses créatures, car il les contient toutes de toute éternité. Le résidu secret que nous portons en nous-mêmes doit rester incommunicable à nos prochains, incapables de le comprendre. Sans cette part inracontable de nous-mêmes, qui a d'autres causes que nous-mêmes, nous ne serions pas des individus mais des machines soumises à tous les vents du temps et à ceux qui nous font face, qui dressent, eux aussi, leur nuit devant nous. La vie actuelle cherche par tous les moyens à réduire cette part irréductible en la rendant objective, déchiffrable, visible, connue de tous, affichée. Cette part intime, secrète, qui protège notre vraie liberté. Rideau, on ferme la boutique. Passer le temps, vivre, n'est qu'un pont, une brève transition entre deux couches de quelque chose, délivrées du temps. Il faudrait d’autres termes que « quelque chose », mais il est impossible d’en trouver puisque les vocables que nous avons forgés pour cette transition ne sont que « naissance », au départ, et « mort », à l’arrivée. Et nous sommes toujours possédés de ce « quelque chose » que certains ont défini comme « néant ». Avec « vie », morne plaine au beau milieu, faisant pâle figure …

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La Syrie sur les traces de la Libye. Les « libérateurs » syriens, présentés comme des musulmans, pilotés par Daesch en la personne de l'agent atlantiste al-Joulani, ont pour mission de décimer les factions pro Bachar El Assad du pays. Ils comptent accomplir leur mission par le sacrifice des tenants de l’ancien régime. Aucun vrai musulman ne pratiquerait le massacre fanatique en plein mois (saint) du Ramadan. À qui profite cette réactivation de l'aberration Daesch, terme générique désignant l’instrumentalisation de fanatismes et de guerres intestines locales, par l’axe angloaméricano-sioniste ? Dans un article daté du 9 décembre 2024, Public Sénat évoquait l’« ouverture affichée vers les minorités » du fondateur d’El Nosra : « al-Joulani a assuré qu’il ne souhaitait pas ostraciser de nouveau certaines communautés. » (!) Ce larbin anglo-sioniste nettoie sur ordre un pauvre pays martyrisé, depuis des années, d’assadistes et des minorités religieuses multi-millénaires, afin de provoquer une instabilité civile de nature à légitimer l’intervention militaire, puis la mainmise coloniale de l’entité sioniste sur la Syrie. Cela a déjà commencé. Le massacre des chrétiens en vue d’avancer l’agenda du grand Israël constitue la première étape en vue de l’instauration d’un protectorat sioniste sur la Syrie. Pour ce faire, il fallait détruire le paisible multiculturalisme syrien. Parce qu’un pouvoir islamiste fort dans une Syrie unie aux portes d’Israël, c’est le cauchemar de tout sioniste qui se respecte. Les massacres de civils en Syrie par les « combattants de la liberté et l’opposition démocratique contre le régime tyrannique de Bachar » ne sont évidemment aucune surprise. Qu’est-ce qu’on attendait ? L'autre jour c'était au tour de cet abruti de ministre espagnol des affaires étrangères de se faire la photo avec « le chef rebelle » installé à Damas par les bons offices de cet Occident aux ordres du sionisme. Ceux qui, sans être particulièrement amateurs de vidéos brutales et sanguinaires, voudraient quand même se renseigner, pourraient trouver sur Odysée, Daylimotion, Youtube, et autres, un aperçu des bienfaits du régime mis en place par les Européens et les « Israéliens ». Nous sommes au chapitre des génocides au Moyen-Orient. Ça n’a pas commencé hier, mais ça risque de durer encore longtemps. Le sionisme a en décidé ainsi bien avant le fameux 7 octobre : il faut tout détruire dans la région et au-delà, les États, les nations, les peuples, les communautés. Tout. Pour les sionistes il n’y a pas de place pour les « animaux humains », et ce sont eux qui décident qui va vivre et qui n’a pas le droit d’exister. Leur Grand Israël est en marche. Ils vont grignoter peu à peu le territoire syrien et s’acheter la complicité de certaines populations pour établir un corridor entre « Israël » et les territoires sous contrôle des factions kurdes au service des sionistes. Et puis tout le reste… Après la destruction de la Syrie, les sionistes œuvrent pour l’éclatement de l’Irak et la création d’un État kurde qui aura des sorties sur la Méditerranée, la Mer Noire et même le Golfe Persique. Ça a à peine commencé.



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samedi 15 mars 2025

État des lieux mi-mars

 

Férocité antisémite. « Le Juif s'est émancipé d'une manière juive, non seulement en se rendant maître du marché financier, mais parce que, grâce à lui et par lui, l'argent est devenu une puissance mondiale, et l'esprit pratique juif l'esprit prati­que des peuples chrétiens. Les Juifs se sont émancipés dans la mesure même où les chrétiens sont devenus Juifs. » K. Marx, La Question Juive

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Relectures de Pound. Pound présente souvent l'aspect d'un homme qui essaie de communiquer à une personne très sourde que la maison est en feu, dit T. S. Eliot, l'un des premiers à avoir entendu cette voix d'alarme, qui l'a crue vraie et qui a rapidement quitté la maison. Ses vers souvent énigmatiques montrent des morceaux de marbre avec des lettres gravées par les anciens, des citations entières de poèmes d'autres personnes, des documents énigmatiques, des réminiscences d’autres cultures dans différentes langues. Et des noms de personnes et des villes, des noms partout, des noms propres et étranges. Des personnages historiques et des politiciens, des lieux géographiques, des restaurants, des pères de l'Église catholique romaine, des sectes hermétiques, des dieux grecs et des divinités vraisemblablement orientales, des monuments. Et surtout, des imprécations et des signes hiéroglyphiques, des idéogrammes … Tout se multiplie devant les yeux du lecteur des Cantos comme des ombres et, plus d'une fois, cela recouvre le texte le rendant indéchiffrable, rongeant même les belles phrases qu’on a pu soigneusement rassembler.





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Nostalgie de Bordeaux. Il n'est pas possible de se débarrasser de la finitude humaine en écrivant des livres. Mais il est possible de comprendre le temps dans lequel on a vécu et de se voir soi-même dans ce temps, en essayant de l'ordonner par les mots, en le divisant en chapitres pleinement conscients des difficultés d’arriver au mot fin pour autant qu’on y arrive. Je nous revois jeunes, à Bordeaux, juste au lendemain de notre mariage, embusqués dans nos livres, contents d’avoir pu quitter, sans retour, nos villes submergées par le paisible ennui provincial, par des routines qui n’étaient pas les nôtres, et découvrir des lieux insoupçonnés, sur des sentiers que nous battions nous-mêmes. Quitte-t-on jamais une ville dans laquelle on a vécu une année entière, une année étroite, à la limite de l’utopie de la jeunesse et des responsabilités de l'âge adulte, un temps qui marque, une ville d'une empreinte si large, d'un relief si profond ? Il est impossible de vivre une année dans le bonheur et de ne pas s'en souvenir à jamais.

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Pluie sans cesse, pluie encore, pluie toujours. Pluie d’Alicante et pluie d’Irun. J’attends toujours et je regarde vers nulle part, juste là où Dieu n'est pas absent, face à plusieurs étagères. Les livres se taisent mais les voix qu’ils gardent sont là. Toutes leurs voix. Quand on ne les entend plus, c'est comme si on était jeté hors des paradis qu’elles enferment et qu'on en avait seulement par instants quelques furtives réminiscences qu'on ne parvenait plus à relier entre elles ni à raccorder à la réalité présente. J'éprouve un attachement absolu pour tous ces livres. Et je me remets à écrire, de temps en temps, des lignes destinées à la lecture de très peu de gens qui me connaissent ou qui m’ont connu et je garde ce que j’ai écrit comme on presse de vieilles fleurs dans des livres afin de les faire sécher et de les conserver à long terme, avant de les oublier à jamais.

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La troisième guerre mondiale est à nos portes ! Ils sont sur tous les fronts, ces abrutis des média et de la politique. On n’y échappe pas, c'est pas possible d'avoir la paix cinq minutes. Le fétide Macron est leur fétiche et notre cher Pedro, chef du gouvernement vendeur de lotions capillaires aux tribus autochtones basque et catalane, se voit déjà, sans rire, maréchal décoré pour le moins …

Ma passion pour la décoration minuscule dans mon cabinet de travail s’explique par une pudeur incurable qui cherche dans ces objets modestes et vite démodés une manière de durer.



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De inmundo. Ces figures politiques, essentielles, de l’actualité qui se croient aux commandes, possèdent et accumulent beaucoup, ce sont des esclaves avisés qui règnent sur d'autres esclaves prêts à prendre leur place, car tout se renverse en permanence, pour le grand bonheur de la machine qui fonctionne toute seule, depuis au moins deux siècles. De temps à autre, pour relancer l'affaire qui pourrait faire mine de s'endormir, on nous fait croire qu'il y a deux camps, qu'il faut choisir d'appartenir au bon ou au mauvais, on nous somme de prendre parti, et tout continue sans qu'on entrevoie la moindre alternative réelle. Il y aurait des politiciens moraux et d'autres qui seraient immoraux. Ce serait moins bien de vendre l'eau de son bain que du shampoing aux plantes ou du dentifrice au fluor, du nougat que des céréales enrichis aux fibres, l’andouille Broncano serait moins pire que Motos le corniaud, Sanchez moins catastrophique que Feijoo. C'est le mouvement perpétuel de la Marchandise qui danse un pas de deux avec l'extinction de la réalité. Si l'on vous dit que La Sexta est une chaîne progressiste, que l’imbécile pas franchement sympathique Urtasun s'occupe essentiellement de culture, que le Grupo Prisa est l'un des principaux groupes de création et de distribution de contenus éducatifs, d'information et de divertissement sur les marchés hispanophones et lusophones et pas un banc de requins, est-ce que vous restez calmes ? Si la réponse est oui, c'est que vous êtes influencés par les forces du Bien, du côté correct de l'Histoire. Vous pouvez continuer à jouer.  Les rares capables de sortir de cette espèce de longue sieste constatent que leur vote n'a aucun effet réel, depuis des lustres, et peut-être depuis toujours. Que la démocratie représentative et ses labyrinthes piégés est un leurre, ou plutôt une idée, une belle idée, mais sans ancrage au sol. On n’est pas peu content quand on se dit qu’en votant au moins sa voix sera effective, et qu'on peut participer, même d'une manière infime, qu'on peut compter un peu, si peu que ce soit. Qu’on peut avoir de l’influence, du pouvoir social, du crédit. Le grand mot est lâché : influenceur. Un tout petit influenceur à son niveau. Qui n'a pas rêvé d'avoir de l'influence, ne serait que sur ses voisins, ses collègues, ses enfants, ses amis ou les gens de son quartier ? Un citoyen qui n'aurait aucune influence sur ceux qui le gouvernent en son nom ne peut que devenir un moins que rien, un zéro moins zéro. Il faut faire gagner les siens, les gentils, bravo !



 



mardi 11 mars 2025

Le monde part en sucette

Ce que tu aimes bien demeure ;
Le reste est déchet.
Ce que tu aimes bien ne te sera pas arraché ;
Ce que tu aimes bien est ton véritable héritage.
Rabaisse ta vanité, je dis rabaisse-la. Apprends du monde verdoyant quelle peut être ta place.
Dans l’échelle de la découverte ou de l’art vrai,
Rabaisse ta vanité,
Mais d’avoir fait au lieu de ne pas faire, ce n’est pas là de la vanité.
D’avoir par décence, frappé à la porte,
Ce n’est pas là de la vanité.
Ici-bas toute l’erreur est de n’avoir rien accompli ;
Toute l’erreur est, dans le doute, d’avoir tremblé…
Rabaisse ton orgueil. 
                                                          Ezra Pound, Cantos Pisans



Il a plu presque toute la semaine précédente à Alicante.

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La course à la censure semble imparable au Sanchistan. Juguler les juges, museler la justice : le système judiciaire sera-t-il assez solide ? Censurer les médias qui ne sont pas à la botte d’un pouvoir de plus en plus mafieux dans un pays prétendument démocratique, quoi de plus détestable. Fermer la gueule aux gens indépendants, ou carrément adversaires, quoi de plus délectable pour cette bande doublement prostibulaire, aussi bien sur le plan idéologique que sur le plan du comportement personnel.

Réarmement forcené pour la paix et la stabilité de l’Europe. Rien de tel qu’une affaire bien pourrie pour faire remonter les reptiles à la surface du cloaque qui leur sert de biotope. Ces temps-ci ils se bousculent à la surface. Leur progressisme antifasciste ne leur rend pas service. De la Syrie enfin démocratisée à Gaza ou à la situation en Ukraine, il n’est ignominie publique qui ne laisse une trace nauséabonde indiscutable qui ne leur colle au fion. Gauche (?) ou droite, le cirque est le même. Sanchez ou Merz, chefs de gang respectifs supposés adversaires, c’est le même caca mou. Macron rafle la mise en ignominie de tous ces appels à la guerre et au réarmement hystérique. Comme de bien entendu, leurs organes de propagande, politiques, économiques et administratifs en pullulent dans un appareil d’état qu’ils noyautent et instrumentalisent. Ennemis de leur électorat qu’ils trompent sans vergogne par la corruption et la fraude et d’une population rançonnée partout et tyrannisée qui ne peut plus les sentir, ces mandataires, complices et larbins de l’oligarchie mondialiste se retrouvent acculés au fond d’une impasse où ils gesticulent en route vers rien. Depuis l’investiture de Trump, c’est un festival d’idées farfelues auxquelles le marigot politique de nos pauvres pays ne se donne pas la peine de répondre sérieusement. Pourtant, ce n’est pas le grotesque qui manque : acheter le Groenland, annexer le Mexique et le Canada, transformer la bande de Gaza en Côte d’Azur américaine.



Notre Sanchez à la con, fait le paon en deçà des Pyrénées, mais il ne compte pas au-delà. Plutôt fataliste quant au comportement de girouette de ce larbin de Soros, cela m’inquiète. De vouloir supprimer carrément le ministère de la Défense à se voir en Matamore à côté du Tartarin Macron, il y a une grande marge en termes de retournement de casaque. La suite des événements se poursuivra jusqu’à une catastrophe quelconque, puis on reconstruira, comme d’habitude. Tant pis pour les morts.

Chez les habituels inconditionnels, ou apparentés, on pleurniche sur le traitement subi par Zelensky, la marionnette du pouvoir profond USA sous Obama et Biden. Les réactions de nos politiciens de droite font peine à voir. Quant à ceux situés par caprice à gauche de l’échiquier … Zelensky a été dévalorisé, mais il aurait pu avoir le courage d’affronter l’exécutif américain entre 2019 et 2022 pour éviter la tragédie que son peuple a vécue, et vit encore. Insulter ceux qui veulent faire la paix, même pour des raisons bassement matérielles, montre toute l’étendue de l’erreur et de l’entêtement de nos prétendues élites. Quant à l’Union européenne sous tutelle anglaise elle poursuit toujours son impossible rêve d’unité : ses fondations sont si pourries que cela n’adviendra jamais.


L'Ukraine restera piégée dans une dette perpétuelle, les Etats-Unis et la Russie s’avèreront les meilleurs alliés une fois que chacun en aura pris une partie et l'Europe se retrouve déjà sans l'énergie russe bon marché et sans l'argent qu'elle a donné et qui a été réparti entre des entreprises américaines, Zelensky et le fils de Biden, entre autres. Sans oublier la pieuvre britannique. Dieu nous donne les dirigeants qu’on mérite. Et c’est encore un service qu’Il nous rend.

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Notre petite fille nous relance pour une prochaine visite dans son foyer à Paris VI. Je n’ai plus beaucoup d’idées sur les lieux à visiter d’urgence sur place. Nous n’avons pas foulé les pavés parisiens depuis six ans et pourtant je fais dans ma tête, avec elle, toutes les pérégrinations possibles. Dimanche après-midi elle nous a encore emmenés au Jardin du Luxembourg et dans les bistros autour de la Gare Montparnasse. Nous avons revu avec elle l’abbaye de St Germain et le charme discret de la Place de Furstemberg. J’ai rêvé devant la Librairie des Alpes et l’Écume des Pages. On n’a pas trouvé ouvert le restaurant Au 35 rue Jacob, mais nous avons croisé Mme de Guermantes qui recevait dans son hôtel Quai Malaquais. On a ensuite poussé jusqu’au Pied de fouet, rue Saint Benoit, et nous sommes maintenant à côté des carreaux en faïence du Petit Zinc et sa porte à tambour. Tout cela mentalement, et donc sans croiser d’importuns en trottinette ou des cyclistes agressifs au regard assassin. Et sans que personne ne s’offusque de l’énorme Davidoff qui accompagne mon superbe armagnac ...

 

 

samedi 22 février 2025

« On ne peut plus écrire quand on ne s’estime plus. » Flaubert à George Sand, 23 juillet 1870

Minima quotidiana. Le ciel est gris à Alicante ce matin et un semblant de douceur se fait sentir. Le bus vingt-deux a retrouvé son itinéraire habituel vers Playa San Juan et on peut en descendre à l’arrêt Camino del Faro comme d’habitude.

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Ce que j’ai écrit dans ce blog à propos de l’opération militaire spéciale de l’armée russe en Ucraine, entre février 2022 et aujourd’hui, réduit ma colère contre l’incurable bêtise de certains larbins journaleux. Entendre les aboiements hystériques de BHL, F. J. Losantos ou leurs semblables est vraiment réjouissant. Pour ce qui est des médias français, aucun espoir. Pour eux, c’est Zelensky qui gagnait sur tous les fronts et la « trahison » de Trump n’en est que plus insoutenable. En revanche, de moins en moins d’espoir, hélas, pour l’avenir des Palestiniens sous la criminelle saleté sioniste et la presque totale indifférence de la « communauté internationale ». J’ai suivi l’évolution du massacre progressif de toute une population, d’abord avec impuissance, puis avec une rage sourde et de moins en moins de perspective (chute de la Syrie en quelques jours !) et, enfin, paralysé sur le rythme noir et douloureux de la tragédie qui finira par s’abattre sur toute la région.

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Nous vivons la plus grande campagne publicitaire de tous les temps, orchestrée par une presse que presque personne ne lit, mais généreusement arrosée par Pierre-le-Subventionneur. Il ne s’agit pas de nous vendre un yaourt cette fois-ci (quoique …) mais carrément la grotesque figure de notre clown président à vie. Des millions d’Espagnols s’entêtent à aimer passionnément le premier président marketing de notre Histoire, choisi et élu avant eux par Soros (père et fils) and Company, par ses qualités de voyou sans décence et sans idéologie connue. Et du Sanchez, ils en ont bouffé encore et encore depuis des années, à tous les coins de rue, dans les couloirs du métro, sur les flancs des bus, et bien sûr sur toutes les ondes et écrans imaginables. Et semant à tout vent des subventions comme des petites graines… Normal, « l’argent public n’appartient à personne » comme se plaisait à affirmer la pétasse à la tête du Conseil d’État, à l’époque dans laquelle elle n'était que ministre de la Présidence du Caïd en chef, dont le nom revient dans presque tous les dossiers de corruption depuis de mois. Ce cynique marchand de merde ne quittera jamais le pouvoir ! Son gourmand électorat en redemande sans cesse.

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À l’heure où la gauche américanisée exigeait la rupture de l’égalité par la discrimination positive, la détermination des individus par le genre capricieusement décidé au long d’une vie et l’éveil aux injustices des races d’après l’agenda décolonial, orchestrant sans repos le degré zéro du savoir, profondément moutonisé à l’aide d’une sociologie qui traque sous ses divers faux-nez le mérite et l’effort, il semble que le vieux rationalisme vit l’espoir d’un retour après son exil dans l’asile de quelques têtes libres, dans les humbles recoins de la réflexion libre et du courage irréductible.

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Heidegger sur la pensée : « La parole du penseur n’a pas d’autorité. La parole du penseur ne connaît pas d’auteur. La parole de la pensée n’a ni éclat ni attrait. La parole de la pensée repose sur la désillusion de ce qu’elle dit ». Tel est le destin de tout enseignant. À part cela, penser est une tâche ingrate, impensablement ingrate. Allez voir, si vous avez l'envie et le temps, le post du 6 juin 2019.

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Le sort des femmes dans le monde : « Le wanderer (il connaît l’anglais, ce vagabond !) que je suis redeviendra humaniste lorsque cessera la suprématie du mâle. Il souffre à chaque instant de se heurter où qu’il porte ses pas (aux rares exceptions des pays scandinaves, de certaines vallées himalayennes et des jungles primaires) à la toute-puissance de la testostérone. Il lui semble que l’humanité a érigé en divinité, le mauvais chromosome. Il entend des cris de joie dans les maisons berbères saluant la naissance d’un garçon et des lamentations si c’est une fille. Il a traversé des villages dans les campagnes de Chine où les mères se pendent si elles enfantent une fille. Il a vu en Inde où il manque cinquante millions de femmes, le visage des victimes qu’on a tenté de brûler. Il a lu dans le Coran – ce bégaiement paniqué de berger hagard (là, avec cette formule qui sonne faux, notre wanderer trop pressé se permet de déconner en profondeur) - le mépris ruisselant de stupidité dans lequel est tenue la femme. Il sait qu’en Europe autour de lui, sous ses yeux, la situation n’est pas plus heureuse. Dans les champs tropicaux qu’il a traversés, il n’a souvent vu que la silhouette des femmes affairées aux moissons pendant que les hommes s’adonnaient à cette occupation qui tient en haleine chaque jour des milliards d’entre eux : suivre l’ombre d’un arbre au fur et à mesure que le soleil se déplace dans le ciel. Dans des pays de sable et de soleil, il a partagé des dîners à la table du maître de maison pendant que la mère de famille se nourrissait par terre de ce qu’on lui laissait. Il a rencontré des familles composées de petits garçons gras comme des poussahs entourés de fillettes aux côtes saillantes. Il a collecté dans ses carnets de notes quelques proverbes hideux : Quand la fille naît, même les murs pleurent (Roumanie). Une fille donne autant de soucis qu’un troupeau de mille bêtes (Tibet). Instruire une femme, c’est mettre un couteau entre les mains d’un singe (Inde). La femme est la porte principale de l’enfer (Inde). La femme que Dieu comble de bonheur est celle qui meurt avant son mari (monde arabe). Merci, mon Dieu, de ne pas m’avoir fait naître femme (monde juif) … » Sylvain Tesson, L’Energie vagabonde, Bouquins

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Obsèques de J. L. Marcos. Surprise de mon interlocutrice, me croyant fils unique, quand je lui apprends que j’ai une sœur ainée, qui vient de perdre son mari, et que j’ai eu aussi un petit frère disparu prématurément, du même prénom que moi et qui m’a précédé. À part trois autres morts en bas âge. Plus surprise encore, quand je luis dis que j’aurais aimé voir sa sépulture avec ses nom et prénom (les miens !) gravés dessus. J’ignore pourquoi cela lui semble choquant que je porte les mêmes nom et prénom d’un enfant mort précédemment à ma naissance. Mais, je ne vois pas de problème particulier à porter le même prénom d’un frère disparu trop tôt et dont la mort a brisé à jamais mes parents. Ils ont été toujours très discrets là-dessus écartant complètement l’idée que j’aurais pu en quelque sorte le remplacer dans leurs cœurs. Comme je l’ai expliqué dans un autre post, ma mère s’en était ouverte, très affligée, à ma femme, Rosa, il y a longtemps, mais jamais à moi de la même manière. J’étais bien sûr au courant, sans imaginer à quel point, sans trop d’explications ni la moindre plainte, ils en avaient été accablés, elle et mon père par cette disparition. J’ignore même la date de son décès. J’avoue que mon rapport à la mort n’a jamais été particulièrement problématique. Je crois que la vie et la mort se rejoignent en un point obscur, secret pour tout le monde. On n’a pas demandé de naître et notre mort ne dépend nullement de notre désir, qui se limite à faire durer au possible la distance entre ces deux moments énigmatiques. Avec un peu de chance, en essayant de couvrir cette distance ouvrant notre vie sur autre chose que nous-mêmes, comme l’ont déjà fait bon nombre des gens qui nous ont précédés et qui nous ont ouvert les portes à la vie. Mon père, entre autres, n’a pas eu une seconde pour penser à lui et ma mère voulait agir chaque jour pour rendre la vie d’autrui réellement plus facile sinon plus heureuse.


Le tout, avec un sens de l’humour singulier, très fin. Son prénom d’Eulogia fait sourire mon interlocutrice avec une moue de surprise, car peu courant. Elle portait ce prénom gréco-byzantin, εύλογια, équivalent à « beau langage », « belles paroles », qui a pu renvoyer par confusion avec eulogium, elogium, à l’idée d’ « éloge » ou de « dire du bien », de « béné-diction ». L’étymologie de ce prénom, à sonorité douce, est souvent associée à des vertus telles que la bonté, la sagesse ou l'intégrité, et il peut aussi porter une dimension spirituelle, de forte racine chrétienne. Dans l’Empire byzantin, où le grec était la langue dominante et la foi chrétienne profondément ancrée, des gens étaient baptisés de ce prénom en raison de sa connotation religieuse. Des siècles plus tard, des familles paysannes de la Vielle Castille utilisaient toujours ce patronyme pour exprimer la foi et la piété ou par simple coïncidence avec le saint du jour. S’il n’est pas parmi les plus répandus, il est tout à fait vraisemblable qu’il était donné et porté dans des contextes où les valeurs religieuses étaient encore très présentes dans la vie quotidienne des paysans et villageois. J’expliquais à ma cousine par alliance que cette coïncidence, ce lien entre le prénom et la vie réellement vécue par ma mère, m’a donné un éclairage rétrospectif fascinant. Il me semble que son prénom a été toujours en parfaite harmonie avec sa personnalité et ses valeurs profondes. L’idée de rendre son entourage heureux sans relâche ainsi que sa volonté de faire le bien sans chercher la reconnaissance illustrent admirablement les notions de « louange » ou de « bénédiction » à travers une vie discrète mais profondément alignée avec ces valeurs. Il est rare de voir des gens qui incarnent autant la pureté et la simplicité de ces principes sans chercher à se mettre en avant. Agir de manière désintéressée, sans vouloir en tirer de gloire personnelle ni la moindre reconnaissance ! Cela porte le respect, de réaliser avec des années de recul, qu’un prénom peut, d’une certaine manière, résumer une vie. Il ne m’aura pas fallu de longues années pour comprendre ce que je lui devais, ainsi qu’à mon père, et quel rapport il pouvait exister entre leur vie et la mienne en dépit du ton tragique de tant de textes qui se limitent à constater que nous avançons sur les dépouilles de nos parents. « Chacun doit tuer son père» écrivait Tonton Sigmund, en contradiction avec Proverbes (17,6) où nous lisons que « les enfants des enfants sont la couronne des vieillards, et les pères sont la gloire de leurs enfants ». Je m’en veux un peu d’avoir voulu garder mes souliers propres et de prétexter la forte pluie et la menace d’une imminente chute de neige sur l’autoroute de notre retour à la maison, sans les rendre visite dans le profond silence de leur tombeau, dans le cimetière juste à côté, précisément l’endroit où la période de temps qu’il nous reste à vivre pourrait prendre toute sa signification : notre lointaine naissance avec ses aléas biologiques et la mort qui nous attend, je l’écrivais ci-dessus, se rejoignent en un point obscur. Voilà comment une conversation banale, dans l’ambiance inévitablement glauque d’un crématorium, peut se transformer en parcours à travers les souvenirs d’une vie … et l’arrivée de la mort qui nous coupera l’envie incurable d’errer dans les idées et de tout expliquer. Surtout, l’inexplicable.



vendredi 31 janvier 2025

Le retour des vautours (rabâchages)





Comédien tête de chien, cabot tête de veau ! Marre de déclarations publiques à propos de la politique, de la mémoire, de l’histoire, de réactions à propos de ci ou de ça, de tribunes, de manifestes, que sais-je encore, de la part de différents représentants d’une profession surévaluée. Leur rage individuelle ou collective contre des moulins à vent recouverts d’engagement social cache en réalité une volonté de protagonisme que rien ne viendrait à justifier. En général, les comédiens sont des idiots de tout pelage, au sens politique : ce sont des ignorants absolus. Rien d’autre ne les intéresse que leur propre personne, leur propre aura, leur propre carrière. Le reste, ils n’en ont rien à battre, même quand ils font semblant d’avoir une pensée, généralement humaniste, morale, sociale, comme les inévitables Bardem, Javier et Carlos, et leur molle bien-pensance, cette tiédeur presque universellement applaudie qui veut passer pour rebelle et progressiste. Leur souci devrait se limiter à leurs films qui, en général vont mal. En chute libre. Ils n’attirent plus personne.

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Libération d’Auschwitz. Propagande d’après-guerre encore au motif de la libération d’Auschwitz. Il y a quatre-vingts ans. Sans cette stratégie, on risque le zoom sur Gaza. Aujourd’hui. A noter que la propagande d’après-guerre a réécrit l’histoire en faisant croire que c’était la résistance des Français et l’intervention américaine qui étaient les vainqueurs, alors que c’est surtout l’armée soviétique - la Russie n’a même pas été conviée cette année ! - qui a battu l’armée allemande. On est bien d'accord que sans l’aide en urgence des anglo-saxons, l’URSS n’existait plus fin 1941. Les Américains se sont quand même fait payer en or par cette Union soviétique qui n’était pas encore en faillite en 1941. Hitler avait largement sous-estimé leurs capacités de production. L’aide anglo-saxonne a évidemment contribué à la victoire soviétique, mais pour que l’armée rouge arrive jusqu’à Berlin, elle a dû parcourir pas mal d’obstacles et encourir des sacrifices surhumains. Comparez, sinon, les pertes des uns et des autres sur Google, YouTube ou un quelconque machin du genre (Dailymotion, etc.).

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Asservissement de la Palestine. La guerre d’extermination contre les Palestiniens, une affaire de l’année vingt-trois, hier à peine, semble déjà une question dépassée. L’actualité avance au galop. Le régime baasiste de Syrie est tombé, Gaza a été réduite à un champ de ruines, Nasrallah a été assassiné, tout cela sans aucune réaction de la Ligue Arabe, la Russie casse les dents a l’OTAN, Trump a été réélu … Il n’y aura pas de guerre mondiale pour quelques kilomètres carrés de terre palestinienne tout juste bonne à être « démocratisée » par « Israël » sous le soleil de la Méditerranée. La cause palestinienne est devenue une cause de second ordre, c’est triste mais il faudra se résigner à l’admettre. L’avenir nous le dira, car nous ne sommes quand même pas dans un match de foot. Dans ce match dramatique, il n’y jamais eu ni vainqueur, ni vaincu, ni dernier coup de sifflet. La victoire de Trump a changé les données de l’équation, inutile de s’accrocher au passé, il ne reviendra pas. L’intérêt de Gaza pour les génocidaires avérés réside dans ses richesses, qu’ils ont déjà essayé de confisquer complètement aux Palestiniens, en vain jusqu’à maintenant, et dans l’extension massive des colonies, qu’ils ne pouvaient pas faire étendre sur Gaza, jusqu’à maintenant. Depuis 1948, l’ambition d’« Israël » est d’atteindre son rêve de « Grand Israël » avec la complicité des puissances occidentales, surtout l’Angleterre et les États-Unis. C’est le seul « pays » dont la survie et la reconnaissance son exigés au-dessus de tout par l’empire et ses vassaux. Personne ne remettrait en cause la légitimité de l’existence des États-Unis ou de la France mais « Israël » est un cas à part. C’est le seul pays au monde qui « ne doit pas disparaitre » parce qu’on l’a décrété ainsi au détriment du peuple qui habitait ces terres depuis deux millénaires. On doit accepter la fin de l’Irak ou de la Syrie, mais pas celle d’« Israël ». Redessiner les frontières du Liban ou avaler la Cisjordanie : seul « Israël » a le droit de se défendre. Agiter l’épouvantail du nazisme comme s’il était toujours là, prêt à nous dévorer. Raviver la mémoire sélective. En effet, 80 ans plus tard, alors que le nazisme a été entièrement défait et qu’il a désormais disparu du globe, toute commémoration relève de la mémoire. Or la mémoire ne devrait pas être l’entretien de la haine et surtout ne devrait pas exonérer de juger le présent ou de conduire l’avenir. Pourtant, il semble que la mémoire d’un génocide passé pourrait servir à diluer la réalité bien tangible d’un autre, en Palestine, présent, devant nos yeux pour peu qu’on se donne la peine de vouloir regarder. Et justifié par ceux-là même qui convoquent la mémoire. Terrible ironie du sort.

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Les trompettes de Trump. La « droite » espagnole nous la joue Trump. Qu’en est-il de la gauche ? Il en est des politiques comme du reste : on copie toujours ce qui marche, ce qui est dans le vent, ce qui plaît. La politique politicienne est démagogie, par la force des choses. Aujourd’hui, la mode est à la gloire de Trump, au prétendu refus du wokisme. On verra bien. Sanchez-La-Magouille, qui est un vieux renard de retour, l’a bien compris. Il veut jouer dans la cour des grands, malgré son ridicule à Davos. Qu’on ne se moque plus de lui, délégué provisoire de l’oligarchie sorosisto-schwabite. Son agenda 2030 sous le bras, il reprend vaillamment les éléments de langage du Wokistan apparemment menacé pour poser en adversaire bouffon de tout ce que ce cauchemar représente depuis longtemps dans la vie réelle. Tout est possible dans le cirque sanchiste. Les sanchistes, qui manigancent tout à la Trump, ont de la peine à garder un pouvoir péniblement conservé, incapables de faire passer au Parlement leurs mesures-phare depuis l’investiture du Puto Amo (le Boss des Boss) après les législatives de 2023. L’impayable Peter, « docteur » en économie capable de faire le tour du bonneteau à la planète entière, s’est rendu à Davos pour poser en leader planétaire antifasciste, ravir ses fans et choquer la « droite » centraliste : c’est de bonne guerre. Mais son pouvoir progressisto-wokiste ne tient plus qu’à un fil, qu’à un caprice des suprémacistes catalans. Plus personne ne croit la grotesque bande sanchiste, mais les débordements anti-Musk ou les tartarinades anti-Trump dans la bouche de ce premier ministre professionnel de l’escroquerie font plutôt rire, à l’entendre, tout simplement parce que c’est du pipeau. Et pourtant, les apparences jouent en sa faveur, parce ce qu’il fait, pour faire soi-disant barrage à Trump, implique que l’Espagne va ouvrir toujours ses portes, démontées depuis longtemps, aux milliers de migrants sans contrôle qui foulent notre sol chaque année. Ici comme ailleurs, l’oligarchie en a besoin pour des raisons économiques : des centaines de milliers d’esclaves prennent les emplois sous-qualifiés et sous-payés. Pour des raisons sécuritaires : avec les gens qui ne se sentent plus en sécurité chez eux et qui vivent dans la peur, c’est autant de gagné pour le pouvoir, qui n’a pas besoin de déployer des forces en plus pour la provoquer. Tout comme le squatteur, le clandestin agressif est donc un auxiliaire de police politique, un agent inconscient du contrôle social, les petites gens se tiennent cois enfermés et tisonnent l’âtre se laissant doucement manipuler sans faire pêter la baraque ni, encore moins, faire chier le gouvernement. Pour des raisons sociales : en injectant des millions de malheureux partout, le pouvoir relativise la paupérisation de la population décidée en haut lieu. Inutile de revenir sur la hausse de tous les prélèvements possibles et impôts imaginables qui rendent la vie quotidienne de plus en plus dure. Le migrant est là pour montrer qu’on peut très bien vivre avec quelques euros par mois et fermer sa gueule : le rêve des élites. Et le piège idéal à gauchistes bobos. Car le pouvoir version UE peut tenir simultanément deux discours : droit au racisme agressif et sans complexes pour les « Israéliens » et devoir d’antiracisme pour le reste du monde. L’explication est simple : le sionisme peut être de droite comme de gauche, cela dépend des circonstances. Par exemple, il y a quelques années, les prosionistes étaient résolument de gauche, contre l’antisémitisme, le racisme, la droite en vrac et pour les pauvres du monde, victimes du colonialisme blanc et des vilains patrons. Des années plus tard, c’est la droite qui véhicule volontiers le discours sioniste dans un cocktail soigneusement préparé depuis longtemps : salauds de migrants africains et surtout arabes, ils tuent des Blancs, des Européens et surtout des « Israéliens », salauds de musulmans, salauds de gauchistes et islamo-gauchistes : peuple d’Europe, réveille-toi et lutte pour ta liberté avec les sionistes de Netanyahou. S’ils tombent, ce sera la fin de la civilisation. C’est la ritournelle des Juaristi, Losantos, Albiac, anciens gauchistes cosmopolites crachant sur les migrantophiles de tout poil et qui incarnent parfaitement le double discours du pouvoir, surtout après le 7 octobre, prenant résolument position pour « Israël » contre les méchants terroristes du Hamas en Palestine dont la sanglante occupation se transforme en héroïque opération de civilisation face à la barbarie islamiste.



dimanche 19 janvier 2025

La lanterne de Diogène

 

Benoît Chain © MDDS

Troisième dimanche de janvier. Matin gelé. Il est déjà onze heures et je n'ai encore rien fait. Lectures de blogs, de la presse en ligne : c’est tout. Très beau lever du jour, plein de nuages rouges comme ceux d’hier au crépuscule, éparpillés et rouge-sang. Les vues du ciel, d’hier et d’aujourd’hui, n'ont duré que quelques minutes, mais l'éblouissement de ces instants de bonheur restent gravés en moi. Le ciel pur maintenant, l’air transparent, le temps, froid, sec et glacé me paraissent comme quelque chose de complètement neuf et rajeunissant. Et une nuit bien reposée après deux-trois jours de soucis avec le déplaisir qui les accompagne normalement. Deux mil vingt-cinq 2025 passera, lui aussi, minuscule encoche sur une longue droite qu’on ne sait pas où elle va sans que cela signifie qu’elle mène quelque part si ce n’est vers la mort. On l’oubliera. On nous oubliera. Même si l’oubli se tient étroitement enlacé au souvenir. Je pense ces jours-ci à mon beau-frère disparu il y a quelques semaines. J’ai vraiment du mal à distinguer certains souvenirs d’une réalité vécue, d’aspect authentique, mais définitivement disparue, dévorée par l’oubli, d’autres plus ou moins fantasmés qui apparaissent pour faciliter mon bilan subjectif d’une époque dans laquelle on a vécu obligatoirement ensemble et qu’on ne peut même pas imaginer aujourd'hui. 

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Notes d’un tire-au-flanc. J'admire les gens qui font face, ceux qui se tiennent debout, qui ont ce courage sans peur des risques ou des réactions de la masse gentiment soumise qui se limitent à murmurer à voix basse un mécontentement de façade. J'ai fait un temps semblant d'appartenir à cette race-là, parce que je trouvais que ça avait de la gueule, mais j'ai dû bien vite déchanter, admettre que ma pente n'allait pas de ce côté-là. Dans le fond, je ne serai jamais un courageux parce que je n'ai pas le sentiment de pouvoir être utile, puisque je ne peux pas faire entendre raisonnablement ma voix à ceux qui ont la capacité et l'influence nécessaires pour agir. Mes sentiments privés et intimes ont donc la priorité sur les grandes causes du monde. C'est particulièrement vrai en ce moment où tout ce qui s'apparente à l'actualité me dégoûte au plus haut point et le peu de culture que j'ai m'éloigne de plus en plus du présent. Par désillusion absolue d’un quotidien que mon être rejette violemment comme un corps étranger, comme un poison sans antidote.

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Pile de lectures en vrac. Je continue avec mes écrivains, romanciers, philosophes, essayistes fort divers, certains tombés dans un relatif oubli (Élisée Reclus, Kropotkine) ou simplement détestés (Céline) sinon carrément haïs (Rebatet, Chardonne, Brasillach). Il me faudrait une lanterne de Diogène pour m'y orienter. On nous promettait depuis deux siècles le progrès grâce à la science, à l’éducation et à la culture, l’accès illimité aux mondes illimités grâce aux Lumières mais il se trouve qu’on nous enferme de plus en plus dans un monde obscur sans issue, fanatique, irréel, capable de vouloir effacer les lois de la biologie et du sens commun, coupé de tout chemin vers le ciel ou l’enfer, sans vie intérieure et sans rapport avec la réalité tangible. On nous assure que la vie est une blague, vide, après l’avoir encombrée de toutes les sornettes insanes ou criminelles dont ils ont tenté sans repos mais non sans succès de la peupler. J’ai du mal à trier les déchets pour déverser les cultes de l’écologie, de toute une ribambelle d’articles de foi du wokisme, des religions séculières qui prétendent se moquer d’une religio perennis dont les jalons étaient, parallèlement à la Révélation proprement dite, la Sybille de Tibur annonçant le Sauveur à Auguste, l’interprétation prophétique de la Quatrième Bucolique de Virgile, la conviction de Claudel (Repos du septième jour) que la Chine savait quelque chose du vrai Dieu, la certitude de Joseph de Maistre qu’il existait une tradition qui ne s’est jamais perdue. La seule tâche passionnante admise pour s’investir à Davos, est celle de faire face au passé, pour l’effacer, en faisant l’image même de la barbarie et du désordre. L’une des tares les plus affligeantes du destructif esprit « sorosien ». Et critiquer cela n’a rien à voir avec une idée nostalgique du passé, comme si le présent n’était que « décadence » ou quelque chose de ce genre, mais avec une révulsion profonde provoquée par les soi-disant intellectuels de tout poil du monde officiel qui proclame fièrement l’imminente arrivée, non pas du Messie, mais de l’homo stultus after computer, riche de son intelligence artificielle, que Bernanos nous annonçait comme plus étranger que l’homme des cavernes, avec sa technique et sa science, capables de faire oublier une fois pour toutes les maux inévitables de la condition humaine. Sans oublier la revendication de drogues de tout genre, physiques et psychiques, à portée de main pour nourrir le rêve de n’importe quel individu : stupéfiants, euphorisants, publicité, réalité virtuelle... Effaçons l’héritage de l’histoire, plaisir solitaire des érudits. Attaquons l’essence même des mots pour les inoculer un poids de folie victimaire qui les rende accommodables à toutes les sauces des pires politiciens ignares qui, incapables et incompétents dans tous les domaines, ne se montrent plus capables de répondre à leur besoin démagogique d’« aller toujours plus loin » qu’avec des mots, ridiculement manipulés. Alors que la barbarie avec son cortège de mépris pour toutes les formes de la culture héritée nous guette tous, espérons un temps de réaction suivi de quelques sains réflexes qui permette à tous ceux qui ont la possibilité de redresser la tête, d’aller immédiatement à ce que les auteurs qui ont eu quelque chose à écrire (et à dire, en leur temps) gardent de profondément vivant et revigorant pour chacun de nous. Ici et maintenant.


 

 

 

jeudi 16 janvier 2025

Histoires d'O


Incendies ravageurs de Los Angeles. Le couple de Meet Steeart et Lynda Resnick, à lui tout seul, dans son immense propriété agricole, a mis la main sur les réservoirs et la distribution d’eau qui correspondent à la consommation d’eau courante des 40 millions d’habitants de la région.

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Histoires d’eau, encore, mais faisant moins de vagues que le roman de D. Aury. Pendant que les sionistes poursuivent méthodiquement l’extermination des Palestiniens, selon les plans du Grand Israël révélés par Oded Yinon en 1982, les feux, attisés par des vents violents, ont gagné les collines de Los Angeles. Le degré de sécheresse de la Californie était extrême mais la pauvreté des effectifs de service public dans les eaux et forêts locales a fait que des réservoirs d’eau n’ont pas été creusés, des fossés anti-feu non plus. Et l’eau a été cupidement accaparée par des plus malins que la moyenne. À des milliers de kilomètres de La Californie, dès 1949, l’entité sioniste avait commencé à réduire le développement des puits en Cisjordanie, alors sous administration jordanienne, et à intensifier son exploitation des ressources hydriques. Immédiatement après la guerre des Six Jours en 1967, l’armée « israélienne » a détruit 140 pompes hydriques palestiniennes dans la vallée du Jourdain. Les terres et les fermes des Palestiniens situées le long de la rive occidentale du fleuve du Jourdain ont été confisquées, leurs habitants ont été empêchés d’y retourner et la région déclarée zone de sécurité militaire. Peu de temps après l’occupation « israélienne » de la Cisjordanie et de la Bande de Gaza, l’armée a imposé de nombreuses ordonnances militaires portant sur le contrôle de l’eau. Notamment, l’ordonnance n°92, datant d’août 1967, a fait en sorte que l’eau dans les Territoires Occupés soit considérée comme « ressources stratégiques sous contrôle militaire ». D’autres ordonnances militaires ont mis en place de nombreuses restrictions visant les Palestiniens : interdiction de forer de nouveaux puits sans l’autorisation préalable des autorités militaires, expropriation de puits et de sources appartenant à des Palestiniens dits absents, fixation de quotas de prélèvement et mise en place de mécanismes pour contrôler l’exploitation palestinienne de l’eau, amendes sanctionnant sévèrement les dépassements des quotas, etc … Tout comme les désintéressés Resnick contre l’égoïsme de leurs concitoyens sans vision des affaires, les généreux sionistes porteurs de démocratie et de progrès, ont le droit de se défendre contre des Palestiniens ingrats !

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Force à la loi. À Madrid, un gouvernement de bric et de broc qui n’arrête pas de tripoter la justice en sa faveur devient à vue d’œil une coquille vide indifférente aux problèmes des gens. Une réunion de brigands, une poignée de mafieux à la recherche de l’impunité totale pour eux, pour leurs coreligionnaires, pour les formations qui les maintiennent au gouvernement et, surtout, pour la famille et les proches du président. Une espèce de bande qu'il dirige en personne, chef particulièrement malhonnête, menteur et bavard, liée par un contrat et où le partage du butin se fait suivant des règles convenues entre eux mais loin et en marge de la loi commune. Cette troupe malfaisante squatte le pouvoir en se recrutant d’hommes et de femmes sans scrupules, prend d’assaut des institutions de l’État, s’empare de places pour y fixer sa domination, subjugue même, sans gagner les élections, une masse d’électeurs ... Tout ce que l'on voudra. Mais le commun des mortels lui donne normalement le nom bien mérité d’autocratie cleptomane. Ce dont elle se moque comme d’une guigne. Non seulement parce que, au moment où elle se verra forcée de quitter le pouvoir sans rendre des comptes, elle aura déjà largement satisfait, sans conséquence, sa cupidité insatiable, mais surtout parce qu’elle aura réussi à blinder son impunité à la vue de tous sans blâme ni condamnation.