ciseleur des brouillards
Adieu, vive clarté de nos étés trop courts !
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lundi 14 juillet 2025
Cuisine actuelle : tout savoir sur le maquereau
jeudi 3 juillet 2025
La fabrication du consentement : gare aux loutons !
Les loutons, des loups déguisés en moutons. Incapables d’un cri de dignité, d’une protestation, d'une réaction courageuse, les médias d'obéissance sanchiste (La Sexta, El Plural, El Pais, RTVE, Cadena SER, et un long etcétera), aussi bien ceux du service public, financés par le contribuable, que les privés favorables au gouvernement, refusent de manière opiniâtre et dévouée toute amorce de vraie critique ou autocritique face à la corruption galopante du chef de l'exécutif, afin de préserver sa légitimité (notion qui l'obsède), fragilisée par les cas, plus inadmissibles les uns que les autres, qui jalonnent le chemin de putréfaction de cet individu à vocation de chef éternel, mais pratiquement inopérant depuis le premier jour de son incrustation au pouvoir. Chaque info qu'ils lancent, savamment décortiquée, suit un parti pris dans l’utilisation des procédés indispensables à l’enregistrement du réel en tant que matière première (collecte, filtrage et sélection des sources, « mise en boîte » des faits, synchronisation des argumentaires), une stratégie commerciale extrêmement peaufinée dans la diffusion des résultats (contrats mirobolants passés avec des stars médiatiques ou des célébrités du monde du divertissement, meilleures heures d’audience, distribution gratuite de journaux aux gens dans les lieux de passage, abonnements gracieux) et une soumission à part entière aux intérêts de la coalition de gouvernement dans l’interprétation des données traitées (victimisation systématique, malgré la position dominante des auto-désignées « victimes », en réalité des gens et des institutions qui ont le bras long, prêts à la répression de la moindre dissidence, experts en abus de pouvoir ; réquisitoires sans appel ; violence sournoise contre des catégories chosifiées, galvaudées et, en fin de compte, discréditées partout depuis longtemps, comme peuvent l'être l’idéologie de droite et d’extrême droite et leur masse électorale en vrac, en tant que dangers imminents pour le genre humain en général et notre avenir de plus en plus progressiste en particulier) permettant aux « journalistes » et aux créateurs d’opinion de venir expliquer à un large public résigné, avec décontraction et sur de bonnes doses de cynisme, les dessous de chaque affaire, étouffée à l’instant même où elle est présentée à l’opinion, si susceptible de mettre en difficulté le pouvoir sanchiste ou dûment cuisinée, si capable d’embarrasser l’opposition.
mardi 1 juillet 2025
(Im)Puissances de la routine
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jeudi 26 juin 2025
Après la guerre des douze jours
Tôt chaque matin, j'ouvre grand les fenêtres de mon bureau à l'étage supérieur. Au nord, Hendaye sous la brume matinale, à trois kilomètres à peu près. Au sud, le bruit lointain de l'autoroute, atténué par le muret de la petite forêt sauvage, en expansion, qui se développe dans la zone de Txenperenea. Calme et quiétude absolus. Des chiens aboient plus loin. Tandis que nous petit-déjeunons dans la cuisine, j’observe les habituels passants matinaux du couloir piéton juste en face, des gens seuls, venus d'un peu partout dans le quartier, traînant leurs inévitables chiens, certains habillés de façon négligée, peut-être pas réveillés. Ils passent avec leur baguette et leur tristesse. Dans le ciel, des nuages rapides après les orages de ces jours-ci. La journée va être encore très chaude. Ému par une photo de gogueule correspondant à la date d'aujourd'hui, je me souviens avec délice, quelques instants, du balnéaire d'Olmedo, bâtiment moitié à l’ombre moitié au soleil, des odeurs de blé frais, rêches et douces à la fois, et du bruit des cigognes, en claquant du bec.
Pour aboutir à une transformation profonde du système en vigueur, le Parti Sanchiste de l'Opportunisme Épileptique (PSOE), mis en place depuis des années à côté du système classique des partis, occupe à l'heure actuelle toutes les institutions et la pratique totalité de l'espace public, sans se faire du souci à propos des échéances électorales, dans la perspective non seulement d'un changement de régime mais aussi du système social. Vaste programme. Il avait déjà ses propres modalités de production de politique loin des contraintes institutionnelles. Le professeur A. Elorza a écrit, très justement à mon avis, que nous ne sommes pas en présence d'un cas de figure fréquent dans les démocraties occidentales : le pouvoir finit gangrené par la corruption. Non. Dans le cas présent, une organisation déjà corrompue incapable de gagner une élection développe une coalition gouvernementale, difficile par les objectifs propres à chaque parti membre, sans véritable projet politique autre que celui de faire de sa perpétuation au pouvoir son but ultime, et finit dans l'impasse sans pouvoir réellement gouverner que par décret-loi. Les charlatans diplômés de la caste universitaire, les réalisateurs branchés, les bobos bien-pensants et tous les bataillons du wokisme progressiste arrivent à peine à couvrir de leurs chants enflammés d'enthousiasme médiatique les couacs à répétition, les braiements des politiciens et des ministres qui n'ont que peu d'impact sur la plupart des gens, encore moins sur ceux qui, "la droite" au gouvernement, auraient allumé quotidiennement les feux dans les rues. Dans cette ambiance irrespirable, sur toutes choses, même les plus naturelles, même les plus innocentes, pèse un soupçon affreux de corruption, de bêtise, de perversion, de brigandage de grand chemin, qui me rend méfiant même quand il s'agit d'aller vider les poubelles ou faire des courses. Je vais régulièrement les faire au supermarché BM Alarde qui se trouve en bas de Lapice Kalea, et trois fois sur quatre, je m'aperçois que les prix ont flambé, mais il ne faut rien dire, tout le monde a l'air d'accepter ça de bon cœur, d'ailleurs quand la caissière demande aux clients s'ils veulent leur ticket de caisse, ils répondent d'un ton grand-seigneur que non, bien sûr que non, pour quoi faire ? Le client du BM et le Basque ordinaire sont les mêmes : ils ne voient pas où est le problème. D'ailleurs, s'ils pouvaient faire pareil, ils ne s'en priveraient sans doute pas. La corruption est quelque chose qui se décline à tous les échelons de la vie sociale, professionnelle et surtout politique. La corruption, à tous les sens de ce mot, fait partie de notre culture, ou est-ce l'inverse … Quand la "common decency" s'éclipse, tout devient possible, tout devient acceptable, même s'il est parfois difficile de distinguer entre fanatisme et brutalité sauvage, entre mensonge délibéré et imbécillité congénitale. D'où cette odeur de putréfaction qui se répand et gagne même l'intérieur de chaque appartement. Des problèmes mineurs comme ceux de l'éducation, de la santé, des transports, de la culture attendent des solutions urgentes au profit des classes populaires, mais nos "dirigeants" y pensent chaque jour. Nous pouvons dormir sur nos deux oreilles ...
Traduction du texte en image : Cette volet de notre histoire récente est peut-être le plus mal connu et aussi le seul nous permettant de comprendre comment deux
personnalités sans relief et sans expérience, J. L. Rodríguez Zapatero et Pedro
Sánchez, en arrivent à la tête du parti socialiste et comment la corruption, sous
des formes parfois coïncidentes, d’autres différentes de celle propre au Parti Populaire,
a accompagné le socialisme depuis sa vertigineuse croissance initiale. Et, ce
qui n'est pas moins grave, elle a eu un impact sur la sélection de ses
dirigeants. En peu de mots, très faible à la mort de Franco, le PSOE était un
parti de clientèle très large, admettant des professionnels et des
personnalités d’une valeur indéniable (les Borrell, Solchaga, Jordi Sevilla),
et de vrais voyous par la même occasion, les Roldan, etc. prêts à se servir du
pouvoir fraichement acquis pour en tirer un profit maximal et à grande échelle.
Poussant des métastases dans le parti lui-même : Filesa.
mercredi 25 juin 2025
Et il y eut un soir et il y eut un matin
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Notules pour faciliter la compréhension d’un contexte complexe:
– le sionisme est un nationalisme ethnique
radical tardif né en Europe centrale sur les marges laïcisées d’un courant
religieux pratiquant une stricte endogamie. Seul un fantasme, d’origine
religieuse, le relie à la Palestine ;
– l’entité sioniste est un État colonial
où des colons allochtones, majoritairement issus de pays occidentaux, imposent
de manière brutale leur domination à la population autochtone ;
– l’engagement aux côtés des « sémites » de la résistance palestinienne est un acte de justice aux antipodes de toute notion d’antisémitisme, une fois que l’installation de l’« entité sioniste » s’est consolidée en piétinant le droit international et les droits d’une population abandonnée à son sort avant même la création de cet État fantôme livré au saccage des ressources et à la destruction impitoyable des populations locales, faits historiques largement documentés. Malgré tous les malgrés, malgré tout ce qu’on peut voir et constater pour peu qu’on se donne la peine de le faire, une presse en dessous de tout et des intellectuels corrompus et / ou complices s’extasient d'enthousiasme sans états de conscience devant l’« entité sioniste », terre de lait et de miel, démocratie progressiste toujours en danger par l'obscurantisme des Arabes, ces pouilleux fanatiques, ces arriérés. D’autres sont systématiquement accusés de tout et n’importe quoi, out tout simplement censurés, annulés, quand ils s’engagent en faveur de la Palestine occupée et martyr. Et cette dichotomie solidarité / complicité va se retrouver autour de ce débat selon les positions de chaque force politique, de chaque personnalité médiatique ou professionnelle, en fonction des affinités avec les tout-puissants sionistes ou avec les ailes chrétiennes ou laïques de la résistance palestinienne (FPLP, FDPLP-CG, etc.), au-delà du Hamas, majoritaire, ou d’autres courants et sensibilités islamiques. Autant de forces multiformes qui peuvent, dans certains pays et dans certaines circonstances, être des alliées contre le l’impérialisme américano-sioniste partout dans le monde..
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mercredi 18 juin 2025
Voici venu le temps des barbares et la guerre viendra bien assez tôt
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Du moment où quelqu’un m’est sympa, je me charge de lui rendre la vie agréable et de l’amener très vite à rigoler.
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Notre chère voisine argentine arpente le périmètre de la piscine à grands pas imposant à tout le monde, à la radio qu’elle porte dans sa main, à fort volume, une succession de jeux idiots et de la musique débilitante. Il faut vraiment être crétin pour écouter une pareille radio avec sa nuisance sonore.
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Impossibilité absolue de lire la moindre ligne en public : je renonce donc à ouvrir quoi que ce soit, même mon portable.
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Lu une heure à la fraîche, vers six heures, rendormi. Lever à neuf heures, piscine onze heures. Atmosphère tropicale, chaud et humide. Nuages bizarres et ciel bleu subite. Je peux observer, de ma fenêtre, l’incessant défilé des arrivants à l’hôtel en bas, de l’autre côté de la rue. Voyageurs seuls à sac à dos, familles et groupes en minicar, voitures et taxis, camionnettes de livraison…
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Nostalgie subite, en plein centre-ville d’Alicante, des pavés inégaux des rues de Bordeaux qui faisaient tant souffrir Rosa. Des gens très gentils, quand même. À Irun, normalement, quand on va du côté d’Irugurutzeta, impossible de prévoir qui va vous dire bonjour en vous croissant. Nous, on a toujours, un bonjour prêt à retourner à l’envoyeur, ou à l’envoyeuse. Se laisser aller à la nostalgie n’est plus un motif de honte, car il ne reste plus grand-chose d’autre à se mettre sous la dent que le passé, dûment colorié, seul refuge inexpugnable et à peu près sûr contre la bêtise et la férocité « de cancellation » de notre époque. Chacun d’entre nous choisit dans un passé de gloires communes, inévitablement opposées, ce qui lui paraît le moins méprisable, le moins vulgaire, le plus solide, pour se mettre dans l’axe de ces imprégnations puissantes qui nous ont formés et informés. On aimerait bien que nos années d’expérience suffisent à délimiter des terres nourricières communes, quoique fondamentalement différentes, mais essentielles pour survivre.
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Être à la hauteur de ses illusions, et des désillusions y attenantes, de ce qu’on a désiré tout jeune, alors que le mouvement de la vie poursuit son rythme effréné, bannières et ballons au vent, dans la confusion qui le nourrit.
lundi 9 juin 2025
« Ce qui fut sera, ce qui s'est fait se refera et il n'y a rien de nouveau sous le soleil » Qohélet
Aujourd’hui, j’ai longtemps écouté les oiseaux gazouiller au sommet des pins, en bas de chez nous. Ils s’en donnaient à cœur joie, dans la rue, vers sept heures et demie du matin. Bref moment de bonheur offert par surprise. Sans début, sans enchaînement, sans sens. Notre vie n’est qu’une suite de moments inespérés à force d’être attendus. Mais dites-moi, est-ce que la vie de tels ou tels personnages qu’on voit plastronner sur nos médias dans toute leur magnificence en a, du sens ? Un sens moins capricieux que celui de la nôtre, moins risible dans son exorbitante prétention ? Les oiseaux, au moins, ne sont pas des prétentieux. Lecture au balcon, sans la musique habituelle d'accompagnement, en silence, des quelques pages par jour que je peux m'offrir, sans rien faire d’autre. Repos du portable. Sans bourdonnement de conversations dans mes oreilles, dissipant tout brouillard mental traversé de pensées-comètes qui se sont accumulées après les rêves de la nuit. Lecture pour restaurer une atmosphère sonore d’intimité baignant dans un silence positif. Non pas le silence lugubre du néant, mais celui propre à accueillir le bruissement des peupliers de la piscine et des palmiers de l’hôtel en bas, le glissement rapide et infatigable, en cercles, des martinets, la vibration des chants du merle derrière les pins.
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Bruit de rédaction. Personne ne songerait à dire que la vie politique espagnole n’est qu’élégance des comportements, respect de l’adversaire et hauteur de vue politique, mais j’ai beau chercher, je ne trouve rien qui atteigne le niveau de la violence déployée ces derniers jours au profit de l’homme le plus détesté par la rue et superpuissance du marigot gouvernemental, P. Sanchez, par les déclarations réitérées de trois de ses séides de choix, des ministres en exercice, cette fois-ci : la ministre de l’éducation (!), le ministre de la transformation numérique et de la fonction publique et la ministre des finances et vice-présidente, contre l’homme le plus détesté par le parti sanchiste et ses alliés, le capitaine J. V. Bonilla, l'un des responsables de l'Unité Centrale d'Operations, police judiciaire de la Garde civile. Le tout, en temps réel, face aux caméras et en toute tranquillité, par médias subventionnés et réseaux sociaux interposés, devant le pays médusé. L’indécence au sommet. La honte internationale. Et sans rectification, s’il vous plaît !
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Avant, les socialistes, c’était le monde ouvrier, les classes dites laborieuses, le mythe du congrès de Suresnes, les syndicats, la gauche, le social. Aujourd’hui, ce sont des bourgeois affairistes et des corrompus doublés d’abrutis et d’incompétents wokisto-sorosiens qui n’ont que faire de la fidélité de chien de leurs votants, inexplicablement attachés à des sigles vidés de tout sens, flottant au-dessus de vieux drapeaux depuis longtemps abandonnés. En cinquante ans, le socialisme espagnol a été infiltré, dégradé et renversé, jusqu’à devenir son pire ennemi. Mais il y en a qui ont su en profiter. La puissante social-démocratie teutonne n’a pas gaspillé son argent pour rien. Son investissement s’est révélé rentable pour certains … Je contemple ébahi sur YouTube, ce matin du 4 juin à garder dans les annales, une insupportable cruche bavarde et imbécile pérorer autour de sa sordide vie d’espionne sanchiste à la petite semaine, très sûre d’elle-même, décrivant d’invisibles conspirateurs. Elle, surprise la main dans le sac dans les pires manigances orchestrées par sa bande, parlait en particulier de corruption de « la droite » (elle a bon dos, « la drouaaate » !) disant énormément de bêtises d’un ton abrupte qui me mettait en fureur. N’y tenant plus, j’ai arrêté mon portable à la fin, quand l’irruption subite d’un autre clown du même cirque sanchiste, a bondi parmi le public de journalistes en folie, pour l’interpeller sèchement. Mélange d’indignation et d’amusement devant les manières d'andouille calibrée de cette « militante suspendue par espionnite aiguë ». « Temporairement ! », confie-t-elle crânement. Je crois que j'ai été estomaqué à la fois par son culot et par sa flegme. Quelle étrange journaliste, que cette « militante déchue » - tout juste avant sa comparution devant la presse - qui n’a jamais rédigé une ligne de sa fade existence ! Déjà au téléphone, alors que ses interlocuteurs l’enregistraient, et qu’elle prenait son pied en mettant son nez dans les pires affaires montées de toutes pièces contre les juges, les journalistes, les comploteurs qui compliquent la vie du Big Boss pour qui bat son cœur, les machinateurs contre sa famille et les adversaires de sa meute médiatique, autant dire ses larbins, elle a laissé pour la postérité des traces de sa bassesse et des preuves indélébiles de sa stupide sottise de chèvre. Ce que les commentateurs de l’actualité au cours de la journée prenaient pour des acrobaties de cirque, c’était simplement de la saleté, de l’indécence passant sans transition à l’obscénité. Je veux imaginer que cette désinvolture aura des conséquences très lourdes. Je me trompe sans doute. Big Boss semble indéboulonnable tant que les oligarchies territoriales tiennent à ce que leur contrôle, qu’elles font passer pour « l’équilibre du pouvoir », ne soit pas fragilisé par des courants ouvertement de droite, qui risqueraient de faire sauter la chaudière, car russophobes sans frein, pro sionistes sans masque et otanistes sans complexe.
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Oups ! C'est pas lui ! |
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Lu l’article du philosophe farouchement pro-sioniste G. Albiac : « Qui a peur de Vladimir Jankélévitch ? » Paternaliste, condescendant, peut-être, mais pas poseur pour un sou, comme le prétend certain blogueur qui l’affuble injustement du qualificatif de « filósofo cursi ». Contrairement à ce que l’on croit, ce prof de philo terriblement orgueilleux n’est pas vaniteux. Je ne l’ai jamais vu (conférences, vidéos, etc.) crâner. Il peut être pris par certains pour poseur ou pour terriblement sourcilleux, mais je ne le trouve pas particulièrement narcissique. Je ne sentirais pas faillir mes jambes s'il venait m'offrir L'Imprescriptible (Pardonner dans l'honneur et la dignité) de Monsieur Jankélévitch, dont la lecture demeure obligatoire pour savoir de quoi on parle quand on parle de « victimes » et de « pardon ». C’est la détresse et c’est la déréliction du coupable qui seules donneraient un sens et une raison d’être au pardon. Si le coupable est « gras, bien nourri, prospère », le pardon est, pour ce philosophe, « une sinistre plaisanterie ». Mais je me permettrais de lui proposer la lecture de Yeshayaou Leibowitz, histoire de lui rabattre un peu le caquet.
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Le Prophète de la Colère |
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On pourrait faire un linceul comme celui de Turin, avec ses propriétés physiques, chimiques et optiques ? Certains affirment que c’est encore au-dessus de nos capacités, car il n’y a, à leurs dires, aucune trace de la main de l’homme… aucun pinceau, aucune coulure, aucun pigment. Rien que le silence du lin et la caresse d’un mystère ancien. Les spectres de la spectroscopie, modernes nécromanciens de la matière, hurlent dans le vide : rien n’a été peint. Pas même un soupçon de trahison chromatique. Ce n’est pas une œuvre, c’est une empreinte. Une présence. La symétrie en négatif photographique. Lorsque l’image s’inverse, elle parle. Elle se redresse, se précise. Elle s’humanise. Qui, au Moyen Âge, aurait pu prévoir cela ? Une ironie : ce que l’œil nu ancien ne voyait que faiblement, la lentille photographique, bien plus tard, révèle avec éclat. Un faussaire n’anticipe pas un procédé inventé des siècles plus tard. L’oxydation des fibres, ce n’est pas de l’encre, ce n’est pas du sang versé en pastiche. C’est une microscopique brûlure solaire, une morsure de lumière, un baiser du néant sur les fibres du lin. Oxydation. Déshydratation. Mais point de destruction. Et l’humanité moderne, avec son arsenal de lasers et d’arrogante IA, ne sait toujours pas comment faire cela sans détruire le support. L’information tridimensionnelle : ce linge plat contient de la profondeur. Des données de relief. Des gradients de distance. Plus proche, une image qui se transforme en sculpture virtuelle, un linceul qui devient topographie de chair défunte. Cela n’est pas un simple dessin. C’est un moule spectral. Qui, quand, et surtout, comment, sans jamais réapparaître en gloire pour réclamer l’admiration éternelle ? Un artiste de génie ? Un miracle ? Une ombre bien plus ancienne, rieuse, qui aime les énigmes sans réponse ?
Sitographie pour dévider l'écheveau
http://www.bibleetnombres.online.fr/suaire.htm
http://www.bibleetnombres.online.fr/saint_suaire.htm
https://sombraenelsudario.wordpress.com/
https://mobile.agoravox.fr/actualites/religions/article/malgre-l-emission-d-arte-du-3-72844