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dimanche 30 novembre 2025

Pourquoi déranger le rien dans sa beauté de rien ?

 


Il faut se lever de bonne heure pour être aussi con que la ministre espagnole du travail, Mme Y. Diaz. Ou bien elle a pris des cours. Ce n’est pas possible autrement.

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« Celui qui absout le coupable et celui qui condamne le juste sont tous deux en abomination à l'Eternel. » Proverbes 15 :17

Réactions hystériques de la mouvance sanchiste au résultat du procès du procureur général, homme à tout faire de P. Sanchez. On se demande s’il ne s’agit pas du même symptôme bien répertorié de la même maladie mentale : l’éructation haineuse provocatrice et sans tabou, cherchant jusqu’où elle peut aller trop loin avant de provoquer une réaction de fureur indignée – n’est-ce pas un cas d’école dûment épinglé au sein d’une pathologie déjà bien explorée ? Perfides comme toujours, les sicaires et les zélotes sanchistes exonèrent « leur » procureur général de la grave accusation de divulgation volontaire d’une information à caractère secret concernant un contribuable. « Pauvre » procureur toutou du gouvernement ! « De qui dépend le chef du ministère public ? » demandait, gonflé de suffisance flegmatique, il y a trois ans le capo en chef (Puto Amo / Oberkapo / The Boss), tordant sa gueule d’une moue sarcastique, à un journaliste médusé. La réponse, rapide, semblait tomber d’elle-même, mais il l’attendait quand même : « Du gouvernement … ». « Bon, ben, voilà ! » concluait satisfait l’arnaqueur aux commandes de l’équipe gouvernementale.


Ils persistent, depuis leur premier jour au pouvoir, dans leurs attaques à tout ce qui pourrait représenter l’honnêteté, comme les salauds qu’ils sont, sans jamais se reconnaître tels, persévérant dans le mal, justifiant abjectement chaque sale manœuvre depuis la motion de censure truquée qui leur ouvrit les portes de l’État et surtout celles du budget public, avec un acharnement censé être une défense par anticipation à la réaction des justes, des gens réellement de gauche qui défendent des idéaux de justice sociale, d'égalité et de solidarité, dont ils se foutent royalement comme de leur premier million extorqué, extorsion certifiée « progressiste » et, à les en croire, des fonds n’appartenant plus à personne puisque « publics ». Victimistes éhontés, ils traitent de confondre une opinion publique malléable avec une supposée pitié pour « quelqu'un de bien » : un gentil, un vulnérable et chétif procureur général. Comme s’il avait été condamné « sans preuves », ce procureur toutou du pouvoir, larbin galonné et servile cautionnant toute la saleté qui émane du boss. Tout comme un autre « pauvre », Nicolas Sarkozy, lui aussi condamné « sans preuves » chez nos voisins.

Ces vipères des médias gavés par le pouvoir sanchiste font semblant d’ignorer que, par son absence de pitié en s'attaquant à plus faible, contribuable qu’il était censé protéger, le procureur général a prouvé avec ses manigances qu’il n’avait vis-à-vis du réellement faible que du mépris et il l’a attaqué sans pitié dans le but de nuire à une personne qui n’y était pour rien. Bref, disons qu’en suivant la logique luciférienne de ces gens-là, si le parquet dévoile des secrets qu’il a la responsabilité de garder par-dessus tout, c’est pour le bien général et dans l’intérêt de tous ! Si par ailleurs je me fais fort de n’avoir aucune excuse pour ce violeur du secret judiciaire ni pour son patron, le frimeur corrompu Puto Amo qui n’a pas cessé de le considérer « innocent », avant, pendant et après sa condamnation, c’est justement dans le moment, à mi-chemin de la durée de la législature, où la demi-mesure n’a pas sa place et où, une fois de plus, sans appui de ses associés et encerclé partout par les mises en examen de ses anciens collaborateurs les plus proches et des olibrius de sa propre famille, le chef de la bande cherche à s’assurer contre vent et marées la pitié voire la compassion de ses électeurs. Après la justice rendue, qui inclut bien évidemment l’application de la loi, la clémence dont fait preuve le Tribunal constitutionnel avec les corrompus socialistes d’hier et les alliés du sanchisme d’aujourd’hui, fera figurer potentiellement ce pauvre persécuté par « le fascisme » au nombre des élus au lieux de l’être de ceux des réprouvés.

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Douleur sans fin. L’immense majorité de l’opinion publique, y compris « progressiste », s’en fout de la Palestine, comme le reste du monde s’en fout, y compris les pays musulmans. Et c’est pire que ça, les musulmans se sont enrôlés par milliers dans les groupes terroristes parrainés par les sionistes pour détruire aujourd’hui la Syrie baasiste et hier la Libye de Kadhafi. Et il n’y a eu aucune filière internationale pour rejoindre la résistance libanaise. Donc viser « la droite » pour dénoncer son indifférence, c’est vraiment n’importe quoi. Ça n’a aucun sens, aucune signification politique ni sociologique, surtout venant du wokisme gauchiste. Le monde se fout de la Palestine comme il se fout de la souffrance des autres en général : les clochards meurent dans la rue dans l’indifférence que ce soit en Espagne, en Italie, en Inde, en Russie ou aux Etats-Unis.

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En sortant aujourd’hui, on s’attendait à voir ouvert le Marché de Noël à Irun. Autant pour moi ! Le retour de la musique tonitruante qui révèle normalement le manque d’animation naturelle, ce sera pour dans quelques jours. Au café, quand je fais entendre ma déception, la clientèle bourgeoise ne semble pas emballée : « on s’en fout », « rien d’extraordinaire », « ce sera comme tous les ans ». Avant, on visitait chaque année celui de Bordeaux. Quand c’était encore « chez nous » …

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Triste date, il y a quelques jours, d’anniversaire du décès de mon cher M. B. L., dont j’appréciais les moments de détente lors de nos brèves rencontres au supermarché et au parc, surtout évoquant qu’il aurait eu mon âge, soixante-douze ans, et qu’il est mort des suites « d'une maladie fulgurante ». Cela pourrait m’inquiéter si je ne pensais déjà chaque jour que ça peut mal tourner pour moi à tout moment. Je n’ai pas trop mal mené ma barque. J’ai l’impression. Je ne me plains pas du « succès de ma carrière ». J’ai eu l’amour des miens, l’estime de mes pairs et de mes élèves – dont les résultats de chaque enquête semestrielle de satisfaction, évaluant l'expérience des étudiants concernant mon enseignements et mes services, font foi – et grand plaisir à ce que j’ai fait depuis mon premier bulletin de salaire. Que demander de plus ? Le reste n’a réellement aucune importance. Mon existence me paraît bien douce et, touchons du bois, très heureusement dépourvue d’accident.

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« Mieux vaut de rire que de larmes écrire. » Ma très chère A., porte en elle-même tout ce dont elle a besoin pour briller de mille feux, mais son caractère ne peut lui venir que d’un sur-monde auquel on n’a pas facilement accès. Une capacité de réaction par l’humour sarcastique dont les signes et les verbes iraient puiser leurs sucs et leurs formes dans le grand réservoir de toute une lignée : grands-mères et arrière-grands-mères, grands-pères et arrière-grands-pères … tout un tableau de parenté où des Picards, des Angevins, des Castillans ou des Léonais retrouvent une représentation équilibrée. Chacun de ses morceaux de bravoure caractéristiques semblent tourner autour de l’objet de son ironie dans le sens contraire des aiguilles d’une montre, comme les musulmans tournent autour du cube sacré de La Mecque cherchant la lumière, une raison de vivre ou l’expiation de leurs péchés. La subtilité de la moquerie qui caractérise son humour, ses traits d’esprit, provoquent une réaction amusée, des faisceaux d’étincelles sautent autour d’elle, des regards se braquent sur elle qui commence peu à peu à s’évaporer sous un monceau de rires, des réactions hilares qui lui confèrent l’aura suave de la complicité et la lueur de la sympathie. Dans le grand mur du discours anonyme de la routine, on sent le souffle de la crépitation et un silence interrogateur plane au-dessus des auditeurs rendus muets par le miracle de la repartie, qui n’existe que par ricochet, qui ne fait que renvoyer les ondes qu’elle reçoit. À ce moment-là, elle saisit la lumière et, comme on dit de quelqu’un qu’il est photogénique, elle sait se mettre devant la caméra du regard collectif de manière à ce que l’objectif ne puisse plus l’ignorer, que l’avalanche de mots habilement construits dans sa tête, agités en tous sens comme des particules, fassent réagir par des rires ouverts et libérateurs les gens à l’écoute, comme quand on se libère de ce qui doit être laissé derrière soi, le stress, les blocages mentaux, une charge émotionnelle ou le jugement menaçant des autres. Je rends hommage donc à cette étonnante capacité de réagir par la langue, quand on est dégoûté par la bêtise, les platitudes ou l’arrogance dautrui. Réaction néanmoins sans colère ou sans invective directe, mais inévitablement provoquée par les très nombreuses impasses du sens, par la syntaxe psychotique ou cacophonique, par le vocabulaire grotesque ou déplacé, par les discours à la fois prétentieux, poseurs, ridicules, épais ou maladroits qui ne démontrent de la part de ceux qui les tiennent qu’une chose : qu’ils ne savent pas ce qu’ils disent mais qu'ils se trouvent importants. Malheureusement, si trop de stars, de célébrités, d’autorités, de soi-disant spécialistes, de « héros » médiatiques en tout genre parlent, dissertent, occupent le devant de la scène sans savoir de quoi ils parlent, sans trop savoir comment s’intéresser à quoi que ce soit d’autre que leur nombril, tant et tant d’auditeurs, de votants, de spectateurs, de « followers » ne font que s’incliner docilement, que faire des pieds et des mains pour attirer l’attention, envoyer des « likes », des baisers, des fleurs, des pièces, qu’ils n’attendent qu’à se mettre à genoux, qu’ils semblent se reconnaître dans les signes débiles barbouillés sur leurs écrans pour honorer le dernier des fantoches dans le vent, comme les feuilles mortes. Franchement, devant tant de servitude volontaire, devant tant de soumission individuelle et collective, devant tout ce qu’on voit et qu’on entend autour de nous, à quoi peut bien servir cette énergie rabelaisienne qui dit non aux marchands qui nous trompent sur le poids et la qualité de leur camelote, qui nous empoisonnent à petites doses du berceau au tombeau ? Hélas, à peu de chose. Parce que, si on reste lucide, une fois qu’on a mis les rieurs de son côté, l’euphorie s’envole très vite. L’adhésion ou l’engagement des auditeurs n’est pas faite pour durer, au contraire, s’ils en redemandent pour passer un bon moment, ils retournent vite au battement des mains, à l'applaudissement, au concert où on fait des cœurs avec les doigts, où on se prend dans les bras les uns les autres avec émotion, au grand sourire de connivence coude à coude, smartphone allumé bien haut pour mettre de l’ambiance, avant de retourner vite à la consommation des habituels, indispensables, aliments savamment cuisinés sous emballage à base de Progrès, de Démocratie, de Droits-de-l'homme, de Beau, de Bien, de Morale, etc. Si nourrissants.

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Trois médecins prescrivant la thérapie du rire 

qui guérit tous les maux 



mardi 18 novembre 2025

Quid petis ? Misericordia Dei et vestram.

          1 Lecture                                  2 Relecture



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Café au quotidien. Avec un couple ami et la compagnie impassible de quelques cyprès, ces arbres du regret et de l'espérance, gardes muets qui veillent à ce que le musée Oiasso ait le plus d’élégance classique possible. Ces arbres charmants font cortège seul à la terrasse qui se dresse devant la façade du bâtiment, non loin de l’entrée principale, comme autant d’éléments visuels qui lui donnent une identité. À quelques mètres, semble flotter la tour de la paroisse du Juncal

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Triomphe de la volonté. Triumph des Willens. Leni Riefenstahl avait cru voir se réaliser dans sa justesse profonde ce proverbe espagnol : Más hace el que quiere que el que puede. Celui qui veut, fait plus que celui qui peut. Et, dans les épreuves qui s’ensuivent, la preuve de la vertu. Sagesse des Nations : tant de connaissances et de conseils populaires transmis par la tradition, sous forme de proverbes, maximes et bon sens qui reflètent la compréhension collective d'une communauté.

 résoudre l'énigme du sphinx pour devenir roi de Thèbes

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Marre de mon bureau en bazar. Mon principal refuge, préparé pour devenir accessible au mouvement des travaux de maçonnerie, aux bruits de toutes sortes. Activité incessante étrangère au caractère voulu pour la retraite propice à la lecture. J’ai pensé une seconde, à cause d’une belle photo ancienne, à déménager vers les dunes des Landes, isolées, silencieuses, où la méditation ne saurait être distraite par nulle curiosité, par nulle voix, ces sites sauvages battus par le vent où l'œil ne s'ouvre qu'à l'azur du ciel, où l'oreille n’entend que le bruit de la mer qui mélancoliquement soupire et s'épanche, soumise, sur ces bords sablonneux, quand elle ne se dresse pas haut, irritée, grondant alors jusqu'à la menace d'un envahissement prochain. Hélas, elles ne sont plus un havre de paix comme sur la vieille carte postale. Plongeurs, nageurs et touristes de toute espèce hantent les lieux sans relâche toute l’année. Surtout des surfeurs déterminés, confiant dans leurs planches parfois gigantesques, qui bravent la houle, indifférents aux menaces, et se jettent en plein à travers ces fureurs déchaînées pour tomber finalement portés par l’énergie de l’océan. Combien peu ils ont souci du danger, ces corps musclés toujours sur les limites extrêmes de ce sport du gouffre ! J’ai quand même, quelquefois, l’impression d’avoir vogué dans des eaux bien autrement perfides, dans l'océan du vaste et intimidant de l'administration et du monde professionnel, parsemé d'embûches et d'attrapes. Dernièrement, la solitude est désormais ma seule richesse et je voudrais la confier à des éléments sur lesquels n'a nulle prise le caprice des vents. On restera, donc, sagement sur place jusqu’à mercredi, début prévu des travaux d’Hercule à domicile.


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Souvenir. Entrant un jour dans la chapelle d’un ancien couvent franciscain devenu paroisse, je fus choqué de voir, à droite dans l’entrée, sous le chœur, une espèce de boîte de rangement en bois, à couvercle et charnières. Gravé sur le couvercle, comme invitant à l’ouvrir pour dévoiler le mystère, on lisait cette inscription à calligraphie exquise : « Si quieres ver quién has sido / quién eres y quién serás / alza la tabla y verás / tu retrato muy al vivo » : si tu veux voir qui tu as été / qui tu es et qui tu seras / lève ce clapet : tu verras / ton modèle très vivant. À l’intérieur gisaient deux crânes humains décharnés. Que dire de l'à-propos d’un tel message ?

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Souvenir (bis) : Abadía de San Isidro (Dueñas). Règle des communautés cisterciennes, moines et moniales : se coucher au plus tard à huit heures, tout habillés, sur une planche revêtue d'une paillasse seule, avec traversin de paille hachée et couverture de laine, selon la santé ou la saison. Se lever soit à minuit, soit à une heure ou deux ; au premier cas, repos d'une heure environ dans la journée. Se nourrir de soupe à l'eau et au sel, de légumes assaisonnés de même, laitage et fruits en sus. Deux repas par jour et en tout temps : l'été, dîner à dix heures, souper à six ; et, depuis la Pentecôte, les mercredis et vendredis, dîner à onze heures et demie ; collation seulement le soir. L'hiver, dîner à onze heures et demie ou midi ; collation également le soir. En carême, dîner à midi et demi. Le travail consistait dans la culture des terres et les soins divers de l'intérieur, y compris les plus gros ouvrages. À la Trappe, on demandait au novice : Quid petis ? À quoi il répondait : Misericordiam Dei et vestram. Quand le pauvre humain, battu par les vagues de la société contre lesquelles on n'a ni force, ni savoir, parfois sans gouvernail à son frêle esquif, sans un second à la manœuvre, la voilure aux vents contraires, la boussole trempée, rejeté par la société dans les courants les moins heureux, semblait proche du naufrage, un pilote attentif s'empressait auprès de lui, le recevait dans une barque solide, garantie, celle-là, contre la tempête. Ce pilote était le bras du Refuge qui, sans lui demander qui il était, d'où il venait, où il allait, ce qu'il voulait, le conduisant à bon port, lui offrait une hospitalité toute discrète sur l'échange de ces simples paroles : Que voulez-vous ? Et, comme réponse : La miséricorde de Dieu et la vôtre. Non par ordre formel, mais par dévotion, en signe de recueillement, les moines se tenaient la tête et le regard baissés. Ils observaient un silence absolu qui n'était troublé par qui que ce soit de la communauté, car les ordres donnés se transmettaient plutôt par signes que par la voix. L'appel se faisait au moyen d'un claquement de mains. La langue était exclusivement réservée à la prière, échappant ainsi aux dangers de la communication inutile. Elle laissait le religieux à lui-même, ermite dans la vie cénobitique, solitaire dans la communauté. L'emploi de la journée ouvrable était dur : lever à 4 heures 1/2 en tout temps. Prières et messe, jusqu'à 7 heures. Rentrée en cellule pour les soins intérieurs. Déjeuner à 7 heures 1/4 : soupe, pain sec et de l'eau. Récitation du Miserere à 7 heures 1/2, en se rendant à la chapelle où se finissait le psaume. De là, partage entre les moines : les uns rentraient dans leurs cellules, sous le cloître ou les arbres, à leur gré et suivant la saison, pour y travailler à de différentes tâches ; les autres allaient aux champs, dans des directions diverses, afin d'y cultiver d'après les ordres reçus. A chaque heure du travail, une cloche faisait appel à la prière récitée sur place. Les copistes mettaient de côté leurs sabliers, les ouvriers des champs déposaient leurs outils et charrues. Chacun restait sur sa bêche comme sur un tableau classique.

A 11 heures 1/4, tous se rendaient à la chapelle pour un exercice religieux qui se prolongeait jusqu'à midi. A midi, marche en rang vers le réfectoire, où attendait un dîner dont le menu varie peu : la soupe et un plat. Ce plat, tantôt à la viande, tantôt aux légumes ; quelquefois il participe des deux, assaisonné à la graisse, sauf les jours maigres. De l'eau, invariablement, pour boisson. Pendant le repas, lecture de la vie du Saint du jour, suivie de celle d'un Père du désert, leur patron naturel, faite par l'un d'entre eux. Le cours du manger était çà et là interrompu, à titre d'humiliation et de pénitence, par le tintement d'une sonnette qui suspendait tout aussitôt l'action de chacun. Le dîner, tous les vendredis, se prenait à genoux. A midi et demi, on récitait les grâces à la grande chapelle. Au retour, repos jusqu'à 1 heure, avec promenade sur place, ou en occupations facultatives selon le bon plaisir du moine. A 1 heure 1/2, lecture spirituelle et chapelet en commun. A 2 heures, retour aux travaux respectifs et, dans l'après-midi, rentrée, soit séparément, soit collectivement, à la chapelle pour des exercices religieux. A 6 heures, souper : un plat de légumes. A 6 heures 1/2, action de grâces à la chapelle. L'été, reprise des travaux, au dedans et au dehors, jusqu'à 8 heures. L'hiver, réunion dans une salle générale de travail, jusqu'à la même heure. A 8 heures, le chant du Salve Regina et de In manus tuas ; puis, les prières du soir. A 9 heures moins le quart, retour à la cellule pour le coucher que le règlement fixait à 9 heures. Le dimanche et jours de grande fête, les heures du travail étaient consacrées à la prière. Le chant du Salve Regina, hymne à la Mère de Dieu au rythme lent et grave, mesuré, était interrompu dans les strophes, portant vers la Reine du Ciel avec plus de solennité, plus de confiance, les soupirs des malheureux invoquant miséricorde et demandant consolation. L'effet de cette prière était complété par le plein chant de In manus, antienne touchante remettant directement à Dieu, après l'intercession du Salve, les âmes exilées qui n'appartiennent plus à la terre et n'appartiennent pas encore au ciel, et que la pénitence laisse flotter, pour ainsi dire, dans le vide, sur les ancres de l'espérance.

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Souvenir (ter). Monter la crèche. Des souvenirs, cette fois-ci, reportés chaque année en notre nacimiento avec sa cabane de paille, cabane en ruine protégée par un ange et métamorphosée en demeure lumineuse, dressée par nos mains de parents, couvreuses, charpentières, fermières pour refaire chaque année la crèche où conduit une rivière en papier aluminium précoupé. Le regard va s'ouvrir pour quelques jours aux réminiscences de la tradition à travers des chemins de sable, des sentiers zigzagants entre des métairies en liège, des montagnes en papier, des bois et des prairies riches en gazon synthétique, et des bergers qui précèdent les trois Rois Mages, loin derrière à côté du porte-parapluies, sous la glace du vestibule. Notre nacimiento rappellera comme chaque année les coutumes pieuses de tant de générations, traditions auxquelles prenaient part grands et petits. Beaucoup de familles, pratiquantes ou pas, possédaient leur nacimiento. Sous le chaume des petites maisons en carton-pâte se révélait le souvenir mémorable de la Nativité, plus ou moins dignement réinventée, du prix minime de la plus modeste crèche, jusqu'au plus luxueux en détails des maisons plus fortunées. Le nacimiento était l'occasion de visites réciproques, offert à la curiosité des parents, voisins et amis et de remémorer ensemble les chers disparus. En souvenir de la noche buena, de la bonne nuit, de la nuit de l’« événement », qu'aux années d’avant le mondialisme nos aïeux célébraient immanquablement coïncidant avec l'époque où de toutes parts l'esprit est en liesse, le cœur en pleine expansion, avec le renouvellement de l'année. Le renouvellement calendaire et celui des vœux et souhaits, des visites et cadeaux à l'occasion de la période nouvelle, marquée plus par l’allégresse familiale que par des fêtes liturgiques que personne ne songeait à faire disparaître, à l’époque.

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L’Azerbaïdjan
a noué des accords économiques avec les USA, par-dessus la tête des Russes. Mis à part les ports de Tartous et Lattaquié restés sous son contrôle, la Russie a dû se résoudre à la destitution de Bachar pendant que l’opération spéciale en Ukraine, qui concentrait toutes ses forces militaires, rendait inutiles des années de combats aériens contre les groupes terroristes pour sauver la Syrie du chaos. La Syrie est aux mains des USA via la mise en place Abou Mohammed al-Joulani, chef des "égorgeurs modérés", ex-d’Al Qaïda allié de Al Nosra,
reçu par Trump à la Maison Blanche, ce qui tend à prouver à la face du monde que les groupes terroristes contre lesquels luttait l’Occident, étaient en réalité des proxys des USA mis au pouvoir pour contrôler le pays, par la répression des chrétiens et des alaouites. Dans l’UE, les oppositions aux gouvernements en place nous ennuient avec la lutte contre le fondamentalisme musulman en se voilant la face sur le fait que les terroristes d’Al Qaïda, de l’ISIS, ont été financés par les USA via le Qatar pour détruire les structures étatiques de la Syrie. Pire, ils cautionnent la prédation du pétrole syrien par les US avec le soutien militaire d’ « Israël » qui soignait sur son sol les terroristes d’Al Nosra. Le Venezuela, loin de la Russie, aussi est en proie à des tentatives incessantes de déstabilisation par les USA. Si l’UE met finalement la main sur les avoirs russes, actuellement gelés, c’est-à-dire les vole pure et simplement pour financer le réarmement du clan Zelenski, ce sera un coup très dur porté à la Russie et aux relations internationales « basées sur des règles », pour parler  comme ces rigolos se plaisent à mentir de vive voix.

égorgeur première mouture















le même, devenu leader mondial acceptable

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Les ineptocrates restent au pouvoir. L’ineptocratie est « un système de gouvernement où les moins capables de gouverner sont élus par les moins capables de produire et où les autres membres de la société les moins aptes à subvenir à eux-mêmes ou à réussir, sont récompensés par des biens et des services qui ont été payés par la confiscation de la richesse et du travail d’un nombre de producteurs en diminution continuelle. » Pour que les gens supportent cette vie de merde il faut qu’ils soient médiocres ! Pour supporter de bosser dans le tertiaire dans un de ces bullshit job il faut être vraiment dans le besoin ! Au début, le confort moderne, la possibilité d’accéder à la propriété, des salaires cohérents par rapport au coût de la vie, etc. permettaient aux gens de supporter le salariat. Par ailleurs un grand nombre d’emplois était dans l’industrie, si bien que les gens, du monteur dans une chaîne à l'ingénieur, avaient néanmoins l’impression de contribuer à quelque chose dans la société. L’ouvrier passait peut-être sa journée à visser des boulons, mais au moins à la fin, il voyait le résultat final de ce à quoi il avait participé : une voiture, une machine à laver, des trucs utiles et identifiables. Or aujourd’hui, avec les bullshit jobs du tertiaire, les gens sont déconnectés du monde réel de la production. Même quand quelqu’un vous informe de son job, il est obligé de vous expliquer pendant des minutes. Après ces longues minutes d’explication, vous n’avez toujours pas compris ce qu’il fait ! Alors que l’individu qui vous disait je suis boucher, pâtissier, ouvrier chez Renault, ingénieur des ponts et chaussées, chirurgien, on comprenait tout de suite, sans besoin de plus d’explication ! Donc, ces gens, il a fallu les abrutir pour qu’ils se contentent d’une vie d'ilotes. Avec l’automatisation, via l’IA et la robotisation, cette masse corvéable à merci sera de plus en plus nombreuse et il va forcément falloir encore plus des mesures de contröle de masse pour éviter une catastrophe. Cela ira jusqu’à la légalisation totale des stupéfiants, voire même l’injonction discrète en microdose d’anxiolytiques dans l’eau, la nourriture et, bien entendu, les méthodes de dépopulation comme les injections stérilisantes, la guerre, etc.


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Depuis quelques jours, je ne suis qu’un gamin de 72 ans, un peu fatigué mais lucide. Dans mes papiers, et ça dure depuis 2014, j’ouvre irrévocablement les yeux devant des choses que j’observe. Et puis le temps me passe dessus. Je n’ai aucune influence sur quoi que ce soit, et les problèmes qui me préoccupent ces derniers temps n'éveillent aucun sentiment particulier ni aucune réaction chez quelqu'un, qui ne suscitent ni l’intérêt ni l’émotion de qui que ce soit. Cela implique un manque de réaction, d'enthousiasme ou de préoccupation qui me fait penser que ces personnes ne se sentent pas concernées par ces sujets (opération spéciale en Ukraine, extermination des Palestiniens, folie étatsunienne, suicide et liquidation de ce que je croyais être « la gauche », etc.). Ceux qui, comme les imbéciles sectaires de la pseudogauche et ses satellites, nient ou minimisent ces mêmes problèmes sont des ordures ou des cons absolus. Pour ce qui est du blog, je crois qu’il devra survivre quelque temps. J’aime bien le faire, communiquer un peu, mais tout a une fin. Sans doute prochaine. On verra bien.



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mercredi 12 novembre 2025

Jouez hautbois, résonnez musettes : New York a un maire « musulman de gauche » (!?)

 

Demain, on rase gratis. Pour remédier au bordel mondial, en finir avec le chaos social, les guerres militaires, les catastrophes climatiques, les manigances de Big Pharma, le vol de l’argent des populations et j’en passe, un rayon d’espoir : un élu « musulman de gauche » aux États-Unis ! Tout ça pour ragaillardir la vieille expression « destruam et aedificabo », chère à Bakounine, revisitée par Soros et affidés pour faire avancer le schmilblick du nouvel ordre mondial avec la complicité de la pratique totalité des partis politiques aussi bien en Yankistan qu’en Europe. Subitement, grand ramdam avec l’arrivée d’un dangereux « communiste » (rien que ça !) et « musulman pratiquant » à la tête de New York. On se croirait à l’époque des « chrétiens pour le socialisme » et tout ça. Toujours le même cirque avec le gratin et le gotha qui font croire aux moutons naïfs des monts et merveilles. Déjà sous Obama, on allait voir ce qu’on allait voir. Et, en effet, on a vu. Le profil du nouveau Superman est, aussi, prometteur à souhait, on ne peut plus aguichant : maman indienne (d’Inde), cinéaste de nationalité étatsunienne ; papa indien (d’Inde) de nationalité ougandaise, sociologue ; épouse dubaïote, d’origine syrienne, illustratrice. Lui-même ougandais d’origine indienne, vu ses parents. Conseil juridique et joueur de criquet et, tenez-vous bien, rappeur dans le métro. Et politicien professionnel de son état, comme point final de son CV étincelant. Bien évidemment : de braves bourgeois stipendiés par le système mais bougrement ancrés dans l’air de temps. Mettez les mêmes à Paris, Londres ou Berlin, ils sont tous interchangeables. Sa campagne a été centrée sur la lutte contre la crise du coût de la vie à travers des mesures structurelles ambitieuses. Gel des loyers pour les appartements à loyer stabilisé. Gratuité et l’amélioration du service des bus publics. Mise en place de services de garde d’enfants universels et gratuits. Création d’épiceries municipales pour lutter contre la hausse des prix. Et je crois savoir, sans avoir mis un jour un seul pied à New York, que nous parlons de la ville la plus cosmopolite au monde. Il est donc tout à fait logique et normal que son maire soit un des leurs. Sinon, le vieux monde se porte bien : l’Azerbaïdjan musulman et l’entité sioniste attaquent l’Arménie, la plus vieille nation chrétienne ; les pays musulmans du Moyen-Orient semblent toujours plutôt tièdes envers la politique « israélienne » d’épuration ethnique ! À ce niveau-là, il n’y a pas de foi ni confession ni idéologie, il n’y a que l’intérêt et l’argent qui comptent comme depuis le début des temps. Sans édulcorant ni additif.

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Netflix, à l’évidence, sait divertir, si se divertir c’est se taper des doses de propagande grossière, systématique, sociétale en diable. On est, en effet, diverti mais crétinisé à souhait. Petits détails divertissants de ce service de streaming par abonnement dans lequel tous les films contiennent des séquences plus ou moins conformes : des « héros sous la douche » pour rappeler que ses personnages sont des gens propres ; des « héros qui font du sport » pour montrer qu’ils sont en forme et sains ; d’haletantes poursuites « sans jamais avoir bobo » pour rappeler que le héros est un surhomme ; des héros et des héroïnes « je suis homo et c’est trop bien » pour imposer la dose prescrite de nouvelles mœurs obligatoires ; des baises « filmées de très près » pour habituer les jeunes à la pornographie esthétisée ; du « sadisme, plaies et sang » pour habituer les cerveaux neufs à la banalisation de l’abject ; des héroïnes « plus intelligente que l’homme » pour faire croire que la féminisation du monde c’est le nec plus ultra ; des « je t’aime très fort » comme incontournable réplique censée rappeler que, malgré l’horreur continue des différentes trames, la bonté et l’amour sont toujours là. Bref et quelle que soit la nationalité du navet, du classique anglo-américain à souhait faisant comme toujours dans l’exagération, le pas vrai, la fureur, la cruauté, l’imbécilité et l’invraisemblable. Comme la presse, soumise aux subventions, c’est-à-dire, à l’argent, redoutable agent de censure, le cinéma reste voué à formater les cerveaux et fixer pour l’éternité une lecture partiale et partielle de l’Histoire. Il prépare le peuple aux dystopies, le gavant des valeurs d’un occident en déclin ou bien s’attache à promouvoir un système que nul ne peut ni ne devrait questionner. D'un côté comme de l’autre, les gueux n’ont pas leur mot à dire, l’information au sens large est surveillée, maîtrisée. Défendre une ligne débile, mentir du matin au soir, prendre les gens pour des cons, les menacer en permanence, les tenir en laisse par des journalistes-larbins. Aujourd’hui, tout s’effondre dans la maison Europe, mais c’est une démolition pas contrôlée, d’où la panique, la stratégie perdante qui s’entête, les dangers du jusqu’au-boutisme. Politiquement, grâce au travail de certains médias et à des professionnels honnêtes et courageux, qu’ils soient de droite ou du fin fond de la lune, on s’en fout, c’est le résultat qui compte, même le dernier des électeurs aura pigé qu’il faut se libérer de cette étreinte, d’où les attaques répétées sur tout ce qui bouge, sur tout ce qui hausse la voix, tentant de faire passer pour des dangereux clapotis d’extrême droite la plus petite rumeur de contestation, mêlée d’étonnement, qui se fait entendre chaque jour depuis des mois, alors que si on gratte un peu, au-delà de la version officielle pour chaque scandale de cette sinistre bande de dirigeants, de Von der Leyen à notre pitre en chef Sánchez Pérez-Machin, en passant par les Merz, Macron et compagnie, on en arrive très vite à des conclusions dangereuses pour la doxa des gouvernements européens. Et pour les fabricants de la doxa.


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Le développement du vélo en ville semble imparable. Pas de pollution, de problème de parking, d’embouteillage. Et, cerise sur le gâteau, sur les morts chaque année sur la route, une infime partie est due aux chauffards cyclistes. Je serais moins optimiste pour ce qui est des trottinettes électriques montées par des indolents à casquette et jogging de pokémon. Planches à roulettes, rollers, trottinettes et vélos, ensemble, font considérablement chier les simples piétons de toujours sur les trottoirs où ça roule en grand n'importe quoi. Même à moto ou vélomoteur ! Ces usagers-là ne connaissent ni règles, ni limitation de vitesse ni feu rouge. Voir circuler ces engins provoque le tournis et peut s’avérer délirant et souvent très dangereux. On rêverait de se déplacer en T34 soviétique : gare aux barbares et merde aux pistes cyclables. Il faudrait éviter aux victimes des « mobilités apaisées, inclusives, douces, durables et citoyennes » les maux évitables, coûteux et inutiles. Dans un monde normal, ces nuisibles minorités relèveraient d'une application rigoureuse et impitoyable du code nord-coréen. Sans rigoler. Je garde bien dans ma mémoire indignée le cas édifiant d’une ancienne collègue, âgée et malade, renversée récemment sur un passage à piétons par un de ces abrutis qui, parce qu'ils se savent protégés par l’opinion médiatique, se croient tout permis, ne respectant pas même les piétons vulnérables, allant parfois jusqu'à frapper avec le pied ou avec un objet une canne les rétroviseurs, parebrises, portières, voire conducteurs quand ils le peuvent, jouant les écolos revendicateurs alors qu'ils sont un danger permanent pour le public vulnérable. Si la conduite est devenue un cauchemar, c'est en grande partie par leur faute et, comme le prouvent les statistiques, ils sont encore pires que les plus sinistres des automobilistes. Le problème, en général, n'est pas le moyen de transport mais le taré non réprimé qui l'emploie : il n’y a pas de code de la route à vélo pour les débiles. Choses vues : un cycliste qui coupe la route au bus, vélo-cargo électrique grillant le feu rouge et avertissant bruyamment les automobilistes pour qu’ils s’écartent de sa trajectoire à coup de sonnette, rondpoints pris n’importe comment, clignotants absents de plus de la moitié des véhicules, y compris de la police, des vélos qui se font doubler par d’autres vélos, électriques, plus puissants, alors que l’interdiction est présente tout au long de la bande cyclable. Le problème n'est pas le véhicule mais le conducteur. La difficulté de cohabitation se retrouve aussi sur les aménagements faits n'importe comment. Il faut aussi comprendre le sentiment de vulnérabilité du cycliste, malgré toutes les incivilités dont il est capable, et au fait qu’il fait gagner plus de temps aux automobilistes que s'il avait pris individuellement son véhicule à lui. Il suffit de voir les effets d'un jour de pluie sur la circulation. Nombre de cyclistes reprennent la voiture. Il faudrait aussi faire passer un permis cycliste. Mais les pires sont évidemment les trottinettes électriques, mais on n’y arrive à rien avec elles pour ne pas enrayer la mode des « transports doux ». Les vélos à assistance électrique roulent aussi vite que les mobylettes d'antan, classées « vélomoteurs », et ne devraient pas pouvoir emprunter les pistes cyclables. Bref, où qu’on aille : l’asile de fous ! Et ce n'est pas à mon âge que je vais me mettre à cogiter pour trouver des solutions. Et encore, j’oubliais, la plupart des usagers de ces engins de malheur portent des oreillettes et n'entendent rien de ce qui se passe autour d'eux ! Quelle merveille de « vivre ensemble », quel modèle de « cohabitation » ! La vie est belle.

 

jeudi 6 novembre 2025

Grippe, covid et prix littéraires : comment les différencier et les soigner ?


Des cas de grippe et de covid répétés à droite et à gauche. Nous nous sommes fait vacciner, R. et moi, le 20 octobre dernier, comme ce fut le cas les années précédentes. On était arrivés les premiers. À notre sortie, une file d’attente décourageante face à trois jeunes infirmiers qui recevaient leurs « clients » le sourire aux lèvres. Dans un autre centre de santé, le vaccin contre le covid a été refusé à un ami proche sous prétexte qu’il avait moins de soixante-dix piges ! Il avait demandé s’il était possible de se faire les deux vaccinations en même temps. Le vaccin par voie orale de R., contre ses infections récurrentes, a l’air de marcher très bien pour le moment. Mais elle a dû payer pour le recevoir, son urologue du Service basque de santé préférant faire des économies à la sécu. Ses collègues de Saint-Sébastien, de la bouche même de l’un d’entre eux, ne paraissent si dociles aux consignes gouvernementales et, vus les bons résultats du produit, ne sont pas réticents à l’administrer.

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J’attends les devis du charpentier et des maçons et couvreurs pour les envoyer à l’assurance. La réponse des uns et des autres tarde à me parvenir. J’espère que tout ce tintouin sera terminé avant Noël quand même. Il y a un an, nous nous apprêtions à célébrer mon anniversaire seuls, à Alicante. Cette année, je n’en mène pas large. Longue attente de la reprise des travaux au troisième étage. Allers retours des artisans qui mesurent, commandent du matériel, observent si tout est nickel, sec, donc, prêt pour la réparation efficace des dégâts. Certains éléments de la bibliothèque, en bois, ont pris trop d’eau et sont légèrement boursouflés. Un peu partout, des livres par terre, j’en découvre des parfaitement oubliés qui me saluent de loin. Ça avance bien, pour ce qui est des parois cachées derrière les étagères. J’aimerais tellement que tout aille vite ! L’attente, en général, pas que pour des travaux imprévus, c’est trop long. On ne sait plus quand ça commence, quand ça finit. Je retrouverai peut-être un jour, calmement, ces phrases jetées dans le puits sans fond du blog. Combler les trous vides des moments d’attente avec le mortier des mots. Autant parler au vent qui souffle, très fort, ce matin. Il a de la patience, au moins, lui, le vent.

Retrouver vite tout comme c’était avant, c’est craindre une panne quelque part, une mauvaise surprise. Grosse frayeur, mais quoi qu’on fasse, les choses semblent n’avoir rien à secouer de nos soucis, elles sont là, c’est tout, agréables ou abominables. Elles ne semblent plus capables de former une carapace efficace autour de moi, dans cet espace silencieux qui diffuse les présences de tant d’écrivains qui habitent jour et nuit cette pièce dans laquelle nous avons passé tant d’heures de lecture et de travail. Rien d’autre ne compte. Les livres, la magnifique table de travail, les arbres, côté sud, la musique ou le silence, les heures qui ne passent pas. Un enveloppement d’une douceur infinie pour oublier ou pour effacer les malheurs du temps sans avoir besoin de discours, sans se heurter à des recettes venant du monde extérieur stupidement pourri par l’indigence des médias. Je connais par cœur l’histoire de chaque volume, où on l’a acheté et dans quelles circonstances. J’ai fait avec tout cela, au fil des ans, une forteresse imprenable dont les parois reflétaient mes bagarres intérieures et les assauts de l'extérieur. Mais je suis conscient qu’il nous faudra bientôt penser à d’autres espaces capables de nous faire retrouver la grâce et la présence. Non pas la jouissance ou le plaisir, mais le comblement. La paix. Savoir pour pouvoir vouloir, infinitifs magnifiques, magiques tant de fois répétés à mes élèves, à mes enfants, sans emphase ni métaphore. Le grand calme de la joie paisible, sans bruits ni démonstration, sans effets, sans extérieur. Juste la chaleur d’une compagnie et la confiance absolue, infinie. Et nos voix, nos âmes nues, sans exigence autre que la paix et la douceur.

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Nos politiciens vivent toujours déconnectés du réel. Ils vivent sur la lune mais on leur paye l’aller-retour. Dans le réel des gens normaux, vivre de son travail devient de plus en plus difficile voire ingrat, et on peine de plus en plus à voir un avenir serein. Nos politiciens de tout bord cherchent à ponctionner comme jamais les populations par tous les moyens, à mentir de toutes les formes possibles et imaginables, sans tarder à se corrompre à peine débarqués ou déjà largement pourris et encouragés par l’impunité la plus totale avant leur atterrissage sur les larges pistes du pur banditisme soi-disant progressiste, altruiste, écolo, bonheuriste. Ceux qui ont de l’argent, ou des compétences s’ils sont jeunes, ou les deux, sont déjà en train de quitter le pays voire l’Union européenne pour aller vers des cieux plus cléments. Il n’est pas difficile de voir les points communs entre les pays repoussoirs, d’un côté, et les pays attractifs, de l’autre : les premiers s’enfoncent dans une bureaucratie plus ou moins corrompue et délirante, des réglementations à foison, une fiscalité de plus en plus prohibitive et à la fin, l’autoritarisme cynique. De l’autre, les seconds favorisent les entreprises dynamiques et les gens créateurs de quelque chose de tangible, ces derniers devenant généralement des chefs d’entreprise.

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Les prix littéraires ont un rapport avec les lobbys culturels s’agitant autour des sommets du triangle d’or culturel parisien, entre les maisons Grasset, Seuil et Gallimard. Cooptation, copinage, entrisme, bref tout y passe. Pour le souvenir, je suivais dans le temps, chaque rentrée littéraire, les débats à propos des prix, surtout guidé par des plumes vraiment féroces (Céline, Michel Houellebecq, Paul Léautaud, Léon Daudet, Octave Mirbeau, Léon Bloy) et sous l’autorité des réflexions toujours en vigueur des deux grands « refuseurs de prix » par antonomase : Sartre, déclinant le Nobel, que Bob Dylan a quand même décroché et Julien Gracq, qui dit non au Goncourt, accaparé deux fois par le truculent Romain Gary en 1956 et en 1975 sous l’une des multiples identités qu’il affectionnait. Et les polémiques suscitées par l’ancienne directrice du Monde des livres, Josyane Savigneau, qui fit la pluie et le beau/mauvais temps dans la littérature de 1991 à 2005, mais qui a croulé sous les renvois d’ascenseurs et les conflits d’intérêts. Ça réclame le respect, quand même, sortir vivante des griffes d’un Jean-Edern Hallier, de Pierre Jourde – à un niveau différent, de Juan Asensio… ! Prix, médailles, récompenses… Comment passer sous silence la frustration du représentant de la neuvième espèce d’hominidés qui préside actuellement les États-Unis face à la réaction digne d’un Le Duc Tho, refusant le Nobel de la paix ? Quand on pense que Henry Kissinger, véritable homme de paix, lui, et d’amour, a accepté, on se sent réconforté.



samedi 1 novembre 2025

Si vous voulez la paix, préparez-vous à la guerre ?

 

« Les citations ne sont pas des paravents derrière lesquels se réfugier. Elles sont la formulation d’une pensée qu’on a caressée un jour et que l’on reconnaît, exprimée avec bonheur, sous la plume d’un autre. Les citations révèlent l’âme de celui qui les brandit. » Sylvain Tesson, Géographie de l’instant, Pocket, 2014

 


« Les préparatifs de guerre […] que le plus faux des adages préconise pour faire triompher l’idée de paix, créent au contraire d’abord la croyance chez chacun des deux adversaires que l’autre veut la rupture, croyance qui amène la rupture, et, quand elle a eu lieu, cette autre croyance chez chacun d’eux que c’est l’autre qui l’a voulue. » Marcel Proust, La prisonnière

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Fin d’octobre mouvementée. Nous avons trouvé des moyens de recouvrer et garder le moral, R. et moi, mais pas question, pour le moment, de faire le voyage prévu pour nos « vacances d’hiver ». Réfugiés à la maison, un cocon où il fait toujours bon vivre, entre la cheminée et le jardin d'hiver de R. Ces derniers mois auront été pour nous pesamment médicaux. Analyses et examens divers, démarches laborieuses envers nos spécialistes respectifs, absence de spécialistes disponibles pour R., donc, « fuite » inévitable vers la médecine privée dans les environs, et donc obligation d’aller jusqu’à Saint-Sébastien à plusieurs reprises, intervention chirurgicale bénigne et courte, pour moi, consulter hématologue et gastro-entérologue … Nous nous récompensons de ces tracasseries comme nous pouvons, en profitant d’une courte période d’accalmie pour aller rendre visite aux enfants à Bordeaux, en profitant par la même occasion d’une petite visite d’A., descendue de Paris, à ses parents. Deux jours de pur plaisir en leur compagnie avant de rentrer. Le ciel est partiellement gris ce matin, quand je regarde en direction d’Hendaye. J’attends le couvreur qui finira son travail d’hier avant que la pluie annoncée par la météo ne frappe de nouveau à nos portes et sur nos toits. Au loin, cris de « citrouilles » adolescentes qui préparent la soirée spéciale Halloween, dernière idée parfaite pour lâcher prise et plonger dans la folie collective ce soir. Cette adoption progressive et presque obligatoire, grâce au cinéma et aux réseaux sociaux, d’une manifestation de la culture commerciale typiquement anglo-saxonne en Europe me paraît grotesque. Le Jour des Morts, au très catholique Mexique, n’est pas une version mexicaine d’Halloween. Pas de « trick-or-trea » (des bonbons ou un sort) mais explosions de couleurs, déguisements et joie de vivre comme autant de manifestations de respect envers les proches disparus.

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Quand vous entendrez les réponses faites aux sénateurs de la commission réunie ce dernier jeudi 30, tout en les couvrant d’injures et de quolibets rigolards, par le cynique marlou crâneur qui dirige le gouvernement espagnol, vous pourrez lâcher une caisse l’esprit tranquille, ça ne mérite pas mieux. Malheureusement, l’âpreté de la compétition politique a du mal à cacher le plus important : sur l’essentiel, ces gens-là sont tous d’accord.


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On comprend aisément que les gens veuillent travailler moins (Le droit à la paresse) et partir en retraite plus tôt, qu’ils s’opposent par conséquent aux patrons fournisseurs de travail et, que sans faire des enfants eux-mêmes, ils s’opposent à l’immigration. Enquêteurs perspicaces, la clé de l’énigme, elle est où ?

 

jeudi 30 octobre 2025

Chagrin : dégâts des eaux !

Lecture du livre de Jacques Heers où il déplore l’effarant décalage entre ce que savent les vrais historiens, ce que croient savoir les professeurs d’histoire et autres journalistes, et ce que croient les masses sur la foi des précédents.

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29 octobre

Le ciel est couvert, gris, côté mer et gris côté Trois Couronnes ce mercredi et mon rétablissement à vue d’œil transformé en déprime à cause de la fuite d’eau inopinée qui nous a foutu un chaos bordélique au coin de la bibliothèque, à l’étage supérieur. Cela vient du toit, paraît-il. Va et vient inévitable des artisans et de l’expert de l’assurance. Et cætera. Notre petit déjeuner terminé, je suis une fois encore du regard le bord du plafond visité par « la goutte » puis arpente la pièce attenante dans l’espoir de n’y rien trouver d’alarmant. Ce début de matinée est tristounet et on a un rendez-vous important pour régler quelques affaires. Quand le ciel se couvre, les promeneurs de chien se raréfient. Ils sont très nombreux normalement pour se mettre en groupe et refaire le monde comme après un bon repas. Je mets beaucoup de temps à préparer nos démarches, la tête occupée par les dégâts d’en haut et mes livres éparpillés par terre. Point de lecture de la presse aujourd’hui. Je me sens démoralisé. Je me mets devant l’ordinateur pour rédiger ces quelques lignes et achever ainsi mon « rattrapage » de publication d'un prochain post.

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30 octobre

Du beau soleil partout ce jeudi matin. On n’y ’échappera pas : le charpentier, démontant hier soir l’ossature de la bibliothèque, étagères, rayonnages et espaces de classement, a mis à découvert une voie de pénétration d’eau venant du toit sans pouvoir en trouver l’origine. On fait un ménage d’urgence afin de déposer les livres récoltés des étagères en vitesse. Je prends des photos pour envoyer à droite et à gauche (assurance, voisins, artisans, etc.). Je m’inquiète à chaque goutte d’eau qui vient d’en haut dans un bruit qui me semble assourdissant. Toutes au même endroit, selon un rythme imposé par le volume d’eau accumulé, pour une quantité non négligeable. On arrivera à tout remettre en place ? Vers quatre heures du matin, la pluie arrêtée, je remonte jeter un œil et tout semble calme. Il y a exactement un an, jour par jour, on était à Alicante. L’effroyable tempête Dana nous avait laissés littéralement sans respiration. Si on pense à tant de catastrophes tombées sur la tête de tant de gens en quelques heures, on relativise ses propres malheurs ponctuels et plus ou moins facilement résolubles.