ciseleur des brouillards
Adieu, vive clarté de nos étés trop courts !
J'aime
vendredi 12 septembre 2025
Chasse constante au merveilleux derrière le « vrai de la chose »
mercredi 10 septembre 2025
On a trompé les Bédouins ? (Coran, 48:11)
Mon vieux bouquin papier ne tenant plus la route, j’ai enfin déniché la version électronique du livre de Patrick Lescot, L’empire
rouge. Moscou – Pékin 1919-1989. J’avais réussi à acheter Les cygnes sauvages et le bestiaire de Charbonneau-Lassay sous le même format epub.
Malgré tous les problèmes, c’est encore le meilleur possible. Vous coupez,
tranchez, vous êtes libre entièrement, plus que sur une liseuse. J’ai pas mal à
lire en ce moment : j’aime mettre le nez dans l’histoire de l’évolution
politico-économique de la Chine. Et je revisite des podcast et des vidéos de Bruno Guigue, déjà fréquenté à l’époque où j’avais ma buvette
chez Facebook. Rien à voir avec nos télés, nos radios, nos commentateurs
toutologues des réalités rêvées ou construits sur mesure. Les « spécialistes »
de nos médias sont des gens assez ridicules, à la lecture, mais on apprend
beaucoup de choses en leur compagnie : primo, à manier proprement leur
argot : « autocrate », « génocide », « droits de
l’homme », « basé sur des règles », « démocratie », « féminisme »,
« terrorisme », « homos pendus à des grues », etc. ; secundo,
cela me permet de descendre à la vie pratique : « conflits sociaux »,
« bilan économique », « budget », « capital », « monnaie »
et le reste, quand je suis le plus tenté de chevaucher les nuages avec
Baudelaire ou Ezra Pound. Je révise mon Histoire et je la développe sur certaines
matières, la géographie, la paléographie, la diplomatie et la chère philologie
dont je suis loin d’avoir oublié certaines leçons. La relecture de Yuri Slezkine m’a lancé
dans une série de furetages sur l’histoire contemporaine qui m’intéresse au-delà
de tout. Quoique. Les tristes affaires de ces derniers temps ne m’ont ni
éloigné ni rapproché des vieilles positions de ma jeunesse qui restent en place,
sans rien à voir avec ce qu’on appelle « réaction » ni rien de ce qu’on
a la marotte d’appeler « progrès ». Ni le monde ne m’apparaît clair,
ni les explications qu’on en donne explicables. La solution démocratique
universelle, si hauts que soient ses avantages moraux, ne satisfait pas à ces
positions. Ne serait-il plus reposant pour un esprit éclairé et combatif de s’arrêter
à une solution empirique, au regard des résultats et non des désirs formulés dans
des livres, déchirante si elle en vient à démentir ses propres convictions,
troublante si elle pousse à chercher des éclaircissements inattendus, que d’accepter
bêtement la routine des propres croyances jamais questionnées et, par là, de
pures simagrées, des déloyautés envers le réel, de la pure hypocrisie ? Les
positions qui sont les miennes depuis que j’ai l’âge d’homme m’ont permis d’agir
dans des circonstances différentes, favorables ou contraires, mais bien
réelles, existantes et soumises à des actions et des réactions susceptibles d’être
corrigées en harmonie avec l’action d’autrui et non guidées en exclusivité par
le propre intérêt. Si on ne se respecte pas, qui respectera-t-on ? Si on
donne à d’autres que soi la responsabilité de ses idées et de ses actes, de qui
espère-t-on la considération, le respect, l’estime ? J’ai l’impression d’avoir
été quelqu’un de franc, adhérant à ce qu’il adhère, qui n’adhère pas à ce à
quoi il n’adhère pas. Je me place, à mon point de vue et à celui de mes semblables
qui m’ont souvent évalué, pour la critique de mes actes et l’examen de mes idées,
capable d’assumer les dommages de l’incrédulité et bien incapable de savourer les
avantages d’une foi qui triomphe.
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mercredi 3 septembre 2025
Quels naufrages !
L’Espagne continue sa trajectoire chaotique vers la ruine assumée, ses politiciens semblant prompts à choisir les non-solutions les plus efficaces pour conserver un statu quo pourtant mortel. Les exemples ne manquent pas pour éclaircir ceux qui se voilent la face. Le plaisir de la servitude volontaire a déjà battu tous les records. On en aura bien besoin : à en juger par la gestion des finances du pays, il se pourrait qu’il n’y aura pas, pour très longtemps, de gâteau pour tout le monde. Et le mensonge continue à s’étaler sans vergogne dans les médias « indépendants ». Autrement, la bêtise se porte bien. On croit à la propagande en cours et aux publicités de toute sorte comme on croyait aux sorcières dans le passé, sans aucun discernement. On glose sur le réchauffement climatique et notre empreinte carbone, notre consommation de viande etc... Bref, tous ces sujets si nouveaux et captivants qui donnent à réfléchir comme jamais avant dans l’histoire humaine. Il y a un degré de folie et de bêtise inutiles qui augmente à vue d'œil, autour de nous.
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Revient le cafard, par moments. Il arrive et s’installe sans crier gare. Ce matin, j’aurais aimé entrer dans Saint-Eutrope, à Saintes, si belle, si silencieuse, sa forêt de chapiteaux cachant l’angoisse du pèsement des âmes et le supplice de Daniel attendant l’ange qui fermera la gueule des lions dans leur fosse. On la visitait quand A. était petite et on se laissait à chaque fois gagner par l’émotion, comme envahis d'une étrange familiarité réconfortante et mélancolique. Penser à ce temps-là ! Quand j’ouvre les yeux, rentre par les fenêtres sud de chez nous un bruit monotone, venant de l’autoroute, et une chaleur qui fait penser à la canicule déjà partie. On se laisse dévorer par les premiers jours de septembre.
Euskal Herriko Unibertsitatea - Letren Fakultatea - Gasteiz |
samedi 30 août 2025
Gouverner, c’est faire croire … sans jamais prévoir
Les consultations à répétition pour moi et les créneaux de disponibilité ingérables qu’elles impliquent à l’improviste nous ont conduit à sagement annuler notre escapade à Alicante. Il nous faudra patienter. Il fait pluvieux ces jours-ci à Irun et je dirais qu’il fait frais mais je n’entends plus personne dire qu’il fait frais. Bref, le ciel est gris et l’orage menace souvent. Plutôt que m’encombrer le cerveau avec les rebondissements de la vie politique provoqués par les incendies, j’ouvre ce mardi matin Le Bestiaire du Christ, un livre merveilleux qui fait pendant à celui traduit du grec par Arnaud Fucker, Physiologos, premier bestiaire chrétien et premier bréviaire animal proposant à la fois une zoologie spiritualisée et une théologie incarnée dans les bêtes. Partout, cette atmosphère de fin de vacances et de pré-rentrée que j’aimais tant autrefois, les vacanciers tristounets par la fin des beaux jours côtoyant les étudiants stressés. Toutefois, je la supporte moins bien qu’à l’époque devenue lointaine où je devais retourner chaque année scolaire à commencer mes cours à la fac. À la terrasse du Real Union, certains racontent, à côté, leurs vacances tellement réussies et tellement merveilleuses. Le smartphone a remplacé le projecteur de diapositives pour ennuyer ses proches et amis avec des photos. Comme chaque année, certains promettent une rentrée politique agitée. Cette fois, le onze septembre, nouvelle comparution devant le juge de la pétasse consort qui reste apparemment prudente. Elle trouve que pour l’instant, son procès, « c’est encore totalement nébuleux ». J’adore cette sérénité quand on traîne d’énormes casseroles nuisant à son image, notamment à celle de son pittoresque conjoint. Je dois avouer que j’ai un mépris abyssal pour ces gens …
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J'aime les textes qui viennent
tout seuls, que j'écris plus ou moins rapidement, d'une traite, sans même me
relire. C'est bon, de sentir qu'écrire a quelque chose de sain. Il y a au moins
une bonne chose dans la vie ! Mes journées sont toujours décevantes,
si je les compare à mes projets de la veille. Dès que je me réveille, je tente
de mettre en place ce que la veille m’a fait imaginer, mais la liste de mes projets,
longtemps ruminés au long de la nuit, laisse peu de traces le matin venu. Je ne
me sens plus en paix. Par moments, la pâte lève qui vient éclater à la surface,
et je retrouve goût à l’activité, ou plutôt à la dispersion dans de différentes
activités. Autrement, la morosité s’installe et va m’entraîner vers une inaction
insurmontable.
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On admet qu'il n'existe pas de ressentiment envers les Américains de la part des Allemands ou des Japonais d'aujourd'hui, ce qui, pour moi, est un grand mystère. Je dirais même que cela me semble totalement incompréhensible. Comme si les sentiments évoluaient à côté de la rationalité, comme si les sentiments n'étaient pas précisément ce qui interrompt l'enchaînement des causes et des effets. Les Allemands ou les Japonais n'en veulent pas aux Américains d'aujourd'hui parce qu’ils ne sont plus le mêmes que ceux de 1945. Pourquoi pas. Mais il se pourrait que les Allemands ou les Japonais d'aujourd'hui n'en veuillent aux Américains d'aujourd'hui incarnés, en chair et en os, les vrais, mais qu'ils pourraient très bien en vouloir « aux Américains » quand-même, même si ceux qu'ils rencontrent dans la rue leur sont sympathiques et qu'ils ne voient pas de raison de les rendre responsables de ce qu'ont vécu leurs parents. Parce que, Allemands et Japonais sont comme tous les peuples du monde, ils ne sont pas seulement de leur temps, ils ont un héritage et une mémoire qui leur vient de leurs pères, ils portent en eux autre chose qu'eux-mêmes, comme tous les humains. Les générations ne sont pas des entités fermées sur elles-mêmes, elles sont poreuses et, sans solutions de continuité clairement identifiables, elles glissent quand même les unes sur les autres. Et même s'ils n'en veulent pas « aux Américains », ils peuvent en vouloir à l'Amérique. Ils ont sacrément de quoi lui en vouloir. Je connais les justifications qui ont été données à l'utilisation de l’arme atomique et aux bombardements répétés, systématiques et indiscriminés sur des populations civiles innocentes, ayant pour objet ou pour effet de faire capituler sans conditions leur gouvernement. Elles ne m'ont jamais convaincu, du point de vue des vaincus. Du point de vue des Américains, des Anglais et des Français, vendangeurs de la dernière heure, jamais. Du point des vue des Russes, peut-être. La chose est vite expédiée par l’Histoire officielle, obligatoire, et l'on sent bien que personne n'a vraiment envie d'y aller voir de près. On se demande souvent, aujourd'hui, comment il se fait que l’Histoire fasse un retour en force parmi nous, comme s’il ne s’était rien passé il y a quatre-vingts ans, et ce retour n'est possible que parce que le périmètre mental des humains s'est rétréci d'une manière stupéfiante, en quelques décennies. Quand on s'imagine qu’on est pour toujours du bon côté de l’Histoire, il est beaucoup plus facile d'être cruel (Gaza) parce qu’on se croit choisi par une entité supérieure qui cautionnerait les pires saloperies criminelles, d’être va-t’en-guerre (contre la Russie) quand on ne risque rien. On nuit facilement aux autres parce qu'on est incapable d'imaginer ce que l'on cause en eux et en nous, par la même occasion, par inévitable ricochet.
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Le langage s’appauvrit. Le rétrécissement
du champ lexical et un appauvrissement de la langue. Il ne s’agit pas seulement
de la diminution du vocabulaire utilisé, mais aussi des subtilités de la langue
qui permettent d’élaborer et de formuler une pensée complexe. La disparition
progressive des temps : subjonctif, passé simple, imparfait, formes
composées du futur, participe passé, donne lieu à une pensée au présent,
limitée à l’instant, incapable de projections dans le temps. La généralisation
du tutoiement, la disparition de la ponctuation sont autant de coups mortels
portés à la subtilité de l’expression. Supprimer les catégories grammaticales
représente non seulement renoncer à l’essence du langage mais aussi à
l’esthétique des mots, l’idée que tout se vaut, qu’entre une bêtise évidente et
une idée géniale il n’y a rien. Moins de mots et moins de verbes conjugués
c’est moins de capacités à exprimer les émotions et moins de possibilité
d’élaborer des pensées. Une partie de la violence dans la sphère publique et
privée provient directement de l’incapacité à mettre des mots sur les réalités
qu’on vit. Sans mots pour construire un raisonnement, la pensée est entravée,
rendue impossible. Plus le langage est pauvre, moins la pensée existe. L’histoire
est riche d’exemples, de Georges Orwell (1984) à Ray Bradbury (Fahrenheit 451),
démontrant comment les dictatures de toute obédience entravent la pensée en
réduisant et tordant le nombre et le sens des mots. Il n’y a pas de pensée
critique sans pensée. Et il n’y a pas de pensée sans mots. Comment construire
une pensée hypothético-déductive sans maîtrise du conditionnel ? Comment
envisager l’avenir sans conjugaison au futur ? Comment appréhender une
temporalité, une succession d’éléments dans le temps, qu’ils soient passés ou à
venir, ainsi que leur durée relative, sans une langue qui fait la différence
entre ce qui aurait pu être, ce qui a été, ce qui est, ce qui pourrait advenir,
et ce qui sera après que ce qui pourrait advenir soit advenu ? Si un cri de
ralliement devait se faire entendre aujourd’hui, ce serait celui, adressé aux
parents et aux enseignants : faites parler, lire et écrire vos enfants, vos
élèves, vos étudiants. Enseignez et pratiquez la langue dans ses formes les
plus variées, surtout si elle est compliquée. Parce que dans cet effort se
trouve la liberté. Ceux qui expliquent à longueur de temps qu’il faut
simplifier l’orthographe, purger la langue de ses « défauts », abolir les
genres, les temps, les nuances, tout ce qui crée de la complexité sont les
fossoyeurs de la pensée. Il n’est pas de liberté sans exigences. Il n’est pas
de beauté sans la pensée de la beauté.
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mercredi 20 août 2025
Parties, les belles journées d'été !
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Patience au milieu des pires catastrophes. Inondations. Incendies ravageurs. Gesticulations dans le vide. Gymnastique lassante d'autopersuasion de la bande soi-disant exerçant le pouvoir. Lassante rhétorique pseudo-progressiste mettant toute catastrophe venue ou à venir sur le dos du changement climatique. Et totalement insupportable inaction et mépris du pauvre pitoyable citoyen lambda éconduit et frustré en attente d'une nouvelle meurtrissure. Nous sommes en démocratie. Qui consiste essentiellement à demander à plus d'une moitié d'électeurs de ronger leur frein en attendant la bascule, après laquelle ils feront à leur tout ronger son frein à l'autre moitié. En trahissant, les deux moitiés, leur électorat béat et crédule, en trichant un peu plus quand on se veut du bon coté de l'Histoire ou d'autres fadaises de la même farine ... Le mot le plus galvaudé de l'Histoire, c'est sans doute "progrès". Bien après les "progressistes" Lénine, Staline et Pol Pot, l'impregnation positive d'un tel terme inonde tout. Et pourtant ... Proudhon avait prévu l'arrivée de l'État propriétaire de toute vie humaine comme une conséquence inéluctable de ce progrès. Bakounine touchait presque du doigt l'irreversiblité du pouvoir absolu des "représentants de la classe ouvrière" qui remplaçaient l'ancienne classe dirigeante par une tyrannie bien plus rigide, rigoriste, intransigeante. Tucker, l'anarchiste américain ironisait que le marxisme recommande un seul remède contre les monopoles, ennemis de la concurrence : le monopole unique. L'anarchiste polonais E. Abramowski annonçait que le communisme ne serait jamais une progression sociale en créant de toutes pièces une société divisée en classes hostiles, de nouveaux oppresseurs privilégiés, publicitaires talentueux, contre masses exploitées, sans possibilités réelles de réaction. Il faudrait ajouter à cette liste Rosa Luxembourg et Mikhaïlovski ...
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lundi 11 août 2025
Ne pas se laisser gagner par le bâillon de ténèbres du soleil d’août !
Pour fuir la canicule, je voudrais, comme aux bons vieux temps au retour de Bordeaux, faire un
tour par la campagne du côté d’Irugurutzeta et boire du cidre frais chez Ola Sagardotegia après quelques photos des chevaux et des brebis au milieux des herbes, sous
tous les angles.
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Un ami m’envoie un lien pour lire l'énième manifeste de quelques clowns, des comédiens, des réalisateurs, enfin bref, contre le tournage de l’Odyssée au Sahara. Sans consulter les Saharaouis ! Pour préparer les esprits à accueillir san rire leur pénultième déclaration, ils avaient préalablement fait savoir, il y a quelques jours, ces têtes de gondole, leur soutien au sanchisme, gravement menacé de renversement par l’opposition à laquelle ils imputaient toute sorte de bassesses en espérant ainsi apparaître plus grands. Comédiens, chanteurs ou écrivailleurs de tout poil, il serait préférable que les auto-proclamés « intellectuels (?) de gauche » ne prêtent pas la main à celle d’autres « intellectuels » à l’intérieur des institutions colonisées par le sanchisme qui semblent depuis des années impatients de ramener la droite au pouvoir à coups d’incompétence, de corruption généralisée jusqu’au ridicule, d’erreurs de calcul dans leurs comptes et des coups fourrés dans leurs règlements de comptes. Quand on voit leurs gueules et qu'on entend parler les consécutifs secrétaires d’organisation chassés d’urgence, les ministres mis au pied du mur, la constellation de mis en examen, l’arrogance de l’extrême droite suprémaciste catalane (Junts), véritable exécutif dans l’ombre, le soutien inconditionnel des anciens flingueurs / racketteurs basques et les mille et un discours frelatés des grenouilles de bénitier tout aussi basques du PNV (« Dieu et les vieilles lois »), on préfèrerait ne pas pousser la roue pour les éterniser au pouvoir, qui tient comme il peut sur les piliers inébranlables de la stupidité et de l’opportunisme. Que ce soit quand on regarde en direction de la politique énergétique intérieure, le radical « rien nucléaire » sauf pour la Catalogne, ou bien quand on prête un peu attention à la politique extérieure, la consternation vous dépasse. Ils couvrent des fleurs un Zelenski parce que pour eux l’ennemi numéro un ce sont les Russes, prêts à envahir l’Europe un jour férié. Et on a presque oublié la livraison au Maroc du Sahara occidental, cadeau emballé personnel de Monsieur Sanchez au Commandeur des Croyants. Qui osera lui demande sérieusement des comptes pour cette honteuse opération ? Et en parlant du Sahara occidental, tiens donc, quelle belle occasion manquée d'avoir demandé son avis au peuple saharaoui !!! Geste, parmi d'autres, qui donne de la crédibilité au verbiage gauchisant difficilement supportable du personnage, comme quand il parle d'un État pour la Palestine, en voulant faire croire qu’il combat l’hégémonie américaine et critique « l’impérialisme russe » : « Rien sans l’Ukraine ! » comme le chantent en chœur si bien Merz, Keir R. Starmer et le petit Macron. Par les temps qui courent et presque sans Palestiniens vivants, cela doit leur faire une très belle jambe qu’on revendique pour eux un état ! Un peu trop tard et pour servir à pas grand-chose. Sans compter avec les réserves et les interrogations que cette solution à deux états a soulevé depuis des décennies. On est assez heureux que pour le sanchisme le danger principal soit « Israël » sans cesser avec son gouvernement assassin toute relation diplomatique et en respectant des centaines de contrats diversifiés signés avec l’entité sioniste. Si, comme l’affirment les spécialistes de moult obédiences confondues, le véritable clivage entre la gauche et la droite, c’est le plus ou moins de liberté, de démocratie et d’intégrité dans les affaires, est-ce que depuis sept ans la liberté, la démocratie ou la propreté dans la vie publique se sont simplement maintenues, ou se sont-elles développées en Espagne ?
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Ce peuple de Palestine, martyrisé par les sionistes depuis plus d’un siècle pour s’accaparer sa terre ancestrale, lui voler ses richesses maritimes de la bande de Gaza, accepter d’être chassé et écrasé, le tout en arguant d’un livre de contes et légendes rempli de haines, de violences, d’incestes et de crimes barbares comme s'il s'agissait d'un acte authentique de vente, doit-il encore définitivement disparaître pour contenter nos pays démocratiques progressistes et avancés ? C’est sûr que de voir jour après jour des femmes et des enfants assassinés, un pays entier écrasé sous les bombes, ça interroge, ça obsède, ça révulse. Comme il est révoltant de se faire traiter d’antisémite par des gens qui ne sont même pas sémites ni juifs mais des colons forts d'une armée moderne ultra-équipée qui procède à un génocide. On sent bien que l’art sioniste pour l’achat de consciences dans l’opinion publique par le biais de son Hasbara gagne chaque jour la bataille médiatique. Je jette de temps en temps un œil sur ces canards boiteux qui sont Cadena Cope, El Debate, ABC, Libertad Digital, etc., et les signatures de leurs collaborateurs coincés entre leur libéralisme version 2.0 et leur soumission à la doxa sioniste, sous prétexte, comme ils disent et écrivent avec une hypocrisie terminale, de défense de la démocratie contre l'autocratie islamiste, tiraillés entre une proximité culturelle ou religieuse avec « Israël » et la situation humanitaire dramatique à Gaza. Certains catholiques ont du mal à se positionner sur un conflit très clivant, dans un contexte où même les paroles modérées peuvent susciter de vives réactions.
« Celui qui ne connaît pas la vérité n'est qu'un imbécile. Mais celui qui la connaît et la qualifie de mensonge, celui-là est un criminel. ». Bertolt Brèche, La Vie de Galilée
Dans les émissions de radio et la télé des évêques espagnols, la terrible, l'inhumaine, l'insupportable offensive d’extermination par la faim de l’infâme
gouvernement « israélien » dans la bande de Gaza, est normalement attribuée au
Hamas, « terroriste et criminel » qui fait tout ce qu’il peut,
comptant sur la complicité des gauchistes (ce fameux islamogauchisme qui
fait si mal à leur israélodroitisme !) à travers l’univers, pour « nuire
à l’image d’Israël » qui fait ce qu’il peut de la main de son armée humaniste pour
libérer cette population du joug intégriste. Il n’est plus question
d’idéologie, de point de vue, d’interprétation, vu l’exposition médiatique de
la guerre d’extermination implacable des bourreaux sionistes depuis 1948, ne
soyons pas naïfs, il s’agit de cimenter l’idée de se mettre les chrétiens dans
la poche contre les musulmans, ici et ailleurs, en Espagne comme partout dans le monde. Ce n’est pas de bonne guerre, si j’ose dire, mais c’est la
procédure habituelle : partir de la propagande la plus haineuse, la plus
grossièrement stupide sans savoir un traître mot de l’histoire de la Nakba,
bien avant le 7 octobre 2023. Du contexte. De l’évolution de l’entreprise
coloniale, des étapes sanglantes de l’expropriation sauvage d’un pays par la
force, au prétexte que les colons occupants ont beaucoup souffert et les Arabes
sont une menace. Ils auraient pu réclamer une partie du Canada ou de l’Afrique
avec la même légitimité. Il est bon de rappeler que les terroristes, les
usurpateurs, les malfaiteurs voleurs des terres et des ressources
palestiniennes sont bien les sionistes et pas les habitants de la Palestine
depuis mille générations, accusés de tous les maux depuis leur résistance à se laisser faire, salis,
rabaissés, surveillés et dénoncés par toutes les officines de chantage et les
différents lobbys des victimaires. Prétendre qu’on est le peuple élu de Dieu, l’argument
est quelque peu tiré par les cheveux. S’opposer au génocide des
Palestiniens, si on a bien compris les supputations de nos « experts »
médiatiques, c’est accélérer le suicide civilisationnel de l’Occident, dont « Israël »
serait la première barrière. La sauvegarde de la démocratie « israélienne »
vaut bien un génocide. Quand « Israël » et ses alliés auront écrasé
sous les bombes tout le Proche-Orient, notre civilisation sera sauvée. Vivement
la mort du dernier Palestinien tyrannisé par Hamas !
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samedi 2 août 2025
De la pluie en août, n'en faut pas du tout ?
N’étant moi-même anonyme nulle part, je demanderais à qui désirerait laisser un commentaire de ne pas le faire anonymement. Je déteste l’anonymat. Quand on dit quelque chose, on doit en assumer la responsabilité, sinon ça n’a aucune valeur.
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Chaude lumière du vieil or crépusculaire qui entre par la fenêtre ouverte dans la pièce du Philosophe en méditation de Rembrandt. Et l'odeur du feu. Rencontre heureuse de deux feux, celui du crépuscule et celui crépitant lentement à droite et qui laisse son reflet sur le visage de l'homme qui veille à ce qu'il brûle correctement. Une poignée d'idées chauffent dans les lueurs brumeuses et dansent sur le mur jaune suspendues par la queue. Le sage qui semble endormi et l'ombre de l'autre qui se penche pour remuer les braises en silence pour ne pas le troubler.
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Communication codée : les oiseaux du matin tiennent à nous informer
qu’il fait jour, juste quand nous voudrions dormir encore un peu. Depuis je ne
sais combien de jours, les terrasses de notre Zabaltza Plaza ressemblent à un décor de cinéma où
la pluie serait protagoniste indiscutable. Il ne se passe quasiment pas d’heure
sans que les serveurs ne soient pas obligés de faire descendre un auvent à
cause d’une averse aussi dense que brève. Je ne me souviens pas de quand date
le dernier bel été à Irun. Les touristes qui viennent ici pour éviter la
chaleur ont raison. Qu’ils n’oublient pas leurs parapluies ! Ce temps médiocre
me permet néanmoins de lire plus longtemps que jamais. Sur les pots du jardin,
les fleurs et plantes des différentes espèces, si bien entretenues par R., redoublent
de splendeur sous la lumière verte et la haie demande à cris d’être tondue par
un professionnel. Entre deux lectures et entre deux averses, je me risque à
fureter dans la bibliothèque à la recherche de livres que je pourrais
éventuellement offrir. J’en trouve plusieurs que je mets de côté en attente d’une
main qui voudrait les rouvrir. Beaucoup de fenêtres fermées autour, les gens
sont sans doute partis en vacances. Volets clos et grand silence. Je souris en
pensant aux appartements d’Alicante, fenêtres grand ouvertes tout le temps, où
les habitants ont trouvé la parade aux menaces de la télé. Elle reste allumée
toute la journée mais personne ne la regarde. Sauf les enfants, ces victimes,
qui n’y échappent pas. Longue promenade, l'après-midi, dans la baie de Tingudi. Nous découvrons une jolie terrasse, Obakartier, à Belcenia, et immédiatement après, au nouveau fronton Daniel Ugarte, une jolie inscription en basque se demandant ce que serait ce pays sans la pelote basque ...
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M., notre fille qui n’avait pas deux ans et n’avait jamais vu tomber ces flocons légers qui font froid dans le cou et s’exclamait dans la fenêtre : « Maman, de petits pigeons tout blancs ! »
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Guardado en la tartana de hojalata
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Frente a la gran mentira |
Derrière les grotesques formes partitocratiques de démocratie parlementaire à l’espagnole sous le gouvernement frankenstein sanchiste, les forces agissantes sont des bandes qui se concurrencent entre elles et s'allient pour le pillage et la répartition du butin. Le modèle de gouvernement adopté par la monarchie partitocratique, sous les derniers Bourbons, est l'association de malfaiteurs. Selon les termes attribués dans de différentes procédures en cours relatives aux grands personnages et aux petits personnages du microcosme qu'est ce sanchisme rédempteur et immaculé au pouvoir. Des scénarios politiques qui font rire à partir d'expériences qui font mal. Surtout, qu'à la rentrée, le comique risque de monter et ne plus cesser, avec le dramatique de la main de la tyrannie, des humiliations sans compter des gouvernés au gré des humeurs des sinistres gouvernants et de la cécité simulée des soutiens d'un "pouvoir progressiste à reculons" pour prolonger la kermesse.