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dimanche 21 janvier 2024

"Caha-cahin" l'année suit son chemin.

Les vœux du Nouvel An, je ne sais qu’en penser. J’ai été très fan de cette coutume, que je trouve quand même bien aimable. N’ayant pas trouvé de règle satisfaisante en la matière, vœux de noël, vœux de nouvel an, je fais profil bas : pas de vœux du tout après vérification quand même à la recherche de mes correspondants gentils des dernières années. Sinon, j’ai vraiment la flemme de parcourir mon carnet d’adresses à la recherche de destinataires. Une nostalgie aussi de l’époque où cela se faisait sur carte postale, pour faire passer quelques souhaits bien sentis à un public qu’on aimait bien. Des vœux, des résolutions, des formules qui réchauffaient le cœur … Tâcher de n’en faire ni trop ni trop peu n’était pas si facile… Il faudrait penser, pour le moment, à l’éventualité qu’on soit encore en vie l’année prochaine. On ne sait jamais. Rester en vie : vœu minimal pour l’année fraîchement entamée.

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Troisième guerre mondiale ? C’est une chose nouvelle que nous vivons du fond de nos canapés : la troisième guerre mondiale. Déjà en route, selon certains. Elle a commencé sur grands écrans et haute définition. Un peu partout sur la terre on trucide, on bombarde, on teste les missiles. Les prochains épisodes de la série, assez prometteurs, se nomment Taïwan, Corée, Iran. Mais cette guerre nous ne la voyons pas vraiment, ne voulons pas la voir, nous semble lointaine, entre une pub pour maigrir et celle pour une voiture électrique quasiment cadeau, elle nous indiffère semblable à une fiction sur Netflix. Et pourtant elle est là, gronde partout autour de nous. Mais, à en écouter les commentateurs accrédités, la pire des catastrophes à venir, cela donne froid dans le dos, serait l’extrême droite. On ne sait pas vraiment pourquoi, ils ne nous disent pas en quoi elle serait différente de leur univers à eux, mais assurément c’est celle-là qu’il nous faut redouter le plus, n’en doutons pas. Qu’importe les raisons de la troisième guerre mondiale, l’insolence de nos « élites » pourries, les ingérences partout des Étazunis, de leurs larbins otaniens, des assommants lions anglais jamais fatigués de faire le pitre sur trois pattes, des peurs et des colères des uns ou des autres …

Et l’urgence immédiate, au Yankistan, de sauver le soldat Biden, avec tout ce qu’il représente du pire de l’Amérique et de ce qu’on appelle « le monde occidental » : l’incarnation même de ce monde pourrissant. Un monde nouveau est en train d’advenir, et notre place y sera très réduite. Retournons à l’exploration des charmes du passé, de l’histoire, de quelques lignes dans le peu de livres qui valent toujours la peine. Qui se souviendra de nous ? Pour le moment, le seul argument en faveur de nos sociétés occidentales, c’est que les migrants s’y dirigent toujours en masse. Il n’y a pas, à ce jour, de « réfugiés occidentaux » en Russie, à part Edward Snowden, en Chine, en Turquie … Le trou noir, absorbant tout pour le néantiser, est bien chez nous … Mais qu’est-ce, au fond, que ce trou noir ? L’Argent, bien sûr, qui n’est rien (nihil-isme) et qui est tout (« tout a un prix »). Et l’Argent, l’équivalent universel, le « bien sans qualités » selon la définition parfaite de Georg Simmel, renvoie au zombie, l’homme sans qualités, émancipé de toute qualité pour devenir vraiment universel, vraiment nul. Ou, en attendant, « un peu tout » : un peu homme un peu femme, un peu noir un peu blanc, un peu homo un peu hétéro ; demain : un peu bio un peu techno… Un peu mort un peu vivant, à l’image d’un Michael Jackson, géniale anticipation de l’Occidental qui vient. En d’autres termes : « Nous vaincrons parce que nous sommes les plus morts » (Philippe Muray).

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¿Qué puede salir mal ? Donets, Louhansk, Kherson et Zaporijjia. Quatre oblasts russes mais qui ont été assignés Ukrainiens à leur naissance. Récemment, ils ont fait leurs coming-out trans. Ce sont des régions border-fluid et leur souveraineté est non binaire … Des Russes enfermés dans un corps ukrainien qui ont pris la décision d’assumer leur transition … Ils se sont dotés de nouveaux prénoms (République populaire de Donetsk, République populaire de Lougansk) pour affirmer leur identité de genre. On ne peut que condamner avec fermeté la haine transphobe manifestée à leur encontre par tous les « alliés » occidentaux et leurs stratèges de plateau. « La Russie ne doit pas gagner la guerre militaire. » (Emmanuel Macron). « La Russie ne doit pas gagner cette guerre » (Olaf Scholz). Qu’est-ce qui pourrait mal tourner ?

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Voltaire. Ni Frédéric II de Hohenzollern, prince-électeur de Brandebourg et roi de Prusse, ni Philippe d’Orléans, Régent du Royaume de France de 1715 à 1723, ni le Vénitien Giacomo Casanova n’avaient d’estime pour Voltaire, qu’ils considéraient comme une crapule intelligente et un affairiste véreux, excessivement cupide. Voltaire trempait ses mains sales dans un certain négoce triangulaire de bois tropical entre la France, l’Afrique, et les Amériques. In greed, we trust. Comme on dirait en anglo-saxon. 


samedi 13 janvier 2024

Janvier et février comblent ou vident le grenier


Nouvel an. Atmosphère paisible à la maison lors du passage de deux mille vingt-trois à deux mille vingt-quatre. Fête intime, du petit clan familial, après les orages passés sous forme de soucis de santé, musique et bilan dans la joie. Cette année, seulement quelques explosions au loin après minuit. Les chiens d’à côté ne semblent pas avoir fêté l’évènement très longtemps. Je dors donc normalement, c’est-à-dire avec mes périodes d’insomnie plus ou moins longues pendant lesquelles je me demande ce que sera cette nouvelle année pour nous et pour notre monde dirigés par des immondes. J'ai un peu peur de janvier. Par-dessus tout, de son deuxième jour, ce jour où je me dis « enfin ! », ce jour qui sonne comme une libération, qui enterre décembre, mois hystérique de préparation de tout, qui m’oppresse depuis longtemps par son accélération sans que je sache vraiment pourquoi, puisque tout le monde m'imagine comme un bouddha à la retraite : le mois des ponts fériés, des « fêtes », le mois en toc si près de mon anniversaire dont même certains proches s’en foutent dernièrement comme de leur première paire de chaussettes. J’aime, en revanche, cette lumière argentine de certains jours de janvier qui est comme le signal du futur réveil. Je fais des promenades emmitouflées, avec Rosa, à Hendaye et sur les berges de la Bidassoa, sous un soleil blanc et froid, éblouissant, qui nous frappe au détour d’un sentier autour du port de Caneta, qui semble nous dire « vos heures les plus sombres sont derrière vous, vous allez vers les beaux jours ». Et quand j’écris ces lignes, j’en profite pour faire savoir à mes premiers visiteurs du blog que je leur souhaite une excellente année.

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Dix janvier. Journée lamentable. Une cafétéria avec sa télé en haut du comptoir montre la ridicule discussion de quelques projets de loi au « parlement » espagnol qui tourne à la foire d’empoigne. Nous, en bas, nous regardons le spectacle, nous demandant qui sera le premier à dégueuler sur ses pompes.

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La situation à Gaza vire depuis des semaines à l’épuration ethnique, voire au génocide. Bla, bla international pour rien. L'entité sioniste est inatteignable. Son armée criminelle se voit-elle capable de prendre totalement le contrôle de ce territoire et de le vider de sa population ? L’idée d’une épuration ethnique n’est pas neuve. Elle s’enracine dans les positions de l’Ukrainien Vladimir Jabotinsky dont, en Israël, Menahem Begin, Yitzhak Shamir et la famille Netanyahou se réclamaient, tout comme, aux États- Unis, Leo Strauss et Elliott Abrams. Ce groupe, suprémaciste juif, affirme que la Palestine est « une terre sans peuple, pour un peuple sans terre ». Dans ces conditions, les autochtones palestiniens n’existent pas. Ils doivent partir ou être massacrés. C’est, à ma connaissance, aujourd’hui, le seul groupe au monde qui préconise publiquement un génocide. Sans sourciller. Ils savent qu’ils jouissent de l’impunité la plus totale.

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Les masses n’ont jamais eu soif de vérité. Elles se détournent des évidences qui ne sont pas à leur goût, préférant déifier l’erreur, si l’erreur les séduit. Celui qui peut leur fournir des illusions est facilement leur maître, celui qui tente de détruire leurs illusions est toujours leur victime. (Gustave Le Bon)

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Aujourd’hui la gauche et la droite sont devenues des positionnements purement esthétiques où il est requis de s’identifier à un certain modèle dont il ne faut absolument pas dévier. Évidemment cela donne des individus assez incultes et superficiels, et souvent hystériques. Ce genre de comportements est une des sources de ce qu’on a coutume d’appeler le wokisme même si, d’une certaine manière, le wokisme n’est pas uniquement propre de l'ex-gauche.

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L'intelligence artificielle (IA). L’automobile a remplacé les chaises-à-porteur et les diligences, les moissonneuses-batteuses ont remplacé les paysans, les canons ont remplacé les catapultes, les métiers-à-tisser les tisserands, les lave-linges les lavandières, l’uranium a remplacé le charbon, le cheval la course à pied, etc. Quand la bombe atomique est arrivée, on a parlé de changement du monde, et rien n’a changé. Il y a quelques années, on nous a bassiné avec les imprimantes 3D. La nouvelle marotte d’aujourd’hui, c’est l’IA. Qui va remplacer, ou plutôt modifier, de nombreux métiers. Comme tous les autres progrès techniques. En effet, les gens qui pondaient de la musique de film ou des rapports d’activité seront peut-être remplacés, comme les laquais d’autrefois ont été remplacés par les machines et services domestiques. Ils trouveront d’autres occupations. L’IA ne va faire que modifier le cours de choses, et les emplois suivront d’autres logiques. Quant a « trouver un sens à sa vie », c’est simplement une des plus vieilles questions de l’homme… L’industrialisation loin de diminuer la population mondiale, l’a faite augmenter. Et tout ça avec un niveau de vie, de santé, de prospérité, et même de « libertés » sans commune mesure avec le passé. Pour le moment, il y a une corrélation entre prospérité, technique, population, etc. L’idée malthusienne de décorréler absolument la démographie du rapport socio-techno-économique n’a pas été encore démontrée de manière convaincante. Car tout est lié. Elon Musk lui-même en est conscient, puisqu’il met en garde contre les méfaits de la dépopulation. Le fantasme de Davos n’est pas forcément pour demain… la preuve en est : nos « élites » font venir massivement des immigrés. Les phénomène de dépopulation qu’on observe dans les pays développés proviennent plus de l’excessive concentration du capital (socialo-féodalisme) que de la modernité elle-même. La déconcentration du capital (libéralisation véritable) entrainerait un regain de croissance, y compris dans un contexte d’IA et d’énergie durable. La véritable richesse est une valeur immatérielle de l’homme.

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L'Alliance atlantique a besoin d'épouvantails. Les « renseignements » atlantistes sont toujours figés dans l'Iran qui a émergé il y a plus de 40 ans lorsque l'ayatollah Khomeini a chassé du pouvoir le shah Mohammad Reza Pahlévi. Pour eux, c'est comme si rien ne s'était passé en Iran. Il est vrai qu'il reste quelques forces résiduelles et influentes en Iran qui croient encore plus ou moins aux anciennes idées politiques de l'époque, mais l'Iran d'aujourd'hui n'a rien à voir avec l'Iran d'il y a 40 ans. De même que presque rien de ce qui se passe aujourd'hui n'a de rapport avec la situation d'il y a 40 ans. L'Iran joue un jeu politique différent dans la région et dans le monde. Les rêves révolutionnaires d'un califat chiite se sont évanouis. Les hommes de l'Alliance atlantique sont les seuls à être figés dans ce passé, à s'accrocher au moment historique illusoire où ils croyaient qu'une politique unilatérale leur était possible. Pour ces hommes, le différend saoudo-iranien n'a pas été annulé grâce à la diplomatie chinoise. Ces hommes continuent de prétendre qu'ils ont des alliés inconditionnels parmi les pays du Golfe et du Maghreb ou en Asie. Rien de tout cela n'est plus faux. Ces pays sont dans d'autres projets comme le projet russo-chinois, convenu entre l'Iran, la Maison des Saoud et les Emirats, de construire une route ferroviaire et routière de l'Iran, à travers le détroit d'Ormuz (54 kilomètres), vers Oman, de là vers le Yémen et, à travers le détroit de Bab-El-Mandeb (26 kilomètres) vers Djibouti et l'ensemble de l'Afrique. La Russie et la Chine, avec un groupe de soutien (l’Azerbaïdjan, la Turquie, l’Iran, les républiques d'Asie centrale, pratiquement tout le Moyen-Orient), ont intégré leurs projets dans les décisions à long terme et les décisions budgétaires de leurs gouvernements depuis de nombreuses années. Un conteneur pourra aller du Derbent russe au détroit d'Ormuz en deux ou trois jours par voie terrestre, en passant par l'Azerbaïdjan et l'Iran, et de là vers le continent africain. Le corridor de transport international Saint-Pétersbourg - Mumbai (Inde) permet d'acheminer des marchandises en 17 jours, mais si elles sont transportées par voie maritime, il faut compter au moins 45 jours. Dans ce corridor, une petite section de la liaison ferroviaire entre la Russie et l'Iran reste inachevée. Le tronçon iranien de 165 kilomètres entre Astara (frontière de l'Azerbaïdjan avec l'Iran, près de la mer Caspienne) et Rasht est en cours d'achèvement à un rythme accéléré. À noter que l'Azerbaïdjan a déjà prêté 500 millions de dollars à l'Iran et que la Russie a affecté 1,5 milliard de dollars au projet et à l'achèvement de cette section du chemin de fer. Le projet le plus ambitieux est la liaison ferroviaire entre le port chinois de Lianyungang et le port turc d'Istanbul. Les délais de livraison des marchandises par voie terrestre sont de 20 à 23 jours, et par voie maritime de 40 à 60 jours. Non seulement les délais sont réduits à un tiers de ceux du transport maritime, mais les coûts sont réduits de plus de 30 %. D'autres projets s'ajoutent à ceux mentionnés ci-dessus. Mais ils suffisent à montrer les changements profonds qui s'opèrent dans la configuration du monde et son interconnexion. Ce sont donc ces faits qui rendent nerveux les hommes de la Maison Blanche, de Londres et de l'UE. D'où les gestes hystériques et le tapage hystérique qu'ils font pour tenter d'empêcher et d'interrompre d'autres pays d'avoir des projets de collaboration qui pourraient leur permettre de s'approprier le marché du transport maritime de marchandises, qu'ils considéraient jusqu'à présent comme leur monopole. Un marché dont la taille de 2,35 trillions de dollars est presque identique à celle du marché pétrolier de 2,6 trillions de dollars. Mais le marché du fret est beaucoup plus rentable (environ 30%) que le marché du pétrole, et il est en expansion, contrairement au marché du pétrole qui est à son apogée. Les hommes de l'Alliance atlantique ne trouvent d'autres moyens de l'arrêter que de mettre le monde à feu et à sang ici et là, en profitant de chaque conflit pour briser d'éventuelles coalitions, comme en Israël ou en Ukraine. En engageant des manœuvres dangereuses, comme la tentative de coalition « Guardian of Prosperity », ou en séparant l'Europe de la Russie en faisant exploser Nord Stream. Une politique agitée où se trouve le vrai danger et non la légende qu'ils prétendent véhiculer sur l'Iran comme menace globale. Les hommes de l'Alliance atlantique utilisent la rhétorique de la démocratie, du libre marché, de la concurrence, des règles, etc., mais en réalité ils n'ont plus confiance dans leur capacité à rivaliser et à surpasser ou même à égaler leurs adversaires économiques. Ils ne parient plus que sur la destruction de leurs concurrents. Et c'est là que réside le grand danger et la menace pour la sécurité mondiale.

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Un « journaliste », qui n'a pas précisément une gueule pour être considéré le couteau le plus aiguisé du tiroir, agonit d’injures systématiquement le Président russe, chaque fois qu’il passe à l’antenne ou qu’il est invité, dans une station radio espagnole en ligne, propriété de la conférence épiscopale (COPE). Et je ne change jamais de station sans m’en apitoyer.

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Journalistes Tel Aviv Radio. Stations et journalistes (parmi d'autres) depuis l'Espagne. L'intarissable Federico Jiménez-Losantos (Es Radio) : le trottoir de la pensée politique. Luis del Pino (Es Radio) : le tout-à-l’égout de l’intelligence. Angel Expósito (Cope) : l’urinoir de la compassion. Carlos Herrera (Cope) : individu fier de lui-même comme une éolienne plantée au milieu d’un champ de colza. Passant à un niveau intellectuel supérieur : G. Albiac ou le converti (guiyor) J. Juaristi ...