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samedi 31 octobre 2020

Reconfinement ! Retour de chacun dans sa chacunière...





" J’ai oublié, moi qui le connaissais si bien pourtant, le mot de Talleyrand : « Méfiez-vous du premier mouvement : il est toujours généreux. » Je ne l’oublierai plus. " 

Paul Léautaud, Paris le 31 décembre 1906, à Paul Valéry, après avoir été mal récompensé de son aide à une femme dans la misère.

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L’Histoire n’est pas un self-service au gré des susceptibilités des uns ou des autres : multiculturalistes, welcome refugees, etc. Mais si l’on veut éviter vraiment la soumission, alors, il ne reste qu’une seule issue : celle de la guerre, mais vraiment la guerre, pas avec des dessins ni des pleurnicheries répétées après chaque égorgement, chaque décollation, chaque assassinat. Les « insoumis » pour rire, genre mélanchonisme bouffon, penchaient pour accompagner ceuzezelles criant à tue-tête Allah ou Akbar et vociféraient avec eux. Après coup, on pleure tous ensemble… Une fois installés dans le ténèbres, c’est trop tard pour les clamor et stridor dentium !


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Mes élucubrations mentales, une fois publiées, se transforment en opinions exposées ouvertement, en réalité objective pour d’autres. En effet, la dichotomie qui semble exister entre le privé et le public disparaît à partir du moment où on rend « sociale » cette privacité.  N’étant privées qu’en apparence, puisque je ne les garde plus pour moi tout seul, mes pensées individuelles exprimées par écrit s’exposent au regard de tous : regards autour de qui je suis, de quel milieu je suis issu, du parcours social de ma famille, de l’éducation que j’ai reçue, des convictions idéologiques et politiques du cercle d’amis et d’agents sociaux en tout genre qui ont facilité mon intégration à la vie professionnelle, de mon action professionnelle (politique donc politisée) aux différents niveaux, de ma place concrète dans la hiérarchie sociale. J’ai occupé des places dans la fonction publique, dans le secondaire, l’enseignement de langues et le supérieur. Mes postes dans de différents échelons administratifs m’ont permis d’élargir les cercles d’influence et de responsabilité. Chaque étape m’a ouvert la possibilité de développer des contacts avec de différents groupes et de m’en affirmer membre. Ainsi que le remarque Durkheim, l’individu agit toujours comme un être appartenant à un groupe, car toute action personnelle s’inscrit dans « des manières d’être collectives ». Pour des publics différents, il existe des manières d’être qui représentent autant de rôles. Elles s’appuient sur des idéologies partagées à des degrés différents. Les contradictions inévitables acquièrent un sens si elles sont envisagées à la lumière des choix (professionnels) des étapes précédentes et des suivantes. Dans chaque cas, elles sont nécessairement politiques car elles visent à façonner un rôle social exécuté par des individualités dans des cadres conjoncturels (collectifs) précis. J’ai l’impression d’avoir passé une bonne partie de ma vie à me démarquer de groupes que j’avais pourtant impatiemment cherché à intégrer, ou d’individus avec lesquels j’ai d’abord éprouvé quelque affinité intellectuelle ou politique. Sans avoir à justifier mes choix pour chaque étape, il est clair que les antagonismes qui en résultent ont été la conséquence d’un télescopage (subjectif : évolution des opinions, objectif : changements dans les comportements, c’est-à-dire, les praxis) de caractères individuels à l’intérieur des groupes auxquels il m’a été donné d’appartenir et par le conflit permanent dans les groupes dominant eux-mêmes ces groupes. Opinions et praxis sont en même temps étroitement liées aux visées professionnelles et aux parcours publics qu’elles réclament. S’il est difficile de croire qu’une personne ne valorise raisonnablement son intérêt personnel[1], il faudrait avant d’évaluer une trajectoire publique, recourir à la totalité de sources de renseignement disponibles, loin d’une rapide impression platement spéculative et sans fondement tangible. La complexité de la démarche rend insignifiante toute tentative de verdict axée sur des trajectoires qu’on veut expliquer simplement par l’intérêt individuel, source de toute action, alors qu’elles sont indissociables, de près ou de loin, de l’accomplissement d’un certain intérêt de groupe orienté vers des formes diverses de bien commun.

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On lit des discours sur le dérèglement climatique, comme si le climat était réglé comme une horloge sans variation ! Le réchauffement climatique, peut-être ou pas, d’origine anthropique – la faute plutôt à l'homme blanc – si la pollution est une calamité et la surpopulation un désastre, dire que le CO2 est un gaz polluant est absurde : sans CO2 pas de plantes... Quoi qu’il en soit, c’est surtout la bonne occasion pour nous fourguer du baratin écolo, des taxes, des voitures électriques, des éoliennes, etc... Et de nous foutre la trouille comme pour le coronavirus ! Sans oublier le changement climatique qui nous renvoie à tout ce qui précède. Comme si nous maitrisions l’axe d’inclinaison de la terre, le fonctionnement des volcans, l’activité rayonnante du soleil... Encore et toujours : gouverner en manipulant la peur.  On est sommé de ne pas négationner le réchauffisme, la pandémie, les invasions migratoires... Bien sûr je peux faire erreur je ne suis pas spécialiste (pas plus que les journaleux ou toute l’engeance qui gueule dans les rezozozios) mais comme l'on entend/lit tout et son contraire ! Les résultats de la science tout comme les idées en général, ont-ils besoin de militants ? Je ne supporte pas les bavardages de n’importe qui sur n’importe quelle chose où chacun croît qu’il peut pouvoir exprimer la petite idée qu’il s’est faite dans son cerveau à propos de n’importe quoi.

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Nausée. Vidéos historiques BBC à vomir. Répétition jusqu’à l’exténuation du dogme « Hiroshima, Nagasaki, bombardements sur la population civile allemande pour accélérer la fin de la guerre et pour sauver de vies ». A combien d’innocents ont sauvé les bombardements des villes japonaises, de Tokyo, de Hambourg ? Au nom de qui brûlait-t-on Dresde ? Au nom de Juifs eux aussi brûlés ? Peut-on croire une seconde que Britanniques ou Américains agissaient au nom des Juifs tués ? Et qui pourrait agir au nom des autres tués ? Si chacun a ses raisons particulières de tuer, où s’arrête la notion de crime ? Au nom de quelle foi, de quelle liberté peut-on tuer ses semblables ? Au nom du Prophète, des Palestiniens, des Kurdes, des Afghans, des Arméniens… ? Du socialisme ? Sans le respect d'une LOI commune, comment garantir une honnête vie en commun entre des libertés différentes. Si l’on préfère la lutte sans règles sur le marché des libertés, le résultat est connu d’avance ! Si au lieu de la loi on préfère un simple empilement de légendes au jour le jour, chacune se considérant comme authentique et dénonçant celles des autres comme factices, on sera toujours perdu. Indéniablement, une rhétorique vaguement socialiste a toujours la côte auprès de la population. Le problème vient du fait qu’un nombre incalculable de crapules (et de banquiers !) s’en servent pour justifier les principes de leur domination. Néo-tchékistes milliardaires, fous d’Allah, narcotrafiquants au pouvoir… voilà une symbiose d’illusions unique en son genre... Mais la surprise chine : socialisme et marché, quand même !

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La Constitution espagnole de 1978 ne protège pas les gens mais le pouvoir sur les gens. Elle protège aussi des zones de pouvoir, l’espace des différents clans autonomes installés par les équarrisseurs.

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P. Iglesias T., notre dirigeant bien-aimé à queue de cheval rebelle et chignon obéissant, fait penser à ce chevalier de l’Arioste, tué dans un combat mais qui, ne s’étant pas aperçu de cet accident dans la chaleur de l’action, continue à se battre tout mort qu’il est. Cynique chantre de tyrannies stupides déjà dépassées et condamnées à finir dans les poubelles de l’histoire, son triomphe passager de feuilleton américain sera sans doute le présage d’une fin elle aussi tragiquement ridicule. Le niveau de bouse de vache diffusé chaque jour par la 6e chaîne espagnole (« la secte ») en direct finira par tous les noyer. Pour le moment, la demeure madrilène du cacique, à Galapagar (littéralement, un endroit où abondent les tortues d’eau douce), reste intacte et à l’abri, en y apportant une note romantique à l’intérêt qu’elle suscite chez les journaleux de la presse la plus people. Comme tout bon reptile qui se respecte, le podémite mue. Pas en une seule fois comme le serpent, bien entendu, mais au fur et à mesure qu’il occupe des postes. Les filaments d’endogamie, de corruption et d’incompétence encombrant sa carapace sociale l’écartent progressivement du principe farcesque de dictature du prolétariat pour gagner de nouveaux morceaux de peau qui grandissent progressivement aux airs triomphants de celle du propriétariat.    

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Les profs mordus d’écriture et se voyant écrivains ! Un mail de ce pauvre FJGDC ancien prof à la retraite, pardon, « écrivain », me fait penser, avec ses gribouillis prétentieux d’amateur, à la souris de l’histoire drôle qui court à côté d’un éléphant et qui lui dit tout à coup : « Qu’est-ce qu’on soulève comme poussière ! »


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“Desgraciadamente en nuestra Universidad, donde no existía lo que Luis Trías de Giralt (en un alarde menos retórico de lo que podría pensarse) dio en llamar la cúpula democrática, la conciencia política nació de una ardiente, gozosa erección y de un solitario manoseo ideológico. De ahí el carácter lúbrico, turbio, sibilino y fundamentalmente secreto de aquella generación de héroes en su primer contacto con la subversión. En un principio ninguno parecía tener el mando. Ocurre que de pronto en 1956 se les ve andar como si les hubiesen dado cuerda por la espalda, como rígidos muñecos juramentados con un puñal escondido en la manga y una irrevocable decisión en la mirada de plomo. Impresionantes o impresionados de sí mismos, misteriosos, prestigiosos y prestigiándose avanzan lentos y graves por los pasillos de la Universidad con libros extraños bajo el brazo y quién sabe qué abrumadoras órdenes sobre la conciencia, levantando a su paso invisibles oleadas de peligro, de consignas, de mensajes cifrados y entrevistas secretas, provocando admiración y duda y femeninos estremecimientos dorsales junto con fulgurantes visiones de un futuro más digno. Sus nobles frentes agobiadas por el peso de terribles responsabilidades y decisiones extremas penetran en las aulas como tanques envueltos en la humareda de sus propios disparos, derriban núcleos de resistencia, fulminan rumores y envidias, aplastan teorías y críticas adversas e imponen silencio...” 

Juan Marsé, Últimas tardes con Teresa, Salvat, Barcelona 1965, p. 188

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Tous les jours, je me rends compte à quel point je suis encore imprégné des impératifs religieux et moraux de ma mère. Plus anecdotique mais tout aussi puissant, il m’est encore aujourd’hui impossible de regarder un morceau de pain posé à l’envers, dans la panière ou ailleurs, sans le remettre à l’endroit. J’ai gardé un rapport au pain que mes parents avaient hérité d’un âge où ils ne mangeaient pas toujours à leur faim.



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En vérité, je ne suis qu’un parasite habile qui, non sans une curiosité personnelle, transforme les connaissances des autres en ses propres intrigues. J’aime quand des événements d’importance en constituent le décor, mais leur essence, c’est toujours la vie qui passe comme un torrent, qui coule à grands flots emportant nos vérités. C’est pourquoi, peu importe le nombre de lecteurs d’un texte : je serai pareillement ravi par le fait de n’en avoir qu’un, représentant à lui seul l’immensité d’une mer (Hugo considérait la mer comme une personne !). Dans la cathédrale Notre-Dame de Chartres, on trouve le plus grand labyrinthe d’Europe dessiné sur un pavage. Labyrinthe que les fidèles traversaient et traversent parfois jusqu’à aujourd’hui, à genoux, en guise de métaphore d’un voyage jusqu’à la Terre sainte, jusqu’à la Vérité. J’ai rencontré des gens qui ont accompli ce geste symbolique. Cela m’a fortement impressionné. Et cela consolide ma conviction que la vérité est unique, mais compliquée comme un labyrinthe parce que chacun a quelque chose à cacher et quand on la dévoile, ça fait toujours plaisir de la voir simplement partagée ne serait-ce que comme une bouteille de naufragé, récupérée par un inconnu avec son rouleau de papier dedans. 

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Il m'a fallu nombre d’années pour comprendre un déclic, probablement plus important que la lecture de Geneviève de Brabant, premier déclencheur d’émerveillement de mon enfance actionné par ma mère. La scène se situe dans la petite métairie où ma famille vivait, en absence de mon père occupé toute la journée à l’abattage du blé. Devant la maison, bercé entre ses bras, ma mère me parle d’un fil invisible. Mais je ne le vois pas très bien, ce fil imperceptible. Ce soir-là, comme souvent le soir, ma mère a lu de vieux papiers échangés contre de sacs de pommes blettes destinées à nourrir les cochons des moniales de la charité. Elle avait une façon bien à elle de les lire. Elle étalait des revues dépareillées et des morceaux de vieux livres sur la table de la cuisine après avoir nettoyé et séché la toile cirée, puis elle jetait un regard sur l’ensemble. Cette fois-ci elle était tombée en arrêt sur un miracle de Saint Antoine de Padoue. Elle le lut et le relut lentement, puis s’en alla chercher ses ciseaux de couture et le découpa. Elle rangea ensuite le précieux carré découpé dans le buffet et il me fallut une lente lecture personnelle pointant du doigt chaque mot pour comprendre qu’un autre déclic avait été actionné : au retour d’un jour de labeur, un enfant, tombé raide mort sous les roues d’un tombereau chargé de paille était remis en place sain et sauf par la main de Saint-Antoine. Le fil invisible! Plus tard, je revoyais ce même fil mystérieux faire des virages et finir par émerger droit dans les légendes castillanes qu’elle me racontait ou quand elle me lisait des morceaux des miracles de Notre Dame d’un vieux moine poète moyenâgeux qu’elle paraissait avoir fréquenté dans les meilleurs rapports de voisinage. C’étaient sans doute des morceaux d’un même puzzle qui prenaient place dans ma tête avec les histoires magiques de ma grand-mère maternelle et d’autres récits truculents de mon père, lui-même très bavard et très porté sur l’invention de prodiges inexpliqués. L’attachement de ma mère à ce fil invisible, qui nous relie au mystère et ouvre en même temps les portes de la foi, s’est rapidement imposé comme toile de fond de mon enfance (et de toute ma vie ?). 

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Une bonne partie de leur vie mes parents ont été domestiques. Ma mère, dès l’âge de sept ans, domestique de maison logée chez ses patrons. Mon père, valet de ferme. Avec le recul du temps, comment ne pas être profondément touché par leur abnégation au profit de leurs différents maîtres et propriétaires, par cette acceptation d’une vie rude et improbable dans des conditions de travail difficilement supportables ? Je les ai toujours aimés et en même temps je n’ai cessé d’être profondément interloqué par ce que, chez tout autre, j’aurais qualifié de soumission. Or, le mot soumission ne leur convient pas du tout. Ils étaient plutôt fiers. Pas humbles pour un sou ! Ils étaient plus que pauvres et pourtant, avec leurs gestes, leur port de tête rigide, ils ont toujours salué les gens avec une certaine distance et préféré ignorer tout ce qui, à leurs yeux, traduisait le laisser-aller, l’abaissement, la saleté, le mal gratuit et la bêtise. Les rires vulgaires, les attitudes dites populaires leur étaient étrangers. Ils ont toujours promené sur les humains et les choses un regard digne, voire insolent. Je pense notamment aux propos moqueurs de ma mère sur la réalité quotidienne et les personnes soi-disant importantes qui l'entouraient. Et même à son regard sur mon père, comme si elle était d’une essence supérieure à lui… 

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Ne comptons pas sur les médias pour relater la décapitation d’un professeur d’histoire-géo dans toute sa cruauté et les circonstances abjectes qui y ont abouti. En 2017, l’égorgement de deux jeunes femmes en gare de Saint-Charles à Marseille par un islamiste était « un attentat à l’arme blanche ». L’euphémisation est toujours la règle en 2020. La succursale de la bienpensance, le New York Times, insiste le jour de l’attentat sur… la mort de l’agresseur. Le titre initial de l’article « la police française tire et tue un homme après une attaque fatale dans la rue » est remplacé par : « la police française tue un homme qui a décapité un professeur dans une rue ». Malgré la modification du titre, l’islamiste est toujours la première victime que présente le journal américain. Le service public de l’information a également été assez pusillanime dans la couverture immédiate de l’attentat. Un député de l’Essonne, Francis Chouat, a écouté France info peu de temps après l’attentat. Sa réaction sur Twitter est sans appel : « @franceinfo qui ose demander à une enseignante si elle estime que le professeur DÉCAPITÉ avait eu raison de parler caricatures. La réponse est tellement évidente!!! #ConflansSainteHonorine #terrorisme #Islamisme ». Et Claude Posternak constatant que « 8 heures après les faits, @franceinter première radio publique de France n’a toujours pas annoncé sur son fil Twitter la décapitation d’un enseignant par un terroriste islamiste ». Beaucoup ont écrit pour dire à quel point Samuel Paty était un prof formidable. Or, pour moi, même si c'était le pire des profs, il ne méritait pas ce sort. Je ne supporte plus que les victimes soient éternellement sur la défensive et doivent se justifier, je ne supporte plus les discours sur la liberté d'expression au-dessus du droit à la vie. On s'en fout. L'interdiction de meurtre devrait être absolue, de violence physique aussi.

Quelques heures après, rebelote ! Triple crime dans une église à Nice, avec assassinat par décapitation et mutilations. « Dites à mes enfants que je les aime... » : derniers mots prononcés la maman d'une quarantaine d’années qui avait pu sortir du temple, trop blessée cependant pour pouvoir survivre. C'est terrible, barbare, intolérable. Je n'ai pas de mots, je n'ai que des larmes sans décolérer contre les responsables d’une telle catastrophe répétée. L’évolution de la situation pourrait être résumée ainsi : on a imposé, sans jamais demander son avis à qui que ce soit, la présence d'individus violents n'ayant rien de commun avec la société les accueille. Année après année, on a fait des efforts (toujours jugés insuffisants !) pour assurer le bien-être de ces individus et de leurs familles qu'on a fait venir aussi afin qu'ils ne soient pas dépaysés. On a leur a inculqué que la société qui est forcée de les admettre a une dette imprescriptible envers eux et surtout qu'ils ont absolument tous les droits, à commencer par celui d'imposer leurs coutumes et croyances et de réclamer des aides par tous les moyens et sous la forme qui leur plaît. Quand un élément se « radicalise » et commence à donner libre cours à ses lubies, on interdit de l’en empêcher et même de défendre sa vie s’il veut bien vous la prendre. Faut descendre très bas dans le règne animal pour qu'il en aille autrement. Les arguments pitoyables en leur faveur remontent à cinquante ans. Tout ce qui précède étant dit, il y a donc lieu d’être laïc, athée et même, à certains égards, athée militant, de détester toutes les religions, y compris l’Islam, et de détester en même temps Charlie Hebdo. Par leurs dessins pas toujours drôles et souvent ridicules. Parce que la common decency (Orwell) suggère de s'attaquer d’abord à ses propres valeurs, religieuses ou autres, aux puissants proches pas aux intouchables lointains, surtout pas aux faibles et aux exclus des communautés qui ne vous sont peut-être pas sympathiques mais qui méritent du respect. Parce qu’il y a quelque chose d’odieux dans la satisfaction narcissique de mépriser et d'insulter l’autre à travers sa religion, sa couleur, sa culture. Les sous-merdes nationalistes suprémacistes, qui ne font que ça depuis leur origine de mini-sionistes complexés, en savent quelque chose. Toute leur action ne vise qu’à disloquer la société réelle au nom d’une société de rêve, à faire reculer la raison, particulièrement cette sacrosainte « fraternité » dont ils se réclament depuis les « Lumières » , pour autant qu’elle ait jamais existé. Parce que toute leur façon de faire est inspirée par un paternalisme raciste imbécile, profondément irrationnel, qui s’est emparé des soi-disant élites progressistes depuis plus d’un demi-siècle. Et parce que toute une série de pseudo-laïcs ont fait de ce journal un étendard anti-chrétien et férocement anti-islam discréditant ainsi la laïcité.


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Quand j’entends parler de défense de nos valeurs j’ai toujours l’impression que c’est un lapsus, on veut dire nos voleurs.

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La mémoire est une pâte qu’on peut malaxer à volonté et transformer en produits différents à chaque cuisson.

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Parabole du paralytique au pied du manguier : le paralytique ne peut jouer avec des feuilles vertes que s’il y a quelqu’un dans l’arbre qui les lui jette. Sinon il ne joue qu’avec les feuilles mortes… Les partis politiques-paralytiques – la plupart, sinon tous ! - n’existent que par l’argent public et par les fonds de leurs puissants protecteurs. Et donc, la seule façon de réagir face à eux serait de les démasquer et d’expliquer au contribuable que ceux qu’il considère de robustes paladins dévoués à son service ne sont en fait que des paralytiques. Leur pouvoir ne repose plus sur la confiance ou le respect de leurs électeurs, mais sur la crainte qu’ils inspirent et le bénéfice qu’ils tirent des autres pouvoirs. Grâce aux mercenaires des médias et surtout à la presse. Des journalistes aventuriers savent produire à la chaîne des articles et des dossiers dans une stratégie de « mise en scène de l’information » à force de « coups » truculents à même de satisfaire l’appétit des publics ignorants et acritiques. Dans un tel contexte, la peur est devenue leur principale arme. Une peur qu’on met au service d’un combat sans merci contre tout adversaire dénoncé comme corrompu. Car ces traqueurs de gibier – c’est devenu en quelque sorte leur fonction de base – autoqualifiés de gentils ne poursuivent que les secrets des pouvoirs, grands ou petits, qu’ils considèrent méchants. Au nom de cet objectif, ils s’autorisent des transgressions qu’ils condamnent inlassablement chez les autres: violer la confidentialité des sources ; faire fi du secret de l’instruction et malmener la présomption d’innocence ; utiliser la dénonciation, et attendre patiemment les fuites intéressées de juges amis ou de complices de la police. Dès lors, tout est en place, la trompe de chasse est prête. Assurés de leur impunité, les grandes stars du journalisme friqué autodésigné progressiste (espèces mammifères ibériques connues à l'étranger : gabilondos, escolares, ferreras et j’en passe et des meilleurs) peuvent stigmatiser les uns, encenser les autres avec l’aplomb qui leur est propre pour lancer sans scrupules ni décence de véritables campagnes d’opinion… Apparaissent ainsi la partialité de nombre d’enquêtes et cette inexplicable volonté de nuire, de faire mal, de pourrir un quotidien déjà suffisamment pourri par l’absence d’horizon face à la pandémie. Hommes politiques, intellectuels, grands patrons tremblent à l’idée de se faire descendre par ces stupides agents de la bienpensance. Les rédactions des grandes chaînes (quel nom si approprié !) de télévision préparent leur sommaire des heures d’audience avec les avis de ces pitres de référence sur les genoux. De telles attitudes de soumission ont fait de ces stars et de ces chaînes le cœur d’un redoutable dispositif médiatique et, en dernière analyse, le pouvoir d’entre tous les pouvoirs. S’ils ont le droit de vilipender tout ce qui est censé venir de « la droite », de crucifier un patron inamical et de salir des réputations politiques adverses, il est hors de question, jusqu’à présent, de publier la moindre virgule de travers sur les pantins – du microcosme politique, intellectuel ou de l’économie – qu’ils sont payés pour encenser. Ils gagnent partout, tout le temps. Par la peur. Cette façon de vouloir penser à la place des lecteurs, de faire constamment la morale, de traquer plutôt que d’enquêter, de prendre plaisir à pousser en prison ceux qu’ils pourchassent, d’être animés par la haine qu’ils dénoncent vertueusement chez les autres, c’en est trop. Et quand on se trompe par un faux scoop ou une fausse nouvelle, qu’importe l’erreur puisque les faits décrits étaient plausibles… Je m’en veux énormément, tant pis pour ce qui peuvent en penser un certain nombre d’amis, d’avoir attendu le soir de ma vie pour déboulonner des statues que nous avons passé toute une vie à ériger. Ça n’en valait pas le coup : c’étaient des statues à des pas grand-chose.


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Se présentant comme un beau rendez-vous pour les idéalistes de tout poil, les processus d’indépendance des nationalismes périphériques sont devenus de véritables bals des pros de l’embrouille. Surtout pour le cas de la Catalogne. Le spectacle est étalé au grand jour. Sans honte, sur la place publique. Retransmis même sur les ondes. Tous en costume d’emprunt de démocrates de vieille date, ils sont en piste. Ceux-là même que Gregorio Marañón dénonçait comme responsables d'avoir mené jusqu'au bout leur révolution "au nom de Cacus et de caca". Exploitant l’ignorance du peuple et rivalisant en habileté dans l’art de jeter la poudre aux yeux. Comme toujours ! Des leaders socialistes proches et complices de l’abject racialisme pujoliste ont amplifié cette musique. Maragall. Montilla. Pour une conscience réellement de gauche, c’est comme un deuil. Un peu comme celui que j’avais vécu avec la disparition des formes classiques du communisme ou, bien avant, de l’anarcho-syndicalisme. Je n’ai jamais approuvé aveuglement le stalinisme grossier ou le bienveillant fatras anar, mais c’étaient des engagements de jeunesse d'une génération et d'une classe qui brusquement cessaient d’exister. Plus de lieu pour se recueillir. Tous les décors sont occupés par d’autres figurants. Surtout du cirque podémite. J’imagine que la plupart des familles politiques peuplées d’opportunistes le sont aussi. Nous aurons rêvé de l’histoire avec des tas de figurants glorieux.


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On perd facilement de vue que tolérer le blasphème n’oblige nullement à l’admirer ou à le célébrer quitte à admettre qu’il devienne obligatoire.

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Claude Simon et la révolution. Le Palace (le Palace, l’hôtel Colon à Barcelone). Un des personnages, l’Américain, compare la révolution catalane au « cadavre d’un enfant mort-né enveloppé de vieux journaux », « un petit macrocéphale décédé avant terme parce que les docteurs n’étaient pas du même avis… ». À propos de George Orwell, dans les Géorgiques, deux travaux dont j’aurais bien aimé avoir pu disposer à l'époque pour élargir ce sujet (désenchantement de la révolution !) qui m’avait tant fait travailler lors de la rédaction de ma thèse : un exposé fait au Collège de France, Quand Claude Simon réécrit Hommage à la Catalogne (Jean-Jacques Rosat, 9 novembre 2010) et, dans les Cahiers Claude Simon,  L’Orwell travesti de Claude Simon, ou la quatrième partie des Géorgiques (Emelyn Lih, New-York University, 2016). D’autant plus qu’à l’époque (1990) je croyais que Claude Simon n’avait pas été juste ni avec le processus révolutionnaire ni avec ses reproches à Orwell… Avait-il donc subi une si forte désillusion ? Traduisait-il ainsi sa contestation foncière de l’engagement sartrien ?

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« On ne peut user d'un droit dans le dessein de nuire. » À ceux qui veulent se faire une idée précise de la réalité du « droit à la caricature » en France, je suggère d’en proposer une de Moïse de dos et à quatre pattes, à poil avec une étoile sur le trou de balle, les balloches apparentes, masquant mal une ridicule zigounette pendouillant. Éventuellement, vous pouvez en proposer la diffusion dans les écoles au nom de la liberté d’expression, de la liberté de conscience, du droit au débat et tout l’étalage habituel. N’oubliez pas de suggérer aux profs que les jeunes juifs sortent de la classe... Bon courage. Comme cela n’a pas l’air d’être clair pour tout le monde, je précise que pour ma part je récuse ce type de provocations obscènes et injurieuses, qui ne sont qu’accessoirement des caricatures blasphématoires. En Espagne, en Italie, l’exercice du droit au blasphème bassement con est présent partout (on en entend dans la rue, à tort et à travers et aussi bien dans la bouche des jeunes que des vieux, tous métiers confondus), mais pour ce qui est de la liberté d’expression, elle est réalité limitée ou carrément interdite dans moult domaines : prétendue hostilité à l'encontre des Juifs en tant que groupe ethnique à chaque fois qu'on s'oppose à l'État d'Israel, colonialisme, homosexualité, féminisme... L’inacceptable reste toujours le droit à l’injure, à la diffamation et aux obscénités gratuites, désormais gentiment autorisées contre beaucoup (hommes blancs en vrac, chrétiens partout, musulmans si pauvres...).

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12 octobre, fête nationale espagnole et hispanique. Sans nier les brutalités ou les injustices dont ont pu se rendre coupables les conquérants européens du Nouveau Monde, comment ne pas être estomaqué par les exagérations de la légende noire entourant l’action des Occidentaux en général et celle des Ibéro-catholiques en particulier, en rappelant par exemple que la législation royale n’a pas systématiquement négligé les intérêts des indigènes au profit de ceux des colons, et en valorisant l’action positive de la civilisation chrétienne dans son opposition à la polygamie et aux coutumes sanglantes. Peu importe qu’on ait pu démontrer la fausseté de la légende dorée selon laquelle les autochtones américains étaient de paisibles campeurs inoffensifs. Des historiens ont rappelé les multiples données fournies par les chroniqueurs et les anthropologues quant à des traits de mœurs répandus, chez les chasseurs-collecteurs de tout le continent comme dans les sociétés urbanisées du Mexique et des Andes, concernant notamment les sacrifices humains et le cannibalisme. L’abandon de ces rudes coutumes sous la pression de la doctrine chrétienne entraînant un grand soulagement pour les masses indigènes fait toujours tousser les tiers-mondistes des cinq continents, mais pour ma part je crois plausible qu’il y ait là un des principaux facteurs du succès de la conversion des âmes américaines.

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Commençons par le commencement : rien que la vue de Trump à la télé me met hors de moi. Mais quand on me dit qu'il est un parfait crétin, je réponds froidement qu’un type qui transforme son entreprise familiale en multinationale superpuissante est tout sauf un con. Ça a tendance à calmer l’opineur en face de moi. En revanche, j’aime bien recevoir ce même commentaire « Trump est un crétin » de la part d’un petit employé de la commune, feignant au-delà du supportable et en congé maladie le tiers du temps !

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Pauvres Arméniens ! Loin du clan des gentils professionnels... On tremble à se rappeler ce qu’il a fait, ce camp du Bien, pour le Kosovo.  Que les Albanais ont piqué aux Serbes. Que l’OTAN (Solana / PSOE secrétaire général) a copieusement bombardés (Belgrade 1999) pour les empêcher de reprendre leur territoire.

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[1] Ce n'est pas de la bienveillance du boucher, du marchand de bière et du boulanger, que nous attendons notre dîner, mais bien du soin qu'ils apportent à leurs intérêts. Nous ne nous adressons pas à leur humanité, mais à leur égoïsme ; et ce n'est jamais de nos besoins que nous leur parlons, c'est toujours de leur avantage. Adam Smith, Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations

 









vendredi 2 octobre 2020

Pour oublier tous vos soucis, mettez des souliers trop petits



Pour oublier tous vos soucis, mettez des souliers trop petits (dicton).

                            “Sólo el temor, entre los hombres, pospone la matanza.” Gabriel Albiac

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L’homme si intelligent qu’il soit, dès lors qu’il est aveuglé par la passion politique, est capable de justifier et d’applaudir aux pires atrocités dégoutantes. L’intellectuel de gauche en vrac, homme pur et si ferme sur les principes, en est à applaudir les pires assassins. C’est depuis des siècles le même rejet inconditionnel de la réalité, le même manichéisme, la même irrésistible passion de martyriser son prochain tout en se posant en martyr. Surtout ne pas accepter le monde tel qu’il est ! le changer, se révolter, mais à force de verbiage stupide cachant sa férocité sous le vernis jauni de la fraternité universelle, permettant de supporter commodément la malédiction d’être riche, influent, puissant : capable de priver ses proches de leurs idées et opinions, leur salaire, leurs biens justement acquis, leur santé, leur vie… mais avec de si bonnes intentions ! L’inusable panoplie métaphysique des rejetons de milliardaires et des bourgeois.

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Lire infatigablement les livres d’un auteur qu’on aime consiste à accomplir un acte incomparable. La lecture par passion. Seul dans sa chambre, loin des bibliothèques institutionnelles où étudiants, spécialistes et autres rats universitaires viennent grignoter des notes restituées plus tard en petites crottes inodores. Se donner la possibilité de succomber au goût effréné de tant de textes, toujours renaissant, est le plus magnifique exemple de tentation que puisse procurer une civilisation. Malgré les agressions quotidiennes des médias qui le collent à des affaires inaccessibles et déjà vieilles au moment même où elles arrivent, un lecteur a la possibilité d’explorer des chemins qui le conduisent vers l’intérieur de lui-même, dans ses inquiétudes et son tempérament, dans tout ce qui fait de lui un individu avec sa propre conscience comme guide et non pas les mots d’ordre qu’on donne aux masses. Et alors que tout le reste, soucis immédiats de la vie quotidienne et digressions politiques en tout genre, lui apparaît comme superflu, il constate que les choses qui comptent pour lui (recherche de la beauté esthétique, de la vérité, mélange de mépris et de peur pour toute forme d’autorité arrogante, surtout dans les grandes coteries et castes professorales), ces inquiétudes les plus intimes (peur de s’enrôler quelque part et de se trouver immédiatement en désaccord avec tout le monde, envie de déserter tout de suite) qui le tracassent tant, ont été pensées et exprimées beaucoup mieux qu’il ne pourrait le faire lui-même et que tout cela vaut et demeure la chose la plus importante de toutes. Si quand on ouvre Montaigne, on a tout de suite l’impression que de « nos » fabula narratur et que les distances vies / lecture se trouvent abolies, quand on ouvre ses auteurs de chevet on éprouve ce même sentiment de proximité, qu’on n’est pas avec des textes, que ce n’est pas de la littérature, de la philosophie, de la politique … mais de la voix partagée, avec une confiance totale, avec un auteur dont on devient le confident, qui conseille, réconforte, qu'on comprend et qui vous comprend. La nuit, quand je relis et rerelis Céline, Proust, Claude Simon, Gracq, Flaubert, Bloy, les frères Vaïner, Chalamov, Primo Levi … le papier imprimé disparaît dans la pénombre. Quelqu’un respire, quelqu’un vit avec moi, un inconnu qui n’en est plus un mais quelqu'un dont je me sens aussi proche que d’un ami venu m’accompagner. Les ans qui nous séparent se dissipent comme de la fumée : ce n’est pas le cavalier Georges de La route des Flandres, ce n’est pas le rescapé d’un camp, le militant dévoué, Bardamu perdu dans les ténèbres qui me parlent … Ce n’est pas le narrateur de la Recherche qui converse avec moi, ni le maudit de Meudon qui me rend visite, ni l’écrivain de retour de la Kolyma qui me regarde longuement sans rien dire. Ce sont des proches venus me répéter leurs prémonitions et me tenir compagnie me donnant l’illusion de connaître, moi aussi, le dessous des cartes. Parfois, leur voix trahit de la désillusion devant la fragilité de ma nature ou l’insuffisance de mon entendement, mais d'autres fois je vois confirmer mes vieilles appréhensions les plus sombres sur l’étroitesse d’esprit des « grands » de ce monde, disparus ou bien en place, sur le non-sens et la sauvage cruauté de notre époque, la plus avancée que l'on puisse choisir. Et je peux alors sentir de nouveau l'envie de sourire : pourquoi prendre tout ce qui arrive si à cœur ? Pourquoi se laisser emporter par l’inquiétude et se laisser accabler par l’absurdité et la bestialité du quotidien immédiat ? Les folies de chaque jour ne produisent pas de véritable détresse pour autant qu’on conserve un peu de lucidité. Ce n'est pas toujours facile, on est bien d'accord : qu’est-ce qu’il ne faut pas faire, comme singeries, pour ne pas être malheureux dans la société et pour préserver ses aspirations secrètes ! Et même les plus terribles expériences, les pires humiliations, les coups du sort, on ne les ressent qu’à proportion de sa propre faiblesse à leur égard, car qui d’autre que soi-même leur attribue de la valeur et de l’importance, les associe à la joie et à la souffrance ?
Mais on a au moins entre ses mains, en ces jours troubles, ces paroles protectrices et ce sage réconfort des auteurs probes et humains dont le vécu représente pour soi un bienfait, surtout quand on se voit menacé dans sa liberté et dans sa paix ou dans celles de ses proches. Toute ma gratitude va donc par la lecture à ceux qui, surtout dans des temps difficiles, ont affermi en nous l’humanité et nous exhortent à ne pas aliéner notre bien le plus précieux : la liberté de notre moi intime. 
En dépit de ses défauts, des erreurs et des errements qu'il comporte, mon métier de professeur, jamais considéré d’une essence supérieure à celle d'un ébéniste ou d'un maraîcher, même pas comme une corvée alimentaire, m'a permis de fréquenter ces auteurs découverts au fil des ans, toujours admirés ce jour même, d'approfondir dans leur connaissance et de transmettre honnêtement mon admiration, ma dette envers eux avec, intimement, la même joie qu’une bonne action quand j’étais petit…

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Les trois pèlerinages



Pour la plupart des Juifs européens, [l’]exode libérateur était incarné par trois pèlerinages, eux-mêmes aimantés par trois grandes destinations idéologiques. Le freudisme finit par être associé à une forme de libéralisme non ethnique (ou multiethnique) dont les États-Unis étaient la patrie ; le sionisme incarnait un nationalisme juif laïque en Palestine ; et le communisme représentait la création d'un monde post-national centré sur Moscou. L'histoire des Juifs du XXe siècle est l'histoire d'un Enfer et de trois Terres promises.


Yuri Slezkine, Le siècle juif

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La vie des grands-parents ressemble à une espèce de banque des sentiments. Chaque petit-enfant, à sa naissance, fait son entrée dans le monde déjà titulaire d’un grand compte ouvert à son nom, prospère et en apparence inépuisable. Il en extrait des sommes importantes pendant ses années d'enfance. Plus tard, jusqu'à l'adolescence, il continue de recourir abondamment au compte de cette banque. Il réalise souvent des versements à travers des gestes touchants de bonne volonté pour ses grands-parents, des câlins bien sympathiques, de petites attentions, de doux "merci" et de fréquents "je t'aime". Normalement, lorsque son titulaire atteint la majorité, alors que la banque continue de donner de l'amour, de la consolation et des retraits fréquents d'espèces, ce fameux compte ne reçoit pratiquement aucun versement. En revanche, à ce stade également, le compte continue d'avoir besoin d’être alimenté en dépôts d’espèces importants sous forme de reconnaissance - traduite si possible dans les faits - et d'intérêt pour les idées ainsique pour les affaires en général des grands-parents, de petits détails sur l’appartement qu’ils habitent, de prise en considération de leurs passe-temps - probablement saugrenus pour ce qui est de papi ou de certaines particularités peut-être désagréables de mamie, du respect pour leurs idées, de la générosité en tendant l’oreille à leur expérience. De temps en temps, apporter chez eux une bouteille de vin, des fleurs, des fruits ou des bonbons, enveloppés d'un baiser et d'un câlin ... ce serait autant de formules très acceptables pour éviter de mettre le solde du compte au rouge vif. Faire le ménage discrètement pour qu'ils n'aient pas à s'en occuper, les accompagner chez le médecin, bref des dépôts qui maintiendraient le compte dans un bilan acceptable. De nombreux parents reçoivent tout cela ainsi que des cadeaux et des récompenses de la part d'enfants très occupés eux-aussi avec leurs problèmes et disposant éventuellement de peu de moyens. Y compris financiers, si ça se trouve. D'autres, victimes de l'égoïsme et de l'oubli progressif de la part des titulaires de ce genre de compte, se retrouvent en faillite ou avec des découverts impossibles à couvrir pour le reste de leur vie. Si cela finit par arriver au compte-dévouement de nombreux parents pourtant largement prévenants, que pourra-t-il advenir des comptes-fragilité d’une masse innombrable de papis-mamies en perte de vitesse vitale ?

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De fait, les autoproclamés progressistes croient en deux dieux qu'ils idolâtrent : le premier est évidemment le progrès, concept usurpé qui prétend, contre l'expérience, que le nouveau est toujours supérieur à l'ancien alors que, en un sens strictement darwinien, le nouveau se contente de remplacer l’ancien. Le second est cette folle idée, ésotériste et maçonnique, qu'est l'égrégore, la conscience partagée en groupe : « Dieu n'existe pas, nous allons le créer ». Nous. Le groupe. Les élus pour conduire au bonheur le troupeau. La meilleure réponse à cette dernière sottise est une nouvelle ultra-courte de Fredric Brown intitulée Answer (La réponse). Ou encore la lecture des ouvrages de Gustave Le Bon : rien de bon ne saurait sortir d'un groupe. Suffit de considérer une assemblée de quelque genre que ce soit. Et quand ce n'est pas vrai, c'est que le groupe est manipulé : l'âge des masses est en réalité l'âge des meneurs - à condition, hélas, que ces meneurs soient à la pauvre mesure des abrutis qu'ils manipulent, ce qui rend compte du succès des pires. Une masse, ce n'est même pas un peuple, et c'est pourquoi elle ne saurait être menée que par des abrutis lui étant à peine supérieurs. Dans le passé, on n'a d'ailleurs jamais vu des représentants politiques, même peu brillants, être aussi parfaitement médiocres, voire moins, que ceux d'aujourd'hui, indépendamment des modes de désignation ou d’élection, toujours bancals. Qu’on considère ces gens une élite, c'est à faire hennir les constellations (Bloy). Incidemment, on constate le même phénomène dans les sectes : le gourou est toujours un escroc qui croit en partie à ses propres conneries ; il est à un cran au-dessus de ses pigeons, jamais à deux crans ou plus ; si ce n'était pas le cas, il ne pourrait énoncer son catéchisme sans rire, ou en tout cas pas très longtemps. La simulation prolongée, c'est apparemment un art très difficile, à en croire les spécialistes du renseignement. C'est aussi valable si le gourou est une marionnette animée par un manipulateur discret. L'époque du courage est révolue, comme celle de la détermination, comme celle de la rationalité, comme celle du bon sens. Tout devients imprévisible. Même les moutons ont progressivement changé de nature, ils ont muté atteints de rage. Quant au surgissement de l'imprévu, c'est un beau thème de réflexion. Voyez l’imprévue arrivée au pouvoir de l’actuel président du protéiforme gouvernement espagnol, porté par des opportunistes qui tous acceptent, en attendant pire, la muselière sans grommeler pour préserver leur statut de privilégiés et retarder l’inévitable anéantissement prochain, malgré les meutes de ses défenseurs (des bouffons des médias subventionnés, des trolls des réseaux sous perfusion friquée, des « consciencieux » à la solde des brigands qui émargent des fonds publics… ou de l’étranger) lancés à la gorge du moindre critique. Ils savent pourtant qu’ils ne pourront rien face à un peuple aujourd’hui peut-être accablé sous le poids de la pandémie mais résolu le moment venu à ne plus tolérer tout cela, et à exercer une saine, juste et implacable vengeance. Le peuple espagnol. Un peuple. Pas la somme de titulaires d’un même document administratif, d’une même carte d’identité. Il ne faudrait  pas trop oublier que l’Espagne a existé quelques siècles avant de n'être plus qu'un agrégat de territoires autonomes sous le contrôle de cette vaste tribu de corrompus – droites et gauches confondues – financés un jour par des Flicks et des Flocks allemands et par des Yankees « otaniens » et aujourd’hui, toujours financés par… soutenus par ... Tiens ! je radote, je l’ai déjà écrit mille et une fois. Tant de nationalités, ça coûte cher ! Comme tout marxiste savait, l’anachronisme de la nationalité n’était qu’une façade qui cachait la lutte de classes. Si les peuples étaient attachés à leurs particularismes, c’était à cause de leur histoire d’oppression. Donc, facile ! Ils étaient trop malins, nos dirigeants : en promouvant la revendication nationale, ils pensaient renforcer le contenu socialiste ! Il suffisait de mettre fin à l’oppression et de déployer ensuite assez de tact et de sensibilité, avec des tonnes de bisous, et la promotion explicite des différents particularismes culturels et linguistiques ferait disparaître la méfiance entre les nationalités. C’était inévitable, scientifique ! Les néo-communistes – décalque exact de leurs compères paléos – les populistes de tout acabit et les bobos de tout poil pensent que le multiculturalisme est comme la politesse, la mémoire démocratique ou la bienveillance entre genres. Tout le monde les valorise et ça ne coûte presque rien ! Souverainistes et néo-rouges, nouveaux prêtres pour administrer le sacrément de la diversité sous l’espèce de la discrimination positive, redeviennent une mode comme la barbe ou la moustache et nous affirment que cette diversité est le chemin le plus sûr de l’unité. Le rouge de la honte devrait leur monter au front à tous, et le sang des citoyens devrait bouillir à l'idée d'être tyrannisés par de tels individus dépourvus des moindres notions d’histoire et sans les facultés intellectuelles et morales requises pour gouverner un pays. N'importe qui pris au hasard serait moins pire, moins corrompu, moins inculte, moins dépourvu de honte. C'est une chance pour l'oligarchie que les masses ne se sachent pas manipulées par un aussi petit nombre de gens ayant sur elles le pouvoir de vie et de mort. Mieux vaut les laisser croire aux fétiches de la démocratie et du progrès, sans quoi l'édifice social s'écroulerait, et l'oligarchie avec lui. De fait, en ce moment, le nombre de gens qui ne pensent pas comme nous, qu'on considère derrière les masques sur les plateux télé comme des réfractaires irrécupérables, s’avère infinitésimal mais l’observation de l’évolution des comportements (surtout dans les pays ayant connu la douceur des régimes socialistes) et quelques conversations avec des gens normaux laissent repousser un certain optimisme. 

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Engouement collectif hystérique pour l’écologie et la nature. En des temps plus éclairés, quand les cours de philosophie étaient convenables, on apprenait la formule naturae enim non imperatur, nisi parendo (Francis Bacon, Novum organum L. I, LXXIX). Autrement dit : « On ne commande à la nature qu'en lui obéissant ». Or, Descartes dira ce qu’il voudra bien, la condition de l’homme maître et possesseur de la nature n’est qu’une pure chimère. Et un réchauffement climatique défendu par des agités prétendant tourner en ridicule la science n’est qu’une imbécillité. Quelle époque ! Mes parents ont longtemps vécu sans eau courante ni électricité. Capables de survie au beau milieu d’une nature hostile qu’ils respectaient, qu’ils chérissaient et qu’ils s’efforçaient de ne pas détruire puisqu’ils en vivaient. Paysans pauvres mais autosuffisants. Sans salaire, sans fierté sociale. Ils ont bel et bien été forcés à disparaître. La honte. Écologistes avant la lettre mais exerçant la pire occupation : bouseux ! Avant de devenir quand même manœuvres. La risée face à une floppée de fils de pute, parasites et bons à rien, adeptes obstinés du sacro-saint progrès généralement traduit en droit à l’enculage des péquenots, des plus faibles en général et des cons d'électeurs en particulier mais qui se moquaint d'eux et de leurs semblables à cause justement de leur vulgaire attachement à leur milieu cul-terreux. Indécrottables bourgeois citadins ! Bien incapables de se torcher tout seuls ni de pourvoir à leur existence quotidienne (on a redécouvert l'importance de la campagne en pleine pandémie !) mais riches en discours, monnaie de singe universellement valable. Qu'en pensent-ils, du retour fanatique à la "bousitude", les sous-merdes todologues des plateaux télés, les crottophages récompensés par tous les pouvoirs imaginables, les pousse-à-la-haine imposteurs du pire fléau planétaire connu : le camp des gentils intouchables, terreau historiquement fertile des guillotineurs, des bourreaux et des tchékistes, des terroristes dans la plus totale impunité, des fils à papa incapables mais bien placés socialement pour tout rafler à leur profit ?

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Mme Mendia, la socialiste vice-présidente du gouvernement autonome basque assure que l’accord de son parti avec la formation EH Bildu marquera un tournant qui conduira à une meilleure manière de gouverner l’Espagne dans son ensemble. La cause sauvage et primitive défendue par EH Bildu a toujours assuré qu’il est permis de tuer, instaurant par la même occasion des règles bestiales (du rackett au plastiquage et à l’enlèvement mafieux) pour « aller de l’avant », pour l’indépendance et le socialisme, les deux pour le même prix. On se pose la question : l’arbitraire basé sur le meurtre sera donc désormais considéré progressiste par les veilleurs tatillons de l’imminente mémoire démocratique votée au Parlement ? L’élémentaire, et visiblement ringard, tu ne tueras point sera définitive et honteusement jeté aux orties ?  

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Note au crayon. 17/mars/2020

L’arrivée au pouvoir de nos marteaux pilons bien à nous a coïncidé avec la pire pandémie des derniers temps depuis la grippe injustement connue comme espagnole de 1918. Beaucoup de magasins sont vides comme au Vénézuela et à Cuba ! On est tous confinés comme dans des camps ! Chouette, la v’là l’utopie qui se pointe au galop ! Allez, on a devant nous un avenir des plus prometteurs. Et en même temps notre corps social se contemple au miroir du pluralisme tendu par le gouvernement pluraliste installé au pouvoir. Ils se montrent incapables d’avoir un seul et même objectif, de bien connaître un domaine, d’avoir une compétence dans quelque domaine que ce soit autre que le sectarisme le plus puéril sans laisser néanmoins pour autant d’être extrêmement pluriels ! Son président, perpetuum mobile de notre avili univers médiatique, a la chance d’ignorer ses propres convictions : il dit telle chose un jour et telle autre le lendemain. Cela est sans doute un atout… mieux vaut ne pas avoir de convictions qu’être de droite. Ça coûte cher au contribuable, mais ça en vaut la peine ! Avec quelle servilité les journalopes dégoûtants s’abaissent devant sa tronche de chef de rayon mode masculin pour lui faire de la lèche ! Beau spectacle, franchement. La « gauche » progressiste boboïde est tombée bien bas… Ses sbires médiatiques ne savent picorer que les yeux des déchus, de vieux ringards franquistes d’il y a une éternité. Le citoyen lambda ne saura jamais en vertu de quel principe les corbeaux de la presse choisissent telle ou telle charogne pour festoyer. Un politicien de leur propre bord tombé en disgrâce, une concurrente qui leur déplaît, un chanteur, un footballeur, un homme d’affaires… Guidés convenablement, les chroniqueurs mondains savent parfaitement qui dévorer. Attirés par l’odeur de putréfaction, ils foncent en masse sur la proie désignée…

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 Céline. Il a vu la guerre venir et ses terribles conséquences et il propose à son interlocuteur (Pierre Dumayet) une allégorie sur les chiens de traineaux, une pure merveille dont aucuns devraient s'inspirer aujourd'hui. Nous n'avons plus de guides et on s'étonne de tomber dans la crevasse !

Un film inexistant et pourtant formidable
« (…) je me suis occupé beaucoup des explorations polaires et j’ai connu des explorateurs de la grande époque qui exploraient encore les zones polaires et particulièrement le Groenland avec des meutes de chiens, des attaches de chiens, et ce qui compte, n’est-pas, dans l’attelage, c’est le guide, le guide, c’est généralement une chienne qui est particulièrement fine et qui sait à vingt-cinq ou trente mètres dire qu’il y a une crevasse, or, on ne les voit pas, n’est-ce pas, sous la neige, les crevasses, ça ne se voit pas, alors nous dirons qu’elle est violente parce qu’elle avertit tout le traineau qu’il va s’embarquer dans la crevasse et qu’il va descendre soixante, soixante-dix mètres dans un trou et ça va être fini, la mort, n’est-ce pas, et bien ça, évidemment, j’ai peut-être eu la finesse d’une chienne de traineau… https://bit.ly/33bwMG5 (3:30/5:13)

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Citation dont j’ai abusé, extraite de Stendhal et rapportée par J. Dutourd : il y a deux choses impossibles à contrefaire : le courage au feu et l'esprit dans la conversation.

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Fernando Savater : « L'un des chocs qu'entraîne la révision historique du franquisme est de découvrir qu'une grande partie de ce qui lui était politiquement et culturellement opposé n'avait de bon qu’une bonne chose : son opposition. Ce qui en soi n'était pas beaucoup mieux ni même pas trop différent du régime de Franco lui-même ». Bonnet blanc, blanc bonnet. Le régime de Franco ! Tyrannie qui se dénonçait discrètement mais sans trop bouger avant sa mort, à tue-tête à sa disparition et dont les injustices actuellement se boursouflent à la carte, s’exposent en boucle et se multiplient online et on screen par des pittoresques antifranquistes de fraiche date ou ayant déjà fait carrière dans le rangs socio-démocrates ou néolibéraux ... Allez stage en rizière nord-coréenne pour tout le monde !

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Tentative d’assassinat à l’arme blanche devant les anciens locaux de Charlie Hebdo. La gauche la plus mordante, intelligente et bien pensante qui soit, celle de la dette imprescriptible envers les malheureux exploités, colonisés, etc. Tout ça : les dogmes des bobos conformes au dogme. Sauf qu’ensuite ils ne trouvent rien de mieux que de se payer méchamment la gueule de leurs paternalistement protégés malheureux dans ce qu’ils ont de plus sacré : l’Islam ! Vous caressez le tigre dans le salon et, histoire de rigoler, vous lui passez la flamme du briquet sous les roustons ! Et vous vous étonnez de la réaction du fauve ! Planqués désormais dans un bunker tenu secret, ils récidivent. Il s’agit donc, selon Charlie de défendre la liberté d’expression et, singulièrement, la liberté de blasphémer ! Qu’on se contente alors de conchier les catholiques, ceux-là tendront toujours la joue gauche. En revanche, certains musulmans n'ont pas l'air d'apprécier la subtilité libératrice de ces plaisanteries. Quoique laïque déclaré et ayant affiché « Je suis Charlie » comme presque tout le monde mon refus de l’attentat mortel de 2015, je me sens aussi mal à l’aise, malgré tout, humilié quelque part moi aussi par les caricatures republiées. La critique de la religion devrait se fonder sur des arguments rationnels pas sur des insultes ou des discours moralisateurs à l'emporte-pièce. Dans notre culture où la notion de rationalité a disparu et où l’idée même de débat avec les religieux est déclaré impossible, il ne reste que l’insulte arrogant. Réduire la laïcité ou même l’athéisme à cet humour, c’est porter atteinte inutilement aux valeurs des croyants des différentes religions, déjà suffisamment opposés entre eux. Je sais, ce qui est arrivé aux dessinateurs de Charlie Hebdo est horrible, injustifiable et tout ce qu’on veut. Mais ça ne rend pas cet humour intelligent ou même décent. Un humour qui consiste à humilier des faibles, des pauvres, des exclus, bien qu'on proclame les aimer, n’a pas à être admiré et risque de prolonger éternellement la guerre de tous contre tous.

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 Baudelaire avait raison au sujet de ce faux pays dont l’existence est elle-même une mauvaise plaisanterie ?

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A quoi sert la monarchie ? Cette question préoccupante des bons républicains a été volontiers répondue par les bouffons du Congrès des députés espagnol. Ils ont pondu un communiqué rédigé en quatre langues autonomes intitulé Nous n'avons pas de roi. Avec les invocations rituelles d’habitude : démocratie, liberté, républiques (au pluriel !). Les deux premiers termes pour souligner que la loi est de trop si elle ne leur convient pas, comme l’expérience nous le prouve à répétition. Mais l'important est bien le troisième : républiques. En d'autres termes, pas une République espagnole une et indivisible, chère aux républicains d’une certaine tradition, mais une débauche de petites républiques rêvées par une pléthore de soi-disant républicains en réalité démagogues antiespagnols qui, avec cette même prétention branlante ont trahi et rendue impossible notre II République au siècle dernier. La monarchie aurait dû servir à éviter ces républiques-là, pas la République. 

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À l'heure où la question des points forts et des points faibles du ci-devant Juan Carlos I semble devenue incontournable, le clan chapardeur le plus puissant de Cleptoland puissance dix-sept reste l’intouchable famiglia Pujol dont les insatiables pies voleuses ont caché des pièces par millions partout dans le monde.



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"Rends l'argent !!!" Impeccable, l’impératif... et confusion phonétique de taille : la consonne fricative labio-dentale sourde et la fricative labio-dentale voisée ne correspondent pas au même François !


 

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¡Sola y borracha quiero volver a casa ! / Je veux rentrer à la maison seule et bourrée ! (Slogan d’une campagne institutionnelle lancée par le Ministerio de Igualdad espagnol, à ne pas confondre avec le Ministère chargé de l’égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations (ouf que ça fatique mais, hein qu'y'a pas photo, hein ?)

J’osais espérer, moi, dans ma condition de mâle hétérosexuel profondément humilié par le patriarcat, que je pourrais vouloir rentrer de temps en temps seul et bourré. Mais "à la maison" ??? Hummm... Je ne sais pas ! Il semble que cela ne sera plus toujours possible vu l’urgence des squatteurs pour instaurer, de facto et favorisée par l'impunité, l’expropriation de tout appart qui leur tombe sous la main ... Allez, gros câlins à mes fans féministes de gôche !