Tôt chaque matin, j'ouvre grand les fenêtres de mon bureau à l'étage supérieur. Au nord, Hendaye sous la brume matinale, à trois kilomètres à peu près. Au sud, le bruit lointain de l'autoroute, atténué par le muret de la petite forêt sauvage, en expansion, qui se développe dans la zone de Txenperenea. Calme et quiétude absolus. Des chiens aboient plus loin. Tandis que nous petit-déjeunons dans la cuisine, j’observe les habituels passants matinaux du couloir piéton juste en face, des gens seuls, venus d'un peu partout dans le quartier, traînant leurs inévitables chiens, certains habillés de façon négligée, peut-être pas réveillés. Ils passent avec leur baguette et leur tristesse. Dans le ciel, des nuages rapides après les orages de ces jours-ci. La journée va être encore très chaude. Ému par une photo de gogueule correspondant à la date d'aujourd'hui, je me souviens avec délice, quelques instants, du balnéaire d'Olmedo, bâtiment moitié à l’ombre moitié au soleil, des odeurs de blé frais, rêches et douces à la fois, et du bruit des cigognes, en claquant du bec.
Pour aboutir à une transformation profonde du système en vigueur, le Parti Sanchiste de l'Opportunisme Épileptique (PSOE), mis en place depuis des années à côté du système classique des partis, occupe à l'heure actuelle toutes les institutions et la pratique totalité de l'espace public, sans se faire du souci à propos des échéances électorales, dans la perspective non seulement d'un changement de régime mais aussi du système social. Vaste programme. Il avait déjà ses propres modalités de production de politique loin des contraintes institutionnelles. Le professeur A. Elorza a écrit, très justement à mon avis, que nous ne sommes pas en présence d'un cas de figure fréquent dans les démocraties occidentales : le pouvoir finit gangrené par la corruption. Non. Dans le cas présent, une organisation déjà corrompue incapable de gagner une élection développe une coalition gouvernementale, difficile par les objectifs propres à chaque parti membre, sans véritable projet politique autre que celui de faire de sa perpétuation au pouvoir son but ultime, et finit dans l'impasse sans pouvoir réellement gouverner que par décret-loi. Les charlatans diplômés de la caste universitaire, les réalisateurs branchés, les bobos bien-pensants et tous les bataillons du wokisme progressiste arrivent à peine à couvrir de leurs chants enflammés d'enthousiasme médiatique les couacs à répétition, les braiements des politiciens et des ministres qui n'ont que peu d'impact sur la plupart des gens, encore moins sur ceux qui, "la droite" au gouvernement, auraient allumé quotidiennement les feux dans les rues. Dans cette ambiance irrespirable, sur toutes choses, même les plus naturelles, même les plus innocentes, pèse un soupçon affreux de corruption, de bêtise, de perversion, de brigandage de grand chemin, qui me rend méfiant même quand il s'agit d'aller vider les poubelles ou faire des courses. Je vais régulièrement les faire au supermarché BM Alarde qui se trouve en bas de Lapice Kalea, et trois fois sur quatre, je m'aperçois que les prix ont flambé, mais il ne faut rien dire, tout le monde a l'air d'accepter ça de bon cœur, d'ailleurs quand la caissière demande aux clients s'ils veulent leur ticket de caisse, ils répondent d'un ton grand-seigneur que non, bien sûr que non, pour quoi faire ? Le client du BM et le Basque ordinaire sont les mêmes : ils ne voient pas où est le problème. D'ailleurs, s'ils pouvaient faire pareil, ils ne s'en priveraient sans doute pas. La corruption est quelque chose qui se décline à tous les échelons de la vie sociale, professionnelle et surtout politique. La corruption, à tous les sens de ce mot, fait partie de notre culture, ou est-ce l'inverse … Quand la "common decency" s'éclipse, tout devient possible, tout devient acceptable, même s'il est parfois difficile de distinguer entre fanatisme et brutalité sauvage, entre mensonge délibéré et imbécillité congénitale. D'où cette odeur de putréfaction qui se répand et gagne même l'intérieur de chaque appartement. Des problèmes mineurs comme ceux de l'éducation, de la santé, des transports, de la culture attendent des solutions urgentes au profit des classes populaires, mais nos "dirigeants" y pensent chaque jour. Nous pouvons dormir sur nos deux oreilles ...
Traduction du texte en image : Cette volet de notre histoire récente est peut-être le plus mal connu et aussi le seul nous permettant de comprendre comment deux
personnalités sans relief et sans expérience, J. L. Rodríguez Zapatero et Pedro
Sánchez, en arrivent à la tête du parti socialiste et comment la corruption, sous
des formes parfois coïncidentes, d’autres différentes de celle propre au Parti Populaire,
a accompagné le socialisme depuis sa vertigineuse croissance initiale. Et, ce
qui n'est pas moins grave, elle a eu un impact sur la sélection de ses
dirigeants. En peu de mots, très faible à la mort de Franco, le PSOE était un
parti de clientèle très large, admettant des professionnels et des
personnalités d’une valeur indéniable (les Borrell, Solchaga, Jordi Sevilla),
et de vrais voyous par la même occasion, les Roldan, etc. prêts à se servir du
pouvoir fraichement acquis pour en tirer un profit maximal et à grande échelle.
Poussant des métastases dans le parti lui-même : Filesa.
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