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jeudi 3 juillet 2025

La fabrication du consentement : gare aux loutons !

 

Les loutons, des loups déguisés en agneaux. Incapables d’un cri de dignité, d’une protestation, d'une réaction courageuse, les médias d'obéissance sanchiste (La Sexta, El Plural, El Pais, RTVE, Cadena SER, et un long etcétera), aussi bien ceux du service public, financés par le contribuable, que les privés favorables au gouvernement, refusent de manière opiniâtre et dévouée toute amorce de vraie critique ou autocritique face à la corruption galopante du chef de l'exécutif, afin de préserver sa légitimité (notion qui l'obsède), fragilisée par les cas, plus inadmissibles les uns que les autres, qui jalonnent le chemin de putréfaction de cet individu à vocation de chef éternel, mais pratiquement inopérant depuis le premier jour de son incrustation au pouvoir. Chaque info qu'ils lancent, savamment décortiquée, suit un parti pris dans l’utilisation des procédés indispensables à l’enregistrement du réel en tant que matière première (collecte, filtrage et sélection des sources, « mise en boîte » des faits, synchronisation des argumentaires), une stratégie commerciale extrêmement peaufinée dans la diffusion des résultats (contrats mirobolants passés avec des stars médiatiques ou des célébrités du monde du divertissement, meilleures heures d’audience, distribution gratuite de journaux aux gens dans les lieux de passage, abonnements gracieux) et une soumission à part entière aux intérêts de la coalition de gouvernement dans l’interprétation des données traitées (victimisation systématique, malgré la position dominante des auto-désignées « victimes », en réalité des gens et des institutions qui ont le bras long, prêts à la répression de la moindre dissidence, experts en abus de pouvoir ; réquisitoires sans appel ; violence sournoise contre des catégories chosifiées, galvaudées et, en fin de compte, discréditées partout depuis longtemps, comme peuvent l'être l’idéologie de droite et d’extrême droite et leur masse électorale en vrac, en tant que dangers imminents pour le genre humain en général et notre avenir de plus en plus progressiste en particulier) permettant aux « journalistes » et aux créateurs d’opinion de venir expliquer à un large public résigné, avec décontraction et sur de bonnes doses de cynisme, les dessous de chaque affaire, étouffée à l’instant même où elle est présentée à l’opinion, si susceptible de mettre en difficulté le pouvoir sanchiste ou dûment cuisinée, si capable d’embarrasser l’opposition. 

En le faisant, sous la commande et la manipulation des maîtres au pouvoir, ils prétendent à des titres d’objectivité au-dessus de tout soupçon, alors que de ce point de vue, leur travail s’apparente pleinement à celui des propagandistes sinon des thuriféraires. Pourrait-il en être autrement dans un monde où des politiques professionnels s’arrogent le droit de tromper sciemment le public, y compris celui de leur bord, afin de durer longtemps au pouvoir et de ménager les puissants qui garantissent leur accès à la soupe (aux cochons) ? C’est pour cette raison incontournable qu’il est impossible de distinguer entre les simples récits ou exposés de la réalité et le regard intéressé des décideurs, fabriqué et formaté à des fins politiciennes. Il faudrait un effort surhumain pour ne pas perdre pied sur le terrain miné par ces faux-vrais informateurs, propagateurs d’illusions engendrées par les oligarchies qui les financent. Il n’est donc pas étonnant que le cinéma de fiction soit souvent plus intéressant, plus porteur, plus évocateur dans la représentation de la réalité sociale que les productions (documentaires, reportages, interviews, dossiers, etc.) des médias les plus réputés, ne reposant sur aucune enquête sociologique contrastée, sérieuse, fiable ou tout simplement honnête. Ils sont tous techniquement très efficaces mais sans véritable méthode analytique indépendante digne de respect. D’où la question du public de savoir où se cacherait le Luis García-Berlanga d’aujourd’hui, ou quelqu’un de toujours vivant, genre Santiago Segura, capable de remmettre en activité le commissaire J. L. Torrente.




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