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jeudi 23 septembre 2021

Automne encore : port du masque obligatoire !

Il faut reconnaitre que Marx (Groucho) était visionnaire, son livre Mémoires d’un amant lamentable débute ainsi : « Jusqu'à l'âge de quatre ans, j'étais incapable de constater la différence entre les sexes. J'allais écrire « les deux sexes » mais de nos jours il existe tellement de variations que si vous dites « les deux sexes » vos amis sont en droit de vous considérer comme un anachronisme vivant et de se demander au fond de quelle caverne vous avez résidé pendant les trois dernières décennies. » Peu importe, en réalité, l’auteur du paragraphe, l’effondrement ne concerne pas que nous, et c’est quand même ce qui importe. L’avenir est à l’universelle extinction des lumières de l’esprit, peut-être même aussi, mais beaucoup plus tard, pour le monde musulman. Ce sera une si grande perte, face à la beauté écologique des horizons vastes et vierges du nouvel âge de Néandertal que ne troublera aucune pensée intelligente ? Image à la Kubrik que celle des sociétés pas si futures que ça, puisque presque déjà là, sous les symboles du yuan, maonnaie chinoise, du dollar et des éoliennes géantes fabriquées avec des déchets pour implorer la manne périodique de la déesse Commission de Bruxelles dispensatrice d’argent magique et vert pris aux méchants contribuables de l’hétéropatriarcat hélas disparu. L’avenir de la classe moyenne, c’est l’alien, passager clandestin ayant pris le contrôle du navire avec l’aide des officiers.

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Work in Progess : lecture (interrompue) de la correspondance Jünger-Schmitt

Ébauche de Céline. Et puis j'ai vu Céline, qui m'a paru sorte de saurien, de bête des cavernes. Il y a un genre d'homme qui gravit le chemin de l'intellect et le sentier tortueux des sciences pour atteindre une plate-forme d'où l'on peut tirer sur de grandes masses d'humains. Ils rejettent alors derrière eux leur armature intellectuelle comme des crampons d'escalade, et l'on se rend compte qu'ils sont tissus d'une étoffe infiniment primate, indécrottable. C'est le serpent qui se mord la queue.(Ernest Jünger)

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Paris vu autrement que le classique cliché gaullien (" Paris ! Paris outragé ! Paris brisé ! Paris martyrisé ! Paris libéré par lui-même ! ").

Ma femme vient de m'écrire qu'entre-temps vous n'êtes pas venu non plus. J'espère donc vous voir d'abord à Paris, où j'ai passé récemment quelques heures agréables en compagnie de Ziegler. Avant-hier j'ai parlé au Dr Epting, directeur de l'Institut allemand, qui m'a dit nourrir depuis longtemps le désir de vous y voir. Peut-être vous a-t-il écrit dans l'intervalle. Il vit encore à Paris, malgré tout, quelque chose d'une substance indestructible, beaucoup, dans les hommes et les choses, ressort ces jours et ces semaines-ci dans une beauté plus lourde de sens encore, presque douloureusement. C'est la seule ville avec laquelle j'aie une relation telle qu'on en a avec une femme. Elle s'est préservée à la façon féminine, en n'opposant aucune résistance. Quel bonheur qu'elle ait renoncé à la gloire de Varsovie. J'en parlais récemment avec le colonel Speidel, lorsqu'en montant à Montmartre il me désignait les endroits qu'il avait repérés pour un bombardement dans son plan d’attaque. (E. Jünger)

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Légende serbe. J'ai entendu avant-hier Andrič, l'ambassadeur de Yougoslavie dont je vous ai déjà parlé, narrer l'épisode suivant de la légende populaire serbe. Je vous en fais part tout de suite, car il y a un serpent dans l'histoire. Marko Kraljevič, le héros de la légende populaire serbe, rencontra à l'aurore un héros turc. Ils combattirent depuis le petit matin jusque vers le soir, couverts tous deux d'écume et de sang. Enfin Marko Kraljevič parvint à occire le Turc et à lui ouvrir la poitrine. C'est alors qu'il vit que le Turc avait deux cœurs. Sur le deuxième coeur, il y avait un serpent qui dit à Marko Kraljevič: «Tu peux te dire chanceux de tout votre duel je n'aie pas ouvert un œil. » Et Marko que Kraljević s'écria: « Malheur à moi, ô Dieu du ciel, j'ai vaincu un héros qui était plus fort que moi-même. » (E. Jünger)

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La perte douloureuse du mari d'une ex-collègue très chère me remet en contact avec un microcosme de plus en plus éloigné.  « On » me met au courant de vieux micmacs de mon ex-faculté de lettres. C’est le jour de la marmotte. Ça ne change pas. Mater quelqu'un, à la manière classique d’un supérieur mal intentionné avec un subalterne, pour mieux l’humilier, pour le détruire. Je n’en finirai pas de m’étonner du monde fonctionnaire prétendu « supérieur ». Comment dire cela ? Je l’admire et il m’agace ; j’admire le dévouement sans borne et la conscience professionnelle de certains ; la vision décalée du monde d’autres, resté dans les années d’un passé soi-disant brillant mais mafieux à cent pour cent, me surprend et m’agace. Je ne suis pas mi-admiratif, mi-agacé, mais cent pour cent admiratif et cent pour cent agacé. Je parle ici des niveaux 29-27 ayant entre cinquante et soixante-dix ans. Leur façon indienne de considérer le monde, en castes et sous-castes : traitant presque d’égal à égal avec d’autres 29-27, selon les cas, saluant condescendants les 26 qui font ce qu’ils peuvent pour être vus par les non-initiés comme des 29, et ainsi de suite. Tout le temps. Bien évidemment tout non-fonctionnaire, parce qu’il faut bien qu’il y en ait, est transparent et les regards du personnel PAS (littéralement : « personnel administratif des services », correspondant aux IATOS français avec des nuances d’application) existent ou s’effaçent du regard selon les catégories, les échelles et les fonctions… Je pense à mes jeunes amis enseignants-chercheurs francophones du groupe de travail Atelier-CLES qui préparaient leurs concours et cela me fait frémir. En leur souhaitant, bien entendu, bonne chance et bonne route.

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lundi 20 septembre 2021

Les sanglots longs des violons de l'automne ... etc.

Quelles rivalités de gangsters sous l’abdication forcée du mec à la queue de cheval expert en tout domaine ? Passer en un tournemain de cause d'insomnie à proche collaborateur n'est pas donné à tout le monde ! Et de là, hop, sous la trappe de l'oubli ... ! Mystère.

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Quand malgré l’état scandaleux du prix de l’énergie électrique la gauchiasse à bombinettes verbales et les syndicats pourris-subventionnés dégagent de la place publique et ne veulent pas de remous ni conflit, cela révèle un réel et profond malaise. Les médias sous contrôle de l’oligarchie se contentent de fabriquer des idiots et des idiots utiles pour déclencher la meute contre des conneries, et force est de constater, n’en déplaise aux braves ministres de Podemos puisqu’ils sont coresponsables que cela, hélas, est très efficace. Pauvre pays ! Des curés du clavier de la mouvance sanchiste, cette bouse (Escolar & cie), ces moulins à vent jamais frottés aux vrais problèmes, répandent leur fiel contre toute forme d’expression raisonnable, en compagnie des trolls bas de gamme de l’infect Podemos qui n’ont jamais fait ni réussi de leur vie quoi que ce soit, en aboyant comme des toutous enragés contre un passé inoffensif (Franco, des machins vétustes, des trucs truculents …) vu comme une menace pour leurs sinécures actuelles de petits bourgeois insignifiants. Tout cela montre une fois de plus que toute cette lutte contre « le fascisme » ou contre « le patriarcat » ou contre « le machisme », ce ne sont que de gigantesques farces, ou comme l’admettait Zapatero à l’époque, en présence de cette autre burne abrutie d’Iñaki Gabilondo, « du théâtre », des formules pour faire monter la pression (sic), terreau de prédilection des organisations féministes, droits-de-l'hommistes, LGBTistes, etc. ainsi que de l'écologie politique en provenance des USA, espace impérial obsédé par la Chine sans y pouvoir surprendre une infime ébauche d’un tout début de réflexion rudimentaire : c’est comme ça, c’est l’Empire qui le veut ainsi et se veut tel. Pour très longtemps ? 

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Chère I. S. L., quelle est la place de l’hyperbole dans l’œuvre de Céline ? Ses lecteurs savent bien ce que c’est… Que ce soient les colères homériques d’Auguste, dans Mort à Crédit, les vomis fantastiques des passagers lors de la traversée pour l’Angleterre, ou le bombardement de Montmartre dans Féerie pour une autre fois, Céline dépasse n’importe quel prédécesseur. Pour comparer, si on relit l’Iliade et sa longue colère d’Achille à la colère d’Auguste, c’est encore bien mieux allongé. Cela n’est pas sans rappeler le Journal de Léon Bloy : « Dans l’Absolu, il ne peut y avoir d’exagération et, dans l’Art qui est la recherche de l’Absolu, il n’y en a pas davantage… » Pour dire quelque chose de valable, aussi bien que pour donner l’impression du Beau, il est indispensable de paraître exagérer, c’est-à-dire de porter son regard au-delà de l’objet et, alors, c’est l’exactitude même sans aucune exagération, ce qu’on peut vérifier dans les Prophètes qui furent tous accusés d’exagérer. » Ailleurs, il écrira : « On ne voit bien le mal de ce monde qu’à condition de l’exagérer. » Au fond, à bien y réfléchir, il est normal que l’Art exagère, puisque les hominiens ne sont rien qu’insensibles brutes épaisses. 



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Des textes et des messages écrits partout dans un français calamiteux, surtout sur les chaînes télé, me font regretter les cours d’autrefois où l’orthographe, bien au-delà d'autres rigueurs théoriques, était considérée à la base comme une forme de respect…




mercredi 8 septembre 2021

Alger, Saïgon, Kaboul ... Et le compteur tourne !

 On est proche de se trouver dans l’humeur de Scipion sur les ruine de Carthage. L’historien grec Polybe rapporte que c’était la ruine des grands empires antiques et cela exprimait la crainte que Rome soit elle-même anéantie quelque jour. Il aurait alors cité des passages de l’Iliade (IV, 148 sq. et VI, 464 sq.) qui prophétisaient la fin de Troie : « Viendra le jour… »

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Une fois de plus, les Amerloques prennent la poudre d’escampette, ils quittent Kaboul, ils s'échappent en abandonnant sur place leurs alliés de toute sorte après une autre guerre perdue. A Alger, en 1962, le gouvernement de l’homme providentiel à gros pif (« Je vous ai compris ! ») avait fait pareil refusant à l’armée de défendre une partie de son territoire dans une guerre qu’elle avait gagnée et par crainte que son régime tout neuf ne soit déstabilisé et que la France s'islamise si elle continuait sa présence au sud de la Méditerranée. On peut difficilement admettre que le petit géant de Colombey avait raison ou qu'il avait une grande vision d'avenir, vu la situation d’aujourd’hui même. A Saïgon, les Américains, après avoir créé une administration des plus corrompues qu’il nous ait été donné de connaître et une armée de mercenaires armés jusqu'aux dents, ont vu comment les guérilleros de Ho Chi Minh ont dévoré en quelques jours le Sud Vietnam face à une armée faite à l'image et ressemblance du modèle yankee. Ce qui se passe ces jours-ci à Kaboul rappelle à la fois les épisodes de 1962 et de 1975. Maintenant, laissés à côté cris, pleurs et lamentations, une variante de l'islamisme – moins bien armée, moins bien formée et moins bien financée que d’autres riches en pétrole – vient de vaincre à plate couture les États-Unis, et ses créatures de l’OTAN. Les talibans ont su attendre et sont toujours prêts à donner leur vie pour des causes considérées chez nous ringardes : celle de leur terre et celle de leur Dieu. Les Occidentaux sont bien incapables de comprendre tout ça. Si la guerre est la continuation de la politique par d'autres moyens, les talibans se sont comportés en dignes disciples de Clausewitz. Tout le monde sentait que lorsque les Yankees se lasseraient de dépenser de l'argent en Afghanistan, ils iraient ailleurs – la Chine et la Russie menacent leur domination planétaire – avec leur technologie, leurs bombes, leurs milices privées. Ils ont toujours fait de même. Que foutait tout ce beau monde en Afghanistan ? Ils y étaient aussi étrangers et envahisseurs que l'avaient été les Soviétiques ou les Anglais. Anglais et Russes se battaient sans drones et sans les merveilles de la technologie d’aujourd’hui. Si l'empire britannique et la non moins impériale URSS avaient été battus, quel résultait pouvait attendre l'Amérique décadente, corrompue, avec sa panoplie humanitaire, ses ONGs à la con, ses droits de l'homme sur mesure, son armée de genre, homomatriarcale, transsexuelle et féministe ? La popularité des talibans auprès de la majorité de la population est un fait, tout comme les Vietcong l'étaient chez les Sud-Vietnamiens. Une armée ne contrôle pas facilement un pays sans un soutien massif de la population et si les Afghans veulent de la charia et du Coran partout chez eux, grand bien leur fasse. Nos sociétés de robots, de culture de la mort, de déracinement et d'extinction nationale sont-elles meilleures ? Après l'étalage d'impuissance et d'imbécillité fait par les Etats-Unis, comment s’étonner qu’ils soient désormais considérés les pires alliés au monde ? Le Shah d'Iran, ou Saddam Hussein, par exemple, en savent quelque chose. Nos « amis », selon le dogme hollywoodien de ces quatre-vingts dernières années, qui veut toujours faire des Américains nos protecteurs à vie, n’étaient qu’un leurre et la défaite de l’automate-président Biden confirme que le mondialisme peut être vaincu par les armes. « En même temps », il est ahurissant de voir comment les mêmes qui encouragent l'islamisation et l'africanisation de l'Europe se lamentent sur l'entrée des talibans à Kaboul.

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« Soir. Après une journée passée à relire, par-ci, par-là, un peu de Joseph de Maistre, je m'offre une grosse émotion en lisant dans Libé un fait divers parfait, LE fait divers, la métaphore absolue, la cellule-mère explicative de toute la décennie. Enfin ! Ça s'est passé, paraît-il, en août dernier, dans un train anglais. Un type et une fille commencent par baiser tranquillement devant les autres voyageurs. Ceux-ci ne disent rien, ne protestent pas. L'étreinte se termine. Et les deux amants allument une cigarette. Là, brusquement, c'est la fureur unanime. L'outrage ! Le scandale ! Compartiment no smoking ! Qu'ils se soient enfilés, d'accord ; mais qu'ensuite ils jouissent de se nicotiniser, alors là c'est pas possible ! Les autres passagers vont chercher le contrôleur. Et celui-ci verbalise. » 

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« Un des enjeux centraux des rivalités littéraires est le monopole de la légitimité littéraire, c'est-à-dire, entre autres choses, le monopole du pouvoir de dire avec autorité qui est autorisé à se dire écrivain ou même à dire qui est écrivain et qui a autorité pour dire qui est écrivain. » À l'inverse d'autres siècles, le XVII par exemple, où les écrivains les plus respectés par leurs pairs étaient aussi ceux qui recevaient le plus de considération (pensions, bénéfices), à la fin du XIXe la hiérarchie se renverse, le succès commercial va à ceux que leurs pairs méprisent le plus. Les écrivains viennent d'assister à la montée des parvenus du Second Empire, à l'apparition d'hommes d'affaires incultes faisant main basse sur l'État et la presse. Pour s'acquérir une légitimité que son image d'imposteur compromet, l'Empereur multiplie les fêtes où il convie les éléments les plus conformistes du monde culturel. L'intellectuel, ou l'écrivain, se retrouve devant deux voies de subordination : 1° Au marché (tirage, chiffres de vente) ou aux médias (postes dans la presse, dans l'édition); 2° Au pouvoir politique (mécénat d'État; pensions, charges, distinctions). « Faire le champ », comme dit Bourdieu, ou être « fait par les forces du champ » ? Flaubert ou Maxime Du Camp ? Plus on s'imagine candidement libre, bien entendu, plus on est fait, et comme un rat, par un « champ» où règnent « libertés sous contrainte » et potentialités objectives ». Univers tout aussi fini que les autres, dont seule la connaissance précise peut donner l'espoir de le maîtriser. Bourdieu a une autre belle expression : les best-sellers sans lendemain. Ça me rappelle ma Chimère, éloge continu des aventures sans lendemain contre les lendemains sans aventures. En somme: Bérénice et le commun des mortels veulent des lendemains sans aventures et des best-sellers sans lendemain ; Parneix, moi, quelques autres, veulent le contraire : des aventures sans lendemain et des lendemains sans best-sellers.

Philippe Muray, Ultima Necat IV

 

dimanche 5 septembre 2021

Friandises pour les toutous de garde de la pensée dominante.

 


Je désirerais vivre obscurément en paix et j’ai du dégoût quand je vois tout ce qui peut se répandre sur les réseaux sociaux à propos des gens qui essaient de ramer un peu à contre-courant ou d’émettre la moindre critique contre les bouffons au pouvoir, mais c’est plus fort que moi : il faut que je leur crache dans la gueule.

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Un (cher) ami, historien pas à la retraite, comme moi, et avec ça, français, pou aggraver son cas, me reproche mon obsession anti-gaulliste (?). Du grand n’importe quoi ! Je n'ai rien à cirer du gaullisme. Lecteur assidu non seulement de Céline, mais de grands mémorialistes genre Galtier-Boissiere ou Léautaud, comment pourrais-je nourrir une quelconque adhésion à l’histoire officielle ? C’est un fait que les Français n’ont plus voulu se battre en 1940 comme ils s’étaient battus en 1914-18. Ils l’ont assez montré par la transformation de la campagne de juin 40 en une course à pied depuis le Nord jusqu’aux Pyrénées, que Céline a magistralement brocardée dans Les beaux draps. Ils ont depuis laissé les autres faire la guerre avec le vague espoir qu’on les remettrait à la fin dans leur situation antérieure de grande puissance, sans qu’ils aient eu à donner de leur personne. C’était le projet de De Gaulle, parti se réfugier à Londres et rentré en réclamant la “grandeur”. Or, on ne devient pas grand en réclamant la grandeur. Comme on dit au Cameroun, je crois.

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Lorsque Marat fut assassiné, la France prit le deuil. Quelques mois plus tard, on jetait ses ossements à la voirie. Méfiez-vous des emportements populaires ! 


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On connaissait déjà la brigade des acclamations au pouvoir sanchisto-communiste, on a perfectionné en créant la brigade des fellations dans la presse grassement subventionnée. Les mêmes qui s’époumonaient avant-hier pour des augmentations de l’électricité proches de dix pour cent, provoquant, à les entendre, la plus insoutenable brèche énergétique, se taisent plus bruyamment que jamais au moment même où on assiste à des sauts de facture de plus de 200 % ! On ne pleure plus dans les chaumières, les nôtres au pouvoir, on n’a pas à s’en faire … Pour parer à toute éventualité, les « intellectuels à plein temps » qui font des mamours à la gôôôche podémito-wokiste reçoivent de tendres caresses dans le sens du poil : un million d’euros pour financer la mobilité internationale (sic) d’une centaine d’écrivains rebelles et insurgés, grands brasseurs du vent triés sur le volet …

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Inflation de super-héros remis dans la rue. La joie populaire prend une forme bassement misérable quand on reçoit en héros dans leurs villages et leurs quartiers des bourreaux plastiqueurs, geôliers, flingueurs sordides, racketteurs et mouchards sortis de prison pour la stabilité politique de Pedro Sánchez au pouvoir. Tant d'enthousiasme grossier fait vomir. Tant de bassesse dans la vie publique vient de la lâche réserve des élites (sic) locales qui, une fois de plus, n’ont pas la capacité de faire leur devoir. Chaque assassin a été un héros. Il ne faut pas s’aviser de contredire cette opinion presque unanime. Ils étaient tous de prodigieux soldats à domicile … Il paraît qu’ils se sont battus un peu brutalement dans quelques occasions, mais en faisant trêve au moment du déjeuner ou pour aller à la plage. La vie des gens n’a pas cessé. On allait dans les boutiques ou au cinéma, on faisait sa routine, on se dispersait en entendant les explosions ou les coups de feu un peu au hasard et on refaisait sa vie un moment après. La vérité est décevante. La grande insurrection unanime des Basques est un bluff magnifique. Pris isolément, chacun, d’ailleurs, finit par en convenir. Tout le monde prétend avoir concouru à des formes d’insurrection mais l’immense majorité était terrée chez elle dans les pièces ne donnant pas sur la rue ou, poussée par la curiosité, risquait de se faire matraquer en badauds. La bataille, meurtrière pour les victimes, près de mille morts, n’a pas atteint le niveau de l’Irlande du Nord où les deux camps affrontés se portaient de coups sanglants. Mais la sordidité des années de plomb a été transformée en légende et le coup politique qui a fait réussir l’entreprise indépendantiste est une des plus belles pages de l’illusion de la victoire de la démocratie sur le terrorisme. L’essentiel, c’est qu’il ne faut pas voir les choses telles qu’elles sont. Les mots historiques n’ont jamais été prononcés. C’est tant pis pour ceux à qui on les attribue. Ils auraient dû être dits. La vérité historique, c’est la légende. C’est l’histoire telle qu’elle aurait dû se dérouler. La seule à laquelle on doit croire et qui élève un peu l’âme. Foin des érudits et des critiques. Ils minimisent en rétablissant le réel. Officiellement sinon, on fait des discours. On applaudit chaque phrase. On hache les phrases d’approbations. Les uns sont contents de parler, les autres de claquer des mains. On se congratule, on se félicite, on s’embrasse. On croit avoir remporté une victoire en faisant de la rhétorique. La caractéristique des écrivains et journalistes de ce temps est qu’ils savent si bien leur métier qu’ils ont l’art de transformer les choses immédiatement pour les raconter telles qu’elles devraient être. C’est la passivité qui était la règle, et rien de plus. Aujourd’hui, cette passivité est présentée comme une activité courageuse et héroïque. Aussi voit-on sortir des visages inconnus qui revendiquent tout et qui parlent haut. C’est pitié de les voir réussir. Ils s’imposent, parlent haut, réclament des privilèges, jugent leurs concitoyens et se parent de plumes qui ne leur appartiennent pas. Leur supercherie durera plusieurs années car ils ont le puissant vent des pouvoirs (central, autonome, municipal) en place favorable, une superbe qui ne supporte pas les critiques et une insolence dans l’obscénité qui fait taire les timides.

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