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mercredi 30 octobre 2019

« L'expérience est une lanterne qui n'éclaire que celui qui la porte. »



Suite aux discussions récentes avec des retraités (bien intentionnés !) en heureuse villégiature turque, comme moi, ou aux partages de textes sur mon blog ou autres réseaux sociaux, plusieurs remarques m’ont été faites. « Si jeune, déjà retraité ? » Comme quoi, encore fringant et pétant la santé pour mes pores, je serais une espèce de tire-au-flanc délestant avec délice les fonds du fisc par mon onéreuse retraite…   
La plus importante est aussi la plus récurrente : « Pourquoi ? ». « Et ton expérience, t’en fais quoi ? ». « Qu’est-ce que tu cherches au juste comme loisir, pour pas perdre du temps, comme manière d’occuper ton temps libre, maintenant que tu n’as plus rien à faire sous les contraintes diverses astreignant toujours des gens occupés ? ». « Tu as une riche expérience, pourquoi partir si vite au lieu de permettre que d’autres en profitent ? » Ce qui est le plus simple pour moi, c’est donc d’expliquer simplement, d’abord, ce que je ne veux plus faire. J’ai quitté l’enseignement supérieur et d’autres obligations liées à des affaires de la gestion linguistique dans le domaine des relations internationales en mars 2015, après de bien belles années à travailler avec des collègues professeurs francophones de toute spécialité entre 2008 et 2014 sur les trois campus de mon établissement, l’Université du Pays Basque / Euskal Herriko Unibertsitatea. Je n’ai plus envie de maintenir une visibilité quelconque. Je ne veux plus rajouter du bruit au bruit dans des projets en surchauffe permanente qui n’aboutissent à rien généralement. Ou qui font semblant d’intéresser les autorités les plus diverses et, après les laïus et les petits-fours lors d’une présentation en société, soit restent en chantier sans rien donner d’autre qu’une pâle brillance bien éphémère à quelques couches de bureaucrates incrustés pour nourrir leur CV, soit se voient dépérir sur une voie de garage faute de financement ou sont carrément boycottés pour d’obscures raisons qui m’ont toujours échappé, n’entravant les intérêts plus ou moins légitimes des requins d’élevage qui n’arrêtent pas d’évoluer derrière les vitres de l’aquarium. Je ne supporte plus l’image que j’ai renvoyée, pendant de longues années, si j’en crois les enquêtes de satisfaction après les prestations diverses qu’il m’a été donné d’effectuer dans des contextes très variés. Travailleur infatigable et enthousiaste, excellent collaborateur, « roi du dossier bien ficelé » … Ouh là ! Et systématiquement pris pour un con aimant par principe être attelé à quelque chose. Ça ne correspondait pas forcément à la réalité ni à ce que je suis profondément.
J’ai pensé aussi qu’il était largement temps de laisser la place et le bureau à des plus jeunes que moi, qui ont sans doute tout le talent nécessaire. Je l’espère. Je sais bien que ce n’est pas usuel dans nos parages où les départements sont monopolisés par des irremplaçables et des nuisibles dont les ronds de serviettes sont parfois aussi usés que les talents. Déjà, après avoir beaucoup “donné”, j’avais décidé, pour ces raisons, dès novembre 2014, de quitter toutes mes responsabilités aussi bien dans la gestion que dans l’enseignement pour partir à la retraite. De tout cela, gestion devenue n‘importe quoi, enseignement sans but pratique dans un département à la dérive jusqu’à la disparition malgré les bonnes dispositions de son dernier directeur, je n’en avais plus envie. Et ce, dépassant d’une année et demie la date qui m’avait déjà donné ce droit en 2013.
C’est plutôt dans l’encadrement d’équipes de travail multidisciplinaires, dans l’élaboration de stratégies d’apprentissage, dans la réflexion sur la production et la fabrication de méthodes d’évaluation différente, de programmes novateurs, que je pense avoir été utile et que j’ai eu l’impression d’être heureux. C’est là l’essentiel. J’ajoute que je ne me sens nullement contraint de rester forcément dans l’univers qui a été le mien pour trainer mon balluchon péniblement de congrès en jury ou faire le raseur à côté d’autres dans des colloques/conférences où la présidence en tête de table est plus fournie que le public assistant. Mon expérience pourrait servir à quoi ou à qui que ce soit ? J’en doute fort. « L'expérience est une lanterne qui n'éclaire que celui qui la porte. » A écrit Céline. J’espère qu’ainsi grâce à lui, c’est plus clair…





dimanche 20 octobre 2019

Ascètes médiatiques


Mis sur Facebook.
"Assez tôt, j’ai compris que je n’allais pas pouvoir faire grand-chose pour changer le monde. Je me suis alors promis de m’installer quelque temps, seul, dans une cabane. Dans les forêts de Sibérie.
J’ai acquis une isba de bois, loin de tout, sur les bords du lac Baïkal.
Là, pendant six mois, à cinq jours de marche du premier village, perdu dans une nature démesurée, j’ai tâché d’être heureux.
Je crois y être parvenu.
Deux chiens, un poêle à bois, une fenêtre ouverte sur un lac suffisent à la vie.
Et si la liberté consistait à posséder le temps ?
Et si le bonheur revenait à disposer de solitude, d’espace et de silence – toutes choses dont manqueront les générations futures ?
Tant qu’il y aura des cabanes au fond des bois, rien ne sera tout à fait perdu."
Sylvain Tesson, Dans les forêts de Sibérie



Je m’en veux d’avoir posté cet énorme poncif. À (long) terme, la vie tout le temps loin des autres devient intenable. Trop littéraire, trop ressemblant à retraite-prétexte pour en faire un livre (comme j’écrivais il y a quelques jours à M. Sánchez-Ostiz à propos de sa réaction à la lecture du livre de Philippe Lançon : je vis une tragédie, pleurez bonnes gens dans vos chaumières… et, puis, hop, j’en profite pour écrire un truc et qu’on me tende mes micros partout !). Je l'ai lu comme réaction colérique à cette réalité de merde qu’il nous a été donné de vivre, finalement sans grand intérêt, puisque les dés sont pipés depuis très longtemps. Et je suis tombé connement dans le cliché. Ça m’arrive aussi avec des textes de l’Onfray, j’aime et puis je déteste tout de suite pour re-aimer quelque temps après… Contradiction, quand tu nous tiens ! Je me dis à moi-même en ma faveur que ces moments de délectation/envie me viennent sans doute de mon obsession pour le silence. Presque une chimère dans nos villes de merde. Hier même, pour pas aller plus loin, refus hautain d’enlever la musique ou, au moins, d’en baisser le volume dans un resto qui nous foutait dans les gencives du rock à nous péter les oreilles en bouillie pendant qu’on essayait tant bien que mal de faire honneur à une superbe côte à l’os…

jeudi 17 octobre 2019

Parábola de los (turistas) ciegos (fin de viaje)

La Historia pertenece al pasado. Oculta, olvidada, exaltada… En el mejor de los casos, formulada racionalmente según materiales existentes de muy diverso tipo (documentos, edificios, filmes, tradiciones, etc.). Inventada por los caprichos cambiantes de los dueños de la memoria colectiva para convertirla en ficción. Para incorporarla a una práctica discursiva capaz de producir mitos de adhesión masiva. Vendida al turismo como patrimonio, entendido no como legado familiar sino como testimonio del pasado anclado en una geografía concreta que puede visitarse debidamente guiado. Historia y territorio parecen coincidir correctamente vestidos de relato (nacional) coherente ante las masivas visitas predispuestas a la admiración. El turista no quiere problemas de concordancia. Ya ha asimilado desde hace generaciones la píldora vegetal suministrada desde la escuela con la metáfora de las raíces. Conectando a los turcos actuales con raíces hititas o mongolas pasa más fácilmente el período bizantino como paréntesis. La imagen vegetal universalmente utilizada facilita la digestión de casi once siglos gracias a un signo ortográfico doble… 

Otra manera de evitar problemas es cambiar de planta, darle la vuelta y ver otro tipo de raíces más recientes, esta vez islámicas. Y de nuevo el pasado bizantino de Anatolia se diluye en la bruma más espesa que suele ocultar a los vencidos. La gloria otomana pasada por el cedazo republicano kemalista puede presentarse en sociedad sin traumatismo aparente. A poco que se pasee la vista aparecen por doquier monumentos incontables no musulmanes o no turcos. Eso sin sobrevalorar la frecuente conversión iglesia/mezquita, un camuflaje patrimonial no exclusivo de Turquía. En la España cristiana era al contrario, mezquita/iglesia. El problema aquí no es de mera reconversión en la atribución del espacio cultual. Aquí es de dimensiones inabarcables. La riqueza y profusión de monumentos es tal que la reconversión o el ocultamiento/camuflaje resultan claramente insuficientes. La solución ha solido ser el olvido. Igualmente difícil de asimilar, pues las huellas visibles del pasado romano o bizantino no parecen las propias de sociedades decadentes o inferiores superadas por la grandeza otomana. Con la disolución y partición del imperio otomano se va a producir un cambio de perspectiva de proporciones considerables. Si antes del cataclismo del armisticio (Mudros), ya compartía el imperio destino con Grecia (¡esa “compra” de Lord Elgin de los frisos del Partenón!), en el interés (!) por su patrimonio sin otra base que la depredación (¡ese espectacular “acuerdo” por el que hay que ir a Berlín a ver el altar de Pérgamo!) la exitosa universalización actual del patrimonio turco – con la firma y ratificación de todos los convenios respecto al patrimonio cultural global – parte de la creciente atención transnacional e internacional por la historia y el patrimonio de las minorías (judíos, griegos, armenios, siriacos…) que favorece, de paso, una progresiva turistificación. Así se da la paradoja de que lo local puede responder a expectativas globales de un turismo transnacional tanto o más que lo imperial, que se creía de interés exclusivo, dominante. 

La espiral que se generó por el potencial turístico de la antigüedad clásica (Pérgamo, Éfeso, Hiérapolis), ha continuado con capitales imperiales turco-otomanas como Bursa, Edirne y la inmensa Estambul y ha acabado desde hace poco más de medio siglo evolucionando en torno a la atracción creciente por el patrimonio cristiano bizantino. Museos a cielo abierto, ciudades subterráneas, iglesias rupestres y un medio geográfico extremadamente original (“onírico” según nuestra agencia de viajes) han proporcionado a las autoridades turcas una baza para jugar interminablemente con la curiosidad del turista. Naturaleza insólita y tradición troglodita y rupestre dan un toque de exotismo romántico que se ve sistemáticamente desmentido por la visita de los interiores: nada de primitivismo (¿qué connotaciones hay en “troglodita”?) al gusto del XIX, sino extremados refinamiento y delicadeza. Y los protagonistas, armenios, griegos, asirios, desaparecidos por el manejo del cubilete de la Historia, flotan ausentes como corresponde a los vencidos.  
En las oleadas de turistas prevalece la impresión de que todo se paró con la caída de Constantinopla. La restauración del patrimonio remoto borra cuidadosamente la desaparición del patrimonio étnico y monumental de anteayer. Hay más razones económicas gracias al peso creciente del turismo internacional en busca de originalidad truculenta (ermitaños místicos, creencias primitivas, poblaciones trogloditas… ¡qué de sueños!) que verdadera voluntad de asimilar un pasado recientísimo de difícil digestión. El grifo abierto para ingresar divisas empapa con leyendas de tolerancia y coexistencia propaladas por guías y folletos el relato histórico nacional turco que sigue basándose en su pertenencia al islam… Se da la paradoja de que la velocidad imprimida al proceso de explotación turística de la Capadocia bizantina ha llegado a ahogar al genuino patrimonio otomano, cristiano o no, fruto de mezcla de influencias interculturales hasta los años veinte (Tratado de Lausana). Mezquitas, iglesias, fuentes, palacios, fortalezas … Poblaciones turcófonas con presencia de helenófonos, musulmanes y cristianos ortodoxos, judíos, familias cohabitando bajo formas arquitectónicas originales y variadas. Entre el armisticio de Mudros y la guerra greco-turca todo salta por los aires. Los desplazamientos y migraciones forzadas de población fueron devastadores. 

Los turistas de 2019 visitan otros decorados. Hemos estado alojados en Uchisar, pueblo musulmán antes de 1923 que no conoció cambios de población, donde el capital francés abrió en 1969 el primer Club Méditerranée que ahora se llama Kaya Hotel. Aquí nos ofreció la agencia Cultur Viajes, de la Fundación Santa María la Real, la fórmula ideal Estambul & Capadocia = “hogar de las hadas” (“ciudades subterráneas, parajes volcánicos, peculiares formaciones geológicas, y - cómo no - sus conventos e iglesias rupestres, plagadas de decoración bizantina) para la amplia gama de turistas, cercana de la de viajeros incluidos por Laurence Sterne en su repertorio (ociosos, curiosos, mentirosos, orgullosos, vanidosos, que se aburren, que viajan por necesidad…). ¿Somos turistas o viajeros? Maria Claudia Brucculeri ayudará un poco a quien quiera adentrarse en los senderos de la semiótica del turismo
El encanto geográfico de los itinerarios sumado a la visualización de monumentos anteriores a la desaparición del imperio bizantino, totalmente museizado, confortan en el turista actual la idea de historia detenida en los monumentales vestigios del pasado, historia anterior a la conquista turca, supuestamente sin continuidad hasta hoy. Muy problemático, pues, el cuestionamiento sobre el intercambio forzoso de poblaciones griegas y turcas o la desaparición de los armenios. Como si desde 1923 hubiera una mano tendida al pasado remoto como filón turístico y otra mano armada para neutralizar los efectos traumáticos del pasado cronológicamente inmediato (hay aun supervivientes) en la sociedad turca de ahora mismo. Y, de paso, en la griega y en los Balcanes.   





mardi 15 octobre 2019

Escuchando a Estambul con los ojos cerrados (Orhan Veli)



Soñar con Estambul en pocas horas...
Salto a Turquía. Visita a Estambul con la "fuente de paz" hirviendo. Luego a la Capadocia. Nombrar siquiera a Constantinopla, a Bizancio es casi una exageración. ¡Qué conversaciones me hubiera gustado tener con José Mari Egea, mi colega en dos hemisferios profesionales (instituto de Irún en los 80, Facultad de Letras de Gasteiz a finales de los 90)! Él que sabía todo sobre el tema… Bizancio se escapó de nuestro repertorio occidental de elementos simbólicos y conceptuales y la máquina de difusión (de niebla) por excelencia, el cine, no frecuenta demasiado el tema. Ausencia que también afecta en Europa a la visión actual de Grecia o de Chipre, o de los Balcanes en general. Mil años de historia y de cultura bizantinas, fundamentales a la hora de entender el Renacimiento en Occidente apenas pesan en manuales escolares, series televisivas, música o literatura, mientras que el pasado arabo-musulmán encuentra una valoración, cuando no sobrevaloración, fundada en mitos de escaso fuste histórico acomodados a oportunismos políticos del presente inmediato o a profesionales del turismo más que a realidad alguna. Para Petrarca y otras figuras relevantes responsables de la configuración de la imagen de Bizancio en Europa occidental, los cismáticos griegos eran ya enemigos más temibles que los turcos. Dejando de lado el interminable acoso de los normandos de Italia del sur y de Sicilia, las políticas de Génova o Venecia provocadoras de un progresivo debilitamiento frente a la amenaza turca. Además de los propios errores políticos, cuando el Basileos rompe el vínculo protector con su pueblo más humilde, del que es protector nato, y concede tierras y privilegios fiscales a monasterios y nobles o se encadena con préstamos de las boyantes ciudades comerciales italianas que le minan las finanzas, socaban el patriotismo y arruinan los ingresos imperiales.
Las tentativas de reunificación de las iglesias oriental y occidental no dieron fruto por exigencias inaceptables del papado. Hace casi veinte años (2001), un Papa reconocía finalmente la catástrofe que supuso el saqueo de Constantinopla por los occidentales a primeros del siglo XIII. Cuando ésta cae en 1453 no provocará más que indiferencia. A pesar de que el éxodo hacia Occidente de intelectuales bizantinos con sus ricas bibliotecas a medida del avance turco jugará un papel esencial en el Renacimiento por la transmisión de la lengua griega a los primeros humanistas y las posibilidades de acceso a textos de la antigüedad en su lengua original. La mala imagen occidental de Bizancio, expulsada de la memoria colectiva europea, explica en parte la diferencia de trato dispensado a los regímenes croata y serbio en la última guerra de secesión yugoslava. O a Bulgaria y a Rumanía en el proceso de incorporación a la Unión Europea. Por no hablar de la brutalidad, bordeando el racismo, en el proceso de humillación y sometimiento de Grecia, tutelada desde hace casi diez años y sistemáticamente sometida a los más degradantes estereotipos de la cultura occidental (indolentes, vagos, incapaces de gestionar un presupuesto). Ciclos históricos que si no se repiten se parecen. Exenciones fiscales a poderosos, sobrecarga fiscal sobre clases medias, debilitamiento del vínculo de confianza en el Estado que se supone debería proteger y tutelar, pérdida de soberanía económica y dependencia de organismos supranacionales. Grecia, reconstrucción simbólica en la epidermis democrática de la Unión, pesa menos que una reconstrucción ideológica del Imperio carolingio realizada por un cerrado clan católico-protestante – con muy poderosas aportaciones angloamericanas – que mira, cuando lo hace, con condescendencia mezclada de desprecio a los europeos del sur y muy particularmente a los de sureste de tradición ortodoxa. ¡Cuánto nos falta para ser europeos de verdad! 
Es decir, alemanes.