Conversation
écoutée par hasard à l’heure de l’apéro. Autour de « nos » idées et
de « nos » valeurs … Suffisant pour me mettre hors de moi. Déjà les « valeurs »,
cette valse interminable autour de rien avec un vocabulaire de boursicotiers me
donne le tournis. Et avec ça … le boulet des « idées ». Hein que
c’est pas beau, cette petite collection d’opinions-balivernes sans queue ni
tête, imbéciles, sans direction, transmises dès la plus tendre enfance et
gobées sans discernement et sans plaisir – sauf pour les professionnels du
néant (politicards, spécialistes en toute sorte de foutaises, …), seuls
capables d’en tirer profit – en attendant le moment de les claquer sur la
gueule de quelqu’un qui n’attendra pas une seconde pour nous taper dessus avec
les siennes ?
Du coup, je secoue
mes trois lecteurs – que j’ai laissé glander quelques semaines sans glisser la
moindre ligne sur mon incontournable blog – comme des pruniers pour défendre
les miennes d’idées, de la main d’un monsieur qui savait ce que c’était que ces
bêtes-là :
« … j’ai pas
d’idées moi ! Aucune ! et je trouve rien de plus vulgaire, de plus commun, de
plus dégoûtant que les idées ! les bibliothèques en sont pleines ! et les
terrasses des cafés !... tous les
impuissants regorgent d’idées !... et les philosophes !... c’est leur industrie
les idées!.. ils esbrouffent la jeunesse avec! ils la maquereautent !... la
jeunesse est prête vous le savez à avaler n’importe quoi… à trouver tout :
formidââââble ! S’ils l’ont commode donc les maquereaux ! Le temps passionné de
la jeunesse passe à bander et à se gargariser d’«idéaas»!... de philosophie,
pour mieux dire !... oui, de philosophie, Monsieur! la jeunesse aime
l’imposture comme les chiens aiment les bouts de bois, soi-disant os, qu’on
leur balance, qu’ils courent après ! Ils se précipitent, ils aboyent, ils
perdent leur temps, c’est le principal !... aussi, voyez tous les farceurs pas
arrêter de faire joujou avec la jeunesse… de lui lancer plein de bouts de bois
creux, philosophiques… si elle s’époumone la jeunesse!... et si elle biche!...
qu’elle est reconnaissante !... ils savent ce qu’il lui faut, les maquereaux!
des idéâs !... et encore plus d’idéâs ! des synthèses ! et des mutations
cérébrales !... au porto ! au porto toujours ! logistique! formidââââble !...
plus que c’est creux, plus que la jeunesse avale tout! bouffe tout ! Tout ce
qu’elle trouve dans les bouts de bois creux… idéââs… joujoux !»
Entretiens avec le professeur Y
et sous le charme
d’un autre monsieur, témoin d’une époque dans laquelle on faisait facilement