
On peut constater dans le « conflit » qui oppose la République islamique d’Iran à l’entité sioniste les mêmes vecteurs d’objectivité que sur l’autre « conflit », celui entre la Russie et l’Ukraine. La même risible prétention à régenter les opinions, à rédiger la version définitive, correcte, et à diriger l’histoire en dépit de toute évidence, se voulant très au-dessus de l’improvisation capricieuse et de l’erreur délibérée, parce que les maîtres du récit ont délimité très clairement le périmètre réel de ce qu’on appelle un « spécialiste ». Exemple : du côté « israélien » on a des institutions, un premier ministre, un président de la république, etc. Du côté iranien, ce n’est que des ayatollahs d’intelligence sauvageonne, à commencer par Mr Ali Khamenei, affublé du titre de « tête du serpent » et très rarement, ou à peine, on apprendra qu’ils ont aussi, ces pauvres Iraniens réduits en esclaves, une présidence occupée par Mr Massoud Pezechkian, au nom rarement orthographié comme il faut. Quand on commence par le mépris, la calomnie ou le mensonge, cette politique stupide et suicidaire ne fait que manifester son manque total de fondement rationnel et même historique, sa méconnaissance des peuples, fermant ainsi toute porte qui pourrait ouvrir le passage au rétablissement d’un processus analytique pour ramener la paix. Les toutologues proaméricains et la journaille mainstream, jouant à faire peur, envahissant les médias, l’éducation, la culture, accaparant les applaudissements démagogiques, recherchant par tous les moyens l’agrément de toute la société ne font qu’obscurcir le « conflit » au point de le rendre indéchiffrable.
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Du moment où quelqu’un m’est sympa, je me charge de lui rendre la vie agréable et de l’amener très vite à rigoler.
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Notre chère voisine argentine arpente le périmètre de la piscine à grands pas imposant à tout le monde, à la radio qu’elle porte dans sa main, à fort volume, une succession de jeux idiots et de la musique débilitante. Il faut vraiment être crétin pour écouter une pareille radio avec sa nuisance sonore.
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Qui n’a rien à voir, comme nuisance, avec celle des motards de chaque ouiquende. Leurs regards méprisants pour les pauvres piétons qui doivent subir les vrombissements idiots de leurs engins idiots ! Je tremble de ne pas pouvoir les étrangler. Ça me fait vraiment vomir de voir ces racailles qui défient tout le monde sur leurs scooters avec leurs têtes d’abrutis mal finis. La nuit, souvent, une telle impunité, ça dépasse l’entendement.
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Impossibilité absolue de lire la moindre ligne en public : je renonce donc à ouvrir quoi que ce soit, même mon portable.
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Lu une heure à la fraîche, vers six heures, rendormi. Lever à neuf heures, piscine onze heures. Atmosphère tropicale, chaud et humide. Nuages bizarres et ciel bleu subite. Je peux observer, de ma fenêtre, l’incessant défilé des arrivants à l’hôtel en bas, de l’autre côté de la rue. Voyageurs seuls à sac à dos, familles et groupes en minicar, voitures et taxis, camionnettes de livraison…
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Promenade du front de mer. En fin d'après-midi. Sur le banc continu en bois à lattes, une femme (?) jeune de blanc vêtue se fait belle avec l’aide d’une autre, puis elle se fait filmer par un professionnel qui la fait marcher sur le dallage en trottinant sur ses talons aiguilles. Peu après, un branlotin qui paraît tout contrôler descend, sous les yeux des passants, d’une voiture en toc qui attire tous les regards. Il est chaussé de grosses bottes au-dessous des genoux. « Ah, sa mère de fils de pute, que c’est chaud partout ici ! » s’écrie-t-il.
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Nostalgie subite, en plein centre-ville d’Alicante, des pavés inégaux des rues de Bordeaux qui faisaient tant souffrir Rosa. Des gens très gentils, quand même. À Irun, normalement, quand on va du côté d’Irugurutzeta, impossible de prévoir qui va vous dire bonjour en vous croissant. Nous, on a toujours, un bonjour prêt à retourner à l’envoyeur, ou à l’envoyeuse. Se laisser aller à la nostalgie n’est plus un motif de honte, car il ne reste plus grand-chose d’autre à se mettre sous la dent que le passé, dûment colorié, seul refuge inexpugnable et à peu près sûr contre la bêtise et la férocité « de cancellation » de notre époque. Chacun d’entre nous choisit dans un passé de gloires communes, inévitablement opposées, ce qui lui paraît le moins méprisable, le moins vulgaire, le plus solide, pour se mettre dans l’axe de ces imprégnations puissantes qui nous ont formés et informés. On aimerait bien que nos années d’expérience suffisent à délimiter des terres nourricières communes, quoique fondamentalement différentes, mais essentielles pour survivre.
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Quand je déposais quelque chose sur Facebook, sur Twitter, actuellement « X », je sais, je n’avais, le plus souvent que deux ou trois j’aime, toujours les mêmes, six ou sept dans les meilleurs des cas, qui avaient, sans doute, un peu pitié de moi et qui me jetaient l'obole de leur compliment comme on donne des sucreries à un enfant pour le faire tenir tranquille. Depuis mon abandon des réseaux, c’est tout à fait comme si je n’existais pas. Je sais que dans le fond du fond, ça devrait me faire plaisir : toujours loin des micmacs de la censure, ou conforter mon orgueil : on a les interlocuteurs qu’on mérite, mais ma dernière réaction, je l’avoue, n’est pas aussi glorieuse. Beaucoup déplorent d’avoir peu de « suiveurs », ou que leurs post ne provoquent que peu de réponses ou pas suffisamment à leur gré, et je me demande quelle serait ma réaction si j’avais une telle mentalité. Quand on meurt, il ne faut pas se faire d’illusion, on disparaît très vite des mémoires, même celles de ceux qui nous ont un peu aimés, mais il arrive qu’on meure de son vivant, comme il arrive qu’on soit un exilé en son propre pays. C’est autrement vertigineux.
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Prenez sur internet une vue satellite de l’Espagne le 28 avril. Comment cela, on n’y voit presque rien ? Pourtant on a tout bon ! Nous fonçons dans le tout-électrique renouvelable, certains de nous prémunir pour toujours d’une défaillance du réseau général. Croyant être libérés d’une dépendance à la distribution externe de l’électricité nous nous jetons pieds et poings liés dans un autre réseau sans vérifier si l’énergie propre et décentralisée pourrait nous rendre dépendant d’un autre pouvoir plus central encore, et plus malpropre. Pourquoi cette marche forcée au tout-électrique ? Bitcoin, voiture, chauffage, verrouillage de porte d’entrée, climatiseur, cuisinière… Mettre ses œufs dans le même panier est un choix imprudent.
Un choix coûteux depuis les restrictions du nucléaire. Avec du recul, la marche forcée au Green Deal depuis 10 ans, et celle de l’anti-carbone depuis 25 ans, semblent orienter chaque aspect du mode de vie vers l’électrique et le « connecté », d’une manière tellement extensive que nous n’en voyons plus le ridicule. Un chauffe-eau connecté. Une friteuse connectée. Une voiture connectée qui tombe pour l’instant en panne deux fois plus souvent que la moins fiable thermique « traditionnelle ». Ce mouvement forcené ne correspond à aucune demande réelle. Le thermique et le nucléaire, plus fiables, étaient meilleur marché. Le prétendu progrès technologique, la prétendue urgence climatique, sont-ils les arguments d’un pouvoir supranational pour décréter un cas de force majeur ? En quoi ce « progrès » soulage-t-il notre quotidien ? Le temps passé à programmer, vérifier, ajuster, réviser, réparer, mettre à jour, remplacer cette quincaillerie électro-plastifiée peut laisser songeur. Un comble, nous sommes de moins en moins libres et croyons encore au Progrès.
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Être à la hauteur de ses illusions, et des désillusions y attenantes, de ce qu’on a désiré tout jeune, alors que le mouvement de la vie poursuit son rythme effréné, bannières et ballons au vent, dans la confusion qui le nourrit.
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