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mercredi 27 avril 2022

Rendez-vous surprise quarante ans après : bel hommage redoublé au roman de Dumas !

 


Exclure l’adversaire de toute compassion, concevoir la modernité rationaliste inévitablement dominée par l’économie globale comme un destin inéluctable, saper l’adversaire par la discorde civile comme l’arme supérieure, plus puissante que la bombe atomique : tout semble si moderne, si actuel ! Du coup, plus près de nous : guerre en Ukraine, rapacité américaine, une Europe improbable où l'Allemagne cherche à se renforcer après deux guerres mondiales qui l’ont anéantie (German Crux) et la France qui essaye  désespérément de se chercher une force, elle qui n’en a plus malgré le mirage gaulliste : « Il y a pour le diable des époques fastes. » Léon Bloy, Méditations d’un solitaire

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Rendez-vous inopiné avec Bakarne C. Z., ancienne élève du lycée où j’ai passé presque la moitié de ma vie de prof avant mon débarquement à la fac de lettres. Une grande nostalgie m’envahit, cet après-midi, alors que je m’adresse au point de convergence convenu. Je la revois là, maintenant, en avril 2022 et je la revois en même temps dans mon souvenir : une jeune fille vive, remuante, intelligente approchant l’âge de tous les projets. C’était la rentrée (cuvée 82 !) et j’étais depuis peu arrivé à l'établissement. En entrant dans ma salle de classe, j’apercevais sur sa table Egin, ce qui m’embêtait énormément puisque je tenais à la sauvegarde d’une impartialité par rapport à l’extérieur, si dur à l’époque, bien chimérique. Une fois le silence obtenu, je proposais les activités à suivre et tout le monde se mettait au travail. L’année commençait bien. À la fin de l’année, elle m’expliqua qu’elle devait continuer ses études à Saragosse et je crois me souvenir également qu’elle avait bien aimé mes cours en profitant par la même occasion pour plaider la cause d’une copine à elle, M.I.E., sage comme une image, mais timide et charmante comme tout. À peine connus, nos chemins se séparaient et je n’aurais jamais imaginé qu’on se reverrait quarante ans après. Dans le fond, on s’en fiche un peu, apparemment, de savoir de qui on sera prof ou entre les mains de qui pourra tomber l’évaluation du dur labeur quotidien de sa condition d'élève … Le tout est d’apprendre, de ne pas être embêté et d’avoir une bonne relation. Et ça ne se modifie pas au fil des ans ! Moi, déjà un peu trop mûr, je la retrouve fraîche, en train de franchir le seuil des illusions, de rompre les digues, de marcher contre l’encombrement des contraintes sociales, et son visage garde, pour bien longtemps encore, j'espère, l’éclat de son époque d'adolescente dont elle m'a fait évoquer quelques beaux souvenirs.

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dimanche 17 avril 2022

La cendre ne veut renoncer / En toute terre elle poudroie (Carl Schmitt)

On va partir en voyage dans quelques jours, Dieu nous garde, à travers les périls.

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Marzo 1999: recuerdo inseparable de mi madre. Tal como había procurado enseñarnos a lo largo de su vida, se habrá quedado sentada en el olvido, se habrá dejado envolver en la nube del no saber y, de pronto, el fuego Del que Vive Eternamente habrá acudido en su auxilio y la habrá rescatado de la noche oscura que, a través del desierto, debe recorrer todo espíritu hasta presentir una Presencia que incendie sus cavernas más recónditas. Y puedo imaginarme a una mujer tan serena como ella mirando absorta, sin lágrimas y sin un rictus de dolor, el rostro de sus hijos muertos y el de su marido que la esperaba desde hacía veinte años. Allí, con el dolor ya diluido, podremos reencontrarnos el día y en la hora que un rayo se desplome sobre el árbol marchito de nuestra pobre vida. Ya me la represento, impávida y serena, en aquella ribera del Jordán que fluía con sus dichos, desde el gozo inefable de haber sido definitivamente recibida, preparando la mesa de un convite final que no termina.

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Vuelvo al jardín de Rosa. Casi con la misma luz de crepúsculo despejado, me vuelve a la cabeza el mismo pensamiento de hace unos meses (junio de 2021): qué preciosidad de jardín mantiene Rosa. « Le bonheur s’y engouffre d’une manière extraordinaire. Comme on réagit à ces nuages entrebâillés, traversés par des rayons de lumière dans n’importe quel paysage. Ou comme on s´émeut sans raison au crépuscule. Il n’y a pas de meilleurs endroits ni de meilleures heures pour laisser son cœur se reposer, seul ou en agréable compagnie. À l’aube ou au crépuscule. Au moment où le ciel se montre ou tire sa révérence gardant toujours son bleu et parsemé d’étoiles. Tomás de Mattos (La puerta de la misericordia) écrit que « le Béni du Ciel se manifeste dans les crépuscules » et il n’y a pas de meilleur temple pour l’accueillir que celui qu’on aura élevé dans nos propres cœurs. » (notas de junio 2021). Efectivamente, lo reformulo ahora, letra por letra, no hay mejores horas para dejar reposar el corazón que las que nos permiten presenciar, a solas o en muy escogida compañía, el amanecer o el atardecer en el que aparece o se despide un cielo limpio despejado y todavía lleno de promesas. ¡Qué bonito jardín! Así, dicho en voz alta. Lo diseñó y construyó nuestra Rosa para distender su espíritu y, ocuparse en achicar cualquier vía de agua mental a base de belleza, manual y sencilla. A todas horas, hasta el anochecer, acuden sus gorriones, mirlos, carbonerillos, el frágil troglodita chochín, los petirrojos, el trepador azul, los estorninos, los festivos agapornis del vecino … Llegada la tarde, descansar en paz desde el cuidado lento de bonsáis y plantíos de manos de ese nombre ya predestinado: Rosa. Nunca me ha cabido duda de que esos cuidados prodigados a plantas y pájaros son como máculas de sensualidad material introducidas ya desde la infancia, que se manifiestan en todos los demás aspectos de la vida, acrecentadas por una consciente sensibilidad y contribuyen a la poderosísima espiritualidad del jardín de la casa, nuestra casa, y al del otro, recóndito, el del alma de la jardinera, limpia y pacientemente construido. A veces, sentado en un rincón de este jardín, en lo más hondo de mi corazón, me siento invadido por una breve sensación de felicidad. Aclaro que felicidad no equivale para mí ni a alegría ni menos a placer. Creo que se empieza a gozarla, y a veces con harto dolor, cuando se entrevé la constelación de sentidos de la vida. Y cae sobre el espíritu como una lluvia mucho más fina que la que mansamente nos empapa cayendo el sirimiri. Otras veces, sobre todo de noche, me sacuden los truenos y centellas de alguna súbita revelación incontrolable que interrumpen, demasiado fugazmente, esas densas tinieblas por las que más de una vez discurre mi desvalido pensamiento.

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Dimanche de Résurrection 2022
. Une révélation de mots généreux manifestée par un messager qui « a brûlé en présence du Très-Haut » et qui porte ses incandescences à des mortels saisis de frayeur :

« - Je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi, même s'il meurt, vivra. Celui qui vit, celui qui croit en moi, ne mourra pas pour toujours.

- Oui je crois ! Tu es l'Oint, celui qui devait venir, celui que nous attendions ! »

Ceux qui acceptent la Révélation, la plus merveilleuse des promesses qui ait été formulée, destinée à l'homme, ne se lassent jamais de découvrir la gloire de Dieu. Les humains sont comme les étincelles fugaces qui se dispersent dans le vent quand, au milieu de la fournaise de feu ardent, les moissons brûlent ; nos vies ne sont que des maisons de paille et des tentes précaires ; la mort est la porte de notre véritable et éternelle demeure sur le mont Sion.

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Après l’arrestation (ennemi du peuple, traître à la Patrie, espion de l’Occident), pratiquement toujours la nuit, d’un membre du voisinage élitaire habitant de la Maison du quai, maison immense au confort incomparable, symbole de la vie heureuse dans la Patrie des travailleurs, mais truffée de candidats au peloton d’exécution ou à l’exil, la famille du subitement malheureux était également traitée. Surtout femmes et enfants. Beaucoup de ces femmes se sont trouvées au camp d’Akmola « pour les femmes des traîtres de la Patrie » dont l’abréviation russe fait le mot l’Algérie … quelle mauvaise plaisanterie !

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Dans les motivations des « scientifiques », qui parfois les poussent à s’investir sans compter dans leur travail, l’ambition et la vanité jouent un rôle aussi important et quasiment universel que dans toute autre profession.

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Chez la plupart des humains, vieillir rend peureux, donc con. Or, on peut avancer dans la vie en ayant moins peur, tout simplement en augmentant ses connaissances. Bien sûr, il y a des connaissances qui font peur, par exemple quand on découvre la réalité de certaines industries (pharmaceutique, agro-alimentaire) ou du pouvoir profond, qui sont liés, d’ailleurs, mais la connaissance en soi suffit à consumer l’angoisse. L’angoisse de ne pas savoir est toujours pire, et, quant à moi, je préfère l’angoisse de savoir à celle de ne pas savoir, car la première permet d’agir.



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Tolkien, chrono-films en espagnol

1- El Hobbit: Un viaje inesperado

2- El Hobbit: La desolación de Smaug

3- El Hobbit: La batalla de los cinco ejércitos

4- El Señor de los Anillos: La comunidad del anillo

5- El Señor de los Anillos: Las dos torres

6- El Señor de los Anillos: El retorno del rey

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Juicios injustos. No hay en estos momentos en este país un periodista más abyecto y miserable que Juan Manuel de Prada — salvo, tal vez, Arcadi Espada. Juan Marsé, Notas para unas memorias que nunca escribiré, 22 de marzo de 2014

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Déconneurs sur les ondes de la radio la plus écoutée de ce côté-ci de la Bidassoa. Insupportable enflure, se prenant pour un écrivain. Blablatage genre « J’ai très bien connu Einstein… Regardez, sur cette photo : ce jour-là, pour rire, il m’avait tiré la langue, sacré Albert ! »

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J’ai un attachement particulier pour ma vieille voiture, un peu comme l'automobiliste qui évite de s’en acheter une autre, quitte à se ruiner en réparations, parce que son vieux véhicule moribond, il y tient et retarde comme il le peut l’heure de s’en séparer.

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Front de l’Est. Les commentateurs se montrent horrifiés par les nouvelles venant d’Ukraine. On parle de crimes de guerre, de crimes contre l’humanité, le président ukrainien va jusqu’à utiliser le terme de génocide. On assimile le président russe aux pires dictateurs de l’histoire du XXe siècle et l’ukrainien à Saint François d’Assise. Mais tout cela est si loin… Pérez-Reverte, fin connaisseur de tant de territoires comanches, se plaint que les vrais témoins se font rares. Aussi, quand une guerre éclate pas trop loin de chez nous, on prend parti, on s'émeut, on s’étonne, on s’offusque, on blâme, on voue au gémonies, on rêve d’une guerre fraîche et joyeuse et on fournit des armes pour qu’elle dure… Je déplore le sort des victimes, mais à la différence de certains, pas toujours jeunes, ingénus, rien ne m’étonne. Tout ce que je souhaite c’est que la boucherie et les inévitables atrocités commises de part et d’autre cessent au plus vite. Mais je sa que cette guerre pourrait durer parce que c'est une guerre idéale pour les USA : pas d'hommes, officiellement, sur le théâtre, des patriotes externalisés à foison pour tester du matériel in vivo et assurer les préventes, une Russie bientôt exsangue, une Europe encore affaiblie politiquement qui pense à l’intégration (forcée) de l'Ukraine coupée des ressources russes, une dépendance accrue aux USA, etc. Donc, effectivement, même si on proposait une solution, non seulement personne ne vous écouterait mais il s'en trouverait certains pour vous combattre. Pensons à Hiroshima puis Nagasaki présentées comme des opérations visant à épargner bien davantage de vies ... Fallait l'oser celle là ! On retiendra de tout ça que les Japonais, compte tenu de leur copinage ultérieur avec les US, sont peu rancuniers. Il est vrai que leurs prestations en Chine les ont peut-être incités à la discrétion. Maintenant, les mêmes, exactement les mêmes, sont à la manœuvre pour déclencher la Grande Troisième en mentant hystériquement sur l’Ukraine et le boucher de Boutcha. Annie Lacroix-Riz développe, arguments à l’appui, le désir toujours renouvelé, de la part du pouvoir industriel et politique de l’Allemagne et des Etats-Unis, de faire chuter la Russie et de s’approprier ses ressources en matières premières, ce qui induisit l’élaboration de projets de renversement des fronts à l’été 1944, de la part des alliés, pour attaquer la Russie… et qui s’est encore manifesté à l’occasion du conflit avec l’Ukraine. Cf. la vidéo (durée 1:13:49) titrée « USA-UKRAINE : LA RELATION SECRÈTE – MICHEL MIDI AVEC ANNIE LACROIX-RIZ », publiée le 5 avril 2022 sur Youtube Investig’Action.

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Verdad y soledad. La mejor manera de vivir con plenitud la soledad sigue siendo la música. Eso no convierte a la soledad en algo agradable, ni siquiera en algo fácil de manejar a nuestro gusto, muy al contrario, la vuelve irremediable. Quien que no se sienta mortalmente sólo escuchando música, o no la escucha de veras, o no está en contacto con ella. Simplemente, aún no la conoce. Con la literatura también podemos aislarnos del presente y de nuestro entorno, pero los vínculos con nuestros semejantes no sólo no desaparecen, sino que salen generalmente fortalecidos. Podemos hablar de literatura, criticar, compartir experiencias, encontrarnos en historias, relatos y descripciones con multitud de universos ajenos y distantes del nuestro, compartir frases, ideas, recuerdos, vivencias. La música, en cambio, nos devuelve sin contemplaciones a nosotros mismos, con nuestros defectos, debilidades, aspiraciones, frustraciones … a nuestra soledad, a nuestra ausencia. No tiene virtud terapéutica, y mucho menos social. Hay quienes confiesan que les conecta con algo estrictamente íntimo, que podría ser Dios. Pero una prueba resulta irrefutable: si lo que llamamos música crea algún tipo de vínculo, ya no será música. Insisto, la mejor manera de estar completamente sólo sigue siendo abandonarse en ella. Como la mejor forma de que no hacerse entender es escribir tuits, la de tener razón es no ser entendido o la de ser incomprendido es tener muchos amigos. Todo lo cual nos conduce a un oscuro callejón sin salida, a la pura aporía: la mejor manera de ser es no ser. Que la música nos aísla radicalmente, parece obvio para quien la conoce un poco. Los con-ciertos se inventaron para crear la ilusión de “con”. Un concierto exitoso sería aquel en el que el oyente estuviera solo con el ejecutante, solo con la música, por lo tanto, solo con esa cosa que no existe, pero cuya realidad nos penetra. Tocada la última nota, todo desaparece: no quedan más que los espectadores de un espejismo. Cuanto más fuerte es la presencia de la música, más poderosa es su ausencia, más ahonda en nosotros un vacío que no se puede llenar. En la televisión, en la misma proporción en la que los periodistas dicen la verdad, los especialistas dicen la música. Y no hay remedio: no hay tal “verdad”. La única veritas es que sólo la música nos hace comprender lo que es estar en el mundo. Y es demasiado insoportable para nosotros que preferimos estar en conciertos, justo lo que no hay que hacer de ninguna manera con este arte. Para vivir, para ser felices, rodeados de nuestros semejantes, hay que escucha canciones, pop, rock, rap, óperas y conciertos, pero hay que evitar como sea la música. Sustancia que se deshace en el mismo momento en que ocurre, que desaparece como aparece. Meramente tiempo hecho audible.

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mercredi 13 avril 2022

Les larmes d'Héraclite ou la flemme d'un mercredi saint ...

 

J'avoue que j'éprouve du malaise à entendre proclamer « le droit du plus vivant sur le moins vivant », car ce droit ressemble un peu trop au droit du plus fort ou du plus apte. En vieillissant, j’avoue que je perçois en tout cela un léger relent de nietzschéisme qui n'est pas de mon goût, et je le perçois de même en certains passages de Teilhard de Chardin, lus au plus fort de la pandémie, où le cher jésuite nous laisse entendre qu'il faut parfois savoir abandonner les traînards sur la route pour courir plus vite au point oméga... Je me mets volontiers dans la peau d’un « retardateur » de l'histoire (thème schmittien du κατέχων), qui ralentit les progrès de l’iniquité. Selon Paul « … le mystère de l'iniquité agit déjà ; il faut seulement que celui qui le retient encore ait disparu » (Thessaloniciens 2, 6-7) : il faut donc une puissance conservatrice capable de retarder ses progrès, afin que la venue de l’Antéchrist avec le triomphe du Mal qui prélude à la fin des temps soit entravée le plus possible. Pour Carl Schmitt, les « accélérateurs volontaires et involontaires » sont les progressistes à tout crin et leurs « idiots utiles ». J'ai la faiblesse de penser que c'est l'honneur d'une société que d’assumer volontairement ce luxe pesant que représente pour elle la charge des incurables, des inutiles, des incapables ; et presque je mesurerais son degré de civilisation à la quantité de peine et de vigilance qu'elle s'impose par pur respect de la vie.

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« Toute propagande de guerre repose sur dix commandements, toujours observés par tous les belligérants dans toutes les guerres contemporaines, et ses arguments sont les suivants :

1. nous ne voulons pas la guerre ;

2. le camp adverse est le seul responsable de la guerre ;

3. le chef du camp adverse a le visage du diable (ou "l'affreux de service") ;

4. c'est une cause noble que nous défendons et non des intérêts particuliers ;

5. l'ennemi provoque sciemment des atrocités, et si nous commettons des bavures c'est involontairement ;

6. l'ennemi utilise des armes non autorisées ;

7. nous subissons très peu de pertes, les pertes de l'ennemi sont énormes ;

8. les artistes et intellectuels soutiennent notre cause ;

9. notre cause a un caractère sacré ;

10. ceux (et celles) qui mettent en doute notre propagande sont des traîtres. »

Anne Morelli, Principes élémentaires de propagande de guerre

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Les vins d’Alsace ne se résument pas à la trilogie Sylvaner / Riesling / Gewurztraminer. Il y a aussi un blanc plus basique, l’Edelzwicker, et du rouge, le Pinot Noir d’Alsace rouge.

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Doceo, sed frustra / j'enseigne mais en vain ... Hobbes devant le rejet de ses théories par ses contemporains.

@Ana Pesic


vendredi 8 avril 2022

Vae victis et vae victoribus !

« Un fait n’est pas un événement, un événement n’est pas une information (…) L’événement est un fait sélectionné parmi d’autres faits, et l’information est une mise en récit d’événements. L’information qui nous parvient est donc une mise en récit de faits sélectionnés et ordonnés par des opérateurs que nous ne connaissons pas et dont nous ne connaissons pas les intentions. Les images sont le type de récit dont nous avons le moins conscience et par lesquelles nous sommes le plus manipulables. » Vladimir Volkoff, Petite histoire de la désinformation

« Le mythe des lendemains qui chantent attire les foules comme la lampe les papillons. L’avenir étant muet, rien n’est plus facile que de lui faire chanter la chanson qu’on veut : aucun risque de démenti dans l’immédiat. » Gustave Thibon, L’équilibre et l’harmonie

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Accusations et doutes tournent en boucle
. Les publics d'aujourd'hui ne méditent plus, la réflexion née de la lecture a cédé la place depuis des années à l'image toute faite fournie par l'écran. C’est précisément loin des images dûment traitées servies par les agences que la recherche d’analystes en stratégie militaire capables de présenter des grilles de lecture d’un conflit s’avère indispensable. Une guerre conventionnelle ou de haute intensité obéit à certaines règles qu’il faut connaître, ne serait-ce qu’en raison de l’organisation des forces militaires engagées, de leur formation, de leur équipement et de leur chaîne de commandement. Il y a donc bel et bien une culture militaire permettant d’appréhender le scénario d’une guerre en dépit du rideau d’incertitudes couvrant les opérations sur le terrain. Autrement dit, et pour faire court, au même titre qu’un spécialiste en histoire de l’art est capable de reconnaître et valider un tableau de l’école hollandaise, un spécialiste en stratégie peut offrir une analyse pertinente sans pour autant disposer de toutes les cartes. C’est précisément cette culture militaire qui fait aujourd’hui défaut dans les médias européens et qui explique, en partie, les blablateurs que l’on y retrouve riches de commentaires pour alimenter la haine à l’égard des désignés comme méchants par des non moins méchants qu'eux. Les termes gentils et méchants dans une guerre sont proprement ridicules. Comme si c’étaient les spécialistes des sports qui étaient priés d’authentifier le tableau de l’école hollandaise !
C’est l’erreur classique qui commettent souvent ceux qui se croient tout en haut et tout permis et qui précipite leur chute. En Afghanistan, par exemple. Décidément, c’est bien à cause des agents déguisés en journalistes devenus des outils anti-mal-pensants que leur cote de popularité s’est effondrée dans l’opinion : une infime minorité les pense toujours indépendants. Plus crûment, Serge Halimi les traitait, de manière visionnaire, de « chiens de garde » en 1997 et Pascual Serrano, directement, de trafiquants de l’information. Vers quelle issue s’achemine-t-on ? Le temps joue clairement en faveur des Russes qui n’ont à craindre aucune action de l’UE, de l’OTAN, ni des Etats-Unis. À part cela, l’hystérie médiatique occidentale n’intéresse pas beaucoup le reste du monde où chacun raisonne en fonction de ses intérêts stratégiques propres. L’attitude des pays Arabes est significative à cet égard. Les sanctions se retournent déjà contre l’UE : hausse gigantesque du prix du gaz et du pétrole, grandes difficultés pour les sociétés spécialisées dans le négoce international, pressions exercées par l’Occident sur les entreprises actives en Russie, etc. Et tout ceci ne fait que commencer. Et la quasi-instantanéité des effets négatifs des sanctions devrait nous interpeller sur la fragilité de l’économie européenne et sur la profonde division de nos sociétés. Mais rien à espérer de ce côté-là, parce que nos dirigeants préfèrent plutôt une opinion gavée d'images et de phraséologie guerrière qu'ouverte à la réflexion.

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Gestation Pour Autrui (débat moderne qui me dépasse un peu). Lisons attentivement (Genèse, 30) : « 1 Lorsque Rachel vit qu'elle ne donnait point d'enfants à Jacob, elle porta envie à sa sœur, et elle dit à Jacob : Donne-moi des enfants, ou je meurs ! 2 La colère de Jacob s'enflamma contre Rachel, et il dit : Suis-je à la place de Dieu, qui t'empêche d'être féconde ? 3 Elle dit : Voici ma servante Bilha; va vers elle; qu'elle enfante sur mes genoux, et que par elle j'aie aussi des fils. 4 Et elle lui donna pour femme Bilha, sa servante; et Jacob alla vers elle. 5 Bilha devint enceinte, et enfanta un fils à Jacob. » La Sainte Bible, version Louis Segond 1910



mercredi 6 avril 2022

Pour une guerre dans un aquarium : pétrie de droit international, propre, juste, jeu vidéo … comme les guerres américaines !


Tôt dans ma vie, j'ai remarqué qu'aucun événement n'est jamais relaté avec exactitude dans les journaux, mais en Espagne, pour la première fois, j'ai vu des articles de journaux qui n'avaient aucun rapport avec les faits, ni même l'allure d'un mensonge ordinaire. J'ai lu des articles faisant état de grandes batailles alors qu'il n'y avait eu aucun combat, et des silences complets lorsque des centaines d'hommes avaient été tués. J'ai vu des soldats qui avaient bravement combattu être dénoncés comme des lâches et des traîtres, et d'autres, qui n'avaient jamais tiré un coup de fusil, proclamés comme les héros de victoires imaginaires (…). J'ai vu, en fait, l'histoire rédigée non pas conformément à ce qui s'était réellement passé, mais à ce qui était censé s'être passé selon les diverses « lignes de parti » (...). Ce genre de choses me terrifie, parce qu'il me donne l'impression que la notion même de vérité objective est en train de disparaître de ce monde (...). À toutes fins utiles, le mensonge sera devenu vérité (…). L'aboutissement implicite de ce mode de pensée est un monde cauchemardesque dans lequel le Chef, ou quelque clique dirigeante, contrôle non seulement l'avenir, mais le passé. Si le Chef dit de tel événement qu'il ne s'est jamais produit, alors il ne s'est jamais produit. S'il dit que deux et deux font cinq, alors deux et deux font cinq. Cette perspective m'effraie beaucoup plus que les bombes - et après nos expériences des quelques dernières années, il ne s'agit pas d'une conjecture frivole
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George Orwell, Réflexions sur la guerre d'Espagne

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Sur le site Arrêt sur images, un dossier PHOTOS : GARE AUX MANIPS !  Truquages, montages, mise en scène, colorisation : toutes les raisons, actuelles et anciennes, de ne pas croire une photo sur parole. Pas besoin d'éclairage au plein flux ou de connaissances de stratège, mais la simple conviction que dans des situations pareilles, tout unanimisme, tout empressement, tout démenti, toute contre-preuve, sont des faits de guerre et en tant que tels ne doivent rien à la vérité mais tout à l'efficacité militaire. Je n'ai pas besoin de réseaux sociaux pour trouver suspect qu'une armée maîtrisant un territoire le quitte en laissant d'aussi évidentes preuves de ses exactions ; je peux même imaginer que des preuves aussi grossières puissent être laissées intentionnellement par les Russes eux-mêmes pour décrédibiliser l'empressement du camp ukrainien et des co-belligérants occidentaux à y voir des crimes de guerre. Je peux imaginer beaucoup d'autres calculs vérifiables ou non par beaucoup de faits partiels, contradictoires, etc. Tout ceci fait partie de la guerre.

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Ces trois premiers mois de 2022 ont été l’occasion de voir basculer l’opinion publique du sanitaire au guerrier, de la covid à l’Ukraine, sans pour autant rien changer de son absolutisme : de la même façon qu’il faut absolument être totalement pro-mesures anti-covid, quelles qu’elles soient, il faudra adouber Zelensky et l’armée ukrainienne de la même et unanime opinion favorable et de cette positivité crispée qui a si bien marché dans la gestion des crises précédentes. Trois mois donc pour passer à l’étape suivante d’une épopée où notre pays dirigé par un inqualifiable incapable a choisi de s’enfoncer toujours plus bas, avec une appétence presque étrange pour transformer les possibilités d’effondrement économique majeur en fortes probabilités, puis, en quasi-certitude à mesure que les décisions stupides de son gouvernement se suivent et s’empilent pour garantir des relations internationales pourries avec un fournisseur de gaz essentiel, l’Algérie (après tant de micmacs à cause de Brahim Gali !), et non moins pourries pour autant avec le Maroc, de l’inflation en veux-tu en voilà, des pénuries et de la misère inégalement répartie. Restera au peuple à déterminer le sort qui lui sera réservé lorsqu’il s’agira de rendre les comptes, s’il y a encore des élections un jour … On peut rêver ! La presse nous fatigue toujours avec le blocus économique de la Russie. Vous êtes sûr de savoir de quoi vous écrivez ? Les sanctions ont été contournées et ceux qu’elles vont le plus impacter sont les Européens, pas les Russes. L’effondrement du rouble, qui aurait été une catastrophe pour eux, n’a pas eu lieu, ou plutôt, il s’est déjà inversé et ceux qui se trouvent le bec dans l’eau ne sont pas les Russes. Après le gaz il y a de fortes chances que d’autres produits essentiels de Russie ne nous parviennent plus. Ses produits agricoles, par exemple, réservés aux pays qui sont restés hors du diktat américain et considérés par Moscou comme non ennemis. Espérons que par produits agricoles ils n’entendent pas aussi les produits nécessaires au fonctionnement des exploitations agricoles, les intrants, nous n’aurions du coup le choix qu’entre pénuries et hyper inflation. Il faut être complétement taré pour sanctionner économiquement un pays ayant une autonomie quasi-totale et des ressources minières dont nous ne pouvons pas nous passer. C’est aussi débile que suicidaire. Les événements d’Ukraine nous montrent chaque jour à quel point la propagande est devenue le nerf de la guerre moderne, le choc des photos destinées à rendre l’ennemi responsable du conflit le disputant presque à celui des missiles. Difficile, dans ce contexte, de rappeler qu’au XVIIe siècle ce même terme, la propagande, loin de se vautrer dans la fange de l’endoctrinement, baignait plutôt dans l’eau bénite. À l’époque, la Propagande avait droit à la majuscule et elle était le domaine réservé de l’Église : c’est le pape Grégoire XV qui, en 1622, avait fondé la Sacra Congregatio de Propaganda Fide, laquelle était chargée de répandre la religion catholique et de diriger toutes les missions. Que cette caution religieuse ne nous fasse pas verser pour autant dans l’angélisme : l’amour du prochain lui-même ne détourne pas nécessairement du prosélytisme. Les guerres de Religion, les méthodes musclées de l’Inquisition sont là pour nous rappeler que, chez l’homme, les ennuis commencent presque toujours avec l’envie de propager ses idées. Quelles qu’elles soient.
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Ils sont tellement cons, ces Russes, puisqu’après n’avoir pas prévu de ravitaillement carburant pour leurs chars (paraît qu’ils en auraient laissé tout plein sur le bord des routes avec la clé sur le contact, l’assurance et la carte grise…) ils quittent d’eux-mêmes une zone de combats en prenant bien soin de massacrer et de laisser sur place et bien visibles un maximum de vieux civils au hasard et en pleine rue, histoire que le monde entier leur tombe sur la tronche… Finalement, il est peut-être complétement dingue le Vladimir ! A moins que ce soient ceux qui croient en ces infos indiscutables ? J’hésite… Toujours les mêmes méthodes : les camps de concentration serbes inventés par la presse USA pour justifier la destruction de la Yougoslavie par l’OTAN. Le génocide des Ouïghours et, avant, celui des Tibétains. Bucha rappelle terriblement le soi-disant massacre de Timisoara, en Roumanie, en 1989. Beaucoup ont affirmé que c’est après de cette manipulation grossière que les médias ont perdu toute crédibilité. Souvenez-vous de l’affaire des charniers de Timisoara : les médias internationaux sérieux ont filmé une vingtaine de cadavres présentés comme des victimes de la « securitate » de Ceaucescu. Indignation mondiale, plus de 4 000 victimes dans les charniers ! En 1990 rétropédalage : on découvre que les opposants à Ceaucescu avaient déterrés du cimetière des indigents de la ville ces fameux cadavres … Entre temps Ceaucescu et Madame avaient été abattus après une parodie de justice. Cette affaire pue le montage à plein nez, par les mêmes spécialistes des massacres provoquant des révolutions (Lybie, etc.) et des printemps arabes ou pas arabes. Même tabac pour la Ghouta et maintenant pour la Bucha. Le cadavre de l’homme aux mains liées dans le dos tué d’une balle dans la nuque doit se lire dans le sens : Poutine = Staline = le massacre de la forêt de Katyn. A Katyn c’était le NKVD qui était à la manœuvre. Et à Nuremberg, temple de la justice cosmique, ils ont tout mis sur le dos des Allemands ! Comme quoi un crime énorme peut présenter plusieurs facettes, comme un diamant entre les mains de quelqu’un qui en connaît la valeur. À Bucha, trois jours après le départ des Russes, le maire de la ville a fait une interview où il parle des dégâts matériels sur la ville sans faire aucune mention de cadavres de civils. Le lendemain un bataillon ukrainien rentre dans la ville et voilà le travail et les belles images ! Les bras des cadavres sont attaches avec des bandes de tissu blanc, qui est un signe de reconnaissance des pro-russes à l’attention de l’armée russe. Il faut être un crétin ou un menteur pour imaginer que le président russe peut en arriver là pour se mettre dans le collimateur des charognards politico-médiatiques de toute la planète : dans l’intérêt de qui ? Si les Russes n’avaient pas voulu épargner les civiles, l’Ukraine aurait été rasée en trois jours. Presque tout porterait à croire qu’il s’agit d’une opération psychologique organisée par les équipes de Zelensky pour créer une indignation planétaire et pousser à une intervention les occidentaux.






vendredi 1 avril 2022

La guerre continue à l'est, et le bourrage de crâne, partout.


« Les valeurs sont portées par les armes » 
Général Vincent Desportes (Ancien Directeur de l’École de Guerre) sur BFMTV. Voilà qui simplifie les choses ... Surtout quand il s'agit d'aborder la raison d'être de l’OTAN, des USA, etc. ...

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Regard rétroactif et de caractère. « Oui, les affaires d'Espagne sont importantes, et la contribution de ce pays à l'histoire européenne est tout à fait particulière. Il a vécu, il y a plusieurs siècles, une situation planétaire éprouvée comme situation nationale (…) Bloy et Bernanos sont des Espagnols. » E. Jünger à Carl Schmitt, Correspondance 1930-1983
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« C'est l'effet d'une loi supérieure qu'un peuple qui a donné au monde un élan nouveau et universel périsse à la fin avant tous les autres, et que son principe prévale, mais non lui-même. » Citation approximative d'un écrit de Hegel, Die Verfassung Deutschlands [1802; « La Constitution de l'Allemagne »], section VII: « Die Macht der Stände »
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Incapacité de comprendre ces progressistes qui répètent que rien ne peut justifier l'intervention russe en Ukraine alors qu'ils nous ont expliqué que la guerre de l'Otan contre la Yougoslavie était justifiée par la nécessité de protéger les Kosovars, celle contre la Libye par la nécessité de protéger la population de Benghazi, et celle contre l'Afghanistan par la nécessité de protéger les femmes afghanes, avec le succès que l'on sait. Et, plus avant dans le temps, la guerre du Vietnam était justifiée par la nécessité de nous protéger du communisme. Les Russes répondent que leur intervention est justifiée par la nécessité de protéger les populations du Donbass.

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L’Ukraine appartient à la Russie historique depuis plus de mille ans. Moscou a été créé plus tardivement. Elle est traversée par le Dniepr, fleuve emblématique qui venant du Nord débouche sur la mer Noire. Elle communique ainsi depuis toujours avec le monde scandinave, le monde latin catholique (Byzance) et plus tard le monde ottoman. La richesse de ses terres en fait une puissance agricole mondiale de premier plan. La richesse de son sous-sol est exceptionnelle : pétrole, gaz se schiste, charbon, métaux rares … ce qui lui a permis d’y créer une industrie à la fois traditionnelle, sidérurgie, et moderne : usines d’aviation et d’armement, centrales nucléaires, etc. On conçoit difficilement que la Russie soit disposée à abandonner ce territoire ancré dans son passé entre les mains d’une caste d'agités, marionnettes des USA ou, plus exactement, de la CIA. Imaginons que le Mexique exigeait les états qui lui ont été volés par les USA au dix-neuvième siècle …

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Des millions d’Ukrainiens ont été poussés à quitter leur pays car c’était devenu invivable et insoutenable. Une menace permanente pesait sur eux de la main des nationalistes haineux parce qu’ils voulaient vivre paisiblement et préserver pacifiquement leurs valeurs (coucou, général Desportes !). Le gouvernement de Kiev leur avait privé de leur langue et de leur histoire. Les médias européens ne sont pas capables d’arrêter de mentir au sujet de la répression du gouvernement ukrainien et sa criminelle politique de répressions contre les Russes ethniques, leur culture, leur histoire et leur langue russe, spécialement au Donbass, avec les bombardements et les massacres répétés. L’interdiction des chaînes de télévision, la dégradation de monuments historiques et culturels, ce qu’ils appelaient la décommunistisation du pays, l’interdiction des fêtes nationales, les poursuites des opposants, les assassinats des journalistes, la corruption, l’interdiction des partis politiques ... Ces vérités, tout simplement, n’ont jamais existé. En fait, cette guerre est un conflit tout ce qu’il y a de classique, un conflit comme il y en a eu des milliers depuis que le monde existe, pour des raisons territoriales, culturelles, etc. Le multiculturalisme n’a jamais marché, nulle part, et ce conflit en est la énième illustration. À se demander si une solution de sagesse ne serait pas de séparer définitivement les Russes et les Ukrainiens, avec migrations dans un sens et dans l’autre, tout comme les Allemands ethniques ont été priés de faire leurs valises de bien des endroits d’Europe centrale après la Seconde guerre mondiale, histoire que le cirque ne recommence pas. Mais on n’y peut sans doute rien, les armes parlent et vont parler un moment, et c’est le vainqueur qui dictera ses conditions, comme d’habitude … jusqu’à la prochaine fois.

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Culture de l'effacement. Flagellation, repentance, ethnomasochisme sont devenus les mamelles auxquelles s’abreuvent nos sociétés « européennes », heureuses de se faire piétiner, satisfaites de recevoir des crachats et qui en redemandent. Ces européens qui en perdent leur majuscule tant ils n’ont plus honneur ni fierté d’être ce qu’ils sont mais adoptent les galimatias inclusifs pour rédiger deux lignes. Ces espagnols (avec minuscule) qui se flattent d’avoir connu « trois cultures » et d’avoir eu une culture partagée avec les Arabes (là, majuscule méritée) ! … Je suis Espagnol, ni fier ni honteux de l’être comme un Japonais est japonais, un Finlandais, un Ougandais, un Chilien, un Somalien sont fiers d’être ce qu’ils sont. Chacun hérite, sans avoir rien demandé, de sa propre culture dans son pays et personne ne devrait y trouver à redire. Il n’est qu’en Espagne où l’Histoire devient souvent poignard haineux intercommunautaire, où patriotisme rime avec fascisme voire nazisme. Je ne comprends pas cet autodénigrement, ce perpétuel « courbage d’échine » sous les insultes, les quolibets, quand ce ne sont horions ou l’assassinat pure et simplement. Enfin, si, je les comprends bien ces pénitences, depuis que la gauche a abandonné le prolétariat (qui, lui, déjà, n'avait soi-disant pas de patrie, d'où que la guerre de 14 n'a pas eu lieu !) au profit de l’Autre, le stupide wokisme anglosaxon imposé partout. Et, quoique dans l'impuissance la plus totale, je ne l’accepte pas. Je ne sais pas où nous allons, ce que nous deviendrons mais je sais bien avec qui ou plutôt sans quels con(s)génères j’ai envie de finir mon chemin…

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Blagounette pour rigoler (jaune). De gentils suprémacistes bien de chez nous comparent la Russie à l'Espagne et la richissime Catalogne à la pauvre Ukraine. Ce n'est pas une très mauvaise équivalence ! En fait, j'y ai pensé plus d'une fois. Car cela cadre bien avec la dynamique que nous avons dans notre pays depuis des années. Si ce n'est que l'Espagne n'est pas un millième aussi solidaire des siens que la Russie, bien que la Catalogne partage une bonne partie de merde raciste, suprémaciste et « anti » avec l'Ukraine. Tentons de nous expliquer. L'Espagne n'a pas accordé l'indépendance à la Catalogne comme la Russie l'avait fait avec l'Ukraine (1991), et M. Rajoy a laissé aux séparatistes catalans mener à terme leur référendum, truffé d'irrégularites, depuis que Zapatero leur avait ouvert la voie quand il avait assuré qu'il accepterait de bon cœur ce que les Catalans « décideraient ». P. Sánchez, qui leur doit en partie son pouvoir de nuire, n’aurait-il pas le droit de fermer les yeux quand la nouvelle occasion se présentera ? De son côté, la Catalogne partage avec l'Ukraine le fait qu'une partie très importante de la population manifeste son désir d'indépendance et que cette population est relativement, assez ou même trop raciste et xénophobe voire nazi. Si la caste au pouvoir en Catalogne obtenait l'indépendance, elle ferait exactement la même chose que la caste ukrainienne a fait depuis longtemps : imposer sa langue à tous partout. Avec une large autonomie, qui est quasiment l’indépendance, ils le font déjà sans complexes et sans respecter les lois ni la Constitution actuelle. En Ukraine, une large majorité de la population est russophone, tout comme en Catalogne l’espagnol est la langue de la presque totalité sauf qu’elle est interdite à l’école et dans les médias et persécutée dans la vie commune. C’est, à les entendre, la langue de l'État oppresseur avec une large palette de délires pour réinterpréter aussi bien l’histoire locale que l'histoire commune.
C'est la première initiative du président Zelensky a fait en arrivant au pouvoir. Et probablement, bien que pas si brutalement qu'en Ukraine, la Catalogne attaquerait sans cesse les gens qui se sentent plutôt espagnols et vivent en espagnol. Et voilà la Tabarnia qui pointe son nez ! C'est-à-dire que la parallèle Espagne / Russie et Catalogne / Ukraine n’est pas tout à fait dépourvue de sens : en Catalogne, notre Donbass ibérique se trouve aussi à l’est ! Imaginons un (court) instant que la Catalogne devienne enfin indépendante, ce ne serait plus qu'une question de temps qu'elle commence à attaquer la Tabarnie, région rebelle qui veut rester toujours espagnole. Et pas qu’avec des bombes, avec n’importe quel moyen susceptible de rendre à ces lieux la vie impossible. Pour comprendre ce qui s’en suivrait, une petite question très simple : l'Espagne devrait-elle venir en aide à une Tabarnie massacrée ? Gros problème, car l’opinion unanime et indépendante-après-gavage-ad hoc explique que rien ne saurait justifier la violence. Ni en gros ni en détail (enfin, ça dépend des lieux et des causes défendues, mais peut importe, on parle du monde libre, là). Et d'où quelle vienne, cette violence, et tout ça. Qui prétextant l'autodéfense commence une guerre serait donc responsable de tout ce qui pourrait advenir avec.

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Chant du Sexagénaire

J'ai pris les coups de caveçon du destin,
Victoires et défaites, révolutions et restaurations,
Inflations et déflations, bombardements et
Diffamations, changements de régimes et ruptures de tuyauterie,
La faim, le froid, en camp, à l'isolement.
Tout cela je suis passé à travers,
Tout à travers moi a passé.

Je connais bien des genres de la terreur,
La terreur d'en haut et la terreur d'en bas,
Terreur sur terre, terreur depuis les airs,
Terreur légale, terreur extralégale.
Terreur brune, terreur rouge, terreur poivre et sel,
Et la pire, celle que personne n'ose nommer.
Je les connais et les sais toutes, leur tour de main.

Je connais les slogans scandés du pouvoir et du droit,
Les amplificateurs et falsificateurs de tous régimes,
Les listes noires chargées de noms,
Les fichiers bien en ordre des persécuteurs.

Que chanter à présent ?
L'hymne du PLACEBO ?
Abdiquer tout problème, envier les plantes et les bêtes ?
Trembler paniquement au cercle des panistes ?
Jouir tel le moucheron qui saute à reculons ?

Trois fois je fus au ventre du poisson.
Vis en face le suicide par la main du bourreau
Mais ceint et drapé des mots des chanteurs sibyllins,

Et le saint venu d'Orient m'ouvre la porte du salut.
Fils ainsi consacré, nul besoin que tu trembles !
Prête l'oreille et patiente !

11 juillet 1948. Pour Ernst Jünger, en souvenir de Carl Schmitt

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Adolescent, je passais des heures à me demander comment une société cultivée, développée et au somment du progrès comme l'allemande avait pu produire en son sein le nazisme et l'Holocauste. C'était les sermons de l’école et tout ça. J’ai fait un bout de chemin après ces heures juvéniles d’appréhension. Et j’ai observé la réalité dans laquelle je vivais chaque jour. De quelle manière, dans la société qui était la mienne, des centaines de milliers de personnes semblaient comprendre, justifier voire soutenir le moment venu, une bande paramilitaire nationaliste au paroxysme (race, langue, sang) qui supprimait physiquement qui elle voulait et s’abandonnait à ce sentiment sans scrupule en se réclamant pourtant du bonheur pour tous qui découle du socialisme (!). Et pour des centaines de milliers de mes concitoyens, c’étaient « les leurs ». Dans ma maturité, j’ai passé pas mal de temps à rechercher et à vérifier ces processus de manipulation qui nous rendent de plus en plus vulnérables justement à cause d’une surabondance d'information circulant le long d’une boucle sans fin et facilement transposable des agences de nouvelles à nos portables, et de nos mains à nos cerveaux. Et on l’a bien bouclé, nous-mêmes, cette boucle ! Après la gigantesque escroquerie médiatique de la guerre en Irak - comme après tant d’autres ! - il n'est donc pas surprenant que nos sociétés européennes, démocratiques, développées, prennent parti dans un conflit compliqué et lointain comme si elles en étaient les premières victimes, guidées comme d'habitude par ces media et ces agences qui montrent ou cachent sans vergogne tout ce qui convient ou ne convient pas à leur intérêt. Aussi, une guerre civile alimentée de l'étranger par des intérêts géostratégiques que nous avons longtemps ignorés, nous est servie, avec le tour de passepasse nécessaire, comme une sempiternelle histoire de bons et de méchants. Lorsqu’un pouvoir redoutable qui se sent en danger intervient pour défendre ses intérêts, après des années de mise en garde, on sonne l’hallali. Le pouvoir ennemi de cet autre pouvoir aux abois, lui, est à priori très gentil, démocrate et champion de toute sorte de libertés et si les milices sous sa protection montrent des tatouages ​​à croix gammée et pratiquent la violence comme si c’était un religion, c’est pour la bonne cause.
S’ils utilisent systématiquement leurs propres civils comme boucliers humains, c’est parce que l’extrême cruauté des méchant les y oblige. S’ils torturent dans les rues des Tziganes et de gens qui parlent une langue qu’ils aiment pas, ils n’avaient qu’à pas être là et à apparaître si tièdes ou si traîtres. Les gentils, c’est les agressés, nous répètent mille fois par seconde nos médias subventionnés. Bombardements des hôpitaux, des centres commerciaux, des bâtiments civils et des écoles, prouvent s’il le fallait que les attaquants sont des gens malfaisants qui veulent semer la terreur. Et on doit avaler cette pilule sans la moindre critique ou réflexion, au point que celui qui s’aviserait d’introduire des nuances ou d’y mettre un bémol serait immédiatement dénoncé comme partisan défenseur du tyran russe, fou, toxicomane, psychopathe et meurtrier comme tout le monde sait pour peu qu'on suive les infos. Souvent, comme ça a été le cas déjà en Syrie, s’ils bombardent une ville habitée par des gens qui sont pour la plupart de leur côté, un hôpital par exemple, c’est parce qu’ils ne savent plus comment manifester leur cruauté ... Ils se font écraser sous les missiles lancés de l’intérieur de cet espace ? Ça, c'est vous qui le dites ! Qui pourrait croire à cette version machiavélique des choses ? Et on regarde dans une autre direction. En revanche, quand les gentils torturent des Tziganes et crucifient ceux qui ne veulent pas participer à cette barbarie ou qui ne peuvent tout simplement pas prononcer correctement en ukrainien un mot difficile, on ne veut pas y croire, point barre. Ce ne sont que des fausses nouvelles, de grossières fake news diffusées par le pouvoir russe. Et, pour revenir au début de ce billet, cela m’étonne moins que des gens cultivés, développés et au sommet du progrès puissent tomber si facilement dans le piège et acceptent de participer à la barbarie qui nous submerge. Parce ce que ceux qui montrent au monde la voie à suivre ne se trompent jamais, et ils se sont au préalable autoproclamés champions toutes catégories en défense des libertés, de la démocratie, des droits de l’homme, de la liberté des peuples (sous leur domination féroce et souvent criminelle, mais pour leur bien !) … Ces mêmes raisons qui ont toujours justifié l’injustifiable depuis deux siècles. Et j’imagine des ados d’aujourd’hui en train de se poser la question : mais comment est-ce possible que, des gens développés, cultivés, au sommet du progrès ... ? Et tout recommence.

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Note en marge, en espagnol, pour quatre bons amis. Muy al contrario de lo falsamente se escucha machaconamente en los media europeos, Rusia no está totalmente aislada. Esta imagen invertida de la realidad es una especie de autohipnosis en la que se encierran los países de la OTAN. Es fruto de una visión geopolítica excesivamente ombliguista y confiada que impide comprender los grandes movimientos tectónicos en curso. El 24 de marzo pasado, el ministro de exteriores ruso, Lavrov, se reunió con los embajadores del BRICS (grupo Brasil, Rusia, India, China, Sudáfrica), que cooperan en muchas áreas y han trabajado durante mucho tiempo para romper el dominio occidental sobre la economía global, creando, por ejemplo, en 2016, el Nuevo Banco de Desarrollo, diseñado como una alternativa al Banco Mundial y como instrumento de gobernanza global de los llamados países emergentes.
Pero “nuestros” dirigentes se niegan a ver la respuesta internacional contra la hegemonía de Estados Unidos y sus aliados en materia de globalización. Que avanza poco a poco como transición a un Nuevo Orden Mundial (Gran Reinicio) en el que las Naciones serán definitivamente liquidadas. “Quien controla el acceso a los alimentos controla a las personas”. Cosa que se efectuará con el inevitable racionamiento, que se nos echa encima, de lo hasta ahora esencial. “Quien controla la energía controla continentes enteros”. El bloqueo progresivo contra la Federación Rusa generará una explosión en los costos de la energía y los estados europeos ya están pendientes de implementar su control progresivo: el racionamiento también será en este campo inevitable. El suicidio energético no es un error, es una clara voluntad de acelerar la agenda 2030 de Naciones Unidas, caballo de Troya de Davos (Foro Económico Mundial). “Quien controla el dinero controla el mundo”. Los bancos centrales a través de emisión sucesiva de moneda (flexibilización cuantitativa) son la razón principal de la gigantesca inflación actual. En los llamados estados de bienestar, tratar de yugular el control de la inflación solo agravará el problema, que es el objetivo. La mano que da está por encima de la mano que recibe. Los planes de recuperación son, de hecho, un avance en el control completo de la economía utilizando la inflación como medio extraordinario. Además, el establecimiento de la moneda digital a finales de 2022 en manos de los bancos centrales de todo el mundo irá en el mismo sentido. La moneda digital estará vinculada al crédito social, y ya no habrá más dinero en efectivo a largo plazo. Las citas anteriores son una única cita del mentor de Klaus Schwab: Henry Kissinger. Schwab admirador de Lenin,

cuyo busto figura en lugar de honor en su oficina. Y seguramente siempre en mente esta reflexión de Lenin sobre la inflación: “Mediante un proceso continuo de inflación, los gobiernos pueden confiscar en secreto y de manera indetectable una parte significativa de la riqueza de sus ciudadanos”. Y nuestra desdichada opinión pública ocupada con Zelensky, declarado santo subito por la prensa de los Buenos-Por-Antonomasia, presente hasta en la sopa. Y eso que hasta hace un mes todo bicho viviente desconocía su existencia de cómico de reparto en la televisión ucraniana, tocando el piano con la minga y bailando con atrezo travesti y tacones de aguja. Incluso después, cuando un oligarca multimillonario le catapultó de los platós a la jefatura del estado para hacer de títere al servicio de los norteamericanos, la gente seguía sabiendo poco de su vida y milagros. Al final, resulta que ha sido Putin quien le ha empujado a la cumbre del estrellato mundial. Sin él, habría seguido siendo el presidente títere y anónimo de remoto país centroeuropeo que pocos tertulianos especialistas actuales habrían podido ubicar en un mapa. Hoy, todo occidente lo adora. Han hallado en él el icono sobre el que verter el torrente de obsequioso amor capaz de equilibrar proporcionalmente el odio inoculado contra el presidente ruso o incluso contra Rusia o los propios rusos. Es un poco como si una posición política colectiva se basara en el principio de los vasos comunicantes. Prácticamente todos los canales de televisión sienten la necesidad urgente y grotesca de ocupar una parte de sus pantallas con una banderita ucraniana mientras emiten el programa que sea. El patético Bernard Henri-Lévy, siempre al borde del delirio desde la mamarrachada, ve en él a todo un Churchill contemporáneo. ¡Ni más ni menos! ¡Churchill estará revolviéndose en su tumba! Aparte de haber sido durante días el líder de un país amenazado de invasión, los puntos de comparación entre los dos personajes se agotan rápido. Churchill no bombardeó con saña a una parte de su población, obligada a enterrarse en los sótanos, durante ocho años. Churchill no adquirió una fortuna multimillonaria a costa de sus compatriotas en menos de tres años de presidencia, no se vio sumergido en un escándalo financiero de fraude fiscal como los Papeles de Pandora. Ni estuvo al frente de redes de trata de personas y pedofilia. Ni convirtió a un neonazi como Stepan Bandera en un héroe nacional. Ni se rodeó de milicias nazis, como el Regimiento Azov o el siniestro partido Pravy Sektor. No permitió que estos nazis sembraran el terror en retaguardia, linchando a ciudadanos ni atándolos a las farolas para humillarlos y hacer que otros ciudadanos los azotaran o vete a saber qué cuando las cámaras ya no filman. No consintió que estas milicias nazis impidieran a los civiles tomar los corredores humanitarios abiertos por el ejército invasor en Marioupol. Ni les permitió tomar a civiles como escudos humanos. Las revistas estomagan con sus eslóganes de repetición: "Zelensky, héroe de la Libertad". Ahí es precisamente donde la llamada prensa basura adquiere todo su significado. Un héroe que fue a refugiarse en una embajada en Polonia mientras obligaba a los civiles a quedarse para alistarse en el ejército. Un héroe que distribuye indiscriminadamente armas proporcionadas complacientemente por la UE a expensas de los contribuyentes de los países miembros, que pronto acabarán alimentando a todas las mafias que prosperan en su país y en los barrios “sensibles” de muchos otros países… Un héroe que ha cerrado todos los canales de televisión que le molestan. Un héroe que ha prohibido todos los partidos de oposición. Pero ahí le tenemos ...
Actualmente, de gira pidiendo ayuda internacional y riñendo a unos y a otros por lo que él interpreta como "tibieza". Utilizando abusivamente, en los distintos Parlamentos a los que acude como invitado, alusiones fuera de contexto pero hábilmente capaces de provocar una adhesión irreprimible: a los alemanes el Muro de Berlín, a los americanos la Guerra Civil, a los ingleses la resistencia de Churchill, a los israelíes el Holocausto. Aunque con estos ha dado en hueso, pese a ser él mismo judío. Ha olvidado que la palabra Shoah es algo delicadísimo para los judíos de Israel y, allí precisamente, en el Parlamento israelí, la recepción fue bastante más moderada que en otros lugares. Hay muchísimos israelíes de origen ruso. Algo que abría la puerta de la mediación eficaz de Israel con Rusia, pero no por definición favorable para el clan en el poder, representado por su estrella mediática. Que no basta para ser un verdadero jefe de estado. En Francia, actuó la semana pasada ante una Asamblea Nacional, totalmente rendida a sus pies. Por cierto, llena a rebosar para la ocasión. Curiosamente, cuando hay que discutir sobre proyectos de ley que afectan directamente a la vida cotidiana de los ciudadanos corrientes en ella representados, los vacíos suelen ser clamorosos. Exige a las empresas francesas irse de Rusia para no financiar “el asesinato de mujeres y niños” pero las mujeres y los niños del Donbass que han ido muriendo bajo sus bombas durante ocho largos años no parecen haberle dejado mucha huella ni inspirarle demasiada compasión. No se ha manifestado nunca al respecto. Los intereses legítimos de estas empresas y sus repercusiones multilaterales le importan muy poco. Incluso llama a boicotear a Renault o a Alcampo. ¡Así gradece a los franceses el apoyo que dócilmente le han prestado desde el primer día de guerra! Bien es verdad que tal apoyo se deriva de la histérica campaña de desinformación masiva y de propaganda primaria promovida desde los grupos mediáticos vinculados a los "aliados".
Este multimillonario al frente de un país azotado por la corrupción – la esposa de uno de sus diputados fue sorprendida en la frontera húngara con maletas llenas de millones de dólares y euros en billetes pequeños – se atreve a exigir austeridad a los extranjeros que no están para nada involucrados en el conflicto sangriento entre él y los rusos, y que él ha contribuido no poco a envenenar. El ardor guerrero sobrevenido no convierte a nadie en estadista de la noche a la mañana, por más que así lo quiera representar una prensa tantas veces miserable y mercenaria. La historia pronto nos devolverá la realidad de los hechos y disipará la propaganda basura que pretende convertirle a toda costa en héroe cuando solo representa intereses mucho más poderosos que él mismo, que, llegado el caso, se desharán de él cuando su papel no sea necesario. Su gesticulación en el escenario internacional no traerá la paz, a pesar de lo que la prensa occidental está tratando de hacer creer a la gente. Más bien lo contrario. Solo retrasará su ansiada llegada, a costa de muchas vidas rusas y ucranianas. De haber aceptado desde el principio la independencia de unas provincias que el poder ucraniano despreciaba (ver el vínculo a Donbass, más arriba) y a cuyos habitantes ha estado machacando con saña, de haber aceptado la neutralidad de Ucrania y su desmilitarización, habría hecho de su país un enclave como Finlandia. En vez de envenenar los asuntos geopolíticos rusos al son que le proponían los americanos, podría haberse dedicado a darle a su país la prosperidad a la que tiene derecho a acceder, dada su riqueza agrícola y minera. En cambio, ha preferido llegar a la confrontación con el presidente Putin para poner en marcha una guerra irreversible, hipotecando con ello el futuro de los ucranianos. Al final, lo ideal sería que intereses realmente ucranianos, preferiblemente del oeste, conscientes del caos en el que ya está inmerso el país, tomasen la iniciativa para facilitar una salida. La paz volvería a la región. Y con ella, la retirada del Departamento de Estado americano del espacio ucraniano como laboratorio privilegiado para experimentar el proyecto de gobierno mundial al que tanto aspira, sin reparar en gastos materiales o humanos, el Foro Económico Mundial. Los Schwab, Rothschild, Soros and Co. Y una buena parte del mundo que detesta ese proyecto respiraría aliviada. Dada la senilidad generalizada de los Schwab, Soros y Cía., que manejan de veras los hilos, pero tienen la fecha de caducidad anunciada, el corrupto grupo dirigente de politicastros, neonazis y buitres interesados en que el conflicto dure, se envenene y se internacionalice, tiene el tiempo contado. En todos los sentidos, incluido el del fallecimiento inevitable. La desaparición. La nada: verdadera mundialización totalmente exitosa desde el comienzo de los tiempos. La nada más absoluta, sin reinicio ni Gran Reseteo que valga.


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