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mardi 22 mars 2022

Siamo disfattisti ! En deux langues …

Tamara Lempicka - Refugees

De la catégorisation : pour quelques vrai(e)s ami(e)s. Distinguer les vrais experts et les raseurs. Depuis quelque temps, je dois faire preuve de mansuétude dans des discussions sans fin quand mes interlocuteurs, d’un niveau culturel discutable – quoique agrégés, désagrégés, sur-agrégés, architectes, avocats, instituteurs en exercice ou n’ayant jamais exercé, étudiants brillants, cancres retardataires ... – et d’un bagout phénoménal, des sortes de modernes Pic de Mirandole bavards, tiennent à me faire remarquer que leur condition de touristes occasionnels à un moment donné de leur existence, remplace avantageusement toute autre source de connaissance à laquelle on pourrait prétendre. « Tu sais qu’on est allés en X en 1982 et que … », « Lors de notre visite au Y… » Peu importe où ça pourrait bien être, ils y sont déjà allés et en connaisseurs. Peu importe que leur savoir librement acquis soit nettement inférieur à celui de leur spécialité. Qu’ils soient scientifiques ou littéraires, aucun sujet ne leur est étranger. Qu’il s’agisse de politique intérieure ou extérieure, d’immunologie, d’épidémiologie, de politique sanitaire, de psychiatrie poutinienne, de stratégie, d’armement ou de technique du bilboquet, rien n’échappe à leur encyclopédique ignorance. Du coup, je reste comme des ronds de flan face à ces génies. Il faut dire que la nature m’a doté d’une glande admirative sous-dimensionnée : que ce soit un monstre médiatique, un pitre de la politique ou un géant de la culture, c’est avec peine que j’arrive à adhérer à un zeste d’admiration et jamais de la vie sans conditions, admettant de me voir voué aux gémonies pour l’éternité de la part de mon interlocuteur. Alors, en face de babillards semblables, je vous laisse imaginer … C’est sans doute mon côté pas ravi du tout de la crèche. Ayant donc cette glande tellement atrophiée, je ne partage pas facilement l’enthousiasme de masse, le truc collectif, l’opinion générale. Ces miens interlocuteurs ne sont certes pas dépourvus de talent mais il leur manque, à mes yeux un savoir fondamental engendré par la diversité patente de fondements, l’exhaustivité démontrée dans la présentation des arguments, la soif infatigable de connaissance, la capacité à mettre chaque événement en perspective, bref, tout ce qui peut enrichir et compléter cette fameuse « expérience » dont on pourrait consciencieusement critiquer l’utilité, sans avoir à citer Hegel. On se moque souvent, avec insistance et depuis toujours des docti cum libris mais, justement, des gens qui n’ont passé qu’un temps relativement bref dans les livres devraient habituellement avoir la sagesse de se cantonner à leur domaine de compétence avant de l’ouvrir à tort et à travers. Ce que ne font pas nos touristes débatteurs, ces purs consommateurs de mélasse médiatique, d’idéologie (progressiste, de préférence) à trois sous, sévissant couramment dans n’importe quelle conversation ou débat à partir d’une émission télé ou d’un souvenir de voyage qui leur a apporté un stupide dogmatisme pur sucre, maigre échafaudage de leurs banales convictions qui prennent la dernière ânerie qui leur passe par la tête pour de l’argent comptant. C’est justement cette confiance en leur propre bêtise et leurs convictions fabriquées à la chaîne par d’autres qu’eux-mêmes que je reproche à ces gens. Pas au vrai connaisseur susceptible de m'apprendre des choses. Mais bon, nous vivons une époque moderne où il faut que toute catégorie soit représentée. Au risque de devoir prendre des têtes à claques ignares pour de grands sages qui ne s’en laissent pas conter.

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« C’est que la musique n’était pas pour lui un simple divertissement des sens, un plaisir de l’ouïe », mais « le domaine mystérieux où se rejoignent le terrestre et le divin, où se confondent les extases de la chair et de la Grâce, bref la terre d’élection au seuil de laquelle s’arrêtent les batailles et où les deux étendards, enfin réconciliés, pouvaient, d’un même mouvement, s’incliner l’un devant l’autre » Jacques Benoist-Méchin, Hommage à Lucien Rebatet

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Pour l'ami anonyme d'Onyarbi. Técnicamente, los rusos podían haber declarado la guerra ya en 1992 cuando los Estados bálticos ingresaron en la OTAN, pero hay que reconocer que el país estaba en un estado tan deplorable y sobre todo políticamente caótico, que ni se les habría ocurrido. En este momento, 30 años después, una vez  reorganizado y remodelado el país, el Estado Mayor y hasta el Banco Central de Rusia, con matices, se han sentido preparados para responder a la indecente política norteamericana con el ariete de la OTAN, dadas las violaciones reiteradas de todos los acuerdos relativos a Ucrania... Washington no solo lanzó la integración de Ucrania en la OTAN, además, los prepotentes estadounidenses instalaron una docena de laboratorios tipo P3 para la guerra bacteriológica contra Rusia. V. Putin había advertido a Europa en 2012, 2013, 2014, 2015, etc. que cualquier extensión de la OTAN en sus fronteras conduciría automáticamente a una respuesta por su parte. Para ocultar su quiebra y sobre todo la hiperinflación, los USA (30 billones de deuda al 130%) llevan desde 2007 multiplicando billones de dólares con la máquina de hacer dinero - en dinero Monopoly - sin base en el sector real de la economía, y han decidido compensar su catastrófico estado disparando la inestabilidad fuera de sus fronteras. Nada más sencillo que disfrazar la hiperinflación con una guerra… ¡Salvados por la campana! Ahora, a patear a los rusos en el culo de los aliados europeos. Todos a una entonan en Uropa la misma canción, desde el frágil peluquín Macron al ridículo figurín de la Moncloa, súbitamente amigo de Marruecos sin dar previas explicaciones a nadie, pasando por el ectoplasma Jefe del Estado de la Ciudad del Vaticano: ¡la culpa la tiene Putin! ¿Y cómo acabar sin un recuerdo emocionado para Solana, el Verdugo de Belgrado, memo con reputación de estadista que aparece ahora en La Sexta española impartiendo doctrina? En su época de presidente del ente, Estados Unidos y sus aliados, los ingleses en particular, atacaron a Yugoslavia con felonía sin siquiera molestarse en pasar por Naciones Unidas. Ellos se sienten dueños del mundo como lo son de todos los media europeos influyentes, y pueden violar todas las leyes internacionales sin miedo a una reacción de las opiniones públicas con conciencia verde y casi completamente wokizadas.


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mardi 8 mars 2022

En attendant la paix.

Anecdote. Il y a quelques jours, j’ai essayé de résoudre un truc au téléphone. Ce ne fut pas aisé car la personne qui prit l’appareil devait être atteinte d’une légère surdité. Elle me demanda par trois fois mon nom et me demanda de l’épeler. Il est vrai que le nom de Cuenca, tout comme mon prénom de Jésus est aussi exotique que peu répandu et que, ceux qui me connaissent dans la vraie vie pourront en témoigner, ma voix est fluette et mon élocution embarrassée. Je crus revivre l’inénarrable aventure que je connaissais il y a quelques années lorsque j’essayai de me faire appeler « Cuenca » – deux syllabes ! – et pas « Cuença », « De la Cuença » ou plus bizarre encore, lors de réunions de travail ! Pour faire durer le pastis, j’ajouterai le calvaire d’une collègue au nom de Consuelo dont la bonne volonté n’avait d’égale que sa compétence linguistique. Raccordé à ses interlocuteurs français, ça devenait systématiquement « Consuela » et elle, la pauvre, d’expliquer à ses auditeurs que le fait d’être une femme ne transformait pas automatiquement la dernière voyelle de son prénom ! L’affaire lui prenait une heure et demie ! Mais passons.

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Tout ce qui est russe, y compris les handicapés russes, les chats russes, les poupées russes et même les montagnes russes, est offert en pâture aux vautours. Au monde entier. Sans nuance ni modération. Dégoût de la meute.

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Le chœur unanime des perroquets propagandistes fixe immédiatement les lignes directrices, la conduite et les slogans favorables au camp auto-désigné du Bien, ce qui a toujours été quelque chose de socialement avantageux. Malheur à ceux qui, avant d’émettre un jugement portant sur la guerre, s'efforcent d’en rechercher les causes, d’en comprendre les raisons, d’en nuancer les arguments ! D’ignares palabreurs ! De nuisibles ergoteurs qui dans notre Occident manichéen, américanisé jusqu'à la moelle, manifestent leur désir de comprendre comme souillés par le pire stigmate du pire des crimes. Le manichéisme est la vertu suprême. Point barre. Nous sommes sur le point d’en faire une nouvelle anthologie. Force est de constater, après deux semaines de guerre, que la honteuse propagation des bêtises les plus absurdes par les serviles médias de l'oligarchie et de ses ingénieurs sociaux bat son plein. Ayant atteint sa plénitude, quelques années plus tard, comme cela a été le cas après chaque guerre, reviendra le mea culpa collectif de ces médias débordant de bonne conscience et donnant des leçons. Quand ce sera trop tard. Quand ce sera parfaitement inutile. Et le mal aura été fait. Nous savons maintenant la dose d’ignominie qu’il a fallu accumuler lors de la désintégration de la Yougoslavie. In illo tempore, les bombes de l'OTAN ouvraient la porte lumineuse de la paix. Elles n’étaient pas porteuses de mort, elles n’étaient pas destinées à blesser qui que ce soit, ni encore moins à détruire … A chaque nouvelle guerre, tout recommence, comme une pathologie incurable, structurelle et profonde. On fait arrêt sur image au bon moment dans l’une des vidéos de l'infâme Colin Powell, puis on multiplie le résultat par X et on aura l’impression d’assistera à nouveau à l'empoisonnement massif et délibéré de l’opinion mondiale à l'occasion de l’invasion de l’Irak, si ce n’est que cette fois-ci il s’agit de la Russie. La propagande est un éternel retour.

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Marcel Beaufils écrit à propos de la conception de la musique selon Schumann : « par la musique, l’homme prend conscience, comme tactilement, de mille états que sa “raison” refuse de connaître […]. Par la musique, l’homme se reconnaît dans des vibrations profondes sur lesquelles il n’a plus besoin de mettre des idées ni des mots. La musique apporte à l’homme ce plan total de conscience où il lui suffit de se sentir comme simultanément dans toutes ses épaisseurs, et de se blottir dans cette aperception physique de lui-même. […] Et si la musique est une vibration, si elle trouve en nous, par une voie royale ouverte, un terrain mouvant, inconnaissable, sans cesse en obscure gestation, et, dans ce terrain, cette vie universelle dans laquelle nous sommes baignés, enracinés, impliqués par l’esprit à la fois et la chair : ne va-t-elle pas nous situer dans cet univers mieux, et plus immédiatement, qu’une métaphysique pensée ? Elle est une métaphysique à chaque instant sentie et pressentie, guidée par l’obscur instinct et non par des dogmes d’école, aussi bien qu’elle est une introspection confirmée par la vibration en nous du vivant qui se reconnaît et s’écoute vivre. » M. Beaufils, Le Lied romantique allemand, Paris, Gallimard, 1956, rééd. 1982, p. 114-115 

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Il va falloir songer à expurger les bibliothèques des ouvrages russes, forcément pro-Poutine. Je propose donc que l’on brûle en place publique les ouvrages de Dostoïevski, Gogol, Soljenitsyne, Tchekhov et autres Pouchkine. On fera sauter les monuments à la gloire de l’armée rouge, il n’y en a pas beaucoup en France, et pratiquement aucun en Espagne mais dans l’ex RDA il y en a pas mal. Débaptisons les rues et places de Stalingrad, les Russes, comme chacun sait, n’ont quasiment rien fait pour battre les nazis : 27 millions de morts ! Trois fois rien … La gauche a depuis un bon moment abandonné les classes populaires. Elle s’est spécialisée dans la défense des « minorités » et, concrètement, cela donne le wokisme, la fin des frontières donc de toute idée de nation et d’identité nationale (excepté le kaléidoscope des petites identités ethniques), le LGBT-isme et l’écologie détraquée, à quoi on pourrait ajouter la glorification des délinquants, la haine de la propriété privée (vive les squatteurs !), la destruction de l’enseignement et de la culture traditionnels. Les Russes n’émettent pas spécialement sur cette longueur d’onde et cela explique, je crois, en grande partie, la haine de la gauche occidentale frelatée envers Poutine et tout ce qu’il représente.

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Tout le monde paraît l’avoir oublié, mais c’est en 1946 qu’a eu lieu la dernière épuration ethnique officielle, exigée par les Américains. Toutes les familles allemandes ont été priées de quitter le territoire tchécoslovaque (Sudètes), ainsi que de la Pologne (Silésie, couloir de Dantzig). Les Soviétiques avaient été un peu plus impérieux avec les Poméraniens, qui ont été promptement massacrés et remplacés par des citoyens soviétiques à Kaliningrad. Il n’y a pas que les Allemands à avoir été expulsés, la rectification de la frontière de la Pologne a entraîné l’expulsion par Staline des populations polonaises dans ce qui fait partie de l’Ukraine aujourd’hui. Lvov, qui s'appelait Lemberg, capitale de la Galicie, fit partie de l’empire austro-hongrois pendant deux siècles. Moldavie : c’est un territoire artificiel imaginé par Staline (comme ailleurs). La Transnistrie n’est pas historiquement roumaine, en revanche, le sud de la Bessarabie et le nord de la Bukovine, aujourd’hui ukrainiennes, si. Les Hongrois ont déjà payé le prix fort avec le dépeçage de leur pays en 1920 lors du « traité », plutôt un diktat, de Trianon qui leur fît perdre les deux tiers de leur territoire et pas loin des deux tiers de leur population. Encore aujourd’hui, on peut parler hongrois en Serbie, en Slovakie et surtout en Roumanie, je devrais dire en Transylvanie. Cela leur est toujours resté en travers de la gorge. Imaginez la France coupée la hauteur de Blois, tout le sud étant annexé par la Suisse, l’Espagne et l’Italie par exemple.

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vendredi 4 mars 2022

Autoinmolación de Sísifo sin piedra ...

 

La Historia encubre la guerra en Ucrania con sus estratos desiguales alineados por los años. Para las opiniones públicas convenientemente "informadas", sujetas a una simplista reducción histórica, Ucrania es un viejo estado soberano cuya integridad está amenazada por su vecino ruso, que ya le arrebató Crimea. Vladimir Putin, ex oficial del KGB, es un dictador criptocomunista que usa la fuerza y ​​​​busca anexionar territorios externos poblados por poblaciones de habla rusa. ¡Ya está! Es que la Historia se repite. Estamos de nuevo en 1938, V. Putin es Hitler y quiere incorporar los Sudetes a Alemania. ¡Otra vez Munich! ¡Putin no pasará! Sólo que, si nos tomamos la molestia de repasar la Historia, el pasado es muy diferente aunque vuelva a pesar con fuerza sobre el presente.

En 1991, de agosto a diciembre, las antiguas repúblicas soviéticas proclamaron su independencia. El 25 de diciembre, la URSS dejó de existir y dio paso a una Comunidad de Estados Independientes. Algunos, como los Estados bálticos, se unieron pronto a la Unión Europea y también a la OTAN. Ucrania permaneció cerca de Rusia para acabar muy lejos. Primero con la elección de Víctor Yuschenko, tras la “revolución naranja”, luego, cuando el movimiento “Euromaidán” derrocó al presidente prorruso Víctor Yanukovich. Por primera vez desde el siglo XVII, Rusia se vio privada de una parte del Imperio construido por los zares, consolidado o incluso ampliado por el régimen soviético. El presidente Bush (padre) le había asegurado a Gorbachov que la OTAN no se extendería hasta la frontera rusa. Promesa verbal incumplida. Hasta se niega su realidad. Debiendo hacer frente a una transición difícil y pésimamente gestionada por Yeltsin, Rusia se sometió sin remedio.



Putin llegó al poder a principios del nuevo milenio, y con él cambió el panorama. Creía en la historia de su país sin aceptar la pérdida de lo que la retórica gaullista llamaba la “grandeur”, sólo que, a diferencia de éste, contaba con los medios y el valor de mantenerla sin encargárselo a nadie. De Gaulle tuvo la inmensa suerte de que le ganarán la guerra los aliados.

Tres hechos parecen determinar el presente: primero, la URSS y, en ella, Rusia jugaron un papel decisivo, exageradamente caro en vidas humanas, en la victoria sobre el nazismo, y los nuevos “aliados” empezaron a arrebatarle a su caída no solo los logros de esta victoria final en todos los frentes sino incluso lo que los nazis habían arrebatado a la URSS en 1941-1944: la misma Ucrania. La presencia en ella, como en los países bálticos, de celosos colaboradores del nazismo de la época, y la arrogante nostalgia agresiva de la que llevan haciendo gala hasta hoy ciertos extremistas ucranianos, refuerzan este sentimiento de injusticia. En segundo lugar, si los bálticos tienen una identidad propia que se mantuvo durante la dominación soviética, los ucranianos son parientes cercanos de los rusos, sus antepasados, sus hermanos por cultura y religión. Finalmente, Ucrania, un país vasto y populoso, pasa en poco tiempo a convertirse en  “enemigo irreconciliable” por el juego de intereses de potencias autodesignadas dirigentes del mundo. Para los nacionalistas ucranianos – muy poderosos en Galizia, tardíamente rusa una vez acabada la Segunda Guerra Mundial, después de haber sido polaca y luego austrohúngara –  y para la Iglesia católica fuertemente asentada, la historia ha siso una acumulación de ocupaciones y represiones soviéticas, sobre todo el Holodomor, el exterminio por hambre cometido por Stalin sobre los campesinos del llamado "granero" de Rusia. Para remate, la catástrofe de Chernóbil, imputable a la negligencia soviética. Con lo cual, el incendio, debidamente atizado por el imparable proceso de globalización angloamericana y “europea”, está servido.

USA y la UE quieren a toda costa descargar toda la responsabilidad en Putin. A sabiendas de que no es el principal ni el único responsable. Los europeos se arriesgarán a pagar, una vez más, un alto precio por tanta insensatez. No se ve lo que no se quiere ver. Las víctimas actuales también son objeto de complicados casting. Hay que elegir para redacciones y telediarios. Muchas otras, ostensiblemente, molestan: irakíes, sirias, yemeníes, palestinas … La selección tiene sus propias leyes. Desde la última semana de febrero todo parece indicar que Rusia ha dejado de existir en derecho internacional: ya no está, no es sujeto de derecho, es legalmente un cero a la izquierda, un cero sin remisión. Sólo los USA-UE pueden, cuando les place, crear ex nihilo sujetos nuevos, totalmente diferentes de lo conocido a través de la historia, e identificar lo que era la “nada”, lo inexistente, con lo que les apetezca a ellos. Véase “Kosovo”. O incluso pueden bautizar el invento como “Macedonia del Norte”. No pasa nada. La verdad es que el espectáculo de tales fanáticos del corta-y-pega geográfico, con sus palancas y tuercas legales, no sorprende a quien conozca un poco la Historia.

Europa ya ha vivido – ¡y sobrevivido! – a corta-pegadores de un calibre similar. Tema de meditación. Spinoza se relajaba de sus cavilaciones observando cómo las arañas y las moscas se aniquilaban entre sí. D. Manuel Azaña, en un pasaje dramático de los Cuadernos de la Pobleta se tornaba entomólogo, contemplando “la armonía universal basada en la destrucción”. D. Pío Baroja narraba, en El árbol de la ciencia, variadas (“todas”) formas humanas de explotación y de lucha basadas en la observación del mundo animal. En un tiempo, yo encontraba mucho interés en estos enfoques convergentes en un descarnado desengaño. Ahora me entristecen. Menos de lo que me indigna escuchar al peligroso fantoche Bernard Henri-Lévy llamando loco paranoico al presidente ruso y animando a la guerra. No es que los intelectuales de cámara domésticos pongan más bajo el listón de la vileza, es que tienen menos predicamento. Como en Libia les salió bien … Luego el eco se repite en cadena, acompañado de dudosos paralelismos históricos con Hitler, con Stalin, con el primero que cae a mano entre Landru y Gengis Khan. De ahí, en plan Serrano Suñer, “Rusia es culpable”. Toda ella. Visión del mundo propia del western con buenos, feos y malos que deja ver la calidad humana de los comentadores aumentando de día en día los decibelios de los ladridos en manada. Parecen hablar de Ucrania y están hablando de aquí. De sus crisis internas, de las ganas de tumbar al gobierno, que hará lo imposible por sobrevivir, para volver ellos, que harán lo imposible para que así sea, como sea. O, en el caso de la vecina Francia, girando en torno a la campaña electoral, ya casi inútil con la reelección del tecnócrata en ejercicio asegurada.


La demonización de Rusia santificando a Ucrania vale para todo. Quien proponga el mínimo esfuerzo de querer meter algún matiz que no sea en blanco y negro pasa automáticamente a los colmillos de la jauría. Ninguna televisión, nadie, rememora las terribles imágenes de la masacre de la Casa de los Sindicatos de Odesa, en mayo de 2014, con cacerías humanas dignas de la Matanza de Tejas. Los abusos, las persecuciones. Las pesadillas vividas en Libia, en Siria, en Yemen. La ignorancia de la historia inmediata es paralela a la de la historia reciente y no digamos de la remota. Aquí no hay “memoria histórica” que valga. Todo es infierno. Todo es condena. Sanción. Verborrea en exceso. Todo es “desmemoria”. El vacío se llena con propaganda belicosa y bélica. La toma de decisiones: unánime, los tecnócratas mandan. Y todo está inventado.

El Cociente Intelectual (CI) se distribuye de acuerdo con una curva de Gauss. La mayoría está en la línea media. Ni genios ni tontos de remate. Luego, el comportamiento social acerca extremos hacia el medio. El hecho de adherirse al consenso aporta a las personas, con estudios superiores o sin estudios, una relativa tranquilidad. El disenso se castiga también de varias maneras en ambos casos y es mucho más incómodo vivir con él. La capacidad de adaptarse a un cambio repentino de paradigma no está muy extendida. Seguir al grupo ya era una condición esencial para la supervivencia entre nuestros antepasados, sin duda ligada al instinto gregario. Esta característica antropológica se utiliza como medio de control sobre las masas y resulta muy eficaz. Esta mañana, en una conversación con unos vecinos (no franceses ni francófonos, como en otras ocasiones) sobre las noticias, me llamaba la atención que repetían, palabra por palabra, lo que escuchamos a diario en los canales franceses. Palabra por palabra. Como una misma película meramente doblada. ¿Derecho a la información, libre albedrío, capacidad analítica? Fascinante, nos hemos convertido en autómatas antropomorfos.

Por eso el gran enigma o ​​la interrogante principal, en política, sigue siendo la persuasión. Hay cantidad de obras teóricas al respecto. Cómo se obtiene el apoyo útil y, sobre todo, la obediencia de los semejantes. ¿Qué hace a un hombre capaz de mandar a los demás, de hacerles cumplir cosas que no hubieran hecho espontáneamente? ¿Qué puede llevar a otros a obedecer ciegamente? La razón por sí sola es insuficiente y la mera coacción tampoco es respuesta porque un hombre, por sí mismo, no tiene capacidad para coaccionar a multitudes. Nunca se manda solo por la fuerza, siempre se obtiene, de alguna manera, la cooperación voluntaria de aquellos que usan la fuerza en nuestro nombre. Una tiranía se circunscribe al número relativamente pequeño, pero bien organizado y decidido, que domina a una mayoría desorganizada. En una democracia, donde la capacidad de coerción debería ser normalmente muy limitada, el problema es particularmente agudo. Como observó Abraham Lincoln, “en comunidades políticas [como la nuestra], la opinión pública lo es todo. Con la opinión pública nada puede fallar; sin ella nada puede tener éxito. Por tanto, quien moldea la opinión pública actúa más profundamente que quien hace leyes o toma decisiones. Hace leyes y decisiones posibles o imposibles de ejecutar.” El mando a distancia de la opinión pública lo manejan los tecnócratas de la globalización. Para los tecnócratas puros, el pensamiento libre resulta escandaloso y casi incomprensible. La tecnocracia existe precisamente para eliminar el problema de la opinión, de la persuasión y el consentimiento de un gran número de individuos muy imperfectamente racionales. El gobierno de los hombres concretos debe remplazarse por la administración “eficaz” de las cosas. La capacidad de decisión debe reservarse para unos pocos que conocen los temas y que aplican unas complejas reglas – que se han dado previamente a sí mismos – por puro culto a liturgia de la regla previamente impuesta. La tecnocracia es una especie de kantismo administrativo. En este sentido, nuestros políticos tienen toda la razón al declararse "europeos", porque la Unión Europea es el prototipo más completo de esta gobernanza tecnocrática que logra eludir sistemáticamente la cuestión del consentimiento general. A una ley de todos que debería regir para todos. Un tecnócrata no necesita convencer a las multitudes, formadas por individuos muy diferentes en temperamento, habilidades y conocimientos. Las controla. No necesita ganarse la confianza de sus conciudadanos. Puede hacer girar la aguja hacia el entusiasmo o el desánimo. Según convenga. Tampoco le hace falta ser un orador. Es más, no puede como tecnócrata condescender con la oratoria porque eso podría obligarle a abandonar el terreno del “conocimiento”, que a él solo ya le atribuye quien le paga.  



La pregunta “¿en qué nos están metiendo?” deberíamos hacérnosla tanto los rusos de a pie, evidentemente, como también los ucranianos y nosotros, los demás europeos. ¿En qué estaban metiendo hasta ayer las decisiones de unos y otros a los ciudadanos de Donetsk y Luhansk? A las numerosas víctimas, ya lo sabemos: en los cementerios. Pero no salía en las noticias. Por eso nunca está de más intentar poner las cosas en su sitio y enumerar algunos elementos históricos que los medios de comunicación se cuidan de no recordar, en su afán de apoyar la generalizada histeria anti-rusa para deleite de nuestros “aliados” americanos. Ucrania fue objeto de un golpe de Estado en 2014 llevado a cabo de forma encubierta por Europa, a petición de Estados Unidos. Desde entonces ha habido una creciente injerencia de la UE y detrás de ella, de los inevitables Estados Unidos. En un tercer país que ni siquiera forma parte de la UE. Cuando se firma el Protocolo de Minsk, Donbass, región histórica fronteriza con Rusia, ya era escenario de violentos enfrentamientos entre población prorrusa y el ejército ucraniano. Con el acuerdo de paz debería haber llegado un alto el fuego inmediato. El acuerdo firmado el 12 de febrero de 2015 preveía la retirada de armas pesadas, la liberación y el canje de prisioneros y reformas constitucionales. Tal acuerdo nunca pasó a la práctica. Los ucranianos lo rechazaban porque implicaba reconocer la legitimidad y un estatus especial para los territorios separados tras referéndum. El conflicto en Ucrania contra los rusófonos del Este ha causado la muerte de más de quince mil personas desde 2014. Estados Unidos ha seguido extendiendo su zona de influencia militar hacia Europa del Este, en contradicción con estos mismos acuerdos de Minsk. Las bases de la OTAN tienden a rodear, cada vez desde más cerca, las fronteras occidentales de Rusia.

El presidente ruso siempre ha rechazado esta presión militar cercana a su territorio. Ucrania, desde el golpe de 2014, ha llevado a cabo acciones armadas permanentes sobre las poblaciones de habla rusa del Este. El actual presidente del gobierno ucraniano, de confesión judía, no ha puesto coto a las numerosísimas manifestaciones paramilitares neonazis, la más siniestra, el batallón Azov, miembro de la guardia nacional de Ucrania. Curiosamente, eso no parece escandalizar a nuestros líderes e influencers, por lo general siempre se apresuran a ver nazis y fascistas en todas partes, sobre todo donde no los hay. La beligerancia televisiva ahora mismo está principalmente enfocada al “comunismo”, al estalinismo, al holodomor. Es la explicación comodín. El relleno mediático a base de confusión y mezcolanza.

En 1991, el segundo totalitarismo del siglo XX se derrumbó en la URSS. Ganó el Bien. Se acabó la Historia. Decían. La democracia universal se puso en marcha… Por cierto su victoria dizque planetaria, no se debió a su capacidad de seducción sino a la implacabilidad de los islamistas afganos y a la resistencia de la muy católica Polonia. La URSS salta por los aires mientras la mayoría de la población todavía se consideraba soviética, hablando mayoritariamente ruso. Grandes minorías de habla rusa tampoco desaparecen de la noche a la mañana, siguen poblando la mayoría de las nuevas repúblicas. El fin del comunismo y el estallido de la liberalización precipitaron al conjunto en la depresión y el caos. Tiranos locales herederos del sistema, mafias y oligarcas voraces fueron apoderándose progresivamente de un aparentemente inagotable botín incontrolado. Diez años después, el actual presidente, el hoy innombrable Putin, consigue dar un vuelco espectacular a Rusia. Es un patriota ruso. Los mastines locales de la jauría proamericana se empeñan en tildarle de comunista (¿no fue agente del KGB?), algo que no hacen los propios comunistas rusos actuales, para poner en dificultades a gobiernos y partidos de todo el mundo que siguen siéndolo. Viene bien y punto.  No importa que su acción política sea la de un conservador que sólo pide respeto para su país al imperio por antonomasia con el que estuvo desde el principio dispuesto a congeniar. La política exterior de su primer mandato era pura continuidad de la política de Yeltsin. Llegó más lejos: propuso a la UE la creación de un mercado económico único y a los Estados Unidos la entrada de Rusia en la OTAN. Ambas ofertas fueron rechazadas no siempre de buena manera. Y eran razonables: primero, Europa y Rusia son complementarias, la OTAN ya no tiene como enemigo a la URSS sino a otros que van apareciendo, como son las distintas expresiones extremistas del islamismo. Es más, V. Putin apoyó al presidente Bush después del 11 de septiembre.

O sea que la situación actual no se deriva del delirio de un nuevo zar, de alguien que se ha vuelto loco, sino de la decepción con las respuestas estadounidenses y “aliadas” y luego, de una lúcida comprensión de las verdaderas pretensiones de los Estados Unidos. La desintegración de Yugoslavia se produjo esencialmente en detrimento de los serbios cercanos a los rusos. Más tarde, el aplastamiento de Irak, un antiguo aliado, contra Irán. Luego, la tremenda dislocación de Libia. Sin olvidarnos del intento “humanitario” de derrocar al régimen baasista de Siria, aliado de Moscú y con bases rusas. Está pues más que claro que, Washington, y especialmente los demócratas en Washington, no le desean precisamente lo mejor a Rusia. Sigue siendo demasiado poderosa y una posible alianza con Europa convertiría el conjunto resultante en un formidable rival. La política esbozada por Zbigniew Brzeziński (El gran tablero mundial: La supremacía estadounidense y sus imperativos geostratégicos. Estado y Sociedad; El dilema de EE.UU. Dominación global o liderazgo global) fue precipitar la división de Rusia, impedir la independencia de Europa y mantener el poder estadounidense en Eurasia. Los acontecimientos actuales se sitúan en pleno desarrollo de esa estrategia. El progresivo avance de la OTAN hacia el Este, el apoyo a los musulmanes suníes y, en particular, a Turquía, también miembro de la OTAN, son perfectamente coherentes. Turquía apoyó a los musulmanes bosnios frente a los serbios, sigue ocupando una porción de Siria cuyo reducto islamista de Idlib protegió cuanto pudo y apoyó el ataque de Azerbaiyán contra Armenia, que se mantuvo fiel a Moscú. Finalmente, el abandono de Afganistán a manos de los talibanes, en el límite de las repúblicas musulmanas de la antigua URSS, traza un cerco en torno a Rusia del que también dejan constancia las “revoluciones” suscitadas en los países próximos a ella. En resumen, detrás de la aparente “locura”, hay en ambos bloques una intención racional dominante, y expresamente declarada, que es dominar el mundo, por parte de uno, y sobrevivir por parte de otro.

Sobrevivir incluye, para éste último, evitar como sea que en una antigua provincia suya, al alcance de Moscú, se instalen armas nucleares.