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mercredi 29 mars 2023

Chantez dans les buissons, le printemps nous attend !

 


Au fond de soi-même on sent monter progressivement chaque jour une répugnance indicible à devoir subir le joug des creuseurs méticuleux de l'abîme collectif.

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Il ne faut pas chercher très loin les raisons des opinions changeantes des hommes. Le conformisme et le suivisme que nous observons autour de nous suffisent à les expliquer dans la majorité des cas.

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Estomaqué après la lecture du livre de Christophe Nobili sur les tripes déréglées du volatile. Longtemps abonné au journal j’ai eu mal à digérer toutes ces informations et je crois que la réaction des lecteurs en général aura été la colère, mêlée au dégoût. Après l’affaire Fillon, quand même ! Les lecteurs du Canard Enchaîné vont sans doute se raréfier désormais. Le volatile perdra petit à petit des plumes. Je ne l’achète plus. Fini.

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Ma mère soutenait mordicus, l’expliquant à sa façon, que la plupart des actions faites par notre corps le sont à notre insu. Si l’homme devait décider de lui-même de chaque processus métabolique, chimique, électrique ou hormonal de son organisme, il passerait sa vie à ne penser qu’à ça, et cela l’empêcherait de vivre. Qu’on songe seulement aux battements de notre cœur … C’est la vie elle-même qui s’organise de manière spectaculairement efficace, sans que nous ayons à y penser. Dès que l’homme met les mains dans cette fabuleuse machine qu’est un corps, il dérègle le système en croyant l’améliorer, par impuissance et manque d’humilité.


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Communiquer de façon inclusive ? La langue sait bien plus et bien mieux que nous comment elle doit s’y prendre pour que sens et son enfantent d’une manière satisfaisante, ne s’agressent pas, ne s’annulent pas mutuellement, laissent le singulier venir à la conscience que nous partageons avec les autres. La difficulté est donc de ne pas trop la déranger, de l’accompagner, plutôt que de vouloir la commander, de ne pas faire écran à ce qu’elle dit à travers nous, de la laisser parler.

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Ma vie a été émaillée de confiances accordées, puis trahies. De projets en l’air. Certaines choses qui auraient pu compter, j’ai senti très vite qu’il fallait que je les abandonne, que je les laisse derrière moi avec le très vague rêve que leur reprise serait possible à un autre moment plus favorable, plus déterminant, plus signifiant. C’est toujours par des retours en arrière que la vie vaut d’être vécue, d’avoir été vécue. Je dis rêve car, justement, tout se passait en sorte de ne pas pouvoir rien reprendre en main après mon réveil. Je me conduisait de telle manière que les chemins imaginés s’interrompaient sans qu’on puisse en retrouver trace. Au réveil, la végétation (la vie après le rêve) avait tout recouvert. Le plein (la vie) recouvrait le vide (le rêve, la fumée). Ma mémoire insuffisante, insuffisamment préparée, indisciplinée, indomptée, ne me permettait plus de soulever le vif exubérant de la réalité qui se jetait sur des voies improbables que j’avais fantasmées pour les recouvrir de sa masse vigoureuse et inébranlable. Je perçois de temps à autre, loin dans mon intérieur, le murmure d’un ruisseau souterrain, mais je n’y ai plus accès, je ne peux plus m’y abreuver. Le temps est passé dessus rendant ces rêves-là défigurés et difficiles. Cette impossibilité me blesse extrêmement d’avoir laissé disparaître des morceaux de moi pour rien et leur absence vient me hanter comme un membre amputé ne nous laisse pas tranquilles. Des cicatrices sont encore là, et certaines douleurs (liées à des trahisons injustes, par exemple) deviennent encore plus douloureuses de ne plus avoir la possibilité de recouvrer un sens profond, un contexte explicable. Je me vois lourd et gauche, moi qui me voulais adroit et léger. Mes parents m’ont fait ainsi, et mon temps, et les morts avant moi, et les astres, et Dieu et mes désirs. J’ai cru un temps pouvoir être acteur, alors que je n’ai été que spectateur, mais ce n’est pas faute d’avoir souvent et mal joué la comédie. J’ai le souvenir de bien beaux moments, mais ces souvenirs sont de plus en plus évanescents, inconsistants et aléatoires. Les bons moments et les moins bons viennent encore habiter de temps en temps mon sommeil avant que le vrai grand sommeil emporte tout, et alors, sans doute, je les regretterai, car même la cruauté de certains d’entre eux aura été aimable si on la compare à l’oubli définitif.


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C’est seulement lorsque ce qu’on écrit n’intéresse plus personne que l’on peut écrire vraiment, c’est-à-dire dans la liberté et la solitude inconditionnelles. Si ce que j’écris n’intéresse personne, c’est sans doute parce que je n’y suis pas. Sauf, par moments. Il arrive ça et là que mes phrases ne soient pas complètement dénuées d’être et de nécessité, mais c’est rare, et quelqu’un forcé de me lire n’y percevrait qu’absence et vacuité. Il suffit de lire n’importe quelle page de Céline prise au hasard pour savoir ce que c’est qu’une phrase pleine d’être et de nécessité. Il n’écrit jamais en vain ! Il n’a que faire de l’« écriture » ! D’une écriture qui ne serait pas reliée à l’être, qui n’en serait pas emplie. Des lignes sans-être ne sont que des lignes mortes.  
















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J'ai gaspillé mes cartouches sur des cibles qui n’étaient pas les miennes. Combien de fois ai-je tiré sur la bonne cible ? Je ne sais plus. Je n’aurais pas pu changer une virgule à une destinée écrite avant moi, sans moi et sans mon consentement. Le fait d’être insignifiant, impuissant, s’avère le résultat frappant d’une leçon bien adaptée à son objet et qui reste pour la vie, sans feinte : aucune fumisterie, aucune embrouille, aucun détour, une économie parfaite. Nous recevons dans l’existence beaucoup de leçons, qu’elles viennent des autres ou de la vie elle-même, mais très peu d’entre elles ont un sens clair et indiscutable : celle de l’insignifiance, presque quadragénaire, m’avait marqué à jamais, car elle m’avait fait toucher du doigt cette vérité incontestable, point cardinal de toute une existence.

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« Lorsque Staline a accordé une audience en octobre 1948 aux trois dirigeants du PC d'Espagne, Ibarruri, Carrillo et Antón, pour leur répéter avec insistance « terpenie, terpenie, terpenie » (patience, patience, patience), à ​​la fin de la séance liturgique, Fernando Claudín, le leader jeté aux oubliettes, a interrogé Santiago Carrillo, son ami à l’époque : « À quoi ressemble Staline ? Et le grand manipulateur a fièrement répondu : « Il a une stature inférieure à la mienne. » C'est ainsi que l'histoire devrait s'écrire et nous aiderions à célébrer les anniversaires pour ce qu'ils sont : une parodie nécessaire pour notre humilité et notre honte. »

https://www.vozpopuli.com/opinion/aniversario-oculto.html/comentarios#comments


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Aussi inconcevable que cela puisse paraître, les proches de P. Sanschaise, cette merde au soleil, le disent « obsédé par sa trace dans l’Histoire » (!). Dès le début de son accession au pouvoir, P. Sánchez entend laisser son propre récit, son propre roman, selon le bref Maxim Huerta, son ministre de la culture et des sports. Sa trace dans l'histoire, c'est quelque chose qui lui parle. Avant on affirmait que le ridicule tuait ! Pour alimenter son ego, ce chef de rayon lingerie-maillots de bain, de culture au-dessous de zéro (boulettes à foison devant micros et caméras), « auteur » d’une espèce de thèse de doctorat que d’autres ont plagié pour lui sur commande et d’un culot en béton armé, ambitionne (sans rire !) laisser un vrai bilan d’homme d’état. Il ne se voit pas un président des crises : Covid, loi catastrophe « seul un oui est un oui », inflation, chômage, multiplication de la dette et explosion de la pauvreté, loi atténuant la portée du détournements de fonds publics, suppression du délit de sédition pour contenter les séparatistes catalans, mais un président des résultats et qui aura su réformer son pays. L'important pour lui, c'est l'idée que la toile d’araignée sanchiste s’éternise au pouvoir en sa personne, en assumant le risque de tout faire exploser si la corruption qui ronge son parti de l’intérieur, longtemps minimisée ou tout simplement soumise au silence des médias largement complices des escroqueries qu’ils relayent, parvenait à détruire le moral de son électorat.

L'affaire Mediador ne devrait pas être la fin de l’exécrable sanchisme mais plutôt la fin du Parti socialiste dans sa totalité. Formation politique sinistre, criminelle et corrompue comme on en trouverait peu en Europe, sous prétexte de représenter une gauche juste et immaculée, ce parti s’est cru légitimé pour se situer, avec un mélange d’arrogance et d’audace, moralement et intellectuellement au-dessus de tout le monde. Ce titre auto-proclamé de phare indiscutable de la justice et du progrès se voit néanmoins considérablement terni, pour peu qu’on se donne la peine de réviser sa sombre histoire, pleine à ras bord d'événements déplorables. Sous des sigles qui se réclament, inexplicablement, de la classe ouvrière et de l’Espagne, un coup d'État pitoyablement préparé, se prétendant « révolution », a été déclenché contre la République (1934) ; la tentative de renversement du gouvernement légal devenue guerre civile, l’étroite collaboration avec l’URSS au prix de la réserve d’or et d’ingérences politiques d’une Union soviétique qui ne défendait en Espagne que ses propres intérêts ; son stupide et criminel « Lénine espagnol », Largo Caballero, avait collaboré sans scrupules particuliers à la dictature de Primo de Rivera pour prôner sans sourciller « la révolution » au moment où il aurait fallu plutôt de l’intelligence, juste ce qu’il lui manquait, comme il l’a largement démontré lors de son passage par le ministère de la guerre de septembre 36 à mai 37 ; le conflit entre les clans rivaux de J. Negrín et d’I. Prieto, âprement chamaillés sur la gestion des fonds et des trésors ramassés en catastrophe au moment de la défaite (affaire du yacht « Vita ») ; l’organisation du terrorisme d'État avec le Groupe Antiterroriste de Libération ; la corruption généralisée (FILESA, MALESA, Time Export, etc.). Nous croyions que la corruption en Andalousie était l'exception et c'était la norme, et maintenant certains (surtout l’âne sans domestiquer qui fait de manière continue preuve d’impolitesse et d’hostilité comme porte-parole du gouvernement) préfèrent voir les aventures du parrain Tito Berni comme un cas isolé,  alors qu'en réalité c'est le modus vivendi et operandi d'un parti habitué à utiliser des fonds publics pour des fins aussi nobles que la prostitution, la drogue et les fêtes entre copains : la politique la plus basse sous prétexte de faire le bonheur « des gens », le pillage sans scrupules sous les apparences de la vertu, un discours avec lequel cette organisation a tissé pendant des décennies un réseau puant de corruption sans fin, à travers lequel il achète des volontés, fait taire les consciences et intoxiqué les réalités. Avec le projet d’abolition de la prostitution, comme avec le reste, le sanchisme n'est pas hypocrite, il est cohérent. Conformément à leur façon de vivre, de penser et d'argumenter : faites ce que je dis, pas ce que je fais. Les chaînes télé et la presse aux ordres, toujours fidèles, prêtent main forte dans l'ignominie, en faisant silence sur les pratiques honteuses des députés en goguette nocturne avec l'argent du contribuable. Leur truc n'a jamais été de dire la vérité au citoyen, mais de l'envelopper de doctrine et de tourner ces pratiques « en positif » : la droite, c’est pire encore. Il faut donc leur faire toujours confiance. Le fait que près des dizaines de ses députés au Congrès soient impliqués dans la prostitution indique à quel point l'impunité et l'immunité du socialisme est une garantie de perversion en tout genre. Pour cette raison, je crois que le locataire du palais de La Moncloa(que) devrait être chassé des lieux à coups de pieds au cul. Mais, il n’en sera rien, l'obsession de ce parti et des séparatistes en général pour le contrôle de l'éducation et des médias portera encore ses fruits. Ils savent parfaitement, grâce à l’achat des consciences et à l’ignorance généralisée transformée en fanatisme que, quoi qu'ils fassent, leurs péchés seront pardonnés. Le énième scandale d'un gouvernement sans boussole et d'un parti sans pudeur devrait faire réfléchir l'opinion publique. Il n’en sera rien. Tout porte à croire, hélas, que ces crapules s'en tireront à bon compte.

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Motion de censure au milieu du festin des porcs. Au vu des évènements du moment, après une motion de censure dans laquelle un vieux professeur (Ramón Tamames) a eu l’occasion d’appeler un chat un chat et un gangster de la politique un voyou mais sans aucune possibilité de suites institutionnelles, il est utile de faire un instantané de la situation politique et la personnalité du détraqué que nous avons au Palais de La Moncloa. Les porcs, la gueule enfarinée de fadaises, ont eu du mal à répondre à des questions bien concrètes. Passons rapidement en revue le bilan du « Docteur », le goret en chef, permettant d'évaluer sa compétence1. Sur le plan économique : 

- Déficit budgétaire abyssal alors que les prélèvements fiscaux n'ont jamais été aussi hauts et les services publics aussi mal rendus.

- Endettement record du pays.

- Fraude fiscale endémique (y compris chez les membres du gouvernement, Huerta, Duque… la lutte infatigable et exemplaire contre la fraude fiscale s’est vue historiquement illustrée par deux amnisties socialistes : en 1984, M. Boyer aux commandes, et Carlos Solchaga, qui voyait l’Espagne comme « le pays le plus facile pour s’enrichir », en 1991), fraude sociale de grande ampleur (avec, à titre de simple exemple, cité par M. Tamames dans son discours, un nombre de chômeurs exponentiel au moment même où des immigrés hispaniques ou marocains trouvent du travail assez rapidement ...).

- Déficit commercial record. Même le secteur alimentaire est aujourd'hui touché : on importe plus de produits agricoles qu'on en exporte !

- Record du taux de la population sous le seuil de pauvreté.

2. Sur le plan du fonctionnement du pays :

- Le secteur de la Santé est à la ramasse. L'Hôpital est à l'agonie, avec manque de personnel, manque de lits, manque de matériel. La Recherche est au point mort. De plus en plus de gens interrompent leur suivi médical pour raisons économiques. L’Espagne avait un secteur de la Santé des plus performants du monde il y a encore très peu d’années...

- Effacement dans le domaine de l'énergie nucléaire et désormais très en retard dans cette technologie.

- L'éducation est devenue une usine à crétins : le pays plonge dans les profondeurs du classement PISA mondial. De surcroît, le ministère et les conseils des communautés autonomes s'occupent aujourd'hui davantage de ce que les enfants ont dans la culotte que de ce qu'ils ont dans leur tête.

- La délinquance est à la hausse sur tous les plans : vols, cambriolages, agressions, meurtres, viols, squats. La part des affaires non résolues est vertigineuse, par manque de moyens et de personnel et tout simplement parce que ces affaires se multiplient.

- La Justice, vérolée par l'idéologie, joue allègrement avec la règle du deux poids deux mesures selon que le coupable est national ou immigré : sévère ou peut-être juste dans le premier cas, mais laxiste dans le second. Elle est désormais décrédibilisée aux yeux de l’opinion publique qui ne lui fait plus confiance. La grève des greffiers au niveau national depuis janvier n’as pas arrangé les choses…

- Le patrimoine historique et culturel part en lambeaux, à la fois pour des raisons idéologiques de désintérêt et des raisons économiques, les deux étant liées. Des monuments historiques ne sont pas entretenus, le patrimoine naturel (abandon du fauchage et des pâturages, etc.) est souvent à l’abandon et la biodiversité sans protection.

- Une immigration sans contrôle réel : ça bascule entre l’euphorie gouvernementale et des estimations plus en contact avec la réalité, après la pandémie.

- La liberté d'expression n'existe presque plus. La autocensure est partout, les médias mainstream, les privés comme ceux du service public, sont à la solde du gouvernement grâce à la manne des subventions.


Il est clair que ce bilan interne n'est pas de nature à enjoliver l'image de l’Espagne dans le monde. Pour ce qui est de notre politique étrangère, celle qui concerne directement les pays étrangers, partenaires politiques et/ou commerciaux, il y aura très peu à dire : soumission totale et asservissement sans limite au tyran du Maroc, capable d’humilier notre fringant chef du gouvernement jusqu’au ridicule et la caricature. D’ailleurs, l’Espagne ne se distingue pas de la politique à vocation hégémonique de l'OTAN, donc de celle des USA. Le suivisme de l’Espagne à l'égard de l'UE, qui fait elle-même preuve de suivisme total à l'égard de l'Amérique, résume ce qu'on pourrait appeler « la politique étrangère » de l’Espagne. Il est donc inutile de se demander pourquoi les eurodéputés socialistes votaient au Parlement européen avec Mme Le Pen, en janvier dernier, pour protéger le Maroc, déjà au cœur du scandale du Qatargate surgi en décembre 2022, des accusations portées contre lui pour atteinte aux droits humains et aux libertés. L’abandon des Saharaouis et une politique stupide avec l’Algérie ont chassé définitivement L’Espagne, déconsidérée aussi bien en Algérie qu’au Royaume du Maroc, du nord de l’Afrique. Et ce n'est pas le dernier « sommet » hispano-marocain, catastrophique, de Sanchez en février dernier qui changera quelque chose, si ce n'est en pire. Le bilan affligeant de ce président et de son gouvernement de coalition est donc sans appel. Il serait vain de trouver un seul domaine où l’Espagne a trouvé le moindre bénéfice à l'avoir à La Moncloa. Venons-en maintenant sur sa personnalité, non pas en tant que gestionnaire de pays, mais en tant qu'individu. Passons rapidement sur le fait que le locataire de La Moncloa a un parcours académique qu'on qualifiera, pour être gentil, de problématique, qui l'a conduit à se prévaloir du titre de docteur sans être réellement l’auteur de sa thèse à cent pour cent. Alors que se passe-t-il pour qu’un titre universitaire aussi prestigieux, chèrement acquis aux prix de l’intellect, et du sacrifice d’années entières d’une vie de recherche souvent difficiles, et durement passées, puisse aujourd’hui devenir un colifichet qu’un politicien sans scrupule peut s’offrir sur commande ou carrément plagier ? Ceux qui seront les plus lucides mais néanmoins utilisateurs de novlangue l'appelleront cela de la interdisciplinarité, mais en bon langage de toujours, P. Sánchez est juste un plagiaire. En compagnie du Roi, chef de l’État, il cherche toujours à l’humilier se torchant du protocole et des règles de bienséance. Rappelons-nous de la mise en scène qu'il s'est concoctée lors de l’inauguration du TGV d’Estrémadure, qui ne dépassait pas les 80 km/h ! Indices incontestables d'un narcissisme qui n'a fait que se confirmer et se multiplier par la suite. Cette propension à se mettre en avant est probablement la raison pour laquelle il serait vain de trouver dans son entourage une personnalité digne d'intérêt et prometteuse pour l'avenir. Ce narcissisme l'a poussé à mettre beaucoup de soin à ne s'entourer que de branquignols peu susceptibles de lui faire de l'ombre. Depuis la récupération de la démocratie, on n’aura jamais vu un tel défilé de nullités autour d’un président de gouvernement.
Évoquer des noms comme ceux de I. Montero, Salvador Illa, Belarra, María-Jesús Montero, Garzón, Iceta, Albares …  Pour ne citer que ceux-là, donne déjà une idée de la catastrophe. N’importe quel hurluberlu noyé dans sa médiocrité peut aspirer à la gloire s’il reçoit l’appel de la « sanchitude ». Si Sánchez a un seul talent, c'est bien celui de se dégoter des clampins qui brillent par leur incompétence, leur fadeur, leur sectarisme quand ce n'est pas, à titre accessoire, par leur totale absence d'honnêteté morale. Rappelons-nous aussi ce président qui, tel Néron jouissant de voir Rome en flammes, se met à rire quand il se fait conspuer ou qu’il reçoit une critique (là, il préfère crisper la mâchoire) alors que les gens (« le gouvernement des gens ! »), à juste titre, restent profondément émus devant ce charmeur de serpents. A propos, elle en est où, cette enquête judiciaire à propos du Tito Berni ? Où sont les journalistes d'investigation qui pourraient se demander comment on met le feu à des institutions et conchie la Constitution sans une critique, sans une réaction, sans une égratignure ? Rappelons-nous ce président qui ne pourrait pas « garder le sommeil » avec Podemos à proximité. Rappelons-nous ce président affirmant devant les caméras sa ferme volonté face aux suprémacistes catalans.  Rappelons-nous ce président refusant encore et toujours de pactiser avec les « héritiers de l’ETA » (« 
Vous voulez que je vous répète la même antienne cinq fois ? »). Rappelons-nous les gaffes diplomatiques dont s'est rendu coupable ce clown arrogant et méprisant, comme par exemple, faire semblant d’ignorer qu’on avait mis le drapeau à l’envers, exprès, quand il léchait les babouches du roi du Maroc en prétendant que c’était une erreur involontaire. Ou comme il attaque en public, également en conférence de presse, les partis de l’opposition. C’est quand même l'hôpital qui se fout de la charité quand on songe à ce que son invective préférée (à lui !) est celle d’« indécent » ! Comment avoir la moindre confiance dans un individu capable de dire tout et son contraire sans sourciller, sans jamais reconnaître d'erreurs de jugement ou d'action ? Rappelons-nous cette propension à émailler ses discours de mots creux, dénués de sens, qui témoignent juste de l'immense vacuité du personnage et de son inculture crasse. Bref, Sánchez ajoute à son incompétence universelle, une personnalité malade, pétrie d'arrogance, de narcissisme, d'absence de tout scrupule, de mépris pour ses concitoyens envers lesquels il ment en permanence, ne défendant jamais l'intérêt national mais le sien, toujours lié à l'intérêt de l'oligarchie mondialiste, tout en se prévalant d'une défense « des gens » dont on se demande sur quoi elle pourrait bien reposer, si ce n'est un ego surdimensionné mais sans fondation. Alors, la question se pose aux électeurs qui voter en décembre prochain : Mesdames, Messieurs les électeurs, Sánchez à La Moncloa, stop ou encore ?

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Envie de vomir sur l’infatigable pleurnicherie haineuse de la mouvance podémito-woko-gauchiste qui s'étale partout dans la vie quotidienne, à l'intérieur de chaque discours, avec ses roots populaciers. Les pauvres ne sont jamais responsables de leur pauvreté, c'est toujours la faute aux autres, aux pas-pauvres, surtout aux vilains bourgeois capitalistes de droite, qui sont très méchants. Même dans des cas comme ceux des familles Iglésias, Montero, Echenique, Garzon, Díaz, Belarra, etc. cette évidence ne saute pas aux yeux. Lesdites familles, brochette de bobos bien lotis, sont certes loin d’être défavorisées, de faire partie des « damnés de la terré » ou des « forçats de la faim ». Le père du mâle dominant avait été militant du FRAP et n'a pas l’apparence d’avoir été précisément un bourreau de travail. Ce n'est pas parce qu'il a milité à la Saint-Glinglin chez des fous furieux qu'il a été réellement un exemple civique, un accoucheur de la démocratie parlementaire. Ajoutons au tableau que la plupart de ces familles ne manquent toujours pas de ressources ni d'argent. Profondément traumatisés par la guerre civile, qu’ils veulent gagner quatre-vingt-dix ans après, ils ne se sont jamais tout à fait remis de la mort (fait biologique inévitable, pas « fait social » du tout) du vieux général dans son lit en 1975. Bon. La vilaine société franquiste les a humiliés à jamais. Ce genre de mentalité m'est tout à fait contraire et m'insupporte. Moi, je suis réellement issu de la plèbe et je n'ai d'ailleurs pas été fichu de m'en sortir grâce à la politique, à la démagogie pleurnicharde ni à quelque forme de réparation que ce fût, je ne crache pas dans gueule aux gens qui ne pensent pas comme moi et, surtout, je ne demande à personne, encore moins aux plus tricheurs des enfoirés, de refaire le monde à ma place.

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Seul correctif à l’actualité depuis des décennies : ce sont les USA qui sont solidement influencés par l’état d'Israël par l’intermédiaire de ses nombreux relais très haut placés dans l’appareil d’Etat, dans ses gouvernements, ses médias, etc. Et cela explique presque tout. Ou bien je me trompe complètement et le vrai pouvoir ploutocratique a toujours été aux US. Le système bancaire, le soft power et tout le toutim y étant implantés depuis bien avant l’arrivée de l’électricité ou l’automobile. Cependant la situation pourrait changer car nous vivons une période historique cruciale dans l’Histoire dont les livres évoqueront l’impact au même titre que la Révolution Industrielle. Dans le monde dans lequel nous vivons, un patron de l’AIPAC a beaucoup plus de pouvoir que le Premier Ministre de l’entité sioniste occidentale au Moyen-Orient. Mais beaucoup moins que ceux qui ont réussi à imposer le dollar comme monnaie d’échange internationale. Ceux-ci appartiendront bientôt au passé. Peut-être pas de notre vivant, mais les capacités insoupçonnées de certains accéléreront marche…

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A propos du prolétariat, Marx n’a jamais dit que le capitalisme ne serait aboli que sous l’action du prolétariat et jamais théorisé là-dessus. Le prolétariat est simplement une partie intégrante du capital : s’il se réveille tant mieux, et s’il se perd ce n’est pas très grave. Bien entendu, dans le Manifeste il se laisse emporter, le barbu, mais il ne l’a jamais théorisé et c’est une erreur souvent reprise par les divers courants contre-révolutionnaires et socialistes, fervents croyants en un capitalisme éternel, qu’il suffit d’améliorer. Le prolétariat vu comme sujet révolutionnaire est une crotte de cheval gelée. En revanche Marx théorise que la limite au capitalisme est le capital lui-même sous le poids de ses impasses et limites et c’est le capitalisme lui-même qui révolutionne le corps social. Si on analyse de plus près, les revendications « légitimes » du prolétariat, ce fut toujours pour obtenir une part de gâteau, jamais pour abolir l’imposture. Ce type de revendication à l’ancienne existe encore en Chine où le prolétariat est encore industriel. En occident le prolétariat, ne se reconnaît plus comme classe, mais il se vit, au contraire, comme un petit capitaliste individuel modèle réduit, tellement est puissante la réification sur ce prolétariat, une composante du capital. Pour le reste, ce qu’il y a de sympa chez Karl, c’est que sa pensée est une pensée ouverte et non pas close sur elle-même, qui amène toujours la réflexion.

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Une nouvelle définition du terme woke le ferait apparaître comme une idéologie fondée sur une pureté morale intransigeante centrée sur les questions d’égalité, de justice et de défense des minorités, dont la sensibilité exacerbée sous l’effet de la propagande médiatique prégnante et culpabilisante du système, se trouve détachée de toute conscience critique réfléchie et va directement des émotions individuelles à la pensée. Ce qui pose problème réellement, ce n’est pas cette prétendue pureté morale woke, mais la dévaluation culturelle, par le système lui-même, autant de la parole que de l’écrit réfléchis, et l’imposition politique, par l’oligarchie supranationale du mondialisme noir déguisé en ange de lumière progressiste, de la plus abjecte idéologie néolibérale. Les aspects apparemment critiques de cette bruyante imposture armée de réprobations et d’anathèmes, ne sert concrètement que les fantasmes des activistes gauchistes de l’éthérée société ouverte (aux dollars) de Soros. Ce qui, à l’évidence, fait d’eux les idiots utiles inconscients du chaos pourtant bien réel organisé par le système néolibéral, toujours effectif depuis près d’un demi-siècle. Au demeurant, c’est ce rejet de la culture humaniste dans sa dimension critique au service de l’intérêt collectif qu’une ultra-gauche de pacotille, issue de la politique culturelle étatsunienne, cherche à prescrire dans l’opinion publique. Les seules œuvres du wokisme de masse, valorisées urbi et orbe, n’ont qu’une portée marchande, ne sont que des produits d’une industrie vidée de sens et stupide qui règne à l’échelle occidentale et que reflètent infatigablement tous les médias officiels.


« On ne peut toutefois saisir pleinement les enjeux de cette américanisation mentale continue de la gauche, sans prendre d’abord appui sur l’analyse par Orwell du délire idéologique stalinien. A ses yeux, en effet, ce dernier trouvait son origine première dans l’essor massif, depuis la fin du XIXe siècle, de ces nouvelles classes moyennes urbaines (et donc de l’intelligentsia qui leur est liée) chargées d’encadrer les progrès du capitalisme sur le plan technique, managérial et culturel. Soit, en gros, ce qu’André Gorz appelait les « agents dominés de la domination » et Bourdieu « la fraction dominée de la classe dominante ». Or, cette nouvelle intelligentsia dominée/dominante allait très vite comprendre que les partis ouvriers offraient un tremplin idéal à son « désir secret de tenir le fouet » (Orwell) et de devenir calife à la place du calife […] Or, peut-on dire, de ce point de vue, que les choses aient radicalement changé depuis l’époque où Orwell développait cette analyse ? Oui et non. Oui, bien sûr, puisque la gauche mitterrandienne a fini par faire sienne la thèse que soutenait Foucault dès 1977 selon laquelle « tout ce que la tradition socialiste a produit dans l’histoire est à condamner ». Non, en revanche, si l’on s’en tient à la description donnée par Orwell, dans 1984, de la caste dirigeante d’Oceania (« elle était surtout composée de bureaucrates, de techniciens, de leaders syndicaux, d’experts en publicité, de sociologues, d’enseignants et de politiciens de métier »). Elle anticipe en effet de façon troublante la composition sociologique actuelle du noyau dirigeant de presque tous les partis de gauche. A ceci près que, dans l’intervalle, ces partis ont aussi perdu – métropolisation oblige – l’essentiel de leur base militante populaire. Et avec elle, ce minimum de bon sens qu’imposait encore aux intellectuels middle-class de l’époque stalinienne, le fait de conserver un lien avec le monde des travailleurs. Or, si le ressort ultime du délire idéologique n’est pas tant le projet socialiste en lui-même que sa confiscation par une intelligentsia dominée/dominante dont le « progressisme » spontané masque, en réalité, la volonté de puissance et le désir de régenter en totalité la vie des autres, on s’étonnera donc moins qu’une gauche réconciliée avec le libéralisme et plus « gentrifiée » que jamais soit devenue de nos jours aussi perméable au wokisme. »  Jean Claude Michéa, « L’écologie politique est-elle en pleine déconstruction ? », in La Décroissance nº 197, mars 2023

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J’ai beau chercher, me récuser, remuer ma mémoire en quête de contre-exemples : je n’ai jamais connu plus sectaire, plus intolérant, plus obtusément fermé au dialogue qu’un apparent gauchiste, analphabète et sectaire dans le plus profond. Les exemples pullulent ; la raison en est simple, quand on y réfléchit : le sectarisme ne cherche pas la vérité, mais le ralliement. Ses « opinions » ne relèvent pas d’une réflexion, mais d’une soumission au dogme rustre et primaire qu’on a semé dans le désert stérile qui lui tient lieu de cerveau. D’une récitation bien scolaire, bien puérile et parfaitement servile d’un catéchisme qui lui garantira sa « respectabilité » d’impeccable mouton (on a les critères de respectabilité qu’on peut). De cette démarche rigoureusement anti-intellectuelle, il résulte que le sectarisme ne comprend rien à ce qu’il croit penser. Et qu’il ne peut défendre avec un raisonnement des « idées » qui, précisément, ne procèdent d’aucun raisonnement. D’où les esquives pâteuses de ce piteux dès qu’on veut discuter ; d’où sa sempiternelle et affligeante « tactique » de ricanements, d’indignations et d’invectives dès que se dessine la perspective d’un impossible échange argumenté : complotiste, extrême droite, fasciste. Voilà l’arsenal argumentatif du taré sectaire dans toute son extension. Les points cardinaux de sa boussole intellectuelle brinquebalante. Voilà à quoi se résume l’activité de son cerveau. Allumer des contre-feux d’insultes et de quolibets rudimentaires pour éviter d’être entraîné sur le terrain des idées : le sectaire est voué à cette vie intellectuelle palpitante. Mais comment peut-il en être autrement ? Ne pensant jamais mais pérorant énormément sur tout ce qui bouge, le sectaire ignorant doit impérativement se tenir à l’écart de toute situation où se révélerait son néant cognitif — c’est-à-dire toute situation où il devrai expliciter sa prétendue « pensée ». Le terrain des idées est pour le fanatique sectaire un immense champ de mines. Il le sait. Il sait qu’à l’instant même où il y poserait l’orteil, il se vaporiserait. C’est cela qui explique son extrême agressivité envers toute personne l’invitant à une discussion rationnelle. Péril quasi-mortel. Menace existentielle… Les tirs de barrage frénétiques que déchaîne le fanatique sectaire, surtout dans sa variante nationaliste, dès qu’il détecte un encéphalogramme éveillé traduisent son obsession teintée d’angoisse de surtout, surtout, ne jamais se laisser entraîner sur le terrain des arguments. Quand vous entendez quelqu’un vous traiter de « fasciste », vous devez donc entendre : « Je n’ai aucun argument à vous opposer ; et vous allez me le payer cher. » Quand un bas du front à front de taureau vous beugle « espagnoliste ! », cela signifie : « Je n’ai jamais réfléchi à ce que je crois penser ; par conséquent je ne saurais vous porter la contradiction à l’aide d’un raisonnement articulé. » Quand il vous postillonne un furieux son très original « colonialiste ! », vous devez le traduire par : « Non, je ne débattrai pas ! Non, vous ne verrez pas ma vacuité mentale ! » Le problème étant que l’on ne voit que ça : quand on n’a plus que ces idioties mongoliennes à asséner à son contradicteur, c’est qu’on a renoncé à toute intelligence… Le suprémaciste a renoncé à toute intelligence. À tout sens critique. À tout courage, d’où sa préférence à agir en meute anonyme. Au plastiquage. Au coup de revolver dans le dos. Pour se trouver toujours en stricte adéquation avec ce qu’il croit son droit et sa liberté, il jette par-dessus bord la liberté, la dignité, voire la vie, de ceux qui l’entourent. Tout ce par quoi l’Homme vit debout. La bête sectaire vit à genoux et, le plus souvent, à plat-ventre de sa hiérarchie dans le commandement. Sa « vie » n’est qu’une servitude. Son cerveau et son âme ne connaîtront jamais plus grande volupté qu’ingurgiter docilement, l’un après l’autre, et quel que soit leur contenu, les dogmes de sa secte pourrie. Des dogmes édictés par une infime minorité mafieuse que le caca médiatique et ses prêtres ineptes, producteurs à jet continu d’évangiles éphémères, de catéchismes jetables, ont décidé d’imposer.  Il se bourre alors l’encéphale de dogmes drolatiques souvent criminels. Or on n’argumente pas contre des dogmes. On n’oppose pas de démonstration à des évangiles. On ne conteste pas une foi avec des raisonnements. Face à ce qui relève du sacré, l’attitude dialectique n’est pas seulement inutile : elle est hors-sujet. Elle est surtout dangereuse : se sachant incapable du moindre développement argumenté, le fanatique en conçoit un sentiment d’étrangeté, donc d’insécurité, qui le rend très méchant, nuisible. Cela arrive souvent : alors, nous assistons à ce spectacle délicieusement paradoxal du furibond qui se veut modéré, du mol invertébré qui d’un coup se redresse énergiquement pour devenir homme d’État, pas pour longtemps, rassurez-vous… ce n’est pas sa nature. Pour quelques instants, la limace devient cobra. L’âne bâté devient lion. Le vague bipède rufian devient une boule de haine. Cet « esprit » flou, dilué, redilué dans mille fadaises, se rassemble soudain pour agonir d’injures l’ignoble mécréant. « Fasciste ! Nazi ! » C’est un moment fascinant quand ces esclaves tournent piliers des droits et des libertés. Quand ces rampants serviles deviennent respectables. Quand ces ternes moulins à baratin spongieux prennent des accents héroïques au nom de la planète entière. Et révèlent ainsi leur nature fanatique : adhérant docilement, sans le moindre examen, à tout ce qui émane d’une autorité leur secte, ils fustigent rageusement tout ce qui s’y oppose. Avec d’autant plus de rage qu’il n’y comprennent rien. D’autant plus de violence qu’il ne savent pas pourquoi on les contredit, eux, qui ont raison par définition et en toute circonstance. D’où leurs ricanements irrespectueux au parlement quand l’opposition prend la parole à la tribune. Ou leur ton de videurs de boîte de nuit devant le peu de journalistes qui osent encore poser des questions peu commodes pour ces raclures au pouvoir. Ne plus être dupes des fanatiques. Démasquer leur barbare esprit obscurantiste derrière le baratin soi-disant l’intellectuel qui leur est habituel. Voilà des tâches pour les gens qui tiennent toujours à exercer leur droit de vote. Il suffirait d’ouvrir grand nos yeux sur la réalité : le fanatisme dogmatique n’est qu’un obscurantisme. Mais dangereux : ces gens-là au pouvoir ont largement démontré être capables de tout. On voit mal ce qui les empêcherait de manigancer l’organisation et le fonctionnement de ce qui est toujours régi par le code électoral.



jeudi 9 mars 2023

Se préparer à des jours d'incertitude et de douleur ...

 

Pertaining to Yachts and Yachting - Charles Sheeler, 1922

Une personne avec une raison de vivre peut endurer n’importe quelle affliction (1). Bien plus encore si elle a non seulement une raison d’y résister mais aussi quelqu’un avec qui le faire. Et si ce quelqu’un se confond pour cette personne avec le sens de l’univers tout entier.


(1) Nietzsche avait un point de vue plus nuancé : « Si une personne a une raison de vivre, elle peut supporter presque tout ! »

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Le pouvoir wokisto-médiatique ne fusille ni ne pend les blasphémateurs, il ne les envoie pas au bagne ni en camp de rééducation, simplement il met tout en œuvre pour les ruiner, les réduire au silence et à l’invisibilité, c’est-à-dire au néant social. Tout à coup les micros et les lumières s’éteignent, le condamné est banni de tous les réseaux sociaux, abandonné par tous ses sponsors et associés, on ne doit plus le voir et il doit disparaître.

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Le site Gallica (BNF) propose en ligne Mademoiselle de Maupin, de Théophile Gautier, roman épistolaire publié en mil huit cent trente-cinq, l’histoire d’une jeune femme du dix-septième siècle qui, avant de céder aux avances des hommes, décide de se travestir afin de percer leurs secrets. Dans ce texte, Gautier répond à des accusations d’immoralité portées à son encontre après son éloge de Villon, et défend le principe de l’art pour l’art : la littérature n’est pas au service de la société ou de la morale, elle n’est pas liée à la notion du progrès et de l’utilité, mais à celle de plaisir et de beau. Il y a une version papier de ce roman en poche Garnier Flammarion. Et dans la préface, on peut trouver ceci : « une des choses les plus burlesques de la glorieuse époque où nous avons le bonheur de vivre est incontestablement la réhabilitation de la vertu entreprise par tous les journaux, de quelque couleur qu’ils soient, rouges, verts ou tricolores. Cette grande affectation de morale qui règne maintenant serait fort risible, si elle n’était fort ennuyeuse. Chaque feuilleton devient une chaire ; chaque journaliste, un prédicateur… On aurait dit que les journalistes étaient devenus quakers, brahmes, ou pythagoriciens, ou taureaux, tant il leur avait pris une subite horreur du rouge et du sang. Jamais on ne les avait vus si fondants, si émollients ; c’était de la crème et du petit lait. Ils n’admettaient que deux couleurs, le bleu de ciel ou le vert-pomme. Il est aussi absurde de dire qu’un homme est un ivrogne parce qu’il décrit une orgie, un débauché parce qu’il raconte une débauche, que de prétendre qu’un homme est vertueux parce qu’il a fait un livre de morale ; tous les jours on voit, le contraire. C’est le personnage qui parle et non l’auteur ; son héros est athée, cela ne veut pas dire qu’il soit athée ; il fait agir et parler les brigands en brigands, il n’est pas pour cela un brigand. À ce compte, il faudrait guillotiner Shakespeare, Corneille et tous les tragiques ; ils ont plus commis de meurtres que Mandrin et Cartouche… Il n’y a de vraiment beau que ce qui ne peut servir à rien ; tout ce qui est utile est laid, car c’est l’expression de quelque besoin, et ceux de l’homme sont ignobles et dégoûtants, comme sa pauvre et infirme nature. L’endroit le plus utile d’une maison, ce sont les latrines. »

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Souvent, lorsque je prends d'une étagère, au hasard, un livre que je connais depuis quarante, cinquante ans, ou plus, je sens se déplier devant moi une constellation d'associations d'idées, de souvenirs que je ne sais plus déchiffrer, alors même qu’elle devrait m’être la plus familière. Alors je regarde autour de moi, j’observe les meubles et les photos qui m’entourent, et j’essaie de savoir s’ils entendent ce que j’entends. Parfois même je pose des questions qui, bien sûr, restent sans réponse, que personne n’entend. Je dois rentrer en moi pour constater que je suis seul, que j’habite un monde désolé dont je suis le seul survivant. Mes livres sont toujours là, ils n’ont pas changé, mais je ne peux en parler avec pratiquement personne. Je ne sais même plus si c’est douloureux ou non. Il y a tellement longtemps que je suis seul que je ne saurais sans doute plus exister autrement qu’en leur silencieuse compagnie. Je pourrais toujours écrire un essai et ainsi me donner l’illusion que je serai peut-être lu par quelqu’un, voire compris, mais je sais qu’il n’en est rien, et que rien ne pourra jamais combler la distance infranchissable qui me sépare de l’intelligence de l'autre. C’est tout à fait comme si nos sens n’avaient pas été imaginés par le même constructeur. La vie fuit quand elle nous voit avec un papier entre les mains et on peut la comprendre. Nous sommes bien la seule espèce à croire qu’il existe une réalité commune à un ensemble social qui coïncide avec une vie commune. Quel malheur que de l’avoir effrayée, cette pauvre vie, par la violence de mes rêves ! C'est elle qui tient tout le mécanisme de notre existence et c'est par elle qu'il faut passer, et par le temps qui va avec. Ma bibliothèque m'avait donné un temps l’illusion qu’il était possible de trouver un substitut à la vie et je m'en servais pour alimenter mes chimères. J'avais même pensé qu’il s’agissait d’une seule et même matière. Mais il faut une grande force de caractère pour y croire encore, après toutes les catastrophes que les livres ont partout provoquées, nous éloignant en même temps de la nature et de la vie. Car si les idées que les livres véhiculent avaient quelque chose à voir avec la vraie vie, si elles étaient capables d’en modifier un tant soit peu le parcours, comment se fait-il que toutes les bibliothèques du monde ne parviennent pas à toucher la réalité sensible la plus proche ? Cette réalité puissante et indifférente à nos destins passagers qui, elle, s’incarne dans un hasard qui nous échappe, situé bien au-delà des mots. C’est la vie que nous aurions dû aimer, plutôt que des livres !
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L'État profond américain voudrait la guerre mondiale. Parce qu'il est gagnant sur tous les tableaux. D'abord, il gagne déjà énormément d'argent par le biais de l'industrie de l'armement qui trouve un débouché juteux dans ce conflit (planifié ?) en Ukraine. L'Amérique se devait de trouver un nouveau théâtre d'opérations militaires après sa débandade en Afghanistan, avec un arsenal conséquent d'armes en tous genres abandonné sur place au grand bénéfice des talibans. Donc, l'industrie de l'armement est relancée. C'est le premier bénéfice américain de ce conflit en Ukraine qui doit, coûte que coûte (en matériel de guerre et en vies humaines ukrainiennes et russes) se poursuivre. Poutine paraît tenter de circonscrire, autant que faire se peut, ses frappes sur les forces militaires et les infrastructures qui peuvent leur servir au lieu de frapper fort sur les populations civiles. L'Etat-major des armées américaines n'a pas eu de tels scrupules, que cela soit en Serbie, en Irak, au Vietnam ou en Afghanistan, où les bombardements se sont faits sans distinction sur cibles civiles et militaires. L'Etat profond américain gagne aussi sur le plan économique via les sanctions économiques qu'il fait prendre par ses "alliés" européens à l'égard de la Russie. Si ces sanctions ont finalement assez peu d'incidence sur la santé économique russe elles coûtent très cher à l'Europe. L'Europe perd, l'Amérique gagne. Il en a toujours été ainsi depuis la seconde moitié du XXe siècle. On pourrait citer à titre d'exemple l'histoire de la commande pour 56 milliards d'euros de sous-marins français par l'Australie, finalement annulée sur pression américaine puis transformée en commande de sous-marins américains. Sur le plan énergétique, l'UE se voit contrainte d'acheter, bien plus chers, du pétrole et du gaz de schiste auprès de l'Amérique "alliée" (gentille) puisqu'elle s'interdit d'en acheter auprès de son "ennemie" la Russie (méchante). Et la gentille Amérique fait du business. Les industriels allemands commencent à se demander s'il n'est pas plus intéressant pour eux de déménager aux Etats-Unis. C'est le deuxième effet des sanctions que l'Amérique fait prendre à ses "alliés" européens dociles et obéissants. L'Etat profond américain fait couper physiquement l'approvisionnement de l'Allemagne en gaz russe en faisant exploser les conduites sous-marines NordStream en mer Baltique, secret de polichinelle soigneusement étouffé par les piteux medias occidentaux, eux-mêmes possédés et contrôlés par cette même oligarchie de l'Etat profond. Pour se résumer, le conflit ukrainien est une formidable opportunité à court terme pour les Américains : il éloigne les pays européens qui seraient tentés par un rapprochement économico-civilisationnel avec la Russie, il effondre l'économie européenne et notamment l'industrie allemande qui commençait sérieusement à faire de l'ombre à l'américaine, il satellise toujours davantage cette Europe vassalisée autour de ses intérêts spécifiques. Au passage, l'oligarchie mondialiste n'oublie pas de défendre les laboratoires de mise au point d'armes biologiques qu'elle possède en Ukraine, et de défendre les terres agricoles qu'elle possède massivement dans ce pays. Tout cela en engrangeant d'énormes bénéfices sur les armes livrées au clan dirigeant ukrainien et payées par les contribuables américains et européens. L'arrière-pensée de l'état profond mondialiste en jouant la carte d'une guerre mondiale serait évidemment d'ériger, une fois le monde plongé dans le chaos et la destruction, un gouvernement mondial avec à sa tête une élite en conformité avec les vœux avoués publiquement du Forum Économique Mondial du sinistre Schwab. Ce plan suppose que l'Occident sorte vainqueur de cette guerre. Or, la perspective d'une victoire de l'Occident est extrêmement douteuse. L'Occident est clairement en décadence et l'Europe submergée par une immigration étrangère qui la méprise et qui refuse de toutes ses forces ses valeurs, pour autant qu'il en reste. L'état souterrain de chaque petite portion d'Europe a d'ailleurs pris un soin tout particulier à détruire la notion même de sentiment patriotique en privilégiant une idéologie basée sur le seul intérêt matérialiste. Tout porte à croire que les peuples européens actuels ne se battraient pas pour défendre les intérêts de quelques banques, de quelques multinationales et de quelques oligarques du monde du capital. Même le monde politique actuel est incapable, par sa fulgurante médiocrité, de susciter le respect qui pourrait galvaniser les citoyens de base pour encaisser les duretés d'une guerre. Qui voudrait, chez nous en Espagne, se battre et souffrir pour le confort des Catalans ou des Basques suprémacistes, racistes, xénophobes et corrompus, soutiens sans faille d'un président bonimenteur de foire sans répertorier ? Qui courrait le risque, en Espagne, de mourir pour des putassiers socialistes tendance Tito Berni, pour des corrompus arrogants dans l'impunité, des profiteurs, des tricheurs, des opportunistes complètement étrangers au bien commun, pour des violeurs et des pédérastes libérés par ces funestes rombières wokistes imbéciles qui sont au pouvoir ? Qui voudrait défendre un monde dominé par cette caste immonde qui va jusqu'à contester l'évidence de l'existence universelle de deux genres, et seulement deux, chez les humains comme chez les animaux ?
Qui se battrait pour défendre une société où sont mis en valeur des humains au psychisme déglingué qui ne savent plus très bien de quel genre ils relèvent ? L'oligarchie mondialiste veut à tout prix « déconstruire » l'Histoire des pays et des hommes pour mieux étendre son pouvoir et effacer pour toujours l'effort, le travail, le sens de l'honneur, l'amour de son pays, le sentiment d'appartenance, la famille, la religion de chacun - s'il a décidé d'en avoir une. Qui donc serait prêt aujourd'hui à se battre pour des territoires sans âme ni histoire ? L'Occident décadent n'a aucune chance de gagner une guerre mondiale qui le verrait s'opposer à des pays qui tiennent encore la route en termes d'humanisme, de convictions profondes, bref à des civilisations encore dignes de ce nom. Depuis 1945, l'Amérique a perdu toutes les guerres dont elle a pris l'initiative, sans exception. Dans nos sociétés européennes en errance, qui ne savent plus qui elles sont ni où elles vont, la foi en quelque chose permettant de se transcender dans l'adversité pour vaincre, n'est pas là. Il n'y a qu'à considérer la perception des peuples à propos des politiques qu'ils ont à leur tête. Biden, Macron ou le pitre Sanchez battent des records d'impopularité dans leurs pays respectifs. Que les bellicistes angloaméricains le veuillent ou pas, le monde est devenu multipolaire. Mais les manœuvres grossières des Américains et leur arrogance à vouloir imposer leur impudique pouvoir "fondé sur des (leurs) règles" à l'échelle de la planète insistent à vouloir le contraire. L'Occident se voudrait représenter une « opinion internationale » mais il trouve en face le reste du monde. L'établissement des BRICS rassemblant maintenant une population de 3,2 milliards de personnes dans un nombre croissant de pays pour échapper à la domination du dollar, en est la meilleure illustration. En conclusion, le citoyen européen ferait bien de se demander quel serait son avenir au terme d'une guerre qui opposerait d'un côté, une Amérique hyper-endettée aux valeurs en déshérence appauvrie et chaotique et de l'autre, une Russie aux convictions fortes, flanquée de pays émergents enthousiastes à l'idée de s'affranchir enfin de la domination américaine, et soutenue par la Chine qui a à la fois le pouvoir économique, la technologie, et une population pléthorique et d'une obéissance aveugle envers ses gouvernants.

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Pendant l'enfance, les mécanismes originaires que l'individu utilisera durant toute son existence se mettent en place. Dans les premières années de sa vie, chaque individu se trouve confronté à un conflit fondamental qui forme le fond de sa personnalité. Il ne s'agit pas, pour le petit d'homme, de résoudre ce conflit mais au contraire de l'accepter et de vivre avec lui car il est à la source de sa richesse affective et intellectuelle. C'est de la manière de se confronter à ce conflit originaire que l'être humain tire la capacité de résoudre la plupart des conflits secondaires auxquels il devra faire face. Généralement, la capacité à supporter les tensions intérieures provenant du conflit fondamental permet à l'enfant, puis à l'adulte, de développer une vie émotionnelle et intellectuelle d'une grande richesse.


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Un fragment de Isaac Deutscher dans La Russie après Staline. Chapitre 4. À son honneur, il considère qu’il s’agit d’un mensonge de la propagande stalinienne. Mais enfin, le trotskyste, où sont les morts qui ont payé le prix de la fête ?



« Le marxisme avait postulé une société industrielle comme condition préalable à l'établissement du socialisme. Dans une lutte titanesque contre l'inefficacité, la lenteur et l'anarchie de la Mère Russie, le stalinisme a porté sa révolution industrielle presque dans tous les coins de son royaume eurasien. Le cœur de la véritable réalisation historique de Staline réside dans le fait qu'il a trouvé la Russie travaillant avec la charrue en bois et l'a laissée équipée de piles atomiques. »

Domenico Losurdo en profite, de ces vérités lourdes, avec un admirable sens du raccourci entre la charrue et la pile atomique, acceptant les victimes de ce prodige inouï sous bénéfice d'inventaire :  

"Lo esencial de la acción histórica del estalinismo es esto: se ha encontrado con una Rusia que trabajaba la tierra con arados de madera, y la deja siendo dueña de la pila atómica. Ha alzado a Rusia hasta el grado de segunda potencia industrial del mundo, y no se trata solamente de una cuestión de mero progreso material y de organización. No se habría podido obtener un resultado similar sin una gran revolución cultural en la que se ha enviado al colegio a un país entero para impartirle una amplia enseñanza."