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vendredi 26 août 2016

Reprendre les rames ...

Avant-goût de l'ambiance retrouvée, avec de nouvelles élections pour décembre en perspective, pour imaginer dans quel état d'esprit je me trouve :
        « J'ai toujours tâché de vivre dans une tour d'ivoire. Mais une marée de merde en bat les murs, à la faire crouler. »
(G. Flaubert à I. Tourguéniev)


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Petite pensée portative deux mois après le Brexit : 
 « Au milieu de ses perplexités et de ses veuleries, l'Europe garde néanmoins une conviction, une seule, dont pour rien au monde elle ne consentirait à se départir : celle d'avoir un avenir de victime, de sacrifiée. Ferme et intraitable pour une fois, elle se croit perdue, elle veut l'être et elle l'est. Du reste, ne lui a-t-on pas appris de longue date que des races fraîches viendront la réduire et la bafouer ? »

Emil Cioran, La Tentation d'exister


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Après lecture en ligne des topos dithyrambiques à propos de quelques illustres disparus, lucidité de
Rilke, qualifiant la renommée
comme une somme de "malentendus autour d'un nom propre" (Rodin)



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Perle trouvée dans un blog (http://didiergouxbis.blogspot.com.es/). Un discours de Simon Leys (le 18 novembre 2005), lorsqu'il fut reçu docteur honoris causa de l'Université de Louvain : 
« Si l'exigence d'égalité est une noble aspiration dans sa sphère propre – qui est celle de la justice sociale –, l'égalitarisme devient néfaste dans l'ordre de l'esprit, où il n'a aucune place. La démocratie est le seul système politique acceptable, mais précisément elle n'a d'application qu'en politique. Hors de son domaine propre, elle est synonyme de mort : car la vérité n'est pas démocratique, ni l'intelligence, ni la beauté, ni l'amour – ni la grâce de Dieu. […] Une éducation vraiment démocratique est une éducation qui forme des hommes capables de défendre et de maintenir la démocratie en politique ; mais, dans son ordre à elle, qui est celui de la culture, elle est implacablement aristocratique et élitiste. »




Cette photo suffirait à attester que Leys n'était pas un imbécile (étymologiquement, "sans bâton") rare pour un intellectuel. Et là, inévitablement, quelques lignes de Philippe Muray :

« Je parle de l’intellectuel dans tous ses états, pas seulement des deux ou trois ventriloques médiatiques connus de tous qui étalent régulièrement leur confusion mentale en première page du Monde ou ailleurs, à seule fin d’enrober de complication une réalité de plus en plus inintelligible, de souffler du brouillard sur le brouillard, du méli-mélo dans l’imbroglio. Je parle surtout du gros des troupes, les professionnels de la profession, les intellectuels de l’intellecture dont les opinions mécaniques, automatiques, pour la plupart positives et interchangeables, se débitent à tout propos dans les pages « débats » des quotidiens. Tel jour, l’opinion émane du CNRS. Tel autre, de l’Ehess. D’autres encore, mais plus rarement, du Cadis, du Csor, du GLWR ou du ZKH. Très exceptionnellement du XCT. Presque jamais du RLFFFFH. De toute façon, il s’agit de noyer le poisson. C’est le travail de l’expert, qui n’est pas appelé ainsi par hasard. On le remarque à ce qu’il commence par s’appuyer sur un sondage imbécile pour développer une pensée sans intérêt qui se conclut sur un appel à "réenchanter le débat politique", à "lutter contre toutes les formes d’intolérance" ou à "dépasser les schémas anciens". La bêtise, ici, est un service public. ». 
 
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Perplexité devant ce titre délirant des pages de recherche chez Amazone
Heidegger's Gods: An Ecofeminist Perspective 


Bientôt,  "phénoménologie du nudisme" et "Heidegger et la pensée Papou ; un dialogue " ?


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Et, pour finir costaud, message personnel destiné à un ancien élève qui comate à l'idée de devoir "enseigner" ! 
"Enseigner ! Cet art ne s'enseigne pas."