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dimanche 23 novembre 2014

Lire Céline tout le temps, et s'en foutre du monde...

Manière bien utile de se défouler.
Conseil que je renouvelle, quand l'amertume et l’insouciance me dévorent...
C’est peut-être ça qu’on cherche à travers la vie, rien que cela, le plus grand chagrin possible pour devenir soi-même avant de mourir.
 J'ai pensé plus d'une fois à déposer à Meudon, sur sa tombe, des photos de mes parents : des visages comme des raccourcis d'une vie entière: souffrance en silence, dur labeur sous la trique et sous le mépris des porcs bourgeois, demander presque pardon du fait d'être en vie... des ingrédients parfaits pour voyager sans peur au bout de la nuit ! Il m'a permis ce voyage gratuit dont on revient "humain", lucide, bien plus fort, dans l'armure de la lucidité. L'arme absolue du rire ! La puissance verbale !
La vie c’est ça, un bout de lumière qui finit dans la nuit.
 C'est ce "bout de lumière" que je retiens. Cloué au pilori par son bêlement de certaines rengaines racistes de l'inepte chapelet nazi, il est quand même loin de l'ordure sadienne (comble de l'inhumain : "jouir à notre gré du plaisir d'enchaîner l'autre"). Il me dit en poète, comme Varlam Chalamov, qu'une lueur est possible. Des choses qui tendent ma fibre la plus intime comme la corde d'une arbalète quand les requins maîtres du monde ne me voient que comme un crevard...