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vendredi 8 avril 2022

Vae victis et vae victoribus !

« Un fait n’est pas un événement, un événement n’est pas une information (…) L’événement est un fait sélectionné parmi d’autres faits, et l’information est une mise en récit d’événements. L’information qui nous parvient est donc une mise en récit de faits sélectionnés et ordonnés par des opérateurs que nous ne connaissons pas et dont nous ne connaissons pas les intentions. Les images sont le type de récit dont nous avons le moins conscience et par lesquelles nous sommes le plus manipulables. » Vladimir Volkoff, Petite histoire de la désinformation

« Le mythe des lendemains qui chantent attire les foules comme la lampe les papillons. L’avenir étant muet, rien n’est plus facile que de lui faire chanter la chanson qu’on veut : aucun risque de démenti dans l’immédiat. » Gustave Thibon, L’équilibre et l’harmonie

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Accusations et doutes tournent en boucle
. Les publics d'aujourd'hui ne méditent plus, la réflexion née de la lecture a cédé la place depuis des années à l'image toute faite fournie par l'écran. C’est précisément loin des images dûment traitées servies par les agences que la recherche d’analystes en stratégie militaire capables de présenter des grilles de lecture d’un conflit s’avère indispensable. Une guerre conventionnelle ou de haute intensité obéit à certaines règles qu’il faut connaître, ne serait-ce qu’en raison de l’organisation des forces militaires engagées, de leur formation, de leur équipement et de leur chaîne de commandement. Il y a donc bel et bien une culture militaire permettant d’appréhender le scénario d’une guerre en dépit du rideau d’incertitudes couvrant les opérations sur le terrain. Autrement dit, et pour faire court, au même titre qu’un spécialiste en histoire de l’art est capable de reconnaître et valider un tableau de l’école hollandaise, un spécialiste en stratégie peut offrir une analyse pertinente sans pour autant disposer de toutes les cartes. C’est précisément cette culture militaire qui fait aujourd’hui défaut dans les médias européens et qui explique, en partie, les blablateurs que l’on y retrouve riches de commentaires pour alimenter la haine à l’égard des désignés comme méchants par des non moins méchants qu'eux. Les termes gentils et méchants dans une guerre sont proprement ridicules. Comme si c’étaient les spécialistes des sports qui étaient priés d’authentifier le tableau de l’école hollandaise !
C’est l’erreur classique qui commettent souvent ceux qui se croient tout en haut et tout permis et qui précipite leur chute. En Afghanistan, par exemple. Décidément, c’est bien à cause des agents déguisés en journalistes devenus des outils anti-mal-pensants que leur cote de popularité s’est effondrée dans l’opinion : une infime minorité les pense toujours indépendants. Plus crûment, Serge Halimi les traitait, de manière visionnaire, de « chiens de garde » en 1997 et Pascual Serrano, directement, de trafiquants de l’information. Vers quelle issue s’achemine-t-on ? Le temps joue clairement en faveur des Russes qui n’ont à craindre aucune action de l’UE, de l’OTAN, ni des Etats-Unis. À part cela, l’hystérie médiatique occidentale n’intéresse pas beaucoup le reste du monde où chacun raisonne en fonction de ses intérêts stratégiques propres. L’attitude des pays Arabes est significative à cet égard. Les sanctions se retournent déjà contre l’UE : hausse gigantesque du prix du gaz et du pétrole, grandes difficultés pour les sociétés spécialisées dans le négoce international, pressions exercées par l’Occident sur les entreprises actives en Russie, etc. Et tout ceci ne fait que commencer. Et la quasi-instantanéité des effets négatifs des sanctions devrait nous interpeller sur la fragilité de l’économie européenne et sur la profonde division de nos sociétés. Mais rien à espérer de ce côté-là, parce que nos dirigeants préfèrent plutôt une opinion gavée d'images et de phraséologie guerrière qu'ouverte à la réflexion.

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Gestation Pour Autrui (débat moderne qui me dépasse un peu). Lisons attentivement (Genèse, 30) : « 1 Lorsque Rachel vit qu'elle ne donnait point d'enfants à Jacob, elle porta envie à sa sœur, et elle dit à Jacob : Donne-moi des enfants, ou je meurs ! 2 La colère de Jacob s'enflamma contre Rachel, et il dit : Suis-je à la place de Dieu, qui t'empêche d'être féconde ? 3 Elle dit : Voici ma servante Bilha; va vers elle; qu'elle enfante sur mes genoux, et que par elle j'aie aussi des fils. 4 Et elle lui donna pour femme Bilha, sa servante; et Jacob alla vers elle. 5 Bilha devint enceinte, et enfanta un fils à Jacob. » La Sainte Bible, version Louis Segond 1910



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