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mercredi 6 avril 2022

Pour une guerre dans un aquarium : pétrie de droit international, propre, juste, jeu vidéo … comme les guerres américaines !


Tôt dans ma vie, j'ai remarqué qu'aucun événement n'est jamais relaté avec exactitude dans les journaux, mais en Espagne, pour la première fois, j'ai vu des articles de journaux qui n'avaient aucun rapport avec les faits, ni même l'allure d'un mensonge ordinaire. J'ai lu des articles faisant état de grandes batailles alors qu'il n'y avait eu aucun combat, et des silences complets lorsque des centaines d'hommes avaient été tués. J'ai vu des soldats qui avaient bravement combattu être dénoncés comme des lâches et des traîtres, et d'autres, qui n'avaient jamais tiré un coup de fusil, proclamés comme les héros de victoires imaginaires (…). J'ai vu, en fait, l'histoire rédigée non pas conformément à ce qui s'était réellement passé, mais à ce qui était censé s'être passé selon les diverses « lignes de parti » (...). Ce genre de choses me terrifie, parce qu'il me donne l'impression que la notion même de vérité objective est en train de disparaître de ce monde (...). À toutes fins utiles, le mensonge sera devenu vérité (…). L'aboutissement implicite de ce mode de pensée est un monde cauchemardesque dans lequel le Chef, ou quelque clique dirigeante, contrôle non seulement l'avenir, mais le passé. Si le Chef dit de tel événement qu'il ne s'est jamais produit, alors il ne s'est jamais produit. S'il dit que deux et deux font cinq, alors deux et deux font cinq. Cette perspective m'effraie beaucoup plus que les bombes - et après nos expériences des quelques dernières années, il ne s'agit pas d'une conjecture frivole
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George Orwell, Réflexions sur la guerre d'Espagne

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Sur le site Arrêt sur images, un dossier PHOTOS : GARE AUX MANIPS !  Truquages, montages, mise en scène, colorisation : toutes les raisons, actuelles et anciennes, de ne pas croire une photo sur parole. Pas besoin d'éclairage au plein flux ou de connaissances de stratège, mais la simple conviction que dans des situations pareilles, tout unanimisme, tout empressement, tout démenti, toute contre-preuve, sont des faits de guerre et en tant que tels ne doivent rien à la vérité mais tout à l'efficacité militaire. Je n'ai pas besoin de réseaux sociaux pour trouver suspect qu'une armée maîtrisant un territoire le quitte en laissant d'aussi évidentes preuves de ses exactions ; je peux même imaginer que des preuves aussi grossières puissent être laissées intentionnellement par les Russes eux-mêmes pour décrédibiliser l'empressement du camp ukrainien et des co-belligérants occidentaux à y voir des crimes de guerre. Je peux imaginer beaucoup d'autres calculs vérifiables ou non par beaucoup de faits partiels, contradictoires, etc. Tout ceci fait partie de la guerre.

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Ces trois premiers mois de 2022 ont été l’occasion de voir basculer l’opinion publique du sanitaire au guerrier, de la covid à l’Ukraine, sans pour autant rien changer de son absolutisme : de la même façon qu’il faut absolument être totalement pro-mesures anti-covid, quelles qu’elles soient, il faudra adouber Zelensky et l’armée ukrainienne de la même et unanime opinion favorable et de cette positivité crispée qui a si bien marché dans la gestion des crises précédentes. Trois mois donc pour passer à l’étape suivante d’une épopée où notre pays dirigé par un inqualifiable incapable a choisi de s’enfoncer toujours plus bas, avec une appétence presque étrange pour transformer les possibilités d’effondrement économique majeur en fortes probabilités, puis, en quasi-certitude à mesure que les décisions stupides de son gouvernement se suivent et s’empilent pour garantir des relations internationales pourries avec un fournisseur de gaz essentiel, l’Algérie (après tant de micmacs à cause de Brahim Gali !), et non moins pourries pour autant avec le Maroc, de l’inflation en veux-tu en voilà, des pénuries et de la misère inégalement répartie. Restera au peuple à déterminer le sort qui lui sera réservé lorsqu’il s’agira de rendre les comptes, s’il y a encore des élections un jour … On peut rêver ! La presse nous fatigue toujours avec le blocus économique de la Russie. Vous êtes sûr de savoir de quoi vous écrivez ? Les sanctions ont été contournées et ceux qu’elles vont le plus impacter sont les Européens, pas les Russes. L’effondrement du rouble, qui aurait été une catastrophe pour eux, n’a pas eu lieu, ou plutôt, il s’est déjà inversé et ceux qui se trouvent le bec dans l’eau ne sont pas les Russes. Après le gaz il y a de fortes chances que d’autres produits essentiels de Russie ne nous parviennent plus. Ses produits agricoles, par exemple, réservés aux pays qui sont restés hors du diktat américain et considérés par Moscou comme non ennemis. Espérons que par produits agricoles ils n’entendent pas aussi les produits nécessaires au fonctionnement des exploitations agricoles, les intrants, nous n’aurions du coup le choix qu’entre pénuries et hyper inflation. Il faut être complétement taré pour sanctionner économiquement un pays ayant une autonomie quasi-totale et des ressources minières dont nous ne pouvons pas nous passer. C’est aussi débile que suicidaire. Les événements d’Ukraine nous montrent chaque jour à quel point la propagande est devenue le nerf de la guerre moderne, le choc des photos destinées à rendre l’ennemi responsable du conflit le disputant presque à celui des missiles. Difficile, dans ce contexte, de rappeler qu’au XVIIe siècle ce même terme, la propagande, loin de se vautrer dans la fange de l’endoctrinement, baignait plutôt dans l’eau bénite. À l’époque, la Propagande avait droit à la majuscule et elle était le domaine réservé de l’Église : c’est le pape Grégoire XV qui, en 1622, avait fondé la Sacra Congregatio de Propaganda Fide, laquelle était chargée de répandre la religion catholique et de diriger toutes les missions. Que cette caution religieuse ne nous fasse pas verser pour autant dans l’angélisme : l’amour du prochain lui-même ne détourne pas nécessairement du prosélytisme. Les guerres de Religion, les méthodes musclées de l’Inquisition sont là pour nous rappeler que, chez l’homme, les ennuis commencent presque toujours avec l’envie de propager ses idées. Quelles qu’elles soient.
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Ils sont tellement cons, ces Russes, puisqu’après n’avoir pas prévu de ravitaillement carburant pour leurs chars (paraît qu’ils en auraient laissé tout plein sur le bord des routes avec la clé sur le contact, l’assurance et la carte grise…) ils quittent d’eux-mêmes une zone de combats en prenant bien soin de massacrer et de laisser sur place et bien visibles un maximum de vieux civils au hasard et en pleine rue, histoire que le monde entier leur tombe sur la tronche… Finalement, il est peut-être complétement dingue le Vladimir ! A moins que ce soient ceux qui croient en ces infos indiscutables ? J’hésite… Toujours les mêmes méthodes : les camps de concentration serbes inventés par la presse USA pour justifier la destruction de la Yougoslavie par l’OTAN. Le génocide des Ouïghours et, avant, celui des Tibétains. Bucha rappelle terriblement le soi-disant massacre de Timisoara, en Roumanie, en 1989. Beaucoup ont affirmé que c’est après de cette manipulation grossière que les médias ont perdu toute crédibilité. Souvenez-vous de l’affaire des charniers de Timisoara : les médias internationaux sérieux ont filmé une vingtaine de cadavres présentés comme des victimes de la « securitate » de Ceaucescu. Indignation mondiale, plus de 4 000 victimes dans les charniers ! En 1990 rétropédalage : on découvre que les opposants à Ceaucescu avaient déterrés du cimetière des indigents de la ville ces fameux cadavres … Entre temps Ceaucescu et Madame avaient été abattus après une parodie de justice. Cette affaire pue le montage à plein nez, par les mêmes spécialistes des massacres provoquant des révolutions (Lybie, etc.) et des printemps arabes ou pas arabes. Même tabac pour la Ghouta et maintenant pour la Bucha. Le cadavre de l’homme aux mains liées dans le dos tué d’une balle dans la nuque doit se lire dans le sens : Poutine = Staline = le massacre de la forêt de Katyn. A Katyn c’était le NKVD qui était à la manœuvre. Et à Nuremberg, temple de la justice cosmique, ils ont tout mis sur le dos des Allemands ! Comme quoi un crime énorme peut présenter plusieurs facettes, comme un diamant entre les mains de quelqu’un qui en connaît la valeur. À Bucha, trois jours après le départ des Russes, le maire de la ville a fait une interview où il parle des dégâts matériels sur la ville sans faire aucune mention de cadavres de civils. Le lendemain un bataillon ukrainien rentre dans la ville et voilà le travail et les belles images ! Les bras des cadavres sont attaches avec des bandes de tissu blanc, qui est un signe de reconnaissance des pro-russes à l’attention de l’armée russe. Il faut être un crétin ou un menteur pour imaginer que le président russe peut en arriver là pour se mettre dans le collimateur des charognards politico-médiatiques de toute la planète : dans l’intérêt de qui ? Si les Russes n’avaient pas voulu épargner les civiles, l’Ukraine aurait été rasée en trois jours. Presque tout porterait à croire qu’il s’agit d’une opération psychologique organisée par les équipes de Zelensky pour créer une indignation planétaire et pousser à une intervention les occidentaux.






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