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mardi 18 novembre 2025

Quid petis ? Misericordia Dei et vestram.

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Café au quotidien. Avec un couple ami et la compagnie impassible de quelques cyprès, ces arbres du regret et de l'espérance, gardes muets qui veillent à ce que le musée Oiasso ait le plus d’élégance classique possible. Ces arbres charmants font cortège seul à la terrasse qui se dresse devant la façade du bâtiment, non loin de l’entrée principale, comme autant d’éléments visuels qui lui donnent une identité. À quelques mètres, semble flotter la tour de la paroisse du Juncal

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Triomphe de la volonté. Triumph des Willens. Leni Riefenstahl avait cru voir se réaliser dans sa justesse profonde ce proverbe espagnol : Más hace el que quiere que el que puede. Celui qui veut, fait plus que celui qui peut. Et, dans les épreuves qui s’ensuivent, la preuve de la vertu. Sagesse des Nations : tant de connaissances et de conseils populaires transmis par la tradition, sous forme de proverbes, maximes et bon sens qui reflètent la compréhension collective d'une communauté.

 résoudre l'énigme du sphinx pour devenir roi de Thèbes

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Marre de mon bureau en bazar. Mon principal refuge, préparé pour devenir accessible au mouvement des travaux de maçonnerie, aux bruits de toutes sortes. Activité incessante étrangère au caractère voulu pour la retraite propice à la lecture. J’ai pensé une seconde, à cause d’une belle photo ancienne, à déménager vers les dunes des Landes, isolées, silencieuses, où la méditation ne saurait être distraite par nulle curiosité, par nulle voix, ces sites sauvages battus par le vent où l'œil ne s'ouvre qu'à l'azur du ciel, où l'oreille n’entend que le bruit de la mer qui mélancoliquement soupire et s'épanche, soumise, sur ces bords sablonneux, quand elle ne se dresse pas haut, irritée, grondant alors jusqu'à la menace d'un envahissement prochain. Hélas, elles ne sont plus un havre de paix comme sur la vieille carte postale. Plongeurs, nageurs et touristes de toute espèce hantent les lieux sans relâche toute l’année. Surtout des surfeurs déterminés, confiant dans leurs planches parfois gigantesques, qui bravent la houle, indifférents aux menaces, et se jettent en plein à travers ces fureurs déchaînées pour tomber finalement portés par l’énergie de l’océan. Combien peu ils ont souci du danger, ces corps musclés toujours sur les limites extrêmes de ce sport du gouffre ! J’ai quand même, quelquefois, l’impression d’avoir vogué dans des eaux bien autrement perfides, dans l'océan du vaste et intimidant de l'administration et du monde professionnel, parsemé d'embûches et d'attrapes. Dernièrement, la solitude est désormais ma seule richesse et je voudrais la confier à des éléments sur lesquels n'a nulle prise le caprice des vents. On restera, donc, sagement sur place jusqu’à mercredi, début prévu des travaux d’Hercule à domicile.


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Souvenir. Entrant un jour dans la chapelle d’un ancien couvent franciscain devenu paroisse, je fus choqué de voir, à droite dans l’entrée, sous le chœur, une espèce de boîte de rangement en bois, à couvercle et charnières. Gravé sur le couvercle, comme invitant à l’ouvrir pour dévoiler le mystère, on lisait cette inscription à calligraphie exquise : « Si quieres ver quién has sido / quién eres y quién serás / alza la tabla y verás / tu retrato muy al vivo » : si tu veux voir qui tu as été / qui tu es et qui tu seras / lève ce clapet : tu verras / ton modèle très vivant. À l’intérieur gisaient deux crânes humains décharnés. Que dire de l'à-propos d’un tel message ?

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Souvenir (bis) : Abadía de San Isidro (Dueñas). Règle des communautés cisterciennes, moines et mondiales : se coucher au plus tard à huit heures, tout habillés, sur une planche revêtue d'une paillasse seule, avec traversin de paille hachée et couverture de laine, selon la santé ou la saison. Se lever soit à minuit, soit à une heure ou deux ; au premier cas, repos d'une heure environ dans la journée. Se nourrir de soupe à l'eau et au sel, de légumes assaisonnés de même, laitage et fruits en sus. Deux repas par jour et en tout temps : l'été, dîner à dix heures, souper à six ; et, depuis la Pentecôte, les mercredis et vendredis, dîner à onze heures et demie ; collation seulement le soir. L'hiver, dîner à onze heures et demie ou midi ; collation également le soir. En carême, dîner à midi et demi. Le travail consistait dans la culture des terres et les soins divers de l'intérieur, y compris les plus gros ouvrages. À la Trappe, on demandait au novice : Quid petis ? À quoi il répondait : Misericordiam Dei et vestram. Quand le pauvre humain, battu par les vagues de la société contre lesquelles on n'a ni force, ni savoir, parfois sans gouvernail à son frêle esquif, sans un second à la manœuvre, la voilure aux vents contraires, la boussole trempée, rejeté par la société dans les courants les moins heureux, semblait proche du naufrage, un pilote attentif s'empressait auprès de lui, le recevait dans une barque solide, garantie, celle-là, contre la tempête. Ce pilote était le bras du Refuge qui, sans lui demander qui il était, d'où il venait, où il allait, ce qu'il voulait, le conduisant à bon port, lui offrait une hospitalité toute discrète sur l'échange de ces simples paroles : Que voulez-vous ? Et, comme réponse : La miséricorde de Dieu et la vôtre. Non par ordre formel, mais par dévotion, en signe de recueillement, les moines se tenaient la tête et le regard baissés. Ils observaient un silence absolu qui n'était troublé par qui que ce soit de la communauté, car les ordres donnés se transmettaient plutôt par signes que par la voix. L'appel se faisait au moyen d'un claquement de mains. La langue était exclusivement réservée à la prière, échappant ainsi aux dangers de la communication inutile. Elle laissait le religieux à lui-même, ermite dans la vie cénobitique, solitaire dans la communauté. L'emploi de la journée ouvrable était dur : lever à 4 heures 1/2 en tout temps. Prières et messe, jusqu'à 7 heures. Rentrée en cellule pour les soins intérieurs. Déjeuner à 7 heures 1/4 : soupe, pain sec et de l'eau. Récitation du Miserere à 7 heures 1/2, en se rendant à la chapelle où se finissait le psaume. De là, partage entre les moines : les uns rentraient dans leurs cellules, sous le cloître ou les arbres, à leur gré et suivant la saison, pour y travailler à de différentes tâches ; les autres allaient aux champs, dans des directions diverses, afin d'y cultiver d'après les ordres reçus. A chaque heure du travail, une cloche faisait appel à la prière récitée sur place. Les copistes mettaient de côté leurs outils, les ouvriers des champs déposaient leurs outils et charrues. Chacun restait sur sa bêche comme sur un tableau classique.

A 11 heures 1/4, tous se rendaient à la chapelle pour un exercice religieux qui se prolongeait jusqu'à midi. A midi, marche en rang vers le réfectoire, où attendait un dîner dont le menu varie peu : la soupe et un plat. Ce plat, tantôt à la viande, tantôt aux légumes ; quelquefois il participe des deux, assaisonné à la graisse, sauf les jours maigres. De l'eau, invariablement, pour boisson. Pendant le repas, lecture de la vie du Saint du jour, suivie de celle d'un Père du désert, leur patron naturel, faite par l'un d'entre eux. Le cours du manger était çà et là interrompu, à titre d'humiliation et de pénitence, par le tintement d'une sonnette qui suspendait tout aussitôt l'action de chacun. Le dîner, tous les vendredis, se prenait à genoux. A midi et demi, on récitait les grâces à la grande chapelle. Au retour, repos jusqu'à 1 heure, avec promenade sur place, ou en occupations facultatives selon le bon plaisir du moine. A 1 heure 1/2, lecture spirituelle et chapelet en commun. A 2 heures, retour aux travaux respectifs et, dans l'après-midi, rentrée, soit séparément, soit collectivement, à la chapelle pour des exercices religieux. A 6 heures, souper : un plat de légumes. A 6 heures 1/2, action de grâces à la chapelle. L'été, reprise des travaux, au dedans et au dehors, jusqu'à 8 heures. L'hiver, réunion dans une salle générale de travail, jusqu'à la même heure. A 8 heures, le chant du Salve Regina et de In manus tuas ; puis, les prières du soir. A 9 heures moins le quart, retour à la cellule pour le coucher que le règlement fixait à 9 heures. Le dimanche et jours de grande fête, les heures du travail étaient consacrées à la prière. Le chant du Salve Regina, hymne à la Mère de Dieu au rythme lent et grave, mesuré, était interrompu dans les strophes, portant vers la Reine du Ciel avec plus de solennité, plus de confiance, les soupirs des malheureux invoquant miséricorde et demandant consolation. L'effet de cette prière était complété par le plein chant de In manus, antienne touchante remettant directement à Dieu, après l'intercession du Salve, les âmes exilées qui n'appartiennent plus à la terre et n'appartiennent pas encore au ciel, et que la pénitence laisse flotter, pour ainsi dire, dans le vide, sur les ancres de l'espérance.

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Souvenir (ter). Monter la crèche. Des souvenirs, cette fois-ci, reportés chaque année en notre nacimiento avec sa cabane de paille, cabane en ruine protégée par un ange et métamorphosée en demeure lumineuse, dressée par nos mains de parents, couvreuses, charpentières, fermières pour refaire chaque année la crèche où conduit une rivière en papier aluminium précoupé. Le regard va s'ouvrir pour quelques jours aux réminiscences de la tradition à travers des chemins de sable, des sentiers zigzagants entre des métairies en liège, des montagnes en papier, des bois et des prairies riches en gazon synthétique, et des bergers qui précèdent les trois Rois Mages, loin derrière à côté du porte-parapluies, sous la glace du vestibule. Notre nacimiento rappellera comme chaque année les coutumes pieuses de tant de générations, traditions auxquelles prenaient part grands et petits. Beaucoup de familles, pratiquantes ou pas, possédaient leur nacimiento. Sous le chaume des petites maisons en carton-pâte se révélait le souvenir mémorable de la Nativité, plus ou moins dignement réinventée, du prix minime de la plus modeste crèche, jusqu'au plus luxueux en détails des maisons plus fortunées. Le nacimiento était l'occasion de visites réciproques, offert à la curiosité des parents, voisins et amis et de remémorer ensemble les chers disparus. En souvenir de la noche buena, de la bonne nuit, de la nuit de l’« événement », qu'aux années d’avant le mondialisme nos aïeux célébraient immanquablement coïncidant avec l'époque où de toutes parts l'esprit est en liesse, le cœur en pleine expansion, avec le renouvellement de l'année. Le renouvellement calendaire et celui des vœux et souhaits, des visites et cadeaux à l'occasion de la période nouvelle, marquée plus par l’allégresse familiale que par des fêtes liturgiques que personne ne songeait à faire disparaître, à l’époque.

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L’Azerbaïdjan
a noué des accords économiques avec les USA, par-dessus la tête des Russes. Mis à part les ports de Tartous et Lattaquié restés sous son contrôle, la Russie a dû se résoudre à la destitution de Bachar pendant que l’opération spéciale en Ukraine, qui concentrait toutes ses forces militaires, rendait inutiles des années de combats aériens contre les groupes terroristes pour sauver la Syrie du chaos. La Syrie est aux mains des USA via la mise en place Abou Mohammed al-Joulani, chef des "égorgeurs modérés", ex-d’Al Qaïda allié de Al Nosra,
reçu par Trump à la Maison Blanche, ce qui tend à prouver à la face du monde que les groupes terroristes contre lesquels luttait l’Occident, étaient en réalité des proxys des USA mis au pouvoir pour contrôler le pays, par la répression des chrétiens et des alaouites. Dans l’UE, les oppositions aux gouvernements en place nous ennuient avec la lutte contre le fondamentalisme musulman en se voilant la face sur le fait que les terroristes d’Al Qaïda, de l’ISIS, ont été financés par les USA via le Qatar pour détruire les structures étatiques de la Syrie. Pire, ils cautionnent la prédation du pétrole syrien par les US avec le soutien militaire d’ « Israël » qui soignait sur son sol les terroristes d’Al Nosra. Le Venezuela, loin de la Russie, aussi est en proie à des tentatives incessantes de déstabilisation par les USA. Si l’UE met finalement la main sur les avoirs russes, actuellement gelés, c’est-à-dire les vole pure et simplement pour financer le réarmement du clan Zelenski, ce sera un coup très dur porté à la Russie et aux relations internationales « basées sur des règles », pour parler  comme ces rigolos se plaisent à mentir de vive voix.

égorgeur première mouture















le même, devenu leader mondial acceptable

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Les ineptocrates restent au pouvoir. L’ineptocratie est « un système de gouvernement où les moins capables de gouverner sont élus par les moins capables de produire et où les autres membres de la société les moins aptes à subvenir à eux-mêmes ou à réussir, sont récompensés par des biens et des services qui ont été payés par la confiscation de la richesse et du travail d’un nombre de producteurs en diminution continuelle. » Pour que les gens supportent cette vie de merde il faut qu’ils soient médiocres ! Pour supporter de bosser dans le tertiaire dans un de ces bullshit job il faut être médiocre ! Au début le confort moderne, la possibilité d’accéder à la propriété, des salaires cohérents par rapport au coût de la vie, etc. permettait aux gens de supporter le salariat. Par ailleurs un grand nombre d’emplois était dans l’industrie si bien que les gens même s’ils étaient simples monteurs dans une chaîne de montage ils avaient néanmoins l’impression de contribuer à quelque chose dans la société. L’ouvrier passait peut-être sa journée à visser des boulons mais au moins à la fin, il voyait le résultat final de ce à quoi il avait participé : une voiture, une machine à laver, des trucs utiles et identifiables. Or aujourd’hui avec ces bullshit jobs du tertiaire, les gens sont déconnectés du monde réel de la production. Même quand quelqu’un vous informe de son job, il est obligé de vous expliquer pendant des minutes. Après ces longues minutes d’explication vous n’avez toujours pas compris ce qu’il fait dans la vie ! Alors que l’individu qui vous disait je suis boucher, pâtissier, ouvrier chez Renault, ingénieur des ponts et chaussées, chirurgien, on comprenait tout de suite, sans besoin de plus d’explication ! Donc cette masse de gens, il a fallu les abrutir pour qu’ils se contentent d’une vie médiocre. Avec l’automatisation via l’IA et la robotisation, cette masse sera de plus en plus nombreuse et il va forcément falloir encore plus des mesures d’abrutissement pour éviter une crise existentielle de masse. Cela ira jusqu’à la légalisation totale des stupéfiants, voire même l’injonction discrète en microdose d’anxiolytiques dans l’eau, la nourriture et, bien entendu, les méthodes de dépopulation comme les injections stérilisantes, la guerre, etc.


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Depuis quelques jours, je ne suis qu’un gamin de 72 ans, un peu fatigué mais lucide. Dans mes papiers, et ça dure depuis 2014, j’ouvre irrévocablement les yeux devant des choses que j’observe. Et puis le temps me passe dessus. Je n’ai aucune influence sur quoi que ce soit, et les problèmes qui me préoccupent ces derniers temps n'éveillent aucun sentiment particulier ni aucune réaction chez quelqu'un, qui ne suscitent ni l’intérêt ni l’émotion de qui que ce soit. Cela implique un manque de réaction, d'enthousiasme ou de préoccupation qui me fait penser que ces personnes ne se sentent pas concernées par ces sujets (opération spéciale en Ukraine, extermination des Palestiniens, folie étatsunienne, suicide et liquidation de ce que je croyais être « la gauche », etc.). Ceux qui, comme les imbéciles sectaires de la pseudogauche et ses satellites, nient ou minimisent ces mêmes problèmes sont des ordures ou des cons absolus. Pour ce qui est du blog, je crois qu’il devra survivre quelque temps. J’aime bien le faire, communiquer un peu, mais tout a une fin. Sans doute prochaine.



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