« Les
citations ne sont pas des paravents derrière lesquels se réfugier. Elles sont
la formulation d’une pensée qu’on a caressée un jour et que l’on reconnaît,
exprimée avec bonheur, sous la plume d’un autre. Les citations révèlent l’âme
de celui qui les brandit. » Sylvain Tesson, Géographie de l’instant,
Pocket, 2014
« Les préparatifs de guerre […] que le
plus faux des adages préconise pour faire triompher l’idée de paix, créent au
contraire d’abord la croyance chez chacun des deux adversaires que l’autre veut
la rupture, croyance qui amène la rupture, et, quand elle a eu lieu, cette
autre croyance chez chacun d’eux que c’est l’autre qui l’a voulue. » Marcel
Proust, La prisonnière
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Fin d’octobre mouvementée. Nous avons trouvé des moyens de recouvrer et garder
le moral, R. et moi, mais pas question, pour le moment, de faire le voyage
prévu pour nos « vacances d’hiver ». Réfugiés à la maison, un cocon
où il fait toujours bon vivre, entre la cheminée et le jardin d'hiver de R. Ces
derniers mois auront été pour nous pesamment médicaux. Analyses et examens
divers, démarches laborieuses envers nos spécialistes respectifs, absence de
spécialistes disponibles pour R., donc, « fuite » inévitable vers la
médecine privée dans les environs, et donc obligation d’aller jusqu’à Saint-Sébastien
à plusieurs reprises, intervention chirurgicale bénigne et courte, pour moi, consulter
hématologue et gastro-entérologue … Nous nous récompensons de ces tracasseries
comme nous pouvons, en profitant d’une courte période d’accalmie pour aller rendre
visite aux enfants à Bordeaux, en profitant par la même occasion d’une petite
visite d’A., descendue de Paris, à ses parents. Deux jours de pur plaisir en leur
compagnie avant de rentrer. Le ciel est partiellement gris ce matin, quand je
regarde en direction d’Hendaye. J’attends le couvreur qui finira son travail
d’hier avant que la pluie annoncée par la météo ne frappe de nouveau à nos
portes et sur nos toits. Au loin, cris de « citrouilles » adolescentes
qui préparent la soirée spéciale Halloween, dernière idée parfaite pour lâcher prise et
plonger dans la folie collective ce soir. Cette adoption progressive et presque
obligatoire, grâce au cinéma et aux réseaux sociaux, d’une manifestation de la culture
commerciale typiquement anglo-saxonne en Europe me paraît grotesque. Le Jour des
Morts, au très catholique Mexique, n’est pas une version mexicaine d’Halloween.
Pas de « trick-or-trea » (des bonbons ou un sort) mais
explosions de couleurs, déguisements et joie de vivre comme autant de
manifestations de respect envers les proches disparus.
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Quand vous entendrez les réponses faites aux sénateurs de la commission réunie ce dernier jeudi 30, tout en les couvrant d’injures et de quolibets rigolards, par le cynique marlou crâneur qui dirige le gouvernement espagnol, vous pourrez lâcher une caisse l’esprit tranquille, ça ne mérite pas mieux. Malheureusement, l’âpreté de la compétition politique a du mal à cacher le plus important : sur l’essentiel, ces gens-là sont tous d’accord.
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On comprend aisément que les gens veuillent travailler moins (Le droit à la paresse) et partir en retraite plus tôt, qu’ils s’opposent par conséquent aux patrons fournisseurs de travail et, que sans faire des enfants eux-mêmes, ils s’opposent à l’immigration. Enquêteurs perspicaces, la clé de l’énigme, elle est où ?

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