
L’Espagne continue sa trajectoire chaotique vers la ruine assumée, ses politiciens
semblant prompts à choisir les non-solutions les plus efficaces pour conserver
un statu quo pourtant mortel. Les exemples ne manquent pas pour éclaircir ceux
qui se voilent la face. Le plaisir de la servitude volontaire a déjà battu tous
les records. On en aura bien besoin : à en juger par la gestion des finances
du pays, il se pourrait qu’il n’y aura pas, pour très longtemps, de gâteau pour
tout le monde. Et le mensonge continue à s’étaler sans vergogne dans les médias
« indépendants ». Autrement, la bêtise se porte bien. On croit à la
propagande en cours et aux publicités de toute sorte comme on croyait aux
sorcières dans le passé, sans aucun discernement. On glose sur le réchauffement
climatique et notre empreinte carbone, notre consommation de viande etc...
Bref, tous ces sujets si nouveaux et captivants qui donnent à réfléchir comme
jamais avant dans l’histoire humaine. Il y a un degré de folie et de
bêtise inutiles qui augmente à vue d'œil, autour de nous.
***
Revient le cafard, par moments. Il arrive et s’installe sans crier
gare. Ce matin, j’aurais aimé entrer dans Saint-Eutrope, à Saintes, si
belle, si silencieuse, sa forêt de chapiteaux cachant l’angoisse du pèsement
des âmes et le supplice de Daniel attendant l’ange qui fermera la gueule des
lions dans leur fosse. On la visitait quand A. était petite et on se laissait à
chaque fois gagner par l’émotion, comme envahis d'une étrange familiarité
réconfortante et mélancolique. Penser à ce temps-là ! Quand j’ouvre les
yeux, rentre par les fenêtres sud de chez nous un bruit monotone, venant de l’autoroute,
et une chaleur qui fait penser à la canicule déjà partie. On se laisse dévorer
par les premiers jours de septembre.
 |
Euskal Herriko Unibertsitatea - Letren Fakultatea - Gasteiz |
***
R. se plaint depuis quelques mois d’avoir des infections urinaires à répétition. Elle craint les infections car elle a été opérée d’une valve cardiaque et c’est trop risqué si les bactéries venaient à passer dans le sang. Depuis des mois, elle saute d’un antibiotique à l’autre. Elle arrive chez son docteur traitant, le docteur lui dit effectivement il y a une infection mais pour l’échographie que vous voulez il vous en faut au moins six infections. Elle les a eues. Et répétées. Et plus que cela, même. Mais la première échographie qu’on lui a « octroyée » a donné quelque chose de surréaliste puisque les résultats renseignaient sur la glande tyroïde (!), comme si c’était une échographie cervicale, et sur son utérus (!), qu’elle n’a plus, car ce précieux organe reproducteur lui a été enlevé après intervention en 2022. Surprise de ma femme qui dit : « Ah bon, vous faites des explorations pour tous ces éléments d’une traite ? On pourrait dire que vous êtes de vrais champions de la vérification médicale ! » Après moult aventures pour arriver chez l’urologue en août, ce cher spécialiste fait tout retourner au point de départ. Reprise des antibiotiques déjà essayés selon leur efficacité, toujours passagère, contre telle ou telle bactérie. Attente. Réapparition immédiate des mêmes symptômes. Rebelote : de nouveau infection urinaire. Et si on tentait le vaccin ? Urologue, hilare, qui répond : « Ouh là, des fois ça marche, des fois ça marche pas ! » Donc, prudent devant ses doutes, il s’abstient d’entreprendre toute action en ce sens. C’est peut-être trop cher pour le système, un caprice de ce genre, et il faut claquer vite pour être rentable. Estomaquée à un point facile d’imaginer, ma femme frappe à la porte de la médecine libérale. C’est un centre médical qui jouit d’une excellente réputation. Votre cas est un cas d’école, au vu de l’évolution de vos infections. Pourquoi pas tenter la solution du vaccin ? Ce qui veut dire que le jour même on entreprenait les démarchés nécessaires pour le préparer, ce fameux vaccin. Donc, au lieu de se débarrasser du malade comme s’il était le dernier des casse-pieds, on a su exactement examiner ce qu’il lui arrivait et lui offrir une solution. J’ajoute quelque chose de mon crû : le système de santé basque est devenu un truc de merde, digne d’une république africaine. Sauf que dans certains pays d’Afrique le système de santé est excellent.

Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire