Mon vieux bouquin papier ne tenant plus la route, j’ai enfin déniché la version électronique du livre de Patrick Lescot, L’empire
rouge. Moscou – Pékin 1919-1989. J’avais réussi à acheter Les cygnes sauvages et le bestiaire de Charbonneau-Lassay sous le même format epub.
Malgré tous les problèmes, c’est encore le meilleur possible. Vous coupez,
tranchez, vous êtes libre entièrement, plus que sur une liseuse. J’ai pas mal à
lire en ce moment : j’aime mettre le nez dans l’histoire de l’évolution
politico-économique de la Chine. Et je revisite des podcast et des vidéos de Bruno Guigue, déjà fréquenté à l’époque où j’avais ma buvette
chez Facebook. Rien à voir avec nos télés, nos radios, nos commentateurs
toutologues des réalités rêvées ou construits sur mesure. Les « spécialistes »
de nos médias sont de gens assez ridicules, à la lecture, mais on apprend
beaucoup de choses en leur compagnie : primo, à manier proprement leur
argot : « autocrate », « génocide », « droits de
l’homme », « basé sur des règles », « démocratie », « féminisme »,
« terrorisme », « homos pendus à des grues », etc. ; secundo,
cela me permet de descendre à la vie pratique : « conflits sociaux »,
« bilan économique », « budget », « capital », « monnaie »
et le reste, quand je suis le plus tenté de chevaucher les nuages avec
Baudelaire ou Ezra Pound. Je révise mon Histoire et je la développe sur certaines
matières, la géographie, la paléographie, la diplomatie et la chère philologie
dont je suis loin d’avoir oublié certaines leçons. La relecture de Yuri Slezkine m’a lancé
dans une série de furetages sur l’histoire contemporaine qui m’intéresse au-delà
de tout. Quoique. Les tristes affaires de ces derniers temps ne m’ont ni
éloigné ni rapproché des vieilles positions de ma jeunesse qui restent en place,
sans rien à voir avec ce qu’on appelle « réaction » ni rien de ce qu’on
a la marotte d’appeler « progrès ». Ni le monde ne m’apparaît clair,
ni les explications qu’on en donne explicables. La solution démocratique
universelle, si hauts que soient ses avantages moraux, ne satisfait pas à ces
positions. Ne serait-il plus reposant pour un esprit éclairé et combatif de s’arrêter
à une solution empirique, au regard des résultats et non des désirs formulés dans
des livres, déchirante si elle en vient à démentir ses propres convictions,
troublante si elle pousse à chercher des éclaircissements inattendus, que d’accepter
bêtement la routine des propres croyances jamais questionnées et, par là, de
pures simagrées, des déloyautés envers le réel, de la pure hypocrisie ? Les
positions qui sont les miennes depuis que j’ai l’âge d’homme m’ont permis d’agir
dans des circonstances différentes, favorables ou contraires, mais bien
réelles, existantes et soumises à des actions et des réactions susceptibles d’être
corrigées en harmonie avec l’action d’autrui et non guidées en exclusivité par
le propre intérêt. Si on ne se respecte pas, qui respectera-t-on ? Si on
donne à d’autres que soi la responsabilité de ses idées et de ses actes, de qui
espère-t-on la considération, le respect, l’estime ? J’ai l’impression d’avoir
été quelqu’un de franc, adhérant à ce qu’il adhère, qui n’adhère pas à ce à
quoi il n’adhère pas. Je me place, à mon point de vue et à celui de mes semblables
qui m’ont souvent évalué, pour la critique de mes actes et l’examen de mes idées,
capable d’assumer les dommages de l’incrédulité et bien incapable de savourer les
avantages d’une foi qui triomphe.
Quelle ironie de savoir que la Qatar a soutenu la chute de Assad ! Il
a cette fois sa récompense. Ces pauvres bédouins qatariens avaient fait à Trump des
cadeaux propres des mille et une nuits : un Boeing de luxe (« un palais
dans le ciel »), des milliards d’investissements, tout le paquet ! Sans
compter la base d’Al Udeid, située près de Doha, la capitale bombardée hier, qui
sert de quartier général aux opérations aériennes du Commandement central
américain au Moyen-Orient et accueille près de 8 000 soldats. Mais toutes
ces largesses sont inutiles du fait qu’il n’y a plus de limites à la folie
destructrice sioniste, qui pense qu’en éliminant à sa façon, sans se gêner, ses
ennemis politiques, elle éliminera l’opposition ou la résistance à « Israël »,
au Proche-Orient et dans le monde. Des sources proches du Hamas avaient
récemment estimé que la proposition d’accord américain était un « piège
tendu pour réunir les dirigeants du Hamas et les frapper ». Le
comportement du tandem américano-sioniste a été exactement le même avec l’Iran.
Après la frappe « chirurgicale » contre le Qatar, la chaîne
saoudienne Al-Hadath a déclaré que le chef de du Hamas, Khalil Al-Hayya,
avait été tué, tandis que les chaînes qataries Al Jazeera et Al Araby
ainsi que la chaîne libanaise Al Mayadeen ont rapporté que la
délégation du Hamas avait survécu à la tentative d’assassinat. Dans nos médias,
on applaudit, on justifie, on ressert toujours la même salade sentimentale du 7
Octobre comme s’il n’y avait rien eu avant : un gentil État démocratique, le
seul dans les parages, « Israël », qui n’a jamais rien fait de mal,
et tout d’un coup des sauvages terroristes qui franchissaient la frontière pour
les massacrer.
***
La mafia, le mot est encore faible, la bande d’ordures qui nous gouverne, prête
à tout pour le pognon et à chier en même temps sur le peuple qu’elle méprise à
un point inimaginable continue à sévir. En France, après la sortie de Bayrou
par la porte, c’est Sébastien Lecornu (quel nom !) qui revient par la
fenêtre. Mais le macronisme est sur place pour durer. Comme le sanchisme. En
deçà tout comme au-delà des Pyrénées, il y a « eux » et personne d’autre.
Cela ne peut pas être plus clair. Donc il ne faut même plus se poser des
questions : ce sera « eux » ou nous. À l’heure qu’il est, les
promesses opportunistes de Macron en faveur d’un État palestinien
« désarmé » (sic) ne méritent que le mépris. Quant aux tristes pitreries
sanchistes contre « Israël », vu que ses relations avec ce même « Israël »
sont aussi bonnes qu’il y a sept ans, ne provoquent que le rire ou le dégoût.
Pauvre cause palestinienne avec des « défenseurs » ce cette
qualité ! Cette après-midi, ce sera peut-être, la énième larme versée pour
l’Ukraine et les câlins à Zelenski. Comme si on ne savait pas que la guerre en
Ukraine est évidement une guerre des USA contre la Russie et qu’elle est
également largement utilisée pour faire diversion sur les horreurs d’« Israël ».
L’opinion est encouragée à verser une larme sur les fake news made in Ukraine
alors qu’il s’agit d’un affrontement qui oppose deux armées. Par contre, elle
est sommée de fermer sa gueule sur les massacres immondes commis par le
sionisme qui, pour rappel, ne se bat pas à armes égales contre une armée mais
contre des civils, majoritairement démunis de tout et affamés à mort, utilisant
son arsenal de dernière technologie et avec des bombardements massifs répétés sous
prétexte qu’il y aurait éventuellement parmi ces populations abandonnées de
tous des combattants du Hamas en tongs et armes légères. Ceux qui inversent
dans ce conflit le courageux résistant et le terroriste sont des complices ou
des sacrés déficients moraux.
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