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jeudi 17 juillet 2025

Jours de juillet, jours moroses


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« Les gens sont portés à justifier les affronts dont ils ne se vengent pas », Guy Debord, In girum imus nocte et consumimur igni.

 


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L’installation d’Abu Mohammad al-Jolani, à la tête de la Syrie visait à provoquer l’autodestruction de ce pays. Elle est déjà en marche. Une fois que les Alaouites, les chrétiens et les Druzes auront été complètement massacrés, sauf ceux qui auront pu prendre le chemin de l’exil avant, l’entité sioniste sera tranquille sur sa frontière est et pourra conserver le Golan sans rencontrer d’obstacles majeurs. Une guerre civile chaotique longue durée, rien de tel pour servir les intérêts sionistes et anglo-américains au Proche-Orient. À la suite des nouveaux massacres, « Israël », qui occupe depuis 1967 la partie du Golan syrien, annexée depuis 1981, invoque la protection des Druzes pour justifier ses frappes à Damas et au sud du pays. « Israël » siegt an allen fronten.


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Lire. Fusionnés dans le mutisme, les lecteurs solitaires acceptent de partager des événements imaginaires avec les auteurs qu’ils aiment, qu’ils peuvent lire, consulter, voire, éventuellement, contacter, sans forcément partager leur manière de penser ni leur genre de vie. Ces événements imaginaires constituent le genre d’événements qui font du bien à la solitude et à la pensée. On sait qu’ils existent pour nous. Ce qu'il faut, c'est pouvoir y participer mentalement sinon physiquement, ou couper avec l’histoire quand on le désire. Ce qu'il faut, c'est le retrait paisible, la retraite choisie sans impositions. Tout le contraire de ce que l’actualité exige dans un contrat que nous n'avons jamais signé. La vieille urbanité permettait la solitude et la compagnie, l'incivilité actuelle impose à la fois la promiscuité étouffante et l'isolement impuissant.


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Écrire pour le plaisir du divers, en faisant une sorte de bilan de presque tout ce qui se passe « au dehors » avec les surprises que cela comporte et pour lesquelles on n’est pas préparé. On est normalement à la merci d’énigmes impossibles. Avec des reprises (y compris d’images ou de photos) et des développements qui ne signifient jamais une fin, une cause, une utilité, mais bien au contraire un horizon lointain, entrevu, jamais out très rarement atteint. Beaucoup d’amertume, de désillusions fruits de la vieillesse mais sans se refuser l’ironie, le traitement du grotesque par le burlesque ou, tout simplement, l’éloge de la vie : « C’est une absolue perfection, et comme divine, de sçavoyr jouyr loiallement de son estre » (Montaigne, Essais, III, 13).

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Écouter. Vagabondage indolent d’une musique à l’autre, d’une chanson à l’autre, lâchées au hasard comme des oiseaux. Par caprice absolu, comme si c’était de la poésie. Ou de la peinture. Instants de bonheur passagers et répétés par la recherche simple de l’émotion livrée d’emblée, de l’impression primaire de plaisir, appréhendée rapidement. Ma tête, sans repos, passe de l’hommage vibrant à l’Iran de la composition Iran Iran, de l’émouvant Mohammad Noori à L’Orphée et Eurydice de Gluck, de Canciones y madrigales de Francisco Guerrero, à Jordi Savall / Hespérion, Lacrimae Caravaggio  … Grâce à ces « distractions » la monotonie estivale devient seule source de vie, de réalité et, presque, de vérité : étrange assortiment d’existentialisme biscornu mâtiné de doute méthodique dans lequel se confirme ma conviction que l’âge marque la fatigue des certitudes et le déclin des absolus. Et je rends hommage au dur labeur de C. Foulon, La ópera en disco de Mozart a Britten, qu’il compte éditer prochainement. Rien que les trois dernières lignes de l’introduction mériteraient le déplacement, je veux dire, l’achat et la lecture de cette étude de plus de sept cents entrées.



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