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Fidèles à leur habitude, quelques
raclures de bidet flanquées par pas mal d’ovnis et de plusieurs revenants, s’alarment
dans leur habituel pathos rhétorique visant à affirmer en disqualifiant, que
des leaders de la droite et de l’extrême droite, de l’église, des conservateurs,
des gangs violents de mangeurs d’enfants à Noël et au nouvel An et des
philatélistes radicalisés conspirent contre le « gouvernement
légitime » (n’est-ce pas !) en vue de le renverser. On chercherait en
vain dans la prose de ce manifeste aussi provocant qu’inepte un indice
quelconque de connaissance sérieuse de la réalité sociale espagnole depuis des
années. On y décèle sans peine, en revanche, la confirmation de l’état de dégénérescence
idéologique avancée atteint par des gens qui se sont toujours fait forts de
« former l’opinion » ou de « représenter le peuple ». Enfermé
dans sa solitude, Big Boss (el Puto Amo) réfléchit, apocalyptique et agonique, à
son habitude, à la meilleure manière d’échapper au traquenard ourdi par les
méchants, tendu par les forces obscures. Il semble n’avoir pu, malgré son désir
d’y arriver, accéder au statut de grand leader incontesté et universellement aimé,
devant se contenter du soutien inconditionnel de quelques fantoches
crépusculaires qui ne provoquent que le dégoût et le mépris et se sont
condamnés par l’arrogance de leur geste purement rituel à l’impuissance et à
l’indécence. Ils croient combattre toujours pour la gauche et le progrès
au moment même où ils incarnent parfaitement le dédain de l’autocrate tout en
l’entretenant.
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Le champ lexical des stars médiatiques du sanchisme pour éventer la bonne
nouvelle par le biais du commando de « l’opinion synchronisée » est émaillé de mots
et d’expressions tels que : « parti exemplaire », « transparence », « sabotage »,
« fange », « fausses nouvelles », « réponse immédiate à »,
« tolérance zéro », « complot », « féminisme », « homophobie », « mémoire »,
« mémoire historique », « mémoire démocratique », « devoir
de mémoire », « gouvernement de progrès », « légitime », « droite
déjà extrême », « extrême droite », « fachosphère », « nazis », etc. Ce
vocabulaire n'est pas chiche de grandiloquente dissimulation, et ces quelques
formules déposent autour du néant centripète dont ils partent des éléments
cardinaux qui délimitent un champ de signes se resserrant sur ce qu'il est
possible de penser et de ressentir en pareille circonstance. Aucune liberté,
zéro débat : il convient et il suffit de déposer sa lourde croix verbale dans
les sarcophages prévus à cet effet. C'est un questionnaire à choix unique que la
meute analphabète brûlée de lumière artificielle remplit consciencieusement,
fidèle jusqu'au bout à ce qu'elle aura été jusqu’à la fin, un troupeau de
laborieux adorateurs du faux et des célébrants serviles du vide, de grossiers
personnages qui se sont fait une place à la seule cène qu'ils connaissent, la
scène médiatique servile et bien rémunérée. Je n'imagine pas, de manière efficace,
une formule pour décrire, pour formuler l'insignifiance de ce monde de pourris.
Chacun des mots serait à arracher au sérieux du dictionnaire lui insuffler une
dose de sublime ridicule, mais ce serait vouloir rendre un semblant d’existence
à ceux qui ne le méritent pas. Ils ne font qu’occuper une scène. Les
admirations et les stars d'une époque en disent long sur elle. La mémoire « démocratique
», est partout particulièrement convoquée, fût-ce à titre privé, peut-être
parce qu'elle a, avec la culture et « les discriminations », ce que les professionnels
du wokisme ont toujours convoité durant toute leur existence avec un entêtement
admirable : le flou conceptuel absolu. Qui permet de saper fermement ce qu'ils détestent
ou d’encenser durablement leurs lubies. Et pour cela, il n'est nul besoin
d'être « cultivé, subversif ou révolté », comme l'affirment les crétins
qui bavent d'admiration quand ils s'alignent sur les positions (prétendument) progressistes
des leurs politiciens professionnels préférés. C'est tout le contraire, bien
entendu : il faut être servile, illettré et tenu par le conformisme le
plus poisseux, c'est-à-dire, depuis les années 70, un anticonformisme théâtrale,
spectaculaire, bien rodé qui n'impressionne que les naïfs et les nigauds. Un
ersatz de féminisme. Une volonté farouche de s'attirer les sympathies du « camp
progressiste » sous le trompe-l’œil de l’anticonformisme (absolument
conforme) et les bénédictions d’une gauche mal nommée qui n’est en réalité
qu’une une droite déguisée, sensible jusqu'à la sensiblerie. Prétendant jusqu'à
l’exténuation à se voir « rebelle » alors qu'elle a été le plus
efficace promoteur de l'idéologie impériale anglo-américaine qui s'est diffusée
après 1968 sans aucune véritable objection. Mais elle a perdu en partie son
influence sur l’information générale et sur l’actualité : on est maintenant
plus vite informé des événements par les réseaux sociaux que par les médias
professionnels. Ceci dit, les professionnels de l’imposture ne se lasseront jamais
d’exposer leurs âneries, les malfaiteurs leurs crimes, et les affreux leurs
horreurs, mais au moins, on est plus largement édifié sur leurs agissements.
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