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vendredi 10 janvier 2025

Vae mortuis : malheur aux morts ! la terre aux vivants !

 


« Ce serait un puissant briseur de mythes, l'auteur qui parviendrait à défaire le lien établi entre l'adjectif cartésien et la notion de rationalité, qui nous délivrerait de l'usage habituel de cartésien comme synonyme de méthodique et de logiquement cohérent. Une grave erreur historique serait ainsi effacée et, d'autre part, on verrait disparaître un tic de langage bien superflu - l'invocation du patronage cartésien à propos de toute démarche impliquant apparemment quelque suite dans les idées. »  

Jean-François Revel, Descartes inutile et incertain, Stock, Paris 1976.

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Mai 1973. C'était un autre Charlie !


La situation en Palestine. Il ne vous aura pas sans doute échappé qu’un peuple martyrisé depuis plus d’un siècle par d’infâmes colonisateurs qui le méprisent, le briment, le spolient, le volent, l’emprisonnent sans jugement, le torturent et l’assassinent, vieillards, femmes et enfants compris, tout en piétinant avec une arrogance défiant l’imagination toutes les décisions internationales prises à leur encontre, ne peut que finir par faire payer ses bourreaux au prix fort, et que ce n’est que justice…

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Je comprends que l'on puisse se réjouir de la mort d'un tyran sanguinaire au pouvoir. À la rigueur de quelqu’un qui a exercé ses méfaits dans un passé récent. Mais Le Pen n'a jamais été rien de plus que député. Il suffit juste de changer d'époque : ceux qui dansaient la Carmagnole, jadis, une tête au bout d'une pique, devaient ressembler comme des frères aux abrutis qui sabraient le champagne et dansaient dans les rues sur le cadavre de Le Pen. Je pointe moins le fait en lui-même que la disproportion comique entre les injonctions vertueuses, souvent menaçantes des guignols progressisto-wokistes et leurs pratiques spontanées. Plutôt que de danser place de la République, on pourrait tout de même de se demander pourquoi environ un tiers des électeurs votent pour le RN ou équivalent. Cette histoire de fêter la mort de quelqu'un me rappelle qu'avec des amis, il y a cinquante ans, nous avions bu et rigolé le jour de la mort de Franco. A l'époque, bête et véhément dans ma bêtise, je ne me rendais pas compte de la bassesse d’un tel geste. Robert Brasillach (Frères ennemis,1946) mettant aux prises Étéocle et Polynice, affirmait que « l’histoire est écrite par les vainqueurs ». Les vainqueurs du moment. Mais, vu ce qui nous attend, en Europe et ailleurs, il faudrait plutôt se méfier ! L’expérience historique de toutes les époques à déjà donné à voir des situations où le gagnant et le battu subissent le même sort tragique ou expérimentent des dynamiques inversées. Les deux fils d’Œdipe se donnent mutuellement la mort sous les murs de Thèbes dans la pièce d’Eschyle. Les Hellènes triomphateurs à Troie se heurtent aux dangers du voyage de retour. Et les Romains conquérants de la Grèce on dû baisser la tête, face aux savants vaincus : « La Grèce, vaincue, a conquis son vainqueur sauvage et a introduit les arts dans le Latium agreste », écrivait le poète Horace (Ep. 2.1.156).

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