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vendredi 31 janvier 2025

Le retour des vautours (rabâchages)





Comédien tête de chien, cabot tête de veau ! Marre de déclarations publiques à propos de la politique, de la mémoire, de l’histoire, de réactions à propos de ci ou de ça, de tribunes, de manifestes, que sais-je encore, de la part de différents représentants d’une profession surévaluée. Leur rage individuelle ou collective contre des moulins à vent recouverts d’engagement social cache en réalité une volonté de protagonisme que rien ne viendrait à justifier. En général, les comédiens sont des idiots de tout pelage, au sens politique : ce sont des ignorants absolus. Rien d’autre ne les intéresse que leur propre personne, leur propre aura, leur propre carrière. Le reste, ils n’en ont rien à battre, même quand ils font semblant d’avoir une pensée, généralement humaniste, morale, sociale, comme les inévitables Bardem, Javier et Carlos, et leur molle bien-pensance, cette tiédeur presque universellement applaudie qui veut passer pour rebelle et progressiste. Leur souci devrait se limiter à leurs films qui, en général vont mal. En chute libre. Ils n’attirent plus personne.

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Libération d’Auschwitz. Propagande d’après-guerre encore au motif de la libération d’Auschwitz. Il y a quatre-vingts ans. Sans cette stratégie, on risque le zoom sur Gaza. Aujourd’hui. A noter que la propagande d’après-guerre a réécrit l’histoire en faisant croire que c’était la résistance des Français et l’intervention américaine qui étaient les vainqueurs, alors que c’est surtout l’armée soviétique - la Russie n’a même pas été conviée cette année ! - qui a battu l’armée allemande. On est bien d'accord que sans l’aide en urgence des anglo-saxons, l’URSS n’existait plus fin 1941. Les Américains se sont quand même fait payer en or par cette Union soviétique qui n’était pas encore en faillite en 1941. Hitler avait largement sous-estimé leurs capacités de production. L’aide anglo-saxonne a évidemment contribué à la victoire soviétique, mais pour que l’armée rouge arrive jusqu’à Berlin, elle a dû parcourir pas mal d’obstacles et encourir des sacrifices surhumains. Comparez, sinon, les pertes des uns et des autres sur Google, YouTube ou un quelconque machin du genre (Dailymotion, etc.).

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Asservissement de la Palestine. La guerre d’extermination contre les Palestiniens, une affaire de l’année vingt-trois, hier à peine, semble déjà une question dépassée. L’actualité avance au galop. Le régime baasiste de Syrie est tombé, Gaza a été réduite à un champ de ruines, Nasrallah a été assassiné, tout cela sans aucune réaction de la Ligue Arabe, la Russie casse les dents a l’OTAN, Trump a été réélu … Il n’y aura pas de guerre mondiale pour quelques kilomètres carrés de terre palestinienne tout juste bonne à être « démocratisée » par « Israël » sous le soleil de la Méditerranée. La cause palestinienne est devenue une cause de second ordre, c’est triste mais il faudra se résigner à l’admettre. L’avenir nous le dira, car nous ne sommes quand même pas dans un match de foot. Dans ce match dramatique, il n’y jamais eu ni vainqueur, ni vaincu, ni dernier coup de sifflet. La victoire de Trump a changé les données de l’équation, inutile de s’accrocher au passé, il ne reviendra pas. L’intérêt de Gaza pour les génocidaires avérés réside dans ses richesses, qu’ils ont déjà essayé de confisquer complètement aux Palestiniens, en vain jusqu’à maintenant, et dans l’extension massive des colonies, qu’ils ne pouvaient pas faire étendre sur Gaza, jusqu’à maintenant. Depuis 1948, l’ambition d’« Israël » est d’atteindre son rêve de « Grand Israël » avec la complicité des puissances occidentales, surtout l’Angleterre et les États-Unis. C’est le seul « pays » dont la survie et la reconnaissance son exigés au-dessus de tout par l’empire et ses vassaux. Personne ne remettrait en cause la légitimité de l’existence des États-Unis ou de la France mais « Israël » est un cas à part. C’est le seul pays au monde qui « ne doit pas disparaitre » parce qu’on l’a décrété ainsi au détriment du peuple qui habitait ces terres depuis deux millénaires. On doit accepter la fin de l’Irak ou de la Syrie, mais pas celle d’« Israël ». Redessiner les frontières du Liban ou avaler la Cisjordanie : seul « Israël » a le droit de se défendre. Agiter l’épouvantail du nazisme comme s’il était toujours là, prêt à nous dévorer. Raviver la mémoire sélective. En effet, 80 ans plus tard, alors que le nazisme a été entièrement défait et qu’il a désormais disparu du globe, toute commémoration relève de la mémoire. Or la mémoire ne devrait pas être l’entretien de la haine et surtout ne devrait pas exonérer de juger le présent ou de conduire l’avenir. Pourtant, il semble que la mémoire d’un génocide passé pourrait servir à diluer la réalité bien tangible d’un autre, en Palestine, présent, devant nos yeux pour peu qu’on se donne la peine de vouloir regarder. Et justifié par ceux-là même qui convoquent la mémoire. Terrible ironie du sort.

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Les trompettes de Trump. La « droite » espagnole nous la joue Trump. Qu’en est-il de la gauche ? Il en est des politiques comme du reste : on copie toujours ce qui marche, ce qui est dans le vent, ce qui plaît. La politique politicienne est démagogie, par la force des choses. Aujourd’hui, la mode est à la gloire de Trump, au prétendu refus du wokisme. On verra bien. Sanchez-La-Magouille, qui est un vieux renard de retour, l’a bien compris. Il veut jouer dans la cour des grands, malgré son ridicule à Davos. Qu’on ne se moque plus de lui, délégué provisoire de l’oligarchie sorosisto-schwabite. Son agenda 2030 sous le bras, il reprend vaillamment les éléments de langage du Wokistan apparemment menacé pour poser en adversaire bouffon de tout ce que ce cauchemar représente depuis longtemps dans la vie réelle. Tout est possible dans le cirque sanchiste. Les sanchistes, qui manigancent tout à la Trump, ont de la peine à garder un pouvoir péniblement conservé, incapables de faire passer au Parlement leurs mesures-phare depuis l’investiture du Puto Amo (le Boss des Boss) après les législatives de 2023. L’impayable Peter, « docteur » en économie capable de faire le tour du bonneteau à la planète entière, s’est rendu à Davos pour poser en leader planétaire antifasciste, ravir ses fans et choquer la « droite » centraliste : c’est de bonne guerre. Mais son pouvoir progressisto-wokiste ne tient plus qu’à un fil, qu’à un caprice des suprémacistes catalans. Plus personne ne croit la grotesque bande sanchiste, mais les débordements anti-Musk ou les tartarinades anti-Trump dans la bouche de ce premier ministre professionnel de l’escroquerie font plutôt rire, à l’entendre, tout simplement parce que c’est du pipeau. Et pourtant, les apparences jouent en sa faveur, parce ce qu’il fait, pour faire soi-disant barrage à Trump, implique que l’Espagne va ouvrir toujours ses portes, démontées depuis longtemps, aux milliers de migrants sans contrôle qui foulent notre sol chaque année. Ici comme ailleurs, l’oligarchie en a besoin pour des raisons économiques : des centaines de milliers d’esclaves prennent les emplois sous-qualifiés et sous-payés. Pour des raisons sécuritaires : avec les gens qui ne se sentent plus en sécurité chez eux et qui vivent dans la peur, c’est autant de gagné pour le pouvoir, qui n’a pas besoin de déployer des forces en plus pour la provoquer. Tout comme le squatteur, le clandestin agressif est donc un auxiliaire de police politique, un agent inconscient du contrôle social, les petites gens se tiennent cois enfermés et tisonnent l’âtre se laissant doucement manipuler sans faire pêter la baraque ni, encore moins, faire chier le gouvernement. Pour des raisons sociales : en injectant des millions de malheureux partout, le pouvoir relativise la paupérisation de la population décidée en haut lieu. Inutile de revenir sur la hausse de tous les prélèvements possibles et impôts imaginables qui rendent la vie quotidienne de plus en plus dure. Le migrant est là pour montrer qu’on peut très bien vivre avec quelques euros par mois et fermer sa gueule : le rêve des élites. Et le piège idéal à gauchistes bobos. Car le pouvoir version UE peut tenir simultanément deux discours : droit au racisme agressif et sans complexes pour les « Israéliens » et devoir d’antiracisme pour le reste du monde. L’explication est simple : le sionisme peut être de droite comme de gauche, cela dépend des circonstances. Par exemple, il y a quelques années, les prosionistes étaient résolument de gauche, contre l’antisémitisme, le racisme, la droite en vrac et pour les pauvres du monde, victimes du colonialisme blanc et des vilains patrons. Des années plus tard, c’est la droite qui véhicule volontiers le discours sioniste dans un cocktail soigneusement préparé depuis longtemps : salauds de migrants africains et surtout arabes, ils tuent des Blancs, des Européens et surtout des « Israéliens », salauds de musulmans, salauds de gauchistes et islamo-gauchistes : peuple d’Europe, réveille-toi et lutte pour ta liberté avec les sionistes de Netanyahou. S’ils tombent, ce sera la fin de la civilisation. C’est la ritournelle des Juaristi, Losantos, Albiac, anciens gauchistes cosmopolites crachant sur les migrantophiles de tout poil et qui incarnent parfaitement le double discours du pouvoir, surtout après le 7 octobre, prenant résolument position pour « Israël » contre les méchants terroristes du Hamas en Palestine dont la sanglante occupation se transforme en héroïque opération de civilisation face à la barbarie islamiste.



dimanche 19 janvier 2025

La lanterne de Diogène

 

Benoît Chain © MDDS

Troisième dimanche de janvier. Matin gelé. Il est déjà onze heures et je n'ai encore rien fait. Lectures de blogs, de la presse en ligne : c’est tout. Très beau lever du jour, plein de nuages rouges comme ceux d’hier au crépuscule, éparpillés et rouge-sang. Les vues du ciel, d’hier et d’aujourd’hui, n'ont duré que quelques minutes, mais l'éblouissement de ces instants de bonheur restent gravés en moi. Le ciel pur maintenant, l’air transparent, le temps, froid, sec et glacé me paraissent comme quelque chose de complètement neuf et rajeunissant. Et une nuit bien reposée après deux-trois jours de soucis avec le déplaisir qui les accompagne normalement. Deux mil vingt-cinq 2025 passera, lui aussi, minuscule encoche sur une longue droite qu’on ne sait pas où elle va sans que cela signifie qu’elle mène quelque part si ce n’est vers la mort. On l’oubliera. On nous oubliera. Même si l’oubli se tient étroitement enlacé au souvenir. Je pense ces jours-ci à mon beau-frère disparu il y a quelques semaines. J’ai vraiment du mal à distinguer certains souvenirs d’une réalité vécue, d’aspect authentique, mais définitivement disparue, dévorée par l’oubli, d’autres plus ou moins fantasmés qui apparaissent pour faciliter mon bilan subjectif d’une époque dans laquelle on a vécu obligatoirement ensemble et qu’on ne peut même pas imaginer aujourd'hui. 

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Notes d’un tire-au-flanc. J'admire les gens qui font face, ceux qui se tiennent debout, qui ont ce courage sans peur des risques ou des réactions de la masse gentiment soumise qui se limitent à murmurer à voix basse un mécontentement de façade. J'ai fait un temps semblant d'appartenir à cette race-là, parce que je trouvais que ça avait de la gueule, mais j'ai dû bien vite déchanter, admettre que ma pente n'allait pas de ce côté-là. Dans le fond, je ne serai jamais un courageux parce que je n'ai pas le sentiment de pouvoir être utile, puisque je ne peux pas faire entendre raisonnablement ma voix à ceux qui ont la capacité et l'influence nécessaires pour agir. Mes sentiments privés et intimes ont donc la priorité sur les grandes causes du monde. C'est particulièrement vrai en ce moment où tout ce qui s'apparente à l'actualité me dégoûte au plus haut point et le peu de culture que j'ai m'éloigne de plus en plus du présent. Par désillusion absolue d’un quotidien que mon être rejette violemment comme un corps étranger, comme un poison sans antidote.

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Pile de lectures en vrac. Je continue avec mes écrivains, romanciers, philosophes, essayistes fort divers, certains tombés dans un relatif oubli (Élisée Reclus, Kropotkine) ou simplement détestés (Céline) sinon carrément haïs (Rebatet, Chardonne, Brasillach). Il me faudrait une lanterne de Diogène pour m'y orienter. On nous promettait depuis deux siècles le progrès grâce à la science, à l’éducation et à la culture, l’accès illimité aux mondes illimités grâce aux Lumières mais il se trouve qu’on nous enferme de plus en plus dans un monde obscur sans issue, fanatique, irréel, capable de vouloir effacer les lois de la biologie et du sens commun, coupé de tout chemin vers le ciel ou l’enfer, sans vie intérieure et sans rapport avec la réalité tangible. On nous assure que la vie est une blague, vide, après l’avoir encombrée de toutes les sornettes insanes ou criminelles dont ils ont tenté sans repos mais non sans succès de la peupler. J’ai du mal à trier les déchets pour déverser les cultes de l’écologie, de toute une ribambelle d’articles de foi du wokisme, des religions séculières qui prétendent se moquer d’une religio perennis dont les jalons étaient, parallèlement à la Révélation proprement dite, la Sybille de Tibur annonçant le Sauveur à Auguste, l’interprétation prophétique de la Quatrième Bucolique de Virgile, la conviction de Claudel (Repos du septième jour) que la Chine savait quelque chose du vrai Dieu, la certitude de Joseph de Maistre qu’il existait une tradition qui ne s’est jamais perdue. La seule tâche passionnante admise pour s’investir à Davos, est celle de faire face au passé, pour l’effacer, en faisant l’image même de la barbarie et du désordre. L’une des tares les plus affligeantes du destructif esprit « sorosien ». Et critiquer cela n’a rien à voir avec une idée nostalgique du passé, comme si le présent n’était que « décadence » ou quelque chose de ce genre, mais avec une révulsion profonde provoquée par les soi-disant intellectuels de tout poil du monde officiel qui proclame fièrement l’imminente arrivée, non pas du Messie, mais de l’homo stultus after computer, riche de son intelligence artificielle, que Bernanos nous annonçait comme plus étranger que l’homme des cavernes, avec sa technique et sa science, capables de faire oublier une fois pour toutes les maux inévitables de la condition humaine. Sans oublier la revendication de drogues de tout genre, physiques et psychiques, à portée de main pour nourrir le rêve de n’importe quel individu : stupéfiants, euphorisants, publicité, réalité virtuelle... Effaçons l’héritage de l’histoire, plaisir solitaire des érudits. Attaquons l’essence même des mots pour les inoculer un poids de folie victimaire qui les rende accommodables à toutes les sauces des pires politiciens ignares qui, incapables et incompétents dans tous les domaines, ne se montrent plus capables de répondre à leur besoin démagogique d’« aller toujours plus loin » qu’avec des mots, ridiculement manipulés. Alors que la barbarie avec son cortège de mépris pour toutes les formes de la culture héritée nous guette tous, espérons un temps de réaction suivi de quelques sains réflexes qui permette à tous ceux qui ont la possibilité de redresser la tête, d’aller immédiatement à ce que les auteurs qui ont eu quelque chose à écrire (et à dire, en leur temps) gardent de profondément vivant et revigorant pour chacun de nous. Ici et maintenant.


 

 

 

jeudi 16 janvier 2025

Histoires d'O


Incendies ravageurs de Los Angeles. Le couple de Meet Steeart et Lynda Resnick, à lui tout seul, dans son immense propriété agricole, a mis la main sur les réservoirs et la distribution d’eau qui correspondent à la consommation d’eau courante des 40 millions d’habitants de la région.

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Histoires d’eau, encore, mais faisant moins de vagues que le roman de D. Aury. Pendant que les sionistes poursuivent méthodiquement l’extermination des Palestiniens, selon les plans du Grand Israël révélés par Oded Yinon en 1982, les feux, attisés par des vents violents, ont gagné les collines de Los Angeles. Le degré de sécheresse de la Californie était extrême mais la pauvreté des effectifs de service public dans les eaux et forêts locales a fait que des réservoirs d’eau n’ont pas été creusés, des fossés anti-feu non plus. Et l’eau a été cupidement accaparée par des plus malins que la moyenne. À des milliers de kilomètres de La Californie, dès 1949, l’entité sioniste avait commencé à réduire le développement des puits en Cisjordanie, alors sous administration jordanienne, et à intensifier son exploitation des ressources hydriques. Immédiatement après la guerre des Six Jours en 1967, l’armée « israélienne » a détruit 140 pompes hydriques palestiniennes dans la vallée du Jourdain. Les terres et les fermes des Palestiniens situées le long de la rive occidentale du fleuve du Jourdain ont été confisquées, leurs habitants ont été empêchés d’y retourner et la région déclarée zone de sécurité militaire. Peu de temps après l’occupation « israélienne » de la Cisjordanie et de la Bande de Gaza, l’armée a imposé de nombreuses ordonnances militaires portant sur le contrôle de l’eau. Notamment, l’ordonnance n°92, datant d’août 1967, a fait en sorte que l’eau dans les Territoires Occupés soit considérée comme « ressources stratégiques sous contrôle militaire ». D’autres ordonnances militaires ont mis en place de nombreuses restrictions visant les Palestiniens : interdiction de forer de nouveaux puits sans l’autorisation préalable des autorités militaires, expropriation de puits et de sources appartenant à des Palestiniens dits absents, fixation de quotas de prélèvement et mise en place de mécanismes pour contrôler l’exploitation palestinienne de l’eau, amendes sanctionnant sévèrement les dépassements des quotas, etc … Tout comme les désintéressés Resnick contre l’égoïsme de leurs concitoyens sans vision des affaires, les généreux sionistes porteurs de démocratie et de progrès, ont le droit de se défendre contre des Palestiniens ingrats !

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Force à la loi. À Madrid, un gouvernement de bric et de broc qui n’arrête pas de tripoter la justice en sa faveur devient à vue d’œil une coquille vide indifférente aux problèmes des gens. Une réunion de brigands, une poignée de mafieux à la recherche de l’impunité totale pour eux, pour leurs coreligionnaires, pour les formations qui les maintiennent au gouvernement et, surtout, pour la famille et les proches du président. Une espèce de bande qu'il dirige en personne, chef particulièrement malhonnête, menteur et bavard, liée par un contrat et où le partage du butin se fait suivant des règles convenues entre eux mais loin et en marge de la loi commune. Cette troupe malfaisante squatte le pouvoir en se recrutant d’hommes et de femmes sans scrupules, prend d’assaut des institutions de l’État, s’empare de places pour y fixer sa domination, subjugue même, sans gagner les élections, une masse d’électeurs ... Tout ce que l'on voudra. Mais le commun des mortels lui donne normalement le nom bien mérité d’autocratie cleptomane. Ce dont elle se moque comme d’une guigne. Non seulement parce que, au moment où elle se verra forcée de quitter le pouvoir sans rendre des comptes, elle aura déjà largement satisfait, sans conséquence, sa cupidité insatiable, mais surtout parce qu’elle aura réussi à blinder son impunité à la vue de tous sans blâme ni condamnation.


vendredi 10 janvier 2025

Vae mortuis : malheur aux morts ! la terre aux vivants !

 


« Ce serait un puissant briseur de mythes, l'auteur qui parviendrait à défaire le lien établi entre l'adjectif cartésien et la notion de rationalité, qui nous délivrerait de l'usage habituel de cartésien comme synonyme de méthodique et de logiquement cohérent. Une grave erreur historique serait ainsi effacée et, d'autre part, on verrait disparaître un tic de langage bien superflu - l'invocation du patronage cartésien à propos de toute démarche impliquant apparemment quelque suite dans les idées. »  

Jean-François Revel, Descartes inutile et incertain, Stock, Paris 1976.

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Mai 1973. C'était un autre Charlie !


La situation en Palestine. Il ne vous aura pas sans doute échappé qu’un peuple martyrisé depuis plus d’un siècle par d’infâmes colonisateurs qui le méprisent, le briment, le spolient, le volent, l’emprisonnent sans jugement, le torturent et l’assassinent, vieillards, femmes et enfants compris, tout en piétinant avec une arrogance défiant l’imagination toutes les décisions internationales prises à leur encontre, ne peut que finir par faire payer ses bourreaux au prix fort, et que ce n’est que justice…

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Je comprends que l'on puisse se réjouir de la mort d'un tyran sanguinaire au pouvoir. À la rigueur de quelqu’un qui a exercé ses méfaits dans un passé récent. Mais Le Pen n'a jamais été rien de plus que député. Il suffit juste de changer d'époque : ceux qui dansaient la Carmagnole, jadis, une tête au bout d'une pique, devaient ressembler comme des frères aux abrutis qui sabraient le champagne et dansaient dans les rues sur le cadavre de Le Pen. Je pointe moins le fait en lui-même que la disproportion comique entre les injonctions vertueuses, souvent menaçantes des guignols progressisto-wokistes et leurs pratiques spontanées. Plutôt que de danser place de la République, on pourrait tout de même se demander pourquoi environ un tiers des électeurs votent pour le RN ou équivalent. Cette histoire de fêter la mort de quelqu'un me rappelle qu'avec des amis, il y a cinquante ans, nous avions bu et rigolé le jour de la mort de Franco. A l'époque, bête et véhément dans ma bêtise, je ne me rendais pas compte de la bassesse d’un tel geste. Robert Brasillach (Frères ennemis,1946) mettant aux prises Étéocle et Polynice, affirmait que « l’histoire est écrite par les vainqueurs ». Les vainqueurs du moment. Mais, vu ce qui nous attend, en Europe et ailleurs, il faudrait plutôt se méfier ! L’expérience historique de toutes les époques à déjà donné à voir des situations où le gagnant et le battu subissent le même sort tragique ou expérimentent des dynamiques inversées. Les deux fils d’Œdipe se donnent mutuellement la mort sous les murs de Thèbes dans la pièce d’Eschyle. Les Hellènes triomphateurs à Troie se heurtent aux dangers du voyage de retour. Et les Romains conquérants de la Grèce on dû baisser la tête, face aux savants vaincus : « La Grèce, vaincue, a conquis son vainqueur sauvage et a introduit les arts dans le Latium agreste », écrivait le poète Horace (Ep. 2.1.156).

lundi 6 janvier 2025

Bilan des années passées sans résolutions pour 2025

 


J’ai l’impression d’être le fruit de la patience d’une longue maturation, au-delà d’une réalité géographique variée, qu’on pourrait suivre à travers un esprit et un état d’âme liés à des connivences de pensée partagées avec des auteurs insolites très variés et d'attitudes politiques fruit de lectures longuement sédimentées : des textes de Nerval du côté de Senlis, de Proust du côté de Combray, de Chardonne du côté de Barbezieux, de Fraigneau du côté de Perpignan, de Vialatte du côté de Clermont-Ferrand ou de Daniel Boulanger du côté de Compiègne… autant de miroirs d’une France durable. Je me vois citoyen de cette France-là que les passeports ignorent ou les modes dédaignent, une France à la lisière des contraintes administratives, heureuse à parcourir même dans des moments plus ou moins longs de pessimisme. Il me semble que je n’ai pas à rougir, non plus du reste à me vanter, de ce que j’ai toujours été : pèlerin de passage, provincial d’un bout de terre cerné par une rengaine de sottises pataudes dans ce Pays Basque sud dans lequel, faute d’ancêtres ou d’arbre généalogique fort d’un groupe sanguin, je me suis quand même senti chez moi, basque à titre étranger, ressortissant espagnol de culture française sciemment acquise, indépendant apparenté au groupe antiparlementaire du bonheur partagé avec mes semblables quoi que puissent être leurs adhésions politiques ou leur foi. Je suis né pas loin de France, sur une terre depuis longtemps romanisée, à quelques trois cents kilomètres d’une frontière que les manuels scolaires de l’époque dessinaient, nette et définitive, pour nous séparer d’elle grâce aux monts Pyrénées. Mon pays natif castillan, loin des progrès du capitalisme sauvage, ressemblait à s’y méprendre aux images spartiates d’une Espagne classique où le temps s’était arrêté. On était à part. À part du progrès que Basques et Catalans, mieux lotis économiquement et toujours à côté de leurs sous, maudissaient de leurs avant-gardes éclairées et méprisantes. À part de l’histoire d’une Europe riche, invitée sans complexes à la cantine de ses maîtres Américains. Dans ce cadre-là, mon pérenne exotisme a été la lecture. Pas celle, glaçante, des prétendus professionnels toujours prête à proscrire quitte à intimider, mais celle du désordre du préau de ma tête. Longtemps après mon départ à la retraite, j’y suis encore.



dimanche 5 janvier 2025

Nouvel an des ruminants : reprise décourageante de mille sujets plus que vieux

 

Débat : joyeuses fêtes ou joyeux Noël ? Du monde partout à la recherche de cadeaux. Très facile depuis des années de lire le courrier que je reçois et que j’envoie pour ces dates. À peine quelques lignes. Au risque d'oublis bien involontaires. Bonne et agréable surprise: on a été remboursés pour les frais d’hypothèque d’il y a quelques années ! Que le champagne coule à flots ! Déjeuner à midi au Casino d'Irun bien plus bruyant qu’habituellement en raison des repas de fin d’année des entreprises ou des groupes d’amis. Je ne sais pourquoi cet endroit passe pour être un café bourgeois. C’est l’un des plus normaux de la ville mais côté cuisine, ce n’est plus ce que c’était. Ils ont fermé le bar de l’intérieur en conservant toujours la terrasse en plein air sur le trottoir. Trouver un café à notre goût devient un vrai problème, à Irun. La ville n’en manque pas mais ce sont pour la plupart des établissements qui ne nous conviennent plus. Pour nos amis, c’est tout comme. C’est la fin pour deux mille vingt-quatre. On a eu la chance inouïe de célébrer Noël et le jour de l’an avec les enfants. Peu de bruit dans la copropriété et son alentour. Celles et ceux qui font la fête la font visiblement ailleurs. A minuit, quelques explosions lointaines de feux d’artifice qui ne me semblent pas durer longtemps. On discute, on boit un peu, on se passe, après un zapping rapide, des chaînes télé françaises ou espagnoles qui concourent très fort, comme d’habitude, en bêtise et en stupidité. Le petit matin est tout aussi silencieux. Ce n’est pas une année à groupes d’alcoolisés dans les ruelles. Pourtant quand on sort acheter du pain, on voit certains isolés de retour qui ont dû célébrer le nouvel an toute la nuit, oubliant que chaque nouvelle année les rapproche de la fin définitive de toute fête. La nouvelle année sera pire que celle qui vient de se terminer. Et cette fois, pour distraire le bon peuple, contribuable et électeur, pas de parenthèses enchantées, comme les Jeux Olympiques en France ou les prévues fêtes sanchistes pour commémorer la disparition de Franco. Dans son lit, d’une thrombophlébite. N’allez pas croire que l’héroïsme rétrospectif, après un demi-siècle, des socialo-séparatistes d’aujourd’hui y a été pour quelque chose. Au-delà des Pyrénées, après Barnier, Bayrou. Un homme de soixante-treize ans pour remplacer un autre du même âge. Il va sans doute se faire censurer, le Béarnais, un jour ou l’autre. En-deçà des Pyrénées, la même tribu aux commandes, malgré l’instabilité, une corruption battant tous les records de la décence et une dérive à l’italienne des années deux mille contre les juges et tout magistrat, journaliste ou fonctionnaire intègre qui oserait défier la bande à Sanchez, cernée par la justice et fière de l'être. Mauvais présage pour 2025. C’est la première année carrée du vingt-et-unième siècle, quarante-cinq au carré. La précédente était mil neuf cent trente-six, quarante-quatre au carré. Quelle émotion : cette guerre civile qui en est à ses balbutiements et dont ils rêvent depuis 2004, les socialistes veulent la gagner cette fois-ci ! Les sentiers à parcourir d’ici douze mois sont encore dans la brume ce matin, veille de la fête des Rois Mages.