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lundi 6 janvier 2025

Bilan des années passées sans résolutions pour 2025

 


J’ai l’impression d’être le fruit de la patience d’une longue maturation, au-delà d’une réalité géographique variée, qu’on pourrait suivre à travers un esprit et un état d’âme liés à des connivences de pensée partagées avec des auteurs insolites très variés et d'attitudes politiques fruit de lectures longuement sédimentées : des textes de Nerval du côté de Senlis, de Proust du côté de Combray, de Chardonne du côté de Barbezieux, de Fraigneau du côté de Perpignan, de Vialatte du côté de Clermont-Ferrand ou de Daniel Boulanger du côté de Compiègne… autant de miroirs d’une France durable. Je me vois citoyen de cette France-là que les passeports ignorent ou les modes dédaignent, une France à la lisière des contraintes administratives, heureuse à parcourir même dans des moments plus ou moins longs de pessimisme. Il me semble que je n’ai pas à rougir, non plus du reste à me vanter, de ce que j’ai toujours été : pèlerin de passage, provincial d’un bout de terre cerné par une rengaine de sottises pataudes dans ce Pays Basque sud dans lequel, faute d’ancêtres ou d’arbre généalogique fort d’un groupe sanguin, je me suis quand même senti chez moi, basque à titre étranger, ressortissant espagnol de culture française sciemment acquise, indépendant apparenté au groupe antiparlementaire du bonheur partagé avec mes semblables quoi que puissent être leurs adhésions politiques ou leur foi. Je suis né pas loin de France, sur une terre depuis longtemps romanisée, à quelques trois cents kilomètres d’une frontière que les manuels scolaires de l’époque dessinaient, nette et définitive, pour nous séparer d’elle grâce aux monts Pyrénées. Mon pays natif castillan, loin des progrès du capitalisme sauvage, ressemblait à s’y méprendre aux images spartiates d’une Espagne classique où le temps s’était arrêté. On était à part. À part du progrès que Basques et Catalans, mieux lotis économiquement et toujours à côté de leurs sous, maudissaient de leurs avant-gardes éclairées et méprisantes. À part de l’histoire d’une Europe riche, invitée sans complexes à la cantine de ses maîtres Américains. Dans ce cadre-là, mon pérenne exotisme a été la lecture. Pas celle, glaçante, des prétendus professionnels toujours prête à proscrire quitte à intimider, mais celle du désordre du préau de ma tête. Longtemps après mon départ à la retraite, j’y suis encore.



dimanche 5 janvier 2025

Nouvel an des ruminants : reprise décourageante de mille sujets plus que vieux

 

Débat : joyeuses fêtes ou joyeux Noël ? Du monde partout à la recherche de cadeaux. Très facile depuis des années de lire le courrier que je reçois et que j’envoie pour ces dates. À peine quelques lignes. Au risque d'oublis bien involontaires. Bonne et agréable surprise: on a été remboursés pour les frais d’hypothèque d’il y a quelques années ! Que le champagne coule à flots ! Déjeuner à midi au Casino d'Irun bien plus bruyant qu’habituellement en raison des repas de fin d’année des entreprises ou des groupes d’amis. Je ne sais pourquoi cet endroit passe pour être un café bourgeois. C’est l’un des plus normaux de la ville mais côté cuisine, ce n’est plus ce que c’était. Ils ont fermé le bar de l’intérieur en conservant toujours la terrasse en plein air sur le trottoir. Trouver un café à notre goût devient un vrai problème, à Irun. La ville n’en manque pas mais ce sont pour la plupart des établissements qui ne nous conviennent plus. Pour nos amis, c’est tout comme. C’est la fin pour deux mille vingt-quatre. On a eu la chance inouïe de célébrer Noël et le jour de l’an avec les enfants. Peu de bruit dans la copropriété et son alentour. Celles et ceux qui font la fête la font visiblement ailleurs. A minuit, quelques explosions lointaines de feux d’artifice qui ne me semblent pas durer longtemps. On discute, on boit un peu, on se passe, après un zapping rapide, des chaînes télé françaises ou espagnoles qui concourent très fort, comme d’habitude, en bêtise et en stupidité. Le petit matin est tout aussi silencieux. Ce n’est pas une année à groupes d’alcoolisés dans les ruelles. Pourtant quand on sort acheter du pain, on voit certains isolés de retour qui ont dû célébrer le nouvel an toute la nuit, oubliant que chaque nouvelle année les rapproche de la fin définitive de toute fête. La nouvelle année sera pire que celle qui vient de se terminer. Et cette fois, pour distraire le bon peuple, contribuable et électeur, pas de parenthèses enchantées, comme les Jeux Olympiques en France ou les prévues fêtes sanchistes pour commémorer la disparition de Franco. Dans son lit, d’une thrombophlébite. N’allez pas croire que l’héroïsme rétrospectif, après un demi-siècle, des socialo-séparatistes d’aujourd’hui y a été pour quelque chose. Au-delà des Pyrénées, après Barnier, Bayrou. Un homme de soixante-treize ans pour remplacer un autre du même âge. Il va sans doute se faire censurer, le Béarnais, un jour ou l’autre. En-deçà des Pyrénées, la même tribu aux commandes, malgré l’instabilité, une corruption battant tous les records de la décence et une dérive à l’italienne des années deux mille contre les juges et tout magistrat, journaliste ou fonctionnaire intègre qui oserait défier la bande à Sanchez, cernée par la justice et fière de l'être. Mauvais présage pour 2025. C’est la première année carrée du vingt-et-unième siècle, quarante-cinq au carré. La précédente était mil neuf cent trente-six, quarante-quatre au carré. Quelle émotion : cette guerre civile qui en est à ses balbutiements et dont ils rêvent depuis 2004, les socialistes veulent la gagner cette fois-ci ! Les sentiers à parcourir d’ici douze mois sont encore dans la brume ce matin, veille de la fête des Rois Mages.