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jeudi 22 août 2024

C’est à la fin du bal qu’on paie les musiciens


Ça y est, H. se mariait avec quelqu’un. Des trentenaires avancés. On a eu droit à tous leurs amis qui nous ont raconté leurs souvenirs, leur « vécu » avec la scientifique ou avec l’espiègle du village, qui nous ont sorti leurs anecdotes bébêtes à foison, leurs micmacs sans intérêt, leurs lectures infantilisantes et des films perforés de leur regard provincial. Je sentais qu'on allait déguster grave : on ne nous aura rien épargné ! Ça a ripé à fond sur chaque conversation. Il aurait fallu se planquer dans les rues de la ville. Ça a dégouliné en cascade. Le thème qui soudait leur complicité, aux mariés et amis, c’était Le seigneurs des anneaux (1). Et Game of Thrones. Le tout couronné par Harry Potter. Je ne connais rien de plus ridicule que la vénération de cycles de soi-disant lecture « starisés », quand on a dépassé quinze ans. J'ai toujours l'impression que ceux qui sont atteints de ce mal se moquent de moi, que c'est pour rire. Mais non, non, là, ils étaient très sérieux, ça les a marqués, c'est une partie de leur vie qui en est en jeu, c'est leur génération, etc. C'est comme un devoir, presque, pour ces pauvres adolescents à vie, d'afficher leurs goûts. Ça crée des liens, visiblement, ça éloigne les importuns, les non-initiés, les ploucs, ceux qui ont le culot d'en rester au sérieux, au classique, au complexe, au ringard propre aux adultes. C’était une cérémonie à l’américaine dans laquelle toute une bande d’amis complices partageait sans partager. Là, il y a eu inépuisable matière à phrases ou à questions auto-répondues, pas de place pour la discrétion ou le silence. Mais non, ils préféraient frimer, ces benêts, en nous dévoilant de ridicules passages de leurs vies sans intérêt avant la date heureuse de ce mariage hollywoodysé. Il m'a marquée à vie. Elle m’a touché à la manière de prononcer mon prénom. J'ai éternué devant lui. Je lui ai embrassé les orteils. Ah, ils pouvaient bien mépriser les invités classiques, désorienter les non-initiés. Bref. On s'en fichait un peu, des mariés et de tous les salmigondis de ces suceurs de pouces, même si je ne comprends que trop le dégoût qui avait pris certains depuis le début sans les lâcher jusqu'à la fin. C'était une belle occasion, pourtant, un beau moment de partage, un prétexte, si on veut, pour se retrouver en famille. Il n’y a eu pourtant que la pitance qui était remarquable et bien servie, avec les boissons, excellentes aussi.

(1) Pauvre Tolkien qui se plaignait des gens qui campaient dans son jardin et piétinaient ses plantes ! Il doit se retourner dans sa tombe : ses textes pillés et son œuvre de quête et de mystère entre les mains de scénaristes crétins ... Il me semble avoir déjà recommandé un texte magnifique de Nicolas Bonal, Le salut par Tolkien : eschatologie occidentale et ressourcement littéraire, Avatar Éditions.


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Le nombre de choses dont je n’ai plus rien à foutre ne cesse de s’accroitre.

Des jeunes d’une ONG tentent de harponner qui passe dans la rue, sans succès pour ce qui me concerne.

UE sera toujours le format international de la dictature américano-sioniste. Ces fonctionnaires ridicules et traîtres à leurs pays sont à l’image des intérêts de la cause qu’ils défendent, c’ est à dire, la disparition pure et simple de la civilisation européenne.

Notre gouvernement de mafieux et de pitres changeant d'avis sur tout comme une girouette qui tourne à tout-vent ose parler de pluralisme alors que sa propagande possède des médias publics sans aucun contre-discours pour la modérer.

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L’argument de la Terre Promise est irrationnel et irrecevable. Paradoxalement, c’est celui qui pèse le plus lourd dans le conflit avec les Palestiniens. J’y vois deux raisons. D’abord, il permet de contourner l’argument historique. Les peuples évincés de leur terre qui voudraient la retrouver ne peuvent pas se prévaloir du livre le plus vendu dans le monde qui la leur attribue. Fondée dans la Torah, la revendication d’Israël ne crée pas de précédent juridique pour les Indiens, les Maoris, et autres Allemands. Ensuite, l’argument biblique est repris par 50 millions de chrétiens américains. Les Européens ne s’en rendent pas suffisamment compte et les Arabes, malgré leur puissance, sont divisés. Les États-Unis sont profondément religieux, le seul pays industrialisé où l’on tient encore des débats passionnés sur l’avortement, sur la prière à l’école ou le dilemme, dans l’enseignement, entre créationnisme et darwinisme. Le lobby juif est évidemment influent dans les médias et à Hollywood, mais il ne pourrait à lui seul endoctriner un si grand pays. Il se trouve que les Américains lisent la Bible littéralement et ils y apprennent que Dieu a donné à Israël une terre entre le Néguev et le Golan : la lui refuser serait aller contre les desseins de Dieu. Fin du débat. Avec le thème bien établi de la culpabilité de l’Occident par rapport aux juifs, l’attrait du pétrole arabe, l’idéologie pro sioniste de certains intellectuels influents et de la majorité des médias, la cause palestinienne est battue d’avance. Les Palestiniens, pour ne pas en rajouter, ont dû accepter de se donner le mauvais rôle : arriérés, terroristes, etc. Avec un dossier juridique et moral en béton, ils perdent leur procès. Pendant longtemps, épouser la cause sioniste a été signe de modernité contre l’obscurantisme et la barbarie. La belle affaire ! Aujourd’hui, pour peu qu’on garde un peu d’humanité, elle ne mérite plus d’être défendue, cette cause si bien présentée comme foncièrement juste et bien fondée, puisqu’elle était ni plus ni moins que celle du peuple élu. Et cela fait penser à tous les déportés, victimes des tragédies plus ou moins récentes, chassés pour faire place à d’autres. Penser à des dirigeants palestiniens humanistes, penser à redonner du sens à la relecture des poèmes de Mahmoud Darwich. Pour que la culture et l’Histoire deviennent une source d’inspiration personnelle. Qu’elles ne deviennent jamais un destin collectif obligatoire dans lequel nous entraînent malgré nous des misérables politiques.



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La guerre actuelle en Ukraine répète les effets des guerres précédentes en Irak, en Afghanistan, en Syrie et en Libye : des centaines de milliers de morts, des millions de personnes déplacées et la destruction de pays entiers. En Ukraine, elle aurait pu être évitée si les accords de Minsk de 2014 avaient été respectés, ou poursuivis après les préaccords de la Turquie à quelques mois du début des hostilités, mais au lieu de cela, elle s’est intensifiée jusqu’à devenir incontrôlable, tandis que les dirigeants de l'OTAN parlent de se préparer à un affrontement direct avec la Russie, à grande échelle et sans intermédiaire. Ce serait la troisième grande guerre européenne voire mondiale, après les deux malheureux précédents du vingtième siècle. Certainement la guerre la plus dévastatrice que l'on puisse imaginer. L'OTAN était une organisation à caractère défensif contre l'expansionnisme soviétique, tout en privilégiant les intérêts particuliers des États-Unis et, accessoirement, du Royaume-Uni. Mais après l'effondrement de l'URSS, l'OTAN a donné une priorité absolue à ces intérêts, perdant son caractère défensif pour se lancer dans une série d'interventions militaires, en invoquant toujours une démocratie qui n'a jamais existé, ou des menaces chimériques telles que les prétendues armes de destruction massive de l'Irak. Ces penchants menaçants nous touchent de plein fouet. L'argument d'une défense contre un éventuel expansionnisme russe ne repose sur aucun fait, aucune affirmation, aucune possibilité réelle aujourd'hui. Il suffit de comparer les budgets militaires de la Russie et ceux de l'UE, sans même parler de ceux des États-Unis. L'Espagne n'a pas de conflit avec la Russie depuis la chute de l'URSS. En revanche, l'Espagne a des conflits, bien réels et très graves, avec les puissances dominantes de l'OTAN, les États-Unis et le Royaume-Uni. Ce dernier occupe toujours notre pays à un point stratégique clé, Gibraltar, tandis que les bases militaires américaines d’occupation font de nous la cible de missiles en cas de guerre européenne. Pour ne pas parler du Maroc, allié préférentiel des USA et particulièrement protégé par l'OTAN, le seul pays qui représente pour l’Espagne une menace tangible.
La monarchie marocaine a occupé illégalement l'ancien Sahara espagnol et n’a jamais caché son intention de faire de même avec Ceuta et Melilla, points stratégiques que l'OTAN considère tout simplement marocains tout en favorisant une véritable invasion d'immigrants clandestins dans ces villes, dans les îles Canaries et partout en Espagne. Il est donc clair que l'OTAN est loin de nous protéger contre qui que ce soit, que nous ne comptons pas sur sa protection ou sur un hypothétique rôle modérateur contre le Maroc et que la puissance dominante au sein de l’OTAN, l’Angleterre, n’est pas du tout un ami ou un allié de l'Espagne, qu'elle ne cesse d'humilier et de blesser. Dans le cas de la guerre européenne en préparation, qu'elle devienne réelle ou non, le rôle attribué à l'Espagne ne pourrait être que de servir de chair à canon des intérêts représentés et condensés à Gibraltar. L'Espagne restant neutre, comme lors des deux précédentes guerres mondiales, pourrait jouer un certain rôle avec des bénéfices directs extraordinaires pour le pays et pour le reste de l'Europe. Pour toutes ces raisons, il paraîtrait essentiel de retrouver aujourd’hui une politique cohérente en défense de nos intérêts dans une situation internationale de plus en plus sombre et menaçante. Mais pour ce faire, il nous faudrait des politiciens de taille en lieu et place des clans vampirisant le pouvoir.

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