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vendredi 19 décembre 2025

Le Père Noël n'est pas une ordure mais un commerçant avisé


Chant intime comme carte de vœux pour moi-même. Prochaines fêtes de Noël avec le cœur fané, devenu moins sensible à la joie, et d’autant moins sensible au penchant à l’obligeance et à la sympathie. Arrivée cette période de l’année, j’avais normalement l’habitude d’adresser des vœux bien sentis à droite et à gauche. À des collègues, des amis, des prochains plus ou moins « proches ». Au fil des ans, les destinataires se sont dispersés dans le brouillard et pour le peu qu’il en reste, je crains de m’aliéner leur bienveillance sans me frayer un chemin parmi de multiples discordances, propres au quotidien gauchiste postchrétien, alignées sur toutes les foutaises du système, faites pour embrouiller et exploiter les troupeaux progressistes dans le monde : wokisme, climat, guerre des sexes, vilaine Russie, gentil Israël, etc. Trop fatigant ! Mais je garde tout de même, sensible à des souvenirs d’ordre émotionnel, un certain air qui chante à répétition dans ma mémoire et que je scande sifflotant entre les dents en attendant qu’on soit, une fois de plus tous à table à la maison, pour fêter le réveillon en famille dans quelques jours. Si peu nombreux, mais obéissant à une voix intérieure qui nous donne l’ordre de hisser la grand-voile de façon à ce que le petit bateau que nous formons puisse prendre le vent dès que le vent de la nouvelle année se mettra à souffler. On se remettra en route dans trois jours pour regagner nos pénates avec vue sur l'Atlantique, si loin d'ici. Arrivés à Alicante le vendredi 5, on est parvenus finalement à respirer un peu après la pluie incessante de notre cher chez nous, dans lequel il faudrait se faire greffer un parapluie dans le dos, tellement il pleut sans discontinuer pendant des jours et des jours, puis des semaines. Ces premiers jours de décembre, cette pluie qui m’a fait monter plusieurs fois dans mon bureau pour y vérifier que tous les travaux pour couper une satanée voie de pénétration d’eau, qui nous a bouffé la tranquillité et le sommeil pendant des semaines, avaient été bien réalisés, s'était considérablement accrue. En redescendant, je voyais l’état des lieux comme si tout pouvait recommencer à chaque nouvelle averse. Une fois débarqués à Playa San Juan, on a salué des voisins et des connaissances que nous n’avions pas vus depuis six mois. On s'est donc offert une très agréable plongée de deux semaines, en ces terres d'Alacant - n’allez surtout pas chercher un gentilé pour « Alacant » décalqué sur le modèle Brabant / brabançon ! - normalement douces et tempérées, après un commencement de décembre « irunois » (?) normalement pluvieux, comme à l'accoutumée. Rebelote toponymique : nous possédons le terme générique « autunois »  donné pour Autun, mais pour Irun, ça donnerait quoi comme gentilé ?

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On n’échappe pas au métier qu’on a exercé. On me propose comme cadeau original l’achat d’une reproduction d’un tableau de Van Gogh, Une liseuse de romans. Je me projette sur le titre : lire des romans ! Voilà la solution à une grande partie de nos malheurs. Pourtant, la réalité – « la vie vécue sans artifice » réclamée par Léautaud – est moins intéressante et plus imprécise que certains « réalistes » voudraient nous le faire croire. De là, ma préférence pour les récits possédant les caractéristiques de la langue travaillée à l’extrême où le narrateur est quelqu’un qui s'adresse au lecteur au terme d’un processus par lequel un événement ou une idée banale, bien « réels » toutefois, acquièrent une beauté durable grâce à l’art de l’écrivain qui consiste à faire briller l’objet le plus commun. Un métier vécu et exercé « avec artifice ». Un travail fictionnel d’artisan individuel grâce auquel la « réalité extérieure » accessible à tout un chacun est dotée d’une ou de plusieurs manières de signification rationnelle. Dans le magma qu’on appelait nouveau roman, c’est Claude Simon sans doute qui semble avoir perfectionné l’exploration de cette voie du travail littéraire. Si on replonge dans la lecture des premières pages d’Histoire, qui font penchant à d’autres, de L’Acacia, par exemple, on pourra observer à quel point l’intensité verbale des descriptions, riche en figures rhétoriques et en associations, se rapproche de la poésie lyrique. C. Simon est un auteur prodigieusement doué dans l’art de la métaphore et la multiplication des « comme »/« comme si ».  Lire quelques lignes de Claude Simon représente une tentative fructueuse pour échapper à l’existence suffocante de la routine. Sans arriver à la dépasser mais très utile pour en faciliter l’assimilation. Il faut donc, reprendre d’autres textes pour répondre en fait à la question qui pose chaque page sur ce qui fait défaut dans notre existence purement empirique. Et je m’imagine juste à côté de « la liseuse » de Van Gogh, attaché à mes propres lectures, « nu dans l’aurore après l’Hadès entrevu ».

HISTOIRE

l’une d’elles touchait presque la maison et l’été quand je travaillais tard dans la nuit assis devant la fenêtre ouverte je pouvais la voir ou du moins ses derniers rameaux éclairés par la lampe avec leurs feuilles semblables à des plumes palpitant faiblement sur le fond de ténèbres, les folioles ovales teintées d’un vert cru irréel par la lumière électrique remuant par moments comme des aigrettes comme animées soudain d’un mouvement propre (et derrière on pouvait percevoir se communiquant de proche en proche une mystérieuse et délicate rumeur invisible se propageant dans l’obscur fouillis des branches), comme si l’arbre tout entier se réveillait s’ébrouait se secouait, puis tout s’apaisait et elles reprenaient leur immobilité, les premières que frappaient directement les rayons de l’ampoule se détachant avec précision en avant des rameaux plus lointains de plus en plus faiblement éclairés de moins en moins distincts entrevus puis seulement devinés puis complètement invisibles quoiqu’on pût les sentir nombreux s’entrecroisant se succédant se superposant dans les épaisseurs d’obscurité d’où parvenaient de faibles froissements de faibles cris d’oiseaux endormis tressaillant s’agitant gémissant dans leur sommeil comme si elles se tenaient toujours là, mystérieuses et geignardes, quelque part dans la vaste maison délabrée, avec ses pièces maintenant à demi vides où flottaient non plus les senteurs des eaux de toilette des vieilles dames en visite mais cette violente odeur de moisi de cave ou plutôt de caveau comme si quelque cadavre de quelque bête morte quelque rat coincé sous une lame de parquet ou derrière une plinthe n’en finissait plus de pourrir exhalant ces âcres relents de plâtre effrité de tristesse et de chair momifiée comme si ces invisibles frémissements ces invisibles soupirs cette invisible palpitation qui peuplait l’obscurité n’étaient pas simplement les bruits d’ailes, de gorges d’oiseaux, mais les plaintives et véhémentes protestations que persistaient à émettre les débiles fantômes bâillonnés par le temps la mort mais invincibles invaincus continuant de chuchoter, se tenant là, les yeux grands ouverts dans le noir, jacassant autour de grand-mère dans ce seul registre qui leur était maintenant permis, c’est-à-dire au-dessous du silence que quelques éclats quelques faibles rires quelques sursauts d’indignation ou de frayeur crevaient parfois les imaginant, sombres et lugubres, perchées dans le réseau des branches, comme sur cette caricature orléaniste reproduite dans le manuel d’Histoire et qui représentait l’arbre généalogique de la famille royale dont les membres sautillaient parmi les branches sous la forme d’oiseaux à têtes humaines coiffés de couronnes endiamantées et pourvus de nez (ou plutôt de becs) bourboniens et monstrueux : elles, leurs yeux vides, ronds, perpétuellement larmoyants derrière les voilettes entre les rapides battements de paupières bleuies ou plutôt noircies non par les fards mais par l’âge, semblables à ces membranes plissées glissant sur les pupilles immobiles des reptiles, leurs sombres et luisantes toques de plumes traversées par ces longues aiguilles aux pointes aiguës, déchirantes, comme les becs, les serres des aigles héraldiques, et jusqu’à ces ténébreux bijoux aux ténébreux éclats dont le nom (jais) évoquait phonétiquement celui d’un oiseau, ces rubans, ces colliers de chien dissimulant leurs cous ridés, ces rigides titres de noblesse qui, dans mon esprit d’enfant, semblaient inséparables des vieilles chairs jaunies, des voix dolentes, de même que leurs noms de places fortes, de fleurs, de vieilles murailles, barbares, dérisoires, comme si quelque divinité facétieuse et macabre avait condamné les lointains conquérants wisigoths aux lourdes épées, aux armures de fer, à se survivre sans fin sous les espèces d’ombres séniles et outragées appuyées sur des cannes d’ébène et enveloppées de crêpe Georgette

L’ACACIA





La fenêtre de la chambre était ouverte sur la nuit tiède. L’une des branches du grand acacia qui poussait dans le jardin touchait presque le mur, et il pouvait voir les plus proches rameaux éclairés par la lampe, avec leurs feuilles semblables à des plumes palpitant faiblement sur le fond de ténèbres, les folioles ovales teintées d’un vert cru par la lumière électrique remuant par moments comme des aigrettes, comme animées soudain d’un mouvement propre, comme si l’arbre tout entier se réveillait, s’ébrouait, se secouait, après quoi tout s’apaisait et elles reprenaient leur immobilité.

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Vœux de Père Ubu. Conférence de presse avant « ses » longues vacances aux frais du contribuable du grotesque pantin que nous avons comme chef du gouvernement. Ce type m'impatiente par ses mensonges à répétition, ses propos outrageux, son cynisme éhonté. Rôti, bouilli, traîné dans les cendres par les pires cas de corruption depuis Bettino Craxi en Italie, il me met hors de moi. C’est plus fort que moi, je deviens chèvre quand je vois sa gueule défiante sous son masque foudroyé, exhibant l’éternel contraste entre son âme banale jusqu’au vil et un visage devenu dantesque. Il connaît bien son électorat, ses fans, ses admiratrices : de vrais hamsters. C'est à celui qui arrivera à faire tourner sa roue le plus vite ou qui produira le plus de bruit ! Avec cela, une voix théâtralement timbrée, tout enflammé d’admiration pour lui-même, proclamant que chaque jour sous ses ordres, depuis son truculent accès au pouvoir en deux mille vingt-trois, sans gagner les élections, constitue sans conteste un chef-d’œuvre éternel de justice sociale et de revendication féministe digne d’applaudissements reconnaissants. Je me vois, citoyen lambda, hamster fatigué, moi-aussi, devant continuer mon interminable course avec d’autres rongeurs de mon espèce dans la cage où nous explorons chaque jour la série d'obstacles personnalisés que nous devons franchir : éviter des labyrinthes fiscaux cherchant la perte du contribuable, pour les uns ; traverser des tunnels où se cachent les chaotiques locomotives de la corruption sanchiste, pour les autres ; et pour tous, admirer les balançoires géantes destinées, en rigoureuse exclusivité, aux partis soutiens de la coalition gouvernementale et aux meilleurs potes du sinistre plagiaire, cramponnés aux cordes qui tiennent l’ensemble du radeau où le vertige entre népotisme, clientélisme et pantouflage est garanti à l’heure de réclamer ses faveurs …

Un couple argentin à la retraite en dit des merveilles à chaque fois qu’on se croise devant l’ascenseur. Autoentrepreneurs au statut juridique compliqué, ils n’ont pas cotisé grand-chose en Espagne et se sentent réellement redevables du cadeau reçu du contribuable espagnol en forme de rondelette somme mensuelle régulièrement touchée, encourageant chez eux reconnaissance, docilité et gratitude instinctive. Ainsi qu’une efficace vaccination contre toute critique, aussi sucrée, amène ou bienveillante soit-elle, qu’on adresserait à l’encontre de ces bénéfacteurs du genre humain qui se donnent tant de peine pour nous « gouverner ». On abreuve d’aides, primes, subventions, facilités, oboles, subsides et libéralités à des poignées de gens. Et ces gens, qui votent, se laissent facilement endoctriner par les flatteurs du Big Boss et par ses mercenaires. Une myriade de consultants, des créateurs de contenu médiatique bien payés et certains « journalistes » des chaînes publiques à ses pieds, dont la servilité laisse bien en vue leur mauvaise graine et leur instinct prédateur, font le nécessaire pour susciter l’adhésion sans faille, coûte que coûte et malgré tous les malgré, des masses capables d’ingurgiter les pires couleuvres dans d’infatigables exercices quotidiens, physiques et mentaux. Partout, où que ce soit. Sur les réseaux sociaux, dans la presse écrite, sur les écrans : urbi et orbi. Une espèce de prolifération carnassière pour voir qui pousse à ramer plus fort les pagayeurs qui s’imaginent terminer heureusement un jour leur parcours, tout en négligeant leur propre tragique course vers le précipice s’ils ne réagissent pas à temps.

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dimanche 30 novembre 2025

Pourquoi déranger le rien dans sa beauté de rien ?

 


Il faut se lever de bonne heure pour être aussi con que la ministre espagnole du travail, Mme Y. Diaz. Ou bien elle a pris des cours. Ce n’est pas possible autrement.

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« Celui qui absout le coupable et celui qui condamne le juste sont tous deux en abomination à l'Eternel. » Proverbes 15 :17

Réactions hystériques de la mouvance sanchiste au résultat du procès du procureur général, homme à tout faire de P. Sanchez. On se demande s’il ne s’agit pas du même symptôme bien répertorié de la même maladie mentale : l’éructation haineuse provocatrice et sans tabou, cherchant jusqu’où elle peut aller trop loin avant de provoquer une réaction de fureur indignée – n’est-ce pas un cas d’école dûment épinglé au sein d’une pathologie déjà bien explorée ? Perfides comme toujours, les sicaires et les zélotes sanchistes exonèrent « leur » procureur général de la grave accusation de divulgation volontaire d’une information à caractère secret concernant un contribuable. « Pauvre » procureur toutou du gouvernement ! « De qui dépend le chef du ministère public ? » demandait, gonflé de suffisance flegmatique, il y a trois ans le capo en chef (Puto Amo / Oberkapo / The Boss), tordant sa gueule d’une moue sarcastique, à un journaliste médusé. La réponse, rapide, semblait tomber d’elle-même, mais il l’attendait quand même : « Du gouvernement … ». « Bon, ben, voilà ! » concluait satisfait l’arnaqueur aux commandes de l’équipe gouvernementale.


Ils persistent, depuis leur premier jour au pouvoir, dans leurs attaques à tout ce qui pourrait représenter l’honnêteté, comme les salauds qu’ils sont, sans jamais se reconnaître tels, persévérant dans le mal, justifiant abjectement chaque sale manœuvre depuis la motion de censure truquée qui leur ouvrit les portes de l’État et surtout celles du budget public, avec un acharnement censé être une défense par anticipation à la réaction des justes, des gens réellement de gauche qui défendent des idéaux de justice sociale, d'égalité et de solidarité, dont ils se foutent royalement comme de leur premier million extorqué, extorsion certifiée « progressiste » et, à les en croire, des fonds n’appartenant plus à personne puisque « publics ». Victimistes éhontés, ils traitent de confondre une opinion publique malléable avec une supposée pitié pour « quelqu'un de bien » : un gentil, un vulnérable et chétif procureur général. Comme s’il avait été condamné « sans preuves », ce procureur toutou du pouvoir, larbin galonné et servile cautionnant toute la saleté qui émane du boss. Tout comme un autre « pauvre », Nicolas Sarkozy, lui aussi condamné « sans preuves » chez nos voisins.

Ces vipères des médias gavés par le pouvoir sanchiste font semblant d’ignorer que, par son absence de pitié en s'attaquant à plus faible, contribuable qu’il était censé protéger, le procureur général a prouvé avec ses manigances qu’il n’avait vis-à-vis du réellement faible que du mépris et il l’a attaqué sans pitié dans le but de nuire à une personne qui n’y était pour rien. Bref, disons qu’en suivant la logique luciférienne de ces gens-là, si le parquet dévoile des secrets qu’il a la responsabilité de garder par-dessus tout, c’est pour le bien général et dans l’intérêt de tous ! Si par ailleurs je me fais fort de n’avoir aucune excuse pour ce violeur du secret judiciaire ni pour son patron, le frimeur corrompu Puto Amo qui n’a pas cessé de le considérer « innocent », avant, pendant et après sa condamnation, c’est justement dans le moment, à mi-chemin de la durée de la législature, où la demi-mesure n’a pas sa place et où, une fois de plus, sans appui de ses associés et encerclé partout par les mises en examen de ses anciens collaborateurs les plus proches et des olibrius de sa propre famille, le chef de la bande cherche à s’assurer contre vent et marées la pitié voire la compassion de ses électeurs. Après la justice rendue, qui inclut bien évidemment l’application de la loi, la clémence dont fait preuve le Tribunal constitutionnel avec les corrompus socialistes d’hier et les alliés du sanchisme d’aujourd’hui, fera figurer potentiellement ce pauvre persécuté par « le fascisme » au nombre des élus au lieux de l’être de ceux des réprouvés.

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Douleur sans fin. L’immense majorité de l’opinion publique, y compris « progressiste », s’en fout de la Palestine, comme le reste du monde s’en fout, y compris les pays musulmans. Et c’est pire que ça, les musulmans se sont enrôlés par milliers dans les groupes terroristes parrainés par les sionistes pour détruire aujourd’hui la Syrie baasiste et hier la Libye de Kadhafi. Et il n’y a eu aucune filière internationale pour rejoindre la résistance libanaise. Donc viser « la droite » pour dénoncer son indifférence, c’est vraiment n’importe quoi. Ça n’a aucun sens, aucune signification politique ni sociologique, surtout venant du wokisme gauchiste. Le monde se fout de la Palestine comme il se fout de la souffrance des autres en général : les clochards meurent dans la rue dans l’indifférence que ce soit en Espagne, en Italie, en Inde, en Russie ou aux Etats-Unis.

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En sortant aujourd’hui, on s’attendait à voir ouvert le Marché de Noël à Irun. Autant pour moi ! Le retour de la musique tonitruante qui révèle normalement le manque d’animation naturelle, ce sera pour dans quelques jours. Au café, quand je fais entendre ma déception, la clientèle bourgeoise ne semble pas emballée : « on s’en fout », « rien d’extraordinaire », « ce sera comme tous les ans ». Avant, on visitait chaque année celui de Bordeaux. Quand c’était encore « chez nous » …

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Triste date, il y a quelques jours, d’anniversaire du décès de mon cher M. B. L., dont j’appréciais les moments de détente lors de nos brèves rencontres au supermarché et au parc, surtout évoquant qu’il aurait eu mon âge, soixante-douze ans, et qu’il est mort des suites « d'une maladie fulgurante ». Cela pourrait m’inquiéter si je ne pensais déjà chaque jour que ça peut mal tourner pour moi à tout moment. Je n’ai pas trop mal mené ma barque. J’ai l’impression. Je ne me plains pas du « succès de ma carrière ». J’ai eu l’amour des miens, l’estime de mes pairs et de mes élèves – dont les résultats de chaque enquête semestrielle de satisfaction, évaluant l'expérience des étudiants concernant mon enseignements et mes services, font foi – et grand plaisir à ce que j’ai fait depuis mon premier bulletin de salaire. Que demander de plus ? Le reste n’a réellement aucune importance. Mon existence me paraît bien douce et, touchons du bois, très heureusement dépourvue d’accident.

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« Mieux vaut de rire que de larmes écrire. » Ma très chère A., porte en elle-même tout ce dont elle a besoin pour briller de mille feux, mais son caractère ne peut lui venir que d’un sur-monde auquel on n’a pas facilement accès. Une capacité de réaction par l’humour sarcastique dont les signes et les verbes iraient puiser leurs sucs et leurs formes dans le grand réservoir de toute une lignée : grands-mères et arrière-grands-mères, grands-pères et arrière-grands-pères … tout un tableau de parenté où des Picards, des Angevins, des Castillans ou des Léonais retrouvent une représentation équilibrée. Chacun de ses morceaux de bravoure caractéristiques semblent tourner autour de l’objet de son ironie dans le sens contraire des aiguilles d’une montre, comme les musulmans tournent autour du cube sacré de La Mecque cherchant la lumière, une raison de vivre ou l’expiation de leurs péchés. La subtilité de la moquerie qui caractérise son humour, ses traits d’esprit, provoquent une réaction amusée, des faisceaux d’étincelles sautent autour d’elle, des regards se braquent sur elle qui commence peu à peu à s’évaporer sous un monceau de rires, des réactions hilares qui lui confèrent l’aura suave de la complicité et la lueur de la sympathie. Dans le grand mur du discours anonyme de la routine, on sent le souffle de la crépitation et un silence interrogateur plane au-dessus des auditeurs rendus muets par le miracle de la repartie, qui n’existe que par ricochet, qui ne fait que renvoyer les ondes qu’elle reçoit. À ce moment-là, elle saisit la lumière et, comme on dit de quelqu’un qu’il est photogénique, elle sait se mettre devant la caméra du regard collectif de manière à ce que l’objectif ne puisse plus l’ignorer, que l’avalanche de mots habilement construits dans sa tête, agités en tous sens comme des particules, fassent réagir par des rires ouverts et libérateurs les gens à l’écoute, comme quand on se libère de ce qui doit être laissé derrière soi, le stress, les blocages mentaux, une charge émotionnelle ou le jugement menaçant des autres. Je rends hommage donc à cette étonnante capacité de réagir par la langue, quand on est dégoûté par la bêtise, les platitudes ou l’arrogance dautrui. Réaction néanmoins sans colère ou sans invective directe, mais inévitablement provoquée par les très nombreuses impasses du sens, par la syntaxe psychotique ou cacophonique, par le vocabulaire grotesque ou déplacé, par les discours à la fois prétentieux, poseurs, ridicules, épais ou maladroits qui ne démontrent de la part de ceux qui les tiennent qu’une chose : qu’ils ne savent pas ce qu’ils disent mais qu'ils se trouvent importants. Malheureusement, si trop de stars, de célébrités, d’autorités, de soi-disant spécialistes, de « héros » médiatiques en tout genre parlent, dissertent, occupent le devant de la scène sans savoir de quoi ils parlent, sans trop savoir comment s’intéresser à quoi que ce soit d’autre que leur nombril, tant et tant d’auditeurs, de votants, de spectateurs, de « followers » ne font que s’incliner docilement, que faire des pieds et des mains pour attirer l’attention, envoyer des « likes », des baisers, des fleurs, des pièces, qu’ils n’attendent qu’à se mettre à genoux, qu’ils semblent se reconnaître dans les signes débiles barbouillés sur leurs écrans pour honorer le dernier des fantoches dans le vent, comme les feuilles mortes. Franchement, devant tant de servitude volontaire, devant tant de soumission individuelle et collective, devant tout ce qu’on voit et qu’on entend autour de nous, à quoi peut bien servir cette énergie rabelaisienne qui dit non aux marchands qui nous trompent sur le poids et la qualité de leur camelote, qui nous empoisonnent à petites doses du berceau au tombeau ? Hélas, à peu de chose. Parce que, si on reste lucide, une fois qu’on a mis les rieurs de son côté, l’euphorie s’envole très vite. L’adhésion ou l’engagement des auditeurs n’est pas faite pour durer, au contraire, s’ils en redemandent pour passer un bon moment, ils retournent vite au battement des mains, à l'applaudissement, au concert où on fait des cœurs avec les doigts, où on se prend dans les bras les uns les autres avec émotion, au grand sourire de connivence coude à coude, smartphone allumé bien haut pour mettre de l’ambiance, avant de retourner vite à la consommation des habituels, indispensables, aliments savamment cuisinés sous emballage à base de Progrès, de Démocratie, de Droits-de-l'homme, de Beau, de Bien, de Morale, etc. Si nourrissants.

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Trois médecins prescrivant la thérapie du rire 

qui guérit tous les maux 



mardi 18 novembre 2025

Quid petis ? Misericordia Dei et vestram.

          1 Lecture                                  2 Relecture



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Café au quotidien. Avec un couple ami et la compagnie impassible de quelques cyprès, ces arbres du regret et de l'espérance, gardes muets qui veillent à ce que le musée Oiasso ait le plus d’élégance classique possible. Ces arbres charmants font cortège seul à la terrasse qui se dresse devant la façade du bâtiment, non loin de l’entrée principale, comme autant d’éléments visuels qui lui donnent une identité. À quelques mètres, semble flotter la tour de la paroisse du Juncal

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Triomphe de la volonté. Triumph des Willens. Leni Riefenstahl avait cru voir se réaliser dans sa justesse profonde ce proverbe espagnol : Más hace el que quiere que el que puede. Celui qui veut, fait plus que celui qui peut. Et, dans les épreuves qui s’ensuivent, la preuve de la vertu. Sagesse des Nations : tant de connaissances et de conseils populaires transmis par la tradition, sous forme de proverbes, maximes et bon sens qui reflètent la compréhension collective d'une communauté.

 résoudre l'énigme du sphinx pour devenir roi de Thèbes

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Marre de mon bureau en bazar. Mon principal refuge, préparé pour devenir accessible au mouvement des travaux de maçonnerie, aux bruits de toutes sortes. Activité incessante étrangère au caractère voulu pour la retraite propice à la lecture. J’ai pensé une seconde, à cause d’une belle photo ancienne, à déménager vers les dunes des Landes, isolées, silencieuses, où la méditation ne saurait être distraite par nulle curiosité, par nulle voix, ces sites sauvages battus par le vent où l'œil ne s'ouvre qu'à l'azur du ciel, où l'oreille n’entend que le bruit de la mer qui mélancoliquement soupire et s'épanche, soumise, sur ces bords sablonneux, quand elle ne se dresse pas haut, irritée, grondant alors jusqu'à la menace d'un envahissement prochain. Hélas, elles ne sont plus un havre de paix comme sur la vieille carte postale. Plongeurs, nageurs et touristes de toute espèce hantent les lieux sans relâche toute l’année. Surtout des surfeurs déterminés, confiant dans leurs planches parfois gigantesques, qui bravent la houle, indifférents aux menaces, et se jettent en plein à travers ces fureurs déchaînées pour tomber finalement portés par l’énergie de l’océan. Combien peu ils ont souci du danger, ces corps musclés toujours sur les limites extrêmes de ce sport du gouffre ! J’ai quand même, quelquefois, l’impression d’avoir vogué dans des eaux bien autrement perfides, dans l'océan du vaste et intimidant de l'administration et du monde professionnel, parsemé d'embûches et d'attrapes. Dernièrement, la solitude est désormais ma seule richesse et je voudrais la confier à des éléments sur lesquels n'a nulle prise le caprice des vents. On restera, donc, sagement sur place jusqu’à mercredi, début prévu des travaux d’Hercule à domicile.


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Souvenir. Entrant un jour dans la chapelle d’un ancien couvent franciscain devenu paroisse, je fus choqué de voir, à droite dans l’entrée, sous le chœur, une espèce de boîte de rangement en bois, à couvercle et charnières. Gravé sur le couvercle, comme invitant à l’ouvrir pour dévoiler le mystère, on lisait cette inscription à calligraphie exquise : « Si quieres ver quién has sido / quién eres y quién serás / alza la tabla y verás / tu retrato muy al vivo » : si tu veux voir qui tu as été / qui tu es et qui tu seras / lève ce clapet : tu verras / ton modèle très vivant. À l’intérieur gisaient deux crânes humains décharnés. Que dire de l'à-propos d’un tel message ?

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Souvenir (bis) : Abadía de San Isidro (Dueñas). Règle des communautés cisterciennes, moines et moniales : se coucher au plus tard à huit heures, tout habillés, sur une planche revêtue d'une paillasse seule, avec traversin de paille hachée et couverture de laine, selon la santé ou la saison. Se lever soit à minuit, soit à une heure ou deux ; au premier cas, repos d'une heure environ dans la journée. Se nourrir de soupe à l'eau et au sel, de légumes assaisonnés de même, laitage et fruits en sus. Deux repas par jour et en tout temps : l'été, dîner à dix heures, souper à six ; et, depuis la Pentecôte, les mercredis et vendredis, dîner à onze heures et demie ; collation seulement le soir. L'hiver, dîner à onze heures et demie ou midi ; collation également le soir. En carême, dîner à midi et demi. Le travail consistait dans la culture des terres et les soins divers de l'intérieur, y compris les plus gros ouvrages. À la Trappe, on demandait au novice : Quid petis ? À quoi il répondait : Misericordiam Dei et vestram. Quand le pauvre humain, battu par les vagues de la société contre lesquelles on n'a ni force, ni savoir, parfois sans gouvernail à son frêle esquif, sans un second à la manœuvre, la voilure aux vents contraires, la boussole trempée, rejeté par la société dans les courants les moins heureux, semblait proche du naufrage, un pilote attentif s'empressait auprès de lui, le recevait dans une barque solide, garantie, celle-là, contre la tempête. Ce pilote était le bras du Refuge qui, sans lui demander qui il était, d'où il venait, où il allait, ce qu'il voulait, le conduisant à bon port, lui offrait une hospitalité toute discrète sur l'échange de ces simples paroles : Que voulez-vous ? Et, comme réponse : La miséricorde de Dieu et la vôtre. Non par ordre formel, mais par dévotion, en signe de recueillement, les moines se tenaient la tête et le regard baissés. Ils observaient un silence absolu qui n'était troublé par qui que ce soit de la communauté, car les ordres donnés se transmettaient plutôt par signes que par la voix. L'appel se faisait au moyen d'un claquement de mains. La langue était exclusivement réservée à la prière, échappant ainsi aux dangers de la communication inutile. Elle laissait le religieux à lui-même, ermite dans la vie cénobitique, solitaire dans la communauté. L'emploi de la journée ouvrable était dur : lever à 4 heures 1/2 en tout temps. Prières et messe, jusqu'à 7 heures. Rentrée en cellule pour les soins intérieurs. Déjeuner à 7 heures 1/4 : soupe, pain sec et de l'eau. Récitation du Miserere à 7 heures 1/2, en se rendant à la chapelle où se finissait le psaume. De là, partage entre les moines : les uns rentraient dans leurs cellules, sous le cloître ou les arbres, à leur gré et suivant la saison, pour y travailler à de différentes tâches ; les autres allaient aux champs, dans des directions diverses, afin d'y cultiver d'après les ordres reçus. A chaque heure du travail, une cloche faisait appel à la prière récitée sur place. Les copistes mettaient de côté leurs sabliers, les ouvriers des champs déposaient leurs outils et charrues. Chacun restait sur sa bêche comme sur un tableau classique.

A 11 heures 1/4, tous se rendaient à la chapelle pour un exercice religieux qui se prolongeait jusqu'à midi. A midi, marche en rang vers le réfectoire, où attendait un dîner dont le menu varie peu : la soupe et un plat. Ce plat, tantôt à la viande, tantôt aux légumes ; quelquefois il participe des deux, assaisonné à la graisse, sauf les jours maigres. De l'eau, invariablement, pour boisson. Pendant le repas, lecture de la vie du Saint du jour, suivie de celle d'un Père du désert, leur patron naturel, faite par l'un d'entre eux. Le cours du manger était çà et là interrompu, à titre d'humiliation et de pénitence, par le tintement d'une sonnette qui suspendait tout aussitôt l'action de chacun. Le dîner, tous les vendredis, se prenait à genoux. A midi et demi, on récitait les grâces à la grande chapelle. Au retour, repos jusqu'à 1 heure, avec promenade sur place, ou en occupations facultatives selon le bon plaisir du moine. A 1 heure 1/2, lecture spirituelle et chapelet en commun. A 2 heures, retour aux travaux respectifs et, dans l'après-midi, rentrée, soit séparément, soit collectivement, à la chapelle pour des exercices religieux. A 6 heures, souper : un plat de légumes. A 6 heures 1/2, action de grâces à la chapelle. L'été, reprise des travaux, au dedans et au dehors, jusqu'à 8 heures. L'hiver, réunion dans une salle générale de travail, jusqu'à la même heure. A 8 heures, le chant du Salve Regina et de In manus tuas ; puis, les prières du soir. A 9 heures moins le quart, retour à la cellule pour le coucher que le règlement fixait à 9 heures. Le dimanche et jours de grande fête, les heures du travail étaient consacrées à la prière. Le chant du Salve Regina, hymne à la Mère de Dieu au rythme lent et grave, mesuré, était interrompu dans les strophes, portant vers la Reine du Ciel avec plus de solennité, plus de confiance, les soupirs des malheureux invoquant miséricorde et demandant consolation. L'effet de cette prière était complété par le plein chant de In manus, antienne touchante remettant directement à Dieu, après l'intercession du Salve, les âmes exilées qui n'appartiennent plus à la terre et n'appartiennent pas encore au ciel, et que la pénitence laisse flotter, pour ainsi dire, dans le vide, sur les ancres de l'espérance.

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Souvenir (ter). Monter la crèche. Des souvenirs, cette fois-ci, reportés chaque année en notre nacimiento avec sa cabane de paille, cabane en ruine protégée par un ange et métamorphosée en demeure lumineuse, dressée par nos mains de parents, couvreuses, charpentières, fermières pour refaire chaque année la crèche où conduit une rivière en papier aluminium précoupé. Le regard va s'ouvrir pour quelques jours aux réminiscences de la tradition à travers des chemins de sable, des sentiers zigzagants entre des métairies en liège, des montagnes en papier, des bois et des prairies riches en gazon synthétique, et des bergers qui précèdent les trois Rois Mages, loin derrière à côté du porte-parapluies, sous la glace du vestibule. Notre nacimiento rappellera comme chaque année les coutumes pieuses de tant de générations, traditions auxquelles prenaient part grands et petits. Beaucoup de familles, pratiquantes ou pas, possédaient leur nacimiento. Sous le chaume des petites maisons en carton-pâte se révélait le souvenir mémorable de la Nativité, plus ou moins dignement réinventée, du prix minime de la plus modeste crèche, jusqu'au plus luxueux en détails des maisons plus fortunées. Le nacimiento était l'occasion de visites réciproques, offert à la curiosité des parents, voisins et amis et de remémorer ensemble les chers disparus. En souvenir de la noche buena, de la bonne nuit, de la nuit de l’« événement », qu'aux années d’avant le mondialisme nos aïeux célébraient immanquablement coïncidant avec l'époque où de toutes parts l'esprit est en liesse, le cœur en pleine expansion, avec le renouvellement de l'année. Le renouvellement calendaire et celui des vœux et souhaits, des visites et cadeaux à l'occasion de la période nouvelle, marquée plus par l’allégresse familiale que par des fêtes liturgiques que personne ne songeait à faire disparaître, à l’époque.

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L’Azerbaïdjan
a noué des accords économiques avec les USA, par-dessus la tête des Russes. Mis à part les ports de Tartous et Lattaquié restés sous son contrôle, la Russie a dû se résoudre à la destitution de Bachar pendant que l’opération spéciale en Ukraine, qui concentrait toutes ses forces militaires, rendait inutiles des années de combats aériens contre les groupes terroristes pour sauver la Syrie du chaos. La Syrie est aux mains des USA via la mise en place Abou Mohammed al-Joulani, chef des "égorgeurs modérés", ex-d’Al Qaïda allié de Al Nosra,
reçu par Trump à la Maison Blanche, ce qui tend à prouver à la face du monde que les groupes terroristes contre lesquels luttait l’Occident, étaient en réalité des proxys des USA mis au pouvoir pour contrôler le pays, par la répression des chrétiens et des alaouites. Dans l’UE, les oppositions aux gouvernements en place nous ennuient avec la lutte contre le fondamentalisme musulman en se voilant la face sur le fait que les terroristes d’Al Qaïda, de l’ISIS, ont été financés par les USA via le Qatar pour détruire les structures étatiques de la Syrie. Pire, ils cautionnent la prédation du pétrole syrien par les US avec le soutien militaire d’ « Israël » qui soignait sur son sol les terroristes d’Al Nosra. Le Venezuela, loin de la Russie, aussi est en proie à des tentatives incessantes de déstabilisation par les USA. Si l’UE met finalement la main sur les avoirs russes, actuellement gelés, c’est-à-dire les vole pure et simplement pour financer le réarmement du clan Zelenski, ce sera un coup très dur porté à la Russie et aux relations internationales « basées sur des règles », pour parler  comme ces rigolos se plaisent à mentir de vive voix.

égorgeur première mouture















le même, devenu leader mondial acceptable

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Les ineptocrates restent au pouvoir. L’ineptocratie est « un système de gouvernement où les moins capables de gouverner sont élus par les moins capables de produire et où les autres membres de la société les moins aptes à subvenir à eux-mêmes ou à réussir, sont récompensés par des biens et des services qui ont été payés par la confiscation de la richesse et du travail d’un nombre de producteurs en diminution continuelle. » Pour que les gens supportent cette vie de merde il faut qu’ils soient médiocres ! Pour supporter de bosser dans le tertiaire dans un de ces bullshit job il faut être vraiment dans le besoin ! Au début, le confort moderne, la possibilité d’accéder à la propriété, des salaires cohérents par rapport au coût de la vie, etc. permettaient aux gens de supporter le salariat. Par ailleurs un grand nombre d’emplois était dans l’industrie, si bien que les gens, du monteur dans une chaîne à l'ingénieur, avaient néanmoins l’impression de contribuer à quelque chose dans la société. L’ouvrier passait peut-être sa journée à visser des boulons, mais au moins à la fin, il voyait le résultat final de ce à quoi il avait participé : une voiture, une machine à laver, des trucs utiles et identifiables. Or aujourd’hui, avec les bullshit jobs du tertiaire, les gens sont déconnectés du monde réel de la production. Même quand quelqu’un vous informe de son job, il est obligé de vous expliquer pendant des minutes. Après ces longues minutes d’explication, vous n’avez toujours pas compris ce qu’il fait ! Alors que l’individu qui vous disait je suis boucher, pâtissier, ouvrier chez Renault, ingénieur des ponts et chaussées, chirurgien, on comprenait tout de suite, sans besoin de plus d’explication ! Donc, ces gens, il a fallu les abrutir pour qu’ils se contentent d’une vie d'ilotes. Avec l’automatisation, via l’IA et la robotisation, cette masse corvéable à merci sera de plus en plus nombreuse et il va forcément falloir encore plus des mesures de contröle de masse pour éviter une catastrophe. Cela ira jusqu’à la légalisation totale des stupéfiants, voire même l’injonction discrète en microdose d’anxiolytiques dans l’eau, la nourriture et, bien entendu, les méthodes de dépopulation comme les injections stérilisantes, la guerre, etc.


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Depuis quelques jours, je ne suis qu’un gamin de 72 ans, un peu fatigué mais lucide. Dans mes papiers, et ça dure depuis 2014, j’ouvre irrévocablement les yeux devant des choses que j’observe. Et puis le temps me passe dessus. Je n’ai aucune influence sur quoi que ce soit, et les problèmes qui me préoccupent ces derniers temps n'éveillent aucun sentiment particulier ni aucune réaction chez quelqu'un, qui ne suscitent ni l’intérêt ni l’émotion de qui que ce soit. Cela implique un manque de réaction, d'enthousiasme ou de préoccupation qui me fait penser que ces personnes ne se sentent pas concernées par ces sujets (opération spéciale en Ukraine, extermination des Palestiniens, folie étatsunienne, suicide et liquidation de ce que je croyais être « la gauche », etc.). Ceux qui, comme les imbéciles sectaires de la pseudogauche et ses satellites, nient ou minimisent ces mêmes problèmes sont des ordures ou des cons absolus. Pour ce qui est du blog, je crois qu’il devra survivre quelque temps. J’aime bien le faire, communiquer un peu, mais tout a une fin. Sans doute prochaine. On verra bien.



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mercredi 12 novembre 2025

Jouez hautbois, résonnez musettes : New York a un maire « musulman de gauche » (!?)

 

Demain, on rase gratis. Pour remédier au bordel mondial, en finir avec le chaos social, les guerres militaires, les catastrophes climatiques, les manigances de Big Pharma, le vol de l’argent des populations et j’en passe, un rayon d’espoir : un élu « musulman de gauche » aux États-Unis ! Tout ça pour ragaillardir la vieille expression « destruam et aedificabo », chère à Bakounine, revisitée par Soros et affidés pour faire avancer le schmilblick du nouvel ordre mondial avec la complicité de la pratique totalité des partis politiques aussi bien en Yankistan qu’en Europe. Subitement, grand ramdam avec l’arrivée d’un dangereux « communiste » (rien que ça !) et « musulman pratiquant » à la tête de New York. On se croirait à l’époque des « chrétiens pour le socialisme » et tout ça. Toujours le même cirque avec le gratin et le gotha qui font croire aux moutons naïfs des monts et merveilles. Déjà sous Obama, on allait voir ce qu’on allait voir. Et, en effet, on a vu. Le profil du nouveau Superman est, aussi, prometteur à souhait, on ne peut plus aguichant : maman indienne (d’Inde), cinéaste de nationalité étatsunienne ; papa indien (d’Inde) de nationalité ougandaise, sociologue ; épouse dubaïote, d’origine syrienne, illustratrice. Lui-même ougandais d’origine indienne, vu ses parents. Conseil juridique et joueur de criquet et, tenez-vous bien, rappeur dans le métro. Et politicien professionnel de son état, comme point final de son CV étincelant. Bien évidemment : de braves bourgeois stipendiés par le système mais bougrement ancrés dans l’air de temps. Mettez les mêmes à Paris, Londres ou Berlin, ils sont tous interchangeables. Sa campagne a été centrée sur la lutte contre la crise du coût de la vie à travers des mesures structurelles ambitieuses. Gel des loyers pour les appartements à loyer stabilisé. Gratuité et l’amélioration du service des bus publics. Mise en place de services de garde d’enfants universels et gratuits. Création d’épiceries municipales pour lutter contre la hausse des prix. Et je crois savoir, sans avoir mis un jour un seul pied à New York, que nous parlons de la ville la plus cosmopolite au monde. Il est donc tout à fait logique et normal que son maire soit un des leurs. Sinon, le vieux monde se porte bien : l’Azerbaïdjan musulman et l’entité sioniste attaquent l’Arménie, la plus vieille nation chrétienne ; les pays musulmans du Moyen-Orient semblent toujours plutôt tièdes envers la politique « israélienne » d’épuration ethnique ! À ce niveau-là, il n’y a pas de foi ni confession ni idéologie, il n’y a que l’intérêt et l’argent qui comptent comme depuis le début des temps. Sans édulcorant ni additif.

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Netflix, à l’évidence, sait divertir, si se divertir c’est se taper des doses de propagande grossière, systématique, sociétale en diable. On est, en effet, diverti mais crétinisé à souhait. Petits détails divertissants de ce service de streaming par abonnement dans lequel tous les films contiennent des séquences plus ou moins conformes : des « héros sous la douche » pour rappeler que ses personnages sont des gens propres ; des « héros qui font du sport » pour montrer qu’ils sont en forme et sains ; d’haletantes poursuites « sans jamais avoir bobo » pour rappeler que le héros est un surhomme ; des héros et des héroïnes « je suis homo et c’est trop bien » pour imposer la dose prescrite de nouvelles mœurs obligatoires ; des baises « filmées de très près » pour habituer les jeunes à la pornographie esthétisée ; du « sadisme, plaies et sang » pour habituer les cerveaux neufs à la banalisation de l’abject ; des héroïnes « plus intelligente que l’homme » pour faire croire que la féminisation du monde c’est le nec plus ultra ; des « je t’aime très fort » comme incontournable réplique censée rappeler que, malgré l’horreur continue des différentes trames, la bonté et l’amour sont toujours là. Bref et quelle que soit la nationalité du navet, du classique anglo-américain à souhait faisant comme toujours dans l’exagération, le pas vrai, la fureur, la cruauté, l’imbécilité et l’invraisemblable. Comme la presse, soumise aux subventions, c’est-à-dire, à l’argent, redoutable agent de censure, le cinéma reste voué à formater les cerveaux et fixer pour l’éternité une lecture partiale et partielle de l’Histoire. Il prépare le peuple aux dystopies, le gavant des valeurs d’un occident en déclin ou bien s’attache à promouvoir un système que nul ne peut ni ne devrait questionner. D'un côté comme de l’autre, les gueux n’ont pas leur mot à dire, l’information au sens large est surveillée, maîtrisée. Défendre une ligne débile, mentir du matin au soir, prendre les gens pour des cons, les menacer en permanence, les tenir en laisse par des journalistes-larbins. Aujourd’hui, tout s’effondre dans la maison Europe, mais c’est une démolition pas contrôlée, d’où la panique, la stratégie perdante qui s’entête, les dangers du jusqu’au-boutisme. Politiquement, grâce au travail de certains médias et à des professionnels honnêtes et courageux, qu’ils soient de droite ou du fin fond de la lune, on s’en fout, c’est le résultat qui compte, même le dernier des électeurs aura pigé qu’il faut se libérer de cette étreinte, d’où les attaques répétées sur tout ce qui bouge, sur tout ce qui hausse la voix, tentant de faire passer pour des dangereux clapotis d’extrême droite la plus petite rumeur de contestation, mêlée d’étonnement, qui se fait entendre chaque jour depuis des mois, alors que si on gratte un peu, au-delà de la version officielle pour chaque scandale de cette sinistre bande de dirigeants, de Von der Leyen à notre pitre en chef Sánchez Pérez-Machin, en passant par les Merz, Macron et compagnie, on en arrive très vite à des conclusions dangereuses pour la doxa des gouvernements européens. Et pour les fabricants de la doxa.


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Le développement du vélo en ville semble imparable. Pas de pollution, de problème de parking, d’embouteillage. Et, cerise sur le gâteau, sur les morts chaque année sur la route, une infime partie est due aux chauffards cyclistes. Je serais moins optimiste pour ce qui est des trottinettes électriques montées par des indolents à casquette et jogging de pokémon. Planches à roulettes, rollers, trottinettes et vélos, ensemble, font considérablement chier les simples piétons de toujours sur les trottoirs où ça roule en grand n'importe quoi. Même à moto ou vélomoteur ! Ces usagers-là ne connaissent ni règles, ni limitation de vitesse ni feu rouge. Voir circuler ces engins provoque le tournis et peut s’avérer délirant et souvent très dangereux. On rêverait de se déplacer en T34 soviétique : gare aux barbares et merde aux pistes cyclables. Il faudrait éviter aux victimes des « mobilités apaisées, inclusives, douces, durables et citoyennes » les maux évitables, coûteux et inutiles. Dans un monde normal, ces nuisibles minorités relèveraient d'une application rigoureuse et impitoyable du code nord-coréen. Sans rigoler. Je garde bien dans ma mémoire indignée le cas édifiant d’une ancienne collègue, âgée et malade, renversée récemment sur un passage à piétons par un de ces abrutis qui, parce qu'ils se savent protégés par l’opinion médiatique, se croient tout permis, ne respectant pas même les piétons vulnérables, allant parfois jusqu'à frapper avec le pied ou avec un objet une canne les rétroviseurs, parebrises, portières, voire conducteurs quand ils le peuvent, jouant les écolos revendicateurs alors qu'ils sont un danger permanent pour le public vulnérable. Si la conduite est devenue un cauchemar, c'est en grande partie par leur faute et, comme le prouvent les statistiques, ils sont encore pires que les plus sinistres des automobilistes. Le problème, en général, n'est pas le moyen de transport mais le taré non réprimé qui l'emploie : il n’y a pas de code de la route à vélo pour les débiles. Choses vues : un cycliste qui coupe la route au bus, vélo-cargo électrique grillant le feu rouge et avertissant bruyamment les automobilistes pour qu’ils s’écartent de sa trajectoire à coup de sonnette, rondpoints pris n’importe comment, clignotants absents de plus de la moitié des véhicules, y compris de la police, des vélos qui se font doubler par d’autres vélos, électriques, plus puissants, alors que l’interdiction est présente tout au long de la bande cyclable. Le problème n'est pas le véhicule mais le conducteur. La difficulté de cohabitation se retrouve aussi sur les aménagements faits n'importe comment. Il faut aussi comprendre le sentiment de vulnérabilité du cycliste, malgré toutes les incivilités dont il est capable, et au fait qu’il fait gagner plus de temps aux automobilistes que s'il avait pris individuellement son véhicule à lui. Il suffit de voir les effets d'un jour de pluie sur la circulation. Nombre de cyclistes reprennent la voiture. Il faudrait aussi faire passer un permis cycliste. Mais les pires sont évidemment les trottinettes électriques, mais on n’y arrive à rien avec elles pour ne pas enrayer la mode des « transports doux ». Les vélos à assistance électrique roulent aussi vite que les mobylettes d'antan, classées « vélomoteurs », et ne devraient pas pouvoir emprunter les pistes cyclables. Bref, où qu’on aille : l’asile de fous ! Et ce n'est pas à mon âge que je vais me mettre à cogiter pour trouver des solutions. Et encore, j’oubliais, la plupart des usagers de ces engins de malheur portent des oreillettes et n'entendent rien de ce qui se passe autour d'eux ! Quelle merveille de « vivre ensemble », quel modèle de « cohabitation » ! La vie est belle.