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mercredi 18 juin 2025

Voici venu le temps des barbares et la guerre viendra bien assez tôt

On peut constater dans le « conflit » qui oppose la République islamique d’Iran à l’entité sioniste les mêmes vecteurs d’objectivité que sur l’autre « conflit », celui entre la Russie et l’Ukraine. La même risible prétention à régenter les opinions, à rédiger la version définitive, correcte, et à diriger l’histoire en dépit de toute évidence, se voulant très au-dessus de l’improvisation capricieuse et de l’erreur délibérée, parce que les maîtres du récit ont délimité très clairement le périmètre réel de ce qu’on appelle un « spécialiste ». Exemple : du côté « israélien » on a des institutions, un premier ministre, un président de la république, etc. Du côté iranien, ce n’est que des ayatollahs d’intelligence sauvageonne, à commencer par Mr Ali Khamenei, affublé du titre de « tête du serpent » et très rarement, ou à peine, on apprendra qu’ils ont aussi, ces pauvres Iraniens réduits en esclaves, une présidence occupée par Mr Massoud Pezechkian, au nom rarement orthographié comme il faut. Quand on commence par le mépris, la calomnie ou le mensonge, cette politique stupide et suicidaire ne fait que manifester son manque total de fondement rationnel et même historique, sa méconnaissance des peuples, fermant ainsi toute porte qui pourrait ouvrir le passage au rétablissement d’un processus analytique pour ramener la paix. Les toutologues proaméricains et la journaille mainstream, jouant à faire peur, envahissant les médias, l’éducation, la culture, accaparant les applaudissements démagogiques, recherchant par tous les moyens l’agrément de toute la société ne font qu’obscurcir le « conflit » au point de le rendre indéchiffrable.

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Du moment où quelqu’un m’est sympa, je me charge de lui rendre la vie agréable et de l’amener très vite à rigoler.

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Notre chère voisine argentine arpente le périmètre de la piscine à grands pas imposant à tout le monde, à la radio qu’elle porte dans sa main, à fort volume, une succession de jeux idiots et de la musique débilitante. Il faut vraiment être crétin pour écouter une pareille radio avec sa nuisance sonore.

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Qui n’a rien à voir, comme nuisance, avec celle des motards de chaque ouiquende. Leurs regards méprisants pour les pauvres piétons qui doivent subir les vrombissements idiots de leurs engins idiots ! Je tremble de ne pas pouvoir les étrangler. Ça me fait vraiment vomir de voir ces racailles qui défient tout le monde sur leurs scooters avec leurs têtes d’abrutis mal finis. La nuit, souvent, une telle impunité, ça dépasse l’entendement.

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Impossibilité absolue de lire la moindre ligne en public : je renonce donc à ouvrir quoi que ce soit, même mon portable.

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Lu une heure à la fraîche, vers six heures, rendormi. Lever à neuf heures, piscine onze heures. Atmosphère tropicale, chaud et humide. Nuages bizarres et ciel bleu subite. Je peux observer, de ma fenêtre, l’incessant défilé des arrivants à l’hôtel en bas, de l’autre côté de la rue. Voyageurs seuls à sac à dos, familles et groupes en minicar, voitures et taxis, camionnettes de livraison…

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Promenade du front de mer. En fin d'après-midi. Sur le banc continu en bois à lattes, une femme (?) jeune de blanc vêtue se fait belle avec l’aide d’une autre, puis elle se fait filmer par un professionnel qui la fait marcher sur le dallage en trottinant sur ses talons aiguilles. Peu après, un branlotin qui paraît tout contrôler descend, sous les yeux des passants, d’une voiture en toc qui attire tous les regards. Il est chaussé de grosses bottes au-dessous des genoux. « Ah, sa mère de fils de pute, que c’est chaud partout ici ! » s’écrie-t-il.

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Nostalgie subite, en plein centre-ville d’Alicante, des pavés inégaux des rues de Bordeaux qui faisaient tant souffrir Rosa. Des gens très gentils, quand même. À Irun, normalement, quand on va du côté d’Irugurutzeta, impossible de prévoir qui va vous dire bonjour en vous croissant. Nous, on a toujours, un bonjour prêt à retourner à l’envoyeur, ou à l’envoyeuse. Se laisser aller à la nostalgie n’est plus un motif de honte, car il ne reste plus grand-chose d’autre à se mettre sous la dent que le passé, dûment colorié, seul refuge inexpugnable et à peu près sûr contre la bêtise et la férocité « de cancellation » de notre époque. Chacun d’entre nous choisit dans un passé de gloires communes, inévitablement opposées, ce qui lui paraît le moins méprisable, le moins vulgaire, le plus solide, pour se mettre dans l’axe de ces imprégnations puissantes qui nous ont formés et informés. On aimerait bien que nos années d’expérience suffisent à délimiter des terres nourricières communes, quoique fondamentalement différentes, mais essentielles pour survivre.

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Quand je déposais quelque chose sur Facebook, sur Twitter, actuellement « X », je sais, je n’avais, le plus souvent que deux ou trois j’aime, toujours les mêmes, six ou sept dans les meilleurs des cas, qui avaient, sans doute, un peu pitié de moi et qui me jetaient l'obole de leur compliment comme on donne des sucreries à un enfant pour le faire tenir tranquille. Depuis mon abandon des réseaux, c’est tout à fait comme si je n’existais pas. Je sais que dans le fond du fond, ça devrait me faire plaisir : toujours loin des micmacs de la censure, ou conforter mon orgueil : on a les interlocuteurs qu’on mérite, mais ma dernière réaction, je l’avoue, n’est pas aussi glorieuse. Beaucoup déplorent d’avoir peu de « suiveurs », ou que leurs post ne provoquent que peu de réponses ou pas suffisamment à leur gré, et je me demande quelle serait ma réaction si j’avais une telle mentalité. Quand on meurt, il ne faut pas se faire d’illusion, on disparaît très vite des mémoires, même celles de ceux qui nous ont un peu aimés, mais il arrive qu’on meure de son vivant, comme il arrive qu’on soit un exilé en son propre pays. C’est autrement vertigineux.

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Prenez sur internet une vue satellite de l’Espagne le 28 avril. Comment cela, on n’y voit presque rien ? Pourtant on a tout bon ! Nous fonçons dans le tout-électrique renouvelable, certains de nous prémunir pour toujours d’une défaillance du réseau général. Croyant être libérés d’une dépendance à la distribution externe de l’électricité nous nous jetons pieds et poings liés dans un autre réseau sans vérifier si l’énergie propre et décentralisée pourrait nous rendre dépendant d’un autre pouvoir plus central encore, et plus malpropre. Pourquoi cette marche forcée au tout-électrique ? Bitcoin, voiture, chauffage, verrouillage de porte d’entrée, climatiseur, cuisinière… Mettre ses œufs dans le même panier est un choix imprudent.
Un choix coûteux depuis les restrictions du nucléaire. Avec du recul, la marche forcée au Green Deal depuis 10 ans, et celle de l’anti-carbone depuis 25 ans, semblent orienter chaque aspect du mode de vie vers l’électrique et le « connecté », d’une manière tellement extensive que nous n’en voyons plus le ridicule. Un chauffe-eau connecté. Une friteuse connectée. Une voiture connectée qui tombe pour l’instant en panne deux fois plus souvent que la moins fiable thermique « traditionnelle ». Ce mouvement forcené ne correspond à aucune demande réelle. Le thermique et le nucléaire, plus fiables, étaient meilleur marché. Le prétendu progrès technologique, la prétendue urgence climatique, sont-ils les arguments d’un pouvoir supranational pour décréter un cas de force majeur ? En quoi ce « progrès » soulage-t-il notre quotidien ? Le temps passé à programmer, vérifier, ajuster, réviser, réparer, mettre à jour, remplacer cette quincaillerie électro-plastifiée peut laisser songeur. Un comble, nous sommes de moins en moins libres et croyons encore au Progrès.

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Être à la hauteur de ses illusions, et des désillusions y attenantes, de ce qu’on a désiré tout jeune, alors que le mouvement de la vie poursuit son rythme effréné, bannières et ballons au vent, dans la confusion qui le nourrit.




lundi 9 juin 2025

« Ce qui fut sera, ce qui s'est fait se refera et il n'y a rien de nouveau sous le soleil » Qohélet


Aujourd’hui, j’ai longtemps écouté les oiseaux gazouiller au sommet des pins, en bas de chez nous. Ils s’en donnaient à cœur joie, dans la rue, vers sept heures et demie du matin. Bref moment de bonheur offert par surprise. Sans début, sans enchaînement, sans sens. Notre vie n’est qu’une suite de moments inespérés à force d’être attendus. Mais dites-moi, est-ce que la vie de tels ou tels personnages qu’on voit plastronner sur nos médias dans toute leur magnificence en a, du sens ? Un sens moins capricieux que celui de la nôtre, moins risible dans son exorbitante prétention ? Les oiseaux, au moins, ne sont pas des prétentieux. Lecture au balcon, sans la musique habituelle d'accompagnement, en silence, des quelques pages par jour que je peux m'offrir, sans rien faire d’autre. Repos du portable. Sans bourdonnement de conversations dans mes oreilles, dissipant tout brouillard mental traversé de pensées-comètes qui se sont accumulées après les rêves de la nuit. Lecture pour restaurer une atmosphère sonore d’intimité baignant dans un silence positif. Non pas le silence lugubre du néant, mais celui propre à accueillir le bruissement des peupliers de la piscine et des palmiers de l’hôtel en bas, le glissement rapide et infatigable, en cercles, des martinets, la vibration des chants du merle derrière les pins.

Et donner à chaque ligne les justes proportions de mes envies a travers les sentiers sablonneux a l’ombre de mes pensées, riches d’images, de phrases courtes, de toute sorte de chocs visuels nourris d’associations et de figures fugaces dont chaque apparition est décodée sans avoir à refouler une seule expression. Le miroitement des lettres, la netteté des propositions, le rythme des mouvements et la voix ou la musique intérieures associées permettent au contenu de me sauter à la tête et d’atterrir droit dans mon esprit. Mais recevoir, engranger passivement, ce n’est justement pas lire. C’est bizarre, mais lire un texte long, un poème, un essai, tout recueil exclusivement composé de mots serrés sur une page, c’est autre chose. C’est une démarche volontaire, qui nécessite d’avoir au préalable ramassé sa conscience, rassemblé ses esprits, ses flux de pensées et d’émotions, comme on décroche le linge sec du fil, avant le plier. Se contenter de poser les yeux sur les mots imprimés est inopérant, il faut aller au texte comme si on allait prendre les eaux thermales. S’y plonger avec application. Permettre au cerveau, d’une infime impulsion mentale, de retrouver le chemin jusqu’au sens de chaque phrase, sa teneur. Vivre fréquemment cette solitude toute relative – le temps de la lecture et de la relecture – accroît indéniablement le plaisir dans sa répétition.

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Bruit de rédaction. Personne ne songerait à dire que la vie politique espagnole n’est qu’élégance des comportements, respect de l’adversaire et hauteur de vue politique, mais j’ai beau chercher, je ne trouve rien qui atteigne le niveau de la violence déployée ces derniers jours au profit de l’homme le plus détesté par la rue et superpuissance du marigot gouvernemental, P. Sanchez, par les déclarations réitérées de trois de ses séides de choix, des ministres en exercice, cette fois-ci : la ministre de l’éducation (!), le ministre de la transformation numérique et de la fonction publique et la ministre des finances et vice-présidente, contre l’homme le plus détesté par le parti sanchiste et ses alliés, le capitaine J. V. Bonilla, l'un des responsables de l'Unité Centrale d'Operations, police judiciaire de la Garde civile. Le tout, en temps réel, face aux caméras et en toute tranquillité, par médias subventionnés et réseaux sociaux interposés, devant le pays médusé. L’indécence au sommet. La honte internationale. Et sans rectification,  s’il vous plaît !

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Avant, les socialistes, c’était le monde ouvrier, les classes dites laborieuses, le mythe du congrès de Suresnes, les syndicats, la gauche, le social. Aujourd’hui, ce sont des bourgeois affairistes et des corrompus doublés d’abrutis et d’incompétents wokisto-sorosiens qui n’ont que faire de la fidélité de chien de leurs votants, inexplicablement attachés à des sigles vidés de tout sens, flottant au-dessus de vieux drapeaux depuis longtemps abandonnés. En cinquante ans, le socialisme espagnol a été infiltré, dégradé et renversé, jusqu’à devenir son pire ennemi. Mais il y en a qui ont su en profiter. La puissante social-démocratie teutonne n’a pas gaspillé son argent pour rien. Son investissement s’est révélé rentable pour certains … Je contemple ébahi sur YouTube, ce matin du 4 juin à garder dans les annales, une insupportable cruche bavarde et imbécile pérorer autour de sa sordide vie d’espionne sanchiste à la petite semaine, très sûre d’elle-même, décrivant d’invisibles conspirateurs. Elle, surprise la main dans le sac dans les pires manigances orchestrées par sa bande, parlait en particulier de corruption de « la droite » (elle a bon dos, « la drouaaate » !) disant énormément de bêtises d’un ton abrupte qui me mettait en fureur. N’y tenant plus, j’ai arrêté mon portable à la fin, quand l’irruption subite d’un autre clown du même cirque sanchiste, a bondi parmi le public de journalistes en folie, pour l’interpeller sèchement. Mélange d’indignation et d’amusement devant les manières d'andouille calibrée de cette « militante suspendue par espionnite aiguë ». « Temporairement ! », confie-t-elle crânement. Je crois que j'ai été estomaqué à la fois par son culot et par sa flegme. Quelle étrange journaliste, que cette « militante déchue » - tout juste avant sa comparution devant la presse - qui n’a jamais rédigé une ligne de sa fade existence ! Déjà au téléphone, alors que ses interlocuteurs l’enregistraient, et qu’elle prenait son pied en mettant son nez dans les pires affaires montées de toutes pièces contre les juges, les journalistes, les comploteurs qui compliquent la vie du Big Boss pour qui bat son cœur, les machinateurs contre sa famille et les adversaires de sa meute médiatique, autant dire ses larbins, elle a laissé pour la postérité des traces de sa bassesse et des preuves indélébiles de sa stupide sottise de chèvre. Ce que les commentateurs de l’actualité au cours de la journée prenaient pour des acrobaties de cirque, c’était simplement de la saleté, de l’indécence passant sans transition à l’obscénité. Je veux imaginer que cette désinvolture aura des conséquences très lourdes. Je me trompe sans doute. Big Boss semble indéboulonnable tant que les oligarchies territoriales tiennent à ce que leur contrôle, qu’elles font passer pour « l’équilibre du pouvoir », ne soit pas fragilisé par des courants ouvertement de droite, qui risqueraient de faire sauter la chaudière, car russophobes sans frein, pro sionistes sans masque et otanistes sans complexe.

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Oups ! C'est pas lui !

Portrait d’un personnage inqualifiable, sans limites, capable de toutes les bassesses et bien sous tous rapports pour ses alliés. S'occuper – actualité oblige – d’un malpropre comme P. S. P-C. est aujourd'hui une sorte de torture. Ce type est une manipulation à lui tout seul. Pas de quoi crier au scandale, à première vue, grâce au crédit octroyé sans caution de moralité à son apparence physique, sauf que cet esprit tordu mérite sincèrement tous les noms d'oiseau par lesquels on le désigne, étant lui-même le roi du mensonge prémédité, de l'invective et de la disqualification rancunière. Docteur ès économie sous le sceau infamant du plagiat, sorti d'une famille bobo de la nomenklatura social-démocrate, lié par son mariage à un sinistre clan de patrons de bordel, intérieurement laid, sans morale ni principes, magouilleur et menteur depuis sa première respiration, il s'est très vite orienté vers la politique professionnelle au point de devenir, moyennant des appuis de quelques relations louches, chef d’un parti socialiste qu’il s’est empressé de vider de toute substance idéologique pour s’y installer, à la tête de sa bande de corrompus jusqu'à la moelle pour grimper, après avoir laminé électoralement sa formation, sans programme ni projet national, à la présidence d’un gouvernement affublé du titre de gouvernement frankenstein, tant le grotesque le disputait au comique dans la longue liste de vingt-deux ministres qu’il s’était donnée pour matérialiser sa « politique progressiste », sans majorité parlementaire, incapable de présenter un budget au Parlement, éternellement prosterné à genoux devant les séparatistes catalans contre une poignée de (sept) voix. Séparatistes basques et catalans cherchent des avantages, en se torchant fièrement avec la Constitution, sachant que ce vaurien ne tremblerait pas pour détruire son pays et leur offrirait la lune si besoin, à mesure qu’il comble ses chimères et se désagrège lui-même au milieu des détritus que son sinistre souk amoncelle depuis sept ans (déjà !), se nourrissant de complots imaginaires, au milieu du dégoût généralisé.

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Aujourd’hui, les lois mémorielles sont devenues d’excellents outils de répression de la pensée et de l’action politique, puisque toute opposition peut être assimilée à de la haine, et la haine à des groupes sociaux ou confessionnels. Il suffit alors d’un mouvement de cil pour abattre le glaive de la justice sur les mal-pensants, ou tout simplement les critiques ou les opposants.

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Lu l’article du philosophe farouchement pro-sioniste G. Albiac : « Qui a peur de Vladimir Jankélévitch ? » Paternaliste, condescendant, peut-être, mais pas poseur pour un sou, comme le prétend certain blogueur qui l’affuble injustement du qualificatif de « filósofo cursi ». Contrairement à ce que l’on croit, ce prof de philo terriblement orgueilleux n’est pas vaniteux. Je ne l’ai jamais vu (conférences, vidéos, etc.) crâner. Il peut être pris par certains pour poseur ou pour terriblement sourcilleux, mais je ne le trouve pas particulièrement narcissique. Je ne sentirais pas faillir mes jambes s'il venait m'offrir L'Imprescriptible (Pardonner dans l'honneur et la dignité) de Monsieur Jankélévitch, dont la lecture demeure obligatoire pour savoir de quoi on parle quand on parle de « victimes » et de « pardon ». C’est la détresse et c’est la déréliction du coupable qui seules donneraient un sens et une raison d’être au pardon. Si le coupable est « gras, bien nourri, prospère », le pardon est, pour ce philosophe, « une sinistre plaisanterie ». Mais je me permettrais de lui proposer la lecture de Yeshayaou Leibowitz, histoire de lui rabattre un peu le caquet.

Le Prophète de la Colère 

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On pourrait faire un linceul comme celui de Turin, avec ses propriétés physiques, chimiques et optiques ? Certains affirment que c’est encore au-dessus de nos capacités, car il n’y a, à leurs dires, aucune trace de la main de l’homme… aucun pinceau, aucune coulure, aucun pigment. Rien que le silence du lin et la caresse d’un mystère ancien. Les spectres de la spectroscopie, modernes nécromanciens de la matière, hurlent dans le vide : rien n’a été peint. Pas même un soupçon de trahison chromatique. Ce n’est pas une œuvre, c’est une empreinte. Une présence. La symétrie en négatif photographique. Lorsque l’image s’inverse, elle parle. Elle se redresse, se précise. Elle s’humanise. Qui, au Moyen Âge, aurait pu prévoir cela ? Une ironie : ce que l’œil nu ancien ne voyait que faiblement, la lentille photographique, bien plus tard, révèle avec éclat. Un faussaire n’anticipe pas un procédé inventé des siècles plus tard. L’oxydation des fibres, ce n’est pas de l’encre, ce n’est pas du sang versé en pastiche. C’est une microscopique brûlure solaire, une morsure de lumière, un baiser du néant sur les fibres du lin. Oxydation. Déshydratation. Mais point de destruction. Et l’humanité moderne, avec son arsenal de lasers et d’arrogante IA, ne sait toujours pas comment faire cela sans détruire le support. L’information tridimensionnelle : ce linge plat contient de la profondeur. Des données de relief. Des gradients de distance. Plus proche, une image qui se transforme en sculpture virtuelle, un linceul qui devient topographie de chair défunte. Cela n’est pas un simple dessin. C’est un moule spectral. Qui, quand, et surtout, comment, sans jamais réapparaître en gloire pour réclamer l’admiration éternelle ? Un artiste de génie ? Un miracle ? Une ombre bien plus ancienne, rieuse, qui aime les énigmes sans réponse ?



Sitographie pour dévider l'écheveau 

http://www.bibleetnombres.online.fr/suaire.htm

http://www.bibleetnombres.online.fr/saint_suaire.htm

https://sombraenelsudario.wordpress.com/

https://mobile.agoravox.fr/actualites/religions/article/malgre-l-emission-d-arte-du-3-72844





dimanche 1 juin 2025

La Palestine paraît très loin et bien trop proche



« Et je ne comprends rien à l’être de mon être,
Tant de dieux ennemis se le sont disputé. »

Charles Maurras, « Prière de la fin », La balance intérieure, Lardanchet,1952

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Pourquoi « Israel » concourt à l’Eurovision ? Il fait partie de l’Europe ou il la dirige ? Toujours la pertinente idée chinoise de la queue qui remue le chien, au lieu du contraire.

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Le mot génocide est à la mode à toutes les sauces. Au début, le génocide des Arméniens. Nié farouchement par les Turcs. Est venu s’ajouter le génocide des Juifs. Bientôt suivi de celui des Tutsis et des Hutus, moins médiatisé pour des raisons morales : les Tutsis, c’était le bien (l’Amérique) et les Hutus, le mal (la France). Désormais, il y a le génocide des Palestiniens, le premier à être télévisé et perpétré en toute impunité sans réponse, ou presque, de la part des politiques si pointilleux sur ce que font ou ne font pas les Russes. De l’épisode génocidaire rwandais de 1994, il reste peu d’images. Il est vrai que les journalistes occidentaux qui osaient fureter là-bas risquaient, eux aussi, de finir découpés à la machette. On ne comptera pas le génocide des Cambodgiens, puisque c’est le même peuple qui s’est infligé son génocide. Ni les Amérindiens ou les Noirs d’Afrique, les progressistes (libéraux) de l’époque considérant tout à fait normal le fait de trucider les uns et de réduire en esclavage les autres. Mais aujourd’hui, comment peut-on être à un tel point obscènement arrogant pour continuer à vouloir imposer une politique suprémaciste, racialiste, expansionniste et, de toute évidence, génocidaire, alors que les caméras du monde entier exposent en pleine lumière les crimes infâmes qui s’y rattachent, et pour toujours, dans l’inconscient collectif de milliards d’habitants de la planète ? Comment peut-on être à un tel point obscènement stupide pour ne pas comprendre que le retour de bâton finira par frapper aussi tous ses exécutants et que ce génocide barbare, injustifié, bestial perpétré de façon hystérique à l’encontre du peuple palestinien, martyrisé depuis plus d’un siècle par les colons et les occupants, sans honneur et sans morale, ne pourra que donner naissance à des dizaines de milliers de résistants de par le monde ? Comment peut-on être à ce point criminel pour faire passer à tout jamais les descendants de Juifs victimes d’hier, dans l’infamie impardonnable des bourreaux actuels ? Les sionistes marquent du sceau de l’infamie le drapeau étoilé aux deux bandes bleues avec les crimes perpétrés à l’encontre de centaines de milliers de Palestiniens méprisés, spoliés, brimés, emprisonnés sans jugement, torturés, assassinés, et aujourd’hui atrocement exterminés jusqu’à écraser au bulldozer des enfants blessés dans les décombres de leurs immeubles bombardés mais encore vivants. Ils rendent plus méprisable encore, pour toujours, jusqu’au nom même d’« Israël », aujourd’hui rentré dans la case des monstres de l’Histoire et ne méritant plus qu’une seule place : ses poubelles ! L’arrogante victimisation ad nauseam depuis 1948 n’est plus de mise aujourd’hui, et c’est une certitude absolue pour les peuples de la planète ! On ne pourra plus, après tant d’horreurs, rétablir un minimum de justice tant les pseudo-élites qui nous gouvernent sont pourries, en se contentant de remontrances grotesques et sans effet à l’encontre des criminels ou en agitant l’épouvantail du terrorisme islamiste qu’ils contribuent tant en si bien à financer et soutenir quand ça les arrange (Irak, Syrie, Libye, etc.).

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L’islam résiste spirituellement au mondialisme et à la dégénérescence de ce qu’on appelle l’Occident. Malgré les bombes qu’ils se prennent dans la gueule par les pays chrétiens. Les gauches « installées » baignent dans l’imposture. Je manifeste, je gueule fort côté cour, je signe des contrats juteux en catimini côté jardin.

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On ne prêtera pas grande attention au vœu pieux, qu’il sait totalement irréalisable, de P. Sánchez sur la solution à deux États en Palestine, une idée foireuse et inapplicable depuis le début, qui participe du confort moral des pays qui ne s’opposent pratiquement pas à la persécution des Palestiniens, et aujourd’hui à leur génocide programmé. Sans dénoncer le double jeu d’Israël vis-à-vis du Hamas, leur créature devenue immaîtrisable, un ennemi parfait sur le dos duquel ils mettent toujours leur propre ignominie.

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Six millions de juifs massacrés dans les camps. Chiffre officieux mais incontestable. En Europe, il y avait 4,5 millions de Juifs en 1940, y compris la Russie. Et 3,8 millions en 1948. Pourquoi la narration de la Shoah n’a-t-elle commencé chronologiquement qu’après la Nakba et la création de l’Etat d’Israël en 1948 ? Pourquoi ni De Gaulle, ni Churchill, ni Eisenhower ne parlent de génocide ou de chambres à gaz homicides dans leurs mémoires ? Le fait qu’il soit interdit par des lois de toucher à certains aspects sur la deuxième guerre mondiale montre qu’il y a des choses à cacher au grand public. Il serait bon que la Russie déclassifie les dossiers concernant cette guerre car tout ce qui a été caché a rendu inéluctable le chaos actuel dans le monde. Le massacre qui se passe actuellement en Palestine n’est que le résultat de mensonges, non-dits et propagandes.

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Friedrich Merz se montre très hostile avec le seul pays qui pourrait encore lui garantir un avenir s'il s’alliait avec lui ou restait neutre, et cire les pompes des pays qui ont rasé l'Allemagne au phosphore et voulu la voir détruite, qui démolissent son industrie et qui l’humilient avec leurs films de guerre merdiques depuis 1945. Tu parles d’an unconditionnel surrender ! Aberrant.



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Quand tu es face au nord tu as le sudoku  (blague pour R.).


lundi 26 mai 2025

Qu'on se le dise : Putin est fou ! (dixit le Zinzin en chef des abrutis de là planète)

Le Petit Chaperon Con qui préside la Communauté autonome de Madrid tente, coûte que coûte, de nous masquer cette vérité qui n’échappe plus à personne, à savoir que l'entité sioniste pratique méthodiquement un génocide à Gaza. Elle affirme cette réalité par la négation. Elle joue au plus malin, ce qui est sa marque de fabrique. Et elle se fait peur à force de gueuler : et la Corée du Nord, et la Chine, et les pays sous la charia, et les femmes sous le voile ou lapidées, et les homos pendus vingt-quatre heures sur vingt-quatre à des grues en Iran, et Maduro … Vous en faites quoi, hein, je vous posé la question ? Mais personne n’est dupe. Même un aveugle voit bien qu’éliminer des civils par la force terrestre composée de chars et d’infanterie, par la force aérienne qui lâche ses bombes sur des civils innocents et enfin par la famine imposée à toute une population, constitue un génocide. Mme Ayuso accrédite même l’idée que certains esprits malades pourraient avoir l’outrecuidance de remettre en question la politique d’« Israël » vis-à-vis des Palestiniens dont tout le monde sait, bien sûr, que ces derniers sont victimes sinon complices du Hamas. Les plus intellos de la troupe prosioniste insistent sur le fait que sans le judaïsme, sans l’activité intellectuelle de ses représentants, surtout au niveau de la mémoire, aucune nation occidentale n’existerait. Le christianisme lui-même ne serait qu’une version dégradée du judaïsme pour l’adapter aux limites inhérentes à la mentalité japhétique, en vigueur au moins depuis qu’elle a été contaminée par le dualisme platonisant. Le but de cette version serait de faciliter, à terme, l’accès universel au judaïsme lui-même en tant que tel. La notion paulinienne de conversion commencerait donc à trouver le chemin de son inversion…

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« Lorsque les classes dirigeantes deviennent des raclures, des bacs à ordures pour la stupidité, l’analphabétisme, l’incompétence, la grossièreté et l’agressivité, la meilleure chose à faire est de détourner le regard, de quitter le bistrot où on vous les brise menu (selon les termes du président) et de s’atteler à des tâches plus sérieuses. Ce n’est pas facile, car nos dirigeants nous encouragent à voler, à tricher, à mentir et à gagner au poker en trichant. Des conseils qu’il vaut mieux suivre si, et seulement si, on jouit d’une immunité protectrice. » Félix de Azua (dans un média, The Objective, que le “bel usage” du Ministre des transports, ce modèle de gentleman dans l’entourage du Boss, identifiait comme “Le trou de balle”, id est “The Ojete”, en spanglish raffiné de la bande).

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Le Big-Boss-Président s’adresse à ses ministricules, et à l’opinion publique, en vrac : la droite et l’extrême droite nous reprochent de toujours être aux commandes alors que nous avons perdu les élections. D’une part, je dirais plutôt que nous ne les avons pas gagnées ; d’autre part, notre ressenti de victoire rend légitime notre maintien au pouvoir quoi qu’en disent les sceptiques et les maniaques des promesses électorales. Et encore merci aux séparatistes et au grandiloquent grand-guignol gaucho-wokiste dont la vacuité a du mal à cacher son inopérante parodie anticapitaliste et sa complicité avec l’imperialisme. Logique d’un radicalisme de façade crié sur les toits tous les jours mais tout à fait bénin pour les élites locales et internationales et, surtout, pour ces larbins eux-mêmes, jouissant de multiples passe-droits et d'immunités de tout accabit, parlementaire et diplomatique (êtes-vous là, MM. Morodo papa et fiston ?) particulièrement. Comme l’écrivait Sartre, cette logique qui veut tout transformer sans toucher à rien n’est qu’inoffensive, « abolissant tout, elle ne touche à rien. Privée d’efficace, elle n’est au fond qu’une rhétorique. Quelques états d’âme truqués, quelques opérations effectuées sur le langage, ce n’est pas cela qui changera le cours du monde » (Saint-Genet comédien et martyr). J’ai failli mourir de rire en lisant l’autre jour qu'on s'interrogeait si « Wall Street en voulait a P. S. tant pour sa politique internationale que sur la sphère économique ». Immigration sans contrôle, précarité tous azimuts, hausse du chômage, impôts en augmentation et réarmement sans précédent … Hummm, il doivent, en effet, lui en vouloir très très fort !

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Il y va pas du dos de la cuillère, le Normand : « L’ethnie la anglo-saxonne est née dans la violence des affrontements avec les Celtes et les Vikings. Les Anglais ont torturé presque à plaisir l’Irlande pendant sept siècles la réduisant à la grande famine qui fit plus d’un million de morts. De plus, ils ont conquis par la force les Écossais et les Gallois qu’ils ont assimilés. Les Anglo-Saxons ont été responsables des guerres de Cent ans et de Sept ans qui ont fait des milliers de morts. Les Anglo-Saxons sont partis à la conquête de la terre tout entière pour fonder l’Empire britannique. En Australie, ils ont commis des génocides envers les Tasmaniens et les Aborigènes. En Nouvelle-Zélande, ils ont écrasé les Maoris et leur ont volé leur pays. En Inde, ils ont détruit l’économie d’un grand peuple, ont réprimé dans le sang la révolte des Cipayes et sont responsables du massacre d’Amritsar. Les Anglo-Saxons sont responsables de la Traite des Noirs, de la déportation des Amérindiens et des Irlandais. Ils sont responsables des génocides des Beothuck de Terre-Neuve. En Afrique, ils ont volé l’Afrique du Sud aux Boers, ont inventé les camps de concentration bien avant les nazis où 26 000 femmes et enfants sont morts; ils ont pillé l’or et les diamants de ce pays et pratiqué l’apartheid envers les Africains. Les Anglo-Américains ont exterminé les Amérindiens, pratiqué l’esclavage des Noirs, volé la moitié du Mexique, ont agressé le Canada, Cuba, la France et l’Espagne. Ils ont pratiqué la discrimination et la ségrégation envers les Noirs jusqu’au milieu du 20e siècle. Ils ont été les premiers à utiliser la bombe atomique contre un autre pays et ils ont écrasé un petit peuple comme les Vietnamiens. Les Anglo-Canadiens ont volé le Canada à la France, ont déporté les Acadiens, ont dépossédé les Amérindiens et écrasé les Métis. Mais ils n’ont pas réussi à assimiler les Canadiens-français, malgré tous leurs efforts. Les Anglais ont inventé l’eugénisme et les Anglo-Américains l’ont mis en pratique, bien avant les nazis. Les Anglo-Saxons ont imposé au quart de la planète leur langue, leur religion ainsi que leur culture par la force des armes, de l’économie et de la politique. L’ethnie anglo-saxonne domine la planète depuis les deux derniers siècles et sa domination n’est pas finie. Ce livre la met devant ses crimes et apprend aux autres ethnies à bien la connaître et à s’en méfier. Ce livre invite les Anglo-Saxons à réparer tous les crimes qu’ils ont commis depuis des siècles. La belle image qu’ils tentent de se donner ne doit pas nous faire illusion. »

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C'est fou ce qu'on peut être heureux ! Merci qui ? Y'en a qui vivent dans un monde de bisounours ...




vendredi 9 mai 2025

« Honte à nous d’avoir élu de tels pitres qui nous gouvernent ! »


« Comment avons-nous pu tomber si bas ? Honte à nous d’avoir élu de tels pitres qui nous gouvernent ! » J. L. Mélenchon, 1er mai 2025

Allocution vibrante, entendue ce 1er Mai. À ce sujet, il faut dire que la tentation est trop forte de l'appliquer littéralement dans notre pays. Le problème, ici en Espagne, n’est pas tant son système politique décentralisé que la valeur des hommes qui sont à sa tête. La démocratie, la république, la monarchie ou l’empire, quel que soit le système politique, n’ont de valeur que celle des hommes qui le dirigent. Quel que soit le système politique, les intentions originelles de ceux qui l’ont créé, ou sa valeur intrinsèque, il devient néfaste au plus grand nombre dès lors que ses rouages sont confisqués par des nullités nuisibles qui placent leur intérêt particulier avant l’intérêt général. Pour être viable, une société doit être organisée pour que le plus grand nombre puisse bénéficier de ses bienfaits. Dès lors que les institutions de cette société sont dévoyées et deviennent un instrument de domination et de pillage au profit d’une minorité, ses jours sont comptés. Seul la création de plus-value pour le plus grand nombre est pérenne, cas de la Chine, par exemple. La réussite des Chinois vient, entre autres, du fait de leur capacité à mettre les plus compétents, membres du Parti ou pas, dans les domaines sensibles. Le pillage de la main de l'incompétence, ne peuvent être qu’entropiques et destructeurs. La monarchie constitutionnelle, dès lors qu’elle est contrôlée par les même pillards, ne saurait produire une société solide sur le long terme, pas plus que la dictature du prolétariat, sous le contrôle de brigands de la même espèce, n’a pu produire une société viable en U.R.S.S. Une théocratie, de même, ne sera pas durable, même si elle se réclame d’inspiration divine, dès lors que ses rouages sont aux mains de parasites immoraux. Cette constatation faite, peu importe le système politique ; une idéologie se révèle être avant tout n’être guère plus qu’un clip publicitaire essayant de vendre n’importe quoi au plus grand nombre, pour le profit de quelques-uns. C’est la malédiction du troupeau, de toujours vouloir faire confiance à un berger qui prétend que lui seul connait la prairie où l’herbe est plus verte, et que pour en bénéficier, il faut le suivre lui plutôt qu’un autre. On se pose la question : pourquoi tout part en couille dans notre foutu pays ? On s'étonne que les malheurs s'abattent sur nous en chaîne mais on se laisse faire sans réagir. Brassens chantait Le temps ne fait rien à l’affaire, quand on est con, on est con et c’est vraiment dramatique d’être tyrannisé par la connerie. Et la corruption rampante. Quand on voit qu’on défend l’indéfendable, qu’on excuse l’inexcusable, qu’on accepte l’inacceptable. Autant dire qu’il s’agit, pour être juste résilient compatible, d’adopter toutes les modalités, les postures, les narratifs du suicide collectif, autrement dit de se transformer en zombie. Visiblement, ce que le professeur Adrián Zelaia appelle « élite corporatiste », ne peut plus se permettre, si elle veut perdurer, d’embarquer quoi que ce soit d’autre comme larbin que ce pitoyable Sanchez, petit jouet de Klaus Schwab et G. Soros, comme Macron et Trudeau, arborant fièrement sur sa veste le pins de l’agenda 2030. À échelle mondiale, les guerres vont continuer parce qu’elles relancent une certaine industrie des armes, mais en dehors de l’Occident, comme en Ukraine par exemple, à la périphérie des vieilles ex-nations. Mais la guerre qui a commencé parmi nous et qui nous dévaste, est une guerre intérieure. Elle est basée sur le chaos social, la guerre horizontale du tous contre tous. Elle permet de consommer la colère populaire, d’entretenir les haines mutuelles en épargnant le haut du système.

Les morts se comptent déjà par milliers mais ils ne se voient pas aussi crument que ceux sur les champs de bataille classique. Tous les peuples font l’objet d’une guerre insidieuse, lente, basée sur l’empoisonnement généralisé : malbouffe, intoxication par pollution de l’air, l’eau et la terre, épuisement intellectuel via le torrent d’infos continues anxiogènes et une maltraitance administrative fiscale chronique. Un effondrement de civilisation qui entraine la destruction de tous les symboles et tous les repères … Abandonnées par une gauche qui n'existe plus, défaites, épuisées, apeurées, menacées, attaquées partout, les classes populaires crèvent lentement. Nous avons encore un peu l’impression de tenir mais nul ne peut affirmer si nous parviendrons à sortir de ce marais gluant et mortel. Les analyses s’empilent sur la table, mais un peuple qui ne sait plus penser, compter, réagir n’est-il pas déjà mort ? Il n’est pas très facile d’avoir un plan d’ensemble cohérent de la situation, et peu d’idées ou de conclusions claires. La Grotte de Platon pourrait illustrer parfaitement ce théâtre d’ombres qui s’agite autour de nous à portée d’entendement mais qui nous échappe réellement. Un méli-mélo inextricable qui fait bruit de fond. Un bric à brac de cancanages, avec de surprenants personnages médiatiques et ministériels qui surgissent la plupart du temps on ne sait d’où ; qui prétendent en saisir le sens et même y pouvoir mettre bon ordre. Pour laisser l’impression que l’on ne fait pas que subir, on est invité périodiquement à choisir l’un d’entre eux pour être représenté dans cet orchestre gigantesque, dont tous les instruments sont désaccordés. La vase des discours recouvre le rocher des actes où circulent les crabes de toute sorte qui y pullulent. Il y a bien sûr des points de détails éclairés par des certitudes mais, en gros, la seule conclusion est qu’inextricable, la situation devient insoluble. L’Everest de mensonges sur l’Ukraine, les massacres de masse systématiques de Gaza ne font que rebattre les cartes. Ingérable collectivement d’où que ce soit, reste l’existence individuelle pour exprimer le peu que cela laisse de liberté. C’est évidemment en grignotant ce peu de liberté que les uns et les autres prétendent faire régner l’ordre. Le leur. Chez nous, sous le contrôle de braves juges courageux, voulant toujours rendre justice, et sous la plume de quelques rares intellectuels, les dirigeants du Parti "socialiste" de 2025, ainsi que les folliculaires à leur solde, apparaissent pour ce qu’ils sont : d’abjectes crapules. Par quel étrange maléfice, dès que survient une crise grave, guerre, massacre, catastrophe, etc., les journalistes se déshonorent-ils systématiquement ? Pourquoi, le sachant, tant de gens continuent-ils à accorder quelque crédit aux postillons, écrits et parlés, de ces nuisibles patentés ? Mystère … Pas besoin d’un gros QI mais d’être photogénique et cabotin pour mieux mystifier les foules. Qui mieux qu’un maître du mensonge pour ce rôle ? On a gagné le gros lot, nous, avec Notre Très Cher Président À Vie.

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Nouvelle de la disparition d’un collègue, vaguement fréquenté il y a longtemps. D’autres ont passé l’arme à gauche l’année dernière. Avec chaque disparition, c’est un peu du propre passé qui meurt aussi. Je ne l’ai pas tellement connu, celui-ci, comme tant d’autres, mais je vois passer moins loin cette faucheuse qui, dans un zèle implacable, se plaît autour de nous, à envoyer aux ténèbres tout ce qui bouge et à faire un vide de plus en plus grand autour de nous. Nous savons ce qui nous attend, mais nous continuons à nous lever chaque matin, à préparer notre journée comme si quelque chose d’extraordinaire nous attendait au coin de la rue. Nous sommes encore naïfs de croire que nous pouvons encore connaître des moments heureux. C’est justement cette ivresse malgré notre déchéance irrémédiable qui rend notre vie si supportable. La mort nous attend, et nous nous apprêtons à rencontrer l'amour, et le bonheur et la fortune. En réalité, nous ne vivons que de miracle en miracle. 

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Aujourd'hui, je ne rêve que de deux, trois choses : lire un peu, écrire quelques lignes, à propos des événements survenus chaque jour et qui suscitent mon intérêt, à mon minuscule niveau, comme qui cultiverait un jardin, et m'y rendre chaque matin. Une occupation par laquelle j’exprime mes réactions devant les dégouts de la vie.

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Correspondance numérique. À présent institutions, entreprises et beaucoup de particuliers n'adressent pas de lettres qui soient radicalement différentes les unes des autres, quel qu'en soit le destinataire. Toujours une même lettre dans laquelle on ne change que quelques mots clé, qu'il est possible d'adresser à plusieurs personnes sans que la singularité du message en soit affectée. La correspondance manuscrite ne permettait pas ce type de « traitement de texte » que l'informatique facilite pour plusieurs raisons, dont une n'est pas glorieuse : gagner du temps sans se donner de la peine pour communiquer avec leurs destinataires.

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Pourquoi ma thèse sur la désillusion ? La lucidité ultime conduit au néant et à l'inaction, au silence et au désintérêt. Pourquoi se passionnerait-on pour le savoir quand la connaissance sans intermédiaire et sans fin s'avère impossible, quand on sait, qu'on entend et qu'on voit de part en part que respirer devient insupportable, qu'on est réellement nié en tant qu'être humain et que, au bout du chemin, toute quête honnête intellectuellement semble une pure chimère ? 

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Les jasmins s'obstinent à fleurir dans notre jardin, année après année. Il y a deux ans, j’en prenais un bouquet bien odorant pour Rosa, à l’hôpital. Il répandait dans sa chambre une odeur intense de fraîcheur et un parfum « comme à la maison ». Ce n'est pas évident à comprendre, pour moi, le retour ponctuel des jasmins qui reviennent juste au moment où le souvenir se rapporte à une réalité douloureuse passée. La contemplation de ce retour pourrait me pousser au silence, à ne pas le consigner comme un ingénu qui croit sa vie intéressante, mais je m'empresse de le noter, et je crois même déceler quelque chose comme un signe ou une révélation dans ce qui n'est qu'une manifestation normale de la nature et du temps. Ils sont jetés là, ces jasmins, comme ils le sont ailleurs au mois d'avril, mais par leur beauté, la gratitude que je ressens à leur égard, leur présence et surtout leur retour cyclique, je les prends comme un don mystérieux que quelqu'un ou quelque chose me fait. 



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Les régimes étatisés qui, sous le nom de « socialistes » ou « communistes », ont vu le jour en URSS, dans les pays de l’est de l’Europe, à Cuba, etc., n’ont été que des formes particulièrement violentes d’une tendance universelle au capitalisme d’État, propre à la période à la totale domination de la valeur. Toutes les fractions de la classe capitaliste mondiale sont également réactionnaires. Tous les soi-disant partis « ouvriers », « socialistes », « communistes », les débris lénino-stalinistes aujourd’hui, les organisations gauchistes, trotskistes, maoïstes et ex-maoïstes, anarchistes officiels, constituent simplement la gauche de l’appareil politique du Capital. Lénine, en parfait flic capitaliste étatique financé par la banque internationale, a donc rempli son rôle de grand massacreur du prolétariat ouvrier et paysan, à Kronstadt et partout ailleurs, pour permettre le triomphe de la marchandise mondiale. La Chine, par son système de gouvernance, au-delà du fait qu'elle a permis à sa population d'améliorer considérablement son niveau de vie, constitue un cas à part.


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Conflit Inde-Pakistan. Un moyen couramment utilisé par les anglo-saxons pour détruire un pays et y imposer leur domination, est d’y fomenter une guerre civile ou une guerre avec un voisin, puis d’envoyer des forces pour y « maintenir la paix », c’est-à-dire s’établir par la force sans aucune légitimité et y placer un gouvernement fantoche, mais en faisant passer cette agression pour un acte hautement moral, humaniste et démocratique. La conquête de l’Inde par l’armée privée de la Compagnie des Indes a fonctionné selon ce principe-là, en jouant hindous contre musulmans et musulmans contre musulmans. C’est aussi comme ça qu’ont été créés les 38 états supplémentaires des Etats-Unis en plus des 12 originaux. Plus récemment, on se rappellera de la guerre hispano-américaine, qui permit aux USA de coloniser Haïti, une partie de Cuba et les Philippines. Encore plus proche de nous : la guerre au Liban, en ex-Yougoslavie, l'Irak tombant dans le piège d'envahir le Koweït, 2e guerre d’Irak, Lybie, Syrie, Palestine, etc. Le gouvernement Indien fait tout ce qu’il peut pour tenter de maintenir viable une société multiculturelle, multi-religieuse, multi-ethnique. Il y a là-bas une forte propagande gouvernementale pour le « vivre ensemble ». Mais les heurts ethnico-religieux font partie de l’histoire indienne depuis tellement longtemps, que ce n’est pas près de cesser. Et bien sûr, il y a toujours une tierce partie pour jeter de l’huile sur le feu et en tirer bénéfice. Toute guerre qui viendrait affaiblir l’Inde et augmenter la détestation des musulmans, serait du pain béni pour le mondialisme, le sionisme, la finance et les marchands d’armes.



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Quand le peuple vote mal, en France, en 2005 sur la Constitution européenne, lors des présidentielles au Venezuela et en Roumanie, en 2024, on triche ou on annule carrément les élections, et cela grâce à la triche de masse et aux merveilles du vote électronique.

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« Depuis le commencement du monde, le mouton qui bêle est égorgé. De bêler n'a jamais sauvé un seul mouton. » Louis- Ferdinand Céline, L’école des cadavres

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CV en raccourci. Né en 1953, sans être consulté par qui que ce soit. Longue période, ensuite, de soixante-dix ans et quelques mois pour s'interdire, autant que possible, de se rendre inutile à la société et nuisible à ses voisins. Chance immense d’être entouré d’une femme admirable, d’une toute petite famille bien soudée et de quelques amis et connaissances, plutôt indifférents, comme il se doit.




lundi 28 avril 2025

L'homme descend du songe (Antoine Blondin)

J'avais noté sur mon calepin jaune, cadeau de notre banque, quand même ! :  « Voilà, c’est écrit : les prochains jours je ne ferai pas paraître aucun billet dans ces colonnes. Je serai en vacances (!) à partir du 10 avril. Le 27, retour à la case départ. Me revoilà ! »



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L’obscurité protège mieux que la loi (Rivarol)

Vous êtes pour la paix en Ukraine, vous êtes un agent criminel pro-russe, vous êtes pour l’arrêt des massacres à Gaza, du harcèlement sauvage en Cisjordanie, des attaques au Liban et du grignotage de la Syrie, vous êtes un suppôt du Hamas. Si les salauds pédalaient dans notre pays, on serait en pleine indépendance énergétique …


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Qui formule des incantations en faveur de sa « spécificité « (« race » étant mal vu) basque ou catalane, accompagnées depuis de décennies d’invitations au meurtre et des campagnes de délation, dénuées de scrupules et sans signes visibles de culpabilité, pour revendiquer la Violence et le Refus, ne devrait mériter que du mépris et des crachats à la figure. Vous avez tout faux ! En Espagne, il est invité à partager le pouvoir, ce genre de jeteur de sorts …

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Seule une fraternité concrète et en actes pourrait donner un nouveau départ au monde et chacun pourrait la lui apporter du seul fait qu’il est un être humain. On peut rêver !

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Quiconque se contente de coller l’étiquette de fasciste à un groupe politique ou à une institution voire à un individu pour conclure en vitesse un débat d’occasion, ne prouve que sa carence mentale et son impossibilité d’analyser des phénomènes complexes par-dessus le jugement vulgaire qui veut que des individus ou des groupes qui menacent le troupeau des moutons lobotomisés soient des criminels, des anomalies, incapables de mener leur vie et leur pensée comme l’exige le catéchisme écolo-wokiste. Le bobo gauchiste réclame pour toute société, pour toute grande figure universelle du passé, la notion délavée, ô combien pervertie, de démocratie où prédominent ses « valeurs » : l’argent, l’individualisme, la petite indignation sélective guidée par des émotions sagement manipulées. Le livre, le film Netflix, la conférence, le meeting finis, on retourne à sa condition d’ectoplasme dans la mélasse. Comme le voulait la stupide phrase de Sartre, qui a achève Les mots : « … un homme fait de tous les hommes et qui les vaut tous et que vaut n’importe qui ». Il est aberrant de résorber la puissance individuelle dans le n’importe qui et le n’importe quoi. Personne n’est « n’importe qui » et sûrement pas les personnes concrètes qui jamais ne font « n’importe quoi ».

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De droite ou de gauche ? Les consommateurs n’accomplissent rien.

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Céline ou la dénonciation des spéculateurs sur les « marchandises culturelles ». Céline a eu sa vision, comme Marx a eu la sienne et celle-ci s’est exprimée via ses dénonciations des vices de la politique économique guidée par la Finance. Force motrice qui pousse tous les rouages de la vie confondue avec le Système qui appelle sans repos la misère et la guerre. Il en dévoile les rigueurs et se révolte contre lui dans la langue, juste là où il est capable de mieux l’attaquer, dynamitant cette barbarie fondamentale dans ses dispositifs d’énonciation : ses solennités, ses phrases, ses intonations, son verbiage fané déguisant ses bonnes intentions progressistes, humanistes, que sais-je encore. Il sait que sa force réside dans son écriture et que son style constitue son arme la plus efficace, mais il a été condamné à perpétuité par de modestes fonctionnaires de la culture et de la littérature !

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Carcasse d’embarcation sur la Baie de Txingudi

Cette barque qui pourrit, qui disparaît peu à peu,
Nous l’avons lentement observée plus d’une fois dans les jours passés.
Elle a gardé provisoirement les trésors de routine de nos conversations matinales,
Notre joie lors de la première sortie après la pandémie.
Elle a été là pendant des mois,
En attendant l’appareil photo d’un passant,
Et nos émotions se sont jointes à la paisible quiétude de la baie à cette heure-ci.
On a réfléchi à notre navigation commune, dans notre barque à nous,
À nos songes, à nos mémoires amarrées à la borne en fonte de la vie.
On se maintient à flot par des paroles d’amour et de tendresse,
Avec l'idée que nos lendemains vont sans doute s'ouvrir à d'autres désirs, plus fulgurants ...


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« Tunc surgens imperavit ventis, et mari, et facta est tranquillitas magna. Et dicit eis : Quid timidi estis, modicae fidei ? » Mt 8, 26 Vulgata

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J’observe lentement les feuilles des arbres qui bougent, les branches, les aiguilles des pins : il n’y a pas d’œuvre d’art capable de faire pareil, de provoquer semblable émotion, seulement les mots …

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Les politicards corrompus se dévorent ente eux pour survivre et n’engendrent que d’autres corrompus, toujours plus corrompus, qui les dévoreront à leur tour.

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Nuits de vieillard. Nuits de vieillesse. On mène seul sa barque au milieu des tempêtes de la nuit, affrontant les ténèbres pour en ramener quelques brindilles d’espoir (de lumière ?) à chaque lendemain.

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Dans la haute finance internationale, sur le plan culturel, il est normal de générer des allergies aux Céline, Pound, Rabelais, etc. Ce sont des individus INCONTRÔLABLES, dévastateurs.

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La tête dans le guidon de son égo, l’ami P. S. s’enflamme pour un troisième tour de piste qui le conduirait au pouvoir en 2027 et qui conduirait son pauvre pays, par la même occasion, vers une pente forcément fatale : la disparition par éclatement dans le sirop otanesco-européen. Ses mascarades répétées à l’infini ont converti ce pur produit de la politique politicienne en fruit véreux par excellence en ces temps sombres où la valeur marchande de la merde est si prisée. Ce jugement, sévère en apparence mais largement mérité, découle de fait qu’il est rendu avant tout par le résultat de ses œuvres, par le choix de ses collaborateurs, par la vie qu’il mène en complète contradiction avec ce qui il affirme chaque fois qu’il ouvre son fallacieux clapet. Discours à des années-lumière d’une réalité quelconque, d’une réalisation concrète, d’une politique conduite à bon port.

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Les noms des corrompus, des protagonistes de chaque cas de corruption depuis 1978, sont à mettre entre parenthèse afin de faire de la place, au fil des ans, au jeu de l’interchangeabilité. Puisque la corruption est inhérente au socialisme à travers ses différents gouvernements, c’est depuis toujours qu’elle trouve le fumier où renaître et prospérer. Réactualiser des causes et anticiper des effets restent cependant de mise pour toute personne capable d’entretenir des rapports avec la pensée critique et la notion de gauche non adultérée par ces salauds-là. Le plus grave, ce ne sont pas ces larves, mandatées par les puissances de l’ombre de l’oligarchie mondialiste pour fomenter des guerres qui les renfloueront économiquement, mais la myriade d’abrutis qui croit dur comme fer et malgré tout en leurs mensonges, relayés sans honte aucune par leurs médias grand public, tous pareillement frelatés et malodorants. À vrai dire, quand on s’intéresse un peu à la politique, on comprend que toutes les élections sont non pas truquées, mais préparées avec soin. Les phases de chaque élection ne sont qu’un carnaval, qu’un tourbillon d’espoirs déçus par définition. Que ce soit la tête couronnée au gouvernail de l’État ou l’inqualifiable sous-merde reconduite à la présidence du gouvernement de notre triste pays, au fond, cela n’a aucune importance. Ce qui compte, comme pour les attentats, ce ne sont pas les exécutants mais les commanditaires.

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Claude Simon, traceur de routes. Seuls ceux qui savent que l’on avance en ignorant où l’on va, qu’écrire est ne pas réellement connaître « où l’on va » mais affirmer une volonté de suivre, peuvent les voir et les fréquenter, ces chemins, non sans crainte.

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Les « comme » répétitifs de Claude Simon sont contact, contraste, ombre, voisinage, partie prise incessante pour le tout, une sorte d’ « il y a » permanent.

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Dimanche de Résurrection. « Les disciples Pierre et Jean courant au sépulcre le matin de la Résurrection », Eugène Burnand, 1898. Émotion angoissée dans les visages des disciples. Poids de l’EMOTION dans les traductions, dans les arts, en général dans la vie vraie de chaque jour. L’art comme un « être-avec». À des années-lumière de la pertinace petite vision de la peinture, propre à de petits cerveaux, depuis la découverte des fresques de la grotte Chauvet jusqu’aux œuvres d’Anselme Kiefer … Un tableau devrait être fait, peint, pas forcément montré au public ignare et encore moins vendu à vil prix pour orner le salon de madame ou le bureau de monsieur… Un tableau devrait surtout éveiller l’imagination, provoquer l’ÉMOTION des gens qui le « vivent ». L’art, pas seulement la peinture !, comme moyen de parer la réalité et de la rendre à la fois plus belle et plus « vraie », provocant dans chaque spectateur un libre pouvoir de réflexion à même de transformer en lui ses contradictions en unités de sens, le faisant réagir avec force sur sa vie concrète par l’impact de cette réflexion.

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Devant l’argent tout doit s’abaisser et trembler, se soumettre aux sordides mobiles de la complaisance, de l’unanimité et finir par la réussite. Pour être « accepté » l’artiste ne devra pas soustraire son œuvre aux clichés du conformisme. Pour être mis en circulation sur le « marché culturel » il devra souscrire au pur conformisme au moment d’effectuer la distribution symbolique de sa « marchandise ».

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Assommante réitération de G. A. que celle de vanter sa bibliothèque dans chaque article, au moindre prétexte. Mais bel texte, bien solidement construit, après le décès du pape romain. Francophone et francophile de bon aloi, sa prose n’a rien à voir avec les aboiements hystériques d’un F. J. L. ou les facéties verbales, vieillottes à faire trembler, du radoteur Savater ou du « converti » J. J. « Ceux qui font si bien des façons, ceux pour qui les sentiments ont des classes et qui discutent sur un degré quelconque de leurs hilarantes classifications, ceux qui croient encore à des “termes”, ceux qui remuent des idéologies ayant pris rang dans leur époque, ceux qui croient encore à une orientation de l'esprit, ceux qui suivent des voies, qui agitent des noms, qui font crier les pages des livres, ceux-là sont les pires cochons. » A. Artaud, Pèse-nerfs

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El tiempo pasa y nos lleva lejos.

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La littérature n’est plus rentable. Moins que jamais. Alors, la poésie ! Elle a été pratiquement supprimée partout par soumission à la puissance du marché. Elle est devenue progressivement une sagesse de luxe, un produit de beauté genre parfum qu’on versait sur les momies avant de refermer le couvercle.

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Je me repose les jours où tout le monde travaille et je travaille les jours où le repos est prescrit par la loi. Ce n’est ni contestation ni révolte, c’est routine de retraité, malgré les pluies fréquentes, le vent qui ne part pas et l’herbe trop haute dans le jardin sur les Trois Couronnes.

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Ces imbéciles de journalistes qui séparent infatigablement le Vargas Llosa « écrivain » du V. L. « politique ». Vocabulaire indigent, propre d’indigents de la neurone. Avec Vargas L. comme avec tant d’autres la saloperie et l’ignorance font bon couple en cours de route. C’est désespérant. C’est foutu. On ne pourra jamais adresser la parole ni aux salauds ni aux ignorants. Surtout à un certain âge … Comment expliquer à ces petites têtes que Pound, Céline, Vargas, G. G. M. s’adressant à tous (surtout pas à une « électorat » !), veulent combler le savant et l’ignorant, le snob et le solitaire. Ce ne sont pas des révolutionnaires de bazar à bas prix – pas de « table rase » chez eux ! – mais la constante et géniale reprise de matériaux et de techniques qu’ils sont capables d’amener plus loin et, par là, capables de tout chambouler, loin de tout clientélisme à la con… L’éblouissement qui me procure leur relecture, pour ce qui est de Céline, plus de cinquante ans plus tard, ouvre à nouveau des chemins en moi qui m’aident à redécouvrir des paysages loin du confort et de la sécurité de l’expérience bornée et limitée an périmètre d’une vie presque terminée. Grâce à eux, et à des gens comme eux, la vie n’est pas un fardeau dont on sera un jour ou l’autre soulagés mais une voie ouverte dans laquelle d’autres s’engageront comme nous, avant nous, après nous.

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Pluie, vent : météo désolante de presque toute la semaine sainte. J’en profite pour pousser à fond l’exploration de Pound.

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Citation de mon admiré A. Blondin qui me laisse rêveur : « L’homme descend du songe »

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Retrouvailles avec M. C.  revenue de l'Argentine. Bilan. Cela me fait repenser plus tard aux deux décès dans nos familles, en quelques semaines, il y a à peine quatre mois. J., comme M., mon beau-frère, en est arrivé à ce point obscur, à ce mur infranchissable sur lequel on s’arrête de vivre et dont on ne peut parler à personne. On ne voit nulle part le bateau qui nous prendra pour nous conduire « de l’autre côté ». Les limites de la vie défient notre imagination qui lutte depuis l’enfance contre « l’incompréhensible ». Les morts semblent se refermer sur eux-mêmes sans pouvoir communiquer avec le monde. Sans mots. Et pourtant. Juste au moment où on se heurte à l’impossibilité définitive de dialoguer avec les gens qui vous entourent, on commence à être compris, à se faire comprendre, on est plus que jamais à l’intérieur de gens qui vous ont aimé, détesté on tenté de détruire, ou d’ignorer. Enfermés dans des images simultanément habitées et, cette fois-ci, franchissables, interchangeables, récupérées juste avant d’ébranler le mur de l’autre monde. Pour commencer à entendre ce qui, en vie, nous était, nous est, parfaitement inaudible. Il me faudrait de la patience pour faire partager à un hypothétique lecteur de ces lignes le pessimisme d’un Flaubert se plaignant de nos déficiences. Car c’est l’invisible qu’il faudrait voir, l’inouï qu’il faudrait percevoir, l’indicible qu’il faudrait vouloir proférer … Laisser des traces ou tomber dans le silence ? Envoyer paître les supposés droits de la majorité. Essayer plutôt de faire de son existence une limite aux droits de cette majorité qui se croit tout permis. Nous sommes, à la fin de nos vies, tellement abîmés et rendus aveugles, qu’il est presque impossible d’éprouver la liberté que procure l’invisible. Frontière essentielle qui ne peut pas être franchie par tout le monde. La majorité vit heureuse dans le bruit ... et ne veut pas comprendre grand chose au-dessus d'elle-même. Laissons-la donc tranquille dans son vol vers nulle part sans boîte noire.


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Le terme « judéo-christianisme » relève d’une connaissance incomplète et fausse du catholicisme. Le judéo-christianisme n’a jamais existé sinon une tentative aux premiers siècles de l’Église de certains Juifs convertis d’obliger tous les chrétiens, y compris ceux venus du paganisme, à adopter les mœurs et les lois juives. En dehors de cela, ce terme comme celui d’antisémitisme, une invention à but dialectique sans réalité, sont infondés. Le judaïsme moderne, depuis la disparition du Temple en 70 ap. J.-C. et l’écriture du Talmud, a toujours combattu avec énergie le christianisme. La religion catholique a toujours été claire sur le judaïsme et, pour ce qui est du sionisme, le Vatican ne reconnaît toujours pas la prétention d’un fondement théologique de l’État d’« Israël ». Le sionisme et la politique israélienne, malgré des tentatives de convergence intellectuelle qui n’ont pas manqué de la part de juifs et de chrétiens proches, n’ont entrainé aucun changement doctrinal légitime.

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J’entends souvent dire que l’interminable liste des Abalos, Koldo, Berni, etc. est constituée par des gens « très malins ». Je ne suis pourtant pas forcément d’accord. À les voir bouger, s’exprimer, glapir, ils ont sans doute un Q.I. d’éléphant amélioré. Ils ne connaissent même pas les rudiments de la vie sociale en dehors de la prédation, etc … On retrouve peu ou prou les mêmes tares qu’au début de l’espèce humaine ou les différents éléments travaillaient dur aux champs comme esclaves des aînés dans une société de prédation.

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La pratique totalité de nos médias voit des « formes d’antisémitisme » partout, même et surtout quand l’ONU parle de génocide, bien réel, à Gaza.

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Le sanchisme est le produit achevé d’un Système à l’agonie, qui ne produit que de l’injustice et de la colère. Il incarne, tout comme le macronisme, le dégoût de la politique. C’est bien, qu’ils continuent à se tirer des balles dans le pied … À part les putes catapultées fonctionnaires par l'homme de confiance du Caïd, secrétaire à l'organisation du parti socialiste, grand chef Braguette Légère, fléau vertueux contre la droite « indécente » lors de la motion de censure en 2018, c’est fou le nombre d’emplois fictifs qui tapinent pour le sanchisme douillettement. Là, nous voyons où est investi une bonne partie de notre argent. Pour des « gens » qui nous sont totalement inutiles mais précieux pour la bande de Monsieur Propre-Sanchez. Il y a un an, M. Propre battait tous les records de la réflexion après ses cinq journées de retrait. Retrait total, absolu, parfait. Réussite totale, sur tous les fronts : imaginez un sprinter qui annoncerait avoir battu le record du monde du 100 mètres tout seul, sur une île déserte, en tournant en rond, sans personne ni caméra… Ben, c’est Sanchez. Après, il faut simplement réussir à le croire sur parole ! Ce qui donne un type pro-palestinien qui signe des contrats millionnaires avec l’entité sioniste, un type qui pense que les juges sont des instruments de l’extrême droite, que le procureur général est un simple serviteur à sa botte, un type vouant aux gémonies le Parlement, etc. 

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J’écris des trucs depuis des années. Je doute fort, au cas où je voudrais être publié, qu’on s’intéresserait à mon obscur pédalage dans le vide. Je m’en fous réellement, comme de ma première chemise. On peut toujours écrire pour soi, pour devenir vivant et avancer vers sa propre puissance intérieure, pour s'interroger sur sa propre force. Sans avoir emmerdé avec ma prose qui que ce soit, je ne veux surtout pas me prendre pour ce que je ne suis pas. Se prétendre écrivain quand on n'est que prof, et pas toujours bon, c’est des conneries d’ado, du vernis ridicule. Il faut savoir si on veut une vie d’illusions ou une vraie vie.

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Les "experts" à opinion rémunérée, quand, par hasard, ce sont des penseurs profonds, qui ont accès aux causes profondes, c’est éblouissant ; mais quand ce sont des mecs à petite tête ou des penseurs d’occasion qui ont des opinions comme qui aurait des convulsions, ça dégoute de l’humain, ça rend misanthrope.

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J’entends Nabe dégobiller sur les gilets jaunes. Il est à vomir ce type qui se prend pour un génie. C’est vrai que les gilets jaunes c’était une révolte pour remplir le frigo et aller bosser avec un carburant moins cher. Et alors ? Leur malheur vient de ce qu’ils ont fini récupérés par les éternels gauchistes délavés et qu’ils ont tous été forcés de rentrer à la niche avec la féroce répression et le confinement covid. Mais la tête haute. Ils ont payé un prix très lourd, ces gens, pour leur courage.

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Dans la haute finance internationale, cela s’appelle : spéculer sur la marchandise. Le procédé est définitivement sorti de ses gonds. Il se souligne même cruellement. On ne s’étonnera guère alors qu’art et littérature riment de mieux en mieux avec n’importe quel produit de luxe des étals marchands. Face à cette éradication progressive de la pensée, conforme d’ailleurs aux lois de la Technique, l'impuissance commande un certain degré de désintéressement. Et j’ai tout loisir de considérer avec ironie les torrents d’argent déversés pour les parades de la bêtise péremptoire faite « manifestation culturelle. » On ne le dira jamais assez, il est parfois bon que la stupidité s’exprime le plus diversement et même le plus constamment possible. Le déplorer reviendrait à rejoindre l’éternel camp de la modération raisonnable, celui qui tient à ce qu’une conception du monde positive triomphe de toutes les autres. Et puis, il s’agit aussi de ne pas trop « exagérer ». Une telle exagération reviendrait à refuser de penser ce qui a changé depuis plus d’un demi-siècle, au moins : la réduction au silence, par le marché, les institutions et la critique, de toute pensée rebelle aux modes de représentation dominants afin de nier un questionnement du réel n’ayant cessé de contester cette représentation après les catastrophes du XXe siècle.

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« […] toute écriture politique ne peut que confirmer un univers policier, de même que toute écriture intellectuelle ne peut qu’instituer une paralittérature, qui n’ose plus dire son nom. L’impasse de ces écritures est donc totale, elles ne peuvent renvoyer qu’à une complicité ou à une impuissance, c’est-à-dire, de toutes manières, à une aliénation » Roland Barthes

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Tous les peuples du monde, des Arabes, des Mongols, des Bantous, des Turcs, des Vikings ont été des colons au fil de l’Histoire. Les Amérindiens eux-mêmes s’étaient se sont « remplacés » les uns les autres au fil des millénaires. Et puis, qui a dit que la terre appartient éternellement à l’antécédent ? Dans la réalité, la terre appartient à celui qui peut faire valoir sa souveraineté. Tous le peuples sont des conquérants, des occupants, des génocidaires et des impérialistes. Et les Aztèques, les Mayas, les Incas ou les Iroquois ne valaient pas un clou de plus. Presque tous les continents ont connu des substitutions de peuples, des refoulements complets, des exterminations massives parfois tempérées par des mélanges plus ou moins forcés. Les différentes sociétés ont fonctionné, et fonctionnent toujours, pour un certain nombre d’entre elles, de manière violente, clanique, tout pour le chef et son clan ainsi que sa descendance, tous les autres sont rançonnés, battus, abusés. Les femmes violées, prostituées, mises au travail forcé, sans compter l’inceste et la descendance qui en résulte. Il n'y a pas de bons sauvages. Du tout.

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Paroles pertinentes et justes du Premier ministre malaisien Anwar bin Ibrahim : « Israël n’appartient plus à une communauté de nations civilisées. La barbarie exige une action décisive : embargo, suspension et même expulsion de l’ONU. » Loin du baratin du gauchisme espingouin pour ne pas dire les choses telles qu’elles sont. Toute l’arrogance criminelle exercée au grand jour par ce « pays » vient uniquement de la force anglo-américaine qui les soutient et qui permet leurs iniquités. Retirez à cette entité monstrueuse le soutien américain, elle s’écroule. « Israël » n’est viable que grâce aux immenses richesses américaines mises au service de cette petite entité artificielle. Si les États-Unis ne changent pas, complètement, vis-à-vis du sionisme, s’ils ne se libèrent pas de son emprise et de sa domination, il n’y aura jamais de solution. Ses exactions ne seront jamais punies. Les milliards américains que les sionistes détournent au bénéfice de leur État sont le socle qui fait tenir debout cette belle et riche colonie volée aux Palestiniens. C’est de là qu´« Israël » soutire sa puissance et la force de ses exactions dans la plus totale impunité.

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