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dimanche 19 juin 2022

Araignée du matin, chagrin ; araignée du midi, souci ; araignée du soir, espoir ...

Attente de diagnostic. L'âge exige ses droits et nous rappelle combien notre passage ici-bas est plus dérisoire que nos accomplissements et combien nous devons faire preuve de réel attachement pour prendre soin des gens que nous aimons. L'événement de mai dernier m’a rappelé également combien serait vide mon existence si ma bien aimée R. venait à me manquer, à ne plus se tenir à mes côtés, à me priver de sa force, son amour inconditionnel et sa délicate affirmation dans chaque difficulté de la vie quotidienne.

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L’Europe est morte et on peut même ajouter qu’elle ne renaîtra pas de sitôt. Elle était née de la volonté des peuples européens de se construire une façon de coexister, de créer, de produire, de rêver à un monde meilleur, après que les guerres de religion avaient fait éclater la Chrétienté médiévale. L’Europe est née avec des conflits et des traités et elle avait risqué l’engloutissement après les deux guerres mondiales dévastatrices jusqu’à l’espoir d’une nouvelle étape, semblant renaître de ses cendres, en 1990. Espoir brisé sur des écueils majeurs : la soumission totale au modèle américain, l’impossible construction d’une Union Européenne autrement que sous la forme d’union monétaire, les guerres de Yougoslavie et, pour finir, le rejet de la Russie. La prosternation générale des dirigeants européens devant le modèle américain dépasse l’imagination. Or, par leur messianisme politique, par leur manque de profondeur historique, par leur absence de sens du compromis, les Etats-Unis sont étrangers à l’Europe et de véritables prédateurs à l’échelle mondiale. Le capitalisme mondial, contrariant ses origines, doit se financer partout à l’américaine. Une Amérique qui a entraîné les cinq continents dans des guerres sans fin, en particulier au Proche-Orient, et nous a exposé à leur effet en boomerang, à commencer par les vagues migratoires. Comme si un dogmatisme ne suffisait pas, les Européens en ont ajouté un second, celui du fédéralisme européen. L’esprit de réconciliation des années 1950 avait créé des institutions pour la coopération. Ce qui se passe à partir de 1990, c’est cependant une profonde idéologisation du projet : depuis 30 ans, l’Union Européenne se construit comme une immense machine bureaucratique, gouvernée par des non-élus pour qui la production de normes devient une fin en soi. L’économie européenne est bien moins performante que ce qu’elle pourrait être.
Et elle a raté le tournant de la troisième révolution industrielle même si Klaus Schwab chante qu’il en est, lui, à la quatrième. Et, surtout, l’UE est impuissante à imposer les intérêts de ses membres dans les relations internationales. Au début des années 1990, les guerres ethniques de Yougoslavie ont montré l’absence d’une quelconque volonté européenne. S’il y en avait eu une, ces conflits auraient été empêchés avec une réelle force d’interposition et faisant jouer la diplomatie. Mais des intellectuels abjects, des médias inqualifiables et, finalement, des politiciens douteux ont transformé l’éclatement de la Yougoslavie en un affrontement entre les méchants Serbes et les autres, par définition gentils. Aucune notion, dans les chancelleries américanisées des années 1990, de ce que l’Europe était un creuset susceptible de surmonter des différends entre catholiques et orthodoxes hérités de la vieille chrétienté. Aucune reconnaissance envers la Serbie, grain de sable dans la machinerie guerrière hitlérienne au printemps 1941. Non, rien que la énième pitrerie d’un BHL ou du bouffon Cohn-Bendit déclarant que la guerre du Kosovo était la « guerre d’unification de l’Europe », alors qu’elle était le signe que son agonie avait définitivement commencé. Au moment où se déroulaient les guerres de Yougoslavie, la Russie sortait trop affaiblie du communisme pour pouvoir participer à un règlement du conflit. A partir de l’arrivée de Vladimir Poutine au pouvoir, la Russie a été capable de refaire ses forces. Toute l’Europe aurait dû s’en réjouir. En particulier parce qu’un nouveau rayonnement russe permettait de contrebalancer l’influence américaine. Mais ce qui l’a emporté, c’est une russophobie hystérique de plus en plus affirmée, qui culmine avec l’attitude de nos pays dans la guerre d’Ukraine, acte de décès de l’esprit européen. En outre, l’univers mental européen a été façonné par 40 à 50 années de mantras gauchistes de plus en plus agressivement stupides. Une part non négligeable des élites autoproclamées croit maintenant dur comme fer aux âneries acides que déversent médias, experts sociologues et autres chercheurs subventionnés de plateau télé.

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Quatre années de Sánchez au pouvoir ! Que pourrait-on ajouter à propos de sa volte-face surprise en faveur du Maroc, revirement diplomatique forcé par le vol de son portable, cible du logiciel espion israélien Pegasus ? Attaché aux restes putrides de la gauche bobo-podémitique, bousiers infatigables des excréments mini-patriotiques de chaque communauté autonome, se gavant d’argent du contribuable dans des postes aux fonctions surréalistes mais, ô combien, grassement rémunérés. Lié à la racaille suprématiste catalane championne de la mainmise sur les deniers de l’État, du détournement du 3% sur le moindre marché public, des coups d'État rigolos en veux-tu en voilà. Fort honorablement associé aux fiers producteurs de cadavres de l'ETA, devenus ses partenaires privilégiés, ces virtuoses de la bombe-ventouse, habitués au meurtre, au kidnapping et au racket mafieux en tant qu'outils sophistiqués de ségrégation de la population, arbitres partant de la pensée, flingue en main, pendant les longues années dorées du bipartisme du Bourbon Débonnaire. Et ça risque de durer encore quelque temps … Putain de trou à rats de merde ! Ce gouvernement qui pompe dans un cynisme total ses concitoyens a quelque chose de fascinant : il est l'image même des machines, dans Matrix, qui cultivent les êtres humains pour mieux les dévorer. L'illusion est parfaite, tout le monde continue de croire en l'Etat comme en un dieu essentiel. On dirait que les Espagnols veulent vraiment vivre avec une idéologie autodestructrice comme gouvernail… Avant de fermer ce bref billet, j’entends le caniveau appeler de toutes ses forces l'immonde Mónica Oltra, plaque d’égout du gouvernement autonome valencien présidé par un mec à côté de qui une bite semble intelligente ; il semble aller de soi que les membres et les proches de la même famille idéologique, sans se désolidariser de ces tristes personnages qui se conduisent de manière si honteuse, mériteraient également de figurer dans les poubelles de l’histoire dont les électeurs n’auraient jamais dû les faire sortir. Que nenni ! Vous n’y êtes pas du tout ! Ils festoient en public en célébrant les exploits de leur vice-présidente, mise en accusation pour des broutilles forgées de toutes pièces par des nazillons …

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Refus de lire le gros pensum d’une conne à la retraite, disciple d’une inimaginable enflure (de la « Complu » !), à la retraite aussi. Ils sont comme ça, nos universitaires à la retraite, toujours assurés d'avoir une quelconque importance, au point d'en devenir indispensables. Ils doivent s'imaginer plus ou moins qu'après leur mort ils seront accueillis en paradis par les sanglots de reconnaissance et les tremblements de gratitude de tous les vrais écrivains sur lesquels ils auront tristement grouillé leur vie durant, tels des bataillons de larves sur une charogne baudelairienne.

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Relus deux livres de G. Lenotre (Le tribunal révolutionnaire ; Le baron de Batz) que j’avais achetés à Bayonne, chez Gilbert Arragon, un joli lot en très bon état. J’avais eu avec lui de drôles de discussions à propos de son mystérieux pseudonyme « G. » qui cachait, à en croire ce vétéran bouquiniste, un indiscutable « Gaston ». Ma curiosité me poussant à aller voir plus loin, il semble bien que la BNF se trompe sur le prénom et le nom de plume de G. Lenotre. Théodore Gosselin dira lui-même que : « Le G. que j’ai mis devant ne signifie ni Georges, ni Guy, ni Gaston, ni même Gédéon, comme certains le croient et le disent, mais tout simplement Gosselin, qui est mon nom de contribuable. » Quant à Lenotre, il n’a pas d’accent circonflexe, tout inspiré qu’il soit du nom, séparé et avec circonflexe, du jardinier André Le Nôtre, son arrière-grand-oncle en l’occurrence. Tout cela n’est pas bien grave et ne change rien à la truculence et l’érudition de ses écrits. Théodore Gosselin fut bien élu à l’Académie Française sans jamais y siéger, une crise cardiaque qui devait l’emporter lui empêcha de prononcer son discours de réception. A. Mathiez, le grand historien de la Révolution, dans un long article d’une rare férocité (M. G. Lenôtre [toujours accentué !] peint par lui-même ou l’élève des jésuites qui renié ses maîtres) démolit l’œuvre et la personne de celui que Franck Ferrand élit sur Europe1, en 2013, « pape de la petite histoire » et toujours réédité, à la grande satisfaction de tous ses nombreux amateurs. 


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« Pouvoir créer de l'argent ex nihilo, c'est s'approprier une fraction indéfinie de la masse monétaire globale, donc réduire indirectement les dépôts du public. » Eustace Mullins
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“Al Emérito se le colmó de elogios y cualidades que ni le pasaban por la cabeza a él mismo, aunque acabara creyéndoselo. No hagamos trampas al solitario; no lo inventó Franco, ni la Transición, fuimos nosotros quienes nos lo fuimos construyendo a la medida de una sociedad crédula y susceptible de volverse importante. Él siguió a lo suyo, como siempre, sin detectar que esa sociedad había madurado más que él. Y entonces ocurrió lo inevitable; apareció el original, cuando creíamos que teníamos al fin una copia perfecta.”
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“… los protagonistas de ayer ya no tienen edad para aspiraciones políticas que no sean comederos”
Gregorio Morán, La pelea con nuestra historia, Vozpopuli 17-06-2022

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J’ai toujours utilisé avec Adèle, dès qu’elle est née, l’espagnol chaleureux d’un monde disparu, chargé des arômes, des voix, des histoires et des chants des miens, des nôtres, pour qu’elle reconstruise dans son imaginaire un territoire dans lequel ses grands-parents vivaient leur lointaine (et heureuse !) enfance, avant de devoir assister impuissants au festin des cochons …

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