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Notre erreur consiste probablement à voir
la presse comme un quatrième pouvoir, ce qui, pour qui observe les médias résulte
risible : loin de chercher la vérité, encore plus loin de fournir au public une
source d’information équilibrée destinée à son édification, la presse actuelle
n’est plus que le reflet quasiment parfait des discours officiels, pour tous
les sujets. Elle n’est plus qu’un organe de propagande qui récite la leçon
officielle et ce n’est que quand on approfondit qu’elle se trouve déstabilisée.
Et même dans des cas flagrants de mensonge et d’obscène manipulation, elle se
réfugie derrière les dogmes officiels. La peur y est bien sûr pour quelque
chose, les subventions sont la manne bienfaisante dont elle dépend, la pauvre, mais
le confort intellectuel aussi, pour une large part.
Ma petite fille repartie, je reprends l’écriture de ce blog mais, que voulez-vous, Il ne se passe rien de nouveau. Des variants qui se baladent comme chez eux, surtout un tout nouveau du nom « variant indien » qui, pour parler comme les bouffons au pouvoir, « suscite les plus vives inquiétudes », des vaccins dont on accélère toujours l’inoculation, des ministres qui causent pour ne rien dire si ce n’est l’hystérique campagne électorale de Madrid, convertie par les soins de la coalition au pouvoir central en une interminable bataille de bouses. J’ai été un moment tenté par un articulet avec ça mais il ressemblerait à tous ceux qui l’ont précédé. Seule la date changerait et ce ne serait pas une nouvelle. Comme n’est pas une nouvelle que ce pays, qui a commencé à pourrir par la tête du plus affectueux des monarques (Campechano 1er, le Bienveillant !) voit l’infection gagner le corps entier. L’Espagne agonise sous la baguette d’un esbroufeur fort de l’appui indéfectible de toute la racaille médiatique et audiovisuelle, ne troublons pas ses derniers instants. Notre époque est déprimante à plus d’un titre. Mais notre classe politique l’est plus encore. On a en effet l’impression d’un concours à celui qui nous enfoncera le plus dans la merde. Je commence à douter sérieusement qu’on puisse se sortir d’une embrouille de ce calibre. Nous en sommes encore à envisager obligatoirement (force est donnée à la loi!) de confier le gouvernement du pays à des enfoirés qui, depuis quarante ans, ont accompagné copains comme cochons cette œuvre sinistre de démolition. Depuis Suárez jusqu’à l’escroc magouilleur actuel à la tête du conseil de ministres en passant par González-ni-de-Flick-ni-de-Flock, Aznar-la-Moustache-torche-Bush, l’inquiétant bouffon Rodríguez Zapatero et Rajoy le flemmard, ils nous ont tous, sans exception, enfoncés dans un trou qui nous ensevelira vivants. Les seuls qui n’aient jamais trempé dans la combine resteront toujours les moins votés. Toujours la balance hésitante entre « moisis » et « pourris ». Voilà le choix où nous en sommes réduits et qui nous sera une fois encore imposé, même si le grotesque personnage présidant l’assemblage de chèvres et de choux de son conseil de ministres se voit forcé, après les élections madrilènes, à modifier en sa faveur la date de la proche échéance électorale, car les électeurs n’auront jamais le courage de réclamer une réforme de la loi électorale en vigueur. Il faudra bien attendre, après tout, le retour d’un temps de sagesse (tant attendu !), de modération et de compétence, celui dont les Suisses profitent encore après des siècles pour avoir su se débarrasser des cons de toute espèce qui font parmi nous leurs choux gras. Mais, rassurez-vous, Chignon-chic, qui rêve déjà d’un avenir de star médiatique, et Madame se feront toujours du beurre aux frais de la princesse. Après que Monsieur a quitté la vice-présidence du conseil ils bosseront deux fois moins. Ce qui ne leur demandera pas d’efforts supplémentaires vu qu’ils ne bossaient déjà qu’à moitié. Ce genre de charlatans, ça me gave ! Les plus perspicaces d’entre vous s’en doutent peut-être déjà : mon enthousiasme pour l’opéra-comique podémite est assez tiède.
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Dimanche 25 avril. Anniversaire des
œillets au Portugal. Réécoute nostalgique de Grandola Vila Morena. Philippe Sollers invité de Remède à la mélancolie, à dix heures sur France Inter. « Je suis
résolument hostile à la mélancolie », déclare-t-il d’emblée. « Comme je suis
innocent, je ne suis pas mélancolique », ajoute-t-il en se revendiquant du
bonheur. Titillé en lui rappelant qu’il s’est prosterné devant le pape, il
répond « J’ai été béni par un saint. J’en ressens les avantages tous les jours
».
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D’autres (si vieux !) souvenirs ravivés par la vieille photo de El vivero (voir billet précédent). Il faut dire que, bien que né dans la campagne castillane et y ayant passé mes plus jeunes années, je n’ai plus jamais gardé le contact avec la vie campagnarde et que depuis presque soixante ans, j’ai vécu complètement coupé d’un environnent rural. Pourtant, voir tuer un animal, que ce soit une poule, un lapin ou un cochon ne m’a jamais choqué et encore moins traumatisé. A El Vivero, mes parents élevaient poules et lapins. Il fallait bien en passer par là pour les retrouver dans leurs assiettes. L´évolution hygiéniste a bientôt eu raison de ces activités. Tout a été aseptisé et on en est aujourd’hui à une niaise sensiblerie menant à l’antispécisme, plaçant l’animal à égalité avec l’humain. Plus qu’un progrès cela me semble une dégénérescence découlant d’une rupture entre l’homme, la nature et sa culture. Quand on s’indigne autant, voire davantage, de la mise à mort d’animaux, nés et élevés pour ça, que de l’égorgement d’humains par des fanatiques, je crains qu’on se prépare mal à affronter les menaces qui se profilent. Je me rappelle avoir vu mes parents aidés de quelques personnes abattre dans l’arrière-cour, comme dans une cérémonie, le cochon qu’ils avaient nourri toute l’année. Gestes et outils restaient les mêmes. Par un matin d’hiver, les protagonistes se retrouvaient dans la ferme en toute légalité, car au contraire d’aujourd’hui, l’abattage du cochon était autorisé ailleurs que dans un abattoir. Le saigneur de cochon arrivé, la première étape consistait à sortir le porc de sa bauge, ce qui n’allait pas de soi. L’intrusion du saigneur et de ses assistants dans son logis semblait inquiéter l’animal qui se débattait et poussait des cris aigus. Des cordes nouées à ses pattes et à son cou permettaient de l’en extraire. On lui entravait ensuite les pattes pour l’immobiliser puis le tueur lui tranchait la gorge et son sang était recueilli dans un grand récipient. On procédait ensuite au brûlage des soies. Le cadavre du porc était placé sur un lit de paille auquel on mettait le feu. Opération délicate car un feu trop vif endommagerait la couenne. Les flammes éteintes, on grattait la couenne après quoi on passait à suspendre à une grosse poutre le cochon par les pattes arrière ou à le placer sur une échelle où on l’attachait également par ses pieds arrière et on le plaçait contre un mur pieds en haut et tête en bas. Le saigneur lui ouvrait alors le ventre et en extrayait viscères et boyaux qui seraient retournés, grattés et nettoyés afin des participer à la confection du boudin, des saucisses et autres andouillettes. La bête était ensuite débitée et sa viande mise dans des récipients emplis de sel ou encore hachée pour préparer la charcuterie. La graisse serait fondue pour en faire du saindoux. Cette pratique multi-centenaire, faisait partie de leur culture, à présent totalement disparue… Voilà la cancel culture (culture de l’annulation ?) si chère aux Amerloques bien à l’œuvre !
Alors que, dans la société espagnole promptement oublieuse, la consommation d’ouvrages formatés, vite écrits, vite lus, vite disparus des rayons, prépare le grand public à l’immersion dans des idées prêt-à-porter d’un volume quasi surhumain, les œuvres sérieuses sur quoi que ce soit, vu qu'elles exigent toujours un effort, ont vu leur lectorat décroître hormis pour ce qui est des classiques prédigérés plus ou moins ancrés dans la tradition scolaire. Et encore! La littérature sur la mémoire historique a suscité en dépit de cela un afflux de productions, majeur sans doute que ne le requiert la demande, les œuvres critiques du passé franquiste y compris dans la fiction, étant accessibles depuis longtemps, bien avant l'arrivée au pouvoir de l'actuelle coalition. Tel ne fut pas le cas en Pologne, en Hongrie, en Tchéquie, en Slovaquie, dans les pays Baltes, en Bulgarie, en Roumanie, etc. Ça l’a été moins dans l’ex-Yougoslavie où des auteurs carrément anticommunistes, genre Soljénitsyne, étaient publiés avant même la chute du Mur et l'éclatement sanglant de la Fédération. Avec des cas particuliers, comme en Albanie où la pratique du français, très répandue dans l’intelligentsia, donnait à beaucoup accès aux éditions existant dans cette langue une fois disparu le pathétique Enver Oxha. Pour en revenir chez nous, un abîme sépare les travaux de recherche, méticuleux, hônnetes et professionnels, d'un P. García Colmenares, entre autres, de celui des fantoches consacrés par les clans du requinat supérieur (The spanish Holocaust, etc). Quoi qu’il en soit, faites attention : la poubelle jaune, c'est pour le recyclage. Les livres de merde se mettent dans le compost.
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« Avec mon profond mépris. » J’aime bien cette formule pour conclure une lettre à une ordure arrogante. Et pourquoi pas : « Je vous mépriserais bien, si vous en valiez la peine » ou, faisant un peu trop confiance au destinataire, le laconique « Avec mes compliments choisis. »
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