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"Assez tôt, j’ai compris que je n’allais pas pouvoir faire grand-chose pour changer le monde. Je me suis alors promis de m’installer quelque temps, seul, dans une cabane. Dans les forêts de Sibérie.
J’ai acquis une isba de bois, loin de tout, sur les bords du lac Baïkal.
Là, pendant six mois, à cinq jours de marche du premier village, perdu dans une nature démesurée, j’ai tâché d’être heureux.
Je crois y être parvenu.
Deux chiens, un poêle à bois, une fenêtre ouverte sur un lac suffisent à la vie.
Et si la liberté consistait à posséder le temps ?
Et si le bonheur revenait à disposer de solitude, d’espace et de silence – toutes choses dont manqueront les générations futures ?
Tant qu’il y aura des cabanes au fond des bois, rien ne sera tout à fait perdu."
Sylvain Tesson, Dans les forêts de Sibérie
Deux chiens, un poêle à bois, une fenêtre ouverte sur un lac suffisent à la vie.
Et si la liberté consistait à posséder le temps ?
Et si le bonheur revenait à disposer de solitude, d’espace et de silence – toutes choses dont manqueront les générations futures ?
Tant qu’il y aura des cabanes au fond des bois, rien ne sera tout à fait perdu."
Sylvain Tesson, Dans les forêts de Sibérie
Je m’en veux d’avoir
posté cet énorme poncif. À (long) terme, la vie tout le temps loin des autres
devient intenable. Trop littéraire, trop ressemblant à retraite-prétexte pour
en faire un livre (comme j’écrivais il y a quelques jours à M. Sánchez-Ostiz à
propos de sa réaction à la lecture du livre de Philippe Lançon : je vis
une tragédie, pleurez bonnes gens dans vos chaumières… et, puis, hop, j’en
profite pour écrire un truc et qu’on me tende mes micros partout !). Je
l'ai lu comme réaction colérique à cette réalité de merde qu’il nous a été donné
de vivre, finalement sans grand intérêt, puisque les dés sont pipés depuis très
longtemps. Et je suis tombé connement dans le cliché. Ça m’arrive aussi avec
des textes de l’Onfray, j’aime et puis je déteste tout de suite pour re-aimer quelque
temps après… Contradiction, quand tu nous tiens ! Je me dis à moi-même en
ma faveur que ces moments de délectation/envie me viennent sans doute de mon
obsession pour le silence. Presque une chimère dans nos villes de merde. Hier
même, pour pas aller plus loin, refus hautain d’enlever la musique ou, au
moins, d’en baisser le volume dans un resto qui nous foutait dans les gencives
du rock à nous péter les oreilles en bouillie pendant qu’on essayait tant bien
que mal de faire honneur à une superbe côte à l’os…
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