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mercredi 20 juillet 2016

Sûr que nous pouvons … ?



Les sociétés européennes du sud cherchent, dans l’agitation stérile des mouvements non-conformistes épars, les raisons de ne pas désespérer définitivement, de ne pas devenir complètement apathiques, ce qu’elles sont en bonne partie depuis longtemps. Changement, révolution, non-conformisme ? La démocratie réellement existante, comme un vieux vampire, y a déjà trouvé tous les éléments de « rénovation » nécessaires pour ne transformer rien du tout, maintenir les catégories spéculatives qui dominent l’économie et se complaire dans son rôle de mur de soutènement face à « l’extrémisme », vieille idole bien crevée, que les commentateurs et l’interminable liste des « faiseurs d’opinion publique » associent avec populisme, lépénisme, homophobie, intolérance, etc. Les pistes apparaissent trop brouillées. Le monstre d’aujourd’hui n’a plus de chemise brune ou noire. L’antisémitisme des classiques de la droite extrême se retrouve aisément aux rangs de l’extrême gauche, penchant pour les Arabes (surtout Palestiniens) et sympathisants avec les islamismes de tout poil. Kurdes et Iraniens, pas Arabes du tout, compliquent encore le tableau pour ne parler que d’eux, car si on saute par-dessus les appartenances ethniques et la religion pour leur préférer la géographie on retrouve vite les USA, la Russie de Poutine bras dessus bras dessous avec les héritiers d’Hugo Chavez et l’imputrescible kleptocratie cubaine[1]. Les discours « radicaux » de ce que Norman Bookchin avait appelé dans un livre irremplaçable[2], « vieille racaille des années trente », apparaissent et prennent de l’ampleur médiatique à l’ombre des simili programmes Ikea qui n’engagent plus à rien, puisque l’engagement principal est maintenu : bonheur individuel et collectif dans la productivité. Ces mouvements, qui aspirent de l’intérieur du capitalisme à détrôner le « capitalisme », espèrent de leurs ridicules propositions de plateau de télévision et de leur bagout de VRP, grâce à une présence infatigable auprès des médias idiotisés qui les cajolent, susciter des éléments de provocation et de scandale qui leur permettraient d’arriver au pouvoir. Ils se libèrent de leurs limitations personnelles et intellectuelles pour faire de la violence verbale contre « la droite » et des exclusions bien réelles, mais nullement combattues, le moyen même de s’imposer et d’imposer leur propre conception de la « révolte », pétrie de toutes les formes de bienpensance, couvée par les structures idéologiques anglo-américano-sionistes qu’ils prétendent si bien combattre.


[1] Dont le fauteuil symbolique est toujours occupé par l’éternel patriarche barbu, le Líder Máximo, le vieux ringard, zombie en survêtement, qui fait peur aux passeurs d’âmes : il ne se laisse voir que des curetons du Vatican à chaque visite de son île-du-Docteur-Moreau …
[2] El anarquismo en la sociedad de consumo, Kairós, Barcelona 1976

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