N’étant moi-même anonyme nulle part, je demanderais à qui désirerait laisser un commentaire de ne pas le faire anonymement. Je déteste l’anonymat. Quand on dit quelque chose, on doit en assumer la responsabilité, sinon ça n’a aucune valeur.
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Chaude lumière du vieil or crépusculaire qui entre par la fenêtre ouverte dans la pièce du Philosophe en méditation de Rembrandt. Et l'odeur du feu. Rencontre heureuse de deux feux, celui du crépuscule et celui crépitant lentement à droite et qui laisse son reflet sur le visage de l'homme qui veille à ce qu'il brûle correctement. Une poignée d'idées chauffent dans les lueurs brumeuses et dansent sur le mur jaune suspendues par la queue. Le sage qui semble endormi et l'ombre de l'autre qui se penche pour remuer les braises en silence pour ne pas le troubler.
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Communication codée : les oiseaux du matin tiennent à nous informer
qu’il fait jour, juste quand nous voudrions dormir encore un peu. Depuis je ne
sais combien de jours, les terrasses de notre Zabaltza Plaza ressemblent à un décor de cinéma où
la pluie serait protagoniste indiscutable. Il ne se passe quasiment pas d’heure
sans que les serveurs ne soient pas obligés de faire descendre un auvent à
cause d’une averse aussi dense que brève. Je ne me souviens pas de quand date
le dernier bel été à Irun. Les touristes qui viennent ici pour éviter la
chaleur ont raison. Qu’ils n’oublient pas leurs parapluies ! Ce temps médiocre
me permet néanmoins de lire plus longtemps que jamais. Sur les pots du jardin,
les fleurs et plantes des différentes espèces, si bien entretenues par R., redoublent
de splendeur sous la lumière verte et la haie demande à cris d’être tondue par
un professionnel. Entre deux lectures et entre deux averses, je me risque à
fureter dans la bibliothèque à la recherche de livres que je pourrais
éventuellement offrir. J’en trouve plusieurs que je mets de côté en attente d’une
main qui voudrait les rouvrir. Beaucoup de fenêtres fermées autour, les gens
sont sans doute partis en vacances. Volets clos et grand silence. Je souris en
pensant aux appartements d’Alicante, fenêtres grand ouvertes tout le temps, où
les habitants ont trouvé la parade aux menaces de la télé. Elle reste allumée
toute la journée mais personne ne la regarde. Sauf les enfants, ces victimes,
qui n’y échappent pas. Longue promenade, l'après-midi, dans la baie de Tingudi. Nous découvrons une jolie terrasse, Obakartier, à Belcenia, et immédiatement après, au nouveau fronton Daniel Ugarte, une jolie inscription en basque se demandant ce que serait ce pays sans la pelote basque ...

***
M., notre fille qui n’avait pas deux ans et n’avait jamais vu tomber ces
flocons légers qui font froid dans le cou et s’exclamait dans la fenêtre :
« Maman, de petits pigeons tout blancs ! »
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Je puis admettre beaucoup de choses, à
l'âge que j'ai, ce n'est pas très difficile. Je pourrais par exemple convenir
que je ne suis pas sûr de tout ce que j'ai écrit dans chaque ligne que j'ai écrite, de ce que
je rédige dans chaque post. D’ailleurs, il n'y a pas grand-chose dont je sois
absolument certain. Mais je peux tout de même déclarer ouvertement que beaucoup
de textes de gens connus sont ennuyeux, et me rendormir tranquillement, sans
forcer la note. Et puis il faut bien que quelques vérités, très peu nombreuses,
tiennent le coup, malgré tout, jusqu'à la fin, qu'on puisse se reconnaître dans
le miroir, le matin. Il y a si peu de choses qui résistent au temps. Autant les
critiquer sans complexe. Il y a énormément de livres que je n'ai pas su
aimer, que je n'ai pas été capable d'aimer comme il l'aurait fallu. Il n'y a
pas un mois qui passe sans que je constate que mes goûts changent, et très
souvent dans un sens imprévisible. Ces choses-là sont passionnantes à observer,
même si elles peuvent inquiéter. Le goût littéraire a toujours été la
grande inspiration de ma vie autant privée que professionnelle pour briser les
grisailles quotidiennes. Cette question ne cesse de me poursuivre et je vois
bien qu'elle éclaire tout le reste, qu'elle fait ressortir des questions, des
amours et des détestations, des instants de bonheur et d’intervalles d’écœurement
: pourquoi aime-t-on certains auteurs et pas d’autres, qu’on déteste, en
fonction des propres changements intérieurs ?

Car l'amour et la détestation ne
s'excluent pas, en ce domaine, au contraire. La force de ce qu’on écrit
par rapport à la vie qu’on vit, justement, est l’une des formes qui, déjà dans
ma jeunesse, me semblait la formule la plus intéressante, la plus difficile, la
plus imperméable aux clichés, et j'ai cru, et je maintiens dans le déclin de ma vie,
qu'elle est aussi la forme de la plus extrême exigence. Ce n'est pas pour rien que les
chefs-d'œuvre les plus incontestables de la littérature de tous les temps répondent
à ce critère. Elle est devenue, cette forme, quelque chose qui m'a troublé en
permanence et je sens toujours qu'elle m'accompagne dans tout ce que je prends
entre mes mains. Avant même d’en lire une ligne, avec l’envie, lecture faite,
de communiquer mes impressions à d’autres. Intellectuellement, cela répond à la
modalité « d’engagement » qui me plaît davantage, parce qu'elle
s'affronte à la dualité fiction/vécu dans les faits accomplis. La science-fiction,
les chimères et utopies purement imaginaires n’y échappent pas. Le plus bizarre, intraduisible et séduisant d’un
Kurt Vonnegut, par exemple, réside justement dans
l’interconnexion entre les frontières du réalisme de son vécu, qu’il fait
ressentir physiquement au lecteur, l’anéantissement terrifiant de Dresde sous
les bombes alliées et la descente dans le plus profond du champ du fabuleux, du
fantastique, de la main de Billy Pilgrim, drôle de "pélerin" sur le plus terrible des chemins. Et puis, il y a pas mal de
fiction dans
la vie réelle, en même temps que de
réalité dans la plu excentrique
fiction.
Une vie d'homme n'est-elle pas une changement permanent sur l’immutabilité
apparente ?
***
Guardado en la tartana de
hojalata

“Era flipante ! (sic)”. Mi dulce Adou, “radiante y alerta como un
aleph”, mientras yo le contaba los cuentos por la noche, no veía al día
siguiente, ya de día, al Zampapanes atravesar corriendo el camino para esconderse
detrás de la ermita de San Marcial. Pero sí creía, imperturbable, en cada
historia de Abul Quasimi, el tamborilero de Bagdad. En los viajeros misteriosos
por los caminos de Egipto, en las historias de Sheherazade al sultán Shahriar. En
el cortejo de la Santa Compaña bordeando el caserío Xenperenea. En elfos y
lamias, en zapaterillos o sastres valientes y en ogros muertos de hambre, en el
Tío del Saco, en ballenas perdidas en los remotos mares que algún navegante confundía
con islas despobladas, en haditas cautivas en frascos de cristal, en magos imitadores
del gran Merlín y en los ardides de la Princesa Micomicona poco dispuesta a matrimoniar
con el gigante Pandafilando. En el recuerdo quedan chispas de la fiesta de cada
noche, de infinitas aventuras con héroes de sueños que no robará nadie, compañeros
de viaje en el océano fabuloso que cientos de pescadores de cuentos han recorrido
para amarrar sus barcas en recodos de la memoria de incontables abuelos.
***
Derrière les grotesques formes partitocratiques de démocratie parlementaire à l’espagnole sous
le gouvernement frankenstein sanchiste, les forces agissantes sont des bandes
qui se concurrencent entre elles et s'allient pour le pillage et la répartition
du butin. Le modèle de gouvernement adopté par la monarchie partitocratique, sous
le dernier Bourbon, est l'association de malfaiteurs. Selon les termes attribués dans de différentes procédures en cours relatives aux grands personnages et aux petits personnages du microcosme qu'est ce sanchisme rédempteur et immaculé au pouvoir. Des scénarios politiques qui font rire à partir d'expériences qui font mal. Surtout, qu'à la rentrée, le comique risque de monter et ne plus cesser, avec le dramatique de la main de la tyrannie, des humiliations sans compter des gouvernés au gré des humeurs des sinistres gouvernants et de la cécité simulée des soutiens d'un "pouvoir progressiste à reculons" pour prolonger la kermesse.
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