Pour l’édification des générations du
futur. Et des actuelles… quand on pense à tant d’ « atrocités »
documentées sur mesure...
https://rarehistoricalphotos.com/weeping-frenchman-1940/
Non, malgré les apparences, ce monsieur ne
pleure pas, inconsolable à côté d’une femme qui applaudit, bien sereine, elle, au
passage des troupes allemandes dans les Champs Elysées à Paris après
l’armistice en juin 1940. Erreur ! Monsieur Jérôme Barzetti fond en larmes,
en septembre 1940, à Marseille, au passage des troupes françaises embarquant
pour l’Afrique. Ces images, la revue LIFE (édition du 3 mars 1941 ; le
« créatif » Franz Capra ?) s’en est servie, en tant que
propagandiste alliée, pour les insérer dans un autre flot d’images illustrant
l’entrée de la Wehrmacht à Paris. Les centaines de légendes concernant cette photo
et glosant l’émotion, le courage, l’impuissance de ce citoyen exemplaire, etc.
ne sont que du pipeau. ---
Non, Robert Capa n’a pas capté juste le
moment de la mort d’un milicien en 1936. Il y a eu « interprétation ». Si
vous avez le temps, l’envie et la curiosité, visitez :
EastRiver:
MUERTE DE UN MILICIANO (1/5): HISTORIA DE UNA FOTOGRAFÍA MÍTICA
(ramoneastriver.blogspot.com)
Fotorreporteros
de guerra (2): Robert Capa - MiquelPellicer.com
La
verdad sobre Robert Capa | El Diario Vasco
Et,
par la même occasion :
Juan
Antonio Ríos Carratalá, La mirada del documental. Memoria e imposturas, Publicaciones
de la Universidad de Alicante, 2014 (ISBN 978-84-9717-335-3, pp. 49-60);
José
Manuel Susperregui Echeveste, Sombras de la fotografía, EHU/UPV Servicio
Editorial, 2009 (ISBN 978-84-9860-230-2)
***
Les États-Unis ont livré des bombes à fragmentation à l'Ukraine. La dynamique et l'intensité de la lutte n'en seront pas modifiées pour autant. Ces bombes ne changeront pas l'issue de la guerre, qui se joue à un autre niveau, où l'OTAN a déjà échoué. Ce niveau est celui de la guerre électronique, dans laquelle les Russes ont démontré depuis le 4 juin leur capacité à brouiller les systèmes de communication, de commandement et de contrôle, les systèmes de défense aérienne occidentaux et les radars de combat de contre-batterie. Les militaires de l'OTAN ont eu la mauvaise surprise de constater que leurs systèmes « hors pair » basés sur les séries Motorola DP1400 et 4000, d’un design élégant et d’un poids de 200 gr., étaient inutiles. Dans les 10 minutes qui ont suivi le lancement de la « contre-offensive », les forces armées ukrainiennes étaient devenues sourdes. D'après les résultats, il semble que la communication dans les unités russes ait fonctionné de manière assez satisfaisante avec leurs lourdes boîtes d’un 1,2 kg. Ils ont également été surpris que les essaims de drones préparés pour le soutien n'aient pas décollé et que ceux qui l'ont fait soient allés n'importe où. La surprise a suivi lorsque les radars russes ont détecté l’endroit de lancement de ces drones et ont fait exploser les positions dans lesquelles ils étaient stockés. Et la plus grande frayeur lorsque les véhicules blindés ukrainiens ont été traqués par des hélicoptères russes au milieu de la nuit et que d'autres ont été détruits soit par des mines, soit par des embuscades de drones nomades ou par d'autres armes que personne ne connaît. Pour ajouter au sarcasme, les défenses aériennes de l'OTAN couvrant l'opération n'ont pas fonctionné du tout, et les hélicoptères et les avions d'assaut russes ont opéré sans pertes. Les soldats ukrainiens croyaient qu'ils avaient un avantage : les systèmes OTAN de vision nocturne. Mais il s'avère que les soldats russes avaient eux aussi une vision nocturne, d’une égale ou meilleure qualité. Mais le plus dur a été de réaliser que le renseignement russe en savait autant ou plus que celui de l'OTAN. Ils avaient convaincu l'armée ukrainienne qu’ils étaient les seuls à avoir des satellites de reconnaissance, des drones stratégiques qui voient tout, qu’ils étaient les seuls, eux uniquement, à écouter tout le monde secrètement, mais... il s'avère que les Russes ont attaqué la plupart des lieux de stockage et de concentration des troupes des forces armées ukrainiennes à l'arrière. On pourrait, si ça se trouve, parler de l'entraînement de l'OTAN pour former des chasseurs de combat, mais ce serait humiliant à l'excès. Après deux semaines d'attaques de ce type, l’armée ukrainienne n'a pas réussi à pénétrer dans la zone de sécurité russe et a subi de lourdes pertes en équipement et en effectifs. Après, l'armée ukrainienne et ses conseillers de l'OTAN ont changé de tactique. Maintenant, ils attaquent constamment les positions russes par de petits groupes tactiques d'infanterie sans soutien blindé. Ce qui, évidemment, provoque la mort de soldats ce dont les dirigeants ne semblent pas se soucier outre-mesure. On dit de gros mensonges au peuple ukrainien. Les forces armées ukrainiennes utilisent actuellement des tactiques de « hachoir à viande » en raison du coût trop élevé de l'équipement occidental. Ils pensent ainsi affaiblir l'ennemi et en profiter pour faire quelque chose de « sérieux » le plus vite possible.
***
Qu'en sera-t-il encore de l’Espagne, de son « image interprétée », comme les photos ci-dessus, après les élections, juste demain ? Il vaudra mieux regarder
ailleurs. Je suis lâche, sans doute, mais je sais qu'il ne me reste que peu
d'années à vivre, et le paradis des images du passé me tend les bras, content
devant mes difficultés à imaginer l’avenir. Ils se débrouilleront très bien
sans nous, les nouveaux-venus. On ne perdra pas notre temps à les déranger. On
a essayé de leur parler, on a essayé de se faire comprendre d'eux, et l'on a dû
se rendre à l'évidence. C'est impossible. Le monde yankisé, wokisé
à fond, qui s'avance et qui s'impose ne laisse aucune place au doute : il
proclame notre défaite en tant que société « normale » en
hurlant la culture de l’effacement partout et nos paroles n'ont aucune chance
d'être entendues. Les livres nous tombent sur la figure et se referment sur
nous. Ça me fout la déprime petit à petit. Je vois la grande terrasse aux
plantes, côté nord, et le petit coin de jardin, côté sud de la maison, qui nous
séparent du monde hostile qui frappe déjà à nos portes. Je vois le grand pré submergé
par l’avancée de la brousse jusqu’aux pieds de notre haie et de l'autre côté, les
chemins qui communiquent les métairies avec leurs vaches, leurs arbres et, un
peu plus en bas, l’autoroute. Un jour proche, ils commenceront à niveler les
terrains en vue d’y construire un stade d’athlétisme et des pistes omnisports.
Il n'y aura plus rien entre notre havre de paix actuel et le ciment. On a
acheté la maison en 2002, c'était le paradis. M. était déjà partie vivre sa vie
mais venait très souvent avec N. À la maison, on parlait de littérature, de politique
du goût des vins transfrontaliers et des projets des uns et des autres. Cela ne
heurtait personne. Nous avions nos rituels et nos détestations. On pouvait disparaître
à l’intérieur de la maison comme on pénètre dans la forêt vierge. Et les
barbecues et les sorties dans des cidreries et, de temps en temps, des dîners
entre amis. Il n’y avait rien de meilleur. Il faut cultiver les amitiés fidèles,
il faut les préserver au fil du temps : ça ne s'achète pas. Après la
pandémie, les deux versants de la frontière sont tuméfiés. Ils ont pris
tellement de coups qu'on ne les reconnaît pas plus que les paysages. Où que se
pose le regard, on voit des hématomes et des plaies, des champs et des rivières
saccagées, des bâtisses défigurées, enseignes et pubs éteintes, portes de
magasins fermées et, surtout côté français des scénarios de guerre civile. On
voit bien que quelqu'un s'est acharné contre nos sociétés avec une brutalité
qui étonne. Et cela s'est fait en plein jour, sous une joie mauvaise. Nos
tortionnaires ont les dents blanches des bonnes intentions et le jarret musclé du
tchékiste. Nous sommes encore quelques-uns dont la mémoire n'a pas été
complètement formatée. Tout notre malheur vient de là. La réinitialisation n'a
pas fonctionné, pas vraiment. Nous portons nos derniers souvenirs comme des
lépreux exhibant leurs bandages. Ils nous signalent de loin, c'est une odeur
qui nous colle à la peau, c'est un stigmate indélébile. Le vent de l'Histoire
nous avait relativement épargnés mais il a fait de nous des naufragés
inconsolables. J'ai cru un temps que la lecture allait me sauver. Elle m'a au
contraire précipité dans l'œil du cyclone. Elle m'a tant appris que je suis
devenu trop obscur pour me comprendre, trop fidèle pour les aventures d'un enthousiasme
électoral passager ou pour des utopies stupidement criminelles qui tentent
toujours les plus obtus de chaque génération. Nous n'avons plus soif d'une indépendance
et encore moins d’un fumeux socialisme, mais d'un jardin, de conversations
libres entre amis, des voisins bienveillants et de parfums de paix. Besoin que
les nuits d'été nous apportent de loin la rumeur du monde. Besoin des conquêtes
simples et aimables, privées, qui nous arrangeraient comme on s'arrange entre compères
de vieille date, dans un jeu aux règles souples et changeantes. Mais ces ô combien
modestes vœux s’avèrent non-négociables aux yeux des agents du mondialisme
farfelu et des écologistes poitrinaires. Il y a trop de calme, trop de sérénité,
pour eux, de désinvolture. Et il faut tout effacer ! À commencer, les
grammaires heureuses de la connaissance et de la délicatesse et le silence, qui
permet à la langue autogérée de se faufiler entre les jambes de la radicale soldatesque
inclusiviste. Pourquoi avons-nous choisi la défaite devant le malheur ?
La vie semble nous avoir désertés, comme si elle se tenait tout entière dans
nos mémoires, ces mémoires qui nous font honte, ces phrases que l'on saccage,
ces pages que l'on arrache, ces films qu’on interdit, cette histoire méprisée
et censurée et toutes les limites que la vie avait sagement disposées à
l'intérieur de nos vies déjà complexes. Nos blessures et nos folies étaient trop
douces, si on les compare au « Bien obligatoire » sans grâce qui
partout confond l'homme et l’écrase de son triomphe obscène.
***
J’apprenais à la radio il y a quelques jours la mort de Jane Birkin et c’était, presque comme avec Johnny Hallyday, parti pour les hommages, jusqu’au ridicule, et la diffusion de chansons signées Serge Gainsbourg qu’on se garde bien de faire entendre intégralement, car elles sont aujourd’hui condamnées par le nouvel ordre moral. Depuis quelques années, les journaux s’ingénient à faire le procès de Gainsbourg, la seule à le défendre, nuances et réserves à part, étant sa fille Charlotte. On se gardera bien de montrer les images « cultes » que fit « l’immense compositeur » de sa muse, pour Lui, « le magazine de l’homme moderne », où la filiforme Birkin le se contorsionne nue entre les griffes de son pygmalion. On préfère évoquer celle qu’elle devint ensuite. Le fil de voix de ses chansons érotiques et ses rôles plus ou moins déshabillés dans plusieurs navets ont fait rêver des ados dans les années soixante-neuf à soixante et onze aux salles de cinéma qui font partie de l’histoire. Sinistre monde du showbiz, impeccablement généreux et de gauche, qui feint d'être libéré de tous les préjugés bourgeois et des envies ridicules du people mais dont la vie nous montre qu'il est en réalité régi par des lois de castes aussi impérieuses que celles de la tradition indienne.
***
Simon Leys (Pierre Ryckmans) dans un discours
qu'il prononça le 18 novembre 2005, lorsqu'il fut reçu docteur honoris causa de
l'Université catholique de Louvain, où il avait fait une partie de ses études, affirmait
: « Si l'exigence d'égalité est une noble aspiration dans sa sphère propre –
qui est celle de la justice sociale –, l'égalitarisme devient néfaste dans
l'ordre de l'esprit, où il n'a aucune place. La démocratie est le seul système
politique acceptable, mais précisément elle n'a d'application qu'en politique.
Hors de son domaine propre, elle est synonyme de mort : car la vérité n'est pas
démocratique, ni l'intelligence, ni la beauté, ni l'amour – ni la grâce de
Dieu. […] Une éducation vraiment démocratique est une éducation qui forme des
hommes capables de défendre et de maintenir la démocratie en politique ; mais,
dans son ordre à elle, qui est celui de la culture, elle est implacablement
aristocratique et élitiste. »
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