Au fond de
soi-même on sent monter progressivement chaque jour une répugnance indicible à devoir
subir le joug des creuseurs méticuleux de l'abîme collectif.
***
Il ne faut pas
chercher très loin les raisons des opinions changeantes des hommes. Le
conformisme et le suivisme que nous observons autour de nous suffisent à les
expliquer dans la majorité des cas.
***
***
Ma mère soutenait mordicus, l’expliquant à sa façon, que la plupart des actions faites par notre corps le sont à notre insu. Si l’homme devait décider de lui-même de chaque processus métabolique, chimique, électrique ou hormonal de son organisme, il passerait sa vie à ne penser qu’à ça, et cela l’empêcherait de vivre. Qu’on songe seulement aux battements de notre cœur … C’est la vie elle-même qui s’organise de manière spectaculairement efficace, sans que nous ayons à y penser. Dès que l’homme met les mains dans cette fabuleuse machine qu’est un corps, il dérègle le système en croyant l’améliorer, par impuissance et manque d’humilité.
***
Communiquer de façon inclusive ? La langue sait bien plus et bien mieux que nous comment
elle doit s’y prendre pour que sens et son enfantent d’une manière
satisfaisante, ne s’agressent pas, ne s’annulent pas mutuellement, laissent le
singulier venir à la conscience que nous partageons avec les autres. La
difficulté est donc de ne pas trop la déranger, de l’accompagner, plutôt que de
vouloir la commander, de ne pas faire écran à ce qu’elle dit à travers nous, de
la laisser parler.
***
Ma vie a été émaillée de confiances accordées, puis trahies. De projets en l’air. Certaines choses qui auraient pu compter, j’ai senti très vite qu’il fallait que je les abandonne, que je les laisse derrière moi avec le très vague rêve que leur reprise serait possible à un autre moment plus favorable, plus déterminant, plus signifiant. C’est toujours par des retours en arrière que la vie vaut d’être vécue, d’avoir été vécue. Je dis rêve car, justement, tout se passait en sorte de ne pas pouvoir rien reprendre en main après mon réveil. Je me conduisait de telle manière que les chemins imaginés s’interrompaient sans qu’on puisse en retrouver trace. Au réveil, la végétation (la vie après le rêve) avait tout recouvert. Le plein (la vie) recouvrait le vide (le rêve, la fumée). Ma mémoire insuffisante, insuffisamment préparée, indisciplinée, indomptée, ne me permettait plus de soulever le vif exubérant de la réalité qui se jetait sur des voies improbables que j’avais fantasmées pour les recouvrir de sa masse vigoureuse et inébranlable. Je perçois de temps à autre, loin dans mon intérieur, le murmure d’un ruisseau souterrain, mais je n’y ai plus accès, je ne peux plus m’y abreuver. Le temps est passé dessus rendant ces rêves-là défigurés et difficiles. Cette impossibilité me blesse extrêmement d’avoir laissé disparaître des morceaux de moi pour rien et leur absence vient me hanter comme un membre amputé ne nous laisse pas tranquilles. Des cicatrices sont encore là, et certaines douleurs (liées à des trahisons injustes, par exemple) deviennent encore plus douloureuses de ne plus avoir la possibilité de recouvrer un sens profond, un contexte explicable. Je me vois lourd et gauche, moi qui me voulais adroit et léger. Mes parents m’ont fait ainsi, et mon temps, et les morts avant moi, et les astres, et Dieu et mes désirs. J’ai cru un temps pouvoir être acteur, alors que je n’ai été que spectateur, mais ce n’est pas faute d’avoir souvent et mal joué la comédie. J’ai le souvenir de bien beaux moments, mais ces souvenirs sont de plus en plus évanescents, inconsistants et aléatoires. Les bons moments et les moins bons viennent encore habiter de temps en temps mon sommeil avant que le vrai grand sommeil emporte tout, et alors, sans doute, je les regretterai, car même la cruauté de certains d’entre eux aura été aimable si on la compare à l’oubli définitif.
***
C’est seulement lorsque ce qu’on écrit n’intéresse plus personne que l’on peut écrire vraiment, c’est-à-dire dans la liberté et la solitude inconditionnelles. Si ce que j’écris n’intéresse personne, c’est sans doute parce que je n’y suis pas. Sauf, par moments. Il arrive ça et là que mes phrases ne soient pas complètement dénuées d’être et de nécessité, mais c’est rare, et quelqu’un forcé de me lire n’y percevrait qu’absence et vacuité. Il suffit de lire n’importe quelle page de Céline prise au hasard pour savoir ce que c’est qu’une phrase pleine d’être et de nécessité. Il n’écrit jamais en vain ! Il n’a que faire de l’« écriture » ! D’une écriture qui ne serait pas reliée à l’être, qui n’en serait pas emplie. Des lignes sans-être ne sont que des lignes mortes.
***
J'ai gaspillé mes
cartouches sur des cibles qui n’étaient pas les miennes. Combien de fois ai-je tiré
sur la bonne cible ? Je ne sais plus. Je n’aurais pas pu changer une
virgule à une destinée écrite avant moi, sans moi et sans mon consentement. Le
fait d’être insignifiant, impuissant, s’avère le résultat frappant d’une leçon
bien adaptée à son objet et qui reste pour la vie, sans feinte : aucune
fumisterie, aucune embrouille, aucun détour, une économie parfaite. Nous
recevons dans l’existence beaucoup de leçons, qu’elles viennent des autres ou
de la vie elle-même, mais très peu d’entre elles ont un sens clair et
indiscutable : celle de l’insignifiance, presque quadragénaire, m’avait marqué
à jamais, car elle m’avait fait toucher du doigt cette vérité incontestable,
point cardinal de toute une existence.
***
« Lorsque Staline a accordé une audience en octobre 1948 aux trois dirigeants du PC d'Espagne, Ibarruri, Carrillo et Antón, pour leur répéter avec insistance « terpenie, terpenie, terpenie » (patience, patience, patience), à la fin de la séance liturgique, Fernando Claudín, le leader jeté aux oubliettes, a interrogé Santiago Carrillo, son ami à l’époque : « À quoi ressemble Staline ? Et le grand manipulateur a fièrement répondu : « Il a une stature inférieure à la mienne. » C'est ainsi que l'histoire devrait s'écrire et nous aiderions à célébrer les anniversaires pour ce qu'ils sont : une parodie nécessaire pour notre humilité et notre honte. »
https://www.vozpopuli.com/opinion/aniversario-oculto.html/comentarios#comments
Aussi inconcevable que cela puisse paraître, les proches de P. Sanschaise, cette merde au soleil, le disent « obsédé par sa trace dans l’Histoire » (!). Dès le début de son accession au pouvoir, P. Sánchez entend laisser son propre récit, son propre roman, selon le bref Maxim Huerta, son ministre de la culture et des sports. Sa trace dans l'histoire, c'est quelque chose qui lui parle. Avant on affirmait que le ridicule tuait ! Pour alimenter son ego, ce chef de rayon lingerie-maillots de bain, de culture au-dessous de zéro (boulettes à foison devant micros et caméras), « auteur » d’une espèce de thèse de doctorat que d’autres ont plagié pour lui sur commande et d’un culot en béton armé, ambitionne (sans rire !) laisser un vrai bilan d’homme d’état. Il ne se voit pas un président des crises : Covid, loi catastrophe « seul un oui est un oui », inflation, chômage, multiplication de la dette et explosion de la pauvreté, loi atténuant la portée du détournements de fonds publics, suppression du délit de sédition pour contenter les séparatistes catalans, mais un président des résultats et qui aura su réformer son pays. L'important pour lui, c'est l'idée que la toile d’araignée sanchiste s’éternise au pouvoir en sa personne, en assumant le risque de tout faire exploser si la corruption qui ronge son parti de l’intérieur, longtemps minimisée ou tout simplement soumise au silence des médias largement complices des escroqueries qu’ils relayent, parvenait à détruire le moral de son électorat.
***
Motion de censure au milieu du festin des porcs. Au vu des évènements du moment, après une motion de censure dans laquelle un vieux professeur (Ramón Tamames) a eu l’occasion d’appeler un chat un chat et un gangster de la politique un voyou mais sans aucune possibilité de suites institutionnelles, il est utile de faire un instantané de la situation politique et la personnalité du détraqué que nous avons au Palais de La Moncloa. Les porcs, la gueule enfarinée de fadaises, ont eu du mal à répondre à des questions bien concrètes. Passons rapidement en revue le bilan du « Docteur », le goret en chef, permettant d'évaluer sa compétence : 1. Sur le plan économique :
- Déficit budgétaire abyssal alors que les prélèvements fiscaux n'ont jamais été aussi hauts et les services publics aussi mal rendus.
- Endettement
record du pays.
- Fraude fiscale endémique (y compris chez les membres du gouvernement, Huerta, Duque… la lutte infatigable et exemplaire contre la fraude fiscale s’est vue historiquement illustrée par deux amnisties socialistes : en 1984, M. Boyer aux commandes, et Carlos Solchaga, qui voyait l’Espagne comme « le pays le plus facile pour s’enrichir », en 1991), fraude sociale de grande ampleur (avec, à titre de simple exemple, cité par M. Tamames dans son discours, un nombre de chômeurs exponentiel au moment même où des immigrés hispaniques ou marocains trouvent du travail assez rapidement ...).
- Déficit
commercial record. Même le secteur alimentaire est aujourd'hui touché : on
importe plus de produits agricoles qu'on en exporte !
- Record du taux
de la population sous le seuil de pauvreté.
2. Sur le plan du
fonctionnement du pays :
- Le secteur de
la Santé est à la ramasse. L'Hôpital est à l'agonie, avec manque de personnel,
manque de lits, manque de matériel. La Recherche est au point mort. De plus en
plus de gens interrompent leur suivi médical pour raisons économiques. L’Espagne
avait un secteur de la Santé des plus performants du monde il y a encore très
peu d’années...
- Effacement dans
le domaine de l'énergie nucléaire et désormais très en retard dans cette
technologie.
- L'éducation est
devenue une usine à crétins : le pays plonge dans les profondeurs du
classement PISA mondial. De surcroît, le ministère et les conseils des communautés
autonomes s'occupent aujourd'hui davantage de ce que les enfants ont dans la
culotte que de ce qu'ils ont dans leur tête.
- La délinquance
est à la hausse sur tous les plans : vols, cambriolages, agressions, meurtres,
viols, squats. La part des affaires non résolues est vertigineuse, par manque
de moyens et de personnel et tout simplement parce que ces affaires se
multiplient.
- La Justice,
vérolée par l'idéologie, joue allègrement avec la règle du deux poids deux
mesures selon que le coupable est national ou immigré : sévère ou peut-être
juste dans le premier cas, mais laxiste dans le second. Elle est désormais
décrédibilisée aux yeux de l’opinion publique qui ne lui fait plus confiance. La
grève des greffiers au niveau national depuis janvier n’as pas arrangé les choses…
- Le patrimoine historique
et culturel part en lambeaux, à la fois pour des raisons idéologiques de
désintérêt et des raisons économiques, les deux étant liées. Des monuments
historiques ne sont pas entretenus, le patrimoine naturel (abandon du fauchage
et des pâturages, etc.) est souvent à l’abandon et la biodiversité sans
protection.
- Une immigration
sans contrôle réel : ça bascule entre l’euphorie gouvernementale et des estimations plus en contact avec la réalité, après la pandémie.
- La liberté
d'expression n'existe presque plus. La autocensure est partout, les médias
mainstream, les privés comme ceux du service public, sont à la solde du
gouvernement grâce à la manne des subventions.
***
***
***
***
Une nouvelle définition du terme woke le ferait apparaître comme une idéologie fondée sur une pureté morale intransigeante centrée sur les questions d’égalité, de justice et de défense des minorités, dont la sensibilité exacerbée sous l’effet de la propagande médiatique prégnante et culpabilisante du système, se trouve détachée de toute conscience critique réfléchie et va directement des émotions individuelles à la pensée. Ce qui pose problème réellement, ce n’est pas cette prétendue pureté morale woke, mais la dévaluation culturelle, par le système lui-même, autant de la parole que de l’écrit réfléchis, et l’imposition politique, par l’oligarchie supranationale du mondialisme noir déguisé en ange de lumière progressiste, de la plus abjecte idéologie néolibérale. Les aspects apparemment critiques de cette bruyante imposture armée de réprobations et d’anathèmes, ne sert concrètement que les fantasmes des activistes gauchistes de l’éthérée société ouverte (aux dollars) de Soros. Ce qui, à l’évidence, fait d’eux les idiots utiles inconscients du chaos pourtant bien réel organisé par le système néolibéral, toujours effectif depuis près d’un demi-siècle. Au demeurant, c’est ce rejet de la culture humaniste dans sa dimension critique au service de l’intérêt collectif qu’une ultra-gauche de pacotille, issue de la politique culturelle étatsunienne, cherche à prescrire dans l’opinion publique. Les seules œuvres du wokisme de masse, valorisées urbi et orbe, n’ont qu’une portée marchande, ne sont que des produits d’une industrie vidée de sens et stupide qui règne à l’échelle occidentale et que reflètent infatigablement tous les médias officiels.
« On ne peut toutefois saisir pleinement les enjeux de cette américanisation mentale continue de la gauche, sans prendre d’abord appui sur l’analyse par Orwell du délire idéologique stalinien. A ses yeux, en effet, ce dernier trouvait son origine première dans l’essor massif, depuis la fin du XIXe siècle, de ces nouvelles classes moyennes urbaines (et donc de l’intelligentsia qui leur est liée) chargées d’encadrer les progrès du capitalisme sur le plan technique, managérial et culturel. Soit, en gros, ce qu’André Gorz appelait les « agents dominés de la domination » et Bourdieu « la fraction dominée de la classe dominante ». Or, cette nouvelle intelligentsia dominée/dominante allait très vite comprendre que les partis ouvriers offraient un tremplin idéal à son « désir secret de tenir le fouet » (Orwell) et de devenir calife à la place du calife […] Or, peut-on dire, de ce point de vue, que les choses aient radicalement changé depuis l’époque où Orwell développait cette analyse ? Oui et non. Oui, bien sûr, puisque la gauche mitterrandienne a fini par faire sienne la thèse que soutenait Foucault dès 1977 selon laquelle « tout ce que la tradition socialiste a produit dans l’histoire est à condamner ». Non, en revanche, si l’on s’en tient à la description donnée par Orwell, dans 1984, de la caste dirigeante d’Oceania (« elle était surtout composée de bureaucrates, de techniciens, de leaders syndicaux, d’experts en publicité, de sociologues, d’enseignants et de politiciens de métier »). Elle anticipe en effet de façon troublante la composition sociologique actuelle du noyau dirigeant de presque tous les partis de gauche. A ceci près que, dans l’intervalle, ces partis ont aussi perdu – métropolisation oblige – l’essentiel de leur base militante populaire. Et avec elle, ce minimum de bon sens qu’imposait encore aux intellectuels middle-class de l’époque stalinienne, le fait de conserver un lien avec le monde des travailleurs. Or, si le ressort ultime du délire idéologique n’est pas tant le projet socialiste en lui-même que sa confiscation par une intelligentsia dominée/dominante dont le « progressisme » spontané masque, en réalité, la volonté de puissance et le désir de régenter en totalité la vie des autres, on s’étonnera donc moins qu’une gauche réconciliée avec le libéralisme et plus « gentrifiée » que jamais soit devenue de nos jours aussi perméable au wokisme. » Jean Claude Michéa, « L’écologie politique est-elle en pleine déconstruction ? », in La Décroissance nº 197, mars 2023
***
J’ai beau
chercher, me récuser, remuer ma mémoire en quête de contre-exemples : je
n’ai jamais connu plus sectaire, plus intolérant, plus obtusément fermé au
dialogue qu’un apparent gauchiste, analphabète et sectaire dans le plus
profond. Les exemples pullulent ; la raison en est simple, quand on y
réfléchit : le sectarisme ne cherche pas la vérité, mais le ralliement.
Ses « opinions » ne relèvent pas d’une réflexion, mais d’une soumission au
dogme rustre et primaire qu’on a semé dans le désert stérile qui lui tient lieu
de cerveau. D’une récitation bien scolaire, bien puérile et parfaitement
servile d’un catéchisme qui lui garantira sa « respectabilité » d’impeccable
mouton (on a les critères de respectabilité qu’on peut). De cette démarche
rigoureusement anti-intellectuelle, il résulte que le sectarisme ne comprend
rien à ce qu’il croit penser. Et qu’il ne peut défendre avec un raisonnement
des « idées » qui, précisément, ne procèdent d’aucun raisonnement. D’où les
esquives pâteuses de ce piteux dès qu’on veut discuter ; d’où sa
sempiternelle et affligeante « tactique » de ricanements, d’indignations et
d’invectives dès que se dessine la perspective d’un impossible échange
argumenté : complotiste, extrême droite, fasciste. Voilà l’arsenal argumentatif
du taré sectaire dans toute son extension. Les points cardinaux de sa boussole
intellectuelle brinquebalante. Voilà à quoi se résume l’activité de son
cerveau. Allumer des contre-feux d’insultes et de quolibets rudimentaires pour
éviter d’être entraîné sur le terrain des idées : le sectaire est voué à
cette vie intellectuelle palpitante. Mais comment peut-il en être
autrement ? Ne pensant jamais mais pérorant énormément sur tout ce qui
bouge, le sectaire ignorant doit impérativement se tenir à l’écart de toute situation
où se révélerait son néant cognitif — c’est-à-dire toute situation où il
devrai expliciter sa prétendue « pensée ». Le terrain des idées est pour
le fanatique sectaire un immense champ de mines. Il le sait. Il sait qu’à
l’instant même où il y poserait l’orteil, il se vaporiserait. C’est cela qui
explique son extrême agressivité envers toute personne l’invitant à une
discussion rationnelle. Péril quasi-mortel. Menace existentielle… Les tirs de
barrage frénétiques que déchaîne le fanatique sectaire, surtout dans sa
variante nationaliste, dès qu’il détecte un encéphalogramme éveillé traduisent
son obsession teintée d’angoisse de surtout, surtout, ne jamais se laisser
entraîner sur le terrain des arguments. Quand vous entendez quelqu’un vous
traiter de « fasciste », vous devez donc entendre : « Je n’ai
aucun argument à vous opposer ; et vous allez me le payer cher. » Quand un
bas du front à front de taureau vous beugle « espagnoliste ! », cela
signifie : « Je n’ai jamais réfléchi à ce que je crois penser ; par
conséquent je ne saurais vous porter la contradiction à l’aide d’un
raisonnement articulé. » Quand il vous postillonne un furieux son très
original « colonialiste ! », vous devez le traduire par : « Non, je
ne débattrai pas ! Non, vous ne verrez pas ma vacuité mentale ! » Le
problème étant que l’on ne voit que ça : quand on n’a plus que ces
idioties mongoliennes à asséner à son contradicteur, c’est qu’on a renoncé à
toute intelligence… Le suprémaciste a renoncé à toute intelligence. À tout sens
critique. À tout courage, d’où sa préférence à agir en meute anonyme. Au
plastiquage. Au coup de revolver dans le dos. Pour se trouver toujours en
stricte adéquation avec ce qu’il croit son droit et sa liberté, il jette
par-dessus bord la liberté, la dignité, voire la vie, de ceux qui l’entourent.
Tout ce par quoi l’Homme vit debout. La bête sectaire vit à genoux et, le plus
souvent, à plat-ventre de sa hiérarchie dans le commandement. Sa « vie » n’est
qu’une servitude. Son cerveau et son âme ne connaîtront jamais plus grande
volupté qu’ingurgiter docilement, l’un après l’autre, et quel que soit leur
contenu, les dogmes de sa secte pourrie. Des dogmes édictés par une infime
minorité mafieuse que le caca médiatique et ses prêtres ineptes, producteurs à
jet continu d’évangiles éphémères, de catéchismes jetables, ont décidé
d’imposer. Il se bourre alors
l’encéphale de dogmes drolatiques souvent criminels. Or on n’argumente pas
contre des dogmes. On n’oppose pas de démonstration à des évangiles. On ne
conteste pas une foi avec des raisonnements. Face à ce qui relève du sacré,
l’attitude dialectique n’est pas seulement inutile : elle est hors-sujet.
Elle est surtout dangereuse : se sachant incapable du moindre
développement argumenté, le fanatique en conçoit un sentiment d’étrangeté, donc
d’insécurité, qui le rend très méchant, nuisible. Cela arrive souvent :
alors, nous assistons à ce spectacle délicieusement paradoxal du furibond qui
se veut modéré, du mol invertébré qui d’un coup se redresse énergiquement pour devenir
homme d’État, pas pour longtemps, rassurez-vous… ce n’est pas sa nature. Pour
quelques instants, la limace devient cobra. L’âne bâté devient lion. Le vague
bipède rufian devient une boule de haine. Cet « esprit » flou, dilué, redilué
dans mille fadaises, se rassemble soudain pour agonir d’injures l’ignoble
mécréant. « Fasciste ! Nazi ! » C’est un moment fascinant quand ces
esclaves tournent piliers des droits et des libertés. Quand ces rampants
serviles deviennent respectables. Quand ces ternes moulins à baratin spongieux
prennent des accents héroïques au nom de la planète entière. Et révèlent ainsi
leur nature fanatique : adhérant docilement, sans le moindre examen, à
tout ce qui émane d’une autorité leur secte, ils fustigent rageusement tout ce
qui s’y oppose. Avec d’autant plus de rage qu’il n’y comprennent rien. D’autant
plus de violence qu’il ne savent pas pourquoi on les contredit, eux, qui ont
raison par définition et en toute circonstance. D’où leurs ricanements irrespectueux
au parlement quand l’opposition prend la parole à la tribune. Ou leur ton de
videurs de boîte de nuit devant le peu de journalistes qui osent encore poser
des questions peu commodes pour ces raclures au pouvoir. Ne plus être dupes des
fanatiques. Démasquer leur barbare esprit obscurantiste derrière le baratin
soi-disant l’intellectuel qui leur est habituel. Voilà des tâches pour les gens
qui tiennent toujours à exercer leur droit de vote. Il suffirait d’ouvrir grand
nos yeux sur la réalité : le fanatisme dogmatique n’est qu’un obscurantisme.
Mais dangereux : ces gens-là au pouvoir ont largement démontré être
capables de tout. On voit mal ce qui les empêcherait de manigancer l’organisation
et le fonctionnement de ce qui est toujours régi par le code électoral.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire