L'écrasante défaite palestinienne due à la foudroyante rapidité des attaques
préventives de l’entité sioniste et à la destruction des modestes moyens de réponse
des groupes qui la combattent apparaît surtout comme une démonstration de l’indifférence
occidentale – tellement sensible contre la Russie ! – à l’égard d’une
nation misérable et exploitée. Victoire sans grand risque des riches surarmés
sur les pauvres pas si bien armés et malhabiles. Je conçois que le monde arabe
perçoive l'agressive et imparable hypertrophie de l'État d'Israël comme une
spoliation pure et simple, une monstruosité juridique bâtie à coups
d'attentats, de pirateries, et de massacres en série, sous l'étrange prétexte
d'une persécution perpétrée en Europe et dont les Palestiniens n'avaient
strictement rien à foutre. Et en aucun cas à en payer le prix. Un homme
remarquable, délégué par la pourtant si lamentable Organisation des Nations
Unies, s'était efforcé d'édifier, sur ce délire, un compromis acceptable pour
les deux parties. Quelques criminels fanatiques qui figuraient à l’époque au
Parlement de Tel Aviv et que le corps diplomatique saluait avec respect, s'honoraient
de l'avoir assassiné en faisant exploser son hôtel, avec une quantité d'innocents.
C'était le comte Folke Bernadotte, parent du roi de Suède, connu pour avoir
sauvé des juifs par milliers pendant la guerre. Ignominie de ces innombrables articles,
tribunes, manifestes, pétitions et titres médiatiques à l'exclusive « victime »
du « conflit » : la pauvre entité sioniste, « seule démocratie de la
région ». Misère et répugnance provoquées par ces articles, tous les
mêmes, émus par les « victimes » de l'heure, consacrant à chaque fois l'unanimité
de tout l'appareil d'information en ce domaine, l'empressement de nos
distingués penseurs, éditorialistes et polygraphes. Unanimes à lécher le cul de
l'époustouflante démocratie, ils sont vraiment à chier. L'insupportable,
c'est la très hypocrite sélectivité des apitoiements, et le délire qu'ils
entraînent. Nulle compassion à propos des Palestiniens, qui n'ont que le tort
d'être depuis toujours chez eux en Palestine. Le malheureux sort de ces masses palestiniennes
abandonnées, s’efforçant de réduire leur misère, de combattre leurs implacables
dépouilleurs si peu que ce soit, me navre dans l’impuissance. Tout comme me
révolte, chez moi, la légèreté de certains larbins des Américains, frénétiques
à s’exprimer contre le « terrorisme islamique » quand les faits
démontrent l'évidence des crimes israéliens, déclarés par définition, il est
vrai, « préventifs. » On n'est pas plus tartuffe. J'espère toujours
que le sentiment d'être ainsi continuellement berné, cocufié, mystifié,
ramènera un jour les esprits à plus de sens critique ... Mais non ! Tout passe
chaque fois comme lettre à la poste et jamais rien ne change, jamais la moindre
remise en question, le moindre étonnement, nous reculons sans cesse les bornes
de l'abrutissement inerte, con et proliférant de ce bourrage de crâne généralisé
et de son ignoble exploitation.
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