Depuis Marx et ses travaux sur le socialisme scientifique, « être de gauche » cela signifie :
Comprendre que les rapports de production et d’échange capitalistes, fondés sur la (grande) propriété privée de capitaux, sont historiquement obsolètes ; qu’ils entrent en contradiction avec la nature et le niveau de développement des sciences et des techniques. Qu’ils constituent désormais un frein au développement de ces forces productives ; qu’ils empêchent leur mise en œuvre efficace en vue de résoudre les grands défis de l’humanité - alimentation, logement, éducation, climat, environnement, santé… ; qu’ils aggravent même ces problèmes ou les provoquent directement, par les effets pervers de la concurrence et de la course au profit.
Comprendre que ces rapports de production doivent dès lors être remplacés par des rapports socialistes, c’est-à-dire fondés (principalement) sur une propriété collective des moyens de production, permettant leur mise en œuvre suivant une planification rationnelle et suivant des priorités définies démocratiquement.
Comprendre qu’un tel changement, dans la mesure où il porte atteinte aux intérêts des classes possédantes et dans la mesure où celles-ci contrôlent, par leurs réseaux, les « opinions publiques » , ne sera pas un « accouchement sans douleur » ; qu’il passera par des luttes potentiellement violentes, où les classes sociales qui souffrent le plus du système actuel ont un rôle historique à jouer ; et qu’un régime transitoire de « dictature du prolétariat » devra empêcher, aussi longtemps que nécessaire, tout retour à la « dictature de l’argent ».
Être de gauche, ce que je revendique, c’est comprendre tout cela (être un communiste - titre dont je ne suis pas digne - c’est en outre consacrer sa vie à l’organisation et à l’éducation des classes
populaires en vue de ce changement historique).
Pourquoi ce long préambule ? Pour
expliquer, premièrement, qu’à mes yeux « être de gauche », ne signifie pas être
opposé à toute autorité, encore moins à toute régulation. Sous le régime
économique actuel l’Etat n’est justement pas en mesure d’imposer avec
l’autorité et l’efficacité qu’il faudrait les mesures régulatrices qui
permettraient de répondre aux urgences sociales, climatiques, culturelles : la
redistribution des richesses et des revenus, le développement des transports
publics, une urbanisation respectueuse de la qualité de vie et de
l’environnement, un service éducatif ambitieux et équitable, une politique de
santé préventive solide, des hôpitaux bien fournis en personnel et une capacité
de réaction efficace en cas d’urgence sanitaire (confinement, testing,
vaccination) ou météorologique (déblaiement, relogement). Quand bien même des
hommes et des femmes politiques intègres et soucieux du bien commun arrivent
parfois au pouvoir, malgré l’emprise idéologique des classes privilégiées sur
les média donc sur les élections prétendument « démocratiques », ils n’ont
guère la possibilité d’agir efficacement. Car les véritables maîtres du jeu,
ceux qui possèdent la capacité industrielle et financière pour agir, ce sont
les détenteurs de capitaux. Si un politicien décidait de réquisitionner l’usine
belge produisant les vaccins Pfizer, afin d’accélérer la vaccination chez nous
et, surtout, dans les pays du tiers monde, on assisterait dès le lendemain à
une fuite massive de capitaux et à une vague de délocalisations d’entreprises.
Deuxièmement, « être de gauche » ne
signifie pas que l’on place « la liberté » au-dessus de toute autre valeur.
Depuis les révolutions américaine et française, la liberté est l’étendard de la
bourgeoisie, si bien nommée « libérale ». Marx & Engels écrivent dans Le
Manifeste : « Partout où elle a conquis le pouvoir, [la bourgeoisie] a foulé
aux pieds les relations féodales, patriarcales et idylliques. Tous les liens
complexes et variés qui unissent l’homme féodal à ses “supérieurs naturels”,
elle les a brisés sans pitié pour ne laisser subsister d’autre lien, entre
l’homme et l’homme, que le froid intérêt, les dures exigences du “paiement au
comptant”. Elle a noyé les frissons sacrés de l’extase religieuse, de
l’enthousiasme chevaleresque, de la sentimentalité petite-bourgeoise dans les
eaux glacées du calcul égoïste. Elle a fait de la dignité personnelle une simple
valeur d’échange ; elle a substitué aux nombreuses libertés, si chèrement
conquises, l’unique et impitoyable liberté du commerce ». Même l’antiracisme,
le féminisme, les mouvements LGBT, l’abandon de l’enseignement classique, la
légalisation du cannabis et de l’avortement… ne sont, en ce sens, pas du tout
contraires aux intérêts de la bourgeoisie ; il ne s’agit somme toute que de la
poursuite de cette rupture historique de « tous les liens complexes et variés
qui unissent l’homme féodal à ses “supérieurs naturels » » (constat objectif
qui n’enlève évidemment rien au fait que certaines de ces « libérations »
soient des progrès réels).
Troisièmement, le socialisme, en tant que
régime économique et politique, ça ne sera pas l’autogestion de petites entreprises
ou une société composée seulement de petits artisans. La mise en œuvre
responsable, planifiée, rationnelle des formidables moyens de production qui
ont été développés par le capitalisme et qui continueront de l’être à l’avenir,
nécessitera des grandes organisations industrielles, logistiques et
administratives. Par exemple, on ne remplacera pas des millions de camions par
des convois de trains et une production locale sans recourir à une gestion
performante et à toute la puissance de l’intelligence artificielle, appliquée à
une collecte et à un traitement instantané d’informations relatives à la
consommation, aux stocks, aux flux. Et donc même dans le petit magasin au coin
de votre rue, il faudra passer par le paiement électronique, afin que les systèmes
de gestion centralisés puissent faire suivre les marchandises dans un flux
minimisant les gaspillages énergétiques. Bref, être de gauche ne s’oppose pas à
la modernité ni à la science, mais intègre au contraire ces progrès au service
du bien commun.
En conclusion, à ceux qui me disent que le
passe sanitaire ou l’obligation vaccinale sont des « intrusions étatiques
excessives » et des « atteintes à nos libertés individuelles », je réponds que
je conteste et combats l’Etat capitaliste en tant qu’il est l’instrument qui
organise et préserve le pouvoir du Capital. Mais que, lorsque cet Etat se
trouve contraint, par extraordinaire, de jouer modestement le rôle que nous
préconisons pour un futur Etat socialiste — en créant l’enseignement
obligatoire, en organisant la sécurité sociale ou en imposant une vaccination
contre la Covid — je ne vais pas lui contester ce droit, mais au contraire
regretter qu’il ne le fasse pas avec l’énergie, l’efficacité et le souci de
l’intérêt de toutes les classes sociales, que nous sommes en droit d’attendre
d’une société moderne.
***
Je conçois qu’on manifeste contre des injustices pour des réformes mais défiler contre un vaccin qui sauve des vies et contre un passe sanitaire qui protège, il faut avoir atteint un taux de stupidité jamais égalé à ce jour ! La guerre ouverte contre le vaccin ou contre le passe sanitaire se place ouvertement du côté des deux concepts les plus fumeux et galvaudés qu’on puisse imaginer : la « liberté » et la « vérité ». Au nom de la liberté on devrait pouvoir aussi réclamer le droit de tuer, voler, violer, de rouler sans ceinture de sécurité, de fumer dans des lieux publics ou de se droguer au volant … et pourquoi pas, le droit répandre librement un virus dans la population. Et la liberté, alors, qu’est-ce qu’on en fait ? De circulation de biens et de personnes, bien sûr, la liberté d’expression, de laisser s’affronter toutes les opinions, vraies ou fausses, choquantes ou non, etc. Mais tout cela étant si beau et merveilleux, pourquoi il faut partout des lois, rarement crédibles à terme (loi Gayssot, Ley de Memoria Histórica, d’ici peu remplacée par une Ley de Memoria Democrática) pour effacer jusqu’à la racine la liberté de penser et d’interpréter et pour décrédibiliser une vérité qui s’avère, la pauvre, incapable partout de résister aux attaques de cellezesseux qui s’étranglent à force de l’invoquer ? Tout l’argumentaire des censeurs est fondé principalement sur le mélange entre les faits et le récit qu’on en fait et l’action et l’argumentaire des défenseurs de la liberté et de la vérité est fondé sur leur distinction. Au moins laissez-nous penser et raconter comment on pense ! Il y a un monde de différences entre ce qu’on dit et ce qu’on fait sauf pour la mouvance woke qui tend à imaginer que le contrôle du dit efface à volonté ce qui a été fait et conditionne ce qui pourrait être fait à l’avenir. La confusion entre la parole et l’action fait que les gens qui défendent la liberté ou la vérité sont vus par l’opinion publique comme des défenseurs de la possibilité de faire n’importe quoi ou de dire n’importe quoi.
***
Le virus est fabuleusement dangereux et contre lui on n’a pas de remède efficace, par conséquent, on ne pourra le contrôler que par la vaccination de masse, obligatoire le cas échéant, ou le confinement, la vaccination étant de loin préférable. Si je pense cela, ce n’est pas parce que je fais confiance à la bande à Sánchez ou que j’écoute SER, station radio pro gouvernement, je ne fais normalement ni l’un ni l’autre (sauf pour les infos locales), mais parce que j’essaie de comprendre le consensus scientifique mondial. Dans tout ce que j’ai lu chez les minimiseurs ou les anti-vax, à part les mauvais arguments scientifiques, les pires arguments consistent à penser que le gouvernement veut nous confiner ou nous imposer le passe sanitaire pour nous contrôler, nous surveiller, nous ruiner, nous pourrir la vie, etc. Le passe sanitaire est une façon d’imposer la vaccination dans un pays qui est ravagé par l’antiscience et où de gens en vue (Miguel Bosé, l’immonde conne Victoria Abril, entre autres) y sont récalcitrants. Le gouvernement, dans la large mesure où il sert les intérêts capitalistes, mondialistes, laquai de Soros (premier interlocuteur reçu par cette sous-merde de PS) et de lobbys peu présentables en société bienpensante, veut que les gens puissent travailler et produire de la plus-value. Pour cela, ils doivent être en bonne santé. S’il existait un remède miracle, il serait rapidement imposé, même s’il en coûtait à Big Pharma, qui n’est pas l’essentiel du grand capital. L’attitude des gouvernements est une série de mesures maladroites et incohérentes visant à limiter les dégâts dus au virus tout en préservant autant que possible l’économie, c’est à dire les profits. Mais il n’y aurait qu’une lointaine volonté de contrôle ou de surveillance, qui existe déjà et depuis bien longtemps. Et tous les réflexes individualistes des gens qui mettent leur liberté au-dessus de la santé de tous sont parfaitement en accord avec l’idéologie dominante ultra-libérale. Les prises de positions et les manifs négationnistes, ici et là, sont une insulte à la misère du monde. Dans le reste du monde, les gens pleurent pour avoir des vaccins et meurent d’en manquer (tiens, à Cuba, par exemple, ou en Algérie), pendant que les petits bourgeois gâtés chez nous les refusent. Il existe des restaurants, des hôtels, des places dans les avions, généralement first class, des voitures de TGV, des stations de sport d'hiver, des yachts, des clubs de golf, des universités, des services de transport par hélicoptère, des assurances maladie, des modèles de voitures, etc. auxquels vous n'accédez que si vous pouvez présenter un passe, la preuve d'un compte bancaire très bien alimenté. Il faudrait que les militants anti-passe sanitaire se mobilisent contre toutes ces atteintes aux libertés individuelles et cette division de la société en deux catégories : ceux qui ont du fric et ceux qui n'en ont pas.
***
* pied de photo : Dégout informulable. Être milliardaire suprémaciste n'admet pas la moindre brimade ! Vous ne verrez jamais la sale gueule de ce mec sur le journal soi-disant satirique El Jueves...
***
Portrait-robot d’un gouvernant espagnol, cireur de bottes : cynique autant qu’incompétent, stupide, perfide, enfantin, dément … Mais il n'est pas seul ! L’ignoble secte socialdémocrate supposée espagnole possède en abondance des spécimens pareils. Et ils sont partout : dans les administrations, dans les institutions, dans les entreprises publiques, partout. Ils ont un formatage sectaire administré verticalement, un système d’exploitation prédéfini pour attaquer toute forme de réflexion rationnelle. Contre la prolifération de ces nuisibles il n'existe qu'un seul vaccin efficace connu : celui administré par chaque électeur avant les urnes. A pleurer, parce que là, le phénomène se répète de manière clonique. C'est le jour de la marmotte, à répétition.La dictature de la bêtise brutale et suicidaire ne cède que lorsqu'il y a une baisse des conditions de vie quotidienne des proportions systémiques, proche de l’abîme capable à peine de provoquer un réajustement dans une fraction significative de l'électorat. Et tout recommence pour se répéter. Voilà le sinistre mécanisme dans lequel nous sommes confortablement installés depuis des années. Le discours du populisme soi-disant de gauche engendré par la sous-merde nord-américaine se répand comme la vermine chaque jour un peu plus, du moins de la part des hautes intelligences autoproclamées qui prétendent diriger notre Europe.
***
« En démocratie on reconnaît le droit
à la différence, mais jamais la différence des droits. »
F. Savater
***
caritat pel meu germà,
que va néixer sense braços
i no se la pot pelar
J. Marsé, Ronda del Guinardó
« A. Garzón, comme de juste, ne s'était
aperçu de rien non plus, je crois, que personne. »
(Phrase attrapée au vol d’une émission
radio trahissant une délibération au sujet du tourisme en chute libre, au
conseil des ministres espingouin)
***
Un affreux petit laideron /Aussi conne à
la voile qu'à l'aviron. (Destinataire au choix)
***
« Le cœur est le tombeau des amis morts.
L’accès n’en est pas public. » Claude Durand
***
Souffler n’est pas jouer !
ANDRÉ BLAVIER Les Fous littéraires,
Editions des Cendres, 1147 pp.
«Voir Blavier», cette mention est
familière à tous les amateurs de catalogues de livres anciens. Elle renvoie le
lecteur à la monumentale bibliographie qu'André Blavier avait publiée en 1982: les
Fous littéraires. Aussi la nouvelle édition de ce livre culte était-elle
attendue. Chercheur exemplaire, expert en annexes, notes et autres addenda,
André Blavier a «considérablement augmenté» sa réédition de nouvelles
entrées. Face à cette
somme superbement illustrée, on est bien loin de l'austérité qui accompagne le
genre bibliographique. C'est à la fois un essai et une anthologie dont le ton
et l'écriture doivent beaucoup à un écrivain qui fut l'un des plus beaux
fleurons de la Wallonie littéraire et qui est décédé au début de l'été.
Bibliothécaire à Verviers
(Belgique), André Blavier a commencé à s'intéresser aux fous littéraires dès
l'âge de 21 ans. Simultanément, il découvre les romans de Queneau: notamment les
Enfants du Limon (1938) dont le héros, Chambernac, entreprend une Encyclopédie
des sciences inexactes. La coïncidence est de taille et marque le début
d'une passion pour l'œuvre de Queneau, dont Blavier dira plus tard qu'elle fut
pour lui une alternative à la mort volontaire. En août 1949, il débute avec
l'auteur du Chiendent une longue correspondance (Lettres croisées,
1949-1976, Editions Labor, 1988), puis, en 1952, entre au Collège de
'Pataphysique où il assumera les plus hautes fonctions. La même année, il cofonde, avec Jeanne Graverol,
la revue Temps mêlés, où il donne sa première conférence sur les fous
littéraires. Il sera aussi l'un des membres fondateurs de l'Oulipo.
A lire la décapante introduction où
l'humour et l'érudition rivalisent, le lecteur comprendra que l'intérêt de
Blavier et Queneau pour les fous littéraires n'est pas une simple perversion de
bibliophile dans la tradition ouverte par le XIXe siècle avec
Charles Nodier, Octave Delpierre ou Charles Brunet. Queneau ne l'entendait pas
ainsi et le pataphysicien Blavier pas plus. Ici, pas de confusion «pseudo-lyrique»
à la manière surréaliste entre folie et génie poétique. Blavier ne sacrifie
donc pas à «la tarte-à-la-crème de l'authenticité» et nous livre bien
plus une histoire de la folie littéraire, véritable descente dans les rayons
des oubliés et dédaignés du savoir officiel.
Comment distinguer une passion normale d'une passion délirante, se demande Blavier. Un fou littéraire, ou plutôt un hétéroclite, est par définition un auteur non lu et sans disciples. Ecartant les fous manuscrits, Blavier ne recense que les fous imprimés, généralement à compte d'auteur. Aussi les paranoïaques l'emportent-ils sur les schizophrènes. Comme Queneau, il écarte les mystiques délirants et les adeptes du saint-simonisme. Et, déjà, ce catalogue compte plus d'un millier de pages. On reste pantois et plutôt rêveur devant les théories les plus excentriques et les projets fumeux. La plus récente recension date de l'année dernière, c'est De l'impertinence de procréer d'un écrivain belge, Théophile de Giraud, «anthologie universelle du Pessimisme» dont l'encre urticante est déjà recherchée par les collectionneurs (1).
Les Fous littéraires s'ouvre sur la partie «Myth(étym)ologique»,
consacrée à toutes les publications qui ont tourné autour de l'idée de langue
originelle (la langue adamique). Si, comme le rappelle André Blavier, cette
partie est dominée par Jean-Pierre Brisset, auteur de la Natation ou l'art
de nager appris seul en moins d'une heure et surtout de la Grammaire
logique, le bibliographe rappelle les projets de Joseph Bouzeran, qui fut
destitué de sa chaire de rhétorique pour avoir professé ses thèses
linguistiques. Ce philologue, auteur d'un Essai de linguistique raisonné
ou De la philosophie du verbe dans la Trinité catholique, connut
Charenton. Il y eut aussi Charles Callet, qui reconstitua «la langue de
l'Hominien» à l'aide de quatre phonèmes primitifs: «le meuglé, le
sifflé, le grogné en R et le grogné en K, Gre, Gny». Charles-Joseph de
Grave qui entreprit de démontrer qu'Homère et Hésiode étaient belges. Délires
étymologiques, langue gauloise ou ligure, Volapük, phonologie fantastique,
inutilité de l'orthographe, tous ces réformateurs sont à la recherche du
phonème originel, de l'unité perdue, de l'Atlantide verbale. Tout cela avec
parfois le projet de fonder une langue universelle reposant sur un idiome
nouveau, voire sur des notes de musique (le «solrésoldomido» de Sudre),
ou sur une orthographe numérique (le «Multifaire» de Plantade).
Mais les «bigarrures de l'esprit
humain» s'étendent aussi aux «Cosmogones», «prophètes, visionnaires et
messies» (fin(s) du monde et arrivée de l'Antéchrist), aux «Quadrateurs»
aux prises avec Euclide ou Fermat, aux «Astronomes et météorologistes»
(J.-M. Boisseau, Point d'appui d'Archimède trouvé, 1847). Les «Persécutés,
persécuteurs et faiseurs d'histoires» trouvent en Berbiguier et Tapon-Fougas
leurs plus célèbres représentants (lire, de Blavier, Occupe-toi d'Homélies,
Labor). Tous rivalisent
de trouvailles avec les savants, médecins, hygiénistes, inventeurs, bricoleurs
et autres candidats à tout. Romanciers et poètes ne sont pas oubliés. Auguste
Boncors, auteur des Odes triomphales (1938), fut comparé à Lautréamont,
Jean-Baptiste Bousmar (1745-1834) «innova» dans la versification et Jacques
Lambrecht renouvela la prose avec Jugulaire, Wellingtonienne en vingt-deux
épigées (1902). La recherche de la gloire les occupa souvent, comme sir
Jean George Tollemache Sinclair, auteur de Larmes et sourires (1 023
pages), luxueux ouvrage hors commerce qu'il fit parvenir aux académiciens
français et aux journalistes. Mais la postérité les a tous envoyés se faire fiche et, pour écrire ce
catalogue Blavier, en a rempli des dizaines de milliers.
(1) PAS & Penninck Diffusion, Belgique
JEAN-DIDIER WAGNEUR
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire