Fin août 2021. Revu trois versions de Ben-Hur : la première, classique, le Ben-Hur
de William Wyler, une seconde réalisée par Miklós Rózsa et la dernière, plus
récente, celle de Bekmanbetov ; reçus des ebooks des théologiens Urs Von
Balthasar, Henri de Lubac et le protestant Rudolf Bultmann avec ses thèses
qui remettent en cause les miracles de Jésus et les considèrent comme des symboles ou des mythes ; feuilleté plusieurs PDF d’un inclassable
Teilhard de Chardin ; un arrière-goût d’injustice après la lecture amusée des
« mémoires jamais écrites » de J. Marsé avec ses commentaires ravageurs à propos de ce
pauvre J. M. De Prada, qui n’est pas ma tasse de thé, mais enfin… Il y a
quelques années, un roman de ce monsieur De Prada, Las máscaras del héroe, m’avait légèrement déçu mais plus tard, poussé
par ses articles pleins de références aux philosophes Jacques Maritain et Jean
Guitton (copieusement conspués dans nos années jeunes) ou à des réflexions sur Bernanos (étudié à fond, loin des sentiers
battus, par Juan Asensio) et Mauriac (lisez aussi vite que vous le pourrez
l’indépassable Jacques Laurent : Mauriac sous De Gaulle) je me suis
décidé à consulter à
plusieurs reprises le classique de Charles Moeller, Littérature
du XXe siècle et christianisme. J’ai récupéré également, avant notre prochain
retour à Bordeaux, le film Risen (Kevin Reynolds, 2016), dans lequel
Clavius, le centurion romain est chargé d'exécuter Jésus et de garder le
tombeau. Après la disparition du cadavre, il entame une enquête à la demande de
Pilate qui l'amène à découvrir Jésus dans une pièce, entouré de ses disciples
et leur montrant les plaies de la crucifixion. Clavius, profondément
impressionné par ce qu'il vient de voir, abandonne tout et devient disciple du
Christ mais n’accompagne pas les apôtres qui se préparent à répandre la Bonne
Nouvelle dans le monde entier. Il entame un voyage mystérieux et solitaire -
fin du film – ignorant où il le mènera. L'homme
d'Europe occidentale du XXIe siècle ne semble plus destiné à accepter la
rencontre avec le Christ que si elle se déroule dans des conditions
exceptionnelles, comme celles de Clavius dans le film. La rencontre inattendue avec le
Christ, la foi en Lui, semblent impossibles pour l'homme occidental
contemporain, collé à son portable, à ses logiciels, à ses séries Netflix. Tiens,
Netflix ! Quand on parle du loup … on en voit une multinationale
américaine en principe totalement réfractaire à tout message religieux
d'apparence traditionnelle qui a lancé une série comme comme Messiah
(2020). Dans cette fiction, un personnage mystérieux d'origine inconnue, Al-Massih,
apparaît soudainement au Moyen-Orient et gagne en notoriété pour une série de
miracles apparents qu'il a accomplis et pour sa capacité à attirer les foules,
ce qui attire l'attention et l'inquiétude du Mossad et de la CIA. La série a beau
avoir été reçue de manière ironique et presque humoristique par certains critiques (Al-Messih apparaît en fouteur de bordel comme tout Messie qui se
respecte, à l’œcuménisme purement vestimentaire genre survêtements Nike ou Adidas), elle a néanmoins produit un effet
étonnant sur une partie non négligeable du public. Des gens presque
exclusivement non-croyants, lecteurs et cinéphiles, d'un niveau culturel élevé reconnaissent qu'une série ou un film ne les avait pas impressionnés de la
sorte depuis très longtemps. Netflix a décidé en mars 2020 de l'annuler et de
ne pas lui donner la continuité attendue, invoquant des données d'audience
insuffisantes, des difficultés de tournage de toute sorte, y compris sanitaires
liées au Covid19 pour justifier sa décision. Comme quoi, les rumeurs selon
lesquelles ce film serait islamophobe ont suffi pour arrêter des investissements
considérables, prévus et annoncés. Pourtant, il ne faut pas un génie de la
déduction pour se rendre compte que cette multinationale, qui a investi dans
des deuxième et troisième saisons de séries bien moins prometteuses d’une
idéologie complètement mondialiste et anti-religieuse, n'a pas voulu soutenir
un projet éventuellement favorable au mystère d’une foi historiquement hostile,
tout comme son adversaire islamique, à l'avènement de la mondialisation anglo-saxonne
(langue anglaise partout dans le monde et soumission économique aux USA) et, par
là même, source intarissable de conflits.
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