J'aime

mardi 13 avril 2021

Vaccin inatteignable et blocages permanents...

 


Désillusion. Je pense que je ne saurai jamais chasser cette idée de mon esprit : écrire. Elle a été depuis trop longtemps de nature à saper tout ce que j’aurais pu entreprendre, dans le passé, ou que je pourrais encore essayer de construire, dans un avenir qui m’est déjà compté à rebours. Et automatiquement, comme une étincelle : à quoi bon ? Ça me dépasse. Tout bien pesé, le seul sujet sérieux que j’aimerais aborder serait celui d’écrire à la gloire d’une certaine lumière provenant de mes parents et que j’eus la chance, sûrement indue, de recevoir en partage. Du coup, dans une désormais longue vie, incroyablement abritée et chanceuse, c’est-à-dire, bien peu faite pour que l’on fondât sur elle des pensées dignes d’être couchées par écrit, à part ce projet-là, comment transmettre efficacement quelque chose qui vaudrait la peine pour illuminer d’autres vies… ? Cette action se situe au-delà de mes forces surtout quand je remémore une des plus belles réflexions de Paul Valéry : « Que de choses il faut ignorer pour agir ! » 

***

Impuissance. Confinement à l’infini. Ambiance politique propre d’Un jour sans fin avec des Bill Murray aux commandes partout. Certes, les racines de la dégradation qui s’est déployée actuellement en certains gouvernements européens du sud (France, Italie, Espagne) sont profondes, et la victoire impunie des compromissions les plus laides qui ressurgissent en livres, émissions, articles de presse depuis quelques temps tient à d’autres raisons que je ne suis pas capable d’exposer en quelques lignes au-delà de l’indignation. Que la corruption généralisée, droite et gauche confondues, se soit ancrée avec une telle facilité au cœur du pouvoir n’est pas anodin, mais bien probablement le symptôme le plus visible de cette voracité délirante qui saisit cette part infime de la société qu’est la classe politique, au moment même où les premiers signes de sa décadence commençaient à insupporter les opinions publiques. Qu’en Espagne, les héritiers d’un des partis les plus pourris et indécents de la classe politique après la disparition de l’Innommable, ait été capable d’occuper aujourd’hui le pouvoir, fort de l’appui d’un éventail de partis – je me demande que vient foutre le PNV dans cette cabine des frères Marx – plus dégénérés les uns que les autres et historiquement responsables, ensemble, des pires criminelles catastrophes, ne peut être considéré comme affaire du hasard ou même du jeu démocratique avec ses alternances. Qu’un sinistre clan de pitres, Iglesias et comparses, se soit trouvé – même  si dans la campagne électorale cela avait été motif de la plus vive inquiétude de la part de la même personne ayant facilité quelques jours après son accès au gouvernement, effaçant par des accolades truculentes et des baisers d’amoureux devant les caméras son présumé motif de cauchemar, si dramatiquement dénoncé la veille – au cœur même de l’exécutif ne peut être considéré comme une question circonstancielle comme ce fut le cas pour la Grèce avec ses rigolos de Syriza, retournés à leur néant une fois remis en main propre aux conservateurs les clés du pouvoir. Que l’on n’ait, par pur opportunisme, fait aucun sort à l’exigence de placer à l’intérieur du conseil des ministres, à la tête de l’État, un couple indescriptible de bouffons mariés dont les compétences se sont avérées plus que nulles au moment de devoir faire face à la pandémie, en une escalade de mystifications stupides ne promettant que dévastation, ruine et chômage est à inscrire dans une même perspective de destruction programmée de nos vieux pays, actuellement produits en solde. La propulsion de pilleurs de cadavres en les plus sales magouilles où se joue comme jamais avant la santé collective (masques, vaccins : subventions à perte de vue !), de conseillers mercenaires sans idéologie aucune, d’avocats ayant fait leur sel de la lie de la société, de journalistes par terre toujours prêts à la fellation déguisée en pratique rebelle, d’un ancien juge devenu ministre de l’intérieur qui, après avoir toute sa carrière combattu les mafieux du terrorisme basque, les cajole par des mesures d’allégement de leur incarcération et laisse faire en même temps l’indescriptible troupe des séparatistes catalans en duo avec une procureure générale au langage ordurier, extrêmement douée pour l’intrigue et les tripotages en coulisse, de jeunes opportunistes devenus ministres de rien, de porte-paroles stupides et de toute une constellation d’autres succubes médiatiques agressifs et menteurs… nous enserre dans l’impuissance et nous rend sordidement stériles face aux défis de l’avenir et dans nos rapports sociaux de chaque jour. Cette népotisation systématique du pouvoir et l’arrogance corruptrice qui s’y est logée devront être traitées comme les fruits palpables d’un vaste mouvement mondial dont la critique sera réservée aux fins penseurs d’un temps à venir, peut-être plus propice que l’actuel.

***


Temps morose. Le voisin en télétravail qui nous a fait chier quelques jours d’affilée par ses cours tonitruants sur la terrasse, reparti à Madrid ! Je replonge dans la triple biographie (Otto Rühle, Anton Pannekoek, Karl Korsh) exécutée à conscience par Paul Mattick dont je reconsulte quelques passages d’un autre classique retrouvé par hasard : Marxisme, dernier refuge de la bourgeoisie ? Perdu (déménagement, prêté et jamais rendu ?) sans espoir de récupération l’utile 10/18 qu’on peut néanmoins se procurer en ligne…

 

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire