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mercredi 7 avril 2021

Un seul être vous manque et tout est dépeuplé...



« Pour ne pas céder à la tentation politique, il faut se surveiller à chaque instant. Comment y réussir, singulièrement dans un régime démocratique, dont le vice essentiel est de permettre au premier venu de viser au pouvoir et de donner libre carrière à ses ambitions ? Il en résulte un pullulement de fanfarons, de discutailleurs sans destin, fous quelconques que la fatalité refuse de marquer, inhabiles à la vraie frénésie, impropres et au triomphe et à l’effondrement. C’est leur nullité cependant qui permet et assure nos libertés, que menacent les personnalités d’exception. Une république qui se respecte devrait s’affoler à l’apparition d’un grand homme, le bannir de son sein, ou du moins empêcher que ne se crée une légende autour de lui. Y répugne-t-elle ? C’est qu’éblouie par son fléau, elle ne croit plus à ses institutions ni à ses raisons d’être. Elle s’embrouille dans ses lois, et ses lois, qui protègent son ennemi, la disposent et l’engagent à la démission. Succombant sous les excès de sa tolérance, elle ménage l’adversaire qui ne la ménagera pas, autorise les mythes qui la sapent et la détruisent, se laisse prendre aux suavités de son bourreau. Mérite-t-elle de subsister, quand ses principes mêmes l’invitent à disparaître ? Paradoxe tragique de la liberté : les médiocres, qui seuls en rendent l’exercice possible, ne sauraient en garantir la durée. Nous devons tout à leur insignifiance et nous perdons tout par elle. Ainsi sont-ils toujours au-dessous de leur tâche. »
Émile Cioran, Histoire et utopie, Gallimard 

(…)

« Quand les Romains – ou ce qui en restait – voulurent se reposer, les Barbares s'ébranlèrent en masse. On lit dans tel manuel sur les invasions que les Germains qui servaient dans l'armée et dans l'administration de l'Empire prenaient jusqu'au milieu du Ve siècle des noms latins. À partir de ce moment, le nom germanique devint de rigueur. Les seigneurs exténués, en recul dans tous les secteurs, n'étaient plus redoutés ni respectés. À quoi bon s'appeler comme eux ? »
Émile Cioran, Écartèlement, Gallimard

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L'homme est un mouton qui aime à obéir et à faire surtout obéir les autres. Depuis le temps que nous sommes en voie de socialisation-de-gauche, le nombre d’auto-enculés n’a pas cessé d’augmenter. On s’y incorpore volontiers. J’aime bien citer l’exemple de l'écriture inclusive radicalisée. Mais ça, c'est du réflexe de survie élémentaire en milieu universitaire rayon sciences molles, où on devance même les recommandations ministérielles, avec dénonciation rageuse de quiconque enfreint les consignes absurdes et ubuesques qu’on pond sans discontinuer. Car c'est de ponte qu'il s'agit, comme un poulailler industriel avec un préposé qui passe pour ramasser périodiquement la production. D’une manière générale, l’exaspération par les restrictions imposées par la crise sanitaire ne doit pas empêcher d’entendre le sentiment d’aise qu’en retirent certains en même temps qu’ils se plaignent avec les autres. Ce sont les fidèles au poste. Qui applaudissaient régulièrement aux fenêtres à 20 heures, qui se jettent avec avidité sur le téléviseur à chaque annonce gouvernementale, qui suivent frénétiquement l’actualité pour avoir la primeur de l’info. À quelle sauce seront-ils mangés demain, à quelle nouvelle fantaisie auront-ils à se plier dès lundi ? Allègements ou interdictions renforcées, ils sont empressés de découvrir la nouvelle règle du jeu imposée par nos 17 gouvernements et de réordonner leur quotidien de fond en comble. Fernando Simon, quel communicant, quel potentiel, a dit… ! Et plus la consigne est changeante, arbitraire, stupide, contestable dans son efficacité, plus ils l’observent avec zèle, et toisent avec sévérité les voisins qui l’ignorent ou qui la critiquent. Il y a comme un plaisir à obtempérer, à appliquer la consigne quand elle vient d’une coalition de gauche dernière vague. Plaisir qui ne peut pas être avoué ni même ressenti consciemment que dans une société où l’on se doit d’être épris de liberté. C’est le plaisir du rigoriste, du psychorigide, de l’orthorexique adonné aux disciplines contrariantes et aux régimes spéciaux contre quelqu’un. Comportements jugés autrefois marginaux ou excluants, en deux mots : de droite, mais dont l’acceptabilité sociale s’est considérablement développée ces dernières années puisque c’est « les nôtres » qui sont maintenant aux commandes. Les maniaques se sentent ainsi autorisés, font montre de leurs rigidités, déclarent leur appétit des règles scrupuleuses pour eux et surtout pour les autres. Ils sont prompts à intégrer à leur quotidien toute règlementation supplémentaire, à la devancer même. Si l'on recommande de changer de masque deux fois par jour, ils en changent trois ; si on leur dit "la" Covid au lieu de "le", ils modifient leur vocable et ânonnent les éléments de langage ministériels et médiatiques les plus neufs. Ils finissent par trouver des avantages à tout ce micmac, proposant bientôt qu'il faudrait maintenir certaines règles exceptionnelles d'hygiène même la pandémie passée, comme exiger de tout malade qu'il se cloître à domicile le temps d'une gastro et cesse ainsi de nuire à la santé des bien portants... La Boétie parlait de servitude volontaire. Il y a une application à la fois éternelle et toute moderne à s'en remettre à un principe, pour aberrant qu’il soit, à suivre des ordres, quel que soit leur bien-fondé. On obéit, dans ce cas spécifique, non par peur et moins encore par sagesse ou raisonnement, mais pour raffermir son attachement et son intégration à un ordre social qu’on a décrété progressiste et bien ancré dans la modernité. Plus l’impératif s’avère arbitraire et douteux du point de vue rationnel, plus l’obéissance prend le caractère d’un acte de foi : en faisant voir qu’on obéit, mieux et plus aveuglément que les autres, on marque sa socialité avec l’autorité commune et avec tous ceux qui s’y conforment de bon ou mauvais gré. En s’en remettant non à la science (élitiste), à l’intuition (individualiste) ou à la religion (ringarde) mais à la société, on espère une intégration sociale renforcée. D’où l’intérêt de donner à son allégeance un tour manifeste et remarqué : elle est, auprès des autres, un signe pour se reconnaître et pour être reconnu.

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Chaque époque révolutionnaire n'a été au fond qu'un étalage de mort, de violence, de souffrances et de destructions. Les gens bien dans le sens de l’Histoire ont beau dire le contraire, ces époques-là représentent le mélange parfait de l'ignorance et de la férocité libérées. Ce que le socialiste Hollande appelait les « sans dents », les innommés, les infiniment petits et les misérables, ceux qui ne laissent aucune trace dans l’histoire, que le destin foule comme le raisin dans la grande cuve de la vie douloureuse n’ont jamais eu rien à y gagner. Les démagogues viennent manger sur leur dos les pouilleux mais chaque génération est contente de participer au sinistre banquet !

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Souvenir rapide de mon cyclotymique préféré au fil d’une coupure de presse où il apparaît pétant de fierté en pétulant modeste. Il s’engouait, pendant une semaine, un mois, trois mois, de celui-ci ou de celle-là, lui découvrait toutes les qualités de cœur et d’esprit, toutes les délicatesses : puis, déçu tout à coup par une divergence d’opinion sur telle ou telle affaire, tel ou tel bouquin, telle ou telle circonstance sociale ou politique, déclarait imbécile et odieux ses préférés de la veille, leur supposait une douzaine de travers, de défauts et de vices… Et toujours veillant au grain de son traitement mensuel, reconnaissance des mérites y afférents, bonus, rémunérations, primes et indemnités… Incapable de gérer un arrêt maladie (sauf pour mettre à la porte une remplaçante peu commode) mais très au courant des subtilités juridiques de la procédure pour porter plainte contre n’importe qui pour n’importe quoi… Ah, ces anarchistes-pontes universitaires !

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Prière. Sainte Thérèse d’Avila la définissait ainsi : « L’oraison n’est rien d’autre qu’un échange intime d’amitié où l’on s’entretient souvent seul à seul, avec Dieu, dont on se sait aimé. » Quelqu’un qui n'a jamais prié ne se doute pas de la force surnaturelle qui réside dans les termes rituels d'une oraison. Attendu qu'une prière vraie n'est ni un hymne, ni une imploration lyrique, mais l'ascension, l'effusion de l'âme individuelle sur une voie antérieurement tracée et fréquentée par d'autres. Beaucoup d'incroyants, par autosuffisance intellectuelle généralement sans fondement, croient la religion peut-être respectable mais pas raisonnable, comme quelque chose de vague, d'indéfini, de flottant, et tout ce qui se précise et se réalise en son nom comme autant d’enfantillages ou d’absurdités …

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“Hay dos maneras de concebir el Estado en relación con los agentes que han de desempeñar sus funciones. La una consiste en considerar los cargos públicos como puestos de honor y de peligro, no asignándoselos nunca a nadie que no esté dispuesto a sacrificarse por ellos. La otra, enteramente contraria, estriba en conceptuar estos cargos como prebendas o sinecuras y en distribuirlos, a modo de premio, entre los correligionarios más consecuentes, los parientes más pobres, los amigos más entrampados o los contertulios con mayor y más raquítica familia que sacar adelante. Cuando los hombres de la República se incautaron del Estado español, se vio bien a las claras que no querían introducir en él ninguna reforma fundamental, ni muchísimo menos, y que, si lo deshacían y lo ponían en pedazos, era, sencillamente, para mejor repartírselo entre unos y otros. Se apoderaron del Estado con el mismo criterio que hubieran podido apoderarse de un salchichón y, ni cortos ni perezosos, procedieron a merendárselo vorazmente en presencia del país entero, que, siempre cándido y confiado, se decía:
– Bueno. Primero habrá que dejarlos tomar algunas fuerzas, que bien deben de necesitarlas, los pobres, y, luego, ya empezarán a trabajar...

Aquello no era ya el Estado-premio o recompensa que, en último término, es un tipo de Estado tan comprensible como cualquier otro, sino más bien el Estado-merienda. Era el Estado-magras con jamón, o el Estado-cazuela de bacalao: un Estado así como para aflojarse la cintura al llegar junto a él y llenarse la andorga sin mayores remilgos, según cumple a personas verdaderamente democráticas... Esto era el Estado en manos de aquellos señores y esto continúa siendo todavía en la parte de España que aún tiene la desgracia de sufrirlos. La guerra no les dio a los hombres de la República ninguna lección de continencia. Al contrario. Por si venían mal dadas, quien más y quien menos todos procuraron desde un principio poner a salvo su porvenir, y la francachela adquirió unas proporciones fantásticas. Cargos, encomiendas, representaciones diplomáticas en islas inverosímiles de palmeras y cocoteros, comisiones, arbitrios, porcentajes, viudedades, orfanazgos, ascensos, pensiones, recompensas, subsidios, anticipos... ¡qué sé yo! Allí, el que no interviene de alguna manera en el Estado se muere materialmente de hambre, mientras el que interviene come a dos carrillos. Es el concepto – esencialmente democrático – del Estado-merienda o comilona, Estado que, evidentemente, sirve para engordar a muchos, pero que deja en los huesos a la inmensa mayoría y cuya eficacia, por lo demás, resulta prácticamente nula, ya que, al aumento constante e inevitable de funcionarios, tiene que corresponder, en justa equivalencia, una disminución progresiva de su autoridad y de su responsabilidad. En la España nacional, y sólo con el número de personas estrictamente indispensables, la máquina del Estado funciona, en cambio, con una seguridad y una precisión a la que desde hace siglos estábamos desacostumbrados todos los españoles, y no es que no sea precisamente otra máquina, sino que es otro el criterio con que se la maneja. Es, en una palabra, que no se la maneja en beneficio propio, sino en el de los demás, y que su manejo se considera un deber en vez de seguir considerándolo un privilegio.

Julio Camba, Haciendo de República, Ediciones Luca de Tena, 2006

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Des combats impératifs, en période de pandémie, et qui nécessitent les plus fortes doses de sagesse chez les têtes d’œuf au pouvoir :
- l’officialité du « bable » (glottonyme des Asturies),
[Exemple de la façon dont il faudrait lire désormais les présocratiques : "Entós dixo Heráclito que nun somos a bañanos dos veces nel mesmu regatu. Rapacinos, ye too fumu, o, como dixo él mesmu, panta rei."]
- la reconnaissance de la dignité des plantes et
- promotion du magistère de la presse people.
Des progrès imparables lorsqu'il s'agit d'engraisser la masse salariale d'une multitude d'amis. Et voilà comment la structure du système révèle ses objectifs et son échelle de valeurs…

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Les gens choisissent dans un limité menu de listes fermées et bloquées désignées par une personne ou un groupe très restreint dans chaque parti. Après la liturgie mécanique du vote, ces gens disparaissent et ils peuvent faire ce qu'ils veulent. Les heureux élus qui en résultent décident alors entre eux qui présidera le gouvernement, ils peuvent élire les juges, ils rédigent (généralement d’une manière illisible) les lois avec l’aide désintéressée des oligopoles et des lobbys. C’est notre féodalisme du XXIe, pardon, du 21e siècle. Bien évidemment, ils piquent aussi des vaccins à l’occasion, ils arrangent des contrats, ils trafiquent avec des fonds publics ou ils dévient l'argent public dans des paradis fiscaux sous la houlette des prête-nom… C’est juste pour tout cela que le système a été gentiment mis en place… 


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C’est bel et bien l’übercapitalisme californien qui a intronisé Biden. Désormais plus fort que les États, plus significatif que les étiquettes politiques, il se consacre à l’adoration du veau d’or qui déstructure le monde. Il fabrique un nouvel être humain, exsangue, sans famille ni mémoire, avide de lendemains qui chantent comme de satisfactions instantanées, adorateur de la morale du ressentiment, prompt à la dénonciation afin de mériter la prochaine gratification.

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Pour le Professeur Djamel Debbouz, de l’Université de Trappes, l’Islam serait présent en Europe depuis trois mille ans. Présence d’autant plus méritoire que nous n’en sommes aujourd’hui qu’à l’an 1442 de l’Égire.
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Comme l’a écrit Victor Hugo quelque part dans Choses vues : « Enfer chrétien, du feu. Enfer païen, du feu. Enfer mahométan, du feu. Enfer hindou, des flammes. A en croire les religions, Dieu est né rôtisseur. » Totor, qui ne connaissait évidemment pas d’autres fours, est d’ailleurs bien dédaigneux pour une noble profession. À en croire Brillat-Savarin dans sa Physiologie du goût, « on devient cuisinier, mais on naît rôtisseur. »
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Alors que les races n’existent pas, certains progressistes attribuent aux Blancs (qui n’existent pas) en général et aux Espagnols, aux Portugais voire aux Français en particulier, des caractéristiques peu flatteuses : ils sont tous racistes, colonialistes, esclavagistes, la voilà leur véritable identité ! Ayant martyrisé des siècles durant le reste du monde comment pourrait-on s’attendre à ce que leurs malheureuses victimes qui, « chassées par la misère », viennent s’installer sur leur sol ne leur en veulent pas un tout petit peu ? Suivant l’argument imparable du loup de La Fontaine, Espingouins, Portos ou Francaouis du 21e siècle mériteraient d’être interpellés sans ménagement : « Si ce n’est toi, c’est donc ton trisaïeul ou bien quelque autre ancêtre ». Vous devez donc expier leurs fautes jusqu’à la énième génération. Et la fermer.

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C’est ce refus obstiné de se laisser enfermer dans un camp et de lui demeurer fidèle. Car enfin, Pascal est un catholique contre le pape ; Chateaubriand un réactionnaire d’extrême gauche ; Péguy un traître revendiqué, face à toutes les orthodoxies, dont la sienne ; Simone Weil une pacifiste qui s’engage dans la guerre d’Espagne, une résistante qui va à Londres pour rompre avec le général de Gaulle, et Bernanos un ex-maurassien, un royaliste plus proche de l’antifascisme que de l’Action française. Voilà ma famille, voilà les miens, en dépit de mon indignité.

(…)

Je veux le dire ici en conclusion : la personne de Jésus, le message du Christ sont pour moi la seule chose infiniment respectable sur cette Terre, au point que je comprends Dostoïevski lorsqu’il affirme que s’il avait à choisir entre la vérité et le Christ, c’est le Christ qu’il choisirait, parce que, à ses yeux, sa personne et ses paroles s’identifient à la vérité elle-même. Je respecte toutes les formes de l’humanité, et donc de l’humanisme. Mais j’avoue que l’humanisme sans le Christ me paraît une chose intellectuellement plus difficile à comprendre que tous les mystères du christianisme lui-même.

(...) 

« Les faits ne pénètrent pas dans le monde où vivent nos croyances » (Du côté de chez Swann, à propos de Vinteuil).

Pascal n’a-t-il pas dit : « Je crois parce que c’est absurde » ; il a dit : « Il n’y a rien de plus conforme à la raison que ce désaveu de la raison. »

(...)

Tolstoï à Tchekhov : « Vous savez, je ne peux pas souffrir Shakespeare : mais vos pièces sont encore pires ! » Tchekhov, Pléiade, t. I, p XLVII.
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“A todos los socialistas les deseo: La abundancia de Venezuela, el salario de Cuba, la justicia de China y la libertad de Corea del Norte”. Mario Vargas Llosa

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Poner en duda que Franco está detrás de toda desgracia personal o colectiva es atentar contra la memoria histórica. Cuidadín...

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Ronald Reagan serait d'un grand intérêt pour Yolanda Díaz, pour autant qu’elle comprenne ce qu’il disait : « On devrait mesurer le succès de l'État providence en fonction du nombre de personnes qui abandonnent les programmes d'assistance sociale, et non en fonction du nombre de personnes qui s’en bénéficient."

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Aujourd’hui je peux entendre, de mon bureau fenêtre ouverte, les cloches de l’église du centre-ville, comme un carillon tout proche. Je les entends avec un serrement au cœur quand je pense au dimanche des Rameaux des années de mon enfance… Je fais mieux que d’y penser, je rêve que ces sons chauds des cloches me guident aussi loin que possible dans mon cœur. Voilà donc que dans mes années senior (terme adéquat si on fait foi aux études de marketing et à l’OMS), alors que « si peu de bruits », si peu de signes du monde attirent encore mon intérêt, ces cloches pas métaphoriques du tout mais bien réelles, me parlent à nouveau comme dans mes années junior. Et de nouveau, pour m’orienter vers quelque cime intérieure dont je ne retrouverai le nom sur aucune carte.

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Être attaqué par d'immondes ignares des médias hypersubventionnés (la presse libre ? défense de rire…!) et par de gros imposteurs dégueulasses des sousmerdes de la politique doit constituer un plaisir de fin gourmet. Les principes et les valeurs avec lesquels les politiciens de notre époque se jugent et payent les médias pour vous juger sont ceux de leurs maîtres, les gros milliardaires humano-bonistes dégénérés, et sont l'exact inverse de ceux d’une société qui se respecte.
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Dimanche de Résurrection. Les cloches sont de retour dans ma tête : « Christ est ressuscité ! », annoncent-elles à toute volée. Le ciel est bleu quand on commence notre rando quotidienne aux bords de la Bidassoa sans passer du côté français comme la semaine dernière. Puis, apéro, lecture, notes à l’ordinateur. Il en est de même l’après-midi, ce qui me permet de passer une longue partie de ce dimanche pascal à lire sur la table du jardin, bien que la température globale soit moindre qu’en début de semaine. Le temps a changé, fini l’été d’avant l’heure avec le changement d’heure. Maintenant qu’on risque un troisième confinement, une nouvelle mouture du document Euskadi-Navarre-Nouvelle Aquitaine a été publiée hier soir avec pratiquement toutes les cases de la Nouvelle Aquitaine en rouge pour chaque épigraphe. Peu d’alibis donc pour recevoir les enfants à la maison de nouveau. Ma petite-fille (grande !) me manque. Je suis attentivement depuis ma chaise du jardin les allers-retours des mésanges. Le merle aussi revient sans peur aucune, même avec un zeste de défi. Je reprends l’après-midi, quand pointe le soleil entre deux nuages, le passionnant La Maison éternelle de Yuri Slezkine, que je viens de trouver aussi en version digitale. Je l'avais acheté chez Mollat l'an dernier. Bien qu’ayant lu des quantités de témoignages sur les atrocités staliniennes, je suis toujours terrifié par les horreurs de cette époque honnie. La lecture des frères Vaïner (L’évangile du bourreau !) m’avait déjà plus qu’impressionné mais ces pages me confirment qu’il n’y a rien à espérer de la nature humaine. Pourtant je le savais, bien avant Nuit et Brouillard, grâce à ce véritable ange bleu qu’était Margarete Buber-Neumann ou aux pages admirables d’Evguénia Sémionovna Guinzbourg et son Vertige... Songeant à la probabilité qu’il y ait d’autres lecteurs de Slezkin au moment où je l’évoque, je la pense nulle. Peut-être même de tout ce mois d’avril, en serai-je le seul lecteur. Ce qui me convient parfaitement. Pour ce qui est des autres auteurs, je serais plutôt triste…

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La municipalité socialiste de Palma de Mallorca débaptise les rues portant le nom des glorieux amiraux Cervera (Santiago de Cuba), Churruca et Gravina (héros de Trafalgar) sous prétexte de notoriété franquiste. On peut difficilement tomber plus bas dans la maladresse, le sectarisme ignorant et la pure bêtise. Mais ce révisionnisme-là n’est pas aussi mal vu que l’« autre ». N’oublions pas que ces gens-là gouvernent pour notre bonheur. C’est réussi. Et toutes mes félicitations à l’expert ès histoire qui a rété rémunéré de 15 000 € pour sa brillante victoire sur ces amiraux fascistes… Continuer sans accepter, ce pourrait être une philosophie de fin de vie mais c’est vraiment dur de devoir faire face simultanément à la pandémie et à cette bande de vauriens que les magouilles politiciennes placent, comme d’habitude, aux commandes… Comme l’écrit si bien Juan Abreu “hasta la subnormalidad culogorda izquierdista chochocrática y culowoke debería tener límites.”

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En pause au soleil, sur la table du jardin ce lundi de Pâques, je constate avec satisfaction que la main de ma chère R. a fait œuvre d’artiste. Certes il eût mieux valu remplacer les deux vielles traverses de chemin de fer autour de la grille d’aération de la cave, légèrement pourries, plutôt que de les conserver. N’empêche que l’herbe et la mousse autour font leur effet et l’ensemble est toujours très beau. A la place du vieil oranger, R. a depuis longtemps aménagé un coin de plantes en pot dont j’ignore les noms, au milieu de cailloux et de coquillages ramassés sur la plage. Ensemble à rêver. Puis, partout des fleurs et mon érable japonais, que j’adore, avec davantage de plantes contre la haie extérieure, là où autrefois on avait un brise vue en canisse tout à fait recouvert de végétation.

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À lire et à entendre ce que disent les journalistes du vaccin AstraZeneca, de la possibilité de le suspendre encore une fois suite à des cas de formation de caillots sanguins, je constate qu’ils n’y comprennent rien, parlant encore d’un nouvel arrêt du produit après avoir dit et écrit tout et son contraire à l'occasion de l’alarmisme lors d’une première interruption massive de ce machin (« sur le plan scientifique, l'arrêt ne se justifie pas, mais sur le plan de la confiance… » etc.).

Slobodan Despot

 

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