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vendredi 2 octobre 2020

Pour oublier tous vos soucis, mettez des souliers trop petits



Pour oublier tous vos soucis, mettez des souliers trop petits (dicton).

                            “Sólo el temor, entre los hombres, pospone la matanza.” Gabriel Albiac

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L’homme si intelligent qu’il soit, dès lors qu’il est aveuglé par la passion politique, est capable de justifier et d’applaudir aux pires atrocités dégoutantes. L’intellectuel de gauche en vrac, homme pur et si ferme sur les principes, en est à applaudir les pires assassins. C’est depuis des siècles le même rejet inconditionnel de la réalité, le même manichéisme, la même irrésistible passion de martyriser son prochain tout en se posant en martyr. Surtout ne pas accepter le monde tel qu’il est ! le changer, se révolter, mais à force de verbiage stupide cachant sa férocité sous le vernis jauni de la fraternité universelle, permettant de supporter commodément la malédiction d’être riche, influent, puissant : capable de priver ses proches de leurs idées et opinions, leur salaire, leurs biens justement acquis, leur santé, leur vie… mais avec de si bonnes intentions ! L’inusable panoplie métaphysique des rejetons de milliardaires et des bourgeois.

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Lire infatigablement les livres d’un auteur qu’on aime consiste à accomplir un acte incomparable. La lecture par passion. Seul dans sa chambre, loin des bibliothèques institutionnelles où étudiants, spécialistes et autres rats universitaires viennent grignoter des notes restituées plus tard en petites crottes inodores. Se donner la possibilité de succomber au goût effréné de tant de textes, toujours renaissant, est le plus magnifique exemple de tentation que puisse procurer une civilisation. Malgré les agressions quotidiennes des médias qui le collent à des affaires inaccessibles et déjà vieilles au moment même où elles arrivent, un lecteur a la possibilité d’explorer des chemins qui le conduisent vers l’intérieur de lui-même, dans ses inquiétudes et son tempérament, dans tout ce qui fait de lui un individu avec sa propre conscience comme guide et non pas les mots d’ordre qu’on donne aux masses. Et alors que tout le reste, soucis immédiats de la vie quotidienne et digressions politiques en tout genre, lui apparaît comme superflu, il constate que les choses qui comptent pour lui (recherche de la beauté esthétique, de la vérité, mélange de mépris et de peur pour toute forme d’autorité arrogante, surtout dans les grandes coteries et castes professorales), ces inquiétudes les plus intimes (peur de s’enrôler quelque part et de se trouver immédiatement en désaccord avec tout le monde, envie de déserter tout de suite) qui le tracassent tant, ont été pensées et exprimées beaucoup mieux qu’il ne pourrait le faire lui-même et que tout cela vaut et demeure la chose la plus importante de toutes. Si quand on ouvre Montaigne, on a tout de suite l’impression que de « nos » fabula narratur et que les distances vies / lecture se trouvent abolies, quand on ouvre ses auteurs de chevet on éprouve ce même sentiment de proximité, qu’on n’est pas avec des textes, que ce n’est pas de la littérature, de la philosophie, de la politique … mais de la voix partagée, avec une confiance totale, avec un auteur dont on devient le confident, qui conseille, réconforte, qu'on comprend et qui vous comprend. La nuit, quand je relis et rerelis Céline, Proust, Claude Simon, Gracq, Flaubert, Bloy, les frères Vaïner, Chalamov, Primo Levi … le papier imprimé disparaît dans la pénombre. Quelqu’un respire, quelqu’un vit avec moi, un inconnu qui n’en est plus un mais quelqu'un dont je me sens aussi proche que d’un ami venu m’accompagner. Les ans qui nous séparent se dissipent comme de la fumée : ce n’est pas le cavalier Georges de La route des Flandres, ce n’est pas le rescapé d’un camp, le militant dévoué, Bardamu perdu dans les ténèbres qui me parlent … Ce n’est pas le narrateur de la Recherche qui converse avec moi, ni le maudit de Meudon qui me rend visite, ni l’écrivain de retour de la Kolyma qui me regarde longuement sans rien dire. Ce sont des proches venus me répéter leurs prémonitions et me tenir compagnie me donnant l’illusion de connaître, moi aussi, le dessous des cartes. Parfois, leur voix trahit de la désillusion devant la fragilité de ma nature ou l’insuffisance de mon entendement, mais d'autres fois je vois confirmer mes vieilles appréhensions les plus sombres sur l’étroitesse d’esprit des « grands » de ce monde, disparus ou bien en place, sur le non-sens et la sauvage cruauté de notre époque, la plus avancée que l'on puisse choisir. Et je peux alors sentir de nouveau l'envie de sourire : pourquoi prendre tout ce qui arrive si à cœur ? Pourquoi se laisser emporter par l’inquiétude et se laisser accabler par l’absurdité et la bestialité du quotidien immédiat ? Les folies de chaque jour ne produisent pas de véritable détresse pour autant qu’on conserve un peu de lucidité. Ce n'est pas toujours facile, on est bien d'accord : qu’est-ce qu’il ne faut pas faire, comme singeries, pour ne pas être malheureux dans la société et pour préserver ses aspirations secrètes ! Et même les plus terribles expériences, les pires humiliations, les coups du sort, on ne les ressent qu’à proportion de sa propre faiblesse à leur égard, car qui d’autre que soi-même leur attribue de la valeur et de l’importance, les associe à la joie et à la souffrance ?
Mais on a au moins entre ses mains, en ces jours troubles, ces paroles protectrices et ce sage réconfort des auteurs probes et humains dont le vécu représente pour soi un bienfait, surtout quand on se voit menacé dans sa liberté et dans sa paix ou dans celles de ses proches. Toute ma gratitude va donc par la lecture à ceux qui, surtout dans des temps difficiles, ont affermi en nous l’humanité et nous exhortent à ne pas aliéner notre bien le plus précieux : la liberté de notre moi intime. 
En dépit de ses défauts, des erreurs et des errements qu'il comporte, mon métier de professeur, jamais considéré d’une essence supérieure à celle d'un ébéniste ou d'un maraîcher, même pas comme une corvée alimentaire, m'a permis de fréquenter ces auteurs découverts au fil des ans, toujours admirés ce jour même, d'approfondir dans leur connaissance et de transmettre honnêtement mon admiration, ma dette envers eux avec, intimement, la même joie qu’une bonne action quand j’étais petit…

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Les trois pèlerinages



Pour la plupart des Juifs européens, [l’]exode libérateur était incarné par trois pèlerinages, eux-mêmes aimantés par trois grandes destinations idéologiques. Le freudisme finit par être associé à une forme de libéralisme non ethnique (ou multiethnique) dont les États-Unis étaient la patrie ; le sionisme incarnait un nationalisme juif laïque en Palestine ; et le communisme représentait la création d'un monde post-national centré sur Moscou. L'histoire des Juifs du XXe siècle est l'histoire d'un Enfer et de trois Terres promises.


Yuri Slezkine, Le siècle juif

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La vie des grands-parents ressemble à une espèce de banque des sentiments. Chaque petit-enfant, à sa naissance, fait son entrée dans le monde déjà titulaire d’un grand compte ouvert à son nom, prospère et en apparence inépuisable. Il en extrait des sommes importantes pendant ses années d'enfance. Plus tard, jusqu'à l'adolescence, il continue de recourir abondamment au compte de cette banque. Il réalise souvent des versements à travers des gestes touchants de bonne volonté pour ses grands-parents, des câlins bien sympathiques, de petites attentions, de doux "merci" et de fréquents "je t'aime". Normalement, lorsque son titulaire atteint la majorité, alors que la banque continue de donner de l'amour, de la consolation et des retraits fréquents d'espèces, ce fameux compte ne reçoit pratiquement aucun versement. En revanche, à ce stade également, le compte continue d'avoir besoin d’être alimenté en dépôts d’espèces importants sous forme de reconnaissance - traduite si possible dans les faits - et d'intérêt pour les idées ainsique pour les affaires en général des grands-parents, de petits détails sur l’appartement qu’ils habitent, de prise en considération de leurs passe-temps - probablement saugrenus pour ce qui est de papi ou de certaines particularités peut-être désagréables de mamie, du respect pour leurs idées, de la générosité en tendant l’oreille à leur expérience. De temps en temps, apporter chez eux une bouteille de vin, des fleurs, des fruits ou des bonbons, enveloppés d'un baiser et d'un câlin ... ce serait autant de formules très acceptables pour éviter de mettre le solde du compte au rouge vif. Faire le ménage discrètement pour qu'ils n'aient pas à s'en occuper, les accompagner chez le médecin, bref des dépôts qui maintiendraient le compte dans un bilan acceptable. De nombreux parents reçoivent tout cela ainsi que des cadeaux et des récompenses de la part d'enfants très occupés eux-aussi avec leurs problèmes et disposant éventuellement de peu de moyens. Y compris financiers, si ça se trouve. D'autres, victimes de l'égoïsme et de l'oubli progressif de la part des titulaires de ce genre de compte, se retrouvent en faillite ou avec des découverts impossibles à couvrir pour le reste de leur vie. Si cela finit par arriver au compte-dévouement de nombreux parents pourtant largement prévenants, que pourra-t-il advenir des comptes-fragilité d’une masse innombrable de papis-mamies en perte de vitesse vitale ?

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De fait, les autoproclamés progressistes croient en deux dieux qu'ils idolâtrent : le premier est évidemment le progrès, concept usurpé qui prétend, contre l'expérience, que le nouveau est toujours supérieur à l'ancien alors que, en un sens strictement darwinien, le nouveau se contente de remplacer l’ancien. Le second est cette folle idée, ésotériste et maçonnique, qu'est l'égrégore, la conscience partagée en groupe : « Dieu n'existe pas, nous allons le créer ». Nous. Le groupe. Les élus pour conduire au bonheur le troupeau. La meilleure réponse à cette dernière sottise est une nouvelle ultra-courte de Fredric Brown intitulée Answer (La réponse). Ou encore la lecture des ouvrages de Gustave Le Bon : rien de bon ne saurait sortir d'un groupe. Suffit de considérer une assemblée de quelque genre que ce soit. Et quand ce n'est pas vrai, c'est que le groupe est manipulé : l'âge des masses est en réalité l'âge des meneurs - à condition, hélas, que ces meneurs soient à la pauvre mesure des abrutis qu'ils manipulent, ce qui rend compte du succès des pires. Une masse, ce n'est même pas un peuple, et c'est pourquoi elle ne saurait être menée que par des abrutis lui étant à peine supérieurs. Dans le passé, on n'a d'ailleurs jamais vu des représentants politiques, même peu brillants, être aussi parfaitement médiocres, voire moins, que ceux d'aujourd'hui, indépendamment des modes de désignation ou d’élection, toujours bancals. Qu’on considère ces gens une élite, c'est à faire hennir les constellations (Bloy). Incidemment, on constate le même phénomène dans les sectes : le gourou est toujours un escroc qui croit en partie à ses propres conneries ; il est à un cran au-dessus de ses pigeons, jamais à deux crans ou plus ; si ce n'était pas le cas, il ne pourrait énoncer son catéchisme sans rire, ou en tout cas pas très longtemps. La simulation prolongée, c'est apparemment un art très difficile, à en croire les spécialistes du renseignement. C'est aussi valable si le gourou est une marionnette animée par un manipulateur discret. L'époque du courage est révolue, comme celle de la détermination, comme celle de la rationalité, comme celle du bon sens. Tout devients imprévisible. Même les moutons ont progressivement changé de nature, ils ont muté atteints de rage. Quant au surgissement de l'imprévu, c'est un beau thème de réflexion. Voyez l’imprévue arrivée au pouvoir de l’actuel président du protéiforme gouvernement espagnol, porté par des opportunistes qui tous acceptent, en attendant pire, la muselière sans grommeler pour préserver leur statut de privilégiés et retarder l’inévitable anéantissement prochain, malgré les meutes de ses défenseurs (des bouffons des médias subventionnés, des trolls des réseaux sous perfusion friquée, des « consciencieux » à la solde des brigands qui émargent des fonds publics… ou de l’étranger) lancés à la gorge du moindre critique. Ils savent pourtant qu’ils ne pourront rien face à un peuple aujourd’hui peut-être accablé sous le poids de la pandémie mais résolu le moment venu à ne plus tolérer tout cela, et à exercer une saine, juste et implacable vengeance. Le peuple espagnol. Un peuple. Pas la somme de titulaires d’un même document administratif, d’une même carte d’identité. Il ne faudrait  pas trop oublier que l’Espagne a existé quelques siècles avant de n'être plus qu'un agrégat de territoires autonomes sous le contrôle de cette vaste tribu de corrompus – droites et gauches confondues – financés un jour par des Flicks et des Flocks allemands et par des Yankees « otaniens » et aujourd’hui, toujours financés par… soutenus par ... Tiens ! je radote, je l’ai déjà écrit mille et une fois. Tant de nationalités, ça coûte cher ! Comme tout marxiste savait, l’anachronisme de la nationalité n’était qu’une façade qui cachait la lutte de classes. Si les peuples étaient attachés à leurs particularismes, c’était à cause de leur histoire d’oppression. Donc, facile ! Ils étaient trop malins, nos dirigeants : en promouvant la revendication nationale, ils pensaient renforcer le contenu socialiste ! Il suffisait de mettre fin à l’oppression et de déployer ensuite assez de tact et de sensibilité, avec des tonnes de bisous, et la promotion explicite des différents particularismes culturels et linguistiques ferait disparaître la méfiance entre les nationalités. C’était inévitable, scientifique ! Les néo-communistes – décalque exact de leurs compères paléos – les populistes de tout acabit et les bobos de tout poil pensent que le multiculturalisme est comme la politesse, la mémoire démocratique ou la bienveillance entre genres. Tout le monde les valorise et ça ne coûte presque rien ! Souverainistes et néo-rouges, nouveaux prêtres pour administrer le sacrément de la diversité sous l’espèce de la discrimination positive, redeviennent une mode comme la barbe ou la moustache et nous affirment que cette diversité est le chemin le plus sûr de l’unité. Le rouge de la honte devrait leur monter au front à tous, et le sang des citoyens devrait bouillir à l'idée d'être tyrannisés par de tels individus dépourvus des moindres notions d’histoire et sans les facultés intellectuelles et morales requises pour gouverner un pays. N'importe qui pris au hasard serait moins pire, moins corrompu, moins inculte, moins dépourvu de honte. C'est une chance pour l'oligarchie que les masses ne se sachent pas manipulées par un aussi petit nombre de gens ayant sur elles le pouvoir de vie et de mort. Mieux vaut les laisser croire aux fétiches de la démocratie et du progrès, sans quoi l'édifice social s'écroulerait, et l'oligarchie avec lui. De fait, en ce moment, le nombre de gens qui ne pensent pas comme nous, qu'on considère derrière les masques sur les plateux télé comme des réfractaires irrécupérables, s’avère infinitésimal mais l’observation de l’évolution des comportements (surtout dans les pays ayant connu la douceur des régimes socialistes) et quelques conversations avec des gens normaux laissent repousser un certain optimisme. 

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Engouement collectif hystérique pour l’écologie et la nature. En des temps plus éclairés, quand les cours de philosophie étaient convenables, on apprenait la formule naturae enim non imperatur, nisi parendo (Francis Bacon, Novum organum L. I, LXXIX). Autrement dit : « On ne commande à la nature qu'en lui obéissant ». Or, Descartes dira ce qu’il voudra bien, la condition de l’homme maître et possesseur de la nature n’est qu’une pure chimère. Et un réchauffement climatique défendu par des agités prétendant tourner en ridicule la science n’est qu’une imbécillité. Quelle époque ! Mes parents ont longtemps vécu sans eau courante ni électricité. Capables de survie au beau milieu d’une nature hostile qu’ils respectaient, qu’ils chérissaient et qu’ils s’efforçaient de ne pas détruire puisqu’ils en vivaient. Paysans pauvres mais autosuffisants. Sans salaire, sans fierté sociale. Ils ont bel et bien été forcés à disparaître. La honte. Écologistes avant la lettre mais exerçant la pire occupation : bouseux ! Avant de devenir quand même manœuvres. La risée face à une floppée de fils de pute, parasites et bons à rien, adeptes obstinés du sacro-saint progrès généralement traduit en droit à l’enculage des péquenots, des plus faibles en général et des cons d'électeurs en particulier mais qui se moquaint d'eux et de leurs semblables à cause justement de leur vulgaire attachement à leur milieu cul-terreux. Indécrottables bourgeois citadins ! Bien incapables de se torcher tout seuls ni de pourvoir à leur existence quotidienne (on a redécouvert l'importance de la campagne en pleine pandémie !) mais riches en discours, monnaie de singe universellement valable. Qu'en pensent-ils, du retour fanatique à la "bousitude", les sous-merdes todologues des plateaux télés, les crottophages récompensés par tous les pouvoirs imaginables, les pousse-à-la-haine imposteurs du pire fléau planétaire connu : le camp des gentils intouchables, terreau historiquement fertile des guillotineurs, des bourreaux et des tchékistes, des terroristes dans la plus totale impunité, des fils à papa incapables mais bien placés socialement pour tout rafler à leur profit ?

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Mme Mendia, la socialiste vice-présidente du gouvernement autonome basque assure que l’accord de son parti avec la formation EH Bildu marquera un tournant qui conduira à une meilleure manière de gouverner l’Espagne dans son ensemble. La cause sauvage et primitive défendue par EH Bildu a toujours assuré qu’il est permis de tuer, instaurant par la même occasion des règles bestiales (du rackett au plastiquage et à l’enlèvement mafieux) pour « aller de l’avant », pour l’indépendance et le socialisme, les deux pour le même prix. On se pose la question : l’arbitraire basé sur le meurtre sera donc désormais considéré progressiste par les veilleurs tatillons de l’imminente mémoire démocratique votée au Parlement ? L’élémentaire, et visiblement ringard, tu ne tueras point sera définitive et honteusement jeté aux orties ?  

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Note au crayon. 17/mars/2020

L’arrivée au pouvoir de nos marteaux pilons bien à nous a coïncidé avec la pire pandémie des derniers temps depuis la grippe injustement connue comme espagnole de 1918. Beaucoup de magasins sont vides comme au Vénézuela et à Cuba ! On est tous confinés comme dans des camps ! Chouette, la v’là l’utopie qui se pointe au galop ! Allez, on a devant nous un avenir des plus prometteurs. Et en même temps notre corps social se contemple au miroir du pluralisme tendu par le gouvernement pluraliste installé au pouvoir. Ils se montrent incapables d’avoir un seul et même objectif, de bien connaître un domaine, d’avoir une compétence dans quelque domaine que ce soit autre que le sectarisme le plus puéril sans laisser néanmoins pour autant d’être extrêmement pluriels ! Son président, perpetuum mobile de notre avili univers médiatique, a la chance d’ignorer ses propres convictions : il dit telle chose un jour et telle autre le lendemain. Cela est sans doute un atout… mieux vaut ne pas avoir de convictions qu’être de droite. Ça coûte cher au contribuable, mais ça en vaut la peine ! Avec quelle servilité les journalopes dégoûtants s’abaissent devant sa tronche de chef de rayon mode masculin pour lui faire de la lèche ! Beau spectacle, franchement. La « gauche » progressiste boboïde est tombée bien bas… Ses sbires médiatiques ne savent picorer que les yeux des déchus, de vieux ringards franquistes d’il y a une éternité. Le citoyen lambda ne saura jamais en vertu de quel principe les corbeaux de la presse choisissent telle ou telle charogne pour festoyer. Un politicien de leur propre bord tombé en disgrâce, une concurrente qui leur déplaît, un chanteur, un footballeur, un homme d’affaires… Guidés convenablement, les chroniqueurs mondains savent parfaitement qui dévorer. Attirés par l’odeur de putréfaction, ils foncent en masse sur la proie désignée…

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 Céline. Il a vu la guerre venir et ses terribles conséquences et il propose à son interlocuteur (Pierre Dumayet) une allégorie sur les chiens de traineaux, une pure merveille dont aucuns devraient s'inspirer aujourd'hui. Nous n'avons plus de guides et on s'étonne de tomber dans la crevasse !

Un film inexistant et pourtant formidable
« (…) je me suis occupé beaucoup des explorations polaires et j’ai connu des explorateurs de la grande époque qui exploraient encore les zones polaires et particulièrement le Groenland avec des meutes de chiens, des attaches de chiens, et ce qui compte, n’est-pas, dans l’attelage, c’est le guide, le guide, c’est généralement une chienne qui est particulièrement fine et qui sait à vingt-cinq ou trente mètres dire qu’il y a une crevasse, or, on ne les voit pas, n’est-ce pas, sous la neige, les crevasses, ça ne se voit pas, alors nous dirons qu’elle est violente parce qu’elle avertit tout le traineau qu’il va s’embarquer dans la crevasse et qu’il va descendre soixante, soixante-dix mètres dans un trou et ça va être fini, la mort, n’est-ce pas, et bien ça, évidemment, j’ai peut-être eu la finesse d’une chienne de traineau… https://bit.ly/33bwMG5 (3:30/5:13)

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Citation dont j’ai abusé, extraite de Stendhal et rapportée par J. Dutourd : il y a deux choses impossibles à contrefaire : le courage au feu et l'esprit dans la conversation.

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Fernando Savater : « L'un des chocs qu'entraîne la révision historique du franquisme est de découvrir qu'une grande partie de ce qui lui était politiquement et culturellement opposé n'avait de bon qu’une bonne chose : son opposition. Ce qui en soi n'était pas beaucoup mieux ni même pas trop différent du régime de Franco lui-même ». Bonnet blanc, blanc bonnet. Le régime de Franco ! Tyrannie qui se dénonçait discrètement mais sans trop bouger avant sa mort, à tue-tête à sa disparition et dont les injustices actuellement se boursouflent à la carte, s’exposent en boucle et se multiplient online et on screen par des pittoresques antifranquistes de fraiche date ou ayant déjà fait carrière dans le rangs socio-démocrates ou néolibéraux ... Allez stage en rizière nord-coréenne pour tout le monde !

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Tentative d’assassinat à l’arme blanche devant les anciens locaux de Charlie Hebdo. La gauche la plus mordante, intelligente et bien pensante qui soit, celle de la dette imprescriptible envers les malheureux exploités, colonisés, etc. Tout ça : les dogmes des bobos conformes au dogme. Sauf qu’ensuite ils ne trouvent rien de mieux que de se payer méchamment la gueule de leurs paternalistement protégés malheureux dans ce qu’ils ont de plus sacré : l’Islam ! Vous caressez le tigre dans le salon et, histoire de rigoler, vous lui passez la flamme du briquet sous les roustons ! Et vous vous étonnez de la réaction du fauve ! Planqués désormais dans un bunker tenu secret, ils récidivent. Il s’agit donc, selon Charlie de défendre la liberté d’expression et, singulièrement, la liberté de blasphémer ! Qu’on se contente alors de conchier les catholiques, ceux-là tendront toujours la joue gauche. En revanche, certains musulmans n'ont pas l'air d'apprécier la subtilité libératrice de ces plaisanteries. Quoique laïque déclaré et ayant affiché « Je suis Charlie » comme presque tout le monde mon refus de l’attentat mortel de 2015, je me sens aussi mal à l’aise, malgré tout, humilié quelque part moi aussi par les caricatures republiées. La critique de la religion devrait se fonder sur des arguments rationnels pas sur des insultes ou des discours moralisateurs à l'emporte-pièce. Dans notre culture où la notion de rationalité a disparu et où l’idée même de débat avec les religieux est déclaré impossible, il ne reste que l’insulte arrogant. Réduire la laïcité ou même l’athéisme à cet humour, c’est porter atteinte inutilement aux valeurs des croyants des différentes religions, déjà suffisamment opposés entre eux. Je sais, ce qui est arrivé aux dessinateurs de Charlie Hebdo est horrible, injustifiable et tout ce qu’on veut. Mais ça ne rend pas cet humour intelligent ou même décent. Un humour qui consiste à humilier des faibles, des pauvres, des exclus, bien qu'on proclame les aimer, n’a pas à être admiré et risque de prolonger éternellement la guerre de tous contre tous.

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 Baudelaire avait raison au sujet de ce faux pays dont l’existence est elle-même une mauvaise plaisanterie ?

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A quoi sert la monarchie ? Cette question préoccupante des bons républicains a été volontiers répondue par les bouffons du Congrès des députés espagnol. Ils ont pondu un communiqué rédigé en quatre langues autonomes intitulé Nous n'avons pas de roi. Avec les invocations rituelles d’habitude : démocratie, liberté, républiques (au pluriel !). Les deux premiers termes pour souligner que la loi est de trop si elle ne leur convient pas, comme l’expérience nous le prouve à répétition. Mais l'important est bien le troisième : républiques. En d'autres termes, pas une République espagnole une et indivisible, chère aux républicains d’une certaine tradition, mais une débauche de petites républiques rêvées par une pléthore de soi-disant républicains en réalité démagogues antiespagnols qui, avec cette même prétention branlante ont trahi et rendue impossible notre II République au siècle dernier. La monarchie aurait dû servir à éviter ces républiques-là, pas la République. 

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À l'heure où la question des points forts et des points faibles du ci-devant Juan Carlos I semble devenue incontournable, le clan chapardeur le plus puissant de Cleptoland puissance dix-sept reste l’intouchable famiglia Pujol dont les insatiables pies voleuses ont caché des pièces par millions partout dans le monde.



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"Rends l'argent !!!" Impeccable, l’impératif... et confusion phonétique de taille : la consonne fricative labio-dentale sourde et la fricative labio-dentale voisée ne correspondent pas au même François !


 

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¡Sola y borracha quiero volver a casa ! / Je veux rentrer à la maison seule et bourrée ! (Slogan d’une campagne institutionnelle lancée par le Ministerio de Igualdad espagnol, à ne pas confondre avec le Ministère chargé de l’égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations (ouf que ça fatique mais, hein qu'y'a pas photo, hein ?)

J’osais espérer, moi, dans ma condition de mâle hétérosexuel profondément humilié par le patriarcat, que je pourrais vouloir rentrer de temps en temps seul et bourré. Mais "à la maison" ??? Hummm... Je ne sais pas ! Il semble que cela ne sera plus toujours possible vu l’urgence des squatteurs pour instaurer, de facto et favorisée par l'impunité, l’expropriation de tout appart qui leur tombe sous la main ... Allez, gros câlins à mes fans féministes de gôche !

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