... je crains décidément que la littérature française ne sorte pas avant longtemps du tout-à-l'égoût et du tout-à-l'égo (Naulleau)
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... quand les moins pires se taisent, cessent d'écrire, les pires sombrent dans l'hystérie et l'hypernarcissisme
(Soral)
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Il est d'ailleurs intéressant de remarquer que le milieu de l'édition a tellement conscience de cet effondrement qu'il en vient à rééditer les maudits ! La correspondance Morand/Chardonne pour Gallimard, Les Décombres de Lucien Rebatet chez Flammarion... pour redonner un peu d'âme et de virilité à cette littérature qui faisait la fierté de la classe cultivée française et qui, sous Sollers puis Savigneau, est devenue une pure affaire de snobs et de bonnes femmes. Un truc qui a remplacé le tricot, le fricot!
(toujours Môsieur Les-mouvements-de-mode-expliqués-aux-parents, comprenne qui pourra)
Dans sa leçon inaugurale au Collège
de France (30 novembre 2006), Antoine Compagnon se posait la question "La littérature
pour quoi faire ?" Quelle utilité (question à ne pas poser à ceux et
celles qui en ont fait leur gagne-pain, évidemment...) ? Quel rôle ? La
culture... La "bibliothèque" !
Un personnage de La Route des Flandres à qui son père apprenait le bombardement, par
les Anglais, ces humanistes, de "la plus belle bibliothèque du monde"
(Leipzig ! ne pas confondre avec Dresde SVP) en ces termes « … l'Histoire
dira plus tard ce que l'humanité a perdu l'autre jour en quelques minutes,
l'héritage de plusieurs siècles, dans le bombardement de ce qui était la plus
précieuse bibliothèque du monde, tout cela est d'une infinie tristesse,
ton vieux père », lui répondait sans mettre des gants : « ... à
quoi j'ai répondu par retour que si le contenu des milliers de bouquins de
cette irremplaçable bibliothèque avait été précisément impuissant à empêcher
que se produisent des choses comme le bombardement qui l'a détruite, je ne
voyais pas très bien quelle perte représentait pour l'humanité la disparition
sous les bombes au phosphore de ces milliers de bouquins et de papelards
manifestement dépourvus de la moindre utilité. Suivait la liste détaillée
des valeurs sûres, des objets de première nécessité dont nous avons beaucoup
plus besoin ici que de tout le contenu de la célèbre bibliothèque de Leipzig,
à savoir : chaussures, caleçons, lainages, savon, cigarettes, saucisson,
chocolat, sucre, conserves, gal... »
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