J'aime

mardi 8 avril 2014

Dialogues désaccordés...

... entre gratte-papier médiatiques / précis pour toréer des cochons

... je crains décidément que la littérature française ne sorte pas avant longtemps du tout-à-l'égoût et du tout-à-l'égo (Naulleau)
---
... quand les moins pires se taisent, cessent d'écrire, les pires sombrent dans l'hystérie et l'hypernarcissisme
(Soral)
---
Il est d'ailleurs intéressant de remarquer que le milieu de l'édition a tellement conscience de cet effondrement qu'il en vient à rééditer les maudits ! La correspondance Morand/Chardonne pour Gallimard, Les Décombres de Lucien Rebatet chez Flammarion... pour redonner un peu d'âme et de virilité à cette littérature qui faisait la fierté de la classe cultivée française et qui, sous Sollers puis Savigneau, est devenue une pure affaire de snobs et de bonnes femmes. Un truc qui a remplacé le tricot, le fricot!
(toujours Môsieur Les-mouvements-de-mode-expliqués-aux-parents, comprenne qui pourra)
 

Dans sa leçon inaugurale au Collège de France (30 novembre 2006), Antoine Compagnon se posait la question "La littérature pour quoi faire ?" Quelle utilité (question à ne pas poser à ceux et celles qui en ont fait leur gagne-pain, évidemment...) ?  Quel rôle ? La culture... La "bibliothèque" ! 
Un personnage de La Route des Flandres à qui son père apprenait le bombardement, par les Anglais, ces humanistes, de "la plus belle bibliothèque du monde" (Leipzig ! ne pas confondre avec Dresde SVP) en ces termes « … l'Histoire dira plus tard ce que l'huma­nité a perdu l'au­tre jour en quel­ques minutes, l'héritage de plu­sieurs siècles, dans le bombardement de ce qui était la plus pré­cieuse bibliothèque du monde, tout cela est d'u­ne in­fi­nie tris­tes­se, ton vieux père », lui répondait sans mettre des gants : « ... à quoi j'ai répondu par retour que si le contenu des milliers de bou­quins de cette irrempla­çable bibliothèque avait été préci­sé­ment im­puissant à e­mpê­cher que se produisent des choses comme le bom­bar­de­ment qui l'a dé­truite, je ne voyais pas très bien quelle per­te représentait pour l'hu­manité la dis­pari­tion sous les bombes au phosphore de ces milli­ers de bouquins et de pa­pe­lar­ds manifes­te­ment dé­pourvus de la moindre uti­lité. Suivait la lis­te dé­tai­llée des valeurs sûres, des objets de première nécessité dont nous avons beau­coup plus besoin ici que de tout le contenu de la célè­bre bibliothèque de Lei­p­zig, à savoir : chaussu­res, caleçons, lai­nages, savon, ciga­rettes, sau­cisson, cho­co­lat, sucre, conserves, gal... »



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire