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mercredi 23 avril 2014

Correspondance intelligente...



Il y a près de 50 ans que je me cherche sans me trouver.
Je me demande comment on fait pour savoir qui on est ?
Je ne sais rien de moi.
Je serais également surpris de savoir que je suis bon et de m'entendre dire que je suis mauvais (moins) ; je ne sais pas si je crois à l'après-vie ou non (ça dépend des jours).
Je ne sais pas si j'ai réussi ma vie ou si je l'ai ratée.
Je ne sais pas si j'ai été ou non un bon fils.
Ceci, en toute sincérité.
Je sais que je suis bête, paresseux, égoïste, ignorant, mais ça, ce sont des évidences extérieures, comme de savoir que, quand on sort, on met des souliers.
Ne croyez pas que je suis fier de tout ça, certes, mais je vis avec des dents depuis tant et tant d'années que j'ai fini, non de m'y habituer, mais d'y moins penser.
Paul MORAND à J. Chardonne, 30 juillet 1957

"Je ne sais rien de moi" Normal ! Les autres se chargent normalement de vous renseigner : en votre présence, tout se passe bien... Dès que vous avez le dos tourné, on se régale pour étaler votre bêtise, paresse, égoïsme, ignorance... comme autant d'"évidences extérieures".
À ce moment-là, plutôt que la tarte à la crème (bien étudiée dans ce blog http://goo.gl/BekgRs) "je me désole... je me console", deux petites réflexions me viennent à l'esprit :
- "Jamais, évidemment, l’homme ne renoncera à battre son prochain et à lui rompre les os, s’il sait qu’il ne court aucun risque à ce jeu." Ivan Bounine, La forêt (in La nuit. Nouvelles, Éditions des Syrtes 2000) 
et, plus directement adressée à la tendre communauté de mes détracteurs (et, bien entendu, de mes détractrices) ce court mot de quelqu'un qui s'y connaissait en éreinteurs :
- "Merda tibi res est, carmina merda tibi" (Luther in Wa, IV, p. 160, nº 4032)

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