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jeudi 13 juin 2024

Nos souvenirs se mettent à crier pour qu’on les caresse.

Cochav Elkayam-Levy, l'avocate israélienne qui était au centre de la campagne accusant le Hamas de violences sexuelles systématiques le 7 octobre, est maintenant accusée par les médias israéliens d'avoir escroqué des donateurs et d'avoir diffusé des informations fausses. Ces accusations ont été formulées quelques jours seulement après qu’elle ait reçu le prestigieux prix Israël. Le plus grand journal israélien, YNet, a publié un exposé accablant accusant Mme Elkayam-Levy d'avoir escroqué d'importants donateurs, dont un membre de l'administration Biden, d'avoir diffusé de fausses histoires sur les atrocités commises par le Hamas et de ne pas avoir tenu sa promesse de publier un rapport important sur les violences sexuelles commises le 7 octobre. Les représentants du gouvernement ont été particulièrement indignés par le fait qu'elle ait diffusé des affirmations discréditées selon lesquelles un militant du Hamas aurait coupé le fœtus d'une femme enceinte avant de la violer, un mensonge diffusé pour la première fois par l'escroc confirmé Yossi Landau, de l'organisation ZAKA, entachée de scandales. « L'histoire de la femme enceinte dont le ventre a été ouvert, qu'elle a diffusée dans la presse internationale, s'est avérée fausse », s'est plaint le fonctionnaire à YNet.

Peu à peu, les professionnels ont commencé à prendre leurs distances avec elle, par manque de confiance. La disgrâce de Mme Elkayam-Levy survient au moment où le New York Times publie un rapport qui jette un doute supplémentaire sur l'article du journal, déjà discrédité, du 28 décembre 2023, alléguant des « violences sexuelles systématiques » commises par le Hamas le 7 octobre. Selon le rapport du NY Times du 25 mars, un secouriste israélien qui s'est identifié comme « G », Guy Melamed de son vrai nom, a menti au journal en affirmant avoir trouvé les corps d'adolescentes dans le kibboutz Beeri dans un état de déshabillement qui indiquait clairement qu'elles avaient été violées. « Les images prises par un soldat israélien qui se trouvait à Beeri le 7 octobre [...] montrent les corps de trois victimes féminines entièrement vêtues, sans aucun signe apparent de violence sexuelle », affirme le NY Times. Mais tout cela est sans importance pour nos médias de grand chemin qui croient dur comme fer à l’authenticité de la propagande sioniste, cette culture de la victimisation par définition et du monopole de la souffrance, même quand ils l'infligent à des victimes innocentes, pour les siècles des siècles. Pour le moment, ils gagnent le match par au moins quarante mille buts d’écart sur leurs adversaires, ce qui représente quand même une marge pour que les paris euro-américains soient toujours gagnants !

***


Retour de Bordeaux, lundi. Rocade difficile. Dimanche, nous partons, peu après notre arrivée, au resto en compagnie d'A. avec qui on a partagé le couvert et quelques hauts faits de guerre de son dernier conseil de classe. Retour rapide à Irun, la queue entre les jambes et les bottes aux pieds. Le soir, sous un ciel noir comme du charbon après la lumière aquitaine, je regagne illico ma bibliothèque sous les combles. Je circule virtuellement dans les photos de la maison, allée Haussmann, au milieu des fantômes. Je me souviens. Le temps a passé, je ne le juge pas. L’émotion dans le sang pour chaque souvenir. La lumière des toits et des façades LCL du rond-point de Fukuoka à la tombée du soleil. Fenêtres ouvertes sur le balcon et les tours, à droite, des bâtiments de Grand Parc. Et un flash rapide : la voisine blonde ouvre le « portillon paresseux » en bas, s'arrête un instant, regarde en haut dans ma direction et continue sans s'attarder vers le hall pour prendre l’ascenseur. Un rayon de soleil défie la pénombre imminente, toute mon évocation a fui hors de la pièce, mais ma joie est partie avec. On avance parmi des vieux calendriers d’où la tendresse s’est absentée et on ne revient plus sur ses pas. La maison vide attend ses nouveaux occupants. Je ne l’entends plus. Je ferme les yeux et par la fenêtre ouverte de la petite terrasse extérieure de mon bureau, je vois le grand arbre dont les branches et les feuilles sont agitées par le vent et je me souviens d’A. s’exclamant : « Papi, les branches sont fâchées ! »










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