Cochav Elkayam-Levy, l'avocate israélienne
qui était au centre de la campagne accusant le Hamas de violences sexuelles
systématiques le 7 octobre, est maintenant accusée par les médias israéliens
d'avoir escroqué des donateurs et d'avoir diffusé des informations fausses. Ces
accusations ont été formulées quelques jours seulement après qu’elle ait reçu
le prestigieux prix Israël. Le plus grand journal israélien, YNet, a publié un exposé accablant
accusant Mme Elkayam-Levy d'avoir escroqué d'importants donateurs, dont un membre
de l'administration Biden, d'avoir diffusé de fausses histoires sur les
atrocités commises par le Hamas et de ne pas avoir tenu sa promesse de publier
un rapport important sur les violences sexuelles commises le 7 octobre. Les
représentants du gouvernement ont été particulièrement indignés par le fait qu'elle
ait diffusé des affirmations discréditées selon lesquelles un militant du Hamas
aurait coupé le fœtus d'une femme enceinte avant de la violer, un mensonge
diffusé pour la première fois par l'escroc confirmé Yossi Landau, de
l'organisation ZAKA, entachée de scandales. « L'histoire de la femme enceinte
dont le ventre a été ouvert, qu'elle a diffusée dans la presse internationale, s'est
avérée fausse », s'est plaint le fonctionnaire à YNet.
Peu à peu, les professionnels ont commencé à prendre
leurs distances avec elle, par manque de confiance. La disgrâce de Mme
Elkayam-Levy survient au moment où le New York Times publie un rapport
qui jette un doute supplémentaire sur l'article du journal, déjà discrédité, du
28 décembre 2023, alléguant des « violences sexuelles systématiques » commises
par le Hamas le 7 octobre. Selon le rapport du NY Times du 25 mars, un secouriste israélien qui s'est identifié comme
« G », Guy Melamed de son vrai nom, a menti au journal en affirmant avoir
trouvé les corps d'adolescentes dans le kibboutz Beeri dans un état de
déshabillement qui indiquait clairement qu'elles avaient été violées. « Les
images prises par un soldat israélien qui se trouvait à Beeri le 7 octobre
[...] montrent les corps de trois victimes féminines entièrement vêtues, sans
aucun signe apparent de violence sexuelle », affirme le NY Times. Mais tout cela est sans importance pour nos médias de grand chemin qui croient dur
comme fer à l’authenticité de la propagande sioniste, cette culture de la
victimisation par définition et du monopole de la souffrance, même quand ils l'infligent à des victimes innocentes, pour les siècles
des siècles. Pour le moment, ils gagnent le match par au moins quarante mille
buts d’écart sur leurs adversaires, ce qui représente quand même une marge pour
que les paris euro-américains soient toujours gagnants !
***
Retour de Bordeaux, lundi. Rocade difficile. Dimanche, nous partons, peu après notre arrivée, au resto en compagnie d'A. avec
qui on a partagé le couvert et quelques hauts faits de guerre de son dernier
conseil de classe. Retour rapide à Irun, la queue entre les jambes et les bottes aux pieds. Le soir, sous un ciel noir comme du charbon après la lumière aquitaine, je regagne
illico ma bibliothèque sous les combles. Je circule virtuellement dans les
photos de la maison, allée Haussmann, au milieu des fantômes. Je me souviens. Le
temps a passé, je ne le juge pas. L’émotion dans le sang pour chaque souvenir.
La lumière des toits et des façades LCL du rond-point de Fukuoka à la tombée du soleil. Fenêtres
ouvertes sur le balcon et les tours, à droite, des bâtiments de Grand Parc. Et
un flash rapide : la voisine blonde ouvre le « portillon
paresseux » en bas, s'arrête un instant, regarde en haut dans ma direction
et continue sans s'attarder vers le hall pour prendre l’ascenseur. Un rayon de
soleil défie la pénombre imminente, toute mon évocation a fui hors de la pièce,
mais ma joie est partie avec. On avance parmi des vieux calendriers d’où la
tendresse s’est absentée et on ne revient plus sur ses pas. La maison vide
attend ses nouveaux occupants. Je ne l’entends plus. Je ferme les yeux et par
la fenêtre ouverte de la petite terrasse extérieure de mon bureau, je vois le
grand arbre dont les branches et les feuilles sont agitées par le vent et je me
souviens d’A. s’exclamant : « Papi, les branches sont fâchées ! »
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