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dimanche 29 octobre 2023

Force reste à la loi ... Oui. Mais laquelle ?



Un même événement tragique. Deux réactions : analyse et langage meurtrier … Ce n’est pas pour rien que R. Jakobson avait écrit que l’Histoire a lieu dans la fureur de la phonétique.

Analyse (réaction chaude mais avis détaillé) de François Dubuisson, professeur de droit international à l’ULB intervenu sur la RTBF (7/10/23)

« Une fois de plus, la diplomatie belge et européenne appréhende le conflit israélo-palestinien à l’envers, confondant causes et conséquences, décontextualisant totalement les événements et leurs enchaînements. Bien entendu, on peut critiquer la stratégie du Hamas et exiger de lui le respect du droit humanitaire. Mais il est impossible de faire l’impasse sur le contexte du blocus militaire de Gaza, qui perdure depuis plus de 15 ans, et qui s’assimile à un acte d’agression permanent. De passer sous silence l’occupation des territoires palestiniens, qui se prolonge depuis plus de 56 ans, sans aucune perspective de fin, que du contraire. D’ignorer la colonisation qui s’accentue chaque jour, avec son lot de violences quotidiennes envers la population palestinienne, qu’elles soient le fait des colons extrémistes ou de l’armée. De nier la réalité de l’apartheid qui frappe la population palestinienne. Ce n’est que lorsque ces éléments de contexte indispensables sont rappelés, que l’on peut sérieusement analyser, politiquement et juridiquement, le déclenchement d’une action militaire par le Hamas. Pour rappel, la Cour internationale de Justice a précisé dès 2004 qu’Israël, en tant qu’Etat occupant, ne pouvait se prévaloir de la légitime défense. La solution face à des attaques émanant d’un territoire occupé illégalement est la fin de l’occupation, et non l’utilisation d’une force militaire encore plus intense, dans l’objectif de pouvoir… poursuivre l’occupation. Bref, la diplomatie belge et européenne manifeste sa cécité habituelle en isolant un épisode de son contexte juridique et politique, et montre le peu de cas qu’elle fait du droit international, si souvent invoqué dans le frigidaire contexte de la guerre en Ukraine (aucune chancellerie n’a songé à condamner les attaques de drones sur le territoire russe), mais ignoré dès qu’il s’agit de la Palestine. »

Et l’aboiement :

« J’ai violé le sabbat et la fête juive pour transmettre ce message: Israël devrait anéantir Gaza. Comptez 48 heures pour évacuer les femmes, les enfants et les personnes âgées. Détruisez tout ce qui reste, enfouissez-le et annexez-le à Israël. C’est la fin du Hamas et du terrorisme palestinien. » 

Joel Pollak, X (ex-Twitter) https://en.m.wikipedia.org/wiki/Joel_Pollak

Et, trois semaines après, le monstre sioniste s'est déchaîné contre la Palestine avec toute sa capacité de destruction sans laisser pierre sur pierre ...

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Actualité brûlante et assassine : on n'y échappe pas...

« Sententiam eius quem contemnimus nostrae praelatam videre; sapientiam nostram in conspectu nostro negligi; incerto certamine inanis gloriae, certissimas suscipere inimicitias; (hoc enim declinari non potest, sive vicerimus, sive vincamur;) odisse et odio esse ob dissimilitudinem opinionum; concilia et vota nostra ubi non est opus, sine fructu omnibus patefacere; rem domesticam negligere » Hobbes, De Cive, ch. X, p. 177

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« Forcés de voir que l’opinion d’une personne qu’on méprise est préférée à la nôtre, qu’on se fiche dévant nous de notre sagesse ; qu’on maintien une lutte incertaine pour une gloire sans fondement qui engendrera sans aucun doute l’hostilité (car celle-ci est inévitable, que l’on gagne ou que l’on soit vaincu) ; haïr et être haï à cause de divergences d’opinions ; révéler ses pensées et ses désirs secrets à tout le monde sans besoin ni avantage ; négliger ses affaires domestiques … »

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“Contemplar forzosamente cómo se prefiere la opinión de una persona a la que se desprecia a la opinión propia, cómo se desperdicia nuestra sabiduría en nuestra presencia; mantener una lucha incierta por una gloria vacía, sin duda incurriendo en la hostilidad (porque esto es inevitable tanto si se gana como si se es derrotado); odiar y ser odiado por diferencias de opinión; revelar tus pensamientos y deseos secretos a todos sin necesidad o beneficio; descuidar tus asuntos domésticos…”

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À chaque fois avant de nous imposer une saloperie ils nous familiarisent d’abord avec celle-ci par le biais de la pleurnicherie culpabilisante en accusant autrui d’en être responsable. Exemple: pendant des décennies ils nous ont fait un matraquage incessant sur la barbarie nazie et son eugénisme, l’euthanasie, les expérimentations médicales …  Désormais tout ceci est devenu la norme et presque personne ne s’en offusque. Et bien, ils font pareil avec le “conflit” palestinien. Là, ils en sont à la phase d’accoutumance à la vengeance, c’est à dire qu’ils agonisent les populations à travers le monde avec cette thématique. Dans une premier temps ils le font sous un angle humaniste : nous sommes les pauvres victimes de toujours,  puis progressivement cela va glisser vers un narratif plus nuancé du genre « que pouvons-nous faire d’autre contre ces “bêtes” inhumaines ? Ils sont tous pareils, toujours les mêmes terroristes assoiffés de sang. Et leur trajectoire criminelle à eux, spécialistes de l’escamotage historique, passe à la trappe. Enfin, juste avant de nous imposer cette saloperie comme narratif dominant, un truc deviendra stéréotype universel : l’antienne de la seule démocratie du moyen Orient, un truc du genre “l’état d’Israël est un modèle et même une nécessité pour assurer le bien être des Arabes arriérés et sauvages et le fonctionnement harmonieux de leurs sociétés …” Nous leurs piquons leur terre, mais on en a le droit, vu que nous sommes un peuple élu (par qui, à part les Amerloques ?) Le principe de cette stratégie c’est qu’en exposant constamment une opinion publique à une thématique, quelque soit l’angle sous lequel elle est abordée (critique ou laudatif), cela créé un phénomène d’accoutumance qui atténue la réactivité des populations exposées à cette thématique, puis progressivement on finit pas imposer un projet sans que les gens ne réagissent. Les masses étant malléables, faibles et trop souvent carrément stupides finissent par adhérer volontairement à ce narratif, histoire d’avoir l’air intelligent et bien renseigné, progressiste, du côté du camp du Bien, du côté des gentils, si bien que ceux qui n’auront pas téléchargé leur app “Israel bouc émissaire malgré toutes ses innombrables vertus” sur leur smartphone-cerveau finiront minoritaires et marginalisés : des “terroristes”, des “réacs”, des “fachos”, “asociaux, “islamo-gauchistes”, que sais-je encore … Ensuite progressivement ils rendront la vie impossible pour ceux qui n’utiliseront pas cette application. Ils ont fait exactement la même chose avec l’obligation de cracher sur la Russie, de maudire la Chine … Au début c’est vivement conseillé, puis cela devient nécessaire pour pouvoir continuer à vivre juste "normalement" !

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Le Coran, aussi, parle de la « promesse « faite a Moïse :

Seigneur, quand dans le fer les choses sont vidées,
La justice et le droit sont de vaines idées ;
Et qui veut être juste en de telles saisons,
Balance le pouvoir, et non pas les raisons. (Corneille)

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« Je visite les idées des autres — ce sont des grottes sombres où les mots prononcés résonnent et me reviennent en échos indéchiffrables. Il est inutile d’exposer ses points de vue, aussi nuancés soient-ils, car la masse comprendra toujours une sauce informe plus constituée par sa bêtise et ses fantasmes à votre sujet que par ce que vous dites réellement. » (Basile Pesos). On nous donne l’impression d’opérer des choix, alors que nous sommes captifs d’une alternative décidée par d’autres. Il faudrait, à chaque nouvelle nouvelle, avoir le réflexe salvateur de détourner le regard, au moins un temps. Il y a aussi le dégoût de la parole politique, et de ceux qui la portent, qui monte comme une eau sale par temps d’orage : quand tout le monde la reprend, cette parole, elle montre son sale visage de Gorgone aux ongles noirs ; nous connaissons trop ses rictus et ses phrases bourdonnantes. Tout se met à sonner faux, quand l’Unisson est obligatoire, et le verbe se dévore lui-même car il ne trouve plus son chemin. À chaque mot écrit une bouffée de haine ou de rancœur. Alors que Bach…

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L'Espagne veut du gouvernement Frankenstein ! Sanchez courbe l’échine devant les très mafieux mini-partis catalans et se couche aux pieds de trente mille partis politiques dont il a besoin pour continuer au pouvoir. Quelque chose d’une inconcevable saleté, d’une nullité totale, d’un exhibitionnisme à la fois éhonté et sans doute irresponsable. On est arrivé au dernier degré de l’imbécilité et de l’imposture en politique.

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Normalement, l’usage de la force est cantonné aux gens qui ne font pas de mal à une mouche, et surtout à ceux qui ne peuvent et ne veulent pas vraiment répliquer. Pour ceux-là, la police et l’autorité seront partout, tout le temps. Pour les terroristes, les vrais, les durs, les quantifiés et les connus, il n’y aura plus personne.

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On voudrait être toujours amoureux, car il n’y a que ça, dans la vie, et quelques morceaux de musique et quelques après-midis d’octobre calmes, horizontales et interminables, l’odeur des plantes des champs et des jardins et l’eau transparente, un corps qu’on désire, sa tiédeur et la sensation du temps qui nous traverse sans nous blesser. C’est cela qu’il faudrait préserver, une manière de notes de guitare chatoyantes, douces, ouvertes, qui sonnent loin, une science nonchalante mais raffinée : de la délicatesse calme, allongée, chuchotée. 

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