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Retour raté. Anton Tchekhov, en villégiature à Nice, se plaignait dans ses lettres d’y trouver des moustiques. Depuis notre retour à Bordeaux, chaque nuit, leurs descendants se nourrissent à nos dépens. C’est surtout leur bourdonnement qui m’insupporte. Une bombe pour insectes volants achetée chez Leclerc marque, comme à Alicante, notre entrée en guerre. Et notre défaite : des piqûres partout… comme à Alicante.
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Pris de nausée devant le système éducatif (espagnol)
vidé à mort. Roule, ma poule : mauvais résultats PISA successifs, ignorance
partout. Depuis leur plus jeune âge les Espagnols sont encouragés par le
pédagogisme ambiant même s’ils sont
nuls. Arrivés à l’âge adulte ils sont encouragés à l’Université même si leur production est insignifiante. Entrés
dans l’entreprise on les encourage encore en leur disant que ce qu’ils font est
exceptionnel. Et un jour on les vire car on
s’est rendu compte qu’ils étaient très mauvais et que leur insuffisance
remontait à l’acquisition des savoirs fondamentaux. Ils seront de plus en plus
remplacés par des gens qui ont eu une vie plus dure, Chinois, Indiens, Africains, Coréens et autres qui savent toujours ce
que travailler veut dire. Les résultats annuels de l’étude Pisa sont sans
appel : en mathématiques les meilleurs élèves d’aujourd’hui sont à peine
au niveau des élèves moyens d’il y a 30 ans, et les élèves moyens au niveau des
plus mauvais d’hier. En lettres, n’en parlons pas. Et pourtant les résultats au
bac sont exceptionnels… Le pédagogisme triomphant veut faire de chaque enfant
depuis 40 ans un être exceptionnel qui a droit à toute la bienveillance de ses
aînés même si son savoir et son intelligence sont des plus mauvais. Arrivé à
l’âge adulte, cet être exceptionnel, paré de son inculture n’a jamais été
confronté à l’échec. Investi des pouvoirs formidables que lui donnent les
réseaux sociaux, cet imbécile encensé par le système éducatif se
croit investi d’une mission : donner son avis sur les avancées les plus
prodigieuses de la science, remettre en cause les études des plus grands
chercheurs, défier la communauté scientifique. Il n’a, bien entendu, pas le
début du commencement de la moindre compétence dans aucun domaine, ni le bagage
théorique minimal pour comprendre quoi que ce soit et encore moins pour l'écrire. Ajouter à cela une méconnaissance complète de l’Histoire qui l’autorise à se comparer à un résistant, ou à voir dans nos
gouvernants des fascistes en herbe. Son civisme et sa moralité, pour autant
qu’il en ait jamais eu, ont été systématiquement démolis depuis 30 ans par le
droit des minorités qui tend à s’imposer à la majorité et il se vit désormais
en héros révolutionnaire. Sa voix compte. Il a quelque chose à dire. De préférence, une connerie. L’inculture générale règne. Chaque année les
centaines de milliers de bacheliers sortant de l’enseignement secondaire n’ont
qu’une très vague idée de l’Histoire millénaire de leur pays, de ce pourquoi il
existe avant les communautés autonomes élevées industriellement aux fumisteries
des droits historiques. Leur langue commune, jetée aux orties, ils ne
savent pas comment s’exprimer en adultes responsables ni en citoyens dignes de
ce nom. Gavés de haine, ils ignorent ce que la notion de respect de l’Autre
pourrait recouvrir… Ce sont là des choses qu’ils n’ont jamais apprises. Mais on
leur a dit qu’ils étaient formidables. Alors ils meuglent, ils postent
leurs tweets vengeurs et ils refusent de se faire vacciner parce que cette
fausse pandémie, ça marche pas avec nous, on se laissera pas faire, nous. Ils refusent
le vaccin parce qu’on vit en dictature et plus ils parlent, plus on les
écoute parce que la parole de chacun est précieuse. Notre pays a découvert
les premières routes de navigation faisant le tour du monde, il été à l’origine
de découvertes extraordinaires, nous avons longtemps été un exemple de société
qui relève la tête après d’inimaginables catastrophes, sans Plan Marshall ni
aides magiques venues de l’extérieur… Nous sommes désormais à la queue des
classements internationaux en tout. Gouverné, comme tant d'autres pays d'Europe, par des chefs de bande opportunistes qui nous enfoncent dans l’indécence, le je-m’en-foutisme, le populisme et
l’ignorance.
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Et tiens, puisque j'en suis aux tartuffes sanchisto-podémites et à la dérive tragi-comique du pouvoir en place, quelques éclats d'une lettre de Flaubert à Louise Colet sur « la race stérile et sèche (inactive dans le bien comme dans l'idéal) des humanitaires, républicains, etc. » qui ne seraient pas mal venus : « Qu'ils commencent par payer leurs dettes avant de prêcher la charité. Par être seulement honnêtes, avant de vouloir être vertueux. La Fraternité est une des plus belles inventions de l'hypocrisie sociale. » Pire encore, cette reflexión d’Ayn Rand (La Grève), cette auteure qui fascine les Américains : « Regardez de quelle façon l'argent est employé aujourd'hui. L'argent est le baromètre de la morale d'une société. Quand la contrainte, et non le consentement mutuel, préside aux échanges commerciaux ; quand il vous faut la permission de ceux qui ne produisent rien pour produire ; quand l'argent revient à ceux qui échangent des faveurs et non des biens ; quand des hommes gagnent davantage avec des pots-de-vin et des intrigues qu'avec leur travail et que vos lois ne vous protègent plus contre eux mais les protègent contre vous ; quand la corruption est récompensée et que l'honnêteté devient de l'abnégation ... alors, vous pouvez vous dire que les jours de votre société sont comptés. L'argent est un instrument d'une telle noblesse qu'il ne peut lutter contre la force ni s'accommoder de brutalités. L'argent ne peut s'accommoder durablement d'un pays tiraillé entre la propriété et le pillage. »
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Le porc Gabriel Rufian, si bien nommé, représente absolument tout ce qu'un humain espagnol renégat peut avoir de répugnant. Insulteur professionnel dont les crachats n'épargnent personne, il incarne le Populacier comme personne avant lui, après on verra bien, on pourrait éventuellement avoir quelques surprises, étant donné le nombre de candidats sur place. Évidemment, vu l’époque, il ne peut que poser en homme de gauche, qu’il n’est pas. Son mariage avec une indigène suprématiste m’avait réjoui pour lui souhaiter qu’il en jouisse longtemps : en cas de descendance, ces deux races supérieures s’en sortiront sans doute améliorées. Un feignasse arriviste ignare, un minable méprisé par son propre camp car non catalanophone, un sale type ordurier doublé d’un âne bâté, mis sur orbite par les crapules politicardes pour servir de joker et maintenir au pouvoir un mec sans principes ni idéologie qui pratique le mensonge en vertueux. Ils se valent bien tous…
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L’apparition d’une Commission chargée de
trier les bonnes des mauvaises nouvelles au niveau gouvernemental s’inscrit
très bien dans la tendance de tout contrôler, alors même que jamais le corps
politique n’a été autant désavoué. Tout
se passe comme si gouvernement, médias et plateformes sociales frétillaient de
plus en plus fort pour nous hurler les choses qu’il nous est impératif de
croire et les informations qu’il nous est indispensable de rejeter
avec force. Si le gouvernement se montrait digne de confiance en
évitant la multiplication de messages contradictoires et infantilisants voire
de gros bobards éhontés, quel besoin de disposer d’une telle commission ? Si
les médias étaient solidement posés sur des bases saines, leur sérénité les dispenserait de cette ridicule vérification de nouvelles. Quant aux réseaux sociaux, leurs
objectifs commerciaux sont assez peu compatibles avec la liberté d’expression
et dans ce cadre, utiliser des petites bannières d’avertissement ou la
suppression pure et simple de contenus ne leur permet nullement de se placer en
détenteurs d’une vérité quelconque… En
pratique, tout le monde comprend que la volonté de mettre en place une telle commission
s’ajoute aux nombreuses occurrences de ces distributeurs automatiques de Vérité
Officielle dont la crédibilité est maintenant strictement nulle. Comme pour l'Histoire, la Mémoire et toute une batterie de Machins inutiles à part pour ceux
qui bénéficient directement, via la notoriété ou la finance et les réseaux
qu’ils procurent, ces dispensateurs de bien-pensance, rares
sont ceux qui ont réellement besoin d’un guide pour savoir quoi penser, quand
et comment. En fait, le développement de
l’intelligence et d’un sens critique passent par un doute raisonnable de ce qui
est prêché avec ferveur urbi et orbi, d’autant plus lorsque des actions de plus
en plus drastiques sont menées contre toute dissidence. La mise en place de cet
énième bidule ne sera qu’une nouvelle tentative grossière, coûteuse et
contre-productive de censure par la pression sociale. On le comprend :
cette commission n’aurait absolument aucune légitimité dans un pays serein et
démocratique et sa création montre surtout le niveau de corruption et de
pourriture de nos institutions, en écrasant sous la pression sociale voire la
pression pénale tous les sujets, tous les débats qui déplairont au pouvoir
progressiste du gouvernement de coalition.
« Raciste » reste brandi comme
un adjectif infamant pour fustiger un adversaire, un ennemi ou un système, mais
la notion de race se voit revendiquée par nos suprématistes comme marqueur identitaire et
appartenance orgueilleuse à un groupe, un ensemble ou une communauté, exclusifs
de tout autre. La fable de la langue d’Ésope, racontée par La Fontaine, décrite
et analysée politiquement par George Orwell ou Herbert Marcuse, voyant le sens
des mots se changer en leur contraire – la paix en guerre, la bienveillance en
malignité – a connu chez nous une étonnante actualité dans l'indiférence générale. La réconciliation inter-communautaire au moment de gracier
les putschistes catalans ne fait que dissimuler une fois de plus leurs activités de prêcheurs de
discorde et de discrimination. Un geste
du pouvoir, nécessaire pour sa stabilité risquant à chaque moment de disparaître qui se donne comme
un plaidoyer pour un « amour réconciliateur » mais qui cache difficilement une entreprise
haineuse et régressive étonnamment défendue par des formations politiques
réputées depuis longtemps de gauche ou d’extrême gauche.
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