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jeudi 19 mars 2020

L'humanité est une maladie de la terre...




Fête des pères en réclusion obligatoire. Que faire ? Je n’en sais rien mais une chose me paraît évidente, c’est qu’il faudra raison garder. Se montrer prudent, prendre certaines précautions, certes, mais éviter la panique qui n’a jamais fait qu’empirer les choses. En ce qui me concerne, je ne compte pas changer grand-chose à mon mode de vie. J’ai peu de contacts sociaux, je ne serre pratiquement jamais de mains, j’ai la foule en horreur, il faudrait donc que je manque terriblement de chance pour attraper cette foutue bestiole. Là où les gens font toujours ce qu'ils veulent, on sera donc plus exposé à la contagion. Le nombre de contaminés est dix fois, cent fois plus élevé que ne le disent les chiffres officiels ... Lecture matinale de la presse franco-espagnole : d'accord avec Rivarol en ce que celui qui connaît plusieurs langues a simplement plusieurs mots pour une même idée. À l'exception de deux langues sacrées, le latin et le grec, et du toujours attachant basque où certaines "idées" résisteraient bien à une mécanique de la pluralité au moment de les rendre explicites. 

Jean Rostand : « L'humanité est une maladie de la terre. Sur les planètes saines, il n'y a pas d'hommes. » 

Et après les quarantaines ? 

« Ai-je besoin de dire que le peu qui restera de politique se débattra péniblement dans les étreintes de l’animalité générale, et que les gouvernements seront forcés, pour se maintenir et pour créer un fantôme d’ordre, de recourir à des moyens qui feraient frissonner notre humanité actuelle, pourtant si endurcie ? » (Charles Baudelaire, Fusées


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L’orthodoxie régnante peut changer à un moment donné, et devenir, pourquoi pas, proche de vos « idées » sans être moins étouffante pour une pensée libre. L’astucieux manœuvrier Juan Carlos s’en est mis plein les poches. D’accord. Il ne pensait qu’à baiser et à l’oseille. Toujours d’accord. Comme quand on le prenait pour un con à ses débuts, le fait que tout le monde répète la même chanson n’est pas plus réjouissant quand on est d’accord avec la chanson : certains esprits n’en sont pas moins réduits à l’état de cyniques « gramophones ». Et ses nombreux complices ? Et les fortunes construites sous son aile ? Maintenant, il y a urgence, assurent les caniches de Soros, peu touchés par les mesures de confinement, vu leur condition d’animaux de compagnie qu’il faut promener chaque jour. Les aboyeurs professionnels qui s’appliquent on ne peut mieux à monter le soufflet de l’unanimité progressiste chez les gentils, les dans-le-vent, les anti-machin ou pro-chose, à imposer tout de suite leurs indignations téléguidées, leur façon d’exprimer, tous ensemble et à la commande (casserole en main, tweet rapide), leur exécration pour celui qui, intouchable jusqu’à la veille, leurs papa-maman ont adoré comme le Midas de leurs vies. Et des anciens terroristes et des toujours de plus en plus racistes, bref des fous dangereux hostiles à toute notion de raison ont le culot de dénoncer comme des réacs, des fachos, des fanatiques qu’il faut haïr à tout prix, tous ceux qui rechignent à avaler leur potion dégueulasse. Le fait que le roi émérite soit un fieffé prédateur ne fait pas automatiquement du couple opportuniste Sánchez & Iglesias des hommes d’état, du pitre Rufián quelqu’un de bien ou du ridicule raciste Torra juste quelqu’un d’humain. 

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Mort d’Ernesto Cardenal, chantre de la Cuba de Castro. À Cuba, d’après l’apologétique progressiste, les gens sont égaux. Formellement. Réellement ils ne sont égaux que dans le non-droit. La médecine, l’éducation gratuites. Et alors ? Elles ne valent pas grand-chose ! La culture y est absente depuis presque le début de « la plus belle aventure du XXe siècle ». Transformés en esclaves les gens deviennent, à juste titre, apathiques. Écrasés par le pouvoir, surveillés par leurs voisins, sans libre arbitre. Une grande île tombée en miettes. Des siècles de culture accumulée perdus en un rien de temps. Crasse partout. Ruines. Mafia voleuse et incompétente au pouvoir pour les siècles des siècles… 

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Une personnalité est un individu qui ne ressemble à aucun autre, avec un monde intérieur singulier. 

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Retour en arrière sur les responsabilités de certains intellectuels dans les massacres des derniers temps, en Syrie, au Yémen, en Afrique. Partout. Je dis bien « certains ». BHL et autres merdes. Et une fois bien délimité le profil de ce qu’on peut considérer « méchant par excellence » : Saddam Hussein, Bachar el Assad, Qasem Soleimani … Depuis la fin de la seconde guerre mondiale que les méchants par excellence de l’époque ont perdue, qu’on m’explique un peu qui n’a pas essuyé de défaite au XXe siècle. Hitler, dans son bunker. Mussolini, pendu par les pieds. Lénine, laissé à l’agonie par ses camarades de parti, privé de sa langue, réduit à l’impuissance. Churchill qui s’est battu pour la puissance de l’empire britannique, réduit à néant. De Gaulle, arrivé chez Churchill après la plus terrible défaite de l’histoire de son pays : « Je suis ici pour sauver l’honneur de la France ». Il ne pouvait pas ignorer que l’honneur perdu ne se restaure plus. Il put voir de son vivant l’empire français tomber en loques et « sa » cinquième république lui tourner le dos. Staline, mort paralysé incapable de bouger, entouré de ses vassaux et inconditionnels accourus à son chevet comme une volée de charognards. Il faut bien payer la fête de la civilisation et de la démocratie, remboursables en roupies de sansonnet. De la bonne rhétorique mais sans changements tangibles dans la réalité. La seconde guerre mondiale contre les totalitarismes a provoqué moins de morts que la victoire du monde démocratique civilisé. De 1945 à 2020 il est mort plus de monde que dans les deux guerres de quatorze à quarante-cinq. Les morts de l’Indochine française, dans les années cinquante. Avant Dien-Bien-Phu et le Vietnam dans ses phases américaines. Les morts de la guerre d’Algérie. Les risques de reprise d’un conflit mondial lors du conflit de Suez de cinquante-six (avec les dizaines de milliers de fellahs morts, avant, à le construire). Des affrontements entre l’Inde et le Pakistan britanniques. Morts de la Birmanie, du Ceylan. Ceux des colonies portugaises. Et des événements de Rhodésie, du Kenya. De l’Indonésie hollandaise. Le Kolimantan. Les victimes de la guerre six années d’affilée au Congo belge. Le Katanga, ça vous parle ? Madagascar, en quarante-huit et le Cameroun en soixante. La Malaisie en soixante-trois. Guerres pour et après les indépendances. Guerres et haines intestines entre les peuples « émancipés ». Les diamants, l’or, le cuivre, le zinc… Voilà ce qu’il y a toujours derrière les proclamations pour la civilisation et la démocratie. Les guerres yéménites ont duré de soixante-deux à soixante-dix-neuf avant de revenir en gloire tout récemment jusqu’à aujourd’hui même. La Lybie et le Tchad. Le Maroc et l’Algérie. Le Laos, les Philippines. Les guerres tamoules en Birmanie. L’histoire terrible de la république du Bangladesh. Arabes et Juifs. Des noms sinistres. Bokassa, Mobutu, Amin Dada… Le génocide au Rwanda. Des carnages en Irak et en Afghanistan et encore en Ukraine. Le Haut Karabagh, l’Abkhazie, la Tchétchénie, l’enfer des Balkans, le drame toujours présent de la Palestine. L’écrasement de la Syrie laïque. Un million par ci, un million par là… Sinon, les droits de l’homme se portent bien.
 

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Entendu dans un sens large, les Castillans (Asturiens, Andalous, etc.) ont toujours été une colonie intérieure des Basques et des Catalans. Le moteur perpétuel de leur progrès. Une partie conséquente chez les uns et chez les autres voudrait l’indépendance aujourd’hui. Vis-à-vis de qui ? Et ils se laissent bruyamment conduire vers l’abîme ! Plus des trois quarts du Royaume (sic) d’Espagne voudraient bien un peu d’harmonie sur un plan global, homogène, pour l’ensemble. Bâtir un pays prospère et uni. Mais au seul énoncé du problème, la vielle bique social-démocrate gravement contaminée d’encéphalite spongiforme par les suprématistes concurrents se met à courir et à sauter… 

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L’abolition de l’histoire est une sorte de pitoyable liberté pour ceux qu’elle délivre effectivement de tout devoir d’empirisme vis-à-vis du passé. Cette liberté, faite d’irresponsabilité et de disponibilité à tout ce que les maîtres réels du monde voudront bien faire d’eux, les progressistes subventionnés des médias y tiennent plus qu’à la prunelle de leurs yeux. Quiconque en critiquerait la vacuité en rappelant l’existence constante de l’histoire charnelle (et non purement mémorielle !) sous la forme des données nombreuses et terribles qui nous tombent dessus depuis la nuit des temps, sera taxé de nostalgie réactionnaire à moins que ce ne soit de penchant au fondamentalisme religieux, sinon au fanatisme apocalyptique, au fascisme (!). Cette abolition de l’histoire en bénéfice des escroqueries de la mémoire, qui pour la grande masse des gens constitue seulement un plaisant repos, est aussi pour le progressisme subventionné un travail : celui d’effacer les traces des conflits réels et des choix possibles qui s’y sont succédé, d’y substituer les faux antagonismes rétroactivement exigés par la propagande du moment. On gagne des guerres rétroactivement ! On voit bien ici la contribution du barbare yankisme précurseur dans la réécriture du passé comme dans la fabrication de faux combats pour le présent et si vaillant à pousser vers le bas des murs qui étaient déjà en train de tomber.


2 commentaires:

  1. Cher ami: un ami vient de me dire qui'l a rattrapé cette merde. Je l'ai trouvé il y a 20 jours. On passé deux heures ensemble. J'espère que tout ira bien, mais je commence à ressentir une autre genre d'impuissance tout à fait differente de celle ci d'être reclus. Il faut rester à la maison, il faut se serrer à la vie.

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    1. Plus de deux semaines plus tard, je crois qu'il n'y a pas de risque de transmission... Il est malade depuis combien, ton ami? De toute façon, quoi de plus normal que d'appréhender, vu les temps qui courent !

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