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Relectures de Pound. Pound présente souvent l'aspect d'un homme qui
essaie de communiquer à une personne très sourde que la maison est en feu, dit
T. S. Eliot, l'un des premiers à avoir entendu cette voix d'alarme, qui l'a crue vraie et qui a rapidement quitté la maison. Ses vers souvent
énigmatiques montrent des morceaux de marbre avec des lettres gravées par les
anciens, des citations entières de poèmes d'autres personnes, des documents
énigmatiques, des réminiscences d’autres cultures dans différentes langues. Et
des noms de personnes et des villes, des noms partout, des noms propres et
étranges. Des personnages historiques et des politiciens, des lieux
géographiques, des restaurants, des pères de l'Église catholique romaine, des
sectes hermétiques, des dieux grecs et des divinités vraisemblablement
orientales, des monuments. Et surtout, des imprécations et des signes hiéroglyphiques, des idéogrammes
… Tout se multiplie devant les yeux du lecteur des Cantos comme des
ombres et, plus d'une fois, cela recouvre le texte le rendant indéchiffrable,
rongeant même les belles phrases qu’on a pu soigneusement rassembler.
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Pluie sans cesse, pluie encore, pluie toujours. Pluie d’Alicante et pluie d’Irun. J’attends toujours et je regarde vers nulle part, juste là où Dieu n'est pas absent, face à plusieurs étagères. Les livres se taisent mais les voix qu’ils gardent sont là. Toutes leurs voix. Quand on ne les entend plus, c'est comme si on était jeté hors des paradis qu’elles enferment et qu'on en avait seulement par instants quelques furtives réminiscences qu'on ne parvenait plus à relier entre elles ni à raccorder à la réalité présente. J'éprouve un attachement absolu pour tous ces livres. Et je me remets à écrire, de temps en temps, des lignes destinées à la lecture de très peu de gens qui me connaissent ou qui m’ont connu et je garde ce que j’ai écrit comme on presse de vieilles fleurs dans des livres afin de les faire sécher et de les conserver à long terme, avant de les oublier à jamais.
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La troisième guerre mondiale est à nos portes ! Ils sont sur tous les
fronts, ces abrutis des média et de la politique. On n’y échappe pas, c'est pas
possible d'avoir la paix cinq minutes. Le fétide Macron est leur fétiche et
notre cher Pedro, chef du gouvernement vendeur de lotions capillaires aux
tribus autochtones basque et catalane, se voit déjà, sans rire, maréchal décoré
pour le moins …
Ma passion pour la décoration minuscule dans mon cabinet de travail s’explique par une pudeur incurable qui cherche dans ces objets modestes et vite démodés une manière de durer.
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De inmundo. Ces figures politiques, essentielles, de l’actualité qui se
croient aux commandes, possèdent et accumulent beaucoup, ce sont des esclaves
avisés qui règnent sur d'autres esclaves prêts à prendre leur place, car tout
se renverse en permanence, pour le grand bonheur de la machine qui fonctionne
toute seule, depuis au moins deux siècles. De temps à autre, pour relancer
l'affaire qui pourrait faire mine de s'endormir, on nous fait croire qu'il y a
deux camps, qu'il faut choisir d'appartenir au bon ou au mauvais, on nous somme
de prendre parti, et tout continue sans qu'on entrevoie la moindre alternative
réelle. Il y aurait des politiciens moraux et d'autres qui seraient
immoraux. Ce serait moins bien de vendre l'eau de son bain que du shampoing aux
plantes ou du dentifrice au fluor, du
nougat que des céréales enrichis aux fibres, l’andouille
Broncano serait moins pire que Motos le corniaud, Sanchez moins catastrophique
que Feijoo. C'est le mouvement perpétuel de la Marchandise qui danse un pas de
deux avec l'extinction de la réalité. Si l'on vous dit que La Sexta est une
chaîne progressiste, que l’imbécile pas franchement sympathique Urtasun s'occupe
essentiellement de culture, que le Grupo Prisa est l'un des principaux groupes
de création et de distribution de contenus éducatifs, d'information et de
divertissement sur les marchés hispanophones et lusophones et pas un banc de requins, est-ce que vous restez calmes ? Si la réponse est oui, c'est
que vous êtes influencés par les forces du Bien, du côté correct de l'Histoire. Vous pouvez continuer à
jouer. Les rares capables de sortir de cette espèce de longue sieste constatent
que leur vote n'a aucun effet réel, depuis des lustres, et peut-être depuis
toujours. Que la démocratie représentative et ses labyrinthes piégés est un
leurre, ou plutôt une idée, une belle idée, mais sans ancrage au
sol. On n’est pas peu content quand on se dit qu’en votant au moins sa voix
sera effective, et qu'on peut participer, même d'une manière infime, qu'on peut
compter un peu, si peu que ce soit. Qu’on peut avoir de l’influence, du pouvoir
social, du crédit. Le grand mot est lâché : influenceur. Un tout petit influenceur
à son niveau. Qui n'a pas rêvé d'avoir de l'influence, ne serait que sur ses
voisins, ses collègues, ses enfants, ses amis ou les gens de son
quartier ? Un citoyen qui n'aurait aucune influence sur ceux qui le
gouvernent en son nom ne peut que devenir un moins que rien, un zéro moins
zéro. Il faut faire gagner les siens, les gentils, bravo !
Cher ami! Chaque fois encore plus deçu, chaque jour encoré plus clairvoyant.
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