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samedi 18 mai 2024

Un peu de tout, beaucoup de rien.

Après le cirque des élections catalanes. L’Espagne est le seul pays où la nation ait en permanence son gouvernement contre soi, à commencer par sa langue commune, le seul où une guerre sinistre et grotesque ait été déclarée à sa propre existence en tant que vieille nation, le seul où l’ordre ne subsiste que par survivance, sans être jamais soutenu ni fortifié, le seul où l’enseignement n’ait pas d’autre tâche que de détruire obstinément tout ce qu’il devrait conserver, et dérobe à la nation la connaissance de sa réalité et de sa propre grandeur. Un régime mis en place en 1978 où rien de sublime, ni seulement d’honnête, n’est donné en aliment à un peuple dont l’appétit semble se satisfaire par du pain et des jeux ; un régime qui, pressé de tous côtés par les problèmes urgents liés à l’obscène corruption des castes au pouvoir, à leur manifeste incompétence et au gravissime contexte international, ne parle jamais un langage lucide, sincère, cohérent, préférant l’improvisation et la magouille démagogique à la vraie politique, un régime stupide qui change d’opinion et de politique comme les caméléons changent de couleur, où les problèmes les plus importants ne puissent pas être résolus, ni même posés, parce que l’intérêt du grotesque individu à la tête du parti régnant, phénomène défini par son ministre des transports comme « un putain de caïd » (sic), entretient partout des fictions qui séparent la nation du réel et ne font que trahir ses lubies et ses peurs.
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San Juan Playa (Alicante)
. En remontant du marché vers chez moi, j’observe les nuages qui montent à l’horizon, promesse d’un changement de temps pour bientôt. Chaleur trop agréable qui ferait des envieux dans bien d’autres territoires : à la rue Elatzeta ou au centre ville d’Irun, par exemple.

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Nostalgie
. Étrange bibliothèque que celle dont les livres ne trouvent plus de mains pour les rouvrir ! Regorgeant de classiques à l’odeur inimitable et des vestiges, presque des reliques, de toute sorte d’achats capricieux, aussi bien des livres écrits par des universitaires que des traités écrits par des vulgarisateurs plus ou moins sérieux ou reconnus. Certains ouvrages, en double et même en triple exemplaire, notamment des pléiades de Marx, des Claude Simon, des Rebatet, des Jouhandeau, des Céline, des que sais-je encore… Des centaines de livres partout, de littérature, d’histoire, de philosophie. Beaucoup de livres qu’on voudrait refaire lire et d’autres tombés dans l’oubli !

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Si treize millions de germanophones ont été expulsés des terres qu’ils avaient occupées depuis des siècles, Poméraniens, Silésiens, Sudètes, Prussiens et il se sont fondus dans l’Allemagne (ou les Allemagnes) de l’époque, avec de la nostalgie certes, mais sans espoir de retour, la logique sioniste voudrait que les Palestiniens en fassent autant. Dans leur intérêt !


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Dinastías. Musée archéologique d’Alicante. Parcours guidé d’un groupe réduit, trois-quatre personnes. Il est question du genre humain ou l’espèce humaine, par opposition à l’espèce animale, l’espèce canine, l’espèce bovine, etc. Car les races humaines n’existent pas. Il existe un genre humain et plusieurs races animales. Ce bredouillis ignorant trahit le véritable sens des mots : un genre est un ensemble d’espèces, et il peut y avoir à l’intérieur d’une espèce des sous-espèces, que l’on appelle races ou variétés. Biologiquement il n’y a pas de genre humain, l’humanité actuelle n’est pas un genre mais une espèce : Homo sapiens, les autres espèces du genre Homo sont fossiles (Homo erectus, Homo habilis etc). L’affirmation que « les races humaines n’existent pas » est une lubie humaniste d’apparition récente.



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J’ai pu revenir, je suis progressivement revenu, me réchauffer près de la toute petite flamme, minuscule, qui brûlait dans les recoins secrets de mon cœur d’enfant « chrétien ». Et je reviens, quelque part dans mes vieux jours, murmurer comme je peux les prières lentement apprises sur les genoux de ma mère, et m’émouvoir sans cesse à toute évocation nostalgique d’un souvenir de ces années-là. Je peux espérer la purification et le salut, même si j’ai laissé pendant près de cinquante ans ma foi intime dans la friche de l’oubli et dans le mépris, inexplicable après coup, que provoquent l’ignorance de tant de choses et une vanité injustifiée … Mais quelle communauté « chrétienne » pour « vivre chrétien » aujourd’hui ? L’exigence minimale pour vivre une foi se trouverait, de nos jours, en grande partie, dans l’Islam. Faut-il que l’époque soit misérable, et misérablement déculturée, pour que la lutte la plus efficace pour tenir tête à l’empire woke, celle conduite par l’Islam justement, lui semble incarner le nec plus ultra de l’anti-culture et l’obscurantisme ! Avec nos stupides petites-bourgeoisies post-tout, américanisées à fond, qui s’agitent nerveusement à la moindre brise qui semble les moquer ou seulement les contredire … Il me semble pourtant que c’est précisément quand on attaque une croyance qu’on doit prêter attention à bien la connaître, sous peine de voir les critiques qu’on lui porte complètement dévaluées. Et ces pourfendeurs espingouins de la « barbarie islamiste » ! L’atroce J. Abreu, le ridicule J. Juaristi, l’arrogant G. Albiac, l’immonde P. Rahola ou l’histrion radoteur Losantos, entre autres, qui savent parfaitement dans le fond d’eux-mêmes, qu’il est question de quelque chose dont ils ignorent tout, et c’est bien cela qui les rend hystériques. Dans une Europe soumise et sans honneur il s’agit plutôt d’essayer de garder quelque crédit de donneurs de leçons tout en se comportant comme des minables, particulièrement indécents depuis quelques décennies sur pas mal de sujets et celui au Proche-Orient en particulier. Il est normal que les plus forts exterminent les plus faibles dans la logique darwiniste qui leur tient lieu de conscience. Au-delà des vies humaines détruites, la vérité n’est pas qu’on nous impose le conflit sionistes / Palestiniens d’une manière biaisée, c’est que l’opinion publique européenne est littéralement hypnotisée, anesthésiée, par une vision du monde anglo-américaine, pas par rigueur historique, morale, intellectuelle ou rationnelle, mais par une fascination perverse pour la violence néocoloniale exercée sous prétexte de progrès, de démocratie et de défense des droits humains. La finance apatride dont dépend le sionisme et le contrôle mondial des énergies fossiles aux mains des pétromonarchies peuvent faire des miracles : les pires prédateurs sont devenus des moralistes. Ils se veulent des modelés mais ils sont en réalité des pillards indignes. Imposée envers et contre tout, cette situation surréaliste ne durera pas éternellement. Les Gazaouis sans refuge pourront être demain anéantis, en revanche, sur le long terme, l’effondrement de l’entité sioniste sera inéluctable.






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