Le 22 septembre 1945, Ernst Jünger écrit dans son
journal :
« Ils ne connaissent ni les mythes grecs ni l’éthique
chrétienne ni les moralistes français ni la métaphysique allemande ni la
poésie de tous les poètes du monde.
Devant la vraie vie, ils ne sont
que des nains.
Mais ce sont des Goliaths techniciens – donc des géants
dans toute œuvre de destruction, où se dissimule finalement leur
mission, qu’ils ignorent en tant que telle.
Ils sont d’une clarté et
d’une précision inhabituelles dans tout ce qui est mécanique. Ils sont
déroutés, rabougris, noyés dans tout ce qui est beauté et amour. Ils
sont titans et cyclopes, esprits de l’obscurité, négateurs et ennemis de
toutes forces créatrices. Eux qui peuvent réduire à rien des millions
d’années (de cristallisation organique, ndt) par quelques maigres
efforts, sans laisser aucune œuvre derrière eux qui puisse égaler le
moindre brin d’herbe, le moindre grain de blé, la plus modeste aile de
moustique.
Ils sont loin des poèmes, du vin, du rêve, des jeux, empêtrés
sans espoir dans des doctrines fallacieuses, énoncées à la façon des
instituteurs prétentieux.
Néanmoins, ils ont leur mission à accomplir. »
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dimanche 9 septembre 2018
mercredi 5 septembre 2018
La pétaudière en folie, l’inertie et la décomposition de l’État ...
L’immense nausée de
Baudelaire + le dégoût de Flaubert en
1848 = profonde répugnance pour la gangrène séparatiste. Pour le bordel imparable. Pour l’impunité impardonable de ces
crapules. La mouvance indépendantiste catalane et ses braillards, genre Tardà, Rufian (quel nom de famille, bonté divine ! quel tour de l’aptonymie !!! ...
fientes ridicules à logorrhée insupportable s’époumonant partout à tous les
micros en insultes et ricanements contre les Espagnols) et compagnie n’arrêtent
pas de nous casser les pieds. Quintessence absolue de la monstrueuse et
criminelle bêtise de tout conflit engageant une partie de la population contre
une large majorité qui n’en veut pas de ces revendications aberrantes. Dans
l’impunité et dans l’odieuse tartufferie des mirobolantes justifications,
tolérées et grassement financées depuis presque quarante ans par une succession
de « dirigeants » politiques, du déplorable roi émérite, naguère
forcé à la démission, aux élus mafieux de toi poil, incapables de broncher face
à l’ignominie car directement bénéficiaires. Surtout après la récente arrivée au pouvoir – sans gagner aucune
élection et ne comptant que sur 80 députés ! – d’un redoutable crétin sans
programme et sans idéologie mais très habile dans le marketing et les tours de
bonneteau.
L’ennui est qu’il ne se trouve personne pour appliquer la
Constitution et foutre en prison, une vraie, tout ce beau monde. Au lieu de
cela, on « dialogue », on parlemente, on laisse toujours les média
séparatistes – surtout leur méphitique TV3 – couvrir de boue tout ce qui peut
ressembler à « l’espagnol » tel que leurs têtes pourries d’ignoble
racisme se le représentent. La télévision séparatiste ne se lasse pas de
montrer ce grotesque pantin à tête de serpillière, la bave souriante aux
lèvres, vraie caricature de politicien dans ses exhortations écumantes, qu’on
applaudit d’un air recueilli comme si les plus risibles enflures étaient
devenues soudain ce qu’il y a de plus sérieux sur la terre, les apôtres du
nouvel évangile séparatiste, du nouveau credo suprémaciste universel … Que fera le gouvernement du conglomérat des 17 taïfas, le plus
incroyable troupeau de lèche-culs qu’on ait jamais pu imaginer dans
l’empressement de ce qui apparaît, dans la lâcheté générale et par l’entremise
des merdias livrés à des pourris irresponsables, comme le nec plus ultra d’un
nouvel âge d’or : la sublime indépendance ? Tout cela dans un océan
de crasse, de rubans jaunes, de vulgarité, de merde, une véritable apothéose de
provocations sans réponse, mise en relief à chaque instant, encore une fois,
avec la plus abjecte complaisance de l’appareil gouvernemental des radios et
des télévisions. Au lieu de rentrer dans le lard et de disperser ces ordures,
l’abominable andouille qu’est le chef du gouvernement témoigne hautement des
possibilités de dialogue « en toute civilité » avec un pouvoir
autonome catalan de raclures et de voleurs de deniers publics, qui n’en
reviennent pas d’être à la tête de pareille fête et d’être traités avec une
telle considération. Le pouvoir central a disparu en Catalogne comme dans une
trappe. On se demande s’il reste encore une ombre d’autorité capable de se
manifester quelque part. Il n’est bruit maintenant que de la possibilité
offerte par le « gouvernement » central d’organiser un referendum (!)
… Jusqu’à récemment, en ces circonstances où tout paraît s’effondrer, la
franche aversion d’anciens dirigeants communistes, comme Francisco Frutos, ou
d’intellectuels respectueux de la common
decency, genre Gregorio Morán, pour ces sous-merdes qui prétendent parler
« au nom du peuple catalan » (rien que ça !) laissait planer
une certaine espérance. On pouvait éventuellement penser que le
« peuple va nus pieds », heureusement moins abruti que le troupeau
séparatiste, ne marchait pas et que ce que tant de faibles d’esprit prennent
pour une immense révolution n’est qu’une vaguelette qui passera comme le reste
dans le sable du temps. Je pensais aussi, avec une amertume amusée, à Passolini
en 68 qui, à Rome, hurlait à la face des petits-bourgeois pourris et gavés qui
voulaient imiter les pitres de Paris : « Je vous hais par ce que vous
ressemblez à vos papas et comme eux vous finirez notaires ! » À quoi
il ajoutait quelques mots bien sentis en faveur des malheureux flics là aussi
abandonnés sans ordres aux plus vicieux chahuts et qui, tous de la plus humble
origine, appartenaient, eux, authentiquement, à ce peuple au nom duquel tant
d’enfoirés s’agitent. Si ce n'est qu'ici, c'est déjà des notaires, des riches, des gavés qu'il s'agit... aux intérêts insatiables.
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