Je voudrais le lui souhaiter en tant de langues, mais la plus tendre reste toujours celle de mon cœur !
Chacun suit son propre chemin, mais dans la même forêt ... Paisajes en tartana de hojalata
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mercredi 27 décembre 2017
jeudi 21 décembre 2017
Quelques rayons de soleil inattendus à cette heure-ci ...
et
... chaque intérieur
de la maison minutieusement organisé comme une mise en scène sans à peine souffrir
qu’on y touche (pour le sapin ou pour la crèche !) ou qu’on esquisse même
le geste d’y porter la main …
et dans mes souvenirs
je sens être héritier
d’un palais
somptueux fait de lumière,
d’un solide
château fort, aux remparts imprenables, dont le donjon remonte jusqu’au ciel ;
de riches
vêtements comprenant des tuniques brodées par des mains d’ange ;
et des mains de
mamans enfermant d’autres mains
dans le creux de
leurs paumes
dans de gestes
uniques arrosés de paroles pour m’apprendre à prier …
Parentés par alliance ... et paternité d'une citation
En écrivant tous les jours
les lignes de son laborieux journal, Léautaud fait le portrait de soi-même,
note ses idées, ses lubies, ses projets, ses opinions sur les autres et sur
lui-même.
Témoin des détails
insignifiants et de douloureux débats intérieurs, il se révèle, se montre
sans aucune complaisance, critique de manière amusée et cynique un univers de
pitres[1]
qui se veut impressionnant. La lecture des milliers de pages de ce monumental Journal
nous montre un homme de goût à l’esprit fin et au jugement équilibré. Or, il
traîne péniblement une injuste réputation d’envieux[2].
Pour qu’elle reposât sur des fondements sérieux il faudrait démontrer qu’il
bien a voulu pour lui-même des biens ou des honneurs d’autrui qu’il n’a pas
eus.


Et pourtant, ce n’est la
première ni sans doute la dernière fois que l’art se venge d’un homme de talent
qui prétend le mépriser, car nous pouvons dire, sans trop jouer sur les mots,
que si pour nombreux écrivains l’écriture est une raison de vivre, pour
Léautaud vivre était surtout une raison d’écrire.[4]
[1] Sauf Mallarmé, de
qui il laissera dans son Journal cet épitaphe flatteur : « Celui-ci fut
mon maître… il était unique » (10 septembre 1898) ou Verlaine, à qui il a
offert secrètement des fleurs…
[2] Pour Alain
Verjat (auteur - en 1975 ? - d’une excellente thèse sur Le
Canard Enchaîné), dans un manuel habituellement utilisé par des élèves
espagnols du supérieur, les copieux volumes du Journal de Léautaud « componen
el retrato lamentable de un escritor fracasado, envidioso, estrecho de miras y de pocos vuelos. Sin embargo, Paul
Léautaud es un hombre de gusto, de juicio muy fino y de opiniones ponderadas
cuando no le ciega la envidia» (Cf. « La escritura autobiográfica », pp.
1322-1323, in Historia de la literatura francesa, Del Prado, J.
(coordinador) Madrid, Cátedra « Crítica y estudios literarios », 1994).Il est vrai que cet éreintement n’est
pas fait sans nuances : « No se puede entender la vida literaria de la primera
mitad del siglo sin hacer un rodeo por los apuntes notariales de esta obra,
desigual, pero muy rica en apuntes, datos y juicios sensatos » (ibid.).
Robert de Flers
traite Léautaud de « voyou » et Léautaud – qui enregistre lui-même le fait dans
son Journal avec le découpage de l’article insultant – lui répond : « Parce
qu’on écrit la vérité sur ces gens, parce qu’on ne s’occupe pas de leur plaire,
parce qu’on fait sa carrière sans rien leur demander, parce qu’on n’est pas un
pied plat comme la plupart de ceux qui les entourent, parce qu’on a écrit toute
sa vie pour toute autre chose que l’argent, on est un voyou de (sic) lettres. »
(Journal littéraire, 22-2-1927).
Un autre portrait
peu flatteur pour notre homme a été tiré par Charles-Henry Hirsch (et, encore
une fois, enregistré par l’intéressé amusé): « On le dirait vêtu de vieux
habits de clown. Sa tête, à la chevelure sale et clairsemée, loge dans un
cerveau qui les déforme, un bric-à-brac de citations cyniques, de souvenirs
rancis et de propos diffamatoires onze fois sur douze.» (Théâtre de Maurice
Boissard, II).
[3] «Il faudra
bientôt mettre dans son testament, après la recommandation: ni fleurs, ni
couronnes, ni discours, cette autre prière: ni monument, ni plaque de maison,
ni nom à une rue, ni surtout, grands dieux!, Société d’Amis qui se font de la
gloriole sur votre compte, sans qu’on n’y puisse plus rien.» (Journal
littéraire, 23-7-1931). On lui attribue la paternité de la devise fièrement
affichée en manchette du Canard Enchaîné par son directeur, Tréno
(Ernest Raynaud) :
« La Légion d’Honneur,
il ne s’agit pas de ne pas l’avoir,
il s’agit de ne pas la mériter. »
[4] « ÉCRIRE
D’ABORD, J’Y SACRIFIERAIS L’UNIVERS (…)
Je n’ai vécu que pour écrire. Je n’ai senti, vu, entendu les choses, les
sentiments, les gens, que pour écrire. J’ai préféré cela au bonheur matériel,
aux réputations faciles. J’y ai même souvent sacrifié mon plaisir du moment,
mes plus secrets bonheurs et affections, même le bonheur de quelques êtres,
devant le chagrin desquels je n’ai pas reculé, pour écrire ce qui me faisait
plaisir à écrire. Je garde de tout cela un profond bonheur.» L’exception à
cette règle : « Il nous vient quelquefois un dégoût d’écrire en songeant à la
quantité d’ânes par lesquels on risque d’être lu »…
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